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La matière montre des propriétés électriques qui ont été observées depuis l’antiquité. Nous allons distinguer
les plus fondamentales de ces propriétés.
1 Propriétés électriques
Les phénomènes d’électrisation sont visibles de façon courante dans la vie quotidienne. Par exemple :
– La décharge que l’on ressent dans les doigts lorsqu’on sort d’une voiture en touchant sa carcasse métallique
par temps chaud et sec. Un petit truc pour éviter cette sensation très désagréable : prendre la porte à
pleine main AVANT de poser son pied sur le sol. De cette façon, la décharge se répartit sur une plus
grande surface et on la sent à peine.
– Les étincelles qu’on observe dans le noir en retirant un pull synthétique ou en laine par temps sec.
– L’attraction de petites poussières que produit un bâton de plastique (une règle) frotté avec de la laine.
Chacun de ces phénomènes est la manifestation de charges électriques qui apparaissent par frottement ou
contact. Nous allons voir qu’il n’y a pas à proprement parler ”apparition” mais plutôt transfert de charges.
Lorsqu’on frotte deux corps isolants l’un avec l’autre, il se produit un transfert de charges de l’un à l’autre :
c’est le phénomène de triboélectricité.
On dit que le corps isolant est électrisé par frottement. Une illustration pratique simple de ce phénomène
est le frottement d’une règle en plastique avec un vêtement en laine : la règle attire alors de petits objets très
légers comme des morceaux de papier.
Recherche personnelle
Recherchez ce qu’est une ”liste triboélectrique” et déduisez-en des expériences simples que vous pouvez
faire.
7
8 Chapitre 1 – Propriétés électriques de la matière
Figure 1.1: Electrisation d’un bâton de verre par frottement sur une peau de chat (un chat isolé par les coussinets de ses
pattes peut se charger sous 50000 Volts...). Le verre se charge positivement, la peau du chat négativement.
Que se passe-t-il lorsqu’on approche deux corps électrisés l’un de l’autre ? Réalisons l’expérience suivante :
Figure 1.2: .
– On approche un objet (bâton) isolant chargé d’un objet isolé conducteur, comme une sphère métallique
suspendue à un fil isolant (fil de nylon ou de couture) ; on suppose que la sphère n’est globalement pas
chargée, du moins au début.
Dans un conducteur, les charges négatives présentes (les électrons) peuvent bouger. Lorsque ces charges
négatives bougent, elles laissent derrière elles les atomes ionisés du cristal (généralement, les corps métalliques
sont formés de grains cristallins). Ces atomes ionisés sont chargés positivement puisque le matériau est
neutre au départ.
Si l’on approche un corps chargé, que l’on va supposer chargé négativement, de la sphère, les électrons
présents dans le métal migrent le plus loin possible des charges positives qui s’approchent. La sphère
métallique, toujours neutre globalement, voit la répartition des charges en son sein se modifier. Conclusion,
le corps qui influence modifie la répartition de charges sur le corps influencé.
Mais ce n’est pas tout. Comme les charges + sur la sphère sont plus proches des charges du bâton, il y
a une attraction. La sphère et le bâton sont attirés l’un vers l’autre.
Recherche personnelle
– Si on établit le contact entre les deux corps, les charges négatives présentes à la surface du bâton vont
migrer sur la sphère (il y a un transfert de charges) pour équilibrer l’ensemble.
– Une fois le transfert e↵ectué, la sphère est chargée négativement puisqu’elle était initaialement neutre et
qu’on lui a globalement apporté des charges négatives. Comme le bâton est encore chargé négativement
2 – Charges électriques 9
(bien que moins qu’avant le contact), les deux corps sont chargés avec le même signe, il y a répulsion une
fois le transfert e↵ectué.
Recherche personnelle
On peut classer les matériaux selon la capacité qu’ils ont de permettre le passage des charges.
– Matériaux conducteurs : les atomes du matériau sont liés entre eux mais les électrons des couches
atomiques périphériques n’ont besoin que de très peu d’énergie (fournie par l’agitation thermique) pour se
retrouver dans un état où ils sont liés à l’ensemble des noyaux et non à un noyau particulier. On dit qu’ils
sont dans la bande d’énergie de conduction. Globalement, chaque atome “voit” en moyenne un nuage
d’électrons qui neutralise la charge de son noyau, mais les électrons périphériques peuvent se mouvoir et
on peut approximer leur ensemble par un “gaz” d’électrons presque libres.
On parle d’électrons libres pour ces électrons qui peuvent se mouvoir et qui sont ceux qui vont permettre
la conduction du matériau. Dans un métal, la densité d’électrons libres (= le nombre par unité de volume)
est ⇠ 1027 m 3 .
– Matériaux isolants : les électrons périphériques sont ici très liés aux noyaux et ne peuvent pas former de
“gaz”. Il leur est très difficile de bouger. La densité d’électrons libres est alors quasi nulle. Un diélectrique
est un isolant.
– Matériaux semi-conducteurs : sans entrer dans le détail, il y a un cas intermédiaire entre conducteur
et isolant, on parle de semi-conducteur. La densité de porteurs de charge libres y est ⇠ 1017 à 1023 m 3 .
Il peut y avoir dans ce cas des porteurs de charge positives, mais ceci est hors de propos pour ce cours.
Recherche personnelle
Quelle est la structure d’un semi-conducteur ? Qu’est-ce qu’un dopage, une bande d’énergie, une bande
interdite ? Ne vous a↵olez pas, ce sont des notions difficiles et pas indispensables pour suivre ce cours.
2 Charges électriques
Le phénomène d’électrisation est connu depuis l’Antiquité, avec l’ambre. En grec ”ambre” se dit ”elektron”.
Comment est-on arrivé à la conclusion qu’il n’y avait que deux types de charges ?
Sur un isolant électrisé par frottement, les charges restent localisées puisque par définition elles ne peuvent
pas bouger (voir ci-dessus)
Par contre, dans une tige de métal électrisée par contact, les charges peuvent bouger et se répartissent sur
toute la surface de la tige (nous verrons pourquoi uniquement sur la surface un peu plus tard).
Du Fay (1733) a été l’un des premiers à étudier l’électrisation de boules de métal suspendues à un fil isolant.
Il a cherché à les électriser avec des bâtons faits de matériaux divers. Les constatations ont été les suivantes :
– si deux boules sont chargées avec le même bâton, elles se repoussent
– si l’une est chargée avec un bâton de verre frotté avec un drap, l’autre avec un bâton d’ébonite frotté avec
de la laine, on a attraction entre les deux boules.
10 Chapitre 1 – Propriétés électriques de la matière
Après un grand nombre d’expériences, on en a conclu qu’il y avait deux types de charges électriques et que
– les corps portant le même type de charge se repoussent
– les corps portant des charges de type di↵érent s’attirent
Par convention,
– la charge apparaissant sur l’ébonite (frotté avec de la laine) a été appelée charge négative
– la charge apparaissant sur le verre (frotté avec un drap) a été appelée charge positive
Un corps non chargé est neutre
Jusqu’au début du 20esiècle, on ne savait pas ce qu’était cette “éléctricité”. L’hypothèse la plus simple était
qu’il s’agissait d’un fluide très particulier. En 1908, Robert Andrews Millikan a réalisé une expérience qui a
montré que la charge électrique ne peut pas être séparée en éléments plus petits que e = 1, 6.10 19 C, où C est
le “Coulomb”, l’unité de charge dans le système international.
Recherche personnelle
Pour un système électriquement isolé, la somme algébrique des quantités de charges électriques se conserve
Imaginons une forêt, avec ses clairières. Pouvons nous attribuer une quantité numérique (un nombre) à la
“concentration” d’arbres en un endroit de cette forêt ? Oui, il suffit de compter le nombre d’arbres sur une
surface donnée autour de l’endroit en question et de diviser ce nombre par la valeur numérique de la surface.
3 – Densité de charges électriques 11
Pouvez-vous estimer ce nombre en km 2 , ou si l’on veut en nombre d’arbres par km2 , c’est équivalent, pour une
forêt dans laquelle vous vous êtes promené ? Bien sûr, cette valeur sera d’autant plus faible qu’il y a un grand
nombre de clairières prises en compte dans le comptage.
Si l’on généralise notre exemple, la densité d’une certaine grandeur est la valeur de la grandeur par unité de
l’espace qui la contient. L’espace en question peut être à une ou plusieurs dimensions (ligne, surface, volume)
Quelques exemples :
– la densité d’arbres le long d’une route (bordée d’arbres évidemment) est le nombre d’arbres par km de
route, par exemple 20 arbres/km = 0,02 arbres/m = 0,02 m 1 . L’unité “arbres/m” est la même que “m 1 ”
puisqu’un nombre d’arbres n’a pas de dimension.
– la densité d’arbres dans une forêt est le nombre d’arbres par km2 ou par hectare. Donner un ordre de
grandeur.
– la densité de population sur un territoire est le nombre d’habitants par km2 . Par exemple la densité
nombre d’habitants
moyenne de population en France peut se calculer : dh = surface du pays en km2
⇡ 64 · 106 /550000 ⇡ 116
2 2 2
km . On n’oublie pas que l’unité “habitants/km ” est la même que “km ” puisqu’un nombre d’habitants
n’a pas de dimension.
– la densité de plancton dans la mer est la quantité (en masse par exemple) de plancton par unité de volume
d’eau de mer. Elle s’exprime en g/m3 ou kg.km3 ou toute unité équivalente.
Le calcul de la densité d’une grandeur est la valeur de cette grandeur divisée par l’extension de l’espace qui
la contient. Le calcul pratique dépend de la dimension de l’espace :
– Cas à 1 dimension : soit la grandeur Al répartie uniformément sur une courbe de longueur L, sa densité
linéique est dl = Al /L
– Cas à 2 dimensions : soit la grandeur As répartie uniformément sur une surface S, sa densité surfacique
est ds = As /S
– Cas à 3 dimensions : soit la grandeur Av répartie uniformément dans un volume V , sa densité volumique
est dv = Av /V
Comme on le voit, on doit décider de la longueur (ou surface ou volume) intéressante. En choisissant une longueur
(ou surface ou volume) infinitésimale, et la valeur de la grandeur correspondante, forcément infinitésimale, on
calcule la densité locale de cette grandeur. Par exemple, si on veut calculer la densité de poils sur le dos d”un
chien, on prendra un petite surface de peau dS et on comptera le petit nombre de poils qui y poussent dN . La
densité sera d = dN/dS. Clairement, cette densité peut varier selon l’endoit considéré...
Considérons un corps filiforme (un fil), de forme quelconque et de longueur totale L. Une charge totale Q
est répartie uniformément sur le fil, c’est à dire que chaque morceau de fil de même longueur l porte la même
charge. On peut considérer le fil comme n’ayant qu’une dimension et on définit la densité linéique de charge :
Q
= ) Q= L (1.1)
L
1
L’unité de densité linéique de charge est naturellement le Coulomb par mètre : C.m .
Si la charge Q n’est pas répartie uniformément, la densité linéique calculée ci-dessus est une densité
moyenne. Si on veut définir une densité en un point donné M , il faut considérer une longueur élémentaire dl et
la charge électrique élémentaire qu’elle porte dQ. Ce sont des quantités infinitésimales. La densité linéique de
charge (M ) en tout point M est alors :
dQ
(M ) = ) dQ = dl (1.2)
dl
La charge totale est la somme de toutes les charges infinitésimales dQ le long du fil, c’est à dire l’intégrale :
12 Chapitre 1 – Propriétés électriques de la matière
Figure 1.3: Illustration de la distribution de charges sur un fil. La densité de charges est symbolisée par le niveau de
gris. Figure de gauche : distribution uniforme de charges, à droite : distribution non uniforme.
Z Z
Q= dQ = (M )dl (1.3)
M 2 fil M 2 fil
Considérons maintenant un corps matériel de surface totale S. Si la charge totale Q est répartie uniformément
sur la surface, c’est à dire que chaque élément de surface de même valeur s porte la même charge, on définit la
densité surfacique de charge :
Q
= ) Q= S (1.4)
S
L’nité de densité surfacique de charge est le Coulomb par m2 : C.m 2
.
Si la charge Q n’est pas répartie uniformément, la densité surfacique définie ci-dessus est une densité
moyenne. Si on veut définir une densité locale en un point donné M , il faut considérer une surface élémentaire
dS et la charge élémentaire dQ qu’elle porte. Ce sont des quantités infinitésimales. La densité surfacique de
charge (M ) en tout point M de la surface est alors :
dQ
(M ) = ) dQ = dS (1.5)
dS
La charge totale est la somme de toutes les charges infinitésimales dQ sur la surface, c’est à dire l’intégrale :
Z Z
Q= dQ = (M )dS (1.6)
M 2 surface M 2 surface
Considérons enfin un corps matériel de volume V . Si cette fois la charge totale Q est répartie uniformément
dans le volume, c’est à dire que chaque élément de volume de même valeur v porte la même charge, on définit
la densité volumique de charge ⇢ :
Q
⇢= ) Q = ⇢V (1.7)
V
4 – Loi de Coulomb 13
Figure 1.4: .
Figure 1.5: .
La charge totale est la somme de toutes les charges infinitésimales dQ dans le volume, c’est à dire l’intégrale :
Z Z
Q= dQ = ⇢(M )dV (1.9)
M 2 volume M 2 volume
4 Loi de Coulomb
4.1 Enoncé
Etablie en 1785 par Charles-Augustin Coulomb, elle exprime l’action qui s’exerce entre deux charges électriques
ponctuelles.
Chapitre I
I-1 INTRODUCTION
L'électrostatique est la branche de la physique qui étudie les phénomènes (champ et
potentiel électrostatique) créés par des charges électriques statiques pour l'observateur. Les
forces électrostatiques sont décrites par la loi de Coulomb qui présente une certaine analogie
avec l’interaction gravitationnelle.
I-2.1 Définition
La charge électrique d’une particule est une grandeur scalaire (algébrique) qui
caractérise les actions électromagnétiques subies ou exercée par la particule.
La charge électrique joue dans l’interaction électrostatique le même rôle que joue la
masse (scalaire positive) dans l’interaction gravitationnelle.
Les expériences d’électrisation montrent qu’il existe deux classes de particules
chargées : deux particules chargées d’une même classe se repoussent alors que deux particules
chargées appartenant à des classes différentes s’attirent. Par convention, l’une des classes
sera dite chargée positivement, l’autre chargée négativement. Ainsi, si le proton est affecté
d’une charge positive et l’électron d’une charge négative, aucune considération physique ne
peut justifier ce choix qui n’a aucune incidence sur la théorie de l’électromagnétisme.
1
déplace à une vitesse proche de celle de la lumière. On dit que la charge électrique est une
grandeur qui est conservée : c’est un invariant relativiste. Des expériences ont permis de
montrer que la valeur de la charge d’un électron ne dépend pas de sa vitesse : la valeur est
donc la même pour un observateur en mouvement par rapport à la charge. Ce n’est pas le cas
de toutes les grandeurs physiques : l’énergie est conservée mais n’est pas un invariant
relativiste.
F12
F12 M2 M2
M1 F21 F21 M1 q2
q1 u 12 q1 u 12
q1 q2 <0 q1 q2 >0
2
La constante de proportionnalité est liée aux unités choisies pour exprimer la force, la
longueur et la charge. Dans le système d’unités international (S.I.), sous sa forme rationalisée,
K s’écrit :
1
K= ≅ 910 9 SI (V m / C )
4Πε 0
où ε0 est la permittivité du vide et a pour valeur :
ε 0 = 8,85410 −12 F m −1
3
La force électrostatique est 1039 fois supérieure à la force de gravitation. On peut alors
s’étonner du fait que dans notre vie quotidienne, nous ne ressentions pas de manifestations de
ces forces énormes d’origine électrique. L’existence de deux types de charges de signe
contraire, mais de même valeur absolue conduit à des forces de répulsion et d’attraction et la
neutralité électrique de la matière assure une compensation entre ces forces. Par contre les
forces gravitationnelles bien que d’intensité faible, produisent des effets significatifs car elles
sont toujours attractives. On peut imaginer ce qu’entraînerait un léger excès d’électrons sur
deux personnes distantes de un mètre : si chacune d’elle porte un pour cent de plus d’électrons
que de protons, elles exerceraient entre elles une force capable de soulever la terre toute
entière.
F1
q M
P1
q1 > 0 F
F2
P2
q2 < 0
Figure I-2
Quelle est la force F que subit la charge q placée en présence des charges q1 et q2 ?
La loi de Coulomb permet de calculer la force F 1 subie par la charge q lorsqu’elle est
uniquement en présence de q1. On peut de la même manière calculer F 2 , force subie par q
lorsque seule q2 est en présence de la charge q.
L’expérience montre que la force F subit par q lorsqu’elle est en présence des deux
charges q1 et q2 est la somme vectorielle des forces F 1 et F 2 :
q q 2 P1 M q q 2 P2 M
F = F1 + F 2 = + (I-3)
4Πε 0 P M 3
4Πε 0 P M 3
1 2
Ce résultat est vérifié quel que soit le nombre de charges en présence. La force F
subie une charge q placée en M, en présence de n chargées q1, q2, ..., qi, ...,qn fixées en P1, P2,
..., Pi, ..., Pn est la somme vectorielle des forces dues à l’interaction de chacune des charges
avec q, calculées séparément :
∑ ∑
n n
qi Pi M
F= Fi = q (I-4)
4Π ε 0 P M 3
i =1 i =1 i
4
solution est simplement la somme des solutions calculées pour chaque couple de charges. Il
en résulte que les équations de l’électrostatique sont des équations linéaires. Le principe de
superposition s’applique aux phénomènes électromagnétiques : les équations de Maxwell,
équations de base de l’électromagnétisme sont des équations linéaires.
Cependant, il ne faut pas en déduire que c’est un principe général en physique. En
effet, le principe de superposition ne s’applique pas toujours ; par exemple, dans le domaine
atomique ou subatomique, des effets quantiques de nature électromagnétique, non linéaires
peuvent apparaître.
∑ ∑
n n
F qi Pi M qi u i
E (M ) = = = (I-5)
q 4Π ε 0 P M 3 4Πε 0 ri 2
i =1 i i =1
Pi M
ui = et ri = Pi M
Pi M
∑
n
E (M ) = E i (M ) (I-6)
i =1
E i (M )
M’’’
M
Pi
qi > 0 M’
M’’
E i (M ' ' )
E i (M ' )
Figure I-3
5
L’ensemble des vecteurs E constitue un champ de vecteurs. Le champ E étant
déterminé, la force F que subit une charge q placée en un point M est donnée par la relation :
F = q E (M ) (I-8)
L’introduction du champ E aboutit à une nouvelle description de l’interaction
électrostatique. Nous avons remplacée l’action à distance contenue dans la loi de Coulomb
par la notion de champ électrostatique, grandeur locale.
Au lieu de considérer les charges qi et q en présence interagissant par l’intermédiaire
de la force de Coulomb :
∑
n
Charge qi en Pi qi Pi M
Charge q en M soumise à F = q
4Π ε 0 P M 3
i =1 i
On exprime le champ E i crée par la charge qi dans tout l’espace entourant cette
charge. Ce champ existe indépendamment du fait qu’il existe ou non une autre charge q
en présence de la charge qi, source du champ E i . La force F subie par q placée en M résulte
de l’existence en ce point d’un champ électrostatique :
∑
Charge qi en Pi : n
Agit sur la charge q :
qi Pi M
source du champ E (M ) =
electrostatique 4Π ε 0 P M 3 F = qE
i =1 i
I-6 CONCLUSION
Le champ électrostatique crée en un point M par une charge ponctuelle q placée en O
est :
q OM q ur
E (M ) = =
4Πε 0 OM 3
4Π ε 0 r 2
OM
où : u r = et r = OM
OM
6
Chapitre II
II-1 INTRODUCTION
Le potentiel électrostatique V(M) associé au champ électrostatique E (M ) est une
fonction scalaire contrairement à E . Nous verrons, dans beaucoup de cas, que le potentiel
sera un intermédiaire commode dans le calcul du champ vectoriel E ( M ) . Le potentiel se
rattache physiquement à la notion d’énergie potentielle, d’où son appellation.
A E (M )
M
dr
u B
P
q
Figure II-1
La charge ponctuelle q fixée en P crée en tout point M de l’espace un champ
électrostatique donné par :
q PM q u
E (M ) = =
4Πε 0 PM 3
4Πε 0 r 2
PM
avec u = : vecteur unitaire dirigé de P vers M.
PM
7
q dr q 1
dC = = −d ( ) (II-2)
4Πε 0 r 2
4Πε 0 r
Posons alors,
dC = E.d r = −dV (r )
V est le potentiel électrostatique V(M) crée par la charge q fixée en M :
q 1
V ( M ) = V (r ) = + cste (II-3)
4Π ε 0 r
Nous venons de définir un nouveau champ, le potentiel électrostatique ; c’est un
champ scalaire défini à une constante près. On choisit en général la valeur de la constante de
telle sorte que le potentiel soit nul lorsque le point M est infiniment éloigné de la charge :
V (r → ∞) = 0 . Dans ce cas, la constante est nulle et le potentiel s’écrit :
q 1
V ( M ) = V (r ) = (II-4)
4Πε 0 r
Comme le champ E , le potentiel V n’est pas défini aux points Pi : E ( Pi ) et V(Pi) ne
sont pas définis.
b) Cas d’une distribution de n charges ponctuelles
Soient n charges ponctuelles q1, q2, ..., qi, ...,qn fixés aux points P1, P2, ..., Pi, ...,Pn.
Soit M un point de l’espace. (figure II-2).
A E
Pn
qn
dr
P2
B q2
P3
P1
q3
q1
Figure II-2
8
∑ ∑
n n
qi 1
V (M ) = Vi ( M ) = (II-5)
4Πε 0 ri
i =1 i =1
Dans cette relation, nous avons choisi la constante nulle pour chaque potentiel Vi crée
par la charge qi ; ceci n’est pas valable que si les charges qi sont réparties dans un volume fini.
Unité : l’unité du potentiel électrostatique dans le système MKSA est le Volt (V).
D’après la relation qui lie le champ électrostatique E et le potentiel électrostatique V,
l’unité du champ électrostatique est le Volt par mètre (V/m).
II-2.3 Propriétés
La circulation CAB du champ E le long du contour AB est
B B q ⎛1 1⎞
C AB = ∫ E.d r = − ∫ dV = V ( A) − V ( B) = ⎜ − ⎟ (II-7)
A A 4Π ε 0 ⎜⎝ rA rB ⎟⎠
La circulation du champ de vecteur E , le long de AB, est donc égale à la différence
de potentiel VA – VB. Ainsi, la connaissance de E ne définit que les différences de potentiel.
Pour avoir le potentiel en un point, il faudra définir une origine arbitraire des potentiels. Il est
commode de choisir le potentiel nul à l’infini quand la distribution de charges est limitée à un
domaine fini.
C AB = (II-8)
AB A
9
II-2.4 Topographie d’un champ électrique
a) Lignes de champ
Pour avoir une idée sur l’allure du champ E , on trace les lignes de champ, c’est à
dire les courbes tangentes en chaque point au vecteur E défini en ce point. Ces courbes sont
orientées par convention dans le sens du vecteur E (figure II-3).
Soit M un point d’une ligne de champ et d r le vecteur
déplacement élémentaire sur une ligne de champ (Figure II-3). E
Puisque E et d r sont colinéaires, on a :
E
dr ∧ E = 0 (II-9) M
dr
Cette relation permet d’obtenir les équations des lignes
de champ. Dans le système de coordonnées cartésiennes,
posons : E = E x i + E y j + E z k et d r = dxi + dy j + dz k
La relation (II-9) conduit à :
dx dy dz
= = (II-10) Figure II-3
Ex Ey Ez
Exemple de lignes de champ
Soit une charge ponctuelle en O. les lignes du champ crée par la charge ponctuelle
sont des demi-droites concourantes en O, divergentes si q > 0 (figure II-4-a) et convergentes
si q < 0 (figure II-4-b).
(a) (b)
O O
q>0 q<0
Figure II-4
• Notons que dans une région où le champ E est un vecteur bien défini et non nul, on peut
suivre de façon continue une ligne de champ
• Deux lignes de champ ne peuvent se croiser : la figure II-4 montre que les lignes de
champ commencent (figure II-4-a) ou s’arrêtent (figure II-4-b) sur les charges qui sont des
points singuliers.
b) Tube de champ
Figure II-5
10
c) Surface équipotentielles
Ce sont des surfaces d’équation V = cste, c’est à dire d’égal potentiel (Figure II-6).
D’après la relation E = − gradV , le champ E est normal aux surfaces
équipotentielles et dirigé vers les potentiels décroissants (sans le signe moins dans cette
relation, E est dirigé vers les potentiels croissants).
Nous avons représenté sur la figure II-6 les surfaces équipotentielles et les lignes du
champ E crée par une charge ponctuelle positive. Les surfaces équipotentielles sont des
sphères centrées en O, point où se trouve la charge. La direction de E , c’est à dire du gradient
de V est la direction de la normale aux surfaces équipotentielles, celle où V varie le plus
rapidement ; il est clair que pour passer de la valeur V1 à la valeur V2, le chemin le plus
court est le segment AB.
C B
V 2 < V1
A V1
O(q > 0)
Figure II-6
Remarque
Lorsqu’on a un système de plusieurs charges, on ne peut pas obtenir les lignes de
champ par superposition des lignes du champ de chacune des charges. Il faut calculer le
champ total E et ensuite tracer les lignes de champ.
11
Nous avons introduit la force F op pour avoir un moyen d’amener la charge q du point
M1 au point M2, qui n’entraîne pas de production d’énergie cinétique. L’opérateur déplace
très lentement la charge q avec une force telle qu’elle équilibre la force électrostatique qui
s’applique à la charge : F op = − F . Ainsi, un tel déplacement appelé quasi-statique
n’entraîne aucune production d’énergie cinétique. Dans une telle situation, le travail produit
en amenant la charge de M1 à M2 se présente sous forme d’énergie potentielle.
Figure II-8
12
dq = λ dl (II-13)
La charge totale du fil est donnée par l’intégrale curviligne :
Q = ∫ λdl
Γ
Figure II-9
dq = σ dS (II-14)
Dans ce cas, la charge totale d’une surface (S) est donnée par s’obtient à partir de
l’intégrale de surface :
Q = ∫∫ σdS
S
Figure II-10
dq = ρ dτ (II-15)
La densité de charges ρ(P) est une fonction de point scalaire qui peut subir de
grandes variations d’un point à l’autre de la distribution. En effet, la charge est nulle dans
l’espace vide entre un noyau et un électron et prend une valeur différente de zéro en un point
situé sur le noyau ou l’électron. En conséquence ρ(P) pourrait avoir des valeurs très
différentes suivant le choix du volume élémentaire dτ. Pour que la définition de ρ(P) ait un
sens, c’est à dire qu’elle soit indépendante de la forme exacte de dτ, il faut considérer un
élément de volume dτ qui soit grand par rapport aux dimensions atomiques, mais très
petit par rapport aux dimensions de la distribution de charges. Celle-ci correspond alors à
un système macroscopique et ρ(P) pourra être considéré comme une densité volumique de
charges, moyennée sur le volume dτ. Cette description est valable tant que l’on s’intéresse à
une description macroscopique (en opposition à microscopique) du système de charges.
Pour un volume τ, la charge totale s’obtient à partir de l’intégrale de volume :
Q = ∫∫∫ ρdτ
τ
13
II-4 CHAMP ET POTENTIEL D’UNE DISTRIBUTION CONTINUE DE CHARGES
II-4.1 Introduction
Nous savons déterminer le champ et le potentiel électrostatique crée par une
distribution de charges ponctuelles :
∑ ∑
n n
n n
q ui qi 1
E (M ) = ∑ E i (M ) = ∑ i et V ( M ) = Vi ( M ) =
i =1 4Π ε 0 ri 4Πε 0 ri
2
i =1
i =1 i =1
analogue à l’intégration numérique
Comment calculer le champ et le potentiel crées par une distribution continue ? La
distribution de charges peut être découpée en éléments de volume ou de surface ou de courbe
qui portent une charge élémentaire dq. Chacune de ces charges élémentaires crée un champ
et un potentiel électrostatiques appelés élémentaires. Le champ (ou le potentiel) crée par
toute la distribution est, par application du principe de superposition, la somme des charges
(ou des potentiels) élémentaires crées par les charges dq.
P
(Γ) u
dl
Figure II-8
Un élément dl entourant un point P porte une charge :
dq = λ dl
Cette charge crée en M un champ et un potentiel donné par les expressions suivantes :
1 dq 1 λ ( P)dl 1 dq 1 λ ( P)dl
d E (M ) = = u et dV ( M ) = =
4Πε 0 r 2
4Πε 0 r 2
4Πε 0 r 4Πε 0 r
avec, PM = PM u = r u
1 λ ( P) dl 1 λ ( P) dl
V (M ) =
4Π ε 0 ∫
Γ r
=
4Π ε 0 ∫
Γ
PM
(II-17)
Cette dernière relation n’est valable que si le fil est de dimension finie.
14
Remarque
On peut montrer que le champ E (M ) et le potentiel V(M) ne sont pas définis en un
point M situé sur le fil chargé.
u
P
(Σ) σ(P)
Figure II-9
D’où le champ total E (M ) et le potentiel V(M) créés par les charges réparties sur la
surface Σ :
1 σ ( P ) dS P 1 σ ( P ) dS P
E (M ) = ∫∫
4Πε 0 Σ r 2
u= ∫∫
4Πε 0 Σ PM 3
PM (II-18)
1 σ ( P) dS P 1 σ ( P) dS P
V (M ) =
4Πε 0 ∫∫
Σ r
=
4Πε 0 ∫∫Σ
PM
(II-19)
Cette relation suppose que la distribution de charges s’étend sur une surface de
dimension fini. Dans le cas contraire, on choisira comme origine des potentiels un point à
distance finie.
Remarque
On peut montrer que le potentiel est défini sur la surface chargée et continue à la
traversée de la surface chargée. Il n’en est pas de même pour le champ E qui n’est pas
défini sur une surface chargée. Il subit une discontinuité à la traversée de la face chargée.
Nous étudierons le comportement du champ E à la traversée d’une surface chargée au
chapitre III.
15
II-4.4 Distribution volumique
Soit une distribution volumique de charges contenue dans le volume v ; ρ(P) est la
densité volumique de charges en un point P du volume v (figure II-10).
v
P
u
ρ(P)
Figure II-10
La charge contenue dans l’élément de volume entourant le point P dτP est :
dq = ρ ( P )dτ P
Cette charge crée en M un champ d E et un potentiel dV comme le ferait une charge
ponctuelle dq placée en P (Figure II-1) :
1 dq 1 dq
d E (M ) = u et dV ( M ) =
4Π ε 0 r 2
4Πε 0 r
avec, PM = PM u = r u et dq = ρ ( P )dτ P
Il faut donc calculer une intégrale de volume pour obtenir le champ E ( M ) alors que le
potentiel est obtenu à partir de l’intégrale de volume :
1 ρ ( P) dτ P 1 ρ ( P ) dτ P
V (M ) =
4Πε 0 ∫∫∫v r
=
4Πε 0 ∫∫∫v
PM
(II-21)
Cette relation suppose que l’on a choisi le potentiel nul à l’infini, donc que la
distribution de charges s’étend sur un volume fini. Si ce n’est pas le cas, il faut choisir une
autre origine des potentiels.
Remarque
On peut montrer que le potentiel V et le champ E sont définis en un point M
intérieur à la distribution de charges.
II-5 Conclusion
Le champ électrostatique peut être caractérisé simplement à l’aide d’une fonction que
nous appellerons potentiel électrostatique. Cette fonction scalaire est souvent plus simple à
déterminer que le champ électrostatique. Cette appellation sera justifiée par l’interprétation de
cette fonction en terme d’énergie potentielle d’une charge soumise aux effets d’un champ
électrostatique.
16
37
Prenons une particule de charge q placée dans un champ E . Pour la déplacer de l’infini vers
un point M, un opérateur doit fournir une force qui s’oppose à la force de Coulomb. Si ce
déplacement est fait suffisamment lentement, la particule n’acquiert aucune énergie cinétique.
Cela n’est possible que si, à tout instant, Fext = − F = − qE . Le travail fourni par l’opérateur
sera donc
M M M
On voit donc que le potentiel électrostatique est une mesure (à un facteur q près) de l’énergie
électrostatique : c’est dû au fait que V est lié à la circulation du champ. Autre remarque
importante : l’énergie est indépendante du chemin suivi.
Dans la section précédente, nous avons considéré une charge q placée dans un champ E
extérieur et nous avons ainsi négligé le champ créé par la charge elle-même. Mais lorsqu’on a
affaire à un ensemble de N charges ponctuelles qi , chacune d’entre elles va créer sur les
autres un champ électrostatique et ainsi mettre en jeu une énergie d’interaction électrostatique.
Quel sera alors l’énergie potentielle électrostatique de cet ensemble de charges ?
Soit la charge ponctuelle q1 placée en P1 . On amène alors une charge q2 de l’infini jusqu’en
P2 , c’est à dire que l’on fournit un travail W2 = q2V1 ( P2 ) = q1V2 ( P1 ) = W1 identique à celui qu’il
38
aurait fallu fournir pour amener q1 de l’infini en P1 en présence de q2 déjà située en P2 . Cela
signifie que ce système constitué de 2 charges possède une énergie électrostatique
qq 1
We = 1 2 = W1 = W2 = (W1 + W2 )
4π ε 0 r12 2
où r12 = P1P2 .
Remarque : Dans cette approche, nous avons considéré q2 immobile alors que l’on
rapprochait q1 . En pratique évidemment, c’est la distance entre les deux charges qui diminue
du fait de l’action de l’opérateur extérieur à la fois sur q1 et q2 (avec Fext /1 = −Fext / 2 puisque
F1 / 2 = −F2 /1 ). On aurait aussi bien pu calculer le travail total fourni par l’opérateur en évaluant
le déplacement de q1 et de q2 de l’infini à la distance intermédiaire (« M/2 »). Une autre façon
de comprendre cela, c’est de réaliser que nous avons évalué le travail fourni par l’opérateur
dans le référentiel lié à q2 (immobile). Celui-ci est identique au travail évalué dans un
référentiel fixe (où q1 et q2 se déplacent) car le déplacement des charges s’effectue de
manière quasi-statique (aucune énergie n’a été communiquée au centre de masse).
1 N
We = ∑ qiVi (Pi )
2 i =1
1 qj
où Vi ( Pi ) = ∑
4π ε 0 j ≠ i rij
LE DIPOLE ELECTROSTATIQUE
IV-1 INTRODUCTION
Un dipôle électrostatique se définit par une répartition particulière de charges
électriques telles que le barycentre des charges positives ne coïncide pas avec celui des
charges négatives (le système est globalement neutre). Le dipôle le plus simple est donc un
couple de deux charges de signe opposé distantes d'une longueur a non nulle. Cette notion est
principalement utilisée en électromagnétisme et par suite en chimie où certaines liaisons entre
molécules peuvent être expliquées en modélisant ces molécules par un dipôle (liaison
hydrogène par exemple). En physique, on s'intéresse au champ électrostatique E (r ) créé en
un point r éloigné du dipôle (on parle alors de dipôle actif). Mais on peut aussi étudier le
comportement du dipôle lorsqu'il est placé dans un champ extérieur (on parle alors de dipôle
passif).
IV-2.1 Définition
Le dipôle électrostatique est l’ensemble de deux charges électriques égales et de
signes contraires (-q) et (+q) (q > 0), (figure IV-1). Ces deux charges sont fixées
respectivement en deux points A et B séparées d’une distance ( a = AB ). On se propose
d’étudier les caractéristiques du champ et du potentiel électrostatique crées par ces deux
charges en un point M très éloignés des charges : a << r = OM : approximation dipolaire.
ur
uθ
M
rA
r
rB
A θ B
O x
-q u x +q p
Figure IV-1
28
En désignant par a la distance séparant A et B, la norme du moment dipolaire vaut :
p = p = qa
Le moment dipolaire décrit la charge et sa géométrie. Il permet de caractériser le
dipôle. Son unité dans le système International (SI) est le Coulomb-mètre (C m).
BM = BO + OM
2 2 2
rB2 = BM = ( BO + OM ) 2 = BO + 2 BO.OM + OM
a a ar
où, OM = r ; OB = et BO.OM = r cos(π − θ ) = − cos θ
2 2 2
on a :
2 a2 a a2
r = BM
2
B = r − ar cos θ +
2
= r (1 − cos θ + 2 )
2
4 r 4r
* rA = AM
AM = AO + OM
2 2 2
rA2 = AM = ( AO + OM ) 2 = OM + 2OM . AO + OA
ar a
où, OM . AO = cos θ et OA =
2 2
Ainsi,
2 a2 a a2
rA2 = AM = r 2 + ar cos θ + = r 2 (1 + cos θ + 2 )
4 r 4r
Nous avons donc,
1/ 2 −1 / 2
⎛ a a2 ⎞ ⎛ a a2 ⎞
rA = AM = r ⎜1 + cosθ + 2
⎜ ⎟⎟ et r −1
A = r ⎜1 + cosθ + 2
−1
⎜ ⎟⎟
⎝ r 4r ⎠ ⎝ r 4r ⎠
1/ 2 −1 / 2
⎛ a a2 ⎞ ⎛ a a2 ⎞
rB = BM = r ⎜1 − cosθ + 2
⎜ ⎟⎟ −1
et r
B = r ⎜1 − cosθ + 2
−1
⎜ ⎟⎟
⎝ r 4r ⎠ ⎝ r 4r ⎠
29
Puisque a / r << 1 , on a : a 2 /(4r 2 ) << a / r , on peut négliger les termes en
(a/r)2 devant le terme en (a/r) :
−1 / 2
⎛ a ⎞
r−1
A ≅ r ⎜1 + cos θ ⎟
−1
⎝ r ⎠
−1 / 2
⎛ a ⎞
r ≅ r ⎜1 − cos θ ⎟
−1
B
−1
⎝ r ⎠
Etant donné que a << r, on peut développer rA−1 et rB−1 en puissance de (a/r) et ne
1
retenir que le terme du premier ordre (1 + x) −1 / 2 = 1 − x + ... :
2
⎛ 1a ⎞
rA−1 ≅ r −1 ⎜1 − cos θ ⎟
⎝ 2r ⎠
⎛ 1a ⎞
et rB−1 ≅ r −1 ⎜1 + cos θ ⎟
⎝ 2r ⎠
d’où :
⎛ 1a ⎞ ⎛ 1a ⎞ a
rB−1 − rA−1 = r −1 ⎜1 + cosθ ⎟ − r −1 ⎜1 − cosθ ⎟ = 2 cosθ
⎝ 2r ⎠ ⎝ 2r ⎠ r
Le potentiel V(M) est donc donné par :
qa cosθ p cosθ
V (M ) = =
4Πε 0 r 2
4Πε 0 r 2
Soit r = OM le vecteur position du point M par rapport au point O (milieu de [A, B])
et p le moment dipolaire (figure IV-2).
r
ur
A θ B
O
p
Figure IV-2
On a :
p.r = pr cos θ
Le potentiel V(M) s’écrit donc :
p.r p.u r
V (M ) = = (IV-3)
4Π ε 0 r 3
4Π ε 0 r 2
Cette expression qui fait intervenir un produit scalaire est indépendante de tout
système de coordonnées
Il faut remarquer que la décroissance du potentiel en créer par un dipôle (1/r2) est plus
rapide que dans le cas d’une charge ponctuelle qui est en (1/r).
30
IV-2.4 Calcul du champ électrostatique
E
α
Er
Eθ
M
ur
A uθ θ B
O x
-q u x +q
Figure IV-3
D’après le principe de superposition, le champ en M est donné par :
E ( M ) = E A ( M ) + E B ( M ) = E r u r + Eθ u θ ( E z = 0 )
Pour calculer les composantes du champ, utilisons la relation :
E ( M ) = − gradV ( M )
∂V 1 ∂V p cosθ
avec, gradV ( M ) = ur + u θ et V ( M ) =
∂r r ∂θ 4Π ε 0 r 2
Les composantes du champ dérivant du potentiel V(M) s’écrivent dans le système de
coordonnées cylindriques :
∂V 2 p cosθ
Er = − ur = ur
∂r 4Π ε 0 r 3
1 ∂V 2 p sin θ
Eθ = − uθ = uθ
r ∂θ 4Πε 0 r 3
θ 0 Π/2 Π 3Π/2
Er 2p ur Er = 0 E 3 = E r = E1 Er = 0
E1 =
4Π ε 0 r 3
Eθ Eθ = 0 p uθ Eθ = 0 E4 = E2
E2 =
4Π ε 0 r 3
E2 = E1/2
Il faut remarquer que la décroissance du champ en (1/r3) créés par un dipôle est plus
rapide que dans le cas d’une charge ponctuelle qui est en (1/r2).
Le module de E ( M ) est :
p
E = 1 + 3 cos 2 θ
4Πε 0 r 3
31
Soit α l’angle que fait E avec la radiale : α = ( E , u r )
E tgθ
tgα = θ =
Er 2
Notons que les composantes cartésiennes du champ suivant Ox et Oy (du plan AMB)
s’écrivent :
u r = cosθ i + sin θ j et u θ = − sin θ i + cosθ j
2 p cosθ p sin θ
E = E r + Eθ = (cosθ i + sin θ j ) + (− sin θ i + cosθ j )
4Πε 0 r 3
4Πε 0 r 3
p p
E = Ex + Ey = (3 cos 2 θ − 1)i + (3 sin θ cosθ ) j
4Πε 0 r 3
4Πε 0 r 3
Les effets électriques E et V produits par le dipôle sont entièrement déterminés par
son moment dipolaire p . Il faut remarquer que la décroissance du potentiel en (1/r2) et du
champ en (1/r3) créés par un dipôle est plus rapide que dans le cas d’une charge ponctuelle.
Notons que les composantes cartésiennes du champ suivant Ox et Oy (du plan
AMB) peuvent être également obtenues en écrivant :
p.r = pr cos θ ; r = r cosθ i + r sin θ j et p = pi
Ce qui donne d’après l’expression intrinsèque du champ indépendante du système de
coordonnées :
1 ⎛ 3 pr cos θ p ⎞
E = Ex + Ey = ⎜ (r cos θ i + r sin θ j ) − 3 i ) ⎟
4Π ε 0 ⎝ r 5
r ⎠
On retrouve donc les composantes calculer à partir des composantes polaires du
champ :
p p
Ex = (3 cos 2 θ − 1)i et E y = (3 sin θ cosθ ) j
4Πε 0 r 3
4Πε 0 r 3
32
IV.3 ACTION D’UN CHAMP EXTERIEUR UNIFORME SUR UN DIPOLE
Considérons un dipôle A(-q) et B( +q) de moment p placé dans un champ uniforme
E 0 et tel que α = ( p, E 0 ) (figure IV-4).
FB
E0
A Γ α B p
-q O +q
FA uz
Figure IV-4
IV-3.1 Forces et moment du couple exercés par un dipôle
Chacune des charges subit une force donnée par :
F A = − q E 0 et F B = q E 0
Puisque le champ extérieur est uniforme, la résultante des forces est évidemment
nulle (on ne tiendra pas compte de la force exercée par q sur –q et réciproquement) :
F = FA +FB =0
Par contre, le dipôle subit un couple de force ( F A et F B ) dont le moment est :
Γ = OA ∧ F A + OB ∧ F B = OA ∧ (− F B ) + OB ∧ F B = AB ∧ F B = q AB ∧ E 0
Ce qui donne :
Γ = p ∧ E 0 = p E 0 sin α u z (IV-6)
33
(a) (b)
B FB FB B
Γ E0 α#π
α#0 Γ
-q O +q -q O +q
E0 p p
A A
FA FA
Figure IV-5
Ainsi, l’action mécanique principale d’un champ uniforme est qu’il tend à orienter le
dipôle suivant les lignes du champ E 0 .
IV-4 Conclusion
Le champ créé par un dipôle dans le cadre de l’approximation dipolaire est
proportionnel à 1/r3 et le potentiel à 1/r2 , alors que pour une charge ponctuelle, le champ créé
est proportionnel à 1/r2 et le potentiel à 1/r.
34