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Master spécialisé : Génie des

matériaux et technologie des


céramiques et ciments

Recherche sur la
subdivision des matériaux
et les fluides

 Réalisée par :

Ousmouguen Khadija

Année universitaire : 2017-2018


La subdivision des matériaux
I. Les matériaux :
Un matériau désigne toute matière utilisée pour réaliser un objet au sens large. Ce dernier est
souvent une pièce d'un sous-ensemble. C'est donc une matière de base sélectionnée en raison
de propriétés particulières et mise en œuvre en vue d'un usage spécifique.

Il ne faut pas confondre le matériel (matériels) qui est un objet façonné ou fabriqué par l'homme et
les matériaux (matériau) qui servent à fabriquer cet objet.

II. Les trois classes de matériaux :

Les matériaux peuvent être classés selon leur structure atomique. On peut distinguer :

1. Les métaux et alliages métalliques :

Les matériaux métalliques, faisant intervenir une liaison métallique sont des éléments naturels,
ils sont toujours cristallins. On les trouve dans le sol, le plus souvent sous forme de minerai,
parfois sous la forme de métal, lorsqu’on les polit, ils prennent un éclat métallique, ce sont de
très bons conducteurs d'électricité et de chaleur, ils peuvent facilement être recyclés. En
incorporant à un métal un ou plusieurs autres métaux ou des éléments non métalliques, on forme
des alliages.

2. Les polymères organiques :


les matériaux organiques ou polymères organiques « liaison covalente et liaison
secondaire » sont des matériaux constitués de molécules formant de longues chaînes de carbone,
ils sont généralement amorphes. Ces matériaux faciles à mettre en forme, ils supportent rarement
des températures supérieures à 200 °C. Ce sont des matériaux d'origine animale, végétale ou
synthétique : bois, coton, laine, papier, carton, matière plastique, caoutchouc, cuir, etc. Ce sont
presque toujours des isolants thermiques et électriques.

3. Les céramiques :
Les céramiques sont des produits inorganiques qui ne présentent pas un de propriétés
métalliques, ils sont constitués par des composés à l’état cristallin ou vitreux en rapport avec la
quantité et la nature du lien covalent. Ils constituent une gamme très étendue de matériaux non

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métalliques. Elles sont toutes élaborées par des procédés thermiques et incluent de nombreux
silicates et oxydes; beaucoup ont pour origine les argiles naturelles analogues à celles qui servent
à la fabrication de tuiles et de briques pour le bâtiment, argiles qui sont durcies par chauffage.

Les céramiques à base de silicates comprennent tous les objets faits à partir d'argile, comme les
poteries, les tuiles, les briques ou les porcelaines. Les constituants principaux sont les argiles et
les aluminosilicates provenant des feldspaths. Aujourd'hui la gamme de matières premières est
beaucoup plus étendue et elle aboutit, via la poterie et la céramique d'art, à des produits
industriels très élaborés.

La structure moléculaire des céramiques est parmi les plus complexes de toutes celles du monde
minéral. Les liaisons entre les atomes, de type covalent ou ionique, sont très fortes. En
conséquence, du point de vue de la dureté, de la résistance thermique ou mécanique, les
céramiques montrent une nette supériorité par rapport à la plupart des matériaux métalliques.

Les céramiques possèdent trois avantages importants par rapport à d'autres matériaux
concurrents: les matières premières utilisées pour leur fabrication sont relativement disponibles
et peu onéreuses, elles sont peu denses et résistent à des températures très élevées, là où la
plupart des métaux perdent leur résistance, enfin elles ont des propriétés optiques, électriques,
chimiques, magnétiques, thermiques, etc. qui les rendent irremplaçables dans de nombreuses
industries, en particulier pour la fabrication de matériel électronique et informatique. En
revanche elles présentent un défaut très important, qui est leur plus ou moins grande fragilité;
cependant celle-ci est due avant tout à des défauts de structure ou à des impuretés dans les
réseaux moléculaires et on les rend plus résistances en améliorant la pureté des matériaux de
base et en maîtrisant mieux les processus de fabrication.

Tableau 1 : Avantages et inconvénients généraux des matériaux céramiques

On peut séparer les céramiques en deux grandes classes, suivant qu’elles sont cristallines ou
amorphes :

3.1. Les céramiques ioniques et covalentes :

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On différencie les céramiques à caractère majoritairement covalent et celles à caractère
majoritairement ionique dans leurs liaisons atomiques.

3.1.1. Les céramiques ioniques :

Elles sont composées d'un métal et d'un non-métal.

Exemples :

 Chlorure de Sodium (NaCl)

 Magnésie (MgO)

 Alumine (Al2O3)

 Zircone (ZrO2)

L'attraction électrostatique entre charges de signes opposés constitue la source principale de


liaison. Les ions adoptent un empilement dense afin de minimiser les distances entre charges de
signes opposés. Cet empilement est aussi contrôler par une restriction que les charges de même
signe ne se touchent pas. La structure de ce type de céramique est généralement cristalline.

3.1.2. Les céramiques covalentes :

Elles sont composées de deux non-métaux ou d'éléments purs.

Exemples :

 Silice (Si02)

 Diamant (C)

 Silicium (Si)

La cohésion du solide est assurée par la présence de liaisons covalentes, c'est-à-dire le partage des
atomes avec ses voisins. L'énergie est minimum, non par le développement d'un empilement dense
comme pour les céramiques ioniques, mais par la formation de chaînes, feuillets ou réseaux. Les
céramiques à liaisons covalentes sont plus fréquemment amorphes.

3.1.3. Les céramiques ioniques simples :

La plupart des céramiques ioniques de formules AB ont une structure proche de celle du chlorure
de sodium (NaCl) qui est utilisé comme sel de table.

 Le chlorure de sodium NaCl:

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Figure 1 : La structure chimique de chlorure de sodium

Chaque atome de sodium perd un électron au profit d'un atome de chlore, la cohésion est assurée
par l'attraction électrostatique entre Na+ et Cl-. Au maximum d'interaction électrostatique, chaque
Na+ possède 6 voisins Cl- et réciproquement. Les positions des atomes Na+ et Cl- sont
équivalentes dans ce réseau. Dans la représentation présentée, les atomes de chlore se trouvent sur
un CFC (8*1 /8 + 6*½ =4) et les atomes de sodium sont placés sur chacune des arrêtes et au centre
(12*¼ + 1 = 4).

 La magnésie MgO:

Figure 2 : la structure chimique de la magnésie

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La structure de la magnésie est une structure similaire au NaCl. Les ions O2- sont répartis selon un
CFC et les ions de Mg2+ occupent les sites octaédriques.

 L’alumine Al2O3 :

Figure 3 : La structure chimique de l’alumine

L'alumine est une céramique structurale utilisée dans les outils de coupe et les meules. Sa structure
cristallographique est constituée d'un empilement HC d'ions oxygène avec des ions Al3+ situés
dans les sites octaédriques.

La structure HC présente un site octaédrique et deux sites tétraédriques (comme les CFC). Les
ions Al3+ sont entourés par 6 ions O2- , mais pour que le cristal soit électroneutre, le nombres
d'ions Al correspond au remplissage des 2/3 des sites. Deux sites sont donc vacants.

3.1.4. Les céramiques covalentes simples :

 Le diamant C:

Le diamant est la céramique covalente type, utilisée pour sa résistance à l'usure mécanique.

Figure 4 : La structure chimique du diamant

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Chaque atome est lié à 4 voisins. Il se trouve au centre d'un tétraèdre et ses 4 liaisons sont dirigées
vers les 4 sommets du tétraèdre. La densité du diamant est relativement faible (3.52) car les
atomes de carbones sont peu massifs. Cette densité, très supérieure à celle du graphite (2.25),
traduit cependant un état bien ordonné.

 Le carbure de silicium SiC :

Figure 5 : La structure chimique du carbure de silicium

Le carbure de silicium (SiC) a une structure proche du diamant, on remplace un atome de carbone
sur 2 par du silicium. Après le diamant, les carbures de silicium sont une des substances les plus
dures.

3.2. Microstructure et propriétés des céramiques :


Les céramiques cristallines forment des microstructures poly cristallines, similaires à celles des
alliages métalliques. La structure des joints de grains est plus complexe dans les céramiques que
dans les métaux, car les interactions électrostatiques apportent des contraintes d'équilibre
supplémentaires (les ions de même signe ne doivent pas se toucher). En conséquence une fraction
de porosité de l'ordre de 20vol% est fréquemment rencontrée dans les céramiques. Ces pores vont
affaiblir le matériau en entraînant des concentrations de contraintes à leurs voisinages. La présence
de micro fissure, plus difficilement décelable est aussi très néfaste au matériau. Ces micros
fissures résultent du procédé de fabrication ou de la différence de coefficient de dilatation.

Les propriétés mécaniques des céramiques dépendent, dans une large mesure, des matières
premières employées, ainsi que des méthodes de fabrication qui fixent les microstructures finales
et déterminent la répartition des différentes phases présentes. Pendant l'étape de frittage, il y a un
soudage des particules par diffusion à l'état solide et une diminution graduelle de la porosité.

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Un contrôle précis de la qualité des matières premières, de leur composition, de leur granulométrie
et des paramètres de frittage permet l'obtention des céramiques entièrement cristallines et non
poreuses.

Toutes les céramiques ne sont pas obtenues par cuisson et frittage. Pensons notamment aux
ciments et aux plâtres, dont la prise se fait par réaction chimique. Cependant, puisque ces
matériaux demeurent hétérogènes et renferment des pores, leur comportement reste comparable à
celui que nous venons de décrire. Les matériaux céramiques obtenus par fusion et solidification,
exception faite des verres, sont peu nombreux : matériaux réfractaires électrofondus, émaux, fibres
de céramique, etc. La porosité de ces matériaux est souvent nulle et leur fragilité est en général
élevée, à cause des défauts de surface, des défauts de fabrication (impuretés, hétérogénéités) et de
contraintes résiduelles engendrées pendant le refroidissement.

III. L’industrie des céramiques :


Le domaine des céramiques est traditionnellement lié à ceux des verres et des ciments. De façon
semblable, Cette industrie est aujourd'hui vitale pour d'autres industries. Les matériaux réfractaires
sont largement utilisés dans toute l'industrie métallurgique. Les abrasifs utilisés dans les ateliers
d'usinage ne sont plus d'origine naturelle, mais reposent sur l'utilisation rationnelle de produits de
synthèse. Beaucoup de produits manufacturés actuels comportent des éléments en céramiques,
utilisés en raison de leur résistance thermique, de leurs propriétés isolantes vis-à-vis de l'électricité
ou de la chaleur, de leur inertie chimique, de leur stabilité dimensionnelle. Elles ont envahi par
exemple les domaines des isolateurs, des condensateurs électriques, de la robinetterie domestique,
etc.

Les domaines de prédilection de la verrerie sont les vitrages et les isolants pour le bâtiment, et plus
encore les emballages, et l'essentiel de ces produits sont à base de silicates de calcium et de sodium.
Les plus forts tonnages de céramiques et de ciments sont utilisés dans les domaines de la
construction de bâtiments et d'ouvrages d'art tels que ponts, barrages, etc. Les « produits blancs »
qui comprennent les faïences sanitaires et celles destinées à la poterie et à la vaisselle, mais aussi les
porcelaines, correspondent en fait à des produits très variés et choisis spécifiquement pour tel ou tel
usage. Ces produits sont le plus souvent associés à des verres ou des émaux vitrifiables qui en
constituent les glaçures.

Environ 40 % des réfractaires comportent une base d'argile, ceux qui sont destinés à des usages
spécifiques, à très haute température ou dans des milieux chimiques agressifs, ne comportent pas
d'argile mais des oxydes d'aluminium, de chrome, de magnésium, des nitrures, du carbone sous
forme de graphite, etc.

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I. Les matières premières utilisées en céramique industrielle :

Les matières premières peuvent varier considérablement en ce qui concerne leur composition
chimique, leur composition minéralogique, leur pureté, leurs propriétés physiques et chimiques, la
taille des particules et leur prix.

Les différentes catégories de matières premières comprennent :

 des matières premières d'origine naturelle de composition souvent hétérogène,


 des matières premières purifiées, dont la composition chimique et les propriétés physiques
sont régularisées,
 des matières premières industrielles, synthétiques, qui on subit un processus physico-
chimique de préparation de façon à atteindre un haut niveau de qualité. Leur prix varie en
fonction du processus de préparation. La caractérisation d'une matière première se fait à partir
de la composition chimique globale, de la composition minéralogique et des propriétés
physiques.

1.1. Matières premières naturelles utilisées directement :

Certaines industries céramiques traditionnelles sont proches géographiquement des gisements de


matières quelles utilisent. Celles-ci sont employées directement dans le processus de fabrication.
C'est le cas des tuileries et briqueteries et de certaines productions de produits réfractaires qui
utilisent des argiles ou des roches silicatées ou aluminosilicatées.

1.2. Matières premières naturelles purifiées :

Elles sont très largement utilisées lors de la fabrication de nombreux produits comme la vaisselle,
les réfractaires, le sanitaire, les isolants électrotechniques...etc.

Les argiles sont des matières premières possédant la propriété de plasticité. Elles proviennent de la
décomposition chimique de roches telles que des granites. Un processus de transport et de
sédimentation permet la formation de gisements importants. Elles sont généralement composées
d'un mélange de minéraux argileux qui ont une structure en feuillets de composition
aluminosilicate hydraté, ayant des formes et des tailles variables.

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On y trouve aussi des minéraux divers tels que le quartz SiO2, l'ilménite FeTiO2, le rutile TiO2,
l'hématite Fe203, la calcite CaCO3... Les propriétés physiques des argiles dépendent étroitement
de composition minéralogique.

Les kaolins sont chimiquement plus purs. Ils sont essentiellement composés du minéral kaolinite
de composition chimique Al2Si205(OH) 4.

Les halloysites ont une composition chimique proche de la kaolinite mais la forme des feuillets est
différente. Ceci modifie le comportement physique et notamment la plasticité qui est
considérablement augmentée.

Les ball clays sont des argiles très plastiques contenant des matières organiques.

Les bentonites contiennent une forte proportion du minéral montmorillonite. Elles sont
excessivement collantes. D'autres aluminosilicates en feuillets ne possèdent pas la propriété de
plasticité.

Le talc et la pyrophylite sont très souvent utilisés dans les compositions de produits
électrotechniques (stéatite) et de certains produits réfractaires (cordiérite).

Les carbonates, les plus utilisés étant la craie CaCO2, la giobertite MgCO3, la dolomie
(Ca,Mg)CO3 sont utilisés comme additifs dans les mélanges céramiques. Après calcination les
oxydes CaO, MgO et (MgCa)O sont liés avec des goudrons afin de former des blocs réfractaires
destinés aux fours d'aciéries. Les minerais de chrome, principalement composés de solutions
solides complexes de spinelles (Mg,Fe)(AI,Cr,Fe)2O4 mélangées à des impuretés comme la
dolomie et les silicates de magnésium, sont utilisés comme composants de produits réfractaires
pour la sidérurgie.

Les quartzs broyés proviennent de gisements de sables ou de roches de type quartzite. Il entre dans
les compositions des céramiques classiques, lors de la fabrication des verres, vitrocéramiques et de
produits réfractaires.

Les feldspaths sont des roches utilisées pour leurs propriétés fondantes. Elles forment
spontanément un verre à haute température. Les plus utilisés sont ceux contenant les minéraux
albite, orthose ou microline, néphéline, pétalite, spodumène, voir tableau Il. Généralement on
constate la présence d'un mélange de ces minéraux ce qui crée une grande dispersion dans les
propriétés physiques.

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Des silico-aluminates non hydratés tels que les chamottes d'argile, la cyanite, la sillimanite, la
bauxite, Ils sont utilisés dans la réalisation de produits réfractaires. La bauxite est utilisée
industriellement lors de la fabrication d'alumine Al203 et du métal aluminium.

Le zircon ZrSiO4 est employé comme opacifiant des verres, support de pigments et produit
réfractaire pour la verrerie. C'est la matière première servant à la production industrielle de zircone
ZrO2.

1.3. Matières premières industrielles :

De nombreuses productions industrielles sont réalisées à partir de matières premières


préalablement synthétisées. Cela permet la production de produits possédant des propriétés
physiques et chimiques particulièrement contraignantes.

Parmi les nombreux oxydes provenant d'une préparation industrielle on peut citer les exemples
suivants:

L'alumine est le plus utilisé des oxydes. Il est synthétisé à partir de la bauxite par le procédé
Bayer, voir figure 1. Le principe de ce procédé consiste à former un aluminate de sodium à
pression et température élevée. Ce composé est ensuite hydrolysé et séché. L'hydroxyde
d'aluminium, gibbsite AI(OH)3, est alors transformé en oxyde par calcination entre 1100 et
1650°C suivant la granulométrie et la forme cristalline recherchée. La principale difficulté de ce
procédé consiste en l'élimination du sodium de manière a atteindre une pureté supérieure à 99.5%
et même 99.9%. Pour cela la gibbsite est classifiée et lavée plusieurs fois avant calcination.

Le carbure de silicium est obtenu à partir de quartz pur et de coke, par calcination entre 2200 et
2500°C en four à arc électrique.

L'oxyde de titane est produit par voie chimique à partir de l'ilménite naturelle FeTiO3. On réalise
une attaque par l'acide sulfurique afin de former un sulfate de titane soluble. Celui-ci est hydrolysé
séparément sous forme d'hydroxyde de titane et calciné vers 1 000°C.

Le carbonate de baryum provient de la transformation des barytes naturelles, notamment celles de


composition proche de BaSO4. Par réduction à haute température un obtient un sulfite de baryum
soluble dans l'eau. Celui-ci peut réagir avec le gaz carbonique pour former un précipité de
carbonate de baryum.

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L'oxyde de fer a-Fe2O3 utilisé dans la fabrication des ferrites est produit à partir de la
décomposition thermique des sulfates hydratés naturels, FeSO4,7H2O. On peut aussi précipiter un
mélange d'hématite et de goethite, a-Fe2O3,H2O à partir d'une solution oxygénée contenant du fer
métal dispersé servant de germe. La taille et la forme des cristaux d'oxyde de fer formés dépendent
du pH, du temps, de la température et du taux d'ensemencement.

La zircone, ZrO2, est obtenue à partir du zircon ZrSiO4 ou de la baddeleyite qui est une zircone
impure. Par exemple on peut traiter le minerai par le pyrosulfate de potassium. La solution de
sulfates obtenue est ensuite traitée afin de séparer les impuretés.

L'oxyde de zinc, ZnO est produit à partir la calcination de sulfate de zinc naturel ou de l'oxydation
du métal fondu lorsqu'on recherche une plus grande pureté. De même le carbonate de manganèse
provient de la transformation du sulfate de manganèse naturel.

1.4. Quelques exemples de compositions céramiques :

o Céramiques classiques :

o Produits électrotechniques :

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o Produits réfractaires :

o Verres :

o Vitrocéramique à basse dilatation :

II. Les céramiques traditionnelles modernes :


Les céramiques traditionnelles modernes parfois appelées conventionnelles ou silicatées, se
distinguent des autres céramiques par le fait qu’elles sont obtenues à partir d’une ou plusieurs
matières premières minérales naturelles dont l’un des constituants au moins est une argile riche en
phyllosilicates. Elles sont utilisées en tant que produits pour le bâtiment (sanitaires, carreaux de
sol et de mur, briques, tuiles…) et articles domestiques (vaisselle, objets décoratifs, poterie); c’est-
à-dire dans des domaines où la remarquable tenue en température des céramiques ne constitue pas
un atout déterminant par rapport aux matériaux concurrents tels les pierres (naturelles ou
reconstituées), les métaux, les liants minéraux ou les polymères.

La fabrication des céramiques traditionnelles fait appel à des matières premières naturelles
généralement constituées de plusieurs minéraux susceptibles d’avoir une influence aussi bien sur
le comportement du mélange pendant la mise en forme, le séchage et la cuisson que sur les
caractéristiques des produits finis. Ainsi, sont vendus sous le nom de kaolin des produits riches en
kaolinite (entre 75 % et 97 % en masse) pouvant contenir, à des taux très variables, du quartz, de
l’illite, de la muscovite, du microcline, de l’anatase et bien d’autres minéraux. Plutôt que

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d’imposer aux fournisseurs des spécifications sévères et de se doter d’outils onéreux de contrôle
des compositions chimique et minéralogique, les producteurs de céramiques traditionnelles ont
pris l’habitude de développer des solutions internes (additifs, adaptation de la composition du
mélange, etc.) permettant de compenser les effets de la fluctuation de composition d’une matière
première. Pour le fabricant de céramique, le mélange de matières premières est donc une
association complexe de minéraux dont les compositions chimique et minéralogique (souvent mal
connues) et la morphologie (distribution granulométrique, forme, agglomération, etc.) permettent
d’obtenir des comportements en production compatibles avec l’outil industriel disponible et les
caractéristiques souhaitées pour le produit fini.

III. Classement des produits céramiques traditionnels :


3.1. Les produits céramiques traditionnels poreux sans revêtement :

3.1.1. Les produits colorés :

o Les briques :

Parmi les matériaux les plus utilisés en éco-construction, on trouve les produits à base de terre
cuite comme les briques.

La brique est un parallélépipède rectangle de terre argileuse crue et séché au soleil ou cuite
au four, utilisé comme matériau de construction.

On peut distinguer différent types de briques :

 brique de terre crue (qui peut aussi contenir des fibres (pailles, lin, crin..).
 brique cuite pleine matériau respectant les traditions particulièrement ancien.
 brique cuite creuse, découverte au XIXe siècle, plus légère et isolante qui est aujourd'hui de
loin la plus utilisée.
 brique de chanvre, très bon isolant thermique.
 brique non gélive.

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 brique réfractaires, pour la construction des fours, chaudières, foyers, cheminées, etc.

o Les terres cuites :

La terre cuite est l'un des plus anciens matériaux artificiels de construction. L’industrie de la terre
cuite produit des poteries, mais surtout des céramiques pour le bâtiment: tuiles, briques, conduits
de fumées, tuyaux de drainage, carreaux de sols. Ce sont des objets poreux et mécaniquement
résistants. Essentiellement commercialisés bruts de mise en forme et de cuisson, ils peuvent
également être émaillés ou recouverts d’une glaçure.

Traditionnellement, les matières premières des produits de terre cuite étaient des argiles brutes,
directement extraites de carrières proches des lieux de production. Aujourd’hui, les exigences de
quantité (maîtrise de la couleur, de la porosité, des propriétés mécaniques et thermiques) ainsi que
l’automatisation et la robotisation des moyens de production mènent à la mise en œuvre de
compositions plus complexes mêlant essentiellement des argiles, des dégraissants et des colorants.

o Les céramiques réfractaires :

Les céramiques réfractaires sont des matériaux qui résistent aux hautes températures. Elles sont
essentiellement utilisées dans les «industries du feu». L'importance économique et stratégique de
ces céramiques est considérable et l'amélioration de leurs performances constitue un défi majeur
pour ces industries : le coût direct de la consommation des réfractaires est très élevé, ces
matériaux ont un rôle capital pour garantir la fiabilité des unités de fabrication et la sécurité du
personnel. Le choix des céramiques réfractaires doit être réalisé en fonction de l'environnement
agressif qu'elles subissent : les hautes températures, la corrosion chimique et les dégradations
thermomécaniques.

Les différents types de céramiques réfractaires sont :

 Les réfractaires aluminosilicates : ces réfractaires, suite au caractère chimique des cations
dont ils sont composés, sont dits encore réfractaires acides. On en distingue trois sortes :

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Les réfractaires de silice, les réfractaires argileux et silico-argileux, et les réfractaires
alumineux.

 Les réfractaires basiques : ces matériaux sont qualifies en conséquence du caractère


basique des cations dont ils sont formés.

 Les réfractaires spéciaux : sont les matériaux de compositions réfractaires non classifiables
sous les qualificatifs de réfractaires acides ou de réfractaires basiques.

 Les réfractaires isolants : un matériau réfractaire isolant n’est pas choisi sur le critère de sa
conductivité thermique, mais sur sa réfractarité et sa résistance à la corrosion. Le pouvoir
isolant est donné, outre les propriétés d’isolation thermique intrinsèques au matériau, par la
porosité qui doit être d’une manière générale supérieure à 45% et caractérisée par des
petits pores en très grand nombre. De plus fortes porosité entrainent des propriétés
mécaniques et de résistances aux agressions chimiques dégradées.

o Les abrasifs :

Un abrasif désigne un corps dur et tranchant qui permet d’enlever de la matière. Une action
mécanique (manuelle ou avec une machine) est requise, contrairement aux agents chimiques qui
agissent par simple contact.

L’utilisation des abrasifs appliqués permet la réalisation de nombreuses opérations : ébavurage,


polissage, ponçage, finition…etc.

On distingue deux types d’abrasifs :

 Les abrasifs naturels :

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-L’émeri : il s’agit d’une variété de corindon. Broyé, il permet d’obtenir une poudre
utilisée comme abrasif. Sa dureté est de 9 sur l’échelle de Mohs. Ex : papier-émeri, toile
émeri…

-Le silex : sa dureté est de 7 sur l’échelle de Mohs.

-Le verre ou silice pilée : Ex : papier de verre

-Le grenat, de la famille des minéraux, sa dureté est de 7-7,5 sur l’échelle de Mohs.

 Les abrasifs fabriqués / synthétiques :

-L’oxyde d’aluminium (corindon synthétique) : il possède une dureté de 9 sur l’échelle


de Mohs. Recommandé pour le travail sur l’acier au carbone, les aciers alliés, le bronze et
le bois dur.

-Le carbure de silicium : d’une dureté de 9 ?5 sur l’échelle de Mohs, cet abrasif est
parfais pour poncer les métaux ferreux (aluminium, laiton, bronze…), le caoutchouc, les
plastiques…

-Le zirconium aluminé ou oxyde de zirconium : d’une dureté proche de 10 sur l’échelle
de Mohs, il est parfait pour les travaux de dégrossissement. Sa longue durée de vie
s’explique par le fait que la rupture de ses grains entraine à chaque fois de nouveaux points
d’abrasion. On le retrouve souvent sous forme de garnitures pour les machines.

- L’oxyde d’aluminium céramique : idéal pour le travail sur les aciers forgés ou au
carbone, ainsi que sur les alliages à haute teneur en nickel et en cobalt.

3.1.2. Les produits non colorés :

o Les Poteries :

La poterie est le nom de l'art qui consiste en l'élaboration de vases, de pots et de récipients en terre
cuite. Outre l'art, les boutiques qui commercialisent ce genre de pots ainsi que l'atelier dans lequel
le potier travaille ces pièces prennent le même nom.

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On peut distinguer trois types de poteries :

 Les poteries tendres : elles sont les premières à apparaître au cours du néolithique. Elles
doivent leur nom à leur matière de composition argilo-sableuse, facilement rayable à
l’acier, opaque et non résistante aux hautes températures de cuisson.

 Les poteries dures : Les poteries dures se démarque par l’effet de vitrification obtenu grâce
à une cuisson de longue durée ou à haute température. Elles se divisent généralement en
deux catégories : les grès (céramiques très dures) et les faïences (céramiques recouvertes
d’un vernis ou d’un émail).

 Les poteries siliceuses : Les poteries siliceuses se caractérisent par leur forte teneur en
silice, un minéral dur qui se retrouve dans la nature. Elles sont très nombreuses dans l’art
égyptien et peuvent être colorées avant le durcissement de la pâte, formée d’argile et de
silice.

3.2. Les produits céramiques traditionnels poreux avec revêtement :

3.2.1. Les produits colorés :

o Les faïences communes:

Les faïences sont des produits céramiques constitues d’un tesson poreux recouvert d’une glaçure.
Les compositions mises en œuvre consistent essentiellement en un mélange d’une ou plusieurs
argiles avec du quartz (sable), des feldspaths, parfois de la craie ou même du verre pilé.

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 Les faïences communes: son en fait des terres cuites recouvertes par un vernis transparent
plus ou moins coloré (briques et tuiles vernissées, poteries emailées vaisselle. Les matières
premières sont essentiellement des terres argileuses communes. La cuisson est effectuée à
une température comprise entre 900 et 1150°.

 Les faïences stannifères : sont des sortes de faïences communes recouvertes d’un vernis
opaque, le plus souvent à l’aide d’oxyde d’étain donnant une couleur blanche, qui en
masque la couleur.

3.2.2. Les produits non colorés :

o Les faïences fines:

Les faïences fines sont formées de pates blanches après cuisson, recouvertes d’une glaçure
transparente le plus souvent incolore. Le biscuit est cuit à haute température, émaillé, puis une
seconde cuisson est effectuée à plus basse température. Parmi les faïences fines on distingue : Les
faïences feldspathiques et les faïences calcaires.

3.3. Les produits céramiques traditionnels non poreux sans revêtement :

3.3.1. Les produits colorés :

o Grès industriel :

Les grès sont des produits vitrifies, opaques, imperméables, très dus, recouverts ou non par des
vernis de grand feu. Dépendantes de leur composition, leurs températures de cuisson sont
comprises entre 1250 et 1290°C. On distingue en particulier :

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 Les grès naturels : comme leur nom l’indique, sont formés de minéraux directement
prélevés dans la carrière, sans aucun ajustement de composition.

 Les grès cérames : composés d’un mélange d’argiles plastiques, de kaolin, de sables
feldspathiques et de feldspaths. Les compositions sont moins pures que les précédentes et
donc mènent à des pates moins blanches après cuisson. Les objets réalisés présentent une
porosité ouverte inferieure à 0,5% et une porosité fermée comprise entre 7 et 13%. Les
objets produits sont essentiellement des carreaux do sol.

 Les grès sanitaires ( ou grès chamottes) : dont la pate, souvent teintée, est composée
d’argiles grésantes, d’une faible quantité de fondants et d’une forte quantité de chamotte (
40 à 60%).

3.3.2. Les produits non colorés :

o Les porcelaines techniques :

Les pâtes de porcelaine sont constituées, à peu de choses près, d'une moitié de kaolin, d'un quart
de silice et d'un quart de feldspath. La couleur blanche de la porcelaine est due au fait que le
kaolin contient essentiellement des silicates d'aluminium tout en contenant une part infime
d'oxyde de fer.

3.4. Les produits céramiques traditionnels non poreux avec revêtement :

3.4.1. Les produits colorés :

o Les grès fins :

Les grès composés ou grès fins où le fondant permettant la formation de la phase vitreuse pendant
la cuisson est apporté sous forme de feldspaths. Ces compositions sont mises en œuvres pour la
production de vaisselle, de carreaux de revêtement ou de sol ainsi que de tuyaux.

3.4.2. Les produits non colorés :

o Les porcelaines :

20
La porcelaine peut être émaillée ou non. Les carreaux non émaillés plein corps sont solides, avec
des couleurs homogènes tout au travers de la tuile et vous conserverez la couleur en cas de bris.

La non émaillée est disponible en différentes finitions, du rugueux au poli. La porcelaine émaillée
a une couche de protection sur la surface du carreau, qui peut être fabriquée dans une variété de
couleurs ou de motifs décoratifs. L'émail peut avoir une finition brillante ou mate.

IV. Les différentes familles des céramiques techniques :


Les céramiques techniques peuvent être classées en plusieurs familles que nous présentons dans
cette partie sous forme de tableaux récapitulatifs.

La famille des oxydes métalliques est la plus importante parmi les composés céramiques binaires.
Cette première famille de céramiques est présente dans pratiquement tous les domaines. Nous
avons réuni dans le tableau ci-dessous les principaux oxydes.

21
22
Les carbures que nous présentons maintenant, ont un point de fusion élevé, une haute stabilité, une
grande dureté et une très bonne conductivité thermiques et électrique. Mais ils sont très fragiles.
De plus, de nombreux carbures réfractaires sont disposés à subir l’attaque de l’atmosphère. Les
carbures métalliques, surtout WC, VC, TaC, et TiC sont souvent employés en tant qu’outils de
coupe et pour la fabrication de composantes hautes températures dans les domaines aéronautique
et nucléaire. La haute section de capture des neutrons de B4C a permis son emploi dans les écrans
des réacteurs nucléaires. Nous avons réuni dans le tableau ci-dessous les principaux carbures.

23
La troisième famille que nous présentons est celle des nitrures. Les éléments de transition de
troisième, quatrième et cinquième groupe de la classification périodique, les séries des actinides et
des lanthanides, le bore, le silicium et l’aluminium forment des nitrures à haut point de fusion.
Dans la structure des nitrures, les atomes d’azote occupent des positions interstitielles du réseau
métallique. Les nitrures réfractaires ont un point de fusion plus élevé que les oxydes et les sulfures
correspondant mais tendent à se dissocier plus facilement. Pour cette raison, ils sont assez peu
utilisés. Toutefois, le Si3N4 (nitrure de silicium) et le BN (nitrure de bore) connaissent un intérêt
croissant. Ils sont stables dans l’air et résistent assez bien aux attaques chimiques. Le BN est
appliqué comme abrasif ou composant en milieu oxydant à température élevée.

24
Le Si3N4 est utilisé pour la fabrication de composants statiques et dynamiques pour des emplois
jusqu’à 1200°C en milieux oxydants. Ce dernier est aussi utilisé en tant qu’accessoire des turbines
à gaz. Nous avons réuni dans le tableau ci-dessous les principaux nitrures.

Les borures ont un point de fusion très élevé, compris entre 1900 et 3000°C, et sont peu volatiles.
De plus, ils ont une basse résistivité électrique, une haute stabilité et une dureté élevée. Mais ils
sont très peu résistants à l’oxydation à des températures supérieures à 1200°C. L’application des
borures la plus répandue est la fabrication de creusets pour les métallisations sous vide. Nous
avons réuni dans le tableau ci-dessous les principaux borures.

25
Nous ne considérons que les siliciures réfractaires des métaux de transition des quatrième,
cinquième et sixième groupes. Contrairement aux carbures, nitrures et de nombreux borures, ce ne
sont pas des composés interstitiels mais plutôt de substitution, à cause de leur grand rayon
atomique (r=1,17 Å). Les siliciures ont des densités modérées, des points de fusion assez peu
élevés, une grande dureté et une bonne résistance à l’oxydation. Nous avons réuni dans le tableau
ci-dessous les principaux siliciures.

Les sulfures métalliques qui sont thermodynamiquement stables à haute température et possèdent
un point de fusion élevé.

26
Nous avons réuni dans le tableau ci-dessous les principaux halogénures :

En plus des composés binaires présentés précédemment, il existe des composites, c’est à dire des
matériaux renforcés avec des fibres (voir tableau ci-dessous).

On présente dans le tableau ci-dessous les composés ternaires.

27
Les composés céramiques ne se limitent pas à deux ou trois éléments. Il existe beaucoup de
composés à quatre éléments ou plus. Nous les représentons dans le tableau suivant.

28
V. Les propriétés des céramiques techniques :
Les céramiques ont connu depuis une vingtaine d’années de nouvelles applications dans les
domaines de pointe. Leur nouvelle forme n’a pour ainsi dire plus aucun rapport avec leur forme
traditionnelle. Appelées dorénavant céramiques techniques, elles jouent un grand rôle dans les
défis technologiques lancés à l’industrie. En 1993, le marché mondial de ces nouveaux matériaux
étaient évalués à 11 milliards de dollars et devrait, d’ici à l’an 2000, doubler et atteindre 21,7

29
milliards de dollars. Il est largement dominé par le Japon. Les parts de marché sont très différentes
suivant les usages. Ainsi, les céramiques électroniques (ou fonctionnelles) représentent à elles
seules 70 % du volume total. Les céramiques structurales constituent l’autre partie mais leur
utilisation est très fragmentée sur de nombreux domaines (prothèses de hanche, échangeurs
thermiques et chimiques, outils de coupe, …).

1. Les propriétés des céramiques fonctionnelles :

1.1. Les propriétés diélectriques :

Les qualités électriques des céramiques sont liées aux propriétés suivantes ou à leurs
combinaisons :

 rigidité diélectrique,

 résistivité

 permittivité diélectrique et facteur de pertes.

La tension applicable entre deux conducteurs séparés par un milieu matériel quelconque n’est pas
sans limite. Ainsi, l’application à deux électrodes, situées de part et d’autre de la céramiques,
d’une tension croissante conduit, pour une certaine valeur cette tension, eu phénomène de rupture
diélectrique qui se caractérise du point de vue électrique, par la brusque apparition d’un courant
important correspondant à la mise en court-circuit des électrodes. Un arc joignant les électrodes
perfore la céramique. Le rapport de cette tension à l’écartement des électrodes est la rigidité
diélectrique ou tenue de la perforation (unité : V / m). Elle dépend de nombreux facteurs tels que
la porosité, la taille et l’homogénéité de taille de grains, la présence de défauts de microstructure.
La tension de claquage diminue lorsque la température augmente. Il existe deux modes de
perforation : la perforation disruptive et la perforation thermique.

La perforation disruptive résulte d’une destruction localisée de la structure sans qu’il se produise
d’échauffement notable. La perforation thermique est due à un abaissement des caractéristiques
isolantes, du fait de l’échauffement provoqué soit par une application prolongée de la tension, soit
par une évacuation insuffisante de la chaleur dégagée par l’ionisation du diélectrique. Ces deux
modes de perforation interviennent souvent simultanément. Un volume croissant du matériau
augmentant la probabilité de présence de défauts aléatoires, la rigidité diélectrique est d’autant
plus grande que l’épaisseur du matériau est faible.

Pour les céramiques, la rigidité diélectrique est de l’ordre de 4 à 5 V/m pour des épaisseurs du
matériau supérieures à quelques dixièmes de millimètre et sensiblement plus importantes pour des
épaisseurs inférieures. De telles valeurs permettent d’utiliser les céramiques sous de faibles

30
épaisseurs. L’alumine ou le nitrure d’aluminium ont une rigidité diélectrique assez élevée
(exemple : matériaux à teneur en alumine > 99 % : Ed = 17kV / mm). De même, les porcelaines
ont une bonne rigidité avec 20kV / mm. Pour des céramiques de permittivité relative élevée (1000
par exemple), toutes les occlusions gazeuses sont fortement sollicitées et provoquent des
amorçages internes pouvant déclencher la perforation. Pour les céramiques classiques dont la
permittivité relative est faible (6 à 10), les petits défauts sont sans importance et il faut de fortes
occlusions gazeuses pour déclencher des amorçages internes suivis généralement d’une
perforation totale.

La résistivité (unité S.I.: W.m) est la caractéristique électrique d’une substance conductrice,
numériquement égale à la résistance d’un cylindre de cette substance de longueur et de section
unités. La résistivité r, intrinsèque au matériau, est liée à la résistance R du matériau par la
relation : R = r. l/ s

Où R est résistance d’un fil cylindrique et homogène. La résistivité varie avec la température et le
champ électrique. La résistance est le quotient de la tension U par l’intensité I : R = U/I Or, si P
est la puissance électrique transformée en chaleur, P = UI donc R est aussi : R = P/I2

Les céramiques peuvent être aussi bien isolantes que conductrices. Les oxydes dont sont formées
la plupart des céramiques sont généralement isolants lorsqu’ils sont purs. Par exemple, le titanate
de baryum pur présente une résistivité de plus de 1013 W.cm. Dans les stéatites la résistivité
augmente avec la pureté et la teneur en talc.

Dans les céramiques liées par une phase vitreuse, la résistivité augmente quand la teneur en
oxydes alcalins diminue.

Les notions de permittivité diélectrique et d’angle de perte (ou facteur de puissance) définissent le
matériau diélectrique. Elles sont dépendantes de la température ainsi que de la fréquence
d’utilisation. Soit la permittivité diélectrique relative complexe : er = er1 –J. er2 où er1 est la
permittivité diélectrique relative réelle et er2 est la permittivité diélectrique relative imaginaire. La
permittivité diélectrique (unité S.I. : F.m-1) est : e= er e0, avec e0 : permittivité diélectrique du vide.
La valeur e0 est : e0 = 8,85.10-12 F.m-1. L’angle de perte est l’angle d tel que : tg d = e r2 / e r1. Il
définit l’écart par rapport à l’idéal du déphasage courant-tension. (Voir figure ci-dessous)

31
Figure 6 : CONSTRUCTION DE FRESNEL MONTRANT LE DEPHASAGE COURANT-
TENSION DANS LE CAS D'UN CONDENSATEUR REEL ET DEFINISSANT L'ANGLE DE
PERTE d

Le tableau ci-dessous réunit les permittivités relatives de quelques matériaux. La permittivité


dépend de la fréquence et de la température.

1.2. Les propriétés électroniques :

Aux températures peu élevées, un semi-conducteur (corps non métallique) présente une résistivité
élevée, mais qui diminue quand la température augmente. Ceci est dû à l’agitation thermique qui
arrache des électrons à un certain nombre d’atomes. En ajoutant des impuretés en faible quantité,
cette résistivité peut baisser même aux températures voisines de la température ambiante. On
appelle semi-conducteur intrinsèque, un corps à l’état pur et semi-conducteur extrinsèque, un
corps dans lequel on a introduit des impuretés en très petite quantité. Un semi-conducteur
extrinsèque est du type N (négatif) si l’atome d’impureté (atome pentavalent), dit « donneur »,
entre en liaison par quatre de ses électrons de valence avec des atomes du semi-conducteur, le
cinquième électron restant libre pour la conduction. Un semi-conducteur extrinsèque est du type P

32
(positif) si l’atome d’impureté (atome trivalent), dit « accepteur », ne peut établir des liaisons
qu’avec trois atomes du semiconducteur. Il y a défaut d’électron ou un « trou » positif dans un
quatrième atome. La conduction a lieu par l’intermédiaire de ces trous, les électrons venant les
remplir laissant derrière eux d’autres lacunes. Une autre famille de semi-conducteurs est utilisée
en électronique : les semiconducteurs stoechiométriques. Ces semi-conducteurs présentent soit un
défaut, soit un excès de cations par rapport à sa composition normale. Les céramiques, en général,
présentent une résistivité assez élevée. Ces matériaux sont, en fait, des semi-conducteurs
intrinsèques. Le titanate de baryum, l’alumine et le carbure de silicium, qui possèdent une
conductivité très faible, sont utilisés en tant que semi-conducteurs intrinsèques. Mais, nombreuses
sont les céramiques utilisant les propriétés de semiconduction extrinsèque. L’oxyde de zinc dopé
avec du cobalt et les pérovskites titanate de baryum ou titanate de strontium, font partie des
semiconducteurs de type N. Parmi les semiconducteurs non stoechiométriques, l’oxyde de nickel
peut aisément perdre des atomes de nickel par rapport à sa composition chimique exacte Ni O.
Ni1-x O est alors un composé sous-stoechiométrique par défaut de nickel. Inversement, l’oxyde de
zinc peut présenter un excès de zinc et sera noté Zn1+x O. On peut de même trouver Co1-x O, Zr
O2-x, TiO2-x, Cr2+x O3, etc.

La conductivité électronique ou métallique (unité S.I. : (W.m)-1 ) est la propriété de conduction


par déplacement des électrons. On exploite cette propriété avec le dioxyde d’étain et l’oxyde de
zinc ou dans les oxydes à structure pérovskite, de type ZrO - Mg O ou de type K2NiF4. D’autres
céramiques présentent également une conductivité de type électronique, telles que ReO2, ReO3,
Cr2O3, VO, TiO. La conductivité ionique est la propriété de conduction par déplacement des ions
sous l’effet d’un champ électrique.

Les effets de conduction ionique interviennent dans les céramiques poreuses de type MgCr2O4 -
TiO2. Pour les NaSiCON (conducteurs ioniques au sodium et au silicium) ou les LiSiCON
(conducteurs ioniques au lithium et au silicium), les cations, de petites tailles, ne remplissent que
partiellement le volume des sites interstitiels disponibles dans l’empilement hexagonal compact
des oxygènes et laissent des couloirs disponibles à la conduction par les petits cations. Des valeurs
de conductivités typiques sont de 30 (W.m)-1 à 300°C. La conductivité est due aux anions dans la
zircone stabilisée par 5 à 7% de CaO ou de Y2O3. Enfin, la dernière propriété que nous
mentionnons est celle de supraconductivité.

On peut parler de supraconductivité quand :

 la résistivité du matériau est nulle en dessous d’une certaine température

33
 l’induction magnétique est nulle (effet Meissner) à l’intérieur du matériau en dessous
d’une certaine température (dans le cas idéal).

1.3. Les propriétés magnétiques :

La perméabilité magnétique (unité S.I. : H.m-1 ) est la caractéristique magnétique d’un matériau.
C’est le quotient de l’induction par le champ magnétique qui la produit. Dans le vide, la
perméabilité magnétique est : m0 = 1,256. 10-6 H. m-1. La perméabilité magnétique est m = m0mr
où mr est la perméabilité magnétique relative. Les perméabilités relatives des céramiques peuvent
être assez élevées. Ce phénomène est dû à l’existence d’ions magnétiques, possédant plusieurs
électrons célibataires. Sous l’action d’une induction magnétique extérieure, ces électrons
célibataires présentent un moment magnétique dit « de spin », s’alignant dans la direction du
champ magnétique.

Les céramiques isolantes ou diélectriques possèdent une perméabilité relative très voisine de 1.
Par contre, de nombreux matériaux céramiques ont des perméabilités relatives pouvant atteindre
plusieurs milliers. Les matériaux paramagnétiques sont des substances qui sous l’action d’un
champ magnétique, s’aimantent dans le même sens que le fer, mais de façon bien moins intense.
Les matériaux paramagnétiques n’ont que des atomes dont les moments atomiques sont faibles.
Quand il n’y a pas de champ magnétique appliqué, ces moments atomiques sont dirigés dans tous
les sens, et l’induction est nulle. Quand le matériau est soumis à un champ magnétique, chaque
moment moléculaire individuel s’aligne avec le champ. Le paramagnétisme est défini par une
susceptibilité magnétique positive.

Un matériau ferromagnétique est une substance dont la perméabilité magnétique est très grande et
qui conserve une aimantation rémanente en l’absence de champ magnétique.

Dans un matériau ferromagnétique, les atomes magnétiques sont assez proches et les électrons
appartenant aux orbitaux non saturés interagissent. Les moments magnétiques sont appariés
parallèlement et l’énergie du système est moindre.

Dans un matériau antiferromagnétique, les atomes magnétiques sont assez proches et les électrons
appartenant aux orbitaux non saturés interagissent. Les moments magnétiques sont appariés
antiparallèlement et l’énergie du système sera moindre. Les oxydes MnO, FeO, CoO et NiO sont
des céramiques antiferromagnétiques.

Le ferrimagnétisme est le magnétisme particulier présenté par les ferrites. Le ferrite est une
céramique ferromagnétique caractérisée par sa haute perméabilité en même temps que par sa
résistance électrique élevée.

34
1.4. Les propriétés électro-optiques :

Un matériau est dit électro-optique s’il est susceptible de transformer un signal optique en une
information électrique et vice versa. Les matériaux PLZT, très purs, ont une très bonne qualité
optique. Ils sont transparents dans le milieu optique. En France, le grand groupe Corning France
(effectif de 700 personnes) est un des principaux utilisateurs de céramique dans les domaines de
l’optique, avec la lunetterie et l’optique scientifique, et de l’optoélectronique avec la fibres et
câbles optiques.

2. Les propriétés des céramiques structurales :

2.1. Réfractarité et propriétés thermiques :

Les céramiques sont connues pour leur bon comportement aux températures élevées. Pour
commenter leur comportement thermique, il faut introduire les notions de conductivité thermique,
dilatation thermique et résistance aux chocs thermiques. Il y a deux possibilités d’utilisation des
céramiques pour les applications thermiques :

 le matériau peut avoir à subir des chocs thermiques. Dans ce cas, il faut qu’il possède un
coefficient de dilatation thermique le plus faible possible et une conductivité thermique
élevée

 mais il peut être utilisé aussi en tant qu’isolant thermique. Pour cela, il doit avoir une
faible conductivité thermique.

Les céramiques sont essentiellement connues pour leur réfractarité, c’est à dire leur bon
comportement aux températures élevées. En général, on admet qu’une céramique est réfractaire
quand sa résistance pyroscopique est au moins de 1500°C. La résistance pyroscopique d’un
réfractaire est la température à laquelle une éprouvette conique faite du matériau à étudier
s’affaisse d’une valeur donnée.

La conductivité thermique l (unité S.I. : W / m.K) est la propriété d’un matériau de transmettre un
flux de chaleur par unité de surface. Elle est proportionnelle à la capacité calorifique c, la quantité
et la vitesse des porteurs thermiques (électrons ou phonons) v, et leur libre parcours moyen l. Soit
l a cvl où l s’exprime en W / m.K.

Pour les céramiques, les fortes conductivités seront obtenues pour les structures composées
d’éléments simples ou constituées d’atomes de poids voisins. Le graphite aura une excellente
conductivité thermique. SiC, BeO et B4C, matériaux composés d’éléments de poids atomiques
voisins, présenteront de même de très bonnes conductivités thermiques. Par exemple, SiC a une
conductivité de 110 W / m.K. Les céramiques industrielles Propriétés des céramiques structurales

35
35 Les céramiques ayant des structures plus complexes ont une conductivité faible. Par exemple,
Al2O3 a une conductivité de 25 W / m.K. On peut comparer ces valeurs à celles d’autres
matériaux comme :

 Pour le cuivre l = 389 W / m.K ;

 Pour le polystyrène l = 0,125 W / m.K ;

 Pour le verre l = 0,84 W / m.K.


La dilatation thermique des céramiques dépend fortement de la structure interne de cellesci. La
structure des céramiques ioniques, comme les oxydes, est compacte. Cette structure est la cause
d’une forte dilatation thermique. Al2O3, Zr2O, MgO ont donc une forte dilatation due à la
température. Ceci explique leur très mauvaise tenue aux chocs thermiques. Par contre, cette
dilatation sera beaucoup plus faible pour les céramiques covalentes (non oxydes). Pour la même
amplitude, on aura absorption de ces vibrations dans les cages interstitielles et par les déviations
angulaires.

Les nitrures comme AlN ou SiN ont un faible coefficient de dilatation thermique. Les matériaux
de type Si3C4 sont meilleurs conducteurs de la chaleur que les nitrures, mais possèdent un
coefficient de dilatation supérieur. La présence de solutions solides dans ces céramiques diminue
leur conductivité thermique.

Les matériaux de type mullite, cordiérite ou LAS (silicate de lithium et d’aluminium) connaissent
de faibles dilatations thermiques.

Il est possible de trouver des céramiques dont les caractéristiques thermiques sont compatibles
avec une utilisation sous choc thermique. Le choc thermique est dû aux contraintes thermiques qui
interviennent quand le matériau est soumis à des différences de températures entre la surface de la
pièce et l’intérieur. La résistance aux chocs thermiques est d’autant meilleure que le coefficient de
dilation est faible. Les nitrures de silicium, par exemple, ont un coefficient de dilatation inférieur à
celui des carbures. Ils présenteront donc une meilleure résistance aux chocs thermiques.

2.2. Les propriétés mécaniques :

Le comportement rhéologique des céramiques à température ambiante est de type linéaire


élastique. Elles présentent un module d’élasticité très élevé et des déformations élastiques
extrêmement restreintes. On peut supposer, avec une très bonne approximation, que leur
comportement est élastique jusqu'à la rupture. Comme les masses volumiques r des céramiques
sont faibles, leurs modules spécifiques E / r (raideurs spécifiques) très élevés les rendent très
attractives. On constate ceci dans le tableau suivant :

36
Les mesures de dureté se font par lecture directe de la diagonale d’une empreinte laissée par une
charge. Les céramiques sont des matériaux très durs, mais aussi très fragiles.

2.3. Les propriétés thermomécaniques :


La variation des propriétés mécaniques avec la température est le principal obstacle limitant
l’utilisation des céramiques. Dans le cas de chocs thermiques, des contraintes sont générées au
sein de la céramique.

A température élevée, c’est à dire supérieure à la moitié de la température absolue de fusion, les
céramiques peuvent présenter des endommagements de type viscoélastique (fluage). Les
paramètres de résistance mécanique varient en fonction de la température. Une élévation de la
température diminue la rigidité des liaisons atomiques à cause de la dilatation thermique.

Au-delà de 800 à 1000°C, les propriétés mécaniques sont liées à la tenue des phases
intergranulaires vitreuses ou mal cristallisées dans les polycristaux. En effet, les compositions de
ces phases secondaires correspondent à des eutectiques à basse température de fusion dont le
comportement élastique à température ambiante est rapidement remplacé par un comportement de
type visqueux à haute température.

Les céramiques présentant une phase vitreuse ségrégée aux joints des grains voient leur contrainte
à la rupture et leur ténacité décroître rapidement à partir de 800°C, effet renforcé par
l’augmentation de la taille des défauts et la taille des grains. Au contraire, les céramiques sans
phase vitreuse voient leurs caractéristiques mécaniques se maintenir jusqu’à 1200 voire 1400°C.

37
La chute des propriétés mécaniques est alors liée à la constitution d’une phase amorphe par
oxydation des impuretés métalliques contenues dans les joints de grains.

Les contraintes thermiques internes sur un matériau peuvent être deux sortes :

 Formation d'un gradient thermique dû à une chauffe qui n'est pas homogène dans tout le
matériau

 variations rapides de température entraînant des modifications importantes dans le gradient


thermique. C'est le choc thermique.

Quand la céramique est chauffée, elle est en compression, alors que quand elle est refroidie, elle
est en traction. Les matériaux étant beaucoup moins résistants aux efforts de traction qu'aux efforts
de compression, les ruptures ont lieu pendant le refroidissement. Les contraintes dans le matériau
sont liées au coefficient de dilatation, au module d’élasticité et à la diffusivité thermique.

Il existe des possibilités pour améliorer les propriétés des matériaux. On essaie, par exemple,
d'augmenter la résistance mécanique ainsi que la résistance au choc thermique. On peut déjà
remarquer que puisque la densité du matériau conditionne de façon opposée la résistance
mécanique et la résistance au choc thermique, il n'est pas possible d'obtenir un matériau ayant de
bonnes caractéristiques pour les deux causes de rupture.

Les défauts responsables de la fragilité des matériaux céramiques sont les défauts macroscopiques
comme la porosité et les défauts de surface, et microscopiques comme les dislocations, les
lacunes, les atomes interstitiels et leurs interactions. La porosité réduit la résistance mécanique.
Les pores étant des concentrateurs de tension, les meilleurs matériaux, du point de vue mécanique,
sont ceux qui sont complètement denses. Le contraire a lieu pour la résistance au choc thermique.

La dimension des grains est un autre facteur très important pour la résistance mécanique. Une
diminution entraîne une augmentation de la résistance à la rupture.

L'état de surface des pièces a une importance sur la résistance mécanique. Tout dommage en
surface abaisse la résistance mécanique et la résistance due au choc thermique. La vitrification des
surfaces est importante (sauf pour les réfractaires) pour atteindre une densité plus élevée et pour
empêcher les dislocations de continuer leur mouvement jusqu'à la surface. Il faut que la substance
vitreuse ait toujours un coefficient de dilatation thermique inférieur à celui du matériau céramique,
de sorte que tout changement de température amène à un état de sollicitation en compression et
non en traction.

Les céramiques sont principalement caractérisées par deux mécanismes de rupture : le clivage et
le fluage.

38
Dans les deux cas, la rupture affecte soit les grains (rupture transgranulaire), soit les joints de
grains (rupture intergranulaire). Le fluage est l’allongement irréversible, au cours du temps, d’un
matériau soumis à un effort constant. Le clivage est la création de fissures et leur propagation
jusqu’à rupture.

Le dispositif traditionnel de détection de fissures dans les céramiques est l’étude par un opérateur
des défauts de la céramique par un microscope. Au Japon, un nouvel appareillage permettant de
multiplier par cinq cette vitesse de détection a été développé récemment. Le principe est
d’appliquer un faisceau lumineux sur la surface à tester et à mesurer l’intensité du rayon réémis,
laquelle varie si des fissures sont présentes. Il existe un phénomène d’auto réparation de fissures
dans les céramiques oxydes mais également, d’après de récentes recherches toujours effectuées au
Japon, dans les céramiques à base de nitrures de silicium.

Les céramiques thermomécaniques connaissent actuellement un essor important, de par leur


potentiel d'utilisation à des températures supérieures à celles des métaux courants, de leurs alliages
et des superalliages. Cet engouement pour les céramiques thermomécaniques est lié à la crise du
pétrole des années 70. Par exemple, pour améliorer le rendement des turbines, il a fallu augmenter
les températures pour une meilleure combustion. Les matériaux utilisés n’étaient pas assez
résistants aux hautes températures. On a donc déposé un revêtement en céramique de
fonctionnement.

2.4. Les propriétés chimiques :

La catalyse est l’action par laquelle une substance augmente la vitesse d’une réaction chimique
sans paraître y prendre part. Pour la catalyse, on emploie des poudres à très fortes surfaces
spécifiques, en particulier les hydrates d’alumine.

On appelle inertie chimique la capacité à résister aux attaques chimiques. Les céramiques oxydes
étant déjà oxydées, elles résistent beaucoup mieux aux effets corrosifs que certains métaux.

2.5. Les propriétés de radioactivité :

Un matériau combustible est une matière capable de dégager de l’énergie par fission ou fusion
nucléaire.

Il existe plusieurs types de céramiques combustibles.

Le combustible nucléaire le plus important est le bioxyde d’uranium UO2. Il s’agit d’une
substance brun-noirâtre qui a tendance à s’oxyder dans l’air. La composition U3O8 est la plus
stable dans l’air. Du fait de la faible teneur en uranium dans ses minéraux, l’extraction s’avère
difficile. Le minerai le plus important (jusqu’à 4 % d’uranium) est la pechblende (ou uranite) qui

39
contient des oxydes de composition différentes et qui peut être enrichie jusqu’à contenir 50 % de
U3O8. L’uranium est un matériau fissile (voir Annexe 3). On essaie aussi d’utiliser le carbure
d’uranium UC pour lequel la proportion d’uranium est plus élevée, sa conductibilité étant
nettement plus élevée (il a une conductibilité métallique). Hélas, il n’est jamais pur et contient du
dicarbure UC2. De plus, il résiste mal au bombardement neutronique. Le dicarbure a des
propriétés encore moins favorables que celles du monocarbure. Il s’avère cependant être l’unique
composé stable dans certains cas.

Il existe aussi des céramiques à base de thorium. Tout le thorium est destiné à des emplois
nucléaires comme matériau fertile se trouve dans les sables monazitiques. Une fois enrichis par
des moyens physiques, ils contiennent de 5à 8% de thorium. On a quelquefois besoin d’un
matériau à la fois fissile et fertile. Pour cela, on utilise des céramiques à base d’uranium - torium.

Les céramiques à base de plutonium sont beaucoup moins connues que celles à base d’uranium
car la production de quantités importantes de plutonium pur ou d’un de ses composés est un
procédé complexe et très coûteux. On utilise aussi quelquefois des céramiques à base d’uranium -
plutonium

2.6. Les propriétés de bioréactivité :


Dans le domaine biomédical, la réactivité entre l’implant et les tissus mène à distinguer deux types
de matériaux. Il existe des céramiques qui ne réagissent pas de façon notable et celle qui
réagissent fortement.

Les céramiques peuvent offrir les avantages d’une composition chimique ne conduisant pas au
dégagement de composés toxiques et d’une excellente résistance au frottement et à l’usure. Par
exemple, jusqu’ici les articulations artificielles mettaient en contact une partie métallique avec une
cavité en polyéthylène, ce qui provoquait la production de poussières avec des conséquences
néfastes. Désormais, on recouvre les parties en contact à l’aide d’aluminates à haute dureté qui
assurent une faible production de corps étrangers.

La bio-inertie est l’absence de réaction du milieu physiologique.

Les céramiques bio-inertes sont essentiellement des céramiques à base d’oxydes, de carbones ou
de nitrures. L’alumine, mis à part le carbone, est la principale céramique bioinerte. La zircone a
des caractéristiques intéressantes car elle présente une élasticité identique à celle des métaux et
une ductilité élevée. Elle apparaît comme une biocéramique d’avenir. Elle est, en général,
stabilisée à l’aide d’additifs comme MgO, CaO, Y2O3, Al2O3, dont le taux est de l’ordre de 5 à
10%.

40
Les zircones partiellement stabilisées présentent une forte résistance à la compression et aux chocs
thermiques. Les carbures et les nitrures de titane font aussi partie des céramiques bio-inertes. On
effectue une brève description des deux céramiques bio-inertes les plus importantes :

 L’alumine est parfaitement biocompatible, c’est à dire qu’elle est chimiquement inerte et
électriquement neutre. Son coefficient de friction est très bas, son taux d’usure presque nul et
son coefficient de résistance à la compression excellent. Elle est utilisée, entre autres, pour les
applications dentaires.

 Le carbone vitreux est inaltérable chimiquement et biologiquement. Il peut prendre les


caractéristiques physiques des tissus auxquels il doit se substituer. De plus, son coût est assez
bas. Mais il supporte mal les chocs thermiques. Il est surtout utilisé comme matériau de
remplacement pour les implants au niveau de la peau.

Enfin, un matériau résorbable est un matériau qui est remplacé peu à peu par les tissus vivants.
L’os est constitué de collagène et de phosphate tricalcique (75%). Ce dernier cristallisant suivant
un système comparable à celui de l’apatite, le phosphate de calcium et les apatites sont remplacées
à 60 % par de l’os après six mois. Les vitrocéramiques (MgO-CaOSiO2) sont utilisées pour les
vertèbres artificielles.

VI. Les applications des céramiques industrielles :

1. Les céramiques fonctionnelles :


Les céramiques fonctionnelles son utilisées pour l’électrotechnique et les applications
électroniques qui constituent le premier domaine d’utilisation des céramiques dans l’industrie. Par
exemple, de nombreux composants passifs tels que des condensateurs, résistors, inductances,
résonateurs ou ferrites exploitent la fonction diélectrique des céramiques comme le titanate de
baryum ou de strontium, PZT, stéatite.

Figure 7 : Céramiques utilisées pour l’électronique

41
L’électrotechnique est aussi une activité majeure de l’industrie céramique. Cependant, elle est
largement concurrencée par les plastiques pour les basses tensions et le verre pour les hautes
tensions. Les principales céramiques demeurent le stéatite et la porcelaine alumineuse.

2. Les céramiques structurales :


Bien que les céramiques fonctionnelles demeurent les céramiques les plus utilisées, les céramiques
structurales ont connu ces dernières années un essor considérable et leurs qualités de résistance au
frottement seront, peut être, à l’origine des plus grands progrès futurs de la céramique dans
l’automobile ou le biomédical. Les céramiques sont réputées pour leur réfractarité. Les
applications thermiques avec les réfractaires constituent le deuxième domaine d’utilisation pour
certaines céramiques telles que l’alumine, le carbure de silicium, la magnésie et le zircon. Les
céramiques connaissant la plus grande croissance sont les céramiques techniques. Ce sont le plus
souvent des matériaux de substitution pour des applications très diverses. Les applications des
céramiques structurales se trouvent essentiellement dans les domaines nécessitant des
performances en sollicitation de contact et/ou en rigidité. On peut répartir ces applications en trois
grands domaines de température.

 Pièces soumises à une basse température (ambiance à 500°C) :


Dans ce premier domaine de température, les céramiques possèdent de nombreuses applications
dans des secteurs variés. La première application est celle des tuyaux d’évacuation des eaux
usées. La plupart des grandes villes d’Europe ont opté pour des réseaux d’eaux usées en grès
vitrifié. Le premier pays à les produire fut la Grande Bretagne. Les principaux pays producteurs
en Europe sont, dorénavant, la Grande Bretagne, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et les Pays-
Bas.

Pour obtenir le grès vitrifié, des argiles de haute qualité sont mélangées à 30 à 40% de chamottes
(argile déjà cuite, employée comme dégraissant). Le manchon, puis le tuyau proprement dit, est
mis en forme par extrusion sous vide. Le tuyau est séché à environ 100°C pendant 7 à 9 jours. Il
est, ensuite, plongé dans une glaçure à la glaise et cuit, dans un four tunnel, à 1120°C pendant 3
jours.

Ce matériau détient les propriétés indispensables aux tuyaux d’évacuation. Sa résistance à


l’usure et sa stabilité aux agents chimiques sont exceptionnelles. Sur les diagrammes en étoile ci-
dessous, les propriétés du grès vitrifié (à gauche) sont comparées à celles du béton (à droite),
matériau également très utilisé pour les conduits d’évacuation. Sur ces diagrammes, plus les
points sont éloignés du centre et plus le matériau est performant. Il paraît donc évident que le
grès vitrifié est plus indiqué pour cette application.

42
Dans le domaine médical, on utilise aussi des céramiques pour la fabrication de tubes médicaux
et de produits scientifiques et médicaux.

Les nombreuses applications des céramiques dans le domaine médical proviennent souvent de
leurs propriétés de bioréactivité.

Une troisième application des céramiques structurales est celle des implants en dentisterie. En
effet, l’implant en dentisterie en céramique, résiste très bien aux problèmes d’environnement
acide et peut permettre un bon accrochage du tissu osseux.

Les dents artificielles sont réalisées à partir de céramiques à haute fusion. Elles sont en principe
non frittées. La cuisson s’effectue désormais dans des fours à atmosphère raréfiée, en deux
temps :

- le biscuit est obtenu à la première cuisson, des petites gaines réservant la place des crampons
(ils seront mis en place avec un paillon de soudure),

- le soudage des crampons et le glaçage sont réalisés en même temps, au cours d’une seconde
cuisson.

L’avenir des dents manufacturées se trouve dans les verres céramiques, avec les verres traités
avec un agent modificateur, comme le dioxyde de titane (TiO2).

Ce matériau possède des caractéristiques intéressantes :

- pas de retrait à haute température, et donc possibilité d’obtenir des angles aigus plus nets,

- dureté et résistance au cisaillement multipliées par deux,

- absence de porosité : la surface reste glacée même après meulage.

Cependant, le marché est dominé par les produits polymérisés. Celui des dents artificielles en
porcelaine étant limité, la commercialisation de ce nouveau produit est malheureusement
retardée.

Une quatrième application des céramiques est celle des composants de roulements.

Les billes de roulement sont soumises à de fortes sollicitations mécaniques compressives avec
des pressions de contact de 1,5 GPa. Dans ce cas de figure, il faut optimiser le compromis dureté
- ténacité. Les matériaux utilisés, pour répondre aux performances de durée de vie et de
résistance à l’usure dans les conditions du contact, font partis de la famille des nitrures de
silicium. Les roulements à billes peuvent être en SiC ou Si3N4. Les produits haut de gamme sont
frittés sous pression (HIP).

43
Les fluides
I. La rhéologie :

La rhéologie est la science qui étudie les déformations et l'écoulement de la matière (rheos = qui
coule, logie = science de). Elle a pour objet d'analyser les comportements mécaniques des
substances et d'établir leurs lois de comportement.
La rhéologie englobe de nombreuses disciplines fondamentales telles que la résistance des
matériaux, la mécanique des fluides, la plasticité, ...etc.
Il est possible de classer les matériaux en fonction de leur comportement :
• il existe des corps très déformables ou fluides qui prennent une déformation finie sous l'effet
d'une pression hydrostatique, et un écoulement indéfini sous l'effet d'une contrainte de
cisaillement même faible ;
• il existe des corps peu déformables ou solides qui ont une déformation finie quelle que soit la
nature de la contrainte, au moins jusqu'à un certain seuil de contrainte ;
• il existe des matériaux (les plus courants) qui sont compris entre ces deux extrêmes (les
matériaux à comportement élastique, plastique, visqueux, viscoplastique,...).
Les concepts de la rhéologie est une interpénétration des concepts fluides et solides.

II. La classification des fluides :


On appelle fluide un corps susceptible de s'écouler facilement. Il doit donc être déformable ; c'est-
à-dire qu'il n'a pas de forme propre.

Les fluides peuvent être classes en deux types : les fluides newtoniens et les fluides non
newtoniens.

On parle d’un fluide newtonien lorsque la viscosité dudit fluide est indépendante de la pression
qu’on lui applique. L’eau sous les conditions courantes en est un exemple : l’eau n’est pas plus
visqueuse au repos ou quand on la touille lentement ou rapidement.
Des fluides parfaitement newtoniens n’existent pas en vrai. On considère que des fluides comme
l’eau ou l’air sont newtoniens dans des conditions communes ou s’en approchant (l’eau devenant
non-newtonien dans des conditions de pression extrêmes).

À l’inverse, on trouve des fluides non-newtoniens : ces fluides voient leur viscosité

44
varier (instantanément ou après une durée importante) quand on leur applique une contrainte
mécanique. Ainsi, au fur et à mesure que l’on remue un yaourt il devient de plus en plus liquide.
Le yaourt est dit thixotrope. Si un fluide devient au contraire de plus en plus épais quand on les
remue ils sont dits antithixotrope, et c’est le cas de la crème liquide qui devient de la crème
fouettée au bout d’un moment, et qui est bien moins liquide.

Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les fluides dont la viscosité augmente instantanément lors
de l’application d’une pression, car c’est ça qui permet de « marcher sur l’eau ». Ce type de fluide
non-newtonien est dit rhéoépaississant ou dilatant.
Les fluides non-newtoniens comme le sable mouillé deviennent très durs quand on appuie dessus
rapidement : le sable mouillé coule comme un liquide quand on en prend avec la main et qu’on
laisse la main ouverte. En revanche, quand on referme le poing et qu’on applique une pression sur
le sable, il devient très dur.

La même chose se produit avec de l’eau auquel on a ajouté une bonne quantité de farine de maïs :
le remuer lentement avec une cuillère est possible, mais dès qu’on la remue plus vite, c’est comme
si la pâte était devenue très dure.

Les fluides dont la viscosité diminue instantanément quand on applique une pression dessus sont
dit rhéofluidifiant ou pseudo-plastiques. C’est le cas par exemple du ketchup, du sang, de la lave,
de la mélasse, de certaines peintures ou encore du vernis à ongles : ils sont pâteux, mais
deviennent pratiquement liquides quand l’écoulement est rapide (plus on appuie sur la bouteille de
ketchup, plus ce qui en sort est fluide et paradoxalement, plus il est facile d’augmenter la
pression).

Figure 1 : rhéogramme « loi contrainte- gradient de vitesse »

45
•fluide newtonien : viscosité constante.
•fluide non newtonien : viscosité non constante.

o Loi des fluides :

Avec son expérience (1687), Newton observe deux choses :

•il se produit une force de résistance du fluide contre cette action de cisaillement.

•cette force est proportionnelle au taux de cisaillement, ici U/h [1/s].

La contrainte de cisaillement s’écrit :

τ = µ U h = µγ˙, avec γ˙ le taux de cisaillement (ici γ˙ = U/h = du/dy)

o Viscosité newtonien :

A retenir que l’unité de la viscosité dynamique est le Pa·s. Auparavant on


employait le poiseuille (1 Po = 1 Pa·s) ou le poise (le plus souvent le centipoise) :
1 Pa·s = 10 Po = 100 cPo. Pour la viscosité cinématique ν = µ/%, on emploie le
m2 /s ; certains ont recours au stokes (St) 1 St = 1 cm2 /s = 10 −4 m2 /s et
1 cSt = 1 mm2 /s = 10−6 m2 /s.

o Tension de surface :

Les liquides ont des caractéristiques remarquables


•ils ont une surface libre nette ;
•ils forment un volume bien défini comme si une force de cohésion maintenait les
molécules entre elles.
A l’interface entre deux fluides, il existe des interactions moléculaires en général
de répulsion : les milieux n’´etant pas miscibles, il existe une force `a la surface de
contact qui permet de séparer les deux fluides et éviter leur imbrication ou leur

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mélange. On appelle tension de surface ou tension capillaire cette force surfacique
permettant de maintenir deux fluides en contact le long d’une interface commune.
On la note γ ; γ a la dimension [Pa·m]. On l’exprime parfois aussi comme une
énergie par unité de surface [J/m2 ].
o Mouillabilité des fluides :
Le fluide est mouillant s’il est attiré par le solide : une goutte d’eau a ainsi le plus
souvent le caractère d’un fluide mouillant.

Figure 2 : Goutte sur une surface solide dans le cas d’un fluide au repos (a) mouillant et (b) non
mouillant.

III. Les courbes rhéologiques des fluides :

 Les fluides newtoniens :

Un fluide est dit newtonien si sa viscosité est indépendante de la contrainte appliquée, On dit
que le fluide est parfait ou linéaire .
La viscosité dynamique m est alors souvent notée h .
Loi de Newton : m = t / E = constante
Le rhéogramme m = f( E ) d’un tel fluide est donc une droite passant par l’origine , de
pente m .

47
Figure 3 : Rhéogramme d’un fluide newtonien

C’est en général le cas des gaz et des liquides purs.

 Les fluides non newtoniens :

Un fluide non-newtonien est un fluide ayant une viscosité apparente variable en fonction de
la vitesse de cisaillement.

o Fluides rhéofluidifiants ( ou pseudoplastiques ) :

Ces fluides ont une viscosité qui diminue si la contrainte de cisaillement augmente ou si la
vitesse de déformation augmente.

Figure 4 : Rhéogramme d’un fluide rhéofluidifiant

Exemple :

Les suspensions de particules asymétriques ont souvent ce comportement : plus on cisaille


vite, plus ces particules s’orientent dans le sens de l’écoulement et leurs interactions de
frottement diminuent.

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C’est le cas du sang, des polymères liquides à longue chaîne, des jus de fruits (abricot,
tomate).

o Fluides rhéoépaississants :

Leur viscosité augmente si la contrainte de cisaillement augmente (ou la vitesse de déformation


augmente)

Figure 5 : rhéogramme d’un fluide rhéoépaississant

Exemple : c’est le cas de certains amidons dans l’eau.

o Corps plastiques :

Ils sont caractérisés par une contrainte de cisaillement seuil tc en dessous de laquelle
l’écoulement n’est pas possible .Autrement dit, lorsqu’il sont soumis à une contrainte très
faible, leur viscosité est tellement forte qu’il ne peuvent pas s’écouler. Leur viscosité diminue
ensuite si une contrainte supérieure au seuil est appliquée.

Figure 6 : Rhéogramme d’un corps plastique

Exemple :

Les peintures " qui ne coulent pas " en sont un exemple caractéristique :

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sous l’effet de leur propre poids lorsqu’elles ont été appliquées, la contrainte est en dessous du
seuil d’écoulement, elles sont suffisamment visqueuses pour ne pas couler.

Lorsqu’on les applique, la contrainte que l’on exerce avec le pinceau est supérieure au seuil
d’écoulement, la peinture est assez fluide pour pouvoir être étalée sans problème.

Ce comportement est généralement lié à l’existence d’une structure tridimensionnelle assez


rigide, qui ne se rompt que si on exerce une force assez grande.

IV. Thixotropie :
Souvent, le comportement des fluides non newtoniens dépend du temps car les modifications
de structures microscopiques ne sont pas instantanées.

On a ainsi des manifestations diverses de ces phénomènes dans les tracés de rhéogrammes.

Exemple : le phénomène d’hystérésis :

On trace un rhéogramme t = f ( E ) en faisant croître puis décroître régulièrement E , afin de


revenir à la valeur initiale .On réalise ce qu’on appelle une " charge " puis une " décharge ".

Si on applique des valeurs de vitesse de cisaillement assez fortes pendant assez longtemps, on
obtient le diagramme suivant : la structure a été modifiée durablement lors de la charge et le
comportement du produit est affecté rhéogramme de décharge différent, liquide globalement
moins visqueux)

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Pour certains corps, si après ce cycle de charge et décharge, on laisse au repos pendant un
temps assez long, la structure se réorganise et si on recommence une charge, on obtient le
premier rhéogramme à nouveau.

Ainsi, sur les expériences suivantes, on voit que si le temps de repos est supérieur ou égal à t3
on a retrouvé le comportement rhéologique du produit avant toute charge.

On dit alors que le fluide est thixotrope.

 Définitions :

Un fluide est thixotrope si sa viscosité à vitesse de cisaillement constante diminue au cours du


temps à condition que ce phénomène soit réversible .

Le comportement thixotrope concerne les corps fluidifiants et les corps plastiques (plus
rarement les épaississants).

Pour les corps plastiques, on peut avoir au cours de la modification de structure, un changement
de contrainte seuil ou pas.

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