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CHAPITRE V : LA CONCENTRATION

Après la préparation mécanique du minerai, la concentration intervient. C’est l’étape de


l’amélioration de la teneur du minerai par la séparation entre la substance utile et les autres
non utiles (gangue). Dans beaucoup de cas il faut concentrer le minerai pour le rendre
marchand. Mais le plus souvent, c’est la substance utile qui est mieux vendu sous forme de
concentré (lingot, barres, ...). On doit produire un maximum de concentré avec très peu de
minerai, c'est-à-dire qu’il faut enlever toute la substance utile du minerai.
La concentration ou la séparation du minerai sera possible en profitant des comportements
entre les minéraux de natures différentes lorsqu’ils sont soumis à des sollicitations
extérieures. Les procédés de concentration utilisent les différences entre les propriétés des
minéraux du minerai.

I. LES PROCEDES DE CONCENTRATION


Le choix d’un procédé de concentration est lié aux caractéristiques et aux propriétés
physiques et chimiques des éléments minéraux du minerai sorti de l’usine de préparation
mécanique. Ce choix est surtout fonction de :
- Nature du gisement : minéralogie, pétrographie
- Type de gisement : primaire ou secondaire
- Granulométrie du produit traité : la taille des grains sortis de la PMM
- Le coût actuel de la substance utile
On distingue plusieurs procédés.
1. Le procédé gravimétrique
C’est un procédé physique. Son principe est simple. Il utilise l’effet combiné de la masse, du
volume et de la forme des particules pour obtenir des trajectoires différentes dans un milieu
liquide statique ou en mouvement. Il s’agit de séparer les éléments du minerai à partir de
leur vitesse de sédimentation. Les grains n’auront pas la même vitesse de chute. Les grains
et particules constituant le minerai ont des vitesses de sédimentation différentes compte
tenu des différences de propriétés. De façon théorique tous les éléments ont la même taille
à la fin de la PMM mais ont des propriétés différentes telles que la masse. Ce procédé
permet d’obtenir des concentrés de charbon, de fer, de wolframite, de cassitérite, etc. il
rentre aussi dans l’élaboration de pré-concentré de fluorine, de barytine et de plusieurs
minerais métalliques.
Comme fluide, on utilise l’eau car sa masse volumique est élevée. Mais on utilise aussi l’air.
Dans ce procédé, les équipements généralement utilisés sont :
- Pour les laboratoires : concentrateur KNELSON, élutriateur à air et à eau, les tables à
secousses, ...
- Pour les équipements pilotes : classificateur à vis, la spirale simple, le sluice, ...
Les limites de ce procédé sont atteintes pour les produits ultrafins.
2. Le procédé densimétrique
C’est aussi un procédé physique. Il s’agit de séparer les éléments en fonction de leur densité.
Ce procédé obéit à la loi des chutes des particules dans un fluide. Le cas le plus fréquent est
l’utilisation de la batée ou du sluice. Les éléments lourds se déposent et les plus légers sont
évacués avec l’eau.
Ce procédé est efficace pour les grains de taille moyenne égale à 0,2 mm et ayant une
différence de densité considérable. On concentre ainsi la magnétite, la galène, la pyrite, la
barytine, ...
Dans ce procédé, les équipements généralement utilisés sont :
- Pour les laboratoires : concentrateur KNELSON, élutriateur à air et à eau, les tables à
secousses, ...
- Pour les équipements pilotes : classificateur à vis, la spirale simple, le sluice, ...
Les limites de ce procédé sont atteintes pour les produits ultrafins. Les limites de ce procédé
sont atteintes pour les produits ultrafins et lorsque les éléments ont des densités voisines.
Les limites de ce procédé sont atteintes pour les produits ultrafins. Les limites de ce procédé
sont atteintes pour les produits ultrafins et lorsque les éléments ont des densités voisines.

3. La flottation
Après la PMM, les éléments doivent d’abord être fins à ultrafins. Elle est utilisée lorsque les
procédés physiques ont atteint leur limite, c'est-à-dire que les éléments sont fins à ultrafins.
C’est une méthode assez répandue. Elle est utilisée pour la concentration des minerais
métalliques et des minerais non métalliques en particulier dans le cas des minerais sulfurés.
Le principe de la flottation est basé sur les propriétés physico-chimiques de la surface des
minéraux plongés dans l’eau. Certains vont flotter et d’autres couler d’où le nom de
flottation. Cette technique est polyvalente et permet de traiter plusieurs minerais complexes
de sulfure, d’oxyde et même de minerais non métalliques.
Grace à ce procédé il est possible de concentrer des minerais pauvres dont le traitement ne
serait pas rentable par les procédés densimétriques et gravimétriques.
Il s’agit d’utiliser les propriétés hydrophobes et hydrophiles de la surface des solides. C’est la
capacité d’un élément à se mouiller. C’est aussi la capacité qu’a un élément à accrocher des
bulles d’air qui agiront comme des flotteurs et pousseront les particules vers la surface du
liquide. Ces propriétés sont naturelles ou peuvent être stimulées à l’aide de réactifs ajoutés
dans l’eau. Parmi ces réactifs on peut citer : les collecteurs, les moussants, des déprimants et
activant, les régulateurs.
Certains sulfures, les graphites, le charbon flottent facilement. Par contre les carbonates, les
silicates d’oxydes métalliques flottent difficilement. Il exige un traitement chimique spécial
au moyen des réactifs cités précédemment.

- Les réactifs moussants provoquent la formation d’écume en entourant chaque bulle


d’air d’une fine pellicule ;
- Les activants augmentent la flottabilité de certains minéraux ;
- Les désactivants empêchent les minéraux de gangue de flotter ;
- Les mouillants augmentent la propriété hydrophile des éléments (gangue) ;
- Les poisons empêchent la flottation de certains minéraux ;
- Les contrepoisons annulent l’effet des poisons.

4. Les procédés électriques


On distingue la séparation magnétique et la séparation électrostatique. Les procédés
électriques sont des procédés physiques.
a. La séparation magnétique
Elle exploite les propriétés magnétiques des matériaux pour les séparer. La susceptibilité
magnétique d’un élément est sa propriété qui détermine son comportement dans un champ
magnétique. Ainsi on distingue :

 Les matériaux ferromagnétiques : fortement magnétisés


 Les matériaux paramagnétiques : faiblement magnétisés
 Les matériaux diamagnétiques : non magnétisés
On opère par voie sèche ou par voie humide. La force magnétique d’un élément dépend
d’une part de susceptibilité et de son volume et d’autre part du séparateur magnétique
utilisé pour la déviation ou la rétention. Il existe donc en général 3 familles de séparateurs :

- Les séparateurs à basse intensité : concentrer les éléments fortement magnétisés


- Les séparateurs à haute intensité : concentrer les éléments faiblement magnétisés
- Les séparateurs à haut gradient pour traiter les particules ultrafines.

b. La séparation électrostatique
Elle tire profit de la différence de conductivité électrique ou de la perméabilité
électrostatique qui existe entre les matériaux pour les séparer. Le principe est basé sur la
création d’un champ électrostatique par des plaques circulaires sur lesquelles tombent les
éléments à séparer (le produit à traiter). Les minéraux bon conducteur se chargent
d’électricité et sont repoussés par une plaque de même signe. Les grains imperméables ne
sont influencés et glissent le long de la surface électrisée. Ce procédé s’applique
principalement aux sables titanifères, aux ilménites, etc.

5. Les procédés particuliers


Ce sont les propriétés faisant appel aux propriétés chimiques.
a. Les procédés hydrométallurgiques
Ce terme désigne l’ensemble des procédés d’extraction de la substance utile et de
purification des métaux réalisés en phase aqueuse. Les métaux sont mis en solution et
récupérés par précipitation. On réalise ainsi des électrolyses. De puissants solvants sont
utilisés pour mettre les métaux valorisables en solution : c’est la technique de séparation
solide-liquide. Cette dissolution se fait par lixiviation en tas ou en cuve. Plusieurs mines en
Côte d’Ivoire utilisent ce procédé.
b. Les procédés pyrométallurgiques
Ici on utilise le feu comme moyen de concentration. Il s’agit d’extraire les métaux précieux
par fusion. On dit qu’on purifie les matériaux. Cette technique est celle des hauts fourneaux.
C’est une vieille technique. Elle était utilisée par les premiers forgerons. Mais la technologie
a considérablement évolué et la récupération atteint 95%.
c. Les procédés biométallurgiques
Cette technique utilise les microorganismes (bactéries) pour mettre en valeur les métaux.
Cette technique à l’avantage d’avoir un faible coût d’investissement et d’opération. Elle
permet aussi le traitement de minerai complexe et de faible teneur. Mais il est très difficile
de maitriser l’activité des microbes d’où un grand risque de contamination et de pollution.
Ces procédés tendent à disparaitre.

II. BILAN DES OPERATIONS DE CONCENTRATIONS


La séparation est caractérisée par des paramètres. Ils permettent de déterminer :
- Le rendement poids
- Le rendement métal
- Le taux de concentration

Dans un atelier de concentration, il rentre une quantité Mo de minerai ayant subi la PMM.
La teneur du minerai est To. Il en ressort une quantité M1 de concentré de teneur T1, et une
quantité de stérile M2 de teneur T2. Ainsi, nous avons :
- Mo = M1 + M2 (1)
- MoTo = M1T1 + M2T2 (2)
Dans une unité parfaite, on devrait avoir un concentré à 100% et un stérile à 0% de
substance utile.
1. Le taux de récupération
Aussi appelé le rendement métal, c’est le rapport entre la quantité de métal récupérée dans
le concentré et la quantité de métal contenu dans le tout-venant. On le note généralement
ρ.
ρ = M1T1/MoTo

2. Le rendement pondéral
Aussi appelé rendement poids, c’est le rapport entre la masse du concentré et la masse tout-
venant. On le note généralement R et R = M1/Mo.
L’unité de traitement est définie par deux paramètres indépendants : la teneur du concentré
T1 et le taux de récupération ρ. Ainsi
R = ρ × To/T1
On pourra déterminer la teneur de rejet T2. Cette teneur est très faible. On peut dire que :
- Les minéraux dont la substance utile a une grande valeur (or-platine-coltan, ...), il
faut s’efforcer d’avoir un meilleur rendement métal ρ.
- Les minéraux qui ont une substance utile de faible valeur (Fe-Cu-Al, ...), il est
fondamental d’avoir un bon rendement poids pour diminuer les frais du transport.

3. Le taux de concentration
On le note généralement Rc. Plus la teneur est haute, plus le recouvrement est meilleur. Le
taux de récupération s’exprime comme suit :
Rc = (T1-T2) / (To-T2)
Aussi, le recouvrement taux de récupération se détermine comme suit :
Rm = T1(To-T2) / To(T1-T2)

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