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©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2023-2024 1

Bien raisonner, bien rédiger

I Éléments de logique

1) Connecteurs logiques
Si l’on exécute sur une machine les deux algorithmes suivants, la valeur finale de n n’est pas
la même.
n←0 n←0
Tant que (n est pair) et (n 6 20) : Tant que (n est pair) ou (n 6 20) :
n ← 3n + 1 n ← 3n + 1
Fin du Tant que Fin du Tant que
A chaque itération du premier algorithme, on doit déterminer si la condition ((n est pair)
et (n 6 20)) est vraie ou fausse. En mathématiques, on parle d’assertion pour désigner une
condition qui peut être vraie ou fausse (en algorithmique, on parle de booléen pour désigner un
type de variable ne prenant que les valeurs vrai ou faux). L’assertion ((n est pair) et (n 6 20)) est
en fait obtenue en combinant les deux assertions (n est pair) et (n 6 20) à l’aide du connecteur
logique «et». Nous allons présenter les différents connecteurs logiques ainsi que leurs «valeurs
de vérité».
Soit P et Q deux assertions.

• la négation (non) : l’assertion (non P ) est l’assertion qui est vraie lorsque P est fausse et
qui est fausse sinon.

• la conjonction (et) : l’assertion (P et Q) est l’assertion qui est vraie lorsque P et Q sont
vraies et qui est fausse sinon.

• la disjonction (ou) : l’assertion (P ou Q) est l’assertion qui est vraie lorsque l’une des
deux assertions P et Q est vraie et qui est fausse sinon.

• l’implication ( =⇒ ) : l’implication (P =⇒ Q) est l’assertion qui est fausse lorsque P


est vraie et Q est fausse. Elle est vraie sinon.

• l’équivalence ( ⇐⇒ ) : l’équivalence (P ⇐⇒ Q) est l’assertion qui est vraie lorsque P et


Q ont la même valeur de vérité et qui est fausse sinon.

On peut résumer ces définitions à l’aide des tables de vérité suivantes :


P Q P et Q P ou Q P =⇒ Q P ⇐⇒ Q
V V V V V V
V F F V F F
F V F V V F
F F F F V V
Remarques :

• La négation de (P ⇒ Q) est (P et non Q).


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• L’assertion P ⇐⇒ Q est équivalente à (P =⇒ Q) et (Q =⇒ P ), comme on peut le


vérifier avec le tableau de vérité suivant :
P Q P ⇐⇒ Q P =⇒ Q Q =⇒ P (P =⇒ Q et Q =⇒ P )
V V V V V V
V F F F V F
F V F V F F
F F V V V V

Proposition 1 Soit P, Q et R trois assertions.

1. Lois de Morgan : négation de «et», «ou».

non(P et Q) ⇐⇒ (non P ou non Q)


non(P ou Q) ⇐⇒ (non P et non Q)

2. Négation d’une implication :

non (P =⇒ Q) ⇐⇒ (P et non Q).

3. Contraposée :
(P =⇒ Q) ⇐⇒ (non Q =⇒ non P ).

On dit que l’assertion (non Q =⇒ non P ) est la contraposée de l’assertion (P =⇒ Q).

4. Associativité :

((P et Q) et R) ⇐⇒ (P et (Q et R))
((P ou Q) ou R) ⇐⇒ (P ou (Q ou R))

5. Distributivité :

((P et Q) ou R) ⇐⇒ (P ou R) et (Q ou R)
((P ou Q) et R) ⇐⇒ (P et R) ou (Q et R)

Exemple : montrer par contraposée que si n2 est pair alors n est pair.

2) Quantificateurs
Il y en a deux : ∀ (quelque soit) et ∃ (il existe). Notation ∃! (il existe un unique). Négation
et permutation des quantificateurs. On retiendra que :

• la négation de (∀x ∈ E, P (x)) est (∃x ∈ E, non P (x)) et la négation de (∃x ∈ E, P (x))
est (∀x ∈ E, non P (x)).

• on peut permuter deux quantificateurs de même type, mais on ne peut rien dire à priori
dans le cas de quantificateurs de types différents.
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Il faut savoir écrire la négation d’assertions et savoir dire si une assertion est vraie ou fausse.
Exemples :

∀x ∈]0, +∞[, ∃a ∈]0, +∞[, x < a < 2x (1)


∃a ∈]0, +∞[, ∀x ∈]0, +∞[, x < a < 2x (2)
∀x ∈ R, (x2 6 9 =⇒ −4 6 x 6 5). (3)

II Vocabulaire de théorie des ensembles

1) Vocabulaire
Définition 2 • Un ensemble E est constitué d’éléments. Si x est un élément de E, on écrit
x ∈ E (x appartient à E). Si x n’est pas dans E, on écrit x ∈
/ E.

• On dit qu’un ensemble A est inclus dans un ensemble E si tous les éléments de A sont
aussi dans E. On note alors A ⊂ E (on dit aussi que A est une partie de E).

Exemples :

A = {3, 4, 6} = {4, 3, 6} (4)


B = {(1, 2); (3, 4)} (5)
C = {(x, y) ∈ R2 | y = 2x − 1} = {(x, 2x − 1) | x ∈ R} (6)
D = {x ∈ R | x2017 (x − 1)(x − 2) = 0} (7)
E = ∅ (8)

Attention :

• ne pas confondre les symboles ∈ et ⊂.

• Attention ne pas confondre ∅ et {∅}. Le premier désigne l’ensemble vide et le second


désigne un ensemble constitué d’un élément qui est l’ensemble vide.

Exemples :

• si E = {1, 2, 3, 4, 5, 6} (on note aussi E = J1, 6K), A = {3, 5} est une partie de E mais pas
B = {3, 7}

• L’ensemble vide 1 est une partie de n’importe quel ensemble A.

Définition-Proposition 3 (Parties d’un ensemble) L’ensemble des parties d’un ensemble


E est notée P(E). Si E possède n éléments, on peut représenter P(E) par un arbre binaire
à 2n branches où chauqe branche représente une partie de E. En particulier, si E possède n
éléments le nombre de parties de E vaut 2n .
1. En effet, l’assertion (∃x ∈ ∅, x ∈
/ A) est fausse donc sa négation (∀x ∈ ∅, x ∈ A) est vraie , ce qui prouve
que ∅ ⊂ A.
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Exo : parties de E = {1, 2, 3}, puis calcul de P (P(E)) avec E = {0, 1}.

Proposition 4 (Egalité d’ensemble) Pour prouver l’égalité de deux ensembles A et B, on


peut prouver la double inclusion A ⊂ B et B ⊂ A.

Exo : Montrer que [1, 3] = {1 + 2t | t ∈ [0, 1]}.


Exo : comparer les ensembles
1 1 1
E = {1 − + | m, n ∈ N∗ } et F = {1 − | n ∈ N∗ }.
n m n(n + 1)

2) Opérations sur les ensembles


Définition 5 Soit A et B deux parties d’un ensemble E. On appelle :

• intersection de A et B notée A ∩ B, l’ensemble des éléments de E qui sont dans A et dans


B

• réunion de A et B notée A ∪ B, l’ensemble des éléments de E qui sont dans A ou dans B

• complémentaire de A dans E, noté A, l’ensemble des éléments de E qui ne sont pas dans
A

• différence de A par B, notée A \ B, l’ensemble des éléments de E qui sont dans A mais
pas dans B

Exemples :

• A = {1, 2, 3} et B = {2, 3, 4}

• E = {(x, y) ∈ R2 | (y − 2x)(x2 + y 2 − 1) = 0}

• On joue 10 fois au dé. On note Ek l’évènement «on obtient 6 au k-ième lancer». On note
A l’évènement «il a obtenu 6 à chaque lancer» et B l’évènement «il a obtenu au moins
un 6 à un lancer». Écrire A et B à l’aide des Ek .

• R \ Q est non vide car 2 est irrationnel

Remarques :

• On a toujours les inclusions suivantes :

(A ∩ B) ⊂ A ⊂ (A ∪ B).

• On a A \ B = A ∩ B

• Les relations suivantes doivent vous paraître évidentes :

A ∪ A = E, A ∩ A = ∅; A ∩ ∅ = ∅, A ∪ ∅ = A.

Proposition 6 (Règles de calcul) Soit A, B et C trois parties d’un ensemble E.


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1. Traduction ensembliste des lois de Morgan

A∪B =A∩B et A ∩ B = A ∪ B.

2. Associativité

(A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C) et (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C).

3. Distributivité

(A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (B ∩ C) et (A ∩ B) ∪ C = (A ∪ C) ∩ (B ∪ C).

Définition 7 (Produit cartésien) Si E et F sont deux ensembles, l’ensemble des couples


(x, y) avec x dans E et y dans F est appelé produit cartésien de E par F , notée E × F .

Exemples :

• avec E = {a, b} et F = {1, 2, 3} puis représentation graphique

• R2 = R × R

• En général E × F 6= F × E.

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