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COURS MOULAGE

Chapitre 5: SOLIDIFICATION–
ALLIAGES DE FONDERIE

(2ère année G. Mécanique – Mastech1)


F. Mzali

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Solidification des métaux
Introduction

❑ L’objectif de la fonderie est d’obtenir des pièces ayant les propriétés visées, donc la
structure adéquate mais également des pièces saines
❑ Les structures produites par solidification affectent les propriétés mécaniques et
conditionnent le type de traitement
❑ Un alliage métallique comporte toujours des défauts de solidification qui résultent
des propriétés différentes des états solide et liquide
❑ Les défauts apparaissent dès les premiers instants de la formation des cristaux
(germination). Ils peuvent s’aggraver lors du développement de ces cristaux aux
dépends du liquide (croissance).

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Solidification des métaux
Sommaire

Rappel de thermodynamique

Germination et croissance

Structures de solidification

Défauts de solidification

Alliages de fonderie

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Solidification des métaux
Rappel de thermodynamique
Etats physiques de la matière

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Solidification des métaux
Rappel de thermodynamique
L’énergie interne, l’enthalpie et l’entropie
• La solidification est une transformation impliquant un changement d’état physique
• La quantification des énergies des transformations permet de prévoir si la
transformation peut avoir lieu.
• L’énergie interne est une fonction thermodynamique conservative :

• L’enthalpie est définie par la relation H=U+PV .


• L’étude de sa variation permet d’obtenir le bilan thermique d’une transformation à
pression constante :

• Lors de l’évolution d’un système, un désordre est crée et mesuré par l’entropie :

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Solidification des métaux
Rappel de thermodynamique
L’enthalpie libre (Energie de Gibbs)
▪C’est l’énergie disponible pour la réaction
étudiée :
▪Un système évolue dans le sens qui permet
la diminution de son enthalpie libre : G2<G1
▪Un système est à l’équilibre si son enthalpie
libre atteint un minimum, donc si dG = 0
▪Le passage 1→ 2 nécessite de traverser une
barrière de potentiel ∆G* appelée : Energie
d’activation thermique

t1 t2

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Solidification des métaux
Germination et croissance du solide
Soit à étudier la solidification d’un corps pur A : Aliquide  Asolide
La solidification s’effectue en deux étapes : la germination et la croissance.
▪ La germination est l’étape au cours de laquelle de nombreuses petites particules de
solide (germes) se forment à partir du liquide. Chacune de ces particules solides doit
atteindre une certaine taille critique pour demeurer stable.
▪ La croissance intervient au fur et à mesure que les germes de solide augmentent de
taille au dépend du liquide environnant et ce jusqu’à disparition totale de ce dernier.

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Solidification des métaux
Germination et croissance
L’enthalpie libre volumique
▪ La variation d’enthalpie libre qui accompagne la solidification est :

▪ Pour T = TF, les deux phases liquide


et solide coexistent et sont en
équilibre ; on a alors : glv = gsv .
▪ Pour T > TF, c’est la phase liquide qui
est stable, on a alors glv < gsv .
▪ Pour T < TF, c’est la phase solide qui
est stable, on a alors gsv < glv .

→la phase la plus stable est celle dont l’enthalpie libre est la plus faible, ou encore celle
dont la formation produit une diminution de l’enthalpie libre du système.
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Solidification des métaux
Germination et croissance
Variation de l’enthalpie libre volumique

▪ Lorsqu’on refroidit brutalement le métal en


le portant instantanément à la température
T < TF .
▪ Pour une température T très peu différente
de TF : T≤ TF : g(Tf)=0 et h=-L
(dégagement de chaleur latente)
→ s= h/Tf=-L/Tf
▪ Lorsque T≠Tf, g ≠0. En admettant que s
et h ne sont pas affectés par T:

▪ Pour un volume donné de matière V, la variation de l’enthalpie devient :

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Solidification des métaux
Germination et croissance
SURFUSION ET ÉNERGIE DE SURFACE
•Lors d’un refroidissement usuel, on constate que la solidification commence à une
température TB nettement inférieure à TF et nécessite un “sous refroidissement”∆T,
appelé surfusion (portion AB du diagramme).
•Dès que les premiers germes sont formés, le dégagement de la chaleur latente provoque
une remontée de la température.
•La surfusion traduit un retard à la solidification.
qui s’explique par la formation d’une interface
entre les germes solides et le liquide.
•Cette interface consomme une quantité
d’énergie Δgs (ou γ) par unité de surface créée.
•Ainsi, pour une surface de germe S, l’énergie
consommée est:

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Solidification des métaux
Germination et croissance
ENTHALPIE LIBRE DE FORMATION D’UN GERME
•Lorsque un germe solide de volume V et de surface S se forme, la
variation totale de l’enthalpie libre de formation du germe ΔGfg est la
somme des deux enthalpies libres, de volume d’une part et de surface
d’autre part :

•Supposons que le germe soit de forme


sphérique
(de rayon r). On a alors :

•Le nombre de germes stables augmente


et la solidification est favorisée lorsque la
surfusion est élevée.
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Solidification des métaux
Germination et croissance
ENTHALPIE LIBRE DE FORMATION D’UN GERME
• Lorsque la taille des germes croît l’enthalpie libre augmente d’abord, avant de
passer par un maximum ΔG*, pour une taille critique r = r*, puis décroît pour
les plus grandes valeurs de la taille.
• En fixant ΔT et en analysant le point maximum de ΔGfg (dérivée nulle), nous
obtenons la valeur de la taille critique r*:

• La valeur critique de l’enthalpie libre ∆G* est alors :

→ seuls les germes ayant atteint une taille critique peuvent être stables.

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Solidification des métaux
Germination et croissance
GERMINATION HOMOGENE
Les germes qui apparaissent en l’absence de tout support solide sont dits
homogènes et leur formation nécessite des surfusions très importantes, de l’ordre
de 20 % de TF (Kelvin).

Valeurs des surfusions observées pour la germination homogène de quelques


métaux :

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Solidification des métaux
Germination et croissance
GERMINATION HETEROGENE
La stabilité du système Solide-Particule-Liquide exige une relation entre les
énergies de surface, soit :

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Solidification des métaux
Germination et croissance
VITESSE DE GERMINATION
•Le nombre de germes (n*) de taille critique (r*) est:
•Mais les germes de taille critique ne deviennent stables que s’ils captent des atomes
supplémentaires. Ce phénomène met en jeu une énergie d’activation de la diffusion
(ΔGd). La vitesse de germination (nombre de germes stables par unité de temps) peut
être exprimée par la relation suivante:

•Dans le cas de la germination homogène :

•la vitesse de germination est plus élevée pour des surfusions


moyennes conciliant la présence d’un grand nombre de germes
critiques et une diffusion raisonnable permettant leur
croissance ultérieure.
Applications : L’inoculation (sites de germination hétérogène), vitesse de
refroidissement (grande → surfusion élevée) 15
Solidification des métaux
Germination et croissance
Exercice:

Germination homogène : on suppose que le germe a la forme d’un cube. Calculer les
dimensions et l’enthalpie libre du germe critique.

Germination hétérogène : on ajoute très fréquemment des agents de germination pour


réduire la taille des entités morphologiques (grains métalliques, sphérolites). La
germination se produit alors au contact d’un substrat.
Montrer que dans ce cas la germination est en général plus facile. On considérera un
germe cubique et on introduit deux énergies de surface supplémentaires : l associée à
l’interface entre le substrat et le liquide et g associée à l’interface entre le germe et le
substrat.

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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE DU SOLIDE
à l’échelle atomique : Elle est contrôlée par l’aptitude de
sa surface à capter de nouveaux atomes.
Elle est donc favorisée par une surface contenant des
sites sur lesquels les atomes peuvent facilement se fixer
(lacunes, crans, marches).

à l’échelle de la microstructure: Elle nécessite l’évacuation


de la chaleur à partir du front de solidification : chaleur
spécifique et chaleur latente de solidification.
• La progression de la solidification dépend à la fois de la
vitesse de germination et de la vitesse de croissance.
• La première est favorisée par une surfusion importante,
la seconde, par une température élevée.
• la solidification rapide : compromis entre la formation de
nombreux germes critiques et leur croissance rapide.
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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE D’UN METAL PUR
Bilan de chaleur : Il est basé sur la continuité
des flux de chaleur à l’interface solide -
liquide : la quantité de chaleur QS que peut
extraire le solide est :
QS = QL (évacuée par le liquide) + Q*
(chaleur latente de solidification)
En utilisant les flux de chaleurs:

En appliquant la loi de Fourrier :

On peut alors obtenir l’expression de la


vitesse de solidification :

Avec Gs et GL sont les gradients thermiques


dans le solide et dans le liquide
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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE D’UN METAL PUR
• Cas d’un liquide surchauffé: Refroidissement très
lent (en conditions d’équilibre)
• une couche de solide se dépose sur les parois
• La chaleur diffuse vers l’extérieur et l’épaisseur de
la couche augmente.
• L’interface solide - liquide se trouve à Tf. Plus loin
le liquide présente une température plus élevée
• Si une protubérance se développe sur l’interface,
la chaleur se concentre sur cette partie et bloque
sa croissance
• le reste de l’interface avance pour la rattraper.
→ C’est la croissance plane.

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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE D’UN METAL PUR
• Cas d’un liquide en surfusion: Refroidissement rapide,
• le liquide à l’interface se trouver à T<Tf, avant la
formation des germes. Le résultat est une croissance
exagérée d’une protubérance en avant de l’interface.
• La chaleur latente de solidification L s’écoule d’abord vers
le liquide en surfusion dont la température aura tendance
à augmenter. Des branches secondaires voire tertiaires se
forment sur le tronc primaire afin d’accélérer l’évacuation
de la chaleur latente de solidification.
• Les dendrites continuent de croître jusqu’à ce qu’elles
atteignent les régions du liquide où T>Tf, puis la
solidification se poursuit par le mécanisme de la
croissance plane.
• Ainsi, dans un métal pur, selon le degré de surfusion, la
croissance dendritique concernera une fraction de la
masse de liquide initiale donnée par la relation : 20
Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE D’UN METAL PUR
• Taille des dendrites: caractérisée par la distance séparant les axes des branches
secondaires (SDAS).

• cette distance est d’autant plus faible que le liquide se solidifie plus rapidement.
→l’écoulement de la chaleur est accéléré par le développement de branches
secondaires qui permettent d’augmenter la surface de contact entre la dendrite et son
environnement (liquide).
• Les structures présentant des dendrites fines conduisent généralement à une résistance
élevée et une ductilité améliorée.
• l’axe de croissance préférentielle de la dendrite est parallèle à la direction d’écoulement
de la chaleur.
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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE DES ALLIAGES MONOPHASES
•Le phénomène de diffusion atomique est à l’origine d’une surfusion du liquide même
lorsqu’il présente un gradient de température positif.
•Refroidissement d’un alliage liquide
(de composition C0) dans les
conditions d’équilibre,
•Solidification progressive dans l’int.
de solidification entre T0 et Tf.
•À T [T0, Tf], il y a coexistence du
liquide et du solide dont les masses
obéissent à la loi de conservation.

•Ce résultat suppose que le solide en


formation a le temps de
s’homogénéiser continuellement par
diffusion des éléments d’alliage à
l’état solide.
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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE DES ALLIAGES MONOPHASES
• Dans la pratique (conditions hors d’équilibre) les vitesses de refroidissement mises en
œuvre (refroidissement à l’air, en dehors du four) sont trop élevées
• la diffusion à l’état solide est limitée.
• Par contre, la diffusion est toujours possible dans le liquide résiduel, non encore
transformé.
Solidification avec convection dans le
liquide
▪ À T0, il y a dépôt des premiers germes de
composition CS0 < C0.
▪ À T  [T0, T1], le solide qui se dépose
présente la composition C*S. Ainsi la
composition globale du solide formé
jusque là se situe entre CSO et C*S, soit
Cs.

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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE DES ALLIAGES MONOPHASES
▪ la solidification se poursuit par la formation de nouveaux
germes et par la croissance des germes existant.
▪ Le solide se dépose par couches successives de plus en plus
riches en B, sur les cristaux déjà formés.
▪ La composition moyenne du solide est comprise entre celle
des premiers germes (CS0) et celle de la dernière couche
formée qui matérialise l’interface solide liquide (CS).
▪ C’est uniquement au niveau de l’interface que les
compositions CS et CL répondent aux conditions du
diagramme d’équilibre.
▪ Le coefficient de partage (k) de l’élément B entre solide et
liquide est défini par la relation :
CS = k CL à l’interface
▪ la composition du solide est exprimée en fonction de la
fraction solidifiée :
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Solidification des métaux
Germination et croissance
CROISSANCE DES ALLIAGES MONOPHASES
Solidification sans convection dans le liquide
• La redistribution du soluté ne concerne qu’une
couche de liquide à proximité de l’interface: la
couche de diffusion (0,1 mm).
• Au de là de cette couche, la composition du
liquide est égale à C0.
• À une température donnée, la répartition du
soluté est représenté à la figure ci-joint.
• La composition du solide augmente rapidement
jusqu’à la valeur C0.
• régime permanent : le solide continue à se
former avec la concentration C0.
• La concentration en élément B dans la zone de
diffusion est donnée par la relation :

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Solidification des métaux
Structures de solidification
STRUCTURES DE SOLIDIFICATION
Les pièces de fonderies
présentent trois zones :
•LA ZONE DE PEAU: C’est
la partie du métal qui se
solidifie au contact direct
du moule froid.
•LA ZONE COLONNAIRE:
Les grains colonnaires
sont dendritiques et l’axe
des dendrites est
sensiblement parallèle à
celui du flux de chaleur.
•LA ZONE ÉQUIAXE: zone
située au centre du lingot.
Elle contient de nouveaux
grains dendritiques
orientés au hasard.
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Solidification des métaux
Structures de solidification
SOLIDIFICATION EUTECTIQUE
•Les structures eutectiques sont caractérisées par la croissance
simultanée de deux phases solide α et β à partir du liquide de
composition eutectique.

•La solidification débute par la germination de l’une des phases (exp α).
•La croissance de cette phase de teneur Cm < Ce, se poursuit et produit
le rejet de l’élément d’alliage B, jusqu’à ce que la composition de la phase
β soit atteinte localement. Cette phase β se forme et commence à son
tour sa croissance en rejetant l’élément A.
•Le mécanisme implique un échange constant entre les fronts de
croissance des lamelles α et β.
•La vitesse de refroidissement est donnée par :

•lorsque le refroidissement est lent,


les atomes ont suffisamment de
temps pour effectuer de longs
parcours. Le résultat est la formation
de lamelles assez épaisses. 27
Solidification des métaux
Structures de solidification
TYPES DE MICROSTRUCTURES EUTECTIQUES
Les microstructure eutectiques se distinguent par la morphologie des phases solides α et β et
dépendent des facteurs suivants :
• Composition de l’alliage • Vitesse de refroidissement
• Présence d’impuretés ou présence d’inoculant
Eutectique lamellaire (a): C’est la forme la plus courante. On la rencontre dans les systèmes
présentant une composition eutectique située à égale distance des compositions des phases α
et β. C’est le cas des systèmes Al-Zn ou Pb-Sn
Eutectique en bâtonnets (b): une des phases se présente sous la forme de bâtonnets noyés
dans une seconde phase continue (cas du système Cd - Sn)

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Solidification des métaux
Structures de solidification
TYPES DE MICROSTRUCTURES EUTECTIQUES
Eutectique globulaire (c): Peu courant. C’est la cas du système Cu - Cu2O dans lequel la
phase Cu2O est sous forme de globules.
Eutectique aciculaire (d): Une des phases apparaît sous une forme irrégulière, souvent en
aiguilles réparties dans une phase continue. C’est le cas de l’eutectique Al - Si. Ce type de
structure ne présente pas une bonne ductilité.
Applications: alliage eutectique de brasage Pb – Sn : Tf inférieure à celle des constituants:
L’intérêt des eutectiques en fonderie est qu’ils ne comportent pas d’intervalle de
solidification, ce qui limite l’apparition de défauts.

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Solidification des métaux
Structures de solidification
SOLIDIFICATION DIRRIGEE
Une coulée conventionnelle conduit à une structure à grains fins équiaxes qui présente un
double avantage : une isotropie des propriétés + une bonne productivité du procédé de coulée
Cependant, cette structure présente une tenue faible à la fatigue thermique et au fluage.
- Pour l’améliorer, on peut soit réaliser une structure colonnaire à grains allongés dans la
direction de l’effort, seules les dendrites favorablement orientées peuvent croître parallèlement
à la direction d’évacuation de la chaleur pour donner une structure polycristalline colonnaire.
•soit supprimer tous les joints de grains en ne laissant croître qu’un seul grain (structure
monocristalline).

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
Les défauts sont généralement liés aux phénomènes suivants :
- La contraction du métal lors de la solidification et du refroidissement à l’état solide
- La différence de solubilité des gaz dans le métal entre l’état liquide et l’état solide
- La formation de particules solides de nature différente de celle de l’alliage (inclusions)
-La réaction du moule (rigidité).

LA CONTRACTION DU LIQUIDE : MANQUE


-La contraction du liquide intervient entre la température
de coulée et la température de solidification. Elle est à
l’origine du défaut appelé “manque” qui correspond
précisément à l’amplitude de cette contraction.
-Le remède consiste à prévoir des systèmes
d’alimentation dont la capacité doit être suffisante pour
compenser la perte de volume
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Solidification des métaux
Défauts de solidification
LA CONTRACTION LIQUIDE – SOLIDE :LES RETASSURES
La plupart des matériaux sont plus denses à l’état solide qu’à l’état liquide. La
solidification s’accompagne donc le plus souvent d’une contraction du matériau ou
retrait de l’ordre de 3 à 7% en volume.

MACRORETASSURES
Les alliages de fonderie se solidifient généralement dans un intervalle de température
plus ou moins large, par apparition progressive de cristaux qui coexistent avec le liquide.
Lorsqu’un alliage est versé dans une empreinte, il se solidifie par couches successives. Le
volume de matière constituant chacune de ces couches subit un retrait de telle sorte
qu’à la fin de la solidification, une partie du volume de l’empreinte reste non comblée
par du métal : c’est la retassure

MICRORETASSURES
• Dans certaines conditions, les germes solides se forment non seulement sur les 32
parois du moule mais aussi à l’intérieur du liquide.
Solidification des métaux
Défauts de solidification
FORMATION DES
MACRORETASSURES

En moule fermé :

En moule ouvert :

En moule de forme
quelconque:
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Solidification des métaux
Défauts de solidification
FORMATION DES MICRORETASSURES
•Dans certaines conditions, les
germes solides se forment à
l’intérieur du liquide.
•La croissance des germes
s’accompagne d’un retrait qui est
compensé par le liquide à partir de
la masselotte.
•Ensuite les dendrites viennent au
contact les unes des autres de telle
façon à gêner la circulation du
métal liquide.
•Le liquide emprisonné dans les
espaces inter dendritiques subira à
son tour un retrait qui n’est plus
compensé.
•Il subsiste alors de petites cavités
ou microretassures qui constituent
le défaut appelé POROSITÉ. 34
Solidification des métaux
Défauts de solidification
FORMATION DES CRIQUES
C’est une déchirure qui se produit lors de la solidification des dernières portions de
moulage à l’endroit où la pièce présente une résistance locale très faible et lorsque le
retrait à l’état solide ne peut s’effectuer librement. La gêne de ce retrait peut être dû à :
- la rigidité du moule et des noyaux
- L’anisothermie de la pièce (gradient de température)
-la présence d’angles vifs dans la géométrie de la pièce
Ce défaut peut être évité par les actions suivantes :
- Adapter la composition chimique de l’alliage pour renforcer sa résistance à chaud
- Modifier le tracé et/ou la composition du moule
- Supprimer les points chauds du moulage en accélérant leur refroidissement
- Modifier le tracé des pièces

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
CONTRAITES INTERNES
-Apparition de tensions dont l’intensité n’est pas suffisante pour provoquer la crique,
mais qui conduisent souvent à la déformation de la pièce. La persistance de telles
contraintes rendent l’alliage sensible à une rupture lors d’un usinage ultérieur, par
exemple.

Comme pour la crique, les remèdes doivent s’attaquer à la cause directe du défaut :
- Veiller à ce que chaque point du moulage prenne librement son retrait
- Éviter les gradients de température importants entre les différentes portions du
moulage.
Dans les cas où elles ne peuvent être évitées, les tensions internes peuvent être
éliminées par un
traitement thermique appelé recuit de stabilisation : la pièce est portée à une
température suffisante
pour que ces contraintes puissent se relaxer en provoquant des microdéformations
plastiques.

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
LES SEGREGATIONS
Lorsque la solidification se déroule dans les conditions hors d’équilibre, on obtient un
matériau dont la composition chimique est hétérogène. C’est ce phénomène que l’on
appelle ségrégation.
Comme dans le cas de la retassure, les conditions de solidification déterminent le type
de ségrégation des éléments chimiques :
- La macroségrégation ou ségrégation majeure désigne les différences
décomposition à l’échelle du lingot ou de la pièce. Elle peut être directe, inverse ou
verticale
- La microségragation ou ségrégation mineure désigne ces différences de
composition lorsqu’elles se produisent à l’échelle de la dendrite.

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
SEGREGATION DIRECTE:
Lorsque le liquide coulé présente un gradient de température important, le solide se
forme progressivement depuis les parois du moule jusqu’à son centre par dépôt et
croissance des dendrites.
Les premières couches de solide formées sont relativement pauvres en élément
d’alliage (dans le cas d’un élément d’alliage à plus bas point de fusion que l’élément de
base) qui s’accumule dans le liquide résiduel.
Ce liquide est repoussé par le solide en formation vers la région centrale du moulage.
De là naît une hétérogénéité dans le sens surface-centre appelée ségrégation directe.

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
SEGREGATION INVERSE:
il s’agit d’une ségrégation qui conduit à une composition inversée comparée à celle du cas
précédent considérée comme normale : ainsi donc, la pièce présente une concentration en
élément d’alliage plus élevée en surface qu’à cœur. Ce défaut apparaît dans les conditions
suivantes :
- La solidification est fortement dirigée, de la périphérie vers le centre
- Le solide croît sous la forme de grains colonnaires présentant des espaces inter-
dendritiques fins et longs.

Le front solide tend à repousser le liquide résiduel enrichi vers le centre de la pièce .
Dans le même temps, la poursuite de la solidification et le refroidissement du solide formé,
s’accompagnent du retrait qui exerce alors une force d’aspiration sur le liquide central et le
chasse entre les dendrites, vers la surface de la pièce.
Si la gaine solide n’est pas suffisamment compacte, le liquide peut déboucher à la surface39

sous la forme de “gouttes”.


Solidification des métaux
Défauts de solidification
SEGREGATION VERTICALE :
Ce terme désigne la séparation, sous l’effet de la gravité, des éléments non miscibles
qui présentent des densités très différentes. C’est le cas des alliages contenant du
plomb. Le brassage énergique du liquide permet d’éviter cette ségrégation.

MICROSEGREGATION :
•Lorsque les conditions de solidification favorisent une germination équiaxe dans tout
le volume du liquide, chaque dendrite est le siège d’un phénomène de ségrégation. Le
coeur de la dendrite est presque pur en élément solvant tandis que le liquide
interdendritique s’enrichit en éléments solutés.
•Dans les alliages industriels ,cet effet est accentué par le
nombre important d’éléments d’alliage (4 à 5 au minimum)
•Remède : traitement thermique (recuit d’homogénéisation)
ou/et mécanique (forgeage à chaud ). 40
Solidification des métaux
Défauts de solidification
MICROSEGREGATION :

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
DISSOLUTION DES GAZ DANS LES METAUX
LES GAZ DISSOUS:
▪ À l’état liquide, les métaux peuvent dissoudre des quantités importantes de gaz. Le
gaz se trouve alors sous sa forme atomique et sa distribution est parfaitement
aléatoire.
▪ À l’état solide, la solubilité des gaz dans les métaux est très faible
▪ Lors du passage liquide-solide, l’excès de gaz se regroupe sous forme de bulles qui
restent piégées dans le métal et qui constituent ce que l’on appelle généralement la
porosité.
▪ La loi de Sievert permet de calculer la quantité de gaz (g%) dissous dans un métal :
% gaz  = K (T )  Pgaz avec K (T ) = exp  − G 0 RT 
On peut alors réduire ce défaut en réglant les paramètres suivants :
- Eviter la surchauffe
- Diminuer la pression des gaz (élaboration sous vide)
- Ajouter différents éléments chimiques (exp: Al ajouté dans l’ acier liquide pour
former l’Al2O3).
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Solidification des métaux
Défauts de solidification
DISSOLUTION DES GAZ DANS LES METAUX
REACTIONS CHIMIQUES:
• Des gaz dissous dans le métal liquide peuvent se combiner au moment de la coulée
avec un élément d’alliage pour former un composé qui est lui-même gazeux. C’est le
cas de la combinaison oxygène - carbone qui donne lieu à un dégagement gazeux de
monoxyde de carbone dans les aciers dits effervescents.
• Les bulles de gaz CO restent piégées dans le moulage sous la forme de soufflures.
• Dans les cas où l’on ne souhaite pas la présence des soufflures, le remède consiste à
favoriser, en cours d’élaboration la combinaison des gaz à des éléments chimiques
ajoutés pour former des particules solides (opération de calmage des aciers par
addition de: Si, Al, Ca).

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
INCIDENTS DUS AUX GAZ
POROSITE:
• la part des gaz dans la formation de la porosité (soufflures) peut être relativement
importante si le dégagement gazeux s’effectue sous de fortes pressions.
• La porosité peut entraîner un manque d’étanchéité de la pièce et un affaiblissement
notable de ses caractéristiques mécaniques.
• La porosité des demi-produits est moins gênante dans la mesure où un traitement
de corroyage permet de ressouder les soufflures.
PHENOMENE DE VIELLISSEMENT:
• Au terme de la solidification, le métal peut contenir une quantité de gaz
appréciable ; c’est le cas de l’oxygène et de l’azote dans les aciers.
• À l’ambiance ou à faible température, des éléments peuvent précipiter, sous la
forme de composés (carbonitrures dans les aciers) ou ségréger au cœur des
dislocations. Ce phénomène que l’on appelle vieillissement, est responsable d’une
fragilisation du métal ;
FRAGILISATION PAR L’HYDROGENE:
• Pour être actifs, ces mécanismes de fragilisation nécessitent l’existence, dans la
structure, de pièges à hydrogène comme les dislocations, les cavités, les joints de
grains et surtout les inclusions qui jouent un rôle de premier plan dans l’initiation
des fissures.
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Solidification des métaux
Défauts de solidification
LES INCLUSIONS
Une inclusion est une particule solide non métallique non soluble dans l’alliage.

INCLUSIONS EXOGÈNES: Ce sont des particules solides étrangères au processus d’élaboration


et qui sont entraînées mécaniquement dans le bain liquide, lors de la coulée. Elles
proviennent des chenaux de coulée. Ce type d’inclusions peut être évité par un choix et un
entretien sérieux des installations.

INCLUSIONS ENDOGÈNES: Ce sont des particules formées au sein du métal, au cours du


processus d’élaboration. Elles proviennent de la combinaison des différents éléments
chimiques présents (Al pour désoxyder l’acier).

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Solidification des métaux
Défauts de solidification
ROLE DES INCLUSIONS :
La présence d’inclusions dans les métaux est plutôt défavorable. Parmi les effets possibles,
on cite :
• Amorces de rupture : diminution des caractéristiques de fatigue et de ténacité.
• Sensibilité au travail à chaud et à froid : rupture au cours des opérations de mise en forme
(emboutissage).
• Sensibilisation à la corrosion par piqûres : rupture de la couche passive dans le cas des
aciers inoxydables.
• Fragilisation par l’hydrogène : L’interface inclusion - matrice sert de piège à l’hydrogène qui
s’y accumule.
Les inclusions peuvent aussi avoir un effet favorable :
• on préférera les sulfures (déformables à chaud) aux oxydes (réfractaires et peu
déformables) et les formes arrondies aux formes allongées et anguleuses.
• Meilleure usinabilité pour les aciers (diminution de l’énergie de cisaillement)
• centres de germination (structures à grains très fins)

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Solidification des métaux
Alliages de fonderie
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