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Matériaux et propriétés

Chapitre I : Généralités.
- 1. Introduction
- 2. Rappel sur les grandes familles des
matériaux
- 2.1. Les métaux
- 2.2. Les polymères
- 2.3. Les céramiques
• Chapitre II : Propriétés mécaniques des
matériaux.
• II. 1. Contraintes et déformations.
• II. 2. Endommagement et rupture.
• II. 3. Dureté des matériaux.
• II. 4. Corrosion.
• Contraintes et déformations
• - 1. Traction simple
• - 2. Compression et flexion
• - 3. Elasticité
• - 4. Plasticité
• Endommagement et rupture
• - 1. Définitions
• - 2.Modes de rupture macroscopique
• - 3. Modes de rupture microscopiques
• - 4.Mécanismes de rupture microscopique
• - 5.Fissure dans un matériau élastique
• - 6.Fissure dans un matériau plastique
• Dureté des matériaux
• - 1. Durcissement des matériaux
• - 2. Mesure de dureté
• - 3. Différents types d’essai de dureté
• - 3. 1. La dureté de Mohs
• - 3. 2. Essai Brinell
• - 3. 3. Essai Vickers
• Corrosion
• - 1. Définition
• - 2. Principales formes de Corrosion.
• Chapitre III : Propriétés électriques des
matériaux
III. 1. La conductibilité électrique
III. 2. La conduction électrique des métaux
III. 3. La conduction électrique des semi-
conducteurs
III. 4. Les isolants électriques
• Chapitre I : Généralités.
• I. 1. Introduction.

La maîtrise de nouveaux matériaux a été à l’origine des révolutions dans


l’histoire de technologies inventées. Les âges de la préhistoire sont
d’ailleurs définis par les matériaux employés, âge de la pierre, âge du
bronze, du fer.

Aujourd’hui, le nombre de matériaux ou en tout cas le nombre de


références est considérable et en constante croissance. En effet, la
science des matériaux permet de concevoir de nouveaux matériaux
adaptés à chaque nouvelle application. On pourra distinguer deux
grandes catégories de matériaux :
• Les matériaux de structure, qu'on utilise
essentiellement pour leurs capacités à
soutenir des sollicitations mécaniques et/ou
thermiques.

• Les matériaux fonctionnels, qu'on utilise pour


leurs propriétés physiques, telles que
conductivité ou semi-conductivité électrique,
magnétisme, propriétés optiques
Objectif:

• L’objectif de ce cours n’est donc pas de les


étudier de manière exhaustive, mais de se
donner les éléments de compréhension
permettant de trouver pour une application
particulière la solution matériau la plus
adaptée.
- 2. Rappel sur les grandes familles des
matériaux

Un matériau est une matière d'origine


naturelle ou artificielle que l'Homme
façonne pour en faire des objets.
On distingue quatre grandes familles de
matériaux.
• 1- Les matériaux métalliques. Ce sont des métaux ou des
alliages de métaux. (fer, acier, aluminium, cuivre, bronze,
fonte, etc.)

• 2- Les matériaux organiques. Ce sont des matériaux


d’origine animale, végétale ou synthétiques. (bois, coton,
laine, papier, carton, matière plastique, le caoutchouc, le
cuir, etc.)

• 3- Les matériaux minéraux. Ce sont des roches, des


céramiques ou des verres. (céramique, porcelaine, pierre,
plâtre, verre, etc.)

• 4- Les matériaux composites : Ce sont des assemblages d'au


moins deux matériaux non miscibles (fibres de verre, fibres
de carbone, contreplaqué, béton, béton armé, kevlar, etc.)
• - Les membres de la même famille ont des
traits communs : propriétés, méthodes de
mise en œuvre et souvent applications.
• Le physico-chimiste étudie les propriétés de la
matière, métaux, alliages, verres, polymères, tissus
biologiques,. . .mais ne s'occupe que rarement des
matériaux correspondants.

- Le procès d‘élaboration procure au matériau une


certaine microstructure qui à son tour détermine
ses propriétés chimiques, physiques, mécaniques,
électriques, thermiques.

- La synthèse des matériaux en laboratoire s'appuie


sur la trilogie mise en œuvre- structure – propriétés.
Structure des matériaux

• Structure microscopique du matériau (échelle de


l’atome) :
- Structure cristalline (Roche, métaux)
- Structure vitreuse (Verre, la céramique….)
- Structure colloïdale (plastiques, caoutchouc,
résine,…)
• Structure macroscopique du matériau :
- Structure fibreuse (Bois, l’eternit(amiante + ciment)
- Structure capillaire (mastique, mortier de ciment et
béton)
- Ou à la fois fibreuse et capillaire (béton de fibre)
- Les classes de matériaux et leurs propriétés
L'ingénieur groupe les matériaux en trois classes
correspondant approximativement a trois types
de comportement.
• Cette classification recoupe celle des
matériaux en fonction de leur type de liaison
chimique.
Ce résultat n'est pas fortuit dans la mesure ou
une grande partie des propriétés physiques et
en particulier des propriétés mécaniques sont
conditionnées par les propriétés des liaisons
chimiques.
• A ces trois classes s'ajoute la classe des
composites qui permet une grande souplesse de
combinaisons de propriétés.
Classification des matériaux
Atome : Tableau
périodique
53 pm
31 pm
• des propriétés mécaniques.
Le bois et divers matériaux composites présentent une
plus grande résistance dans certaines directions ;
• des propriétés de conduction électrique.
Le graphite, par exemple, est beaucoup plus conducteur
dans le plan des feuillets que dans la direction
perpendiculaire ;
• des propriétés de conduction thermique.
C'est le cas de nombreux matériaux utilisés
en électronique servant à évacuer la chaleur ;

• des propriétés optiques.


• L'anisotropie des propriétés optiques porte le nom
de biréfringence. Elle se manifeste notamment par le
phénomène de double réfraction et trouve de
nombreuses applications en optique ;
• La liaison covalente :
• est une liaison forte très stable dont le terme attractif
provient de la mise en commun d'orbitales électroniques.
• Dans la plupart des atomes, les électrons mis en commun
occupent des régions bien définies de l'espace.

• On la rencontre dans le diamant, le silicium et le germanium


dont les modules sont élevés (celui du diamant est le plus
grand connu).
• C'est la liaison dominante des céramiques au silicium et du
verre (pierres, poteries, briques, verres ordinaires et
constituants du ciment).
• Elle contribue aussi a la cohésion des métaux a température
de fusion élevée (tungstène, molybdène, tantale, . . .).
• C'est également la liaison des atomes de C des chaînes
carbonées de polymères.
• Ces derniers comportant également des liaisons faibles, leurs
modules sont généralement petits.
• La liaison ionique
La liaison ionique est une liaison forte dont le terme attractif
est d'origine Coulombienne

- Elle assure la cohésion des halogénures d'alcalins comme


NaCl et partiellement celle des oxydes (magnésie, alumine, .
. .) et des constituants du ciment (carbonates hydrates).

- Les électrons de chaque ion évoluent dans des domaines


complexes (les orbitales) autour du noyau. En première
approximation les ions peuvent être supposes sphériques et,
à condition de respecter la nullité de la charge totale, la
tolérance d'empilement des ions les uns autour des autres est
élevée : la liaison ionique n'est pas directionnelle
• Un métal de transition, ou élément de transition,
est, selon la définition de l'IUPAC, « un élément
chimique dont les atomes ont une sous-couche
électronique d incomplète, ou qui peuvent former
des cations dont la sous-couche électronique d est
incomplète ».
• La liaison métallique est une liaison forte.
• C'est la liaison principale (mais pas unique)des
métaux et de leurs alliages.
• Dans un métal les électrons d‘énergie élevée ont
tendance a quitter leurs atomes d'origine (qui se
transforment en ions) pour former un gaz
d‘électrons plus ou moins libres ce qui explique la
conductivité électrique élevée des métaux.
• De ce fait, la liaison métallique n'est pas
directionnelle et les ions métalliques ont tendance
a s'empiler en structures simples et denses
(comme des billes rangées dans une boîte).
- 2.1. Les métaux
• On les trouve à l’état naturel dans le sol.
• Ils sont durs mais ont l’inconvénient de s’oxyder.

• On les utilise principalement pour des constructions


ou pour acheminer de l’électricité.

• Tous les métaux sont des conducteurs électriques et


thermiques.

• On appelle « métaux nobles » les métaux qui sont


insensibles à la corrosion : or, argent, platine…
- Le matériaux métallique est composé d'un métal ou
de plusieurs métaux s'il s'agit d'un alliage(mélange).

• On appelle « alliage métallique » un composé


formé de plusieurs métaux en proportion variable
et ayant des propriétés intéressantes (telles que
résistance à la corrosion, résistance mécanique,
etc).
- Histoire de découverte des métaux:
Les 7 premiers métaux, connus sous le nom de
métaux anciens sont des métaux sur lesquels les
civilisations se sont construites.
• Or, Cuivre, Argent, Plomb, Etain, Fer, Mercure.
-Origine des métaux:
On peut trouver les métaux soit a l‘état natif soit
sous forme de minerais.
• Etat natif:
- Etat de corps simples non combinés a d'autres
éléments
- Des métaux que l’on peut trouver directement
tels quels, sous forme métallique, dans la nature
• Minerais: Roches a partir desquels les métaux
doivent être extraits (L'or ne se trouve qu'a l'état
natif).
Les Alliages:

On effectue un alliage dans le but d'optimiser


certaines des propriétés des métaux ou des autres
éléments dont il est constitué ou bien dans l'idée de
lui conférer des propriétés nouvelles.

On appelle un alliage binaire un alliage composé de


deux métaux. Le métal principal est appelé métal de
base. Les éléments ajoutés sont appelés les
éléments d'alliage ou d'addition.
• Propriétés générales des métaux
1- Couleur, dureté, malléabilité, ductilité
2- Densité d ou masse volumique ρ:
Exemples : masse volumique du fer ρ(Fe) = 7860
kg/m3 .
3-Point de fusion Tf (et/ou d’ébullition Téb)
Exemples : points de fusion du fer Tf (Fe) = 1538 °C .
4-Propriétés magnétiques :
Les métaux ferreux (fer, acier, fonte) sont attirés par
les aimants ;
5- résistance à la corrosion :
• - certains métaux sont très sensibles à la corrosion
et sont rapidement détruits s’ils ne sont pas
protégés .
Exemple : l’acier qui « rouille » est détruit par son
oxyde .
• - certains métaux, comme l’aluminium, sont
protégés par leur oxyde… lequel forme une pellicule
protectrice résistante.

• - Certains métaux, tels que les métaux nobles, ne


s’oxydent pas dans les conditions normales
d’utilisation. (l’or,.…)
• 6-Conductivité électrique

• La caractéristique principale des métaux est d'être bons


conducteurs électriques

• 7-Conductivité thermique

• Les métaux sont en général de très bons conducteurs thermiques.


• La sensation de froid au contact d'une pièce métallique résulte de
cette facilité a propager la chaleur de notre corps vers une partie
plus froide du métal.

• 8-Propriété Magnétique

• Les 3 principaux métaux fortement attirés par un aimant sont le


fer, le nickel et le cobalt.
Utilisation : industrie aéronautique
Prothèses médicales
Les métaux (liaisons métalliques).
-On les obtient soit par réduction à haute température de leurs
oxydes en présence de carbone (ex. fer) ou par électrolyse à
haute température (ex. aluminium).
- Ce sont les matériaux les plus employés pour les applications
structurales et pour l’essentiel des métaux ferreux (90%
ferreux, les non-ferreux étant des alliages de Al, Cu, Ni et Ti).

- Ils sont capables de se déformer de manière permanente


(ductiles) ce qui permet de réaliser des opérations de mise
en forme par déformation plastique (emboutissage, forge,
estampage…) ou d’assemblage par déformation plastique.

- Par ailleurs les matériaux métalliques sont denses, et bons


conducteurs thermiques et électriques.
- 2.2. Les polymères
• 1) Historique.

• 2) Définition et exemples de polymères.


• a) Définition du polymère.
• b) Exemple de polymères usuels.

• 3) Différents types de polymères.


• 1) Historique.
• En 1900, on distinguait les molécules organiques
en deux catégories:
• . Les cristalloïdes
• . Les colloïdes
• Les cristalloïdes sont des composés organiques
cristallisables, de température de fusion et de
masses molaires définies.
• Les colloïdes sont des molécules visqueuses, ne
cristallisant pas et ayant des températures de
fusion mal définies.
- En 1925, Staudinger déclare que les colloïdes sont
une association de plus de 100 000 atomes de
carbones reliés entre eux par des liaisons
covalentes.
- A l’époque, c’est une hérésie.

• Dans le début des années 1950, Carothers


et Flory admettent et montrent que des édifices
covalents de masse molaire supérieure à 100 000
existent.

C’est le fondement de la théorie des polymères.


a) Définition du polymère.
• Un polymère est une macromolécule formée de
l’enchaînement covalent d’un très grand nombre
d’unités de répétition qui dérivent d’un ou de
plusieurs monomères (qui sont également appelés
motifs) et préparée à partir de molécules appelées
monomère.
• Exemple: Polyéthylène
• La polymérisation est la réaction qui, à partir des
monomères, forme en les liants des
composés de masse moléculaire plus élevée, les
polymères ou macromolécules.

- Les noyaux des monomères sont le plus souvent


constitués d’un atome de carbone (molécules
organiques) ou d’un atome de silicium (polymères
siliconés).
• Les polymères peuvent être d’origine naturelle
(animale ou végétale) ou d’origine
synthétique.
- Les macromolécules naturelles
sont les caoutchoucs, les polysaccharides, le
glycogène, l’ADN, les protéines…

- Les macromolécules synthétiques


sont représentées par exemple par le polyéthylène, le
polypropylène, le polystyrène, le PVC, le PTFE, les
polyesters, les polycarbonates, les polysiloxanes, les
polyimides…
• -CH2-CH2- est l’unité du polymère.
• Tout monomère comporte au minimum deux sites
réactifs.
• La polymérisation sur la double liaison du
monomère correspond à l’ouverture de la double
liaison.
• Le terme phényle désigne le groupe
fonctionnel aromatique de formule brute C6H5-R.
Ce groupe fait partie de la famille des aryles et est
un dérivé du benzène par perte d'un atome
d'hydrogène. Il est souvent désigné par les
symboles Ph, -Φ, -Ø ou -φ.
b) Exemple de polymères usuels.
1- Le polymère le plus utilisé est le polyéthylène (PE).
• C’est le matériau d’emballage par excellence.

2-. Le deuxième polymère fort utilisé est le


polypropylène (PP).
• C’est un plastique dur. On le retrouve dans tous les
matériaux de plomberie
3-. Le polychlorure de vinyle (PVC).
• On l’utilise pour la fabrication des chaussures synthétiques
et des disques.
• 3) Différents types de polymères.
• Classement des polymères
• 1- Par structure
• Il existe deux types de polymères :
-. Les homopolymères
-. Les copolymères
• a) Les homopolymères.
• Les homopolymères sont des polymères qui ne
possèdent qu’une seule unité.
• Parmi les homopolymères, on peut citer le
polyéthylène.
• Il existe, au sein des homopolymères, différentes
familles.
• Parmi les différents types d’homopolymères, nous
trouvons :
• - les homopolymères linéaires.

• - les homopolymères branchés.

• -. Les homopolymères étoilés.


• b) Les copolymères.
• Les copolymères sont des polymères qui possèdent
plusieurs unités.
• Comme pour les homopolymères, les copolymères
peuvent se classer dans différentes familles. On
parle alors de modes de copolymères
• Exemple:
• Parmi les différents modes de copolymères, nous
trouvons :
• - le mode statistique.

• - le mode alterné.

• - le mode séquencé.

• - le mode greffé.
• Les polymères, qu’ils soient homo ou copolymères,
peuvent être réticulés.

• Un polymère réticulé est un polymère dont


certaines de ses chaînes sont reliées entre elles par
des ponts chimiques covalents.

• La plupart des polymères doivent être réticulés


avant leur utilisation.
2.Par propriétés thermiques et mécaniques
• Les différences de propriétés résultent de la
différence de structure des polymères et des
interactions ou véritables liaisons entre les chaînes.
• a. Polymère thermoplastique
• Sous l’effet de la chaleur, il se ramollit et devient
malléable, en se refroidissant, il se durcit en
conservant la forme donnée à chaud. Ex : PE, PS,
Polyamide.
• Explication : Les polymères thermoplastiques sont
linéaires ou ramifiés.
• b. Polymère thermodurcissable
• Sous l’effet de la chaleur, il devient dur et ne peut
plus fondre.
• Une nouvelle hausse de température mènerait à
une destruction du polymère.

• Explication : les polymères thermodurcissables sont


réticulés : ils sont obtenus par réaction chimique :
les réticulations (liaisons covalentes) sont formées
au cours du chauffage et ne peuvent ensuite plus
être rompues.
• c. Les élastomères

• Ils s’étirent sous l’effet d’une action mécanique et


reviennent à leur forme initiale lorsque l’action
mécanique cesse.

- Ex : caoutchouc, polyester.

• Explication : les élastomères sont des polymères


réticulés :
• la masse d’un polymère ?
• Les propriétés mécaniques d’un polymère
dépendent très fortement de sa masse.
• Exemple : -. Le polyoxyde d’éthylène (POE).

- Pour une masse d’environ 400, ce polymère est un


liquide de frein.
- Par contre, avec une masse d’environ 2000, ce
polymère apparaît sous forme de poudre blanche et
est utilisé dans la fabrication de médicaments.
Degré de polymérisation DPn
• La polymérisation des monomères ne conduit pas
forcément à un produit unique.
• Pour rendre compte de cette dispersion de masse
molaire moléculaire, on définit le nombre moyen de
motifs par chaîne qu’on appelle:
• degré de polymérisation : soit M la masse molaire
du polymère et M0 la masse molaire du
monomère, alors:
le degré de polymérisation est :
• Un polymère peut être caractérisé par son degré de
polymérisation ou sa masse
moléculaire.

• Le degré de polymérisation est le nombre total de


monomères contenus dans une macromolécule.

• Lorsque ce degré de polymérisation (DP) est


inférieur à 30, on parle d’oligomère et lorsqu’il
est supérieur à 30, c’est un polymère.
• Lorsqu’on observe un polymère de synthèse ou
un polymère naturelle, il est souvent

constitué d’un mélange de chaînes


macromoléculaires de tailles différentes avec des
degrés de polymérisation différents.
• La masse moléculaire M d’un matériau
polymère est calculée de deux façons :

• Mw : est la masse moléculaire moyenne de


toutes les macromolécules présentes dans le
matériau,
• Mn : est la masse moléculaire majoritaire dans
le mélange.
Synthèse des polymères
• Deux mécanismes entièrement différents sont
utilisés pour la synthèse de polymères lors de
la polymérisation.

1- Le premier type de réaction est appelé


polymérisation par étape où la croissance des
macromolécules est le résultat de réactions
chimiques classiques entre les groupements
fonctionnels réactifs des monomères.
2- Le deuxième type de réaction est appelé
polymérisation en chaîne et résulte de la
formation d’un centre actif A* qui fixe de façon
successive de nombreuses molécules de
monomère :
• A* + M à AM* puis AM* + nM à AM*n+1

• Le polymère obtenu présente un degré de


polymérisation n+1.
• Une polymérisation en chaîne:
est une polymérisation dans laquelle la croissance
d'une chaîne polymère résulte exclusivement
d'une ou plusieurs réactions entre monomère et
site réactif de la chaîne polymère, avec
régénération du ou des sites réactifs à la fin de
chaque étape de croissance.
• Pour qu'une polymérisation en chaîne se
développe, il faut la création de centres actifs qui ne
préexistent pas dans le monomère.

• Ces centres actifs peuvent être des

- carboradicaux,

- carbocations,

- Carbanions…...
• On obtient des polymères de degré moyen
beaucoup plus élevé (n de 103 à 106) en des temps
beaucoup plus court (t de 1 s à 1 min).

• Un centre actif additionne une molécule de


monomère en un temps très bref (de l'ordre de
10−5 s) et donne naissance à un nouveau centre
actif.
Les acides nucléiques qui polymérisent en
chaîne (réaction en chaîne par polymérase)
pour former la molécule d'ADN.
A. Les réactions d’addition:
B. Les réactions de condensation:
• La polymérisation par étapes est un mécanisme
de polymérisation qui procède par des étapes
indépendantes.
• Les monomères avec deux ou plusieurs groupes
fonctionnels réagissent pour former d'abord
des dimères, ensuite
des trimères et oligomères plus longs, et ensuite
des polymères à chaine longue.
• Ce mécanisme est à distinguer de
la polymérisation en chaîne, qui procède plutôt
par l'addition successive et rapide de molécules
sur un centre actif.
• Deux types de polymérisations par étapes sont à distinguer :
• polycondensations
• la plupart des polymérisations par étapes sont
des polycondensations : chaque étape est une réaction de
condensation qui se fait avec élimination de petites
molécules (sous-produits) telles que H2O, HCl, NH3 ou
CH3OH.
• Un exemple est la polycondensation des diamines et
des diacides carboxyliques qui conduit à
des polyamides (ou nylons) avec perte d'eau à chaque étape.

• polyadditions
• certaines polymérisations par étapes sont des polyadditions :
chaque étape est une réaction d'addition qui se fait sans
aucune élimination de petite molécule. Par exemple, la
polyaddition par étapes des diols sur les
diisocyanates conduit aux polyuréthanes.
• Le cas particulier des polymères
• D'après (Tab. 1.8) tous les matériaux
véritablement a l‘état solide devraient avoir des
modules élastiques supérieurs a la valeur
minimale calculée de 2 GPa. Or, pour la classe des
matériaux polymères, les estimations basées sur
la raideur des liaisons présentent une divergence
de plusieurs ordres de grandeur par rapport aux
valeurs mesurées. Ceci provient de leur structure
particulière.
• Les polymères sont constitues de très longues
molécules.

• Bien que les atomes qui en constituent le squelette


(généralement compose d'atomes de carbone)
soient lies par des liaisons covalentes rigides, la
longueur de ces chaînes les rend flexibles et, selon
les conditions, ces chaines s'arrangent:
1- au hasard et non en structures périodiques
tridimensionnelles (polymères amorphes)

2- se replient les unes sur les autres de manière


symétrique et régulière a la manière d'une rame
de papier informatique (polymères cristallins)

3- ou présentent une structure mixte contenant a


la fois des zones amorphes et des zones
cristallisées.
Fig. 1.4. Structure des polymères
- a gauche : amorphe partiellement cristallise
- a droite : fortement réticulé par de nombreux ponts
covalents interchaines
• Leurs propriétés mécaniques sont conditionnée par l'indice de
cristallinité, le degré de pontage entre les chaines et la densité des
liaisons faibles inter- chaînes de type Van der Waals.
• Les liaisons le long du squelette des macromolécules et les pontages
occasionnels entre chaines (liaisons covalentes très raides) ne
participent que très peu a la raideur globale, sauf a très forte
déformation lorsque toutes les chaines sont complètement étirées.
• Ce sont les liaisons secondaires faibles (inter-chaines de type Van der
Waals) qui contrôlent les propriétés mécaniques des polymères.
• Or la densité des liaisons faibles inter-chaines étant une fonction de
la température, la température de fusion du matériau doit être
remplacée par la température de transition vitreuse Tg qui
caractérise la transition entre un état normal basse température (T <
Tg) dans lequel les liaisons faibles sont établies et un état fondu haute
température (T > Tg) dans lequel les liaisons secondaires ont fondu.
Fig. 1.5 { Influence de Tg sur la structure des élastomères
{ a gauche : amorphe a T > Tg pontage inter-chaines covalents
occasionnels
{ a droite : a T < Tg liaisons Van des Waals secondaires inter-chaines
établies au niveau des groupes
Les céramiques

Définition
Le mot "céramique" vient du grec "Keramos" signifiant
"poterie".
• Le terme de céramique étant très large, il englobe
une vaste gamme de matériaux :
céramiques traditionnelles
 oxydes purs
 verres
carbures et nitrures
 ciment et bétons
matériaux à base de Carbone

- les céramiques vitrifiées


- les céramiques techniques
- les céramiques naturelles
• Matériaux non métalliques et non organiques
obtenus (formés ou consolidés) par l’action de fortes
températures
• Liaisons iono-covalentes
• Exemple: 1- Covalente: Diamant.
• 2- Ionique: Al2O3, MgO
• 3- Covalente-Ionique: SiO2
Les céramiques et les verres
• Cette famille de matériau possède également des
modules élevés. Mais contrairement aux métaux,
les céramiques et les verres sont fragiles et
possèdent une faible tolérance aux concentrations
des contraintes (comme les trous et les fissures).
• Ce sont des matériaux rigides et dures, elles
conservent leurs résistances à haute températures
et résistent bien à la corrosion.
les céramiques vitrifiées
• Poterie, faïence, briques…( vaisselle, sanitaires,
tuiles…..).
• Constituées d’argiles
Alumino-silicate hydraté (Al2(Si2O5) (OH)4

• - l’argile est mélangée à de l’eau pour la rendre


plastique.
• (l’eau s’infiltre entre les feuillets d’argile et la rend
malléable)
• - puis séchée pour la rendre plus dure et manipulable
• - cuisson au four (1000 à 2000°C) :
Formation d’une phase vitreuse (mullite
SiO2+Al2O3) qui lie les grains d’argiles
Tuiles réfractaires pour les navettes

• Lors de sa rentrée dans l’atmosphère


la Navette Spatiale était soumise à
des températures extrêmement
élevées, pour la protéger elle était
recouverte de tuiles de protection
thermique,
Propriétés
• les céramiques poreuses
• la poterie ou terre cuiteb, la plus ancienne, brute et poreuse, de coloration
souvent rouge, orangé ou brune due à la présence d'oxyde de fer dans la
pâte, la terre cuite est cuite entre 850 et 1 000 °C ;

• la faïence, apparue dès le VIIIe siècle au Moyen-Orient. Après le façonnage et


séchage, les pièces en faïence sont cuites une première fois entre 800
et 1 050 °C selon le type de faïence : c'est la cuisson du biscuit. La pièce
biscuitée est poreuse, ce qui permet d'émailler.
La pièce subit une dernière cuisson à 980 °C pour fixer l’émail ;
• les produits réfractaires, à basses d'argiles réfractaires, de kaolin et de
chamottes, faits pour résister à de hautes températures.
• les céramiques vitrifiées
• le grès, particulièrement résistant, composé d'une argile à très forte teneur
en silice. Cuite une première fois entre 800 et 1 000 °C, la pièce reste
poreuse, c'est le « dégourdi ». Le dégourdi permet d'émailler facilement
grâce à la porosité de la pièce. La deuxième cuisson, à 1 280 °C, permet
l'auto-vitrification de la terre et la fixation de l'émail ;
• la porcelaine, introduite en occident au XVIIIe siècle, à base de kaolin. Elle se
caractérise par son exceptionnelle dureté et son aspect translucide. Elle est
cuite à 800−900 °Cpour le biscuit et 1 250−1 400 °C pour la pièce finale.
Classification
• Microstructure :
• Matériaux cristallisés en général polycristallins
• constitués d’un agglomérat de grains de poudre
soudés entre eux par traitement thermique sans
fusion (frittage)
Microstructure des céramiques

• On peut séparer les céramiques en deux grandes


classes, suivant qu'elles sont cristallines ou
amorphes.

- 2.1 Céramiques ioniques et covalentes


• On différencie les céramiques à caractère
majoritairement covalent et celles à caractère
majoritairement ionique dans leurs liaisons
atomiques.
• 2.1.1 Les céramique ioniques :
Elles sont composées d'un métal et d'un non-métal
• Exemples :
· Chlorure de Sodium (NaCl)
· Magnésie (MgO)
· Alumine (Al2O3)
· Zircone (ZrO2)
• L'attraction électrostatique entre charges de signes opposés
constitue la source principale de liaison.
• Les ions adoptent un empilement dense afin de minimiser les
distances entre charges de signes opposés.
• Cet empilement est aussi contrôler par une restriction que
les charges de même signe ne se touchent pas.
• La structure de ce type de céramique est généralement
cristalline.
• 2.1.2 Les céramique covalentes :
Elles sont composées de deux non-métaux ou d'éléments
purs.
• Exemples :
· Silice (Si02)
· Diamant (C)
· Silicium (Si)
• La cohésion du solide est assurée par la présence de
liaisons covalentes, c'est-à-dire le partage des atomes
avec ses voisins.
• L'énergie est minimum, non par le développement
d'un empilement dense comme pour les céramiques
ioniques, mais par la formation de chaînes, feuillets ou
réseaux.
• Les céramiques à liaisons covalentes sont plus
fréquemment amorphes.
• 2.2 La silice et les silicates
• Les silicates sont par définition des substances
contenant du silicium, de l'oxygène et un autre métal
avec ou sans oxygène.
• Le motif de base formant les silicates est Si04 qui se
dispose en tétraèdre est très stable.
• Les tétraèdres SiO4 (correspondant au monomère)
peuvent se lier entre eux soit directement soit par
l'intermédiaire d'une liaison avec un ion métallique
(M).
• La silice peut être combinée avec des oxydes
métalliques tels que MgO, CaO ou Al2O3.
• 2.3 Les verres de silice
• Les verres commerciaux sont principalement basés
sur la silice. Ils sont constitués des même tétraèdres
SiO4 que les silicates, mais disposés selon un
arrangement amorphe. Les tétraèdres sont reliés
par leurs sommets selon un arrangement aléatoire.
• forme amorphe de la silice
• L'introduction d'une molécule NaO2 (appelé agent
modificateur ou fondant) vient perturber le réseau
cristallin
• 2.4 Les alliages de céramiques
• Les céramiques, tout comme les métaux, peuvent
former des alliages. Cependant, les raisons du
développement d'alliage céramique sont différentes
de celles qui ont motivées le développement
d'alliages métalliques.

motivations de développement d'alliages métallique et


céramique
Les céramiques traditionnelles
• Les poteries, tuiles, briques de construction et
réfractaires sont constituées d'argiles mises en forme à
l'état humide (où elles possèdent un comportement
plastique), puis séchées et cuites.

• Après cuisson, ces céramiques sont constituées de


phases ordonnées (cristallines), à base de silicate,
enrobées de phases désordonnées (amorphes ou
vitreuse) à base de silice.

• La phase vitreuse fond au moment de la cuisson et


s'étend entre les différentes parties cristallines,
assurant la cohésion de l'ensemble.
Les céramiques traditionnelles
Céramiques techniques

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