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CRISTALLOCHIMIE
Puisque la très grande majorité des minéraux sont des
composés chimiques cristallisés, il est normal d’essayer de
comprendre les relations entre la composition chimique et la
structure cristalline adoptée par une espèce minérale.
La cristallochimie, dont on trouvera ci-après les notions
très succinctes, conduit à expliquer non seulement les
propriétés chimiques et physiques des minéraux mais peut
encore permettre une approche des conditions de formation.
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pilotée par le chimisme du contexte générateur et les
paramètres thermodynamiques que sont la pression et la
température.
Outre les conditions de pression et de température, les
facteurs qui pilotent le type de structure dans lequel
s’engage un atome sont nombreux, notamment : la taille, la
charge, la réalisation de l’équilibre électrostatique. En plus
de la charge de l’ion, déterminante pour réaliser l’équilibre
électrostatique, la taille de l’ion - ou son volume ionique -
est de loin le facteur le plus important.
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Dans les familles du tableau périodique des éléments, la
valeur du rayon ionique croît de haut en bas; suivant les
périodes horizontales, elle croît de droite à gauche. D’autre
part, la relation entre rayon ionique et charge est illustrée
à la Figure 3.1. On constate que :
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possèdent de ce fait un comportement cristallochimique
similaire : Hf et Zr, Ta et Nb, W et Mo. Il s’ensuit des
possibilités de remplacement parmi ces éléments dans des
minéraux de composition variable.
3.1.3. Coordination
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Ces cinq possibilités de coordination sont illustrées à
la Figure 3.2. Du point de vue minéralogique, il est
intéressant d’appliquer la règle du Tableau 3.2 au cas des
composés oxygénés, comme les silicates, et de supputer quelle
sera la coordination d’élection de certains cations engagés
dans ces composés. Une excellente corrélation existe entre les
prédictions formulées par le Tableau 2.3 et les coordinations
observées dans les minéraux. Aussi, est-il fondé d’assimiler,
dans ces cas, les cations et les anions à des sphères de rayon
relativement rigide. Il faut cependant admettre une certaine
approximation vis-à-vis des cations plus volumineux que O2- ou
voisins d’une valeur limite entre deux possibilités théoriques
de coordination.
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Cette dernière situation se présente, par exemple, pour
Al3+ qui s’engage effectivement dans des polyèdres de
coordinations 4 ou 6. Parmi les responsables du choix dans
cette alternative, se trouvent les paramètres physico-
chimiques (pression et température) régnant lors de la
cristallisation du minéral aluminifère. La coordination 6 la
plus élevée, celle qui ne gaspille pas l’espace, a tendance à
s’établir à pression élevée ou basse température.
Effectivement, c’est dans les minéraux de haute température
qu’intervient la coordination 4 de Al, lui permettant
d’ailleurs de se substituer à Si. Al, en coordination 6, peut
d’autre part se substituer à d’autres cations de même
coordination tels que Fe3+, Mg2+.
Signalons finalement que pour un cation de même charge,
le rayon ionique effectif augmente progressivement avec le
nombre de coordination (Figure 3.3). La Figure 3.4 présente
les rayons ioniques et la coordination des cations les plus
fréquemment rencontrés dans les minéraux.
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Figure 3.4. Rayons ioniques et coordination des principaux
ions.
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2. Dans une structure stable, la somme des valences associées
aux liaisons, ou « forces de liaisons » qui lient les cations
à un anion, est égale à la charge de cet anion. La « force de
liaison » est la charge du cation divisée par sa coordination.
C’est le principe de valence électrostatique
(valence/coordination).
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3. Lorsque les polyèdres de coordination mettent en commun des
arête ou des faces, la stabilité de la structure s’en trouve
diminuée ; c’est pourquoi ces polyèdres s’associent de
préférence en mettant en commun des sommets.
3.2.1. Isotypisme
Historique
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Définition
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Autres exemples :
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3.2.2.Homéotypisme
a b
Figure 3.7. Structures du diamant (a) et de la sphalérite (b),
minéraux homéotypes.
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Figure 3.8. Structures cristallines de la sphalérite et de la
chalcopyrite, minéraux homéotypes.
142
3.2.4. Isomorphisme
Exemples :
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Figure 3.9. Solutions solides dans les carbonates
rhomboédriques.
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Figure 3.10. Solutions solides dans la famille des feldspaths.
3.2.5. Polymorphisme
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• CaCO3 : calcite (R) - aragonite (O)
• FeS2 : pyrite (C) - marcasite (O)
• Al2O[SiO4] : andalousite (O) - cyanite (T) - sillimanite
(O)
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Figure 3.11. Structures cristallines du diamant (a) et du
graphite (b).
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rompue, seules les directions de ces liaisons subissent des
modifications.
L’exemple est l’inversion à 573°C entre le quartz-β
(classe 622) et le quartz-α (classe 32). La forme stable de
SiO2 à une température inférieure à 573°C est le quartz-α, dit
« low quartz ».
Les caractéristiques de cette transformation sont:
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1.Lenteur de la réaction; tridymite et cristobalite peuvent
persister sur terre pendant des millions d’années à des
températures auxquelles seul le quartz-α est stable!
2.Les états énergétiques entre deux tels polymorphes montrent
des différences considérables.
3.Des « minéralisateurs » peuvent accélérer la réaction.
3.2.6. Pseudomorphisme
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3.3. Structures cristallines types
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Figure 3.12. Assemblages compacts d’atomes.
151
Figure 3.13. Structure de la covellite.
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3.3.3. Les oxydes et hydroxydes
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• La structure spinelle est un assemblage cubique compact
d’atomes d’oxygène, au sein duquel 2/3 des cations sont
en coordination 6, et 1/3 en coordination 4. Des exemples
de minéraux appartenant à ce type structural sont la
magnétite, Fe3O4, et la chromite, FeCr2O4.
• La brucite, Mg(OH)2, ainsi que la gibbsite, Al(OH)3,
présentent une structure en feuillets constitués de deux
couches de OH- en assemblage hexagonal compact, entre
lesquels se localisent les atomes de Mg ou d’Al. Dans la
gibbsite, Al n’occupe que 2/3 des vides octaédriques
(structure dioctaédrique), alors que dans la brucite, Mg
occupe 3/3 de ces positions (structure trioctaédrique)
(Figure 3.17).
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Figure 3.18. Structure de la fluorite.
155
Figure 3.20. Structure de l’aragonite.
156
3.3.7. Les silicates
157
Figure 3.22. Classification structurale des différentes sous-
classes de silicates.
158
Figure 3.22. Classification structurale des différentes sous-
classes de silicates (suite).
159
Figure 3.23. La structure zircon.
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Les sorosilicates, [Si2O7]6-
161
Les inosilicates, [Si2O6]4- ou [Si4O11]6-
162
Les cyclosilicates, [Si3O9]6-, [Si4O12]8- ou [Si6O18]12-
163
Les phyllosilicates, [Si4O10]4-
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Figure 3.33. Classification structurale des phyllosilicates.
165
Figure 3.34. Structure de la pyrophyllite.
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Finalement, on observe également des feuillets TE-OC-TE-OC
parmi les phyllosilicates (Figure 3.33 ; c ~ 14 Å). Dans ce
cas, la liaison entre deux feuillets TE-OC-TE est assurée par
une couche octaédrique supplémentaire. Cette structure est
caractéristique des chlorites, (Fe,Mg)5Al[Si3AlO10](OH)8 (Figure
3.36), qui présentent aussi un plan de clivage (001) parfait.
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Les tectosilicates, [SiO2]0
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