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Corrosion – protection des matériaux

Plan du cours

Chapitre I : Les matériaux

Chapitre II : La corrosion des matériaux

Chapitre III : La protection des matériaux contre la corrosion

Chapitre IV : Les méthodes d’étude de la corrosion

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Les matériaux
Classifications des matériaux
Les matériaux peuvent être classés suivant leur compositions, leur
microstructure ou leur propriétés.
Généralement, on distingue trois grand groupes de matériaux :
• les métaux et leur alliages ;
• les polymères organiques ;
• les céramiques.

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Les matériaux
Propriétés des matériaux

Le comportement d’un matériau est caractérisé par sa réaction à une


sollicitation. On définit une propriété comme étant la mesure d’un
comportement par un essai.
On distingue trois catégories de propriétés selon le type de
sollicitations extérieures :
• les propriétés mécaniques qui reflètent le comportement des
matériaux déformés par des systèmes de forces ;
• les propriétés physiques : qui mesurent le comportement des
matériaux soumis à l’action de la température, des champs
électriques ou magnétiques, ou de la lumière ;
• les propriétés chimiques qui caractérisent le comportement des
matériaux soumis à un environnement plus ou moins agressif.
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Les matériaux
Les alliages
Un alliage est une combinaison d'un métal avec un ou plusieurs
autres corps (le plus souvent métalliques) destinée à améliorer les
propriétés mécaniques et/ou chimiques des métaux, en particulier la
dureté et la résistance à la corrosion.
Un alliage homogène (c'est-à-dire composé d'une seule phase) peut
être ordonné (les atomes de différente nature suivent une alternance
stricte) ou désordonné (les différents atomes occupent des places
aléatoires).

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Les matériaux
Les alliages

Lorsque la teneur en élément d'alliage augmente, on peut avoir


formation de deux phases : une phase contenant peu d'éléments
d'alliage, et une phase à forte teneur en éléments d'alliage. Les
cristallites à forte teneur sont appelés « précipités ».

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Les matériaux
Les principaux alliages

Alliages de Fer
• fonte : fer + carbone (à plus de 2,1 % en masse de
carbone) ;
• acier : fer + carbone (à moins de 2,1 % en masse de
carbone) ;
• acier inoxydable : fer + carbone + chrome, et parfois
nickel, molybdène, vanadium.

Alliage de Cuivre
• bronze : cuivre + étain ;
• laiton : cuivre + zinc.

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Les matériaux
Les principaux alliages
Alliages moins connus
• alliage plomb-étain : pour la soudure ;
• amalgame : mercure + un autre métal, par exemple or ou cuivre ;
le terme désigne également un mélange de métaux utilisé pour les
soins dentaires («plombage») ;
• maillechort : cuivre + zinc + nickel ;
• monel® (nom commercial) : nickel + cuivre ;
• régule : étain ou plomb + antimoine ;
• zamac : zinc + aluminium + magnésium + cuivre.

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Les matériaux
Les principaux alliages
Alliages pour des applications spécifiques
• ferrotitanes : fer + 25 à 70 %m de Ti + 4 à 10 %m d'aluminium ;
• TA6V : titane + 6%m aluminium + 4%m vanadium ;
• MCrAl : métal + chrome + aluminium + parfois de l'yttrium
(MCrAlY), alliages réputés pour leur bonne tenue mécanique et
résistance à la corrosion à haute température ;
• FeCrAl : fer + chrome + aluminium ;
• NiCrAl : nickel + chrome + aluminium ;
• superalliages à base nickel (par exemple les Inconels) : bonne
tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température ;

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Les matériaux
Les principaux alliages
• intermétalliques : alliages ordonnés, respectant une stœchiométrie
précise (mais des écarts à la stœchiométrie sont tolérés) :
• NiAl β : 50 %at nickel + 50 %at aluminium ;
• FeAl B2 : 50 %at fer + 50 %at aluminium ;
• TiAl : 50 %at titane + 50 %at aluminium.
• les alliages présentant de faible coefficient de dilatation : Invar (36%
de nickel, 0,4% de manganèse, 0,1% de carbone, 63,5% de fer) ;
• les alliages à mémoire de forme :
• NiTi : 50% nickel + 50% titane ;
• CuZnAl : 70% cuivre + 25% zinc + 5% aluminium ;
• CuAlNi : 82% cuivre + 12% aluminium + 4% nickel ;
• CuAlBe : cuivre + aluminium + bérylium. NS©FSB
La corrosion
Définition

Corrosion, du mot latin “corrodere’’, signifie ronger,


attaquer.
La corrosion est une réaction interfaciale
irréversible d’un matériau avec son
environnement.
Elle implique la consommation du matériau et/ou la
dissolution dans le matériau d’une composante de
l’environnement.
Elle a lieu à l’interface matériau/environnement et elle est
spécifique à chaque couple matériau/environnement.
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La corrosion
Origine de la corrosion

Le comportement à la corrosion d’un matériau dépend


d’une multitude de facteurs :
• composition et microstructure du matériau ;
• composition chimique de l’environnement ;
• paramètres physiques (température, convection,
irradiation, etc.….) ;
• sollicitation mécanique (contraintes, chocs, frottements).

La résistance à la corrosion n’est donc pas une propriété


intrinsèque du métal mais plutôt une propriété de
l’interface matériau/milieu
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La corrosion
Différentes formes de la corrosion

Il existe principalement deux formes de corrosion :


• la corrosion uniforme : c’est une perte de matière plus ou
moins régulière sur toute la surface ;
• la corrosion localisée : c’est une corrosion qui se déroule
en un lieu spécifiquement anodique d’une surface ou d’une
structure métallique.
Oxydation Oxydation

Réduction Réduction
Corrosion uniforme Corrosion localisée NS©FSB
La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

La corrosion galvanique : appelée aussi bimétallique, est


due à la formation d’une pile électrochimique entre deux
métaux. La dégradation du métal le moins résistant
s’intensifie.
Surface originelle du matériau

M1 M2

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La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

La corrosion caverneuse : est due à une différence


d’accessibilité de l’oxygène entre deux parties d’une
structure,créant ainsi une pile électrochimique. on observe
une attaque sélective du métal dans les fentes et les autres
endroits peu accessibles à l’oxygène.

Surface originelle du matériau

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La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

La corrosion par piqûre : elle est produite par certains


anions, notamment les chlorures. Elle induit typiquement
des cavités de quelques dizaines de µm de diamètre
Surface originelle du matériau

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La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

La corrosion intergranulaire : c’est une attaque sélective


aux joints de grains. Souvent il s’agit de phases qui ont
précipité lors d’un traitement thermique

Surface originelle du matériau


La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

La corrosion sélective : elle correspond à l’oxydation d’un


composant de l’alliage, conduisant à la formation d’une
structure métallique poreuse

Surface originelle du matériau

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La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

La corrosion – érosion : : elle est due à l’action conjointe


d’une réaction électrochimique et d’un enlèvement
mécanique de la matière

Surface originelle
Écoulement d’un fluide
du matériau

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La corrosion
Les différents types de corrosion localisée
La corrosion sous contrainte (CSC) : elle résulte de
l'action conjuguée d'une contrainte mécanique
(résiduelle ou appliquée), et d'un milieu agressif vis à
vis du matériau ( réaction électrochimique)

Surface originelle du matériau

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La corrosion
Les différents types de corrosion localisée

Le phénomène de fatigue-corrosion apparaît sous l'action


conjuguée de l'environnement et d'une sollicitation cyclique.
Il se manifeste par un abaissement de la résistance du
matériau à la fatigue. Le plus souvent, et compte tenu des
cinétiques de dissolution et de repassivation assez lentes
comparées aux phénomènes mécaniques, ce type
d'endommagement survient pour des pièces sollicitées à
basse fréquence (fatigue oligocyclique), par exemple lors de
cycles de chauffage-refroidissement de structures.
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La corrosion humide
Immunité, passivation, corrosion d’un métal

Domaine d’Immunité : le métal est exempt de toute transformation


chimique au contact de son environnement.

Domaine de passivation : la surface du métal est recouverte d’une


couche de composé solide plus au moins adhérent et donc plus au
moins protecteur.

Domaine de corrosion : l’élément métallique se transforme en


ions.
Généralement, on considère qu’il y a corrosion dès que la
concentration molaire en ions métalliques en solutions
aqueuses atteint 10-6 molL-1.
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La corrosion humide
Immunité, passivation, corrosion d’un métal

Diagramme de Pourbaix (E-pH) pour le cuivre

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La corrosion humide
Les réactions de corrosion

Ce sont des réactions d’oxydoréduction irréversible entre


le métal et un agent oxydant du milieu environnant.

Réaction partielle anodique : M → Mn+ + n e-

Réaction partielle cathodique :


(i) Milieu acide désaéré : 2 H+ + 2e- → H2
(ii) Milieu acide aéré : ½ O2 + 2 H+ + 2e- → H2O
(iii) Milieu neutre ou basique : ½ O2 + H2O + 2e- → 2 OH-

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La corrosion humide
Les piles de corrosion

Les piles de corrosion apparaissent dès qu’une différence de


potentiel survient entre deux parties d’une structure métallique.

La différence de potentiel peut résulter soit :

(i) D’une hétérogénéité du matériau (joints de grains,inclusions,


piqûres, phases différentes ;

(ii) d’une hétérogénéité de l’environnement (aération,


convection,différence de pH ou de température, différence de
concentration en agent oxydant.

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La corrosion humide
Le potentiel de corrosion

Le potentiel de corrosion, noté Ecorr, est défini comme étant le


potentiel mixte d’un métal plongeant dans un électrolyte corrosif.

C’est une grandeur cinétique qui dépend de l’élément métallique et


du milieu.

Il est mesuré expérimentalement par rapport à une électrode de


référence

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La corrosion humide
Le potentiel de corrosion
mV
Cu ECS I/A

Cu → Cu2+

0,34V E/V
1,1V
Cu2+, SO42- H2 H+

pH=2
La tension mesurée est stable avec Pas de tension mixte entre Cu2+/Cu
ou sans agitation. Elle est égale à et O2/H2O
E°T(Cu2+/Cu)

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La corrosion humide
Le potentiel de corrosion
mV I/A
Fe ECS
Ecorr Cu → Cu2+
Fe → Fe2+
-0,44V
0,34V

Cu ← Cu2+ E/V
Cu2+, SO42- H2 → H+

pH=2
La tension mesurée est instable Pas de tension mixte entre Cu2+/Cu
pendant quelque minutes, puis elle et H+/H2 : pas de dégagement de gaz
se stabilise. C’est le potentiel mixte :
On observe la corrosion de Fe et
potentiel de corrosion
dépôt de cuivre.
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La corrosion humide
Évolution du potentiel de corrosion en fonction du temps

Ecorr/V
(a)

(d)

(b)
(c)

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La corrosion humide
Évolution du potentiel de corrosion en fonction du temps

(a) Métal actif qui se corrode très rapidement dés l’immersion et se


passive par la suite.
(b) Métal initialement passif parce qu’il est recouvert par une
couche protectrice puis il devient actif après dissolution de cette
couche.
(c) D’abord le potentiel augmente, il y a passivation du métal,
ensuite le potentiel diminue, il y a attaque du métal car la couche
de protection a été détruite.
(d) Au début le potentiel diminue, il y a attaque du métal, ensuite le
potentiel augmente, il y a passivation.

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La corrosion humide
Les différentes piles de corrosion : piles galvaniques
Fe Cu

Na+, Cl- -0,44V


Cu Cu2+
1 molL-1
Fe Fe2+ 0,34V
pH=7

Réaction partielle anodique : Fe → Fe2+ + 2 e-


Réaction partielle cathodique :
Milieu neutre ou basique : ½ O2 + H2O + 2e- → 2 OH-

Lorsque deux métaux sont mis en contact dans une pile de corrosion,
c’est le plus électropositif (celui qui admet le potentiel standard le
plus petit) qui se corrode
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La corrosion humide
Les différentes piles de corrosion : piles galvaniques
Fe Zn

Na+, Cl- Zn Zn2+ -0,44V


1 molL-1
-0,76V Fe Fe2+
pH=7

Réaction partielle anodique : Zn → Zn2+ + 2 e-


Réaction partielle cathodique :
Milieu neutre ou basique : ½ O2 + H2O + 2e- → 2 OH-

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La corrosion humide
Les différentes piles de corrosion : piles de concentration
Sens de circulation des électrons
Sens de circulation du courant

mV
Fe Fe

Fe2+ : 0,01 molL-1 Fe2+ : 0,1 molL-1

Compartiment de gauche : Réaction partielle anodique : Fe → Fe2+ + 2 e-


Compartiment de droite : Réaction partielle cathodique : Fe2+ + 2 e- → Fe

La corrosion a lieu dans la zone la plus diluée


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La corrosion humide
Les différentes piles de corrosion : piles d’aération
Sens de circulation des électrons

Fe Fe
Air

NaCl NaCl

Compartiment de gauche : Réaction partielle anodique : Fe → Fe2+ + 2 e-


Compartiment de droite : Réaction partielle cathodique : ½ O2 + H2O + 2e- → 2 OH-

La corrosion a lieu dans la zone la moins aérée


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La corrosion humide
exemple

Zone de corrosion

5 cm

Robinet en laiton

Tuyau en acier galvanisé

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La corrosion atmosphérique

M(sd) + O2(g) → MO2 (sd)

DrG(T,P) = DrG° + RT ln K ; K = (PO2)-1

DrG° = DrH° - T DrS°

Pour déterminer la stabilité des oxydes on trace


DrG° = f(T) : c’est le diagramme d’ELLINGHAM

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La corrosion atmosphérique
DrG°(T) TC T

C’
y(T) = RT ln (PC) ; PC = PO2
y’(T)
PC = PO2 < P° = 1bar →
y(T) droite de pente négative oxyde C
métal y(T)
Un métal est corrodé s’il se transforme en oxyde : son point
figuratif se trouve au-dessus de la droite d’Ellingham.
Si PC = PO2 → la corrosion a lieu pour T ≤ TC ;
Si T = TC → la corrosion a lieu pour P’O2 > PC ;

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La corrosion atmosphérique
M1(sd) + O2(g) → M1O2(sd) DrG°(T) T

M2(sd) + O2(g) → M2O2(sd) Ox2


M2
DrG°1 = DrH°1 - T DrS°1
Ox1
DrG°2 = DrH°2 - T DrS°2
M1
DrG°2 > DrG°1 → DrH°2 > DrH°1

M1(sd) + M2O2 (sd) → M2 (sd) + M1O2 (sd)


DrG° = DrG°2 - DrG°1
Un oxyde est réduit par tout métal dont la droite d’Ellingham
se trouve au-dessous de la sienne
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La corrosion microbienne
La biocorrosion rassemble tous les phénomènes de
corrosion où les bactéries agissent directement ou
par l’intermédiaire de leur métabolisme en créant les
conditions favorables de détérioration accélérée
d’un matériau.

En général, la biocorrosion est le résultat de


l’interaction du matériau avec un biofilm à sa
surface.
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La corrosion microbienne
Les quatre étapes de formation du biofilm :
1. l’adhésion réversible des bactéries sur une
surface suite des liaisons chimiques non
covalentes ;
2. l’accumulation des bactéries par sécrétion des
polymères extracellulaires (entre 85% et 98% de
la matière organique du biofilm) ;
3. la division des micro-organismes en formant des
micro-colonies ;
4. la maturation du biofilm
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La corrosion microbienne CIM
Elle résulte de la conjonction défavorable de trois facteurs :
- Milieu aqueux peu agressif ;
- Matériau réputé compatible avec les conditions
d’exposition ;
- Micro-organismes dont la présence est le plus souvent
inattendue.

Matériau

CIM
Micro-organisme Milieu

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La corrosion microbienne

Les mécanismes de la biocorrosion sont variés


reflétant la diversité des milieux, des matériaux et
des micro-organismes.

Actuellement, il est admis que les bactéries sulfato-


réductrives (BSR) et thiosulfato-réductrices (BTR)
jouent un rôle prépondérant dans la biocorrosion
anaérobie de nombreux types de matériaux dont
l’acier inoxydable, l’acier doux, les alliages Cu-Ni

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La corrosion microbienne
Il est communément admis que la corrosion bactérienne
des métaux en milieux anaérobies est due à la catalyse de
réduction du proton ou de l’eau :
2 H+ + 2e- → H2 ou 2H2O + 2e- → H2 + 2OH-
Les BSR produisent métaboliquement des ions sulfures :
SO42- + 4H2O + 8e- → S2- + 8OH-
Les ions sulfures se combinent aux ions ferreux pour
former des dépôts de sulfures de fer FeS. Ce dernier
catalyse la réaction partielle cathodique, ce qui entraîne
une augmentation de la vitesse de dissolution du matériau
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La protection contre la corrosion
Il existe quatre directions possible pour protéger une
surface métallique contre la corrosion :
 rendre la surface chimiquement inerte (dépôts
protecteurs) ;
 modifier l’environnement (inhibition) ;
 rendre la surface thermodynamiquement stable
(protection cathodique) ;
 rendre la surface électrochimique plus noble
(passivation/protection anodique).
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La protection contre la corrosion
Les critères permettant de choisir la meilleure solution de
protection du matériau sont :

 caractéristiques de l’agressivité de l’environnement


(pH, O2, Cl-, T, ect,…) ;

 durée de vie envisagée ;


 conditions de mise en œuvre et d’entretien ;
 coût de la solution retenue.
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La protection contre la corrosion
Les dépôts protecteurs

Les principaux critères permettant de caractériser


un dépôt protecteur sont :
épaisseur, porosité, corrodabilité, fragilité, contraintes
internes, fissuration, rugosité, dureté, soudabilité,
dilatabilité, conductivité électrique et thermique, toxicité.

La préparation de la surface est une étape essentielle dans


la réussite d’un dépôt protecteur (critères d’adhérence, de
porosité et de conductivité notamment).

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La protection contre la corrosion
Les dépôts protecteurs

Les dépôts épais (200µm<e<5mm)


 les revêtements plastiques (PVC, PTFE, polyamide,
polyéthylène), goudrons, bitumes, caoutchouc ;
 les revêtements céramiques et réfractaires : Al2O3,
ZnO2, Cr2O3,…

 métallisation : Zn, Al, Al + Zn, Pb, … + colmatage


 placage : métaux précieux, inox, …
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La protection contre la corrosion
Les dépôts protecteurs
Les dépôts minces (e<200µm)
 les peintures, vernis, laques (c’est les pigments qui
jouent généralement un rôle protecteur: Pb3O4, ZnO, ,
ZnCrO4)…
 les émaux : SiO2 + B2O3 + Na2O + Al2O3. Ils donnent
naissance à une surface vitreuse inerte chimiquement
 galvanisation, étamage, plombage, aluminiage :
immersion de la surface à protéger dans un bain de métal
fondu ; la température de traitement doit être :
(Tfusion du métal + 50)°C
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La protection contre la corrosion
Les inhibiteurs de corrosion

Inhibiteur de corrosion : toute substance, qui ajoutée dans


l’environnement agressif, permet de diminuer, voir même, annuler
la vitesse de corrosion du métal.

L’inhibiteur de corrosion doit être :


1- actif à faible concentration ;
2- facile à mettre en œuvre ;
3- indifférent pour l’environnement (ne change pas les propriétés
physiques) ;
4- peu onéreux.
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La protection contre la corrosion
Différents types d’inhibiteurs de corrosion

 les inhibiteurs anodiques : ils ralentissent la vitesse de


la réaction partielle anodique du métal : M → Mn+ + n e-

 les inhibiteurs cathodiques : ils affectent la réaction


partielle cathodique :
(i) milieu acide désaéré : 2 H+ + 2e- → H2
(ii) Milieu acide aéré : ½ O2 + 2 H+ + 2e- → H2O
(iii) Milieu neutre ou basique : ½ O2 + H2O + 2e- → 2 OH-

 les inhibiteurs mixtes : ils agissent simultanément sur


les processus anodiques et cathodiques. NS©FSB
La protection contre la corrosion
Mode d’action d’inhibiteurs de corrosion

 formation à la surface du matériau d’espèces


insolubles;

 les inhibiteurs passivants : ils complètent la couche


d’oxyde plus au moins protectrice formée naturellement à
la surface du métal en s’adsorbant sur ses pores.

 les inhibiteurs agissant par adsorption : c’est le mode


d’action de la plupart des inhibiteurs organiques. Elle a
lieu dès qu’une forte interaction existe entre le métal et
l’inhibiteur. Il résulte la formation d’un film
multidimensionnel hydrophobe à la surface de l’électrode.
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La protection contre la corrosion
Exemples d’utilisation des inhibiteurs de corrosion
 appareillage à circulation d’eau :
1- pour les circuits en milieux ferreux on utilise les
chromates, les polyphosphates et les sels de zinc ;
2- pour les circuits de refroidissement des moteurs
automobiles, on emploi les benzoates, nitrites,
phosphates, borates et les produits organiques
(mercaptobenzothiazole,…) ;
3- l’introduction de l’hydrazine (N2H4) dans le milieu
aqueux agressif permet de supprimer totalement ou
partiellement l’oxygène dissout. Toutefois, il faut
optimiser sa teneur. NS©FSB
La protection contre la corrosion
Exemples d’utilisation des inhibiteurs de corrosion

 les inhibiteurs de corrosion en milieu acide : décapage


des pièces en Fer :
1- si l’acide chlorhydrique : l’inhibiteur est la phénylthiorée ;
2- pour H2SO4 on emploi l’hexaméthylène tetramine.

 les inhibiteurs volatils : pour lutter contre la corrosion


atmosphérique. Ils servent particulièrement lors du
stockage et déplacement de pièces métalliques. Les
molécules les plus connues sont le nitrite de
dicyclohexylammonium et le carbonate de
cyclohexylamine. NS©FSB
La protection contre la corrosion
La protection cathodique
I/A
M → Mn+
Ecorr

EM Icorr
E/V
-|Icorr|

Icritique
½ H2 (g) ← H+

 imposer, à l’aide d’une source extérieure de courant, un


courant ou un potentiel cathodique au métal, par rapport à
une anode en matériau inaltérable (titane platiné), tel que :
Eimposé > EM ou bien |Iimposé| > |Icritique| NS©FSB
La protection contre la corrosion
La protection cathodique
I/A
M2 → M2n+ + ne-

M1 → M1n+ + ne-
Ecorr
Icorr
E/V
-|Icorr|
EM1
½ H2 (g) ← H+

 imposer, par un couplage galvanique, au potentiel du


métal à protéger une tension suffisamment négative. On
utilise généralement des anodes solubles en court-circuit avec
le métal à protéger. NS©FSB
La protection contre la corrosion
La protection anodique
Un tel mode de protection peut
être envisagé pour les alliages 1,0x10
-2

présentant un phénomène de
passivation dans l’environnement
-3
8,0x10

Eimposé

I(A)
considéré (acier inox,…). 6,0x10
-3

-3

Expérimentalement, on maintien, 4,0x10

à l’aide d’un potentiostat, le 2,0x10


-3

potentiel du métal à une valeur 0,0

convenable sur le palier de 0 50 100 150 200 250 300


passivation. E (mV/ECS)
Cette méthode évite tout risque Palier de passivation
de fragilisation par H2. Par
contre, il y a risque de corrosion
par piqûre.
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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion

Le taux de recouvrement de la surface :

Dm(0)  Dm(inh ) Icorr (0)  Icorr (inh )


 
Dm(0) Icorr (0)

Le taux d’efficacité d’inhibition :

Dm(0)  Dm(inh ) Icorr (0)  Icorr (inh )


% IE  100 x  100 x
Dm(0) Icorr (0)

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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
Valeur de la perte de poids du matériau

 la méthode pondérale : Perte de masse (g)


0,0014

On détermine par cette 0,0012

Perte de poids (g)


0,001
technique la perte en poids 0,0008

d’un échantillon métallique 0,0006

en l’absence (Dm(0))et en 0,0004

présence d’un inhibiteur 0,0002

(Dm(Inh)). 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Nombre d'essai de décapage


(Norme ASTM G1-90) Nombre d’essai de décapage

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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
Étude de la corrosion et de l’inhibition de la corrosion du cuivre par
des molécules organiques
3
Perte de masse (mg)

2
BTA

MBI
1
Sans
inhibiteur

0
0 2 4 6 8 10
nombre de l'essai de décapage
Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
 les méthodes électrochimiques stationnaires :
la méthode des droites de Tafel : lors de l’utilisation de cette
méthode, la courbe I = f(E) est tracée dans une échelle semi-
logarithmique (log I = f(E)). L’extrapolation de ce graphe au
potentiel de corrosion permet d’accéder à l’intensité du
courant de corrosion en l’absence (Icorr(0)) et en présence
d’inhibiteur (Icorr(Inh)) ;
Cette méthode permet également d’accéder à des
informations sur le mode d’action de l’inhibiteur.

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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
 les méthodes électrochimiques transitoires (impédance
électrochimique) :
On applique à l’interface une tension sinusoïdale de faible
amplitude (5mV). En traçant le spectre d’impédance dans le
plan complexe (diagramme de Nyquist) nous pouvons accédé
à la résistance à la polarisation du matériau sans (Z’(corrosion))
et avec protection Z’(protection)
Cette méthode permet également d’accéder à des
informations sur les mécanismes interfaciales.

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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
7000
-Z " (.cm )
-2

3500

Avec revetement
Sans revetement
0
0 3500 7000 10500 14000

-2
Z' (.cm )

Z’corr (.cm-2) Z’pro (.cm-2)  = Z’pro-Z’corr/Z’pro


2582 13566 0,81
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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
 la microscopie optique :
La microscopie optique permet
l’obtention d’images agrandies de la
surface des matériaux. Elle offre une
résolution limitée à environ un
micromètre. Cette méthode est basée
sur la superposition de deux faisceaux
renvoyés l’un par un miroir servant de
référence, l’autre par la surface de
l’échantillon.
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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
 la microscopie électronique
à balayage :
Lorsque la surface du matériau est
bombardée par un faisceau
d'électrons, des photons de grande
longueur d'onde (ultraviolet, visible)
sont émis. Ils dépendent du matériau
étudié, sa composition ainsi que de
son état de surface.

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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion

 la microscopie à force atomique :


Cette technique permet d'obtenir des images tridimensionnelles
et de caractériser l’état de la surface d’un matériau. Le principe
de fonctionnement du microscope est basé sur la détection des
forces inter-atomiques (capillaires, électrostatiques, Van der
waals, frictions…) s'exerçant entre une pointe associée à un
levier de constante de raideur fixe, et la surface d'un échantillon

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Les méthodes d’étude de la corrosion et
de la protection contre la corrosion
Rugosité quadratique Rq (nm)
100

90

80

70

60

50

NaCl Na2SO4 Acide humique Sol


Milieux d'enfouissement

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La corrosion
Exemples

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