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Contenu du programme :
L’atome est constitué d’un noyau central autour duquel gravitent des électrons.
Le noyau est composé de deux particules de masses égales: les protons et les neutrons.
Le proton est chargé positivement, l’électron est chargé négativement et le neutron est neutre.
A l’équilibre, l’atome est électriquement neutre (il comporte autant d’électrons que de protons).
D’un point de vue général, on distingue :
➢ Les électrons internes qui occupent les couches internes et qui sont fortement liés au
noyau. Couche de valence
➢ Les électrons de valence qui occupent la couche externe et qui sont susceptibles
d’intervenir dans l’établissement des liaisons chimiques entre différents atomes.
Les forces qui maintiennent les atomes dans un cristal sont dites: liaisons covalentes. Ces liaisons peuvent être plus ou moins
fortes. À titre d’exemple, un atome Si a 4 e- sur sa couche de valence. De façon générale, les atomes se regroupent de telle
manière à avoir 8 e- sur la couche de valence. Chaque atome se place entre 4 autres atomes de Si. Chacun de ces 4 atomes
partage un électron avec l’atome central, qui, ainsi gagne 4 électrons. La mise en commun de ces électrons forme les liaisons
covalentes et assure le maintien du cristal Si.
Pour un atome isolé, les e- qui gravitent autour du noyau ne peuvent occuper que certains niveaux d’énergie autorisés, définis
par la mécanique quantique. Le remplissage des e- se fait par couche; sur chacune des couches, les e- sont très proches les uns
des autres. Dans la couche n, il existe 2n2 électrons.
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ELEMENTS DE LA PHYSIQUE DES
SEMI-CONDUCTEURS
3. Bandes d’énergies
La mécanique quantique a montré que les électrons ne peuvent pas prendre des
Bande de valence
niveaux d’énergie quelconques, mais que ceux-ci sont quantifiés. Il existe donc des
bandes interdites que le e- ne peuvent pas occuper. Entre la bande de valence et la
bande de conduction, il existe une bande interdite, appelée: Gap. Pour rendre un Deuxième bande
électron mobile, il faut impérativement apporter de l’énergie en quantité suffisante
pour franchir ce véritable fossé (le Gap).
Première bande
La valeur de l’énergie du Gap détermine la plus ou moins bonne conductivité du
matériau: plus le Gap est faible plus le matériau est conducteur. Elle permet donc de
distinguer les matériaux conducteurs, isolants et semi-conducteurs.
b. Conducteur
Un conducteur est un matériau qui conduit facilement le courant électrique. Les meilleurs conducteurs sont:
le cuivre (Cu), l’argent (Ag), l’or (Au), et l’aluminium (Al). Dans les conducteurs, la BV et la BC sont très proches l’une de
l’autre ou elles s’interpénètrent. De faibles quantités d’énergie sont suffisantes pour permettre à certains électrons de passer de
la BV à la BC. Les électrons de valence peuvent se détacher de leur atome et devenir des électrons libres.
c. Semi-conducteur
Un semi-conducteur à l’état pur (intrinsèque) n’est ni un bon conducteur ni un bon isolant, mais il devient progressivement
conducteur quand la température augmente. Les semi-conducteurs les plus utilisés sont le Silicium (Si) et le Germanium (Ge).
L’écart énergétique
c’est le Gap
Les corps simples semi-conducteurs sont obtenus dans le groupe IV de la classification périodique des éléments. Ce sont le
Germanium, et surtout le Silicium. Ils ont la caractéristique principale d’être tétravalents, c’est-à-dire que leur couche
extérieure comporte 4 électrons.
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ELEMENTS DE LA PHYSIQUE DES
SEMI-CONDUCTEURS
4. Semi-conducteurs
4.1. Semi-conducteur intrinsèque
Un semi-conducteur à l’état pur est appelé semi-conducteur intrinsèque, il se caractérise par 4 électrons de valence. Dans un
réseau cristallin, les atomes ont une liaison covalente qui emploie tous les électrons ne laissant aucun libre. Il se comporte alors
comme un isolant en l’absence d’agitation thermique . L’agitation thermique permet à certains électrons de la BV de franchir le
Gap et de passer à la BC.
Que se passe-t-il lorsqu’un électron passe de la bande de valence vers la bande de conduction ?
Lorsqu’un électron franchit le Gap et se retrouve dans la bande de conduction, il quitte son atome et se déplace librement à
travers le réseau. Il se comporte donc comme un électron libre. L’absence des électrons dans leurs atomes a reçu le nom trou.
Sous l’action d’un champ électrique ou de la température, un électron de liaison voisin du trou va pouvoir le combler laissant à
sa place un nouveau trou qui pourra à son tour être comblé par un autre e-, etc. Tout se passe donc comme si le trou progresse
dans le sens du champ électrique et participe à la conduction dans le semi-conducteur, au même titre que l’e- libre. On définit
donc le trou comme un nouveau porteur de charge positive. Cela est bien sûr fictif, et seul est réel le déplacement des e-.
Génération d’un
trou
Recombinaison
d’un électron avec
un trou
➢ Concentration intrinsèque
Dans un semi-conducteur pur, soumis à l’agitation thermique, il apparaît par unité de volume n électrons et p trous tel que :
𝑛 = 𝑝 = 𝑛𝑖
La concentration en électrons libres 𝑛 (le nombre d’électrons libres par m3) et en trous libres 𝑝 sont donc égales et valent la
concentration intrinsèque 𝑛𝑖 . Donc :
𝑛𝑝 = 𝑛𝑖2
𝑁𝑐 et 𝑁𝑉 sont les densités d'états effectives respectives des électrons dans la bande de conduction et des trous dans la bande de
valence. k𝑇 est l’énergie thermique produit de la constante de Boltzmann 𝑘 (1.38 × 10−23 𝐽/𝐾) et de la température 𝑇. 𝐸𝐺 est
la largeur de la bande interdite exprimée comme suit: 𝐸𝐺 = 𝐸𝐶 − 𝐸𝑉
3/2 3/2
2π 𝑚𝑛 𝐾𝑇 2π𝑚𝑝 𝐾𝑇
𝑁𝑐 = 2 ; 𝑁𝑉 = 2
ℎ3 ℎ3
𝑚𝑛 et 𝑚𝑝 représentent la masse apparente de l’électron et du trou, respectivement et ℎ est la constante de Planck (h = 6.62 ×
10−34 𝐽/𝐻𝑧).
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ELEMENTS DE LA PHYSIQUE DES
SEMI-CONDUCTEURS
4. Semi-conducteurs
4.1. Semi-conducteur intrinsèque
La concentration intrinsèque de porteurs à l’équilibre thermodynamique peut être donc exprimée en fonction de la température,
comme suit:
−𝐸𝐺
𝑛𝑖 = 𝐴. 𝑇 3/2 . 𝑒𝑥𝑝 [𝑐𝑚−3 ]
2𝐾𝑇
➢ Conductivité intrinsèque
σ = σ𝑛 + σ𝑝 = 𝑞(𝑛μ𝑛 + 𝑝μ𝑝 )
➢ Résistivité
1
𝜌= 19
σ
ELEMENTS DE LA PHYSIQUE DES
SEMI-CONDUCTEURS
4. Semi-conducteurs
4.2. Semi-conducteur extrinsèque
Dans un semi-conducteur intrinsèque, il existe peu d’électrons libres donc les semi-conducteurs intrinsèques ne sont pas très
utiles à cet état. Par conséquent, on procède au dopage qui consiste à implanter des atomes correctement sélectionnés
(nommés impuretés) à l’intérieur du semi-conducteur intrinsèque afin d’en contrôler ses propriétés électriques. Dans ce cas,
le semi-conducteur s’appelle semi-conducteur extrinsèque.
Afin d’augmenter le nombre d’électrons libres, des atomes pentavalents sont ajoutés. Ce sont des atomes avec 5 électrons de
valence, comme le Phosphore, l’Antimoine et l’Arsenic et sont connus sous le nom d’atomes donneurs, car ils fournissent
un électron supplémentaire au Silicium.
Chaque atome de Phosphore ou d’Antimoine forme des liaisons covalentes Électron libre
avec 4 atomes de Silicium adjacents. Quatre des électrons de valence de venant de l’atome
l’atome Antimoine sont utilisés pour former des liaisons covalentes avec 4 Antimoine
électrons de Silicium, laissant un électron supplémentaire.
Cet électron est un électron libre car il n’est pas attaché à son atome.
Un semi-conducteur intrinsèque est électriquement neutre. L'addition d'impuretés de type N ou de type P ne change rien à
cela. Pour énoncer cela mathématiquement, soit 𝑁𝐷 la densité des atomes donneurs par m3 et 𝑁𝐴 la densité des atomes
accepteurs par m3. D’après la neutralité électrique du système, on a:
𝑁𝐴 + 𝑛 = 𝑝 + 𝑁𝐷
Un semi-conducteur dopé N a une densité d'électrons 𝑛 plus élevée et une densité de trous 𝑝 plus faible. On dit alors que les
électrons sont les porteurs majoritaires et les trous, les porteurs minoritaires. Dans ce cas, 𝑛 >> 𝑝 et 𝑁𝐴 = 0. Les densités de
porteurs pour un semi-conducteur de type N sont alors:
𝑛 = 𝑝 + 𝑁𝐷 ≈ 𝑁𝐷
𝑛𝑖2
𝑝≈ 22
𝑁𝐷
ELEMENTS DE LA PHYSIQUE DES
SEMI-CONDUCTEURS
4. Semi-conducteurs
4.3. Semi-conducteur type N
➢ Conductivité
σ = 𝑞 𝑛μ𝑛 + 𝑝μ𝑝
La conductivité σ𝑒𝑥𝑡.𝑁 dans le cas d’un semi-conducteur dopé type N est donc exprimée comme suit:
σ𝑒𝑥𝑡.𝑁 ≈ 𝑞𝑁𝐷 μ𝑛
Afin d’augmenter le nombre de trous dans le Silicium intrinsèque, des atomes trivalents sont ajoutés. Se sont des atomes avec
trois électrons de valence, tels que le Bore et le Gallium et sont connus sous le nom d’atomes accepteurs car ils laissent un
trou dans la structure cristalline du semi-conducteur.
Un semi-conducteur dopé P a une densité d'électrons 𝑛 plus faible et une densité de trous 𝑝 plus élevée. On dit alors que les
électrons sont les porteurs minoritaires et les trous sont les porteurs majoritaires. Pour les semi-conducteurs extrinsèques, la
densité de dopant (atome accepteur) est toujours très supérieure à la densité de porteurs intrinsèques 𝑁𝐴 >> 𝑛𝑖.
𝑝 = 𝑛 + 𝑁𝐴 ≈ 𝑁𝐴 (𝑝 ≫ 𝑛 𝑒𝑡 𝑁𝐷 = 0)
𝑛𝑖2
𝑛≈
𝑁𝐴
➢ Conductivité
La conductivité σ𝑒𝑥𝑡.𝑃 dans le cas d’un semi-conducteur dopé type P est exprimée comme suit:
σ𝑒𝑥𝑡.𝑃 ≈ 𝑞𝑁𝐴 μ𝑝 (𝑝 ≫ 𝑛)
Ordres de grandeur:
Une jonction PN est obtenue en mettant en contact un semi-conducteur type P et un semi-conducteur type N. C’est l’endroit où
se rencontrent les deux semi-conducteurs.
Elle a entrainé beaucoup d’inventions, en particulier les diodes, transistors et circuits intégrés.
NB : La jonction PN est réalisée sur le même semi-conducteur et non pas sur des cristaux différents, l’un type N et l’autre type
P.
Jonction PN Jonction PN
Les ions sont des charges fixes qui créent un champ interne dirigé de N vers P Zone de déplétion
ou une barrière de potentiel (Vb) aux bornes de la jonction. La zone de
Zone P Zone N
déplétion est la zone des charges fixes. Elle est dite également la zone de
charge d’espace ou zone de transition. Pour qu’un électron libre traverse la
zone de déplétion, il doit vaincre Vb.
Vb est de l’ordre de 0.7 V pour le Silicium et 0.3 V pour le Germanium.
Type P Type N
La diffusion des électrons de N vers P donne naissance à un courant dit le courant de diffusion ID, dirigé de P vers N.
Le champ interne au niveau de la jonction PN favorise par contre le passage des porteurs minoritaires (les trous dans P et les
électrons dans N). Il se crée donc un courant de porteurs minoritaires dirigé de N vers P. Il est appelé courant de saturation,
noté Is et ne dépend que de l’activité intrinsèque du semi-conducteur, donc de la température.
Pour une jonction non-polarisée, le courant total est exprimé comme suit :
𝐼 = 𝐼𝐷 − 𝐼𝑠 = 0
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LA JONCTION PN
On applique une tension continue aux bornes de la jonction PN, la borne négative sur le côté N et la borne positive sur le côté P.
C’est la polarisation directe.
La source de tension pousse les électrons vers la jonction et donc deux
possibilités existent :
➢ Si la tension de la source est plus faible que la barrière de potentiel,
les électrons n’ont pas assez d’énergie pour traverser la zone de
déplétion. Les ions les repoussent du côté N , et donc il n’y a pas de
courant à travers la jonction.
➢ Si la tension de la source est supérieure à la barrière de potentiel, les
électrons libres ont une énergie suffisante pour traverser la zone de
déplétion et aller se recombiner avec les trous du côté P.
La source continue est inversée; le côté P est relié au pôle négatif et le côté N au pôle positif. C’est la polarisation inverse. Les
trous et les électrons libres s’éloignent de la jonction car le pôle + attire les électrons et le pôle – attire les trous, par conséquent
la zone de déplétion s’élargit.
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DIODES A JONCTION PN
1. Définition et symbole
La diode est un semi-conducteur à jonction PN. Ses deux bornes sont repérés comme suit: Anode (A) et Cathode (K).
Le symbole de la diode ressemble à une flèche qui pointe de P vers N: de l’anode à la cathode.
La diode sert à bloquer le courant dans un sens et à le faire passer dans l’autre sens.
Une résistance est un composant linéaire, sa caractéristique courant-tension est une ligne droite. Pour la diode c’est différent,
c’est un composant non linéaire, sa caractéristique n’est pas une ligne droite. Ceci est dû à la barrière de potentiel. Si la tension
appliquée est plus petite qu’elle, le courant est faible. Quand la tension sur la diode dépasse la barrière de potentiel, le courant à
travers la diode augmente.
o Zone de blocage directe: la diode est polarisée dans le sens directe, mais la tension est trop faible pour débloquer la jonction.
o Zone de coude: la tension commence à débloquer la diode.
o Zone linéaire: la diode est passante
o Zone d’emballement thermique: si le courant dépasse une certaine limite 𝐼𝐹𝑚𝑎𝑥 , la diode se détruit.
o Zone de blocage inverse: la diode est polarisée en inverse.
o Zone de claquage: l’intensité croît brusquement si la tension dépasse la tension maximale inverse, Dans se cas la diode se
détruit.
I Polarisation directe
IFmax
Zone linéaire
ID
3.1. Polarisation directe (région directe)
VD
➢ Montage de polarisation directe et caractéristique directe
D’après la caractéristique, le courant obéit à la tension aux bornes de la diode selon une loi exponentielle définie comme suit:
𝑉𝐷
𝐼 = 𝐼𝐷 − 𝐼𝑠 = 𝐼𝑠 𝑒 𝑉𝑇 −1
Une fois Vpolarisation touche la tension de claquage 𝑉𝐵𝑅, le courant inverse croit
rapidement. Ceci mène à la destruction de la diode. La tension de claquage est une
limite de la tension inverse qu’une diode peut supporter avant d’être détruite. Pour
plusieurs diodes, elle est supérieure à 50 V ; elle est indiquée sur les fiches
techniques.
En polarisation directe, le courant croît exponentiellement avec la tension; le terme exponentiel est rapidement prépondérant
devant 1. Pour une tension suffisamment positive (V𝐷 = VAk > 0.7 𝑉), l’expression de I devient:
𝑉𝐷
𝐼 = 𝐼𝐷 = 𝐼𝑠 𝑒 𝑉𝑇 , si VD > 0.7 V
En polarisation inverse, la diode ne laisse circuler qu'un très faible courant que l'on admet nul :
Question:
𝑉𝐷 = 0, 𝐼𝐷 ≥ 0 Polarisation inverse
𝐼𝐷 = 0, 𝑉𝐷 ≤ 0
Quand la diode est polarisée en direct, nous assimilons la diode à un interrupteur en série avec une barrière
de potentiel. Si la tension aux bornes de la diode est supérieure à 0.7 V (pour Si), l’interrupteur est fermé Polarisation directe
et 𝑉𝐷 = 0.7 𝑉 pour 𝐼𝐷 ≥ 0 .
Quand la diode est polarisée en inverse, elle est représentée par un interrupteur ouvert. Donc 𝐼𝐷 = 0 pour 𝑉𝐷 ≤ 0.7 𝑉 .
0,7 V
𝑉𝐷 = 𝑉𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 + 𝑅𝑑 𝐼𝐷
Caractéristique d’une 46
Polarisation directe Polarisation inverse
diode réelle
DIODES A JONCTION PN
La diode est insérée dans un circuit extérieur chargé de fixer les valeurs de 𝐼𝐷 et 𝑉𝐷 . Ce circuit est appelé circuit de polarisation.
Ce circuit impose l’équation ci-dessous dont le graphe est appelé droite de charge.
𝑉𝐷 = E − R ID
47
DIODES A JONCTION PN
Exercice d’application:
Introduction
La diode est un composant électronique très intéressant. On peut l’employer dans une grande variété
d’applications:
• Les diodes sont surtout utilisées pour redresser une tension, c'est-à-dire pour convertir une
grandeur alternative (successivement positive et négative) en une grandeur exclusivement positive.
Cette fonction est notamment essentielle dans les alimentations électriques.
• Les diodes sont également utilisées pour limiter la tension sur d'autres composants, ou ce qu'on
appelle "écrêtage". L’écrêtage de tension peut par exemple servir à protéger d’autres composants
de surtensions éventuelles ou encore à maintenir une tension constante à leurs bornes (régulation
de tension).
• Une toute autre application des diodes, c'est celle de témoin lumineux. Les diodes
électroluminescentes (LEDs) émettent de la lumière lorsqu'elles sont traversées par un courant.
Il existe bien d’autres utilisations des diodes comme la détection d’une tension crête, la multiplication
de tension, etc. 50
CIRCUITS A DIODES
Introduction
Les systèmes électroniques, tels que les ordinateurs et les télévisions, sont très sensibles à l'alimentation électrique (surtout la
tension) et nécessitent que l’alimentation électrique soit continue pour qu'ils fonctionnent correctement. Il se trouve, par
contre, que le réseau électrique fournie une tension alternative, alors il faut convertir cette tension alternative (AC) en une
tension constante (DC), c'est le rôle joué par un circuit électronique qu'on appelle circuit d'alimentation. Il est basé
principalement sur une fonction de redressement réalisée via des circuits à diodes, une fonction de filtrage puis la régulation.
1. Redressement
Il consiste à transformer une tension périodique à valeur moyenne non nulle à partir d’une tension alternative périodique. Il
existe deux types de redresseurs : mono-alternance (simple alternance) et bi-alternance (double alternance).
R-SA
On suppose dans ce qui va suivre que les diodes sont caractérisées par une résistance directe 𝑅𝐷 nulle.
1. Redressement
1.1. Redressement simple alternance ou mono-alternance
𝑉𝐷
220 𝑉 𝑉 𝑉𝑒0 𝑅 𝑉𝑠
𝑒0 𝑉𝑒
50 Hz
➢ Cas idéal
𝑁1 : 𝑁2
Lorsque la tension d’entrée est positive (alternance positive),
la diode est polarisée en direct et conduit du courant à travers 𝑉𝑒 𝑉𝑠
R. L’interrupteur équivalent à la diode est alors fermé et le 0
𝑇 𝑇 𝑇
courant produit une tension de sortie à travers la charge, qui 2 2
a la même forme que le demi-cycle positif de la tension
d’entrée.
𝑇
𝑉𝑠 (𝑡) = 𝑉𝑒 (𝑡) 𝑒𝑡 𝑉𝐷 (𝑡) = 0 ; 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 ∈ 0,
2 𝑁1 : 𝑁2
𝑇
𝑉𝑠 (𝑡) = 0 𝑒𝑡 𝑉𝐷 (𝑡) = 𝑉𝑒 (𝑡) ; 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡 ∈ [ , 𝑇]
2
Electronique Analogique Pr. ZEDAK 54
CIRCUITS A DIODES
Nous remarquons que seuls les tensions positives apparaissent à travers la charge.
De ce fait, le circuit élimine les demi-cycles négatifs, Il s’agit d’une tension
continue pulsée. 𝑉𝑒 (𝑡)
𝑉𝑒 𝑡 , 𝑉𝑠 (𝑡) 𝑉𝑒 𝑐
𝑉𝑠 𝑐
𝑉𝑠 (𝑡)
𝑉𝑠 𝑚𝑜𝑦 𝑉𝑠 𝑐
𝑡
𝑇/2 𝑇
𝑉𝐷 (𝑡)
−𝑉𝑒 𝑐
−𝑉𝑒 𝑐
𝑇𝐼𝐶 = 𝑉𝑒𝑐
-𝑉𝑒𝑐
1
• Fréquence du signal de sortie : 𝑓𝑠 = 𝑇 = 𝑓𝑒 , T est la période du signal d’entrée. 56
CIRCUITS A DIODES
Lorsque la barrière de potentiel est tenue en compte, on n’obtient pas un signal simple alternance parfait sur R. Quand la tension
d’entrée est positive, elle doit surmonter la barrière de potentiel pour que la diode soit passante. Il en résulte une tension de
sortie avec une valeur crête inférieure de 0.7V à la valeur crête de la tension d’entrée.
−𝑉𝑒 𝑐
𝑉𝑒 R-DA 𝑉𝑠
2 𝑉𝑠 𝑐 2 𝑉𝑠 𝑉𝑠 𝑐
𝑉𝑠 𝑚𝑜𝑦 = = ; 𝑉𝑠 𝑒𝑓𝑓 =
𝜋 𝜋 2
𝑉𝑒0 𝑉𝑒
𝑉𝑠
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CIRCUITS A DIODES
𝑉𝑠
V 𝑉𝑒 𝑐
𝑉e c
2. 𝑉D =1.4 V
𝑉𝑠 𝑐
2. 𝑉𝐷
2. 𝑉𝐷 t
D1 et D2 D3 et D4
-𝑉𝑒 𝑐 passantes passantes
D3 et D4 D1 et D2
bloquées bloquées
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CIRCUITS A DIODES
2 𝑉𝑠 𝑐 2 𝑉𝑠 𝑉𝑠 𝑐
𝑉𝑠 𝑚𝑜𝑦 = = ; 𝑉𝑠 𝑒𝑓𝑓 =
𝜋 𝜋 2
• Tension inverse crête
Quand D1 et D2 sont polarisées en direct, D3 et D4 sont polarisées en inverse. Dans ce cas, la tension inverse que doit supporter
chaque diode polarisée en inverse corresponds à la tension secondaire crête:
𝑇𝐼𝐶 = 𝑉𝑒 𝑐
𝑉𝑒0 𝑉𝑒
𝑉𝑠
2. Filtrage
Après redressement, l’amplitude du signal reste trop grande pour pouvoir être utilisée par les appareils électroniques. Afin de
minimiser cette tension, le filtrage est d’une grande nécessité. Un filtre d’alimentation réduit considérablement les fluctuations
de la tension de sortie d’un redresseur mono-alternance ou double alternance et il produit une tension continue. Le filtrage est
nécessaire car les circuits électroniques nécessitent une source constante de tension et de courant continu pour fournir de
l’énergie et une polarisation pour un fonctionnement correct. Le filtrage est effectué en utilisant des condensateurs.
Ondulations
𝑉𝑒 Redresseur 𝑉𝑒 Redresseur 𝑉𝑠
double double Filtre
alternance alternance
➢ Choix du condensateur
Le condensateur se charge rapidement au début du cycle et se décharge lentement, comme illustré ci-dessous:
La variation de la tension de sortie due à la charge et à la décharge du condensateur est dite tension d’ondulation. Plus
l’ondulation est petite, plus on obtient un bon filtrage. Afin d’évaluer l’efficacité et l’opération du filtrage, nous calculons le
facteur d’ondulation 𝑟. Il est défini comme le rapport de la tension d’ondulation (∆V = Vs c−c ) sur la valeur moyenne de la
∆𝑉
tension de sortie du filtre (𝑉𝑠 𝑚𝑜𝑦 ). L’expression du facteur d’ondulation est: r = 𝑉
𝑠𝑚𝑜𝑦
∆𝑉
Le taux d’ondulation est donc: 𝜏 % = 𝑟 × 100 = 𝑉 × 100
𝑠𝑚𝑜𝑦 ∆𝑉
𝑉𝑠 ∆𝑉 1
Avec ∆𝑉 = 𝑅 𝑓𝑐𝐶 et 𝑉𝑠 𝑚𝑜𝑦 = 𝑉𝑠 𝑐 − = 𝑉𝑠 (1 − 2𝑅𝑓𝐶) 𝑉𝑠𝑚𝑜𝑦
2 𝑐
𝑐 𝑉𝑠 𝑐 𝐼𝑠
La capacité du condensateur est: C = 𝑓.𝑅.∆𝑉 = 𝑓 ∆𝑉 . 𝐼𝑠𝑐 est le courant maximal de décharge du condensateur.
68
CIRCUITS A DIODES
Le raisonnement de fonctionnement reste le même que précédemment. Puisque la fréquence de la tension de sortie d’un
redresseur double alternance est le double de celle d’un redresseur simple alternance, l’opération du filtrage pour un RDA
devient simple et le condensateur est deux fois plus petit.
𝑉𝑒
2 𝑉𝑒0 𝑉𝑒
𝑉𝑠
𝑉𝑠
Pour un redressement double alternance, la fréquence de sortie est deux fois plus grande que la fréquence d’entrée et la
tension d’ondulation est deux fois plus petite.
Pour une charge donnée, plus la capacité du filtrage est grande, plus le filtrage est efficace. Et pour un condensateur donné, moins
la charge appelle le courant (R est grande), plus le filtrage est efficace
Ondulation
𝑉𝑠 𝐼𝑠 𝑉𝑠
L’expression de la tension d’ondulation: ∆𝑉 = 2 𝑅 𝑓𝑐 𝐶 = 2 𝑓.𝐶
𝑐
, donc C = 2𝑓 𝑅𝑐∆𝑉
70
CIRCUITS A DIODES
3. Stabilisation
La stabilisation d’une tension ondulée consiste à obtenir une tension pratiquement constante. Cette opération peut être réalisée
par une diode Zener.
Les diodes petit signal et les diodes de redressement ne fonctionnent jamais volontairement dans la zone de claquage car c’est
dangereux pour elles. Une diode Zener est différente, c’est une diode au silicium que le constructeur a optimisée pour opérer dans
la zone de claquage. Elle conduit le courant dans les deux sens. La diode Zener est l’ossature des régulateurs de tension : circuits
qui maintiennent la tension sur la charge presque constante en dépit des variations du secteur et de la résistance de charge. Pour
les diodes Zener, la ligne ressemble à un Z comme « Zener ».
En variant le dopage, les constructeurs peuvent réaliser des tensions inverses de claquage différentes. Ces diodes peuvent
fonctionner dans les trois régions : directe, inverse et de claquage.
71
CIRCUITS A DIODES
En direct, la diode Zener se comporte comme une diode normale (fait passer le courant si la tension est supérieure à Vseuil).
En inverse, elle est conçue à produire une tension déterminée sans sa destruction. Elle ne fait passer le courant que si la tension
dépasse la tension Zener 𝑉𝑍 .
La tension inverse est augmentée, le courant inverse (IZ) reste extrêmement faible jusqu’à le « genou » de la courbe. A ce point,
la tension de Zener (VZ) reste essentiellement constante bien qu’elle augmente légèrement comme le courant Zener, IZ,
augmente. ID
IZ
Diode passante en
polarisation directe
VZ (𝑉 ≥ 𝑉𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙)
Tension inverse de claquage
VZ =-VD VD
Vseuil
La région de claquage inverse est la
région de fonctionnement normale ID
pour la diode Zener Diode bloquée
Diode passante en
polarisation inverse VD
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(𝑉 ≥ 𝑉𝑍) IZ =-ID
CIRCUITS A DIODES
∆𝑉𝑍
𝑅𝑍 = ∆𝐼𝑍
Un régulateur de tension est un dispositif qui permet de stabiliser une tension à une
valeur fixe et qui est nécessaire pour alimenter des systèmes électroniques qui ont besoin
d’une tension ne présentant aucune fluctuation. Les diodes Zener sont idéales pour 𝑉 𝑉𝑠
réguler les tensions, puisqu’elles fonctionnent dans la zone de claquage et maintiennent la
tension presque constante. Elles sont évidemment choisies de sorte que VZ soit égale à la
tension de sortie désirée. Le circuit de stabilisation par diode Zener est représenté dans la figure Stabilisateur de tension
ci-contre :
Une résistance en série 𝑅𝑠 est toujours utilisée pour limiter le courant en dessous de la valeur maximale admissible ; sinon, la
diode Zener est détruite, comme tout composant dissipant trop de puissance. 𝑅𝑠
Supposons que la charge R est connectée et la résistance de Zener Rz est prise en compte.
Si V ≥ Vz
𝑅𝑠 𝑅𝑠
1 𝑅𝑍
𝑉𝑠 = 𝑉+ 𝑉
1 1 1 1 𝑍
1 + 𝑅𝑠 (𝑅 + 𝑅) 1 + 𝑅𝑠 (𝑅 + 𝑅)
𝑍 𝑍
𝑉 𝑉𝑠
𝑉𝑍
Alors, pour pouvoir stabiliser la tension de sortie par diode Zener, il faut que :
o V ≥ Vz
o Le courant dans la diode Zener Iz ne tombe jamais au-dessous de 𝐼𝑍𝐾 (la stabilisation n’est pas possible si Iz est inférieur au
courant minimal 𝐼𝑍𝐾 ).
o Le courant dans la diode Zener Iz ne dépasse pas 𝐼𝑍𝑀 (au-delà de l’intensité maximale supportée par la diode, la diode Zener
peut être détériorée).
4. Diodes particulières
En modifiant certains paramètres (concentrations en impureté, géométrie de la jonction, etc), on obtient des composants
diversifiés utilisables dans de nombreux domaines, comme:
4. Diodes particulières
➢ Diode Schottky
Autour de 50-60 Hz, le redressement de la tension se fait grâce à une diode normale sans problème. Mais, une fois que la
fréquence est plus grande (5 kHz par exemple), la diode normale commence à se détériorer et ne peut pas répondre rapidement
aux alternances négatives (elle n’est plus capable de se bloquer assez rapidement pour produire un signal simple alternance bien
défini), ce qui produit des alternances indésirables vers les alternances négatives. Le problème est éliminé lorsqu'on utilise une
diode Schottky.
4. Diodes particulières
Point de jonction
➢ Diode Schottky
Afin de permettre un fonctionnement à des fréquences plus élevées, la diode standard Anode Cathode
a été modifiée. La jonction PN a été remplacée par une jonction métal-semi-
conducteur, comme l’or-silicium. Elle possède une tension seuil plus faible que celle
d’une diode ordinaire (≈ 0.3V). Elle commute très rapidement les signaux et peut
ZEC étroite
conduire de fort courant (utilisée en HF).
L’application la plus importante des diodes Schottky se trouve dans les ordinateurs.
Leur rapidité est proportionnelle à la vitesse à laquelle leurs diodes commutent. Elle Anode Cathode
est également utilisée dans le domaine de radiofréquence, la démodulation et les
redresseurs qui nécessitent une vitesse de commutation élevée afin de répondre à ces
changements rapides.
4. Diodes particulières
Anode Cathode
(A) P N (K)
4. Diodes particulières
➢ Diode électroluminescente
Suivant les éléments de dopage (gallium, arsenic, phosphore, ...), les diodes émettent du rouge, du vert, du jaune, de l'orange, du
bleu ou de l'infrarouge (invisible). Les longueurs d’onde des LEDs sont: bleue à 460 nm, verte 540 nm, jaune 590 nm, rouge
660 nm, infrarouge 940 nm. Les diodes LED présentent des avantages par rapport à une lampe à incandescence; basse tension (1
à 2 V), rapidité de commutation (quelques ns) et durée de vie (> 20 ans).
80
CIRCUITS A DIODES
4. Diodes particulières
➢ Diode électroluminescente
Les afficheurs à sept segments est une application des LEDs, ils permettent d’afficher des valeurs alphanumériques. Il s’agit
d’un ensemble de 7 LEDs définies de « a » à « g » selon une répartition standard (chaque LED doit avoir une résistance série).
4. Diodes particulières
➢ Diode laser
Le terme laser désigne une source lumineuse électronique pouvant produire un faisceau lumineux cohérent intense. La diode
laser est une LED structurée en cavité résonante. 2 cotés latéraux parfaitement parallèles sont dotés de miroirs réfléchissants et
orientés vers l’intérieur. L’une des surfaces réfléchissante est quasiment parfaite, la seconde transmet partiellement la lumière.
Comme pour la LED, la circulation d’un courant dans le sens direct produit l’émission spontanée de lumière dans la jonction.
Au dessus d’un certain seuil de courant, les photons engendrés par l’électroluminescence stimulent à leur tour l’émission
cohérente d’autres photons créant ainsi une amplification laser. La longueur de la jonction détermine la longueur d’onde du flux
émis.
Electronique Analogique Pr. ZEDAK 82
CIRCUITS A DIODES
4. Diodes particulières
➢ Diode Tunnel
Dans une diode tunnel, les matériaux de la jonction sont fortement dopés. Ce fort dopage produit une très mince zone de
déplétion et le claquage inverse se produit à 0 V. En outre, les dopages très importants distordent la caractéristique. À cause de
cela, la diode tunnel a une courbe I = f(V) très inhabituelle comme on peut le constater dans la figure ci-contre.
4. Diodes particulières
➢ Diode Varicap
La diode à capacité variable (aussi appelée varactor ou varicap) est très largement utilisée dans les récepteurs FM, télévision, et
autres équipements de communication à cause de son utilité dans l’accord électronique.
En polarisation inverse, la diode varicap présente une capacité variable qui décroît avec la tension continue qui lui est appliquée,
ce que nous permet de l’utiliser comme un condensateur variable commandé en tension.
La diode varicap est utilisée dans de nombreuses applications radiofréquence. Elle sert notamment à réaliser des oscillateurs à
fréquence variable (VCO).
➢ Diode GUNN
Une diode Gunn est un type de diode utilisée en électronique supra haute fréquence et extrêmement haute fréquence. C’est un
dispositif semi-conducteur avec deux bornes, composées uniquement d’un matériau semi-conducteur dopé n, contrairement aux
autres diodes constituées d’une jonction PN. Il est constitué de trois régions. Les deux régions raccordées aux connexions
extérieures sont fortement dopées N+++ tandis que la région centrale, très fine, est faiblement dopée N.
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