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CHAPITRE II : LES MATERIAUX CONSTITUTIFS DE

L’ECORCE TERRESTRE

I - ORGANISATION DE LA MATIERE MINERALE

1 – L’état cristallin, notion de cristallographie

a) Le minéral, définition et propriétés

La plupart des roches sont formées de l’assemblage de minéraux définis, chacun, par
une composition chimique donnée. Le minéral peut être un corps simple (Cu, S, C), mais la
plupart sont des corps composés (SiO2 = Quartz, CaCO3 – calcite).
Les minéraux résultent de l’assemblage d’atomes ou d’ions agencés pour la plupart
sous forme d’édifices périodiques appelés cristaux.

Un cristal est un solide né de l’arrangement géométrique périodique d’un ensemble


d’éléments chimiques dans l’espace. Cet arrangement ordonné, définit l’état cristallin qui est
la propriété fondamentale des minéraux dits cristallins ou anisotropes.
Le minéral halite (NaCl ) possède une structure atomique déterminée qu'on dit cubique. On
l'appelle cubique parce que l'arrangement des atomes, en alternance régulière entre les Cl et
les Na, forme une trame cubique comme le montre ce modèle (schéma de gauche).

Cependant, il existe des minéraux non cristallins caractérisés par un non arrangement
géométrique périodique des éléments chimiques dans l’espace. Ce sont des minéraux non
cristallins ou isotropes, ex. : Calcédoine (SiO2), verre volcanique.

b) Mailles et réseaux cristallins


Le minéral cristallin est un polyèdre (solide à plusieurs face limité par des faces planes et a une
forme géométrique spécifique qui résulte de la juxtaposition régulière dans l’espace de motifs
cristallins identiques appelés mailles élémentaires.
La maille élémentaire peut être défini comme étant le plus petit volume de matière
cristalline bâtit sur les 3 paramètres de dimension a, b et c, (ou vecteurs de base a, b, c) les
plus petits possible répartis sur trois axes X, Y et Z, et formant entre eux des angles α, β, γ. les
plus proches possibles de 90°. Les trois axes définissent ainsi une charpente tridimensionnelle
appelée réseau cristallin, espace qui résulte de l’empilement des motifs géométriques de base
que sont les mailles élémentaires.

a=b=c

On définit sept types de mailles élémentaires différant par des éléments de symétrie :
mailles Cubique, Quadratique, Hexagonale, Rhomboédrique, Orthorhombique,
Monoclinique et Triclinique.

7 systèmes cristallins : 7 trièdres de références et 14 mailles


élémentaires associées permettent de générer toutes les variétés de
cristaux existants sur la terre

cubique orthorhombique
hexagonal quadratique
rhomboédrique

monoclinique triclinique
2. Les édifices cristallins

La matière est composée d’atomes. Dans un solide, les atomes sont liés entre eux et le type
de liaison déterminera en grande partie le comportement macroscopique du matériau solide.

a) Les liaisons entre atomes

Dans les minéraux, les liaisons entre atomes peuvent être de quatre types :
- Liaison ionique : elle correspond à l’attraction électrostatique entre des ions de
charge différente. Ex. : Na+ et Cl- NaCl. La cohésion relativement forte est assurée par des
forces attractives qui rapprochent les ions les uns le plus près des autres créant ainsi une
structure dense.
- Liaison covalente : dans ce type de liaison, des atomes voisins mettent en commun
des paires d’électrons de leur couche périphérique. Ex. : liaison entre atome de carbone dans
le diamant. C’est une liaison de forte énergie qui concerne les corps très durs et
indéformables.

- Liaison métallique : mise en commun d’électrons libres. Liaison plus ou moins


forte,

- Liaison de Van Der Walls : Liaison de faible énergie entre atomes neutres. Ex. : gaz
rare (He).

b) Agencement ionique et polyèdre de coordination : les règles de Pauling

Première règle : Autour de chaque cation, les anions s’organisent en polyèdres. La


forme du polyèdre ayant pour sommets les centres des anions dépend de la taille respective
des ions. Taille des ions, nombre de coordination et polyèdres sont des caractères liés. Les
rapports taille cation/anion pour chaque type de polyèdre, ont des valeurs limites calculées
pour des ions assimilés à des sphères. L’édifice ainsi formé est appelé polyèdre de
coordination.
On appelle nombre de coordination ou coordinence le nombre d’anions associés à
un cation central. La coordinence dépend du rapport des rayons des cations (Rc) et des anions
(Ra) qui les entourent. La coordinence est définie par rapport à l’oxygène qui est l’élément le
plus abondant de l’écorce terrestre. Le tableau ci-contre donne les rayons ioniques de
quelques ions courants.
Mombc
de
polyédres

0,225

0.4I4

0.732

ig. 3.19. Yes polyédres de cnnrdination.


lcc›, * : i iangle ; 2. [SiOq)* . th raédr,e
{Na "Cl J : octaadre ; 4. [Cs * CI ] : cut›e.
Oen>surt st Paquef 1995

A N 1 0 N (-)

Si AI**

O O
R = 0.30 R = 0.51

F e ** M g 2+

R =0,00 R =0.74 R=0bb

Na '* ca 2+

R = 0, 07 R = 0, 88

R = i a y o n i o n i q u e e n A n g s t r o m s ( fi & = 4 0' mm)


Deuxième règle : Dans les polyèdres de coordination, chaque cation est neutralisé par
l’ensemble des anions coordinés. Ex. : dans le tétraèdre SiO4, Si4+ est neutralisé par 4O2-. Ce
qui donne un tétraèdre [SiO4]4- qui est chargé négativement.

Le polyèdre sera :

- Un triangle, lorsque les centres des trois anions qui entourent le cation sont dans un
plan ;

- Un tétraèdre, lorsque trois des anions sont dans un plan et le quatrième à l’extérieur
de ce plan ;

- Un octaèdre, lorsque quatre anions sont dans un plan et que les deux autres sont de
part et d’autre de ce plan ;

- Un cube.

Troisième règle : Dans un cristal, les polyèdres de coordination sont associés. Dans
le cas des tétraèdres, ils mettent le plus souvent leurs sommets en commun. Ils mettent
rarement en commun leurs arêtes, et jamais une face en commun. Pour les tétraèdres de
coordination de Si, l’assemblage se fait uniquement par leurs sommets.

c) Echange d’ions au sein d’un édifice cristallin

Les minéraux sont stables dans des conditions très précises de température, de
pression et d’environnement chimique. Lorsque ces conditions changent, ils peuvent devenir
instables et être remplacés par d’autres minéraux caractérisés par des structures cristallines
différentes et souvent même par une nouvelle répartition des éléments chimiques.

Au sein d’un édifice cristallin donné, des échanges d’ions peuvent avoir lieu selon des
lois strictes dites de substitution d’ions qui sont :
Première règle : pour que deux ions puissent se substituer totalement, ils doivent être
de même charge et leurs rayons ioniques ne doivent pas différer de plus de 15 % par rapport
au plus petit rayon ; entre 15 et 30 %, la substitution n’est pas totale.
Exemple 1 : Substitution entre Fe2+ (r = 0,74) et Mg2+ (r = 0,66) dans les olivines et
pyroxènes. (0,74 – 0,66 = 0,08) ; (0,08/0,66) x 100 = 12 %

Exemple 2 : Entre Na+ (r = 0,97) et K+ (r = 1,33), la substitution n’est pas totale dans le
groupe des feldspahs alcalins car la différence des tailles est de 16,5 %.

Deuxième règle : Lorsque deux ions ont la même charge mais des rayons ioniques
différents, le plus petit est incorporé de préférence dans le cristal si la différence des deux
rayons n’excède pas 15 % du plus petit d’entre eux.

Troisième règle : De deux ions ayant des rayons ioniques semblables, c’est le plus
chargé qui est incorporé de préférence.

Exemple 3 : Dans la série des plagioclases Ca2+ (r = 0,99) s’intègre plus facilement
que Na+ (r = 0,97) en application des règles 2 et 3.

II - COMPOSITION ET CLASSIFICATION STRUCTURALE DES PRINCIPAUX


MINERAUX DES ROCHES

Les éléments chimiques les plus abondants au niveau de l’écorce terrestre sont O
(46,6 %), Si (27,7 %), Al (8,1 %), Fe (5,0 %), Ca (3,6 %), Na (2,8 %), K (2,6 %) et Mg (2,1
%). Le comportement des différents éléments chimiques à la surface ou l’intérieur du globe
dépend de leur configuration électronique et de leur affinité face aux différents modes de
liaisons atomiques.

Ces éléments se répartissent en quatre grandes familles :

 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
 1 H He
 2 Li Be B C N O F Ne
 3 Na Mg Al Si P S Cl Ar
 4 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
 5 Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
 6 Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
 7 Fr Ra * Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Uut Uuq Uup Uuh Uus Uuo
 ↓

* La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb

* Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No

Lithophiles Sidérophiles Chalcophiles Atmophiles


- les éléments qu'il appela lithophiles, qui ont une affinité dominante pour
l'oxygène et se retrouvent par conséquent avec les aluminates et les silicates.
- ceux qu'il appela chalcophiles, qui ont une affinité dominante pour le soufre .
- ceux qu'il appela sidérophiles, qui ont une affinité dominante pour le fer .
- et enfin, ceux qu'il appela atmophiles, qui ont une affinité dominante pour les phases
fluides.
Les minéraux les plus fréquents sont les silicates ou les aluminosilicates qui
représentent à eux seuls près de 99 % du poids et du volume de l’écorce terrestre. Viennent en
seconde position les oxydes. Les minéraux sont ainsi répartis en deux grandes familles : les
silicates et les non-silicates.

a) Les silicates

Il existe plusieurs types de polyèdres de coordination dans les silicates, en particulier des
tétraèdres et des octaèdres, mais le tétraèdre [SiO4]4- est le plus fréquent, et il constitue le
fondement de la classification des silicates (l’atome de silicium est entouré par 4 atomes
d’oxygène).

Quelques caractères du tétraèdre :

 O et Si, les deux éléments les plus abondants de la croûte et du manteau,


s’associent pour former les édifices de formule [SiO4]4- (rSi4+/rO2- =
0,41/1,40 = 0,293). La liaison est du type ionique et la coordinence est 4.
 4O2- 8 charges négatives
 Si 4+
4 charges positives
 Donc [SiO4] → 4 charges négatives, soit [SiO4]4- qui est un gros ion
4-

électronégatif à neutraliser soit par association avec d’autres tétraèdres


identiques, soit par combinaison des cations.
 Fréquemment, dans les tétraèdres, il y a une substitution d’un Si par un Al.
Ce qui donne le tétraèdre [AlO4]5- (rAl3+/rO2- = 0,36) Al 3+ associé à 4O2- →
[AlO4]5- qui a 5 valences négatives.
 Les tétraèdres polymérisés (associés à d’autres polyèdres de coordination)
délimitent un certain volume « libre » où s’insèrent des groupements [OH]-.

La manière dont les tétraèdres sont liés les uns les autres est à la base d’une
classification simple et rationnelle des silicates.
Structure cristalline des silicates :

Principales familles de silicates


Les silicates résultent de l'empilement de tétraèdres.
En fonction du mode d'agencement des tétraèdres [SiO4]4-,
on établit une classification structurale des silicates.

[Si2O7]6- [Si6O18]12-
FAMILLE DES CYCLOSILICATES
Tétraèdres en anneaux
[SiO4]4- FAMILLE DES SOROSILICATES Exemple : tourmaline, béryl, cordiérite
Paire de tétraèdres
Exemple : épidote

FAMILLE DES NESOSILICATES


Exemple : famille des péridots (olivine), grenats, zircon

[Si2O6]4-
[Si4O11]6-
FAMILLE DES INOSILICATES EN CHAINE SIMPLE
Chaîne de tétraèdres
Exemple : famille des pyroxènes

FAMILLE DES INOSILICATES EN CHAINE DOUBLE ou RUBANS


Exemple : famille des amphiboles
[Si4O10]4-
FAMILLE DES PHYLLOSILICATES
Tétraèdres en feuillets
Exemple : famille des micas, famille des argiles, chlorite, serpentine [SiO2]
FAMILLE DES TECTOSILICATES
Association des tétraèdres par tous les sommets dans les 3 dimensions de l’espace.
Exemple : quartz, famille des feldspaths* (alcalins et plagioclases), famille des feldspathoïdes

a) Tétraèdres isolés : Nésosilicates

Les quatre valences de [SiO4]4- peuvent être saturées, soit par un cation tétravalent
{exemple : le zircon (Zr4+) → (SiO4)Zr}, soit par deux cations (exemples : la forstérite Mg2
(SiO4) ; la fayalite Fe2 (SiO4). Ces deux minéraux sont les termes extrêmes de la série des
péridots ou olivines de formule général (Mg, Fe)2SiO4.

Comme nous l’avons vu plus haut, Fe et Mg se substituent l’un par l’autre sans
perturber le réseau cristallin, par conséquent sans changer la forme du cristal. Des minéraux
peuvent donc présenter la même forme sans toujours avoir une même formule chimique : ce
sont des minéraux isomorphes.

Autres nésosilicates :

- Les silicates d’alumine Al2OSiO4 (Andalousite, Sillimanite, Disthène)

- Les grenats [(Fe2+, Mg2+, Mn2+)3, Fe3+, (Al3+, Cr3+)2]SiO4

b) Tétraèdres en paires : Sorosilicates

Deux tétraèdres ont un oxygène commun appelé oxygène de coordination. Dans cet
édifice, six valences sont à saturer : la formule de base s’écrit [Si2O7]6- Exemples :
- Epidotes, minéral de métamorphisme ou d’altération
- La Mélilite, minéral des roches volcaniques dont l’un des pôles est Ca2Mg(Si2O7)
- La Lawsonite : CaAl2Si2O7 (OH)2, H2O
c) Tétraèdres en anneaux : Cyclosilicates

Trois, [Si3O9]6-quatre [Si4O12]8-ou six [Si6O18]12- tétraèdres peuvent se grouper


en anneau fermé, chacun d’eux est lié à ses deux voisins par un oxygène de coordination.
Dans le cas de six tétraèdres, il y a 6 oxygènes de coordination et 12 oxygènes ayant chacun
une valence libre. La formule générale de ce groupement s’écrit : [Si6O18]12-. Minéraux peu
fréquents. Exemples : Le Béryl Be3Al2(Si6O18) ; la Cordiérite Al3(Mg, Fe)2(Si5AlO18).

d) Tétraèdres en chaînes simples ou doubles : Inosilicates

Les arêtes des tétraèdres sont disposées linéairement, chaque tétraèdre étant associé à
ses deux voisins par 2 oxygènes de coordination.

Dans le cas des Tétraèdres en chaînes simples : Pyroxènes

Chaque tétraèdre conserve 2 valences libres, et le motif de base est [SiO 3]2- ou
4-
[Si2O6]

Exemples : la famille des Clinopyroxènes (monoclinique) (Ca, Fe, Mg)2(Si2O6), la


famille des orthopyroxènes (orthorhombique) (Mg Fe)2(Si2O6)

Dans le cas des Tétraèdres en chaînes doubles : Amphiboles

Deux chaînes identiques aux précédentes se soudent. L’unité structurales de base


comprend 4 tétraèdres associés, et sa formule sera : [Si4O11]6-. Au centre de chaque hexagone
formé par les tétraèdres, s’insère un radical [OH]- qui accroît la valence d’ensemble. Ce qui
donne [Si4O11]6- [OH]1- ou [Si4O11]6- [OH]7-

La famille des Amphiboles monocliniques

Exemples : la famille des amphiboles orthorhombiques


Anthophyllite : Mg7(Si4O11)2(OH)2 ;
Exemples : la famille des amphiboles monocliniques :
Trémolite : Ca2Mg5(Si4O11)2(OH)2 ;
Hornblende : NaCa2(Mg, Fe, Al)5 [(Si, Al)4O11]2(OH)2

e) Tétraèdres en feuillets : Phyllosilicates

Deux chaînes doubles sont associées et constituent un feuillet-plan très grand à maille
hexagonale. Dans l’édifice, chaque tétraèdre n’a qu’un seul oxygène non saturé / la formule
de base s’écrit : [Si4O10)4-.
Les feuillets peuvent être empilés les uns sur les autres et être associés par des
radicaux [OH]- et par des cations Fe, Mg, Al.. Dans ce cas, la valence de l’édifice est
d’autant plus élevée que la proportion de radicaux est importante. C’est ainsi qu’on peut avoir
une formule de base du type : [Si4O10]4-[(OH)2]2-

Exemples : La biotite : K(Mg, Fe)3 [Si3AlO12 (OH,F)2]


La muscovite : KAl2 [Si3AlO12 (OH,F)2]
La kaolinite : Al4(Si4O10) (OH)8
f) Tétraèdres associés dans les trois dimensions : Tectosilicates

Chaque tétraèdre est lié aux quatre voisins par ses quatre oxygènes. Tous les oxygènes
étant de coordination, il n’y a aucune valence libre. La formule de l’unité la plus simple
s’écrit : [SiO2]-

- Le quartz SiO2 et autres minéraux de la famille de la silice (tridymite, cristobalite,


Coésite). Ces minéraux qui ont la même composition mais qui présentent des
propriétés géométriques et physiques différentes sont dits polymorphes.
- Les Feldspaths alcalins Orthose, Microcline, Sanidine (K(AlSi2O8). Ces
minéraux qui ont la même composition mais qui présentent des propriétés
géométriques et physiques différentes sont dits polymorphes.
- Les Feldspaths calco-sodiques ou Plagioclases qui forment une série isomorphe
entre le pôle Albite Na(AlSi3O8) et le pôle Anorthite Ca(Al2Si2O8)
- Les Feldspathoïdes : Néphéline Na(AlSiO4), Leucite K(AlSi2O6)

2. Les minéraux non-silicates

Contrairement aux silicates, ils ne renferment pas de Silicium dans leur composition
chimique.

a) Les carbonates

Ils sont caractérisés par le groupe anionique [CO3]2- qui peut se combiner avec des
cations divalents tels que Ca, Fe, Mg. Exemples : Calcite (CaCO3 (rhomboédrique)),
Aragonite (CaCO3 (orthorhombique)), Sidérite (FeCO3), Magnésite (MgCO3), Dolomite
CaMg(CO3)2.

b) Les sulfates

Caractérisés par l’anion [SiO4]2- Exemples : Gypse (CaSO4, 2H2O, Anhydrite


(CaSO4), Barytine (BaSO4).

c) Les sulfures

Exemples : Pyrite (FeS2), Galène (PbS)

d) Les phosphates

L’Apatite Ca5(PO4)3(OH, Fe, Cl) est le phosphate de calcium le plus répandu.

e) Les oxydes et Hydroxydes

Exemples : Magnétite (Fe3O4), Hématite (Fe2O3), Ilménite (FeTiO3),

f) Les Halogénures = Chlorures

Exemples : Halite (NaCl), Fluorures (CaFe2)


g) Les éléments natifs

Exemples : Or (Au), Argent (Ag), Cuivre (Cu)…

Document 5 : Les minéraux et leur usage


III - LES ROCHES : ORIGINES, CARACTERISTIQUES MINERALOGIQUES ET
CLASSIFICATION

A.. Les principales catégories de roches

Les roches sont classées en deux grandes catégories :

- Roches exogènes : roches formées à la surface (étudiées en géodynamique


externe)
- Roches endogènes : roches formées en profondeur dans des conditions de
températures et de pressions beaucoup plus élevées que celles qui règnent en
surface. Cette catégorie se subdivise en :
Les roches magmatiques formées à partir d’un magma ;
Les roches métamorphiques qui résultent de la transformation de roches préexistantes
(roches magmatiques, sédimentaires) par suite d’une augmentation de température et de
pression.

B. Les roches magmatiques

Les roches magmatiques sont formées par cristallisation à partir d’un magma qui est un
bain silicaté fondu contenant des ébauches de cristaux tôt formés et des matières volatiles
(CO2, H2O, H2SO4…). Ces roches sont encore appelées des roches ignées.
Le magma est généré :

- soit par fusion partielle du manteau supérieur qui donne alors un magma juvénile
de nature basique ou ultrabasique ;
- soit par fusion de roches de la croûte, c’est ce que l’on appelle anatexie ; elle
donne alors un magma palingénétique ou magma d’anatexie de nature acide.

Après sa formation, le magma (température initiale de 700 à 1 300°C) monte à travers


les couches de l’écorce terrestre en faveur des failles (phénomènes de décompression) et
cristallise au cours du refroidissement :
- une montée lente → un refroidissement lent et une cristallisation lente et progressive
→ des roches entièrement cristallisées et visibles à l’œil nu = roches holocristallines =
roches plutoniques (ex. : granites, diorites) à texture grenue. Ce sont des roches intrusives
qui gisent en profondeur et qui n’arrivent en surface qu’à la faveur de l’érosion ou de
mouvements tectoniques ;
- une montée rapide → faible cristallisation en profondeur et le magma arrive en
surface où il subit un refroidissement brutal → une cristallisation partielle → des roches
hypocristallines formées de cristaux de petite tailles (microlites) enrobés dans une pâte non
cristallisée appelée mésostase ; parfois le refroidissement est très rapide et le magma n’a pas
le temps de cristalliser, ainsi la roche est hyaline ou vitreuse ; ce sont les roches volcaniques
(ex. : basaltes, obsidienne) à texture microlitique ou vitreuse.
- - une montée relativement lente intermédiaire entre les deux premières, le magma
cristallise en semi profondeur. Il en résulte une roche entièrement cristallisée (holocristalline)
avec des minéraux de grande taille et de petite taille ; ce sont des roches hypovolcaniques
(ex. microgranite, microdiorite) à texture microgrenue.

a) Composition chimique

L’analyse de la composition chimique des roches magmatiques prend essentiellement


en compte les éléments majeurs (Si, Al, Mg, Mn, Fe, Ti, P, Ca, Na, K). Elle permet ainsi
d’apprécier les teneurs en silice (SiO2), en alcalins (Na2O et K2O), en ferromagnésiens (FeO
et MgO). Selon la teneur en silice (SiO2) on répartit les roches magmatiques en quatre
catégories :
En fonction de la composition en silice (% SiO2) de la roche :
- les roches acides (SiO2> 63%) : cas des granites
- les roches intermédiaires (52%< SiO2< 63%) : cas des andésites
- les roches basiques (45%<SiO2<52% : cas des basaltes
- les roches ultrabasiques (SiO2<45%) : cas des péridotites

b) Composition minéralogique

Par la nature des minéraux, on distingue quatre familles :


- les minéraux cardinaux, ils sont tous de couleur claire. Il s’agit du quartz, des plagioclases,
des feldspaths alcalins et des feldspathoïdes ;
- les minéraux essentiels qui sont tous de couleur sombre, ils regroupent les micas, les
amphiboles, les pyroxènes et les péridots ;
- les minéraux accessoires (<1%): épidote, zircon, apatite, sphène, grenat, opaques (sulfures
oxydes) ;
- les minéraux accidentels: tourmaline topaze, fluorine, andalousite etc….

La figure ci-dessous donne la composition minéralogique approchée des roches


plutoniques les plus communes : Granite, Syénite, Diorite, Gabbro, Péridotite. Il s’agit là de
roches grenues plutoniques qui ont leurs équivalents microlitiques dans la catégorie des
roches volcaniques.

c) Ordre de cristallisation des minéraux

La cristallisation fractionnée, c’est-à-dire le fait que la cristallisation des silicates dans


un magma se fasse dans un ordre bien défini selon la suite réactionnelle de Bowen et produit
des assemblages minéralogiques différents : ultramafique (ultrabasique), mafique (basique),
intermédiaire et felsitique (acide). Ces quatre assemblages définissent quatre grands types de
roches magmatiques.
Lors du refroidissement d’un mélange de silicates ferromagnésiens, cristallisent
successivement : Péridots → Pyroxènes → Amphiboles → Biotites → Quartz (si la silice est
en excès) qui est la série discontinue. Par ailleurs, les plagioclases basiques → intermédiaires
→ acides représentent la série continue.

Ainsi il va en résulter différents types de magmas qui vont être à l’origine de différents
types roches : basaltique, andésitique et rhyolitique.

Série des plagioclases Ca-Na


C. - Le métamorphisme et les roches métamorphiques

Le métamorphisme est l'ensemble des processus qui induisent des modifications


minéralogiques et texturales d'une roche, à l'état solide et sous l'effet de la température, de la
pression et des fluides.
Le métamorphisme s'étend d'environ 200°C (limite entre diagenèse et
métamorphisme) et la limite de fusion des roches (l'anatexie). La limite supérieure est variable
selon la teneur en eau de la roche (limites 1 et 2 du diagramme ci-dessous).

Domaine température-pression du métamorphisme. E = épizone; M = mésozone ; C =


catazone (notez que la catazone correspond au domaine de fusion des roches saturées en eau.
Le domaine à gauche de l'épizone est le domaine de la diagenèse.

La composition chimique et minéralogique et la texture d’une roche métamorphique


donnée dépendent de la nature de la roche initiale ou protolite. Si celle-ci est une roche
magmatique (on a une roche orthométamorphique, ex. orthogneiss), si c’est une roche
sédimentaire (on a une roche paramétamorphique ex. paragneiss), si c’est une roche déjà
métamorphique (on parlera de roche polymétamorphique).
Les augmentations de température déstabilisent les minéraux originels et provoquent
l’apparition de nouveaux minéraux qui sont appelés minéraux de métamorphisme ex.
disthène, andalousite, silimanite, grenat…. Les augmentations de pression entrainent une
déformation de la roche. Ce qui a pour conséquence de modifier la structure originelle de la
roche avec une nouvelle orientation des minéraux de la roche et l’apparition de plan de
schistosité ou de foliation.

1) Les facteurs du métamorphisme

a) La température
L’élévation de la température peut être liée à :
Un enfouissement des roches dans l’écorce terrestre à des profondeurs où la
température est élevée. L’accroissement de la température en fonction de la profondeur ou
gradient géothermique varie selon la région, de 1°C par 30 m (soit 100°C à 3 000m) à 1°C par
10 m (soit 300°C à 3000 mdans les zones à flux thermique élevé.
Au mouvement de compartiments rocheux l’un contre l’autre qui produit de la chaleur
dans et autour de la zone de friction (faille).
Localement, une intrusion magmatique provoque au contact des roches encaissantes
une plus ou moins forte élévation de température qui peut être à l’origine d’un
métamorphisme de contact ou thermique. Les roches affectées sont des cornéennes.

b) La pression
Elle s’accroît au fur et à mesure que l’empilement des roches s’accroît (pression
lithostatique) et est responsable de la déformation de la roche.

2). Types de métamorphismes et de roches métamorphiques

Selon les variations de température et de pression, on distingue trois types de


métamorphisme.
Le métamorphisme BP-HT (basse pression-haute température). Métamorphisme thermique ou
de contact ;
Le climat MP-MT (moyenne pression-moyenne température). Métamorphisme général ou
régional ;
Le climat HP-BT (haute pression-basse température). Métamorphisme dynamique.

a) Modification structurale

Elles se manifestent par l'apparition de textures orientées (schistosité ou clivage, textures


lépidoblastique ou nématoblastique) ou non (texture granoblastique) ou d'alternance de lits de
minéralogie différente (foliation).On peut en distinguer :

La schistosité où la roche se débite en feuillets de même composition minéralogique, elle


est souvent à relier aux contraintes tectoniques.
La foliation où certains minéraux de la roche se transforment. Les nouveaux minéraux
qui apparaissent s'aplatissent et s'orientent selon la direction de la schistosité. Ils peuvent se
regrouper sous forme de lits.

b) Modification chimique
Lors du métamorphisme d’une même roche originelle (protolite), l’analyse montre que la
composition chimique est sensiblement identique aux différentes étapes de cette
transformation à l’état solide. On dit que le métamorphisme est isochimique.
Cette notion permet de définir des séquences de métamorphisme. On appelle séquence,
l'ensemble des roches métamorphiques, de degré variable, issu d'un même type de
roche initiale caractérisé par une certaine composition chimique moyenne. Le
tableau suivant illustre les grands types de séquences :
.

L’andalousite, stable à haute température, caractérise le métamorphisme thermique ou


de contact,
Le disthène stable à haute pression, caractérise le métamorphisme de haute pression,
La sillimanite stable à haute température et haute pression, caractérise le
métamorphisme général.

Les faciès métamorphiques

Un faciès métamorphique regroupe les paragénèses minérales caractéristiques d'un


domaine pression-température déterminé. Les principaux faciès métamorphiques sont
présentés dans la figure ci-dessous. Les droites de stabilité des silicates d’alumine sont
représentées; les trois droites se recoupent approximativement à 600°C et 5 kbar.
Les gradients métamorphiques

On appelle gradient l'augmentation de température en fonction de la profondeur (ou de la


pression) : gradient = (température en profondeur - température de surface)/profondeur

On distingue trois types de gradients dans la croûte :

 le gradient Franciscain (F) : il est de basse température pour des fortes pressions. Il
traverse souvent les faciès schistes bleus et éclogites. Il est souvent rencontré dans les
chaînes de collision (<20°C/km)
 le gradient Dalradien (D) : c'est le gradient "normal" du métamorphisme général. Il
traverse, les faciès schistes verts, amphibolites, granulites (30-35°C/km).
le gradient Abukuma (A) : il est de relativement haute température pour des
pressions basses. Il caractérise le métamorphisme de contact.

Les différents gradients métamorphiques


Les roches sédimentaires
Si la croûte terrestre est en majorité constituée de roches magmatiques et
métamorphiques, sa surface est recouverte à 75 % de roches sédimentaires.

Genèse des roches sédimentaires


Les roches sédimentaires sont des roches secondaires qui se forment à la surface de la
croûte terrestre à partir de roches préexistantes (magmatiques, métamorphiques, ou même
sédimentaires). Sont également regroupées parmi les roches sédimentaires les roches
d’origine chimique et celles d’origine biochimique.
Les deux grandes classes de roches sédimentaires

On distingue généralement deux classes principales de roches sédimentaires, suivant


leur genèse : les roches terrigènes et les roches biochimiques.
Les roches terrigènes
Elles sont constituées pour 50 % au moins de débris de roches précédemment formées.
Les débris ou les particules sont transportés par l’action de la gravité, de l’eau ou du vent sur
des distances plus ou moins longues pour finalement sédimenter et former un dépôt. La
sédimentation a lieu la plupart du temps en milieu aqueux. A ce stade, il s’agit de roches
meubles (sables, argiles, ...) qui peuvent ensuite être cimentées et consolidées (indurées) pour
donner des roches compactes, dures et cohérentes (grès, ...). Ce processus d’induration est
appelée « diagenèse ».
Les roches chimiques
Ce sont des roches qui sont formées par des processus chimiques ou sous l’influence
d’organismes vivants. La grande majorité de ces roches se forme en milieu marin.
L’eau- de mer est une solution ionique comportant, les cations Na+, Mg2+, Ca2+, K+ et
les anions Cl , (SO4) , (HCO3). Ceux-ci proviennent d’une part, de l’altération des continents
et d’autre part, des sources hydrothermales présentes le long des rides océaniques. La
sédimentation se produit par l’activité métabolique des animaux marins qui fixent le CaCO3
dans leur squelette et qui s’accumulent à leur mort (cas des calcaires), soit par une
sursaturation en ions obtenue par évaporation (cas des sels gemmes, du gypse, ...).
De la même manière que pour les roches terrigènes, ces sédiments au départ meubles
peuvent être transformés en roche compacte par le processus de diagenèse.
La formation et le cycle des roches sédimentaires

Les roches sédimentaires sont le produit d’une succession de processus (altération,


érosion, transport, dépôt et diagenèse). La majorité des roches sédimentaires est formée en
milieu marin souvent à la faveur des cycles de « transgressions - régressions » marines (les
transgressions sont des avancées de la mer sur le continent).
Cycle d’évolution d’une roche (Dercourt & Paquet, 1995)

Les roches sédimentaires sont formées selon d’autres processus : les évaporites, par
évaporation de l’eau d’une solution saline (halite, gypse,…) lors des phénomènes de régression ; les
calcaires construits par processus purement biochimique (barrière de corail) ; les « roches »
carbonées (charbon, pétrole, ...) par enfouissement de végétaux et leur dégradation par des bactéries
anaérobies.
Transformation du sédiment en roche compacte – la diagenèse

Après leur dépôt, les sédiments terrigènes forment des couches meubles « gorgées d’eau » de
grande porosité (pouvant aller jusqu’à 90%). La transformation en roche sédimentaires
compacte se fait par un ensemble de processus mécaniques et chimiques regroupés sous le
terme de diagenèse.
La diagenèse est l’ensemble des processus qui affectent un dépôt sédimentaire et le
transforment progressivement en roche solide (Foucault & Raoult, 1995). Les processus de
diagenèse vont de la compaction à la cimentation en passant par des phases de dissolution, de
recristallisation ou de remplacement des minéraux.
La compaction (ou parfois nommée « consolidation ») est due au fait que les sédiments
meubles sont progressivement enfouis sous d’autres apports. Il en résulte alors une expulsion
progressive de l’eau et une diminution de la porosité du sédiment.
La cimentation
Le processus de cimentation est le principal responsable du passage d’un sol meuble à une
roche et varie en fonction de la nature du sédiment. De façon générale, l’eau qui circule dans
le sédiment peut être sursaturée par rapport à certains minéraux qui précipitent alors dans les
pores du sédiment et soudent les particules les unes aux autres. Dans le cas des sables, les
grains de nature variée, souvent quartzeux, sont le plus souvent cimentés par de la calcite, de
la silice ou des minéraux argileux.
Classification des roches sédimentaires (Cf. TP)

En général, on commence par classer les roches sédimentaires par groupe dépendant de leur
genèse et chaque groupe possède sa (ses) classification(s) propre(s).

Principaux minéraux constitutifs des roches sédimentaires

Les minéraux essentiels des roches sédimentaires sont : quartz, feldspaths, minéraux argileux,
micas, calcite, dolomite.
Accessoirement, il faut également citer les minéraux des évaporites (gypse, halite), la pyrite,
les oxydes de fer (hématite, magnétite), la bauxite, et les « roches » carbonées (gaz, charbon
et pétrole).

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