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Chimie générale
Liaisons chimiques
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Introduction
Le modèle de l’atome que nous avons étudié, dans la première partie
de ce module, représente l’atome isolé. Or, à part les gaz rares, très peu de
corps sont formés d’atomes isolés. La présence d’atomes libres est souvent
due à des conditions expérimentales exceptionnelles telles que le vide
interstellaire, les champs magnétique et électrique intenses. Dans la plupart
des corps qui nous entourent, les atomes sont liés les uns aux autres pour
former des molécules dont l’énergie est plus faible que celle des atomes qui
les constituent. La molécule est le résultat d’un assemblage d’atomes (2 ou
plusieurs), liés entre eux par des liaisons chimiques.
Exemples :
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L’hydrogène possède 1 électron célibataire : il est monovalent.
L’oxygène possède 2 électrons célibataires : il est divalent.
L’azote possède 3 électrons célibataires : il est trivalent.
L’atome de carbone possède 4 électrons célibataires : il est
tétravalent.
Oxygène 8O Sa configuration électronique s’écrit : 1s2 2s2 2p4. Le
nombre quantique principal n est 2, donc la couche de valence est la
(2s2 2p4). L’oxygène possède deux doublets et deux électrons célibataires
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Remarque:
2- Formule de Lewis
Les propriétés chimiques d’un atome dépendent de sa couche
électronique externe (couche de valence). La formule de Lewis d’un atome
représente cette couche, elle consiste à matérialiser les électrons de la
couche de valence par des points disposés autour du symbole de l’élément et
la case vide par un rectangle.
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Deux atomes peuvent s’unir entre eux par plusieurs liaisons
simultanément, on parle alors de liaisons multiples. Il existe trois types de
liaisons simple, double et triple qu’on symbolise par des traits. A-B, A=B,
A≡B.
O2
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3- Règle de l’octet
Dans une molécule ou un ion, les atomes (2ème et 3ème ligne de la
classification) s'associent de façon à ce que chacun d'entre eux soit entouré
d'un octet d'électrons (8e-) (quatre doublets, liants ou non liants) au
maximum. A l’exception de 'hydrogène qui adopte une configuration
électronique analogue à celle de l'hélium, gaz rare de la première période.
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Le carbone C: 1s2 2s2 2p2
Exemple de SO42-:
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5- Charge formelle :
La charge formelle (CF) d'un atome dans une formule de Lewis est
donnée par la relation suivante :
CF = nV – ( nDNL + 𝐧𝐃𝐋 /𝟐 )
nDNL : nombre d'électrons non liants de paires libres (DNL) après formation
de la molécule.
Si l’atome possède plus d’électrons dans la molécule qu’à l’état libre alors il
porte une charge formelle négative et vice versa. Exemple : SO2
CF(S) = 6 - 2 - 1 /2 x 6 = 1
CF(OA) = 6 - 4 - 1 /2 x 4 = 0
CF(OB) = 6 - 6 - 1 /2 x 2 = -1
Les structures chimiques les plus stables sont celles qui présentent les
charges formelles les plus voisines de 0 et présenteront les charges négatives
sur les atomes les plus électronégatifs. Dans ces structures le réarrangement
des électrons est le plus faible. Une structure de Lewis est favorisée quand
les charges formelles sont les plus petites.
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Exemple : Ion thiocyanate SCN- ; χN= 3,0 ; χS = 2,5
6- Résonance (Mésomérie)
Lorsque plusieurs formules de Lewis peuvent être écrites pour une
espèce chimique et que celles-ci ne diffèrent que par la répartition des
électrons, alors l’espèce chimique n’est pas représentée correctement par
une seule formule de Lewis. La mésomérie consiste alors à décrire l’espèce
chimique par l’ensemble de ces formules de Lewis. Ces formules s’appellent
formes mésomères ou formes limites et n’ont pas d’existence physique. On
dit qu’il y a résonance entre ces formes limites.
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7- Polarité de la liaison et moment dipolaire :
Si la différence d’électronégativité entre deux atomes est nulle voir très
minime (Δχ ≤ 0,4), la liaison qui se forme est dite covalente apolaire.
Exemples : H–H ; Cl–Cl ; C–I ; N–Cl.
On distingue entre :
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La charge δ doit normalement être exprimée en Coulombs (C), en
pratique on utilise très souvent comme unité la charge e de l'électron (soit
1,6 10-19 C). Les charges δ (exprimées en unité e ) ne sont pas des charges
entières. Ces charges sont totalement différentes des charges formelles des
schémas de Lewis moléculaires et ne doivent pas être confondues avec elles.
L'unité internationale du moment dipolaire est le Coulomb.mètre (C.m).
En pratique on utilise souvent une unité plus adaptée le Debye (D) avec:
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Ainsi on peut dire que la molécule HCl présente un caractère ionique de 17%
contre 83% covalent.
La liaison covalente :
La liaison covalente entre 2 atomes A et B non métalliques est la mise
en commun de deux électrons. Chaque atome fournit un électron de valence.
Les électrons de cœur étant beaucoup trop liés au noyau pour participer à
cette liaison.
A. + B. ------> A -- :---B
Exemple : Cl2
La liaison ionique :
Cette liaison résulte d’un transfert d’électron(s). Par exemple, dans la
formation de LiF, l’atome de Li a 2 e- dans sa couche interne et 1 e- sur sa
couche externe ou couche de valence; la perte d’un électron laisserait le
lithium avec une couche externe complète de 2 e- . L’atome de F a 2 e- dans
la couche interne et 7 e- dans sa couche de valence. Le gain d’un électron
donnerait au fluor une couche externe complète avec 8 e- . Le fluorure de
lithium se forme donc par le transfert d’un électron du Li au F. Le lithium a
maintenant une charge (+) et le fluor une charge (-). L’attraction
électrostatique entre ions de charge opposée s’appelle liaison ionique. Elle
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est typique dans les sels formés par combinaison des éléments métalliques
(électropositifs) de la gauche du tableau périodique avec les éléments non
métalliques (électronégatifs) de droite.
La liaison métallique :
C'est la mise en commun dans le métal de tous les électrons de
valence. On obtient alors une bande de conduction. C'est la raison pour
laquelle, un métal est capable de transporter de l'énergie électrique
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2- Les liaisons faibles
Liaison hydrogène
Elle se produit lorsqu’un atome électronégatif (avec un ou plusieurs
doublets libres) se trouve à proximité d’un atome d’hydrogène lié de façon
covalente à un autre atome électronégatif. Elle est dirigée dans l’espace.
D’autre part, on peut aussi avoir des liaisons d’hydrogène dans une
même molécule. Ainsi, ce type est appelé liaison hydrogène intramoléculaire.
Comme on peut voir pour la molécule de l’aspirine (acide acétylsalicylique).
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Liaisons de van der Waals
Ce sont des liaisons très faibles qui proviennent de l’attraction entre
dipôles électriques permanents (pour les molécules polaires) ou induits dans
les atomes ou molécules. Elles ne sont pas dirigées dans l’espace.
• Interaction de Keesom
Interaction de Debye
C’est une liaison entre une molécule (1) polaire et une autre neutre (2). La
molécule polaire de moment dipolaire permanent crée un champ électrique
et ainsi la molécule neutre acquière un dipôle induit.
Interaction de London
Ce type d’interaction existe entre les molécules non polaires. En effet bien
que les molécules non polaires soient pratiquement électriquement neutres,
à un instant donné elles ont un petit moment dipolaire dû au mouvement
permanent rapide de leurs électrons. Cette attraction entre les dipôles
instantanés appelée force de London est suffisante pour maintenir les
molécules liées.
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Les deux molécules (1) et (2) ne possèdent pas de dipôles. Cependant, le
mouvement constant des électrons autour du noyau va créer un dipôle
instantané dans une des molécules, ce qui en résulte un moment dipolaire
induit dans l’autre.
AXnEm
A: atome central.
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Le tableau suivant rassemble les différentes structures des molécules
et des ions selon la méthode VSEPR
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Modifications des angles valenciels :
a- Influence du nombre n de paires libres
Cette diminution régulière est due aux répulsions des paires libres qui
occupent autour de l’atome A un volume plus important que les paires liées
essentiellement bloquées entre A et X.
c- Influence de l’électronégativité de X
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IV. Théorie des orbitales moléculaires
Dans l’atome, chaque électron est décrit par une fonction d’orbitale
atomique Ψ𝑶.𝑨, et même dans la molécule, chaque électron est décrit par une
fonction d’orbitale moléculaire Ψ𝑶.𝑴.
- A chaque fonction orbitale Ψ𝑶.𝑴 correspond une énergie bien définie. Les
électrons à l’état fondamental, occuperont les différentes orbitales
moléculaires dans l’ordre croissant des énergies en respectant les règles de
Hund et de Pauli.
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Lorsque le recouvrement des O.A s’effectue latéralement, ce
recouvrement est dit recouvrement Latéral de type 𝝅 (pi) (recouvrement
entre p-p).
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En réalité seul le carré de la fonction d'onde possède un sens physique
(Densité de probabilité de présence) :
a2 𝐴2 = b2 𝐵2
a2 = b2 donc a = b
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L’orbital moléculaire liante L = σ1s:
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R
On peut montrer que les niveaux d'énergie des orbitales σ1s et σ*1s
sont symétriques par rapport à ceux des orbitales 1s des atomes d'hydrogène
séparés. Il est pratique de représenter, sur un même diagramme, les niveaux
d'énergie des orbitales atomiques de valence des atomes séparés et des
orbitales moléculaires liantes et antiliantes résultantes, pour une distance
des noyaux égale à la longueur de la liaison.
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Configuration électronique de l'ion 𝐻2 + : (σ1s)1
Remarques :
Cas l’ion H2 :
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- Le nombre d’électrons liants est deux et électrons antiliants est
zéro.
a- Ordre de liaison :
b- Longueur de liaison
Elle est définie comme l’énergie nécessaire pour dissocier une molécule
AB en deux atomes A et B à l’état gazeux, toutes ces espèces sont prises à
l’état gazeux.
d- Propriétés magnétiques
Diamagnétisme
Si tous les électrons d’une molécule sont associés par paires (appariés)
les moments magnétiques des électrons s’annulent deux à deux. La
substance ne possède alors pas de moment magnétique permanent.
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En présence d’un champ magnétique extérieur ce type de substance
est repoussé par les pôles de l’aimant.
Paramagnétisme
µ = √𝒏(𝒏 + 𝟐)
Les O.A qui peuvent se recouvrir sont celles qui possèdent les mêmes
éléments de symétrie et ont la même énergie (ou des énergies voisines
<17ev).
Les O.M obtenues par recouvrement des O.A sont de deux types :
Les orbitales σ, σ∗
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Comme dans le cas des orbitales « s », et si on choisi l’axe Z comme axe
internucléaire, le recouvrement des deux O.A (2pz et 2pz’) doit se faire
suivant l’axe des Z. Le recouvrement axial des O.A 2pz et 2pz’ conduit à deux
O.M, l’une liante σ2p (ou σp) et l’autre antiliante σ∗2p (ou σ∗p).
Les orbitales π
Les O.A. 2py et 2py’ ont leurs axes de symétrie parallèles, elles peuvent
se recouvrir latéralement pour donner naissance à deux O.M. de type π,
l’une liante π2p (ou πy ) et l’autre antiliante π∗2p (ou π∗y)
N.B : les O.M. πy et πx ont la même énergie ainsi que les O.M. π∗y et π∗x.
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a- Diagramme énergétique des O.M. sans interaction s-p:
Dans ce cas la différence entre les niveaux d’énergie 2s et 2p, est grande.
Le niveau d’énergie de l’O.M. σz (σp) se trouve plus bas que celui des deux
O.M πx et πy.
• 4 O.M liantes.
• 4 O.M antiliantes.
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b- Diagramme énergétique des O.M. avec interaction s-p
Dans ce cas, la différence entre les niveaux d’énergie 2s et 2p, est faible,
on assiste à un mélange de ces orbitales connu sous le nom d’intéraction s-
p.
Le niveau d’énergie des deux O.M πx et πy se trouve plus bas (plus stable)
que celui de l’O.M. σz (σp).
• 4 O.M liantes.
• 4 O.M antiliantes.
σ1s < σ1s* < σ2s < σ2s* < πxπy (ou π2pπ2p )< σ2p < πx*πy* (ou π2p* π2p* ) < σ2p
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E( 2sB ) < E ( 2sA ) et E( 2pB ) < E ( 2pA ) et Les orbitales moléculaires ne
sont plus symétriques.
Exemple : La molécule CO
Exemple HF
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La 𝟐𝒔 est trop éloignée en énergie de la 1𝑠 de H et ne peut interagir avec
celle-ci et reste au même niveau pour HF. Le seul recouvrement possible se
fait entre 1s(H) et 𝟐𝒑𝒛(𝑭) (recouvrement axial).
V. Théorie de l’hybridation
L'utilisation des orbitales atomiques normales ne permet pas
d'expliquer les formes géométriques différentes de molécules faisant
intervenir des orbitales atomiques identiques. Pour cela, on fait appel à la
notion d'hybridation des orbitales atomiques. L'hybridation est la formation
d'orbitales hybrides équivalentes par combinaison linéaire d'orbitales
atomiques (s et p) ou (s, p et d) d'un même atome, on peut avoir ce
phénomène après excitation de l’électron. Elle consiste en le mélange
d’orbitales d’un atome de manière à former de nouvelles orbitales hybrides
qui permettent de mieux décrire qualitativement les liaisons entre atomes.
Les orbitales hybrides résultantes sont très utiles pour expliquer la forme
des orbitales moléculaires des molécules. La théorie d’hybridation permet
d’expliquer la géométrie de certaines molécules. Elle donne aussi les valeurs
des angles que font entre elles les directions des liaisons dans une molécule
polyatomique.
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1- Hybridation sp :
Les deux O.A. pures 2px et 2pz restent inchangées (c’est à dire non
hybridées). 1 s + 3 p = 2 sp + 2 p
Remarque :
La molécule est linéaire. Les deux liaisons C-H sont identiques et font
un angle de 180° entre elles.
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2- Hybridation sp2 :
1 s + 3 p = 3 sp2 + 1 p
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3- Hybridation sp3 :
1 s + 3 p = 4 sp3
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6C : 1s2 2s2 2p2 état fondamental
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Les documents et les sites consultés pour la conception de ce
cours
• http://www.lct.jussieu.fr/pagesperso/fuster/1C001/Orbitales_Hybrides.pdf
• http://mysite.science.uottawa.ca/astamant/course/vsepr.pdf
•https://melusine.eu.org/syracuse/immae/mpsi/physiquechimie/structure_matier
e/04.pdf
• http://chemphys.u-strasbg.fr/mpb/teach/liaison/liaison.pdf
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