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L’ECORCE TERRESTRE
La plupart des roches sont formées de l’assemblage de minéraux définis, chacun, par
une composition chimique donnée. Le minéral peut être un corps simple (Cu, S, C), mais la
plupart sont des corps composés (SiO2 = Quartz, CaCO3 – calcite).
Les minéraux résultent de l’assemblage d’atomes ou d’ions agencés pour la plupart
sous forme d’édifices périodiques appelés cristaux.
Cependant, il existe des minéraux non cristallins caractérisés par un non arrangement
géométrique périodique des éléments chimiques dans l’espace. Ce sont des minéraux non
cristallins ou isotropes, ex. : Calcédoine (SiO2), verre volcanique.
a=b=c
On définit sept types de mailles élémentaires différant par des éléments de symétrie :
mailles Cubique, Quadratique, Hexagonale, Rhomboédrique, Orthorhombique,
Monoclinique et Triclinique.
cubique orthorhombique
hexagonal quadratique
rhomboédrique
monoclinique triclinique
2. Les édifices cristallins
La matière est composée d’atomes. Dans un solide, les atomes sont liés entre eux et le type
de liaison déterminera en grande partie le comportement macroscopique du matériau solide.
Dans les minéraux, les liaisons entre atomes peuvent être de quatre types :
- Liaison ionique : elle correspond à l’attraction électrostatique entre des ions de
charge différente. Ex. : Na+ et Cl- NaCl. La cohésion relativement forte est assurée par des
forces attractives qui rapprochent les ions les uns le plus près des autres créant ainsi une
structure dense.
- Liaison covalente : dans ce type de liaison, des atomes voisins mettent en commun
des paires d’électrons de leur couche périphérique. Ex. : liaison entre atome de carbone dans
le diamant. C’est une liaison de forte énergie qui concerne les corps très durs et
indéformables.
- Liaison de Van Der Walls : Liaison de faible énergie entre atomes neutres. Ex. : gaz
rare (He).
0,225
0.4I4
0.732
A N 1 0 N (-)
Si AI**
O O
R = 0.30 R = 0.51
F e ** M g 2+
Na '* ca 2+
R = 0, 07 R = 0, 88
Le polyèdre sera :
- Un triangle, lorsque les centres des trois anions qui entourent le cation sont dans un
plan ;
- Un tétraèdre, lorsque trois des anions sont dans un plan et le quatrième à l’extérieur
de ce plan ;
- Un octaèdre, lorsque quatre anions sont dans un plan et que les deux autres sont de
part et d’autre de ce plan ;
- Un cube.
Troisième règle : Dans un cristal, les polyèdres de coordination sont associés. Dans
le cas des tétraèdres, ils mettent le plus souvent leurs sommets en commun. Ils mettent
rarement en commun leurs arêtes, et jamais une face en commun. Pour les tétraèdres de
coordination de Si, l’assemblage se fait uniquement par leurs sommets.
Les minéraux sont stables dans des conditions très précises de température, de
pression et d’environnement chimique. Lorsque ces conditions changent, ils peuvent devenir
instables et être remplacés par d’autres minéraux caractérisés par des structures cristallines
différentes et souvent même par une nouvelle répartition des éléments chimiques.
Au sein d’un édifice cristallin donné, des échanges d’ions peuvent avoir lieu selon des
lois strictes dites de substitution d’ions qui sont :
Première règle : pour que deux ions puissent se substituer totalement, ils doivent être
de même charge et leurs rayons ioniques ne doivent pas différer de plus de 15 % par rapport
au plus petit rayon ; entre 15 et 30 %, la substitution n’est pas totale.
Exemple 1 : Substitution entre Fe2+ (r = 0,74) et Mg2+ (r = 0,66) dans les olivines et
pyroxènes. (0,74 – 0,66 = 0,08) ; (0,08/0,66) x 100 = 12 %
Exemple 2 : Entre Na+ (r = 0,97) et K+ (r = 1,33), la substitution n’est pas totale dans le
groupe des feldspahs alcalins car la différence des tailles est de 16,5 %.
Deuxième règle : Lorsque deux ions ont la même charge mais des rayons ioniques
différents, le plus petit est incorporé de préférence dans le cristal si la différence des deux
rayons n’excède pas 15 % du plus petit d’entre eux.
Troisième règle : De deux ions ayant des rayons ioniques semblables, c’est le plus
chargé qui est incorporé de préférence.
Exemple 3 : Dans la série des plagioclases Ca2+ (r = 0,99) s’intègre plus facilement
que Na+ (r = 0,97) en application des règles 2 et 3.
Les éléments chimiques les plus abondants au niveau de l’écorce terrestre sont O
(46,6 %), Si (27,7 %), Al (8,1 %), Fe (5,0 %), Ca (3,6 %), Na (2,8 %), K (2,6 %) et Mg (2,1
%). Le comportement des différents éléments chimiques à la surface ou l’intérieur du globe
dépend de leur configuration électronique et de leur affinité face aux différents modes de
liaisons atomiques.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1 H He
2 Li Be B C N O F Ne
3 Na Mg Al Si P S Cl Ar
4 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7 Fr Ra * Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Uut Uuq Uup Uuh Uus Uuo
↓
* La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb
* Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No
Lithophiles Sidérophiles Chalcophiles Atmophiles
- les éléments qu'il appela lithophiles, qui ont une affinité dominante pour
l'oxygène et se retrouvent par conséquent avec les aluminates et les silicates.
- ceux qu'il appela chalcophiles, qui ont une affinité dominante pour le soufre .
- ceux qu'il appela sidérophiles, qui ont une affinité dominante pour le fer .
- et enfin, ceux qu'il appela atmophiles, qui ont une affinité dominante pour les phases
fluides.
Les minéraux les plus fréquents sont les silicates ou les aluminosilicates qui
représentent à eux seuls près de 99 % du poids et du volume de l’écorce terrestre. Viennent en
seconde position les oxydes. Les minéraux sont ainsi répartis en deux grandes familles : les
silicates et les non-silicates.
a) Les silicates
Il existe plusieurs types de polyèdres de coordination dans les silicates, en particulier des
tétraèdres et des octaèdres, mais le tétraèdre [SiO4]4- est le plus fréquent, et il constitue le
fondement de la classification des silicates (l’atome de silicium est entouré par 4 atomes
d’oxygène).
La manière dont les tétraèdres sont liés les uns les autres est à la base d’une
classification simple et rationnelle des silicates.
Structure cristalline des silicates :
[Si2O7]6- [Si6O18]12-
FAMILLE DES CYCLOSILICATES
Tétraèdres en anneaux
[SiO4]4- FAMILLE DES SOROSILICATES Exemple : tourmaline, béryl, cordiérite
Paire de tétraèdres
Exemple : épidote
[Si2O6]4-
[Si4O11]6-
FAMILLE DES INOSILICATES EN CHAINE SIMPLE
Chaîne de tétraèdres
Exemple : famille des pyroxènes
Les quatre valences de [SiO4]4- peuvent être saturées, soit par un cation tétravalent
{exemple : le zircon (Zr4+) → (SiO4)Zr}, soit par deux cations (exemples : la forstérite Mg2
(SiO4) ; la fayalite Fe2 (SiO4). Ces deux minéraux sont les termes extrêmes de la série des
péridots ou olivines de formule général (Mg, Fe)2SiO4.
Comme nous l’avons vu plus haut, Fe et Mg se substituent l’un par l’autre sans
perturber le réseau cristallin, par conséquent sans changer la forme du cristal. Des minéraux
peuvent donc présenter la même forme sans toujours avoir une même formule chimique : ce
sont des minéraux isomorphes.
Autres nésosilicates :
Deux tétraèdres ont un oxygène commun appelé oxygène de coordination. Dans cet
édifice, six valences sont à saturer : la formule de base s’écrit [Si2O7]6- Exemples :
- Epidotes, minéral de métamorphisme ou d’altération
- La Mélilite, minéral des roches volcaniques dont l’un des pôles est Ca2Mg(Si2O7)
- La Lawsonite : CaAl2Si2O7 (OH)2, H2O
c) Tétraèdres en anneaux : Cyclosilicates
Les arêtes des tétraèdres sont disposées linéairement, chaque tétraèdre étant associé à
ses deux voisins par 2 oxygènes de coordination.
Chaque tétraèdre conserve 2 valences libres, et le motif de base est [SiO 3]2- ou
4-
[Si2O6]
Deux chaînes doubles sont associées et constituent un feuillet-plan très grand à maille
hexagonale. Dans l’édifice, chaque tétraèdre n’a qu’un seul oxygène non saturé / la formule
de base s’écrit : [Si4O10)4-.
Les feuillets peuvent être empilés les uns sur les autres et être associés par des
radicaux [OH]- et par des cations Fe, Mg, Al.. Dans ce cas, la valence de l’édifice est
d’autant plus élevée que la proportion de radicaux est importante. C’est ainsi qu’on peut avoir
une formule de base du type : [Si4O10]4-[(OH)2]2-
Chaque tétraèdre est lié aux quatre voisins par ses quatre oxygènes. Tous les oxygènes
étant de coordination, il n’y a aucune valence libre. La formule de l’unité la plus simple
s’écrit : [SiO2]-
Contrairement aux silicates, ils ne renferment pas de Silicium dans leur composition
chimique.
a) Les carbonates
Ils sont caractérisés par le groupe anionique [CO3]2- qui peut se combiner avec des
cations divalents tels que Ca, Fe, Mg. Exemples : Calcite (CaCO3 (rhomboédrique)),
Aragonite (CaCO3 (orthorhombique)), Sidérite (FeCO3), Magnésite (MgCO3), Dolomite
CaMg(CO3)2.
b) Les sulfates
c) Les sulfures
d) Les phosphates
Les roches magmatiques sont formées par cristallisation à partir d’un magma qui est un
bain silicaté fondu contenant des ébauches de cristaux tôt formés et des matières volatiles
(CO2, H2O, H2SO4…). Ces roches sont encore appelées des roches ignées.
Le magma est généré :
- soit par fusion partielle du manteau supérieur qui donne alors un magma juvénile
de nature basique ou ultrabasique ;
- soit par fusion de roches de la croûte, c’est ce que l’on appelle anatexie ; elle
donne alors un magma palingénétique ou magma d’anatexie de nature acide.
a) Composition chimique
b) Composition minéralogique
Ainsi il va en résulter différents types de magmas qui vont être à l’origine de différents
types roches : basaltique, andésitique et rhyolitique.
a) La température
L’élévation de la température peut être liée à :
Un enfouissement des roches dans l’écorce terrestre à des profondeurs où la
température est élevée. L’accroissement de la température en fonction de la profondeur ou
gradient géothermique varie selon la région, de 1°C par 30 m (soit 100°C à 3 000m) à 1°C par
10 m (soit 300°C à 3000 mdans les zones à flux thermique élevé.
Au mouvement de compartiments rocheux l’un contre l’autre qui produit de la chaleur
dans et autour de la zone de friction (faille).
Localement, une intrusion magmatique provoque au contact des roches encaissantes
une plus ou moins forte élévation de température qui peut être à l’origine d’un
métamorphisme de contact ou thermique. Les roches affectées sont des cornéennes.
b) La pression
Elle s’accroît au fur et à mesure que l’empilement des roches s’accroît (pression
lithostatique) et est responsable de la déformation de la roche.
a) Modification structurale
b) Modification chimique
Lors du métamorphisme d’une même roche originelle (protolite), l’analyse montre que la
composition chimique est sensiblement identique aux différentes étapes de cette
transformation à l’état solide. On dit que le métamorphisme est isochimique.
Cette notion permet de définir des séquences de métamorphisme. On appelle séquence,
l'ensemble des roches métamorphiques, de degré variable, issu d'un même type de
roche initiale caractérisé par une certaine composition chimique moyenne. Le
tableau suivant illustre les grands types de séquences :
.
le gradient Franciscain (F) : il est de basse température pour des fortes pressions. Il
traverse souvent les faciès schistes bleus et éclogites. Il est souvent rencontré dans les
chaînes de collision (<20°C/km)
le gradient Dalradien (D) : c'est le gradient "normal" du métamorphisme général. Il
traverse, les faciès schistes verts, amphibolites, granulites (30-35°C/km).
le gradient Abukuma (A) : il est de relativement haute température pour des
pressions basses. Il caractérise le métamorphisme de contact.
Les roches sédimentaires sont formées selon d’autres processus : les évaporites, par
évaporation de l’eau d’une solution saline (halite, gypse,…) lors des phénomènes de régression ; les
calcaires construits par processus purement biochimique (barrière de corail) ; les « roches »
carbonées (charbon, pétrole, ...) par enfouissement de végétaux et leur dégradation par des bactéries
anaérobies.
Transformation du sédiment en roche compacte – la diagenèse
Après leur dépôt, les sédiments terrigènes forment des couches meubles « gorgées d’eau » de
grande porosité (pouvant aller jusqu’à 90%). La transformation en roche sédimentaires
compacte se fait par un ensemble de processus mécaniques et chimiques regroupés sous le
terme de diagenèse.
La diagenèse est l’ensemble des processus qui affectent un dépôt sédimentaire et le
transforment progressivement en roche solide (Foucault & Raoult, 1995). Les processus de
diagenèse vont de la compaction à la cimentation en passant par des phases de dissolution, de
recristallisation ou de remplacement des minéraux.
La compaction (ou parfois nommée « consolidation ») est due au fait que les sédiments
meubles sont progressivement enfouis sous d’autres apports. Il en résulte alors une expulsion
progressive de l’eau et une diminution de la porosité du sédiment.
La cimentation
Le processus de cimentation est le principal responsable du passage d’un sol meuble à une
roche et varie en fonction de la nature du sédiment. De façon générale, l’eau qui circule dans
le sédiment peut être sursaturée par rapport à certains minéraux qui précipitent alors dans les
pores du sédiment et soudent les particules les unes aux autres. Dans le cas des sables, les
grains de nature variée, souvent quartzeux, sont le plus souvent cimentés par de la calcite, de
la silice ou des minéraux argileux.
Classification des roches sédimentaires (Cf. TP)
En général, on commence par classer les roches sédimentaires par groupe dépendant de leur
genèse et chaque groupe possède sa (ses) classification(s) propre(s).
Les minéraux essentiels des roches sédimentaires sont : quartz, feldspaths, minéraux argileux,
micas, calcite, dolomite.
Accessoirement, il faut également citer les minéraux des évaporites (gypse, halite), la pyrite,
les oxydes de fer (hématite, magnétite), la bauxite, et les « roches » carbonées (gaz, charbon
et pétrole).