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électronique analogique

ECOLE SUPERIEURE DES TECHNIQUES AVANCEES

ESTA

Option : 1ère année

SUPPORT DE COURS
UE : Electronique analogique 1 (L1)

Enseignant : COULIBALY Souleymane, tel : 70 75 88 39 ou 68 76 42 77

Année académique : 20…-20…

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Ecole Supérieure des 1ère année Formateur
Techniques Avancées (ESTA) COULIBALY Souleymane (70758839)
électronique analogique

FICHE DE DESCRIPTION DE L’UE


TITRE DE L’UE : ELECTRONIQUE ANALOGIQUE 1
SEMESTRE : S1 COEFFICIENT : NOMBRE DE CREDITS :
ENSEIGNANT : Mr Souleymane COULIBALY
VOLUME CM TD TP TPE
HORAIRE : 25H 18 12 - -

OBJECTIFS :
Les objectifs visés par ce cours sont :
- Connaître les paramètres et le fonctionnement des composants électroniques
- Déterminer les paramètres statiques et dynamiques des circuits à diodes et à transistors.
- Maîtriser les lois et principes de l’électronique,
- Etudier les fonctions de base de l’électronique,
- Analyser et calculer les circuits électroniques,
- Câbler les montages électroniques.

CONTENU :

I. Théorie sur les semi-conducteurs


 Structure de la matière et rappel électricité
 Semi-conducteurs intrinsèques
 Semi-conducteurs extrinsèques

II. Jonction P-N

III. Diode à jonction


 Constitution et fonctionnement
 Modèles de la diode
 Montages redresseurs à diode

IV. Transistor bipolaire


 Constitution et fonctionnement
 Modèles statiques du transistor
 Polarisation
 Modèles dynamiques du transistor
 Amplificateur : paramètres
 Montages amplificateurs fondamentaux à transistor (classe A, classe B et classe AB)

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V. Applications pratiques
 Sources de références
 Sources de tension :
- Rôles et caractéristiques ;
- Montages à diodes Zener, diode Zener et transistor, régulateurs intégrés de
tension.
 Sources de courant :
- Rôles et caractéristiques ;
- Miroirs de courant à transistors bipolaires, à MOSFET.

 Amplification
 Amplification à transistor à un et à plusieurs étages
 Amplificateur différentiel à transistor
 Classes d’amplification
- Technologie et modélisation des transistors de puissance ;
- Technologie des amplificateurs de puissance intégrés, caractéristiques,
critères de choix, mise en œuvre ;
- Le dimensionnement des composants.

PREREQUIS :
Electricité générale, théorie des circuits électriques

BILBLIOGRAPHIE
[1] J-M Pointevin : "Composants discrets et méthode de calculs, Tome 1", Ed. Dunod, Paris
1995
[2] Thomas L. Floyd : "Electronique, composants et systèmes d’application", Ed. Dunod,
Paris 2000.
[3] Malvino Albert Paul, Bates David J. : '' Principes d'électronique''. Ed. Dunod, Paris, Mars
2008.

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I-THEORIES SUR LES SEMI–CONDUCTEURS

1. STRUCTURE DE LA MATIERE
Un atome est composé d’un noyau central autour duquel gravitent des électrons.
Le noyau est composé de 2 sortes de particules de masse égale : les protons et les neutrons.
Les protons portent des charges électriques positives.
Le proton est chargé positivement et l’électron est chargé négativement. noyau électron
Le neutron ne porte pas de charge.
La charge de l’électron et du proton est la plus faible charge
électrique que l’on connaisse : e = 1.6 * 10-19 C
Un atome étant initialement neutre, il comporte autant
d’électrons que de protons. Si on arrache un ou plusieurs
électrons à un atome il devient un ion positif ou cation.
Si au contraire on lui apporte un supplément d’électrons il
devient un ion négatif ou anion.
Les divers corps se diffèrent par le nombre de protons de leur
noyau donc par le nombre d’électrons.
Les électrons tournent autour du noyau sur des orbites orbite
correspondantes à des niveaux d’énergie bien déterminés qu’on appelle niveaux
eee permis. Cette énergie
est d’autant plus grande que l’orbite est éloignée du noyau. Tout niveau intermédiaire entre 2 niveaux
permis est un niveau interdit.
Les électrons peuvent occuper les niveaux permis en suivant les règles suivantes :
-Les niveaux les plus bas sont occupés en priorité,
-Un électron recevant une énergie insuffisante pour le hisser à un niveau supérieur refuse cette
énergie et reste sur son orbite,
-Un électron qui quitte son orbite pour un niveau plus bas restitue la différence des énergies entre
les 2 niveaux sous forme d’un rayonnement qui peut être visible ou thermique.

2. BANDE DE VALENCE Bande de conduction


Un certain nombre d’électrons d’un atome sont
occupés à assurer les liaisons entre les atomes bande interdite
environnants. Il est appelé électron de
valence. L’ensemble de niveaux d’énergie Bande de valence
permis pour les électrons de valence s’appelle
la bande de valence. noyau

3. BANDE DE CONDUCTION
Il existe des niveaux d’énergie pour lesquels l’électron quitte la bande de valence pour un niveau
permis supérieur appelé niveau de conduction. Leur ensemble s’appelle la bande de conduction.

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4. LES CONDUCTEURS
Dans les corps conducteurs de l’électricité la bande de
valence et la bande de conduction sont très proches et Niveau
s’interpénètrent. Chaque atome libère alors au moins un d’énergie Bande de
électron qui voyage dans le cristal : c’est un électron conduction
libre.
Si on relie les 2 bornes d’un générateur avec un
Bande de
conducteur, les électrons sont attirés par le pole + et
valence
repoussés par le pole -. Le déplacement d’électrons qui
en résulte constitue le courant électrique.

5. LES ISOLANTS Niveau


d’énergie Bande de
Les corps isolant sont caractérisés par :
conduction
-Une bande de valence complète,
Bande
-Une bande de conduction vide,
interdite
-Une bande interdite large représentant une énergie
de plusieurs électron–volts. Bande de
Aucun électron de la bande de valence ne peut valence
recevoir une énergie suffisante pour passer dans la
bande de conduction.

6. LES SEMI – CONDUCTEURS


Niveau
Les semi–conducteurs sont des corps dont la résistance d’énergie Bande de
est intermédiaire entre celle des conducteurs et des conduction
isolants. Il est caractérisé par une bande interdite
Bande interdite
ayant une faible largeur.

Bande de
valence

6.1 SEMI–CONDUCTEURS INTRINSEQUES


On nomme semi–conducteur intrinsèque un semi–conducteurs sans impuretés.

6.2 LES SEMI–CONDUCTEURS EXTRINSEQUES


Ce sont des semi–conducteurs intrinsèques dans lesquels on a introduit certaines impuretés (atomes
d’un corps étranger) qui modifient leurs résistances dans de grandes proportions. Cette opération
s’appelle le dopage.
Une impureté augmente la conductivité en libérant selon sa nature :
 des électrons : on obtient des semi–conducteurs extrinsèques de type N
 des trous : on obtient des semi–conducteurs extrinsèques de type P
Les semi–conducteurs usuels sont le germanium (Ge) et le silicium (Si) ; ils ont 4 électrons
périphériques.
Les dopeurs possèdent 3 ou 5 électrons périphériques.

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Tableau des principaux semi–conducteurs et dopeurs

III IV V
Bore (B) Silicium (Si) Azote(N)
Aluminium (Al) Germanium (Ge) Phosphore (P)
Gallium (Ga) Arsenic (AS)
Indium (In) Antimoine (Sb)

a. LES SEMI–CONDUCTEURS EXTRINSEQUES DE TYPE N


Si on introduit dans un réseau de silicium, une impureté pentavalente (5 électrons périphériques, ex :
Phosphore (P)), les atomes d’impureté établiront des liaisons covalentes avec les atomes du silicium
mais le 5ème électron reste libre et que seul l’agitation thermique va le hisser sur la bande de
conduction. Le phosphore devient donc un ion positif (+).
Finalement dans un semi–conducteur de type N il y a beaucoup d’électrons libres provenant des
dopeurs et très peu de trous.
Les électrons sont porteurs majoritaires (et sont Négativement chargés) et le semi–conducteur est
de type N. Les atomes pentavalents sont appelés atomes donNeurs.

Electron libre chassé de


Si
l’atome du phosphore
+4

Si Si
+4 P +4
+5

Si
+4 Covalence

+ +
+ Ions positifs

+ Trous minoritaires
+
Electrons majoritaires

semi–conducteur est Déplacement des électrons


de type N

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b. LES SEMI–CONDUCTEURS EXTRINSEQUES DE TYPE P


Si on introduit dans un réseau de silicium, une impureté trivalente (3 électrons périphériques, ex :
Bore (B)), les atomes d’impureté établiront 3 liaisons covalentes avec les atomes du silicium.
L’agitation thermique sera nécessaire pour qu’un électron d’une liaison voisine vienne combler le trou,
avec l’apparition d’un nouveau trou. Le Bore devient donc un ion négatif.
Finalement dans un semi–conducteur il y a beaucoup de trous et peu d’électrons.
Les trous sont ici porteurs majoritaires (et sont Positivement chargés) et le semi–conducteur est de
type P. Les atomes trivalents sont appelés atomes accePteurs.
Trou laissé par
l’électron, il est libre
de circuler

Si
+4

Si B Si
+4 +3 +4

Covalence
Si
incomplète +4
Covalence



- Ions négatifs

Déplacement
Trous (majoritaires)
des trous
– –
Electrons (minoritaires)

semi–conducteur est de
type P

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II- LA JONCTION PN

1. Introduction
En fonction de leurs propriétés électriques, les semi-conducteurs (types P et N) peuvent être
assemblés pour constituer des composants électroniques.
Parmi les applications de base de l’électronique, l’assemblage de deux semi-conducteurs de type P et
de type N permet de créer la diode à jonction PN. Mais en observant les propriétés de ce composant,
on remarque que plusieurs phénomènes peuvent être mis à profit pour constituer des diodes
disposant de fonctions particulières. De même l’assemblage des deux types de semi-conducteurs
avec plus de deux jonctions permet de créer d’autres composants tels que le transistor…

2. La Jonction PN

Si on réalise dans un cristal de semi–


Ions négatifs Ions positifs
conducteur intrinsèque un semi–conducteur
extrinsèque de type P dans une zone et un
P N
semi-conducteur extrinsèque de type N dans
l’autre partie, la zone de séparation entre les
parties s’appelle « jonction PN »
* Dans la région P : Trous majoritaires Electrons
-Les trous sont porteurs majoritaires majoritaires
-les atomes accepteurs forment un réseau Jonction PN
d’ions négatifs
* Dans la région N :
-Les électrons sont porteurs majoritaires
-les atomes donneurs forment un réseau d’ions positifs

a) JONCTION PN NON POLARISEE


Sous l’action de l’agitation thermique :
-Les trous de la région P diffusent vers la région N
-Les électrons de la région N diffusent vers la région P
Il en résulte au voisinage de la jonction une disparition complète des porteurs libres. Un déséquilibre
de charge due aux ions apparaît : négatif du coté P et positif du coté N.
Cette double charge crée dans la zone vide de porteurs libres un champ électrique E dit champ
électrique interne.

Diffusion des trous

Ei

Diffusion des électrons Zone de transition


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La zone vide de porteurs libres est appelée zone de transition ou zone de déplétion. La ddp U P – UN
est appelée barrière de potentiel UB.

b) JONCTION PN POLARISEE

 Polarisation directe
Une jonction est dite polarisée en directe si par l’intermédiaire d’un générateur extérieur, on porte
l’extrémité de la région P à un potentiel supérieur à celui de la région N. Cela revient à superposer au
champ électrique interne Ei un champ électrique E de sens inverse de Ei.
Le champ résultant Er est plus faible que Ei et peut même être de sens contraire à Ei. La barrière de
potentiel est donc abaissée ou annulée. Les porteurs majoritaires peuvent donc franchir la barrière
de potentielle. Un courant électrique appelé courant direct Id traverse les jonctions.

Ei
P Er N
Id

E
 Polarisation inverse
Une jonction est dite polarisée en inverse si UN > UP. Le champ E électrique appliqué est de même
sens que Ei. Le champ résultant Er = Ei + E ; la barrière de potentiel est donc surélevée interdisant
tout affranchissement des porteurs majoritaires. Aucun courant ne peut circuler à travers les
jonctions sauf un courant inverse ou courant de fuite négligeable

Ei
P Er N Ii

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 Caractéristique courant-tension
Le courant est une fonction de la tension lorsque celle-ci est positive et atteint Ei.
Le courant inverse Iinv (courant de fuite) garde une intensité très faible (négligeable) et
pratiquement constante lorsque la tension est négative et inférieure à U Z (tension de Zener).
Quand la tension inverse atteint UZ le courant commence à croître : c’est le claquage ou l’effet
Zener. Après le claquage suit l’avalanche : Le courant croit rapidement entraînant la destruction de
la jonction si un élément extérieur ne limite pas le courant.
La destruction est due à l’échauffement provoqué par le passage du courant. Le seuil de la tension
pour lequel se produit le claquage dépend du dopage en impureté du semi–conducteur.

UZ
Iinv Ei U

Claquage

Avalanche

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III- Diode à jonction PN


A K
1 N 4007
1. Constitution et symbole

Une diode à jonction est un composant


constitué d’une jonction PN (Figure 1)
rendue accessible par deux contacts A K
électriques (obtenus par
métallisation). Son symbole et les
notations sont représentés à la Figure
2 (pour le retenir, noter que le sens
du courant est celui du triangle). Elle
ne conduit le courant que dans le sens Anode- Cathode à condition que sa tension de seuil soit
atteinte (elle est passante). Dans le sens Cathode-Anode, le courant est nul (elle est bloquée).

Diodes ordinaires (faible et moyenne puissance)

Diodes ordinaires (forte puissance)

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Pont de diodes

Exemple de références de diodes avec leurs caractéristiques (courant direct maximal et


tension inverse maximale)

2. Caractéristique statique courant-tension

Le fonctionnement est traduit par le lien entre la tension uD et le


courant iD (la caractéristique iD = f(uD). Elle est relevée dans les
quatre quadrants en polarisant la diode en suivant le schéma de la
Figure 3. Le résultat est décrit à la Figure 4.
Attention : ce relevé est obligatoirement attaché aux notations des
sens des tensions et courants.
L’observation de cette caractéristique permet de distinguer deux régimes de fonctionnement :

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a. Polarisation direct
• Dans le sens direct (iD et uD positifs), la diode est passante; la tension uD est faible (≈0,6V à 0,7V)
et le courant croît très rapidement avec la tension E;
E – UD – URP = 0 ; (UD = 0,7V)
b. Polarisation inverse
• Dans le sens inverse (iD et uD négatifs), la diode est bloquée; le courant est faible quelque soit la
tension (courant de saturation). ID = 0 et UDinv = E = tension inverse. (Diode bloquée………circuit
ouvert)

3. Influence de la température

La loi d’évolution du courant dans la diode est :

VD : tension aux bornes de la diode.


Is : courant de saturation de l’ordre de 10-15A,

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Le courant de saturation IS traduit l’existence des porteurs minoritaires et croît avec la


température.

La conséquence est que le courant direct croît plus vite : Pour une diode au silicium, il double environ
tous les 10 °C. La tension directe (donc de seuil) diminue pour une diode au silicium, elle décroît
linéairement de 2 mV par °C.
En inverse, le courant augmente avec T.
La modification résultante de la caractéristique apparaît à la Figure 5.

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4. Caractéristiques statiques idéalisées

L’usage du modèle complet est rarement nécessaire. On simplifie la caractéristique par étapes
successives comme l’indique le Tableau 1.
Le premier modèle montre la conduction au-delà de la tension de seuil VD0 (source de tension
associée) et linéarise le fonctionnement en conduction par une résistance en série rD. Puis, peu à peu,
chacun des éléments est éliminé. On obtient finalement le modèle « deux segments » de la diode.

Modèle Diode parfaite Diode idéale


dynamique

5. Notes sur le comportement dynamique

L’étude précédente met l’accent sur le fonctionnement statique, c’est à dire lorsque les grandeurs
tension et courant sont établies. Quand ces grandeurs évoluent dans le temps, la diode peut passer
d'un état à l'autre (par exemple de l’état bloqué, en inverse, à l’état passant, en direct). C’est le
fonctionnement en commutation.
Lors de la mise en conduction, le courant s’établit dans le circuit en apportant des charges qui sont
stockées au niveau de la jonction. Ceci procure une faible chute de tension en conduction. Mais en
contrepartie, leur évacuation ralentit la commutation lors de la phase de blocage. Ceci est
caractérisé par le temps de recouvrement trr.

6 fiche technique

Les fabricants de semi-conducteurs préparent des fiches techniques regroupées dans un manuel. Ces
fiches indiquent l’ensemble des caractéristiques des composants et comprennent généralement :
-une identification du composant (ex : diode 1N4002) ;
-une description du composant à l’aide d’un dessin coté ou d’une photographie ;
-les différentes caractéristiques électriques, thermiques et mécaniques présentées sous
forme de tableaux ou de courbes ;
-des schémas de quelques exemples typiques.
Les trois catégories de paramètres suivants sont bien définies :
-les limites absolues d’utilisation (maximum ratings)
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-les caractéristiques électriques (electrical characteristics)


-les caractéristiques mécaniques (mechanical characteristics)

6.1 limites absolues d’utilisation

Ces paramètres difficilement mesurables par l’utilisateur doivent être considérés comme des
contraintes maximales d’utilisation dans un circuit.
-La tension inverse de crête répétitive VRRM : tension que peut supporter la diode à l’état
bloquée sans limitation de durée.
-La tension inverse de crête non répétitive VRSM : tension que peut supporter la diode à
l’état bloquée pendant un temps très court.
-Le courant direct moyen I0 : courant qui peut traverser la diode en permanence sans
limitation de durée.
-le courant direct de surcharge non répétitive IFSM : courant accidentel de très courte
durée qui peut traverser la diode.
-La température maximale de la jonction TJmax : température à laquelle une diode peut
fonctionner sans risque d’être détériorée.

6.2 Caractéristiques électriques

Les caractéristiques électriques peuvent être mesurées par l’utilisateur. Le fabricant peut donner :
-Les caractéristiques maximales ou minimales qui sont des limites garanties ;
-la caractéristique typique qui est une moyenne pour l’ensemble d’une même pièce.
En général on y trouve :
-la chute de tension directe VF aux bornes de la diode lorsqu’elle est à l’état passant ;
-le courant direct maximum IF supporté par la diode en continu.
-la tension inverse maximale VRRM
-la résistance interne de la diode RD
-la puissance maximale Pmax
-le temps de recouvrement inverse (trr) et direct (tdt) : temps que met la diode pour passer
de l’état passant à l’état bloqué ou de l’état bloqué à l’état passant.

6.3 caractéristiques mécaniques


Les fabricants indiquent les dimensions de composants, la masse approximative, la température
maximale permise dans le cas de composants soudés, le couple maximum de serrage dans le cas de
composants vissés, les dissipateurs appropriés…

7. Applications des diodes à jonction PN

- Redressement : pour convertir une tension bidirectionnelle en une tension unidirectionnelle.


- Protection des circuits : contre les inversions de polarité, contre les court-circuit.
- Commutation: pour la commande de circuits ou de dispositifs, réalisation de circuits logiques.
- Stabilisation : référence de tension, production de tension continue.

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8. Diodes spéciales

A côté du principe redresseur des propriétés secondaires sont mises à profit pour donner lieu à
d’autres types de diodes.

8.1 Contrôle de l’avalanche en inverse : Diode Zéner

La diode ZENER est une diode à jonction pour laquelle la tension de claquage (d’avalanche) est connue
avec précision et l’effet d’avalanche est contrôlé et est non destructeur. Après le claquage, la
tension à ses bornes reste constante. Cette tension s’appelle <<tension de ZENER>> notée UZ.
Celle-ci est destructive pour la plupart des diodes. Mais l’effet Zéner permet le contrôle des
porteurs pour limiter le courant et assurer la réversibilité du processus (fig.6).

Sens direct
A K
Iz
Sens
inverse

Une diode Zener se polarise en inverse et présente à ses bornes, quel que soit le courant qui la
traverse, une tension quasiment constante appelée tension zener. Cette tension zener est toujours
marquée en clair sur son boîtier ( ex. BZX85C5V6). On y trouve des valeurs allant de quelques
dixièmes de volt à plusieurs dizaines voir centaines de volts.
URp

Iz
Rp
E
Dz Vz

Applications :
Les diodes Zener sont appréciées pour leur tension zener très stable. Ainsi, on les retrouve souvent
associées aux fonctions : référence de tension ; écrêtage de tension ; stabilisation (alimentation
continue de faible puissance).
Cette propriété est très utilisée dans des montages régulateurs de tension où l’on l’exploite comme
référence de tension.

Caractéristiques limites
.Le courant IZ : Courant qui peut traverser la diode sans dommage.
.La tension UZ : tension aux bornes de la diode quand elle est traversée par IZ.
.La puissance PZ : puissance maximale que peut dissiper la diode ZENER : PZ = UZ*IZ

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8.2 Création d’une jonction rapide : Diode Schottky

Plutôt que de réaliser la jonction avec


des semi-conducteurs de types
différents, on substitue une couche
métallique au semi-conducteur P ou N. A K
La caractéristique de la diode obtenue Id
est similaire à celle d’une diode de
redressement, mais avec une tension
directe plus faible (diminution de la
tension de seuil, (≈ 0,3 V)).
L’avantage essentiel provient de l’absence de charges stockées durant la conduction. Le temps de
recouvrement est diminué (trr < 500 ns) : la diode est plus rapide.

Ces diodes s’emploient dans les redresseurs rapides petits signaux (haute fréquence) et dans les
composants logiques rapides. Critère de choix : fréquence limite d’utilisation.

8.3 Contrôle de la capacité inverse : Diode varicap

Quand la jonction de la diode est polarisée en inverse, la barrière de potentiel est renforcée. La
zone de charge d’espace apparaît comme un isolant entre les deux parties semi-conductrices : La
jonction se comporte comme un condensateur dont la capacité est fonction de la tension inverse.
Les diodes varicap sont des diodes à capacité variable. Cette diode se comporte comme un
condensateur dont la capacité varie suivant la tension inverse. La capacité diminue quand la tension
inverse augmente.
Application : modulation de fréquence (MF ou FM).

Ce type de diode est employé en haute


fréquence dans les circuits oscillants
accordés qui prennent place dans les
oscillateurs commandés en tension
pour la radio.

8.4 Effet quantique : Diode tunnel

L'effet tunnel est une


conséquence de la mécanique
quantique. Son principe repose
sur la probabilité non nulle pour
un électron en mouvement de
franchir une barrière de
potentiel d’énergie supérieure à
son énergie cinétique.

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Cet effet est obtenu avec une jonction créée avec des semi-conducteurs fortement dopés. La
conséquence s’apparente à un effet d’avalanche en direct. Le courant qui augmente rapidement puis
décroît et reprend sa croissance exponentielle (comme pour une diode classique).
Il en résulte la caractéristique représentée à la Figure 12. La portion où le courant décroît en
fonction de la tension est la partie utile (entre la tension de pic Vp et la tension de vallée Vv). On y
observe une conductance négative, linéarisée autour du point de repos (Vr, Ir). L’utilisation de la
zone autour de ce point nécessite une polarisation particulière qui permet de travailler en variations.

Cette résistance (ou conductance) dynamique est mise à profit dans les oscillateurs hautes
fréquences pour compenser la résistance d’un circuit LC due aux imperfections des éléments.

9. diode commandé : le thyristor

Symbole, propriétés électriques et fonctionnement

L’état conducteur ou bloqué est en général déterminé par une électrode de


commande référencée à la cathode.

Si Vak < 0, le thyristor est bloqué et I=0 (zone 1).

Si Vak > 0 sans courant préalable dans la gâchette, le thyristor est bloqué
(zone 2).

Si Vak > 0 et qu’un courant Ig apparaît (environ 100mA), la


tension Vak s’effondre et le thyristor s’amorce (passage
spontané de la zone 2 à la zone 3). Ensuite si I>Ih, le courant de
gâchette Ig peut s’annuler, la conduction entre anode et cathode
persiste. Quand I<Ih, le thyristor se bloque (passage en zone 1
ou 2).

Le thyristor peut s’amorcer dans plusieurs cas :

► Si Vak>0 et Vak = Vdrm avec Ig = 0 le thyristor s’amorce spontanément.


► Si Vak>0 et dvak/dt >(dvak/dt)maxi donné par le constructeur, le thyristor s’amorce
spontanément.
► Si Vak>0 et Ig>100mA, le thyristor s’amorce spontanément. C’est le fonctionnement normal pour
l’utilisateur car il peut maîtriser l’amorçage par une commande électronique.

Condition de blocage d’un thyristor :

Si I<Ih le thyristor se bloque mais il faut appliquer une tension Vak négative pendant le temps de
recouvrement (tr) du thyristor pour que Vak puisse redevenir positive sans provoquer la remise en
conduction.
Pendant tr le thyristor peut conduire en inverse.

Limites électriques :
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► L’application de Vak<Vrrm détruit le composant.


► En conduction le thyristor dissipe une puissance qui tend à élever la température de jonction. A
partir de 180°C le thyristor est détruit.
► A l’amorçage si le di/dt est excessif, le thyristor est détruit.

Ordre de grandeur des paramètres pour les thyristors du commerce :

► Vrrm = Vak de 50V à 2000V.


► I de 100mA à 2000A.
► Courant de gâchette permettant l’amorçage de 10mA pour les thyristors sensibles à 500mA pour
les thyristors standards.
► (dvak/dt) maxi = 100V/µs.
► (di/dt) maxi = 100A/µs.
► Le temps de recouvrement tq = 100µs pour les thyristors de redressement à 2µs pour les
thyristors ultra-rapides.

10. diode pour courant alternatif : le diac

Le diac (DIode for Alternating Current) n'est pas un composant


de puissance, c'est un semi-conducteur à seuil capable de
générer les impulsions nécessaires au triac.

Son symbole est le suivant :

Lorsque la tension (u) à ses bornes est positive et reste inférieur


à VBR, VA2A1 vaut à peu près u car i = 0A. Dès que u dépasse V BR le
diac devient passant, sa tension V A2A1 diminue jusqu’à I = (U-
Ve)/R ; c’est donc la valeur de la résistance dans le montage qui
détermine l’intensité du courant.

L’explication est similaire lorsque u est négative.

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Générateur d'impulsions à diac

La tension uC est identique, avec un certain


retard, à celle de u. Lorsque Uc attint VBR le
condensateur se décharge dans R’ jusqu’à Uc=Ve ;
le diac se désamorce et le condensateur reprend
sa charge, ….On obtient donc les impulsions des
courbes ci-contre. Ces impulsions peuvent
commander un composant (thyristor, triac….)

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11. Optoélectronique
Opto : photon, lumière, faisceau.
Ce sont des composants ayant un lien avec la lumière ou faisceau lumineux
* ils émettent une lumière visible ou invisible ou infrarouge quand ils sont alimentés ;
* ils conduisent le courant quand ils reçoivent un faisceau lumineux.

11.1 Diodes électroluminescentes (DEL)

On utilise souvent l’abréviation LED (Light Emitting Diode) pour cet élément. Polarisées en direct,
ces diodes ont la propriété d’émettre un rayonnement visible (ou proche de cette bande) dont la
couleur dépend du matériau semi-conducteur utilisé (infra rouge pour l’arséniure de gallium –GaAs,
rouge, verte ou jaune pour le phosphure de gallium –GaP et bleue pour le nitrure de gallium –GaN). Si
la caractéristique tension-courant reste identique, on observe une tension de seuil plus élevée
(jusqu’à 2 V). Elles ne supportent pas les tensions inverses très élevées (jusqu’à 5 V).

DEL Tension de A
Méplat identifiant
polarisation
la cathode
Rouge 1.6V
jaune 2.2V Borne courte
K
vert 2.4V identifiant la cathode
bleu 3.0V symbole
Model physique
Caractéristiques
► Tension inverse maximale : 3V à 5V.
► I0 = 20 à 200 mA selon les models ; l’énergie lumineuse augmente linéairement avec l’intensité du
courant, à monter toujours avec une résistance de protection.
► Temps d’allumage et d’extinction presque instantanés, de 5ns à 1μs.
► Ne résiste pas aux choques, une chute d’un mètre peut être fatale.
► Tension de polarisation directe de la diode

Applications
o Voyants ou témoins lumineux
e
o Afficheurs 7 segments a
o Afficheurs alphanumériques a
f
Dans ce type d’afficheur chacun des segments f b
est associé à un DEL simple. Une combinaison de g b
g
ces segments permet d’obtenir un affichage
numérique ou alphanumérique. c
e c

d cathode
d

11.2 les diodes infrarouges

Les diodes à infrarouge ont la même présentation que les diodes électroluminescentes de couleur.
Elles se distinguent par leur boîtier transparent et incolore, souvent teinté en gris foncé.

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Comme l’œil humain ne perçoit pas son rayonnement, seul une photodiode ou un phototransistor peut
témoigner de leur fonctionnement. La tension de polarisation en sens directe se situe à environ
1.35V. Tout comme les LED, une tension inverse supérieur à 4V provoque sa destruction. Comme son
coût est assez élevé, on recommande fortement l’utilisation en série d’une diode de redressement
pour éliminer les courants inverses.
Les diodes à infrarouge servent non pas comme voyants, mais plutôt comme sources d’infrarouge
pour les dispositifs photo–électriques, de détection, de télécommande et même de transmission de
signaux.
Certains models haut de gamme sont pourvus d’une lentille de focalisation afin d’obtenir un faisceau
étroit de longue portée. L’avantage des commandes à infrarouge provient surtout de leur
indépendance vis-à-vis de la lumière ambiante.
Elles assurent la discrétion dans les applications comme les systèmes d’alarme.

11.3 les diodes laser

L’appellation provient des initiales de l’expression anglaise <<Light Amplification by Stimulated


Emission of Radiations>>.
Une diode laser est un dispositif amplificateur qui génère des radiations lumineuses d’un type
particulier. La lumière émise sous forme de photons possède les caractéristiques suivantes :
► monochromatique : toutes les ondes oscillent à la même longueur d’onde et ont la même couleur ;
► cohérente : les ondes ont toute la même amplitude et sont en phase l’une par rapport l’autre ;
► unidirectionnelle : les ondes se propagent dans une seule et même direction.
Comme les ondes se propagent tous dans le même temps et la même direction, le laser peut atteindre
une puissance et une précision inestimable ce qui explique son application dans de nombreux
domaines :
-mécanique de précision : percer ou découper des métaux avec une grande précision ;
-médecine ou microchirurgie ;
-l’enregistrement et lecture d’écriture de son et d’image : les mémoires optiques.

11.4 les photodiodes

La photodiode est une cellule photoconductrice à jonction. En mode de fonctionnement normal, elle
est polarisée en sens inverse. Dans l’obscurité, elle se comporte comme une diode de redressement
polarisée en sens inverse et bloque tout passage de courant. Au contraire lorsque la surface
photosensible devient éclairée, la résistance inverse de la photodiode diminue, ce qui se traduit par
le passage d’un courant appelé <<photo courant>>. Ce courant inverse réagit proportionnellement avec
l’intensité lumineuse.
i
symbole
R
DC D

Application :
-détecteurs de fumée
-différentes sortes de capteurs : intrusion, lecteurs de barres imprimées, triage
automatique de courrier…

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12. Montages redresseurs, filtrage et stabilisation de tension


* Redressement mono-alternance (le montage, le fonctionnement et ses performance).
* Redressement double-alternances (transfo à point milieu, pont de Graetz) et ses performances.
* Filtrage (effet et performances avec les deux types de redressements).
* Stabilisation par diode Zener.

Application de la diode dans la fonction de redressement et autre spécificité.


Une des principales applications de la diode est le redressement de la tension alternative du secteur.

Avant le redresseur, on a presque toujours un transformateur qui sert à abaisser la tension secteur et à
isoler les montages du secteur.

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IV – LE TRANSISTOR BIPOLAIRE

1. Définition

Le transistor bipolaire est un des composants fondamentaux de l’électronique. Ses caractéristiques


et ses différents types de comportement le destinent à participer à de nombreuses fonctions
élémentaires dans les dispositifs tel que l’amplification, la commutation, la stabilisation…

2. Constitution et symbole

Un transistor bipolaire est constitué par la juxtaposition de deux jonctions PN. La zone centrale aux
deux jonctions peut être du type P ou du type N. Il en résulte l’existence de deux types de
transistors bipolaires : le transistor NPN et le transistor PNP. Les trois zones sont de dopage
différent et correspondent aux trois bornes du transistor : la Base (B), le Collecteur (C) et
l’Émetteur (E).

Le collecteur et l’émetteur sont du même type de semi-conducteur mais de dopage différent.

Les deux types de transistors bipolaires et leur symbole :

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Détermination des 3 électrodes et du type :

En l'absence d'effet transistor, le schéma équivalent d'un transistor est le suivant :

Il est possible de déterminer le type et


le brochage du transistor à l'aide d'un
ohm-mètre sur la position diode, sachant
que la paire C - E est bloquée dans les
deux sens.

3. Principe fonctionnement

Le principe fondamental du fonctionnement du transistor consiste à pouvoir contrôler la conduction


des électrons de l’émetteur vers le collecteur, par le flux d’électron issu de la base, dans le cas du
transistor NPN ou de contrôler la conduction des électrons du collecteur vers l’émetteur, par le flux
d’électron entrant dans la base, dans le cas du transistor PNP. On dit que ce type de transistor
bipolaire est commandé en courant.

4. Les grandeurs électriques

La flèche de l’émetteur indique le sens du courant et permet de différencier les deux types de
transistors. On peut associer six grandeurs électriques au transistor : trois courants (IB, IC et IE) et
trois tensions (VBE, VCE et VCB).
VCB IC -VCB IC
Avec IE = IB + IC et VCE = VCB + VBE IB IB
VCE
-VCE

VBE IE -VBE IE

5. Polarisation du transistor

Polariser un transistor, c’est l’alimenter de telle sorte à lui imposer un point de fonctionnement, en
régime continu, caractérisé par la définition des quatre grandeurs IB, IC, VBE et VCE. Le transistor
est alimenté par deux sources de courant continu :

 une source VBB alimente la jonction Base-Emetteur en direct ;


 une source VCC alimente la jonction Base-Collecteur en inverse.

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RC
RC

VCB IC
VCB IC
RB IB
RB IB -VCE
VCE -VCC
VCC
VBB -VBE
VBE -VBB
IE IE

Le point de polarisation ainsi défini peut se trouver :

 dans la zone linéaire d’une caractéristique IC = f(VCE); on dit que le transistor est en
fonctionnement linéaire. On admettra que VBE = 0,7V.
 dans la zone de saturation de la caractéristique IC = f(VCE) ; on dit que le transistor est
saturé et on a VCEsat = 0,2 à 0,3 V (voire VCEsat = 0). Ceci est causé par un courant de base
trop important.
 Dans la zone de blocage de la caractéristique, si la tension VBE est trop faible, Ic tend vers 0. Le
transistor est alors bloqué. Et VCE=VCC

5-1. L'effet transistor :

Considérons le montage ci-dessous : Lorsqu'on applique sur la base du transistor une tension V E à
travers une résistance RB, un Courant IB circule de la base vers l'émetteur. Un courant IC circule
alors du collecteur vers l'émetteur (IE = IC + IB) en transitant la jonction BC en inverse : c’est l’effet
transistor. On dit que ce type de transistor bipolaire est commandé en courant.

Un courant IB faible (négligeable) donne lieu à un courant IC très


élevé : IC = hFE * IB

hFE = h21 = β est l'amplification en courant ou gain statique.

IC = βIB ; IC = α IE ; β = α /(1-α)

5-2. Etat du transistor

 Transistor bloqué : jonction BE en inverse ou jonction BE en direct mais V BE < 0,7V (tension
de seuil de la diode Base –Emetteur) alors IB = 0 ; IC = 0 et VCE = VCC. Le modèle équivalent
est un interrupteur ouvert.
 Transistor passant : jonction BE en direct et VBE=0,7V ; IB > 0 ; IC = βIB et VCE > 0. Le modèle
équivalent est un générateur de courant.
 Transistor saturé : jonction BE en direct et VBE=0,7V ; IBsat > 0 ; ICsat = βIBsat et VCE = VCEsat =
0,2V. Le modèle équivalent est un interrupteur fermé.

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IC

ICsat

IC = IS*eVBE/VT ; VT = kT/q

IB
Fonctionnement Fonctionnement
bloqué Fonction. saturé
linéaire

5-3. Caractéristiques du transistor :

Le fonctionnement d’un transistor est décrit par les courbes caractéristiques qui lient les grandeurs
électriques précédemment définies.

a) Caractéristique d’entrée : IB = f(VBE) à VCE constante

La courbe IB = f(VBE) correspond au fonctionnement de la jonction


Base-Emetteur assimilable à une diode. C'est la caractéristique
d'une diode. Tension de seuil VBE = 0,7V.

b) Caractéristique de sortie IC = f(VCE) à IB constant

C'est un réseau de caractéristiques. Chaque courbe est


obtenue pour une valeur de IB.

c) Caractéristique de transfert en courant IC = f(IB) à VCE


constante.
C’est une droite définie par l’amplification β qui est la
caractéristique intrinsèque du transistor.

Courbes caractéristiques complètes

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6. Caractéristiques techniques

 VCEmax : tension collecteur-Emetteur maximale admissible


 ICmax : courant collecteur maximal
 IBmax : courant de base maximal
 VCEsat : tension collecteur-Emetteur lorsque le transistor est saturé
 β: gain en courant du transistor (appelé HFE)
 PD : puissance maximale dissipée par le transistor, permet de dimensionner le dissipateur
thermique si besoin est.
 T° : température maximale supportable

La puissance maximale que peut supporter le transistor,


est représentée par une hyperbole de puissance selon le
graphique. On a la relation : PTmax = VCE*IC
Toute la zone hachurée sur la caractéristique de sortie
est interdite.

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Quelques considérations sur le transistor de puissance bipolaire...

Valeurs limites

VCE 150v
VBE 6v
IC 50A
IB 20A
PD 250W
TJ 200°C

La puissance que peut dissiper le transistor dépend de la


température de son boîtier.

La dissipation maximale est de 250 W si le boîtier est maintenu à


une température inférieure à 25°C. Elle n'est plus que de 145 W si la
température du boîtier monte à 100°C.

Pour TJ et VCE donnés,

le gain statique hFE est fonction du courant IC.

hFE = 10 pour IC = 50A

hFE = 30 pour IC = 30A

hFE = 60 pour IC = 20A

VCEsat augmente avec IC

0,4V pour 10A

1,2V pour 30A


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Pour une température de jonction de 25°C, un VCE de 4v et un IC de 30A, le courant de base est
0,4A. Cela correspond à un gain statique de 30/0,4 = 75.

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7. Le transistor en régime continu (statique) – polarisation

Polariser un transistor consiste à lui fixer un point de fonctionnement bien défini dans la zone
linéaire ou une région précise des courbes caractéristiques afin de l’utiliser comme amplificateur,
commutateur ou autre, grâce aux résistances de polarisation et sources d’alimentation.
Il y a différents procédés de polarisation.
RC
7-1. Point de repos
Le point de repos ou point de fonctionnement du transistor IC VCE
UA
correspond à déterminer les grandeurs IB, VBE, VCE et IC
(notées aussi : IBo, VBEo, VCEo et ICo). UB RB
IB
DC VBE

7-2. Droite d’attaque statique

La loi des mailles appliquée au circuit d’entrée donne : VBE = UB - RB * IB


Dans le plan (IB, VBE) cette relation est l’équation d’une droite passant par les points :
Si IB = 0  VBE = UB ; si VBE = 0 IB = UB/RB
Cette droite qui représente le lieu des points de fonctionnement du circuit d’entrée est appelée
droite d’attaque statique.

II-7-3 Droite de charge statique

La loi des mailles appliquée au circuit de sortie donne : VCE = UC – RC * IC


Dans le plan (IC, VCE) cette relation est l’équation d’une droite passant par les points :
Si IC = 0  VCE = UC ; si VCE = 0 IC = UC/RC
Cette droite qui représente le lieu des points de fonctionnement du circuit de sortie est appelée
droite de charge statique.
IC(mA)

II-7-4 Détermination du point de repos


Caractéristique de UC/RC
transfert
Le point de repos E0 à l’entrée est situé à IC0 S0
T0
l’intersection de la droite d’attaque statique et du Droite de charge
réseau de la caractéristique d’entrée. Les statique

projections de E0 sur chacune des axes


UB/RB UC
fournissent les valeurs IB0 et VBE0 des courants et IB0

tension d’entrée. IB(μA) VCE0 VCE(v)


La valeur de IB0 dans le plan (IC IB) permet de
Droite d’attaque
connaître le point T0 de fonctionnement sur la statique
VBE0
E0
caractéristique de transfert en charge. UB
L’ordonnée de T0 nous donne la valeur IC0 du
VBE(v)
courant de sortie et déduit par projection le
point de repos S0 dans le réseau de sortie. L’abscisse de S 0 nous donne la valeur VCE0 de la tension de
sortie.

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8. Montage émetteur suiveur : Transistor Darlington

C’est l’ensemble de deux transistors montés tel que ci-contre, de façon à avoir une amplification
élevée et une puissance élevée. Déterminer l’amplification de l’ensemble.

IC T2 IE
C C
E
B T1: β1 élevée et Pt1 faible T1
T1 T1 = PNP de puissance
T2: β2 faible et Pt2 élevée
T2 T2 = NPN avec β2 élevé
Ic ≈ β1 β2 IB IB
Ic ≈ β1 β2 IB
B
E

9. Catégories de transistors

Il existe un très grand nombre de types


différents de transistors ainsi que de leurs Catégories Boîtiers
boîtiers. Petite signaux Plastique ou métallique de
On distingue cependant 3 catégories suivant la petite dimensions types
puissance qu’ils peuvent dissiper. TO-72, X-55,…
Moyenne Dimensions moyenne
Dans chacune des catégories de puissance on puissance types TO-39, T0-126, …
trouve : Très forte Grandes dimensions types
- des transistors à usage général. puissance TO-3, TO-220,…
Utilisables en continu ou en basse fréquence
(audiofréquences).
- des transistors spécialement adaptés à des conditions particulières de fonctionnement.
Exemples :
Transistors pour radiofréquences : faible capacité parasite de jonction et une amplification élevée
en haute fréquence.
Transistors de commutation : pouvant passer très rapidement de la saturation au blocage et
inversement. Utilisés dans les dispositifs d’interruption rapide.
Transistors à faible bruit : petit signaux seulement.

Par ailleurs il faut distinguer 3 catégories de qualité et de fiabilité :


Séries grand publique : produits de bonne qualité mais de prix réduits permettant une large
diffusion. Leurs caractéristiques présentent une grande dispersion.
Séries professionnelles : produits de très bonne qualité et fiabilité destinés à équiper des
outils professionnels. Ils sont chers et moins disponibles.
Séries militaires : qualité et fiabilité maximales ; prix très élevé ; peuvent subir des
contraintes mécaniques, thermiques et électriques au-delà de leurs conditions de
fonctionnement normal.
NB : (ils existent des phototransistors et des optocoupleurs)

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10. Le transistor en commutation

Le transistor fonctionne en commutation si les deux seuls états de fonctionnement sont l’état saturé
et l’état bloqué. Il fonctionne comme un interrupteur. On dit que le transistor fonctionne en « tout
ou rien». Ce mode de fonctionnement est aussi appelé digital ou binaire. Par sa capacité
d’amplification le transistor peut commander une puissance importante en ayant recours seulement à
une faible quantité d’énergie de commande (dissiper moins de puissance).
Le générateur de commande délivre des signaux en créneaux qui saturent et bloquent
périodiquement le transistor.
IC
Transistor bloqué : IC = 0, VCE = UA RC

Transistor saturé : IC = ICsat, = (UA-VCesat)/RC UA


ICsat = ß IBsat
R IB

B
Bilan des puissances VCE
Etat bloqué : Pe = VBE * IB = 0 VB

Ps = RC * IC2 = 0 U E

Etat saturé PE = VBE * IB E

Ps = RC * IC2 UE
= RC (UA / RC)2
= UA2 / RC VBE
La puissance dissipée dans le transistor :
Pt =VCesat * ICsat ≈ 0 car VCesat ≈ 0

VCE = UA
Le transistor en commutation est appelé
interrupteur commandé.
URC = UA
C
C
IB= IBsat Exemple1
IB=0
B B
E E R1
Transistor bloqué Transistor saturé
VCC
R2 18V
Exemple 2 : bascule Astable
R3
US
UA Ue

Les transistors sont supposés parfaits (VCesat = 0V)


RC1 RB1 RB2 RC2 et fonctionnent en commutation.
CI C2 Déduire US si Ue = 0v et Ue= 5v

Une bascule Astable (multivibrateur) est un dispositif qui


UC1 T1 T2 UC2
change d’état spontanément sans qu’il soit nécessaire de lui
0,7V 0,7V
appliquer une impulsion de commande. Il est généralement utilisé
en générateur de signaux rectangulaires.
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11. Le transistor en régime variable (dynamique) : amplification

11-1. Définition
Un système amplificateur est un montage électronique qui délivre à sa sortie le même signal qu’à
l’entrée avec une puissance plus élevée.
Le signal de sortie Vs a même fréquence que le signal
Système
Ve Vs d’entrée Ve ; Vs ne doit pas être déformée (distorsion)
amplificateur

Le transistor est un amplificateur puis que le courant d’entrée Ib est amplifié en un courant Ic, β
fois.
L’un des principaux intérêts du transistor bipolaire consiste à faire varier ses différents paramètres
électriques autour du point de fonctionnement ; on parle alors de fonctionnement dynamique.

11-2. Schéma de principe


Source d’énergie externe
Le dipôle actif :
Il peut être une source quelconque de
signaux constants ou variables : tête de
magnétophone, microphone, antenne… Dipôle actif Amplificateur Charge
La charge :
C’est un dipôle passif c’est à dire un dipôle qui absorbe de l’énergie électrique. Il peut être une
ampoule, un moteur, un relais, un haut-parleur, un autre amplificateur…

11-3. Le régime de petits signaux


Considérons un transistor bipolaire polarisé en un point correspondant aux grandeurs I Bo, VBEo, VCEo
et ICo. Si on fait varier le courant de base autour de la valeur IBo on peut écrire :
iB(t) = IBo + i(t).
Une variation du courant de base induit inévitablement une variation du courant collecteur i C, de la
tension base-émetteur et de la tension VCE. De petites variations de iB engendrent de grandes
variations de iC.
Ainsi une variation sinusoïdale de VBE se traduit par des variations sinusoïdales des autres grandeurs.

NB : voir les classes


d’amplification

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11-4. Modélisation du transistor bipolaire

a. Modèle petits signaux, basses fréquences


 Modèle π hybride
C’est le modèle le plus utilisé en basses fréquences, petits signaux car la réalisation est plus facile.
iB iC
iC
iB C h11
B
vCE + h21.ib h22 vCE
vBE vBE
 h12.vCE
-
E

 v BE   h11e h12e   i B  v  h11e  i B  h12e  vCE


          BE
 iC   h21e h22e   vCE  iC  h21e  i B  h22e  vCE
v V V
h11e  BE vCE  0 ; h12e  T   T
iB IB IC
iC 1 I I C
h22e  i B  0 ; h22e   E  I B  cste
vCE rCE VE VCE
; h21e  

v BE
h12e  iB  0 ; IC = IS*eVBE/VT ; VT = kT/q
vCE

Sur les fiches signalétiques, les chiffres sont remplacés par des lettres :
11  i: (input); 21  f: (forward)
 hie hre 
22  o: (output); 12  r: (reverse) D’où hije      .
e: common emitter  h fe hoe 
h11= r : résistance d’entrée
h12 : très faible (= 0)
h21= β : gain en courant
h22= 1/ρ très faible d’où ρ (résistance de
sortie) très élevée

si l’on néglige h12 et h22 on obtient le schéma équivalent simple

ib ic
B βib C
r
vbe
uce

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b- Modèle petits signaux hautes fréquences


 Modèle Giacolleto-Johnson
CB’C
B rBB’ B’ C iC
C

VB ' E
gm = ib    g mVB 'E ;
rB’C rB 'E
rB’E CB’E
gmVB’E rCE   I  I
gm    C  ; gm  C
rB 'E  VBE VCE cons tan te VT
E

rBB’ = résistance intrinsèque de la base. gm = transconductance.

c- Autres modèles du transistor bipolaire


 Modèle d’Ebers-Moll
Ce modèle récapitule tous les régimes de fonctionnement possible du transistor.

 Les paramètres Y
Ce modèle est aussi bien utilisé en basse fréquence comme en haute fréquence.

11-5. Schéma équivalent et paramètres dynamiques d’un amplificateur :


a- Description :
La figure (VI-1) représente le schéma synoptique d’un amplificateur. C’est un circuit
électronique à transistors destiné à amplifier la puissance d’un signal. Le signal est appliqué à
l’entrée d’un amplificateur par une source représentée par un générateur de tension eg ayant une
résistance interne Rg. La source peut être, par exemple, une antenne, un capteur ou un circuit
électronique qui fournit un signal analogique. Le générateur d’entrée (eg, Rg) est appelé
générateur de commande ou générateur d’attaque.
La charge est représentée par la résistance Ru (résistance de charge ou d’utilisation). Elle peut
être, par exemple, un haut-parleur, un système de déviation du faisceau d’électrons d’un
oscilloscope ou un circuit électronique.
L’amplification est nécessaire quand la puissance du générateur d’entrée n’est pas suffisante pour
inciter la charge. Elle peut être réalisée en amplifiant la tension d’entrée Ve ou le courant d’entrée
ie ou les deux.
L’amplification est une fonction linéaire. En augmentant l’amplitude du signal, il faut conserver
sa forme, si non, il y a distorsion de l’information portée par le signal. La distorsion est due à la
non linéarité des caractéristiques des transistors. Pour la réduire à un niveau raisonnable, il faut
utiliser les parties linéaires des caractéristiques des transistors.

b- Schéma équivalent :
L’amplificateur est donc un circuit linéaire qui fonctionne en régime de petits signaux. C’est un
quadripôle linéaire qui, par analogie avec le transistor, peut être substitué par un schéma
équivalent. Figure VI-2 et figure VI-3.

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11-6. Types de montages amplificateurs à transistors


On distingue trois types de configuration : l’émetteur commun, le collecteur commun et la
base commune.

a- Configuration émetteur commun


Schéma + VCC

R1 RC
C2

C1

RL
Rg
R2 CE
eg RE

Schémas en dynamique

Rg Rg ib ic

RC io
RL 1/hoe
eg RB hie β.ib RC RL vo
eg vi
R2//R1

Circuit en dynamique Circuit électrique équivalent en modèle π-hybride

Caractéristiques de l’amplificateur à émetteur commun


- Gain en tension :

; ; avec
Gain en tension composite :

;
- Gain en courant :
;

Gain en courant composite:


- Impédance d’entrée : ; si
- Impédance de sortie : .

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b- configuration en collecteur commun


+ VCC

R1

C1

C2
Rg Rg
vi R2 RE RL vi RB RE RL
eg vo eg vo

Schéma électrique équivalent en dynamique

ib Caractéristiques de l’amplificateur à colleur commun


- Gain en tension :
Rg hie
RB ; .
eg vi
βib
RE RL
vo .

Gain en courant :
; ;
.

- Impédance d’entrée : ;
- Impédance de sortie : .

c- Configuration base commune


+ VCC

R1 RC C2
En dynamique, la base est reliée à la
masseR
g

C1 Rg
RL
vo eg RE RC RL
CB
R2 RE
eg vi

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Schéma électrique équivalent en dynamique


βib
Rg
Caractéristiques de l’amplificateur à base
eg RE RC commune
vi hie 1/hoe RL vo
- Gain en tension :
ib
; avec .

Remarque : Le gain en tension est au signe près celui de l’émetteur commun.


- Gain en courant :
; ; ; ;
- Impédance d’entrée :
- Impédance de sortie :

Analyse graphique de l’amplification

Montage amplificateur à émetteur commun

On s’intéresse aux tensions sinusoïdales

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11-7. Amplificateurs de puissance : Classes d’amplification


- Technologie et modélisation des transistors de puissance ;
- Technologie des amplificateurs de puissance intégrés, caractéristiques,
critères de choix, mise en œuvre ;
- Le dimensionnement des composants.

La finalité des amplificateurs est la commande des actionneurs (haut-parleurs, moteurs,


inductance, résistance, …)
Dans une chaîne d'appareils ou de circuits électroniques, toutes les modifications que doit
subir un signal sont effectuées dans les étages intermédiaires.
Les amplificateurs situés en milieu de chaîne, appelés les amplificateurs petits signaux ont
souvent pour tâche d'augmenter l'amplitude du signal ; ce qui explique pourquoi c'est le
gain en tension Av qui est déterminant et qui permet le suivi de signal à l'oscilloscope.
Les étages de puissance situés à la fin de la chaîne, apportent le gain supplémentaire en
courant. En d'autres termes, ce sont les amplificateurs de puissance qui produisent la
puissance désirée sur la résistance de charge. Cette puissance sera tirée de l'alimentation.
Généralement, un amplificateur de puissance amplifie le courant au lieu de la tension.

A- Caractéristiques d’un amplificateur de puissance


Bilan des puissances

Alimentation
Pf
Pe Ps
Entrée Ampli. de puissance Sortie

Pd
Pf : puissance fournie par l’alimentation,
Pe : puissance reçue à l’entrée de l’ampli.,
Ps : puissance restituée en sortie de l’amplificateur,
Pd : puissance perdue par échauffement dans les composants.
 Amplification en puissance :

 Gain en puissance :
 Conservation de puissance :
 Rendement : .
Le rendement est une caractéristique très importante de l’amplificateur de puissance. Les
puissances Ps et Pf ne doivent être trop différente.

Par convention le 0 dB correspond à une tension de 0,774V appliquée à une résistance de 600Ω

pour y développer une puissance de 1mW . (0 dB  1mW/600Ω)


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B. les classes d’amplifications


B.1. Principe
La polarisation permet de fixer le point de repos de l’amplificateur. Le choix de position de ce
point de repos sur la droite de charge influence beaucoup le comportement du transistor lors de
son fonctionnement en amplificateur.
Les classes d'amplification sont définies par la façon dont il a été polarisé et donc d'avoir des
informations sur les caractéristiques de l'amplificateur global.
La classe de fonctionnement d'un étage amplificateur est déterminée par l'emplacement du point
de repos Q sur la droite de charge du transistor.
Soit un transistor et sa droite de charge. Selon la position du point de repos, on définit des classes
de fonctionnement différentes.

B.2. Représentation de la droite de charge, point de repos et classes

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A : classe A
B : classe B
AB : classe AB

B.3. Critères de sélection d'une classe d'amplificateur


De nombreux critères peuvent être pris en compte lors de la sélection d'un amplificateur. Les points
importants étant :
− La puissance de sortie ;
− Le rendement ;
− La puissance maximale que peut dissiper l'élément actif ;
− Le gain (en tension, en puissance) ;
− La distorsion (très faible);
− La fréquence maximale de travail.

B.4. Les classes d’amplification

B.4.1 Amplificateurs de puissance classe A


L'amplificateur est constitué d'un étage de sortie ne comportant qu'un seul transistor. Le point de
repos se situe approximativement au milieu de la droite de charge. En fonction du signal à
amplifier, il peut donc se déplacer de part et d'autre de ce point le long de la droite de charge.
Les composants actifs conduisent pendant toute la période du signal d’entrée.

B.4.2 Amplificateurs de puissance classe B


L'amplificateur est constitué d'un étage de sortie comportant deux transistors complémentaires.
Le point de repos se situe à la limite du blocage de chaque transistor. Pour pouvoir amplifier les
deux alternances d'un signal sinusoïdal, il faut que l'un des transistors amplifie les alternances
positives et le second les alternances négatives. Les composants actifs conduisent durant une
demi-période du signal d’entrée.

B.4.3 : Amplificateurs de puissance classe AB


L'amplificateur est constitué d'un étage de sortie comportant deux transistors complémentaires.
C’est la structure de base de la sortie d’un amplificateur classe B, modifiée au niveau de la
polarisation.
Le point de repos se situe alors très proche de la limite du blocage des transistors. C'est-à-dire
entre la classe A est la classe B, mais plus proche de la classe B.
B.4.4 Amplificateurs de puissance classe C
L'étage de sortie est constitué d'un seul transistor. Le point de repos se situe largement dans la
région bloquée des caractéristiques de ce dernier. Seules les crêtes des alternances positives du
signal d'entrée feront apparaître un signal de sortie.
Les composants actifs conduisent durant moins d’une demi-période du signal d’entrée.

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B.4.5 Amplificateurs de puissance classe D


L'étage de sortie fonctionne en commutation, c'est-à-dire entre deux niveaux de tension. La
fréquence de commutation est fixe mais le rapport cyclique de commutation est variable. Le
signal basse fréquence (BF) à amplifier est donc codé en modulation de largeurs d'impulsions
(MLI ou PWM). La fréquence de commutation est au moins d'un ordre de grandeur supérieur à la
fréquence maximum du signal BF. Ce signal est reconstitué par filtrage passe bas à la sortie.

B.5 STRUCTURE DE BASE DES AMPLIFICATEURS DE PUISSANCE

B.5.1 La classe A avec une charge résistive


On considère le cas d’un montage émetteur commun et une charge purement ohmique. Lorsque le
fonctionnement est idéal, le point de repos se situe au milieu de la droite de charge, on aura :
Le courant de repos est IC = E/2.RC et la tension de repos est VCE = E/2.

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Autre montage en classe A

Fig. 3 : Fonctionnement en classe A

Rendement : .
Pu = puissance utile de sortie
Pf = puissance fournie par la source continue

(ηmax = 0,5 en cas de couplage par transfo)


Puissance dissipée dans le transistor au repos : .

B.5.2 La classe B

B.5.2.1 principe de la classe B

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B.5.2.2 Fonctionnement du push-pull

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B.5.2.3 Rendement en classe B

B.5.2.4 Distorsion de croisement


B.5.2.4.1 Phénomène de distorsion

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B.5.2.4.2 Correction de distorsion

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B.5.2.4.3. Amplificateurs intégrés

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Autres raisonnements

Fig. 6.14 : Fonctionnement en classe B

 Puissance maximale du signal de sortie :


 Puissance moyenne délivrée par la source :
 Rendement :

Calcul de la puissance dissipée dans un transistor :

si

Note : au repos.

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B.5.3. Amplificateur de classe AB


La classe AB est un compromis entre la classe A et la classe B : le point de repos de
l'amplificateur se situe entre celui d'un amplificateur de classe A et celui d'un amplificateur
de classe B.

Fig. 6.17 : Fonctionnement en classe AB pour un seul transistor

Une telle méthode de polarisation permet à la classe AB de fonctionner en classe A pour les
signaux de faible amplitude puis de se comporter comme un amplificateur de classe B pour
les signaux de forte amplitude.
Tout comme pour les amplificateurs de classe B, les amplificateurs de classe AB sont
souvent utilisés en configuration push-pull afin de diminuer le taux de distorsion lors de
l'amplification de signaux de forte amplitude.
Le principal inconvénient des push-pull de classe AB survient lorsque l'on amplifie des
signaux de forte amplitude : une partie du signal est amplifiée par deux transistors (zone de
fonctionnement en classe A) tandis que le reste du signal est amplifié par un seul transistor
(zone de fonctionnement en classe B).
Ainsi, le gain en courant du montage n'est pas constant au cours d'un « cycle »
d'amplification. Cette variation du gain en courant engendre des distorsions hautes
fréquences lors du passage entre la zone où deux composants amplifient le signal et celle où
un seul composant l'amplifie.

B.5.4. Amplificateur de classe C


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Les amplificateurs de classe C amplifient moins de 50 % du signal d’entrée. Le taux de


distorsion est important, mais leur rendement maximum théorique est compris entre
78,5 % et 100 % suivant l'angle de conduction de l'amplificateur.

Fig. 8 : Fonctionnement en classe C pour un transistor

Pour un montage à émetteur commun, une polarisation en classe C signifie que la tension de
repos a été choisie inférieure à la tension seuil de conduction du transistor. Ainsi, le signal
ne sera pas amplifié tant qu'il ne porte pas la tension base-émetteur du transistor au-dessus
de sa tension limite de conduction (voir figure ci-dessus).
Les amplificateurs de classe C sont plus couramment utilisés dans les émetteurs radio, où le
taux de distorsion peut être réduit grâce à l’utilisation d’une charge accordée dans
l’amplificateur. Le signal d’entrée est utilisé pour faire commuter le composant actif de
passant à bloqué. Cette tension pulsée crée un courant à travers un circuit accordé. Le
circuit accordé ne résonne que pour une gamme de fréquences, éliminant ainsi les
fréquences non désirées. Le signal désiré (une sinusoïde) est alors transmis à la charge
accordée. Si la gamme de fréquences à amplifier n’est pas très importante, ce genre de
système fonctionne correctement. Les derniers harmoniques résiduels peuvent être
éliminés à l’aide d’un filtre.
Les amplificateurs de classe C sont utilisés pour réaliser des amplificateurs ultrasoniques,
hautes fréquences sélectifs et micro-ondes ainsi que des oscillateurs hautes fréquences. Les
amplificateurs de classe C sont aussi utilisés pour réaliser des multiplicateurs de fréquence.

Tableau comparatif des différentes classes

Classe A B ou AB C D
Avantages - un seul transistor - 2 transistors - un seul - 2 ou 4 transistors
- distorsion quasi - rendement transistor fonctionnant en
nulle compris entre 0,6 - rendement > tout ou rien,
et 0,7 0,7 - rendement élevé >
0,9
Inconvénients - rendement très montage push utilisation bande - nécessite un filtre
faible pull avec étroite de sortie passif
- consommation distorsion et point élaboré
permanente de repos difficile à - distorsion non
stabiliser optimale
Applications ampli de faible - ampli audio, - ampli sélectif - ampli audio,
puissance (<1W) - étage de sortie - multiplieur de - pilotage de moteur
d'AOP fréquence
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V- Applications pratiques
Sources de références
V-1 Sources de tension :
- Rôles et caractéristiques ;
- Montages à diodes Zener, diode Zener et transistor, régulateurs intégrés de
tension.

1- Principe
Un générateur de tension constante débite une tension constante quel que soit la charge.
L’application la plus courante des circuits à diodes est l’alimentation.
Tout montage électronique nécessite une alimentation continue. Lorsque la puissance
nécessaire est faible, on peut utiliser des piles ou des accumulateurs. Au-delà de quelques
watts, il faut prélever l’énergie du secteur à l’aide d’un convertisseur alternatif-continu.
On distingue deux types d’alimentation :
- les alimentations à régulation linéaire,
- les alimentations à découpage.
Dans la suite, nous nous intéresserons aux alimentations à régulation linéaires.

2- Etude du schéma d’une alimentation stabilisée


a- Alimentation à régulation linéaire
La conversion de l’énergie électrique d’une forme sinusoïdale en une forme continue se
décompose en plusieurs étapes.

- Abaisser : permet de passer d'une tension sinusoïdale de valeur élevée à une tension de
même forme mais de valeur plus faible.
- Redresser : ne garde que la partie positive (ou négative) de la sinusoïde d'entrée.
- Lisser : cette fonction a pour rôle de maintenir la tension de sortie supérieure à une
certaine valeur.
- Réguler : La tension de sortie de cette fonction doit être constante quel que soit le courant
demandé.

b- Régulateur de tension fixe


Les régulateurs intégrés permettent de disposer d'une tension régulée à + ou - 5 % sous un
courant de 1A (en boîtier TO3), ceci en positif ou en négatif.
Elles disposent de nombreux avantages :
- limitation interne du courant de sortie, évitant la destruction par court-circuit,

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- limitation en fonction de la température du circuit en cas de mauvais refroidissement,


- facilité d'emploi.
Il faudra prévoir en entrée du régulateur une tension UO tel que : UO supérieure ou égal à U
régulée + 2 à 3V. Les schémas de branchement sont donnés ci-dessous :

Le schéma des brochages est donné ci-dessous :

La diode branchée en parallèle inverse sur les régulateurs permet la décharge des
condensateurs à l'arrêt, sans passer par les circuits internes des régulateurs, qui pourraient
être endommagés sans cela.

c- Le LM 317
C'est un circuit intégré, régulateur de
tension positif ajustable de 1,2 V à 37
V avec un courant maximum de 1,5 A.
Il faudra simplement la tension
différentielle (entre l'entrée et la
sortie) qui devra être comprise entre
3 V mini et 40 V maxi.
Le brochage et le schéma de montage
sont donnés dans la figure ci-dessous
:

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La tension de sortie sera donnée par la relation : ; avec Vref comprise


entre 1,2V et 1,3V. On prendra Vref typique =1,25V.

Exemple : En prenant R1=240 ohms et R2=5 kΩ, Us pourra varier entre 1,25V et 28V pour Ue
comprise entre 31 et 41V.
Le LM337 est identique au LM317 mais fournit une tension négative.

d- stabilisation en tension
Tension de sortie : US
US = UZ – VBE
UZ = constante IC IC + IB
 US = constante
IS
VBE = constante RP
VBE
IB
Courant de sortie : IS
RC
UA US

IS = IB + IC = IB + βIB = IB (1+β)
Uz

Puissance de sortie : PS
PS = US * IS

Puissance dissipée dans le transistor ballast :


VCE = UA - US
IC ≈ IS = PS /US  Pt = (UA - US) * PS/Us
Pt = UCE * IC
IC IC +IB
β = 100

Application numérique IS
RP VBE
Calculer la puissance de sortie, la puissance 200Ω 0.7V
dissipée dans le transistor et le rendement UA
IB
US
RC
30V 10V
Uz
10.7V

Conclusion
-La puissance dissipée dans le transistor est très élevée
-Le rendement est très faible

Pt = (UA – US)*IS  le seul moyen de diminuer la puissance P t dissipée dans le transistor ballast est
de réduire l’écart (UA – US) mais (UA – US) doit être assez grand pour que ni les fluctuations du
secteur ni les crêtes minimales des ondulations ne puissent amener U S en dessous de la valeur
imposée.

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MONTAGE EMETTEUR SUIVEUR : DARLINGTON

Les transistors de puissance ont un β faible et les transistors ayant un β élevé sont de faible
puissance. Or un ballast prévu pour une alimentation doit avoir à la fois un β élevé et une forte
puissance. Ces 2 conditions contradictoires sont réunies dans le montage DARLINGTON.

C IC IE E
T2 IC IE E
C

T1 IB
B
IB
B T1: β élevée et Pt faible
T2: β faible et Pt élevée
Ic = β1 β 2 IB

Remarque : DARLINGTON à transistor complémentaire


Pour une alimentation négative on utilise un montage à DARLINGTON à transistor complémentaire

C IC IC
IE IE
T2 C E
E

T1 IB
T1 = PNP de puissance B
T1 = NPN avec β élevé
IB
Ic = β1 β2 IB
B

e- Limitation d’intensité

Si la charge branchée à la sortie à une résistance inférieure à une certaine limite, PT augmente et
l’échauffement qui en résulte détruit le ballast. Cela devient évident si la sortie est court-circuitée.
PT = (UA – US)*IS
 PT =(UA – US)* √PS/RC
IS = √(PS/RC)

si RC √(PS/RC)  PT

Il faut alors limiter le courant I S. Le schéma ci- dessus montre un moyen très simple pour limiter le
courant. r
IC IC + IB ≈ IS La résistance r est ajustée de telle
T2
IS manière que lorsque l’intensité
RP VBE2 VBE1
maximale est atteinte la tension à
IB
T1 RC
ses bornes soit juste supérieure à la
tension de seuil de la base de T1.
UA US

Uz VBE1 = ISmax * r
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Si IS < Ismax , Ur = IS * r < VBE0 de T1  T1 est bloqué et T2 fonctionne normalement.


Si IS ≥ Ismax , Ur = IS * r ≥ VBE0 de T1  T1 conduit et prélève le
courant de base de T2 et IS diminue de β2 fois le courant prélevé.
Exemple : avec un β2 = 800 et pour un courant prélevé de 1mA IS
US
diminue de 1mA * 800 = 800mA = 0,8A
Le système se stabilise lorsque la tension de sortie a
suffisamment baissé pour que le courant US/RC débité dans la
charge ne dépasse pas Ismax.
IL IS
Ce montage est appelé régulateur
Exemple de calcul : IS= 2A, VBE = 0.7V
Ur = 0.7V = r*Ismax  r = 0.7V/2A = 0.35Ω
Is < Ismax T1 bloqué  T2 fonctionne normalement
Is = Ismax  T1 conduit  IB  Is

f- Les régulateurs intégrés

Pour la conception des alimentations régulées simples on fait recourt aux régulateurs intégrés qui
offrent une facilité de montage. Ils sont munis de trois bornes :
E = entrée, S = sortie, R = référence.

LES REGULATEURS A TENSION DE SORTIE FIXE


C’est la série 78xx, 79xx
78XX = régulateur de tension positive 78XX
79XX = régulateur de tension négative
XX = tension de sortie US
Exemple : 7812 = régulateur de tension positive
positive de 12V
R
Exemple de montage avec les séries 78XX et 79XX E S
D2

78XX
-UE

-US
D1
UE

US
D1

79XX

D2

régulateur de tension régulateur de tension


positive négative

D1 = protection contre les charges inductives

D2 = protection contre les charges capacitives

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Alimentation symétrique à régulateur intégré


D2

F
78XX

UE

US
D1
C1 C3 C5
INT

-UE

-US
D1
TR redresseur C2 C4 C6

79XX

D2

alimentation 12V avec régulateur à composants discrets


T2
12V

int fusible D1 D2 r
RP T1
C

US
220V

TR T3
D3 D4 DZ
0V

alimentation 12v avec regulateur intégré

7812
12V

int fusible D1 D2

C
US

220V
TR D3 D4
0V

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V-2 Sources de courant :


- Rôles et caractéristiques ;
- Miroirs de courant à transistors bipolaires, à MOSFET.

Un générateur de courant constant débite un courant constant quel que soit la charge.

Exemple 1 : source de courant constant


Supposons IB très faible donc négligeable :
UR2 = --------------------------------------
La tension aux bornes de RE est donc :
URE = -------------------------------
Le courant qui traverse RE est donc :
RC US
I0 = ---------------------------------
R1
UE et UBE sont constantes  I0 est constant
et est indépendant de RC IC = I0
UE
Application numérique. IB

UE = 12V ; UBE = 0,7V ; R1 = R2 = 10K ; RE = 1K.


I0 = --------------------------------- UBE
En réalité, lorsque RC augmente, US augmente. R2
Or UE = ----------------------------------------- RE

avec UEM et UE constantes.


Obligatoirement UCE va diminuer et atteindre VCEsat
(≈0,3V) : Le transistor est donc saturé. Si VCE diminue
au dessous de VCEsat le transistor se bloque. On peut alors écrire :
US = UE – URE - VCEsat = UE – REI0- VCEsat.
Soit pour l’exemple : US = -------------------------------------------------------------------------------
La valeur limite de RC est donc :
Rclim = US(quand T est saturé)/IO = ---------------------------------------------------------------------

Conclusion :

Exemple 2 : source de courant constant


Le schéma représente une source de courant constant ayant
une borne commune avec la masse et est construit avec un
transistor PNP. RE

URE = ---------------------------------- DZ
VBE
L’intensité régulée :
I0 =------------------------------------
La tension limite UE
IS = I0
UL = -----------------------------------
R
La charge limite
RCL =----------------------------------- RC US
Avantages de ce montage :
La diode Zéner stabilise mieux la tension de base du transistor
donc I0 est plus constant quand RC varie.

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électronique analogique

Exemple 3 : Miroir de courant à transistor


Les transistors T1 et T2 sont identiques et T1 joue le rôle d’une diode.
T1 et T2 sont identiques  VBE1 = VBE2 et
URE1 = URE2 donc : IS
RE1 * I1 = RE2 * I2  I2/I1 = RE2/RE1.
Les courants I1 et I2 sont dans un
rapport constant. RC
R
Le courant I2 peut être commandé par US

le courant I1 en modifiant R : on obtient


ainsi une source de courant commandé.
I1 I2
Si RE1 = RE2 alors I1 = I2 , le dispositif UE
s’appelle miroir de courant T1 T2

VBE1
VBE2

RE1 RE2

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