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École Nationale Supérieure des Sciences Appliqués d’Alger/ CPST

Cours d’Algébre
n.siad@essa-alger.dz

Quel est le lien entre Platon, Aristote, Euclide, Jabir Ibn Hayane, Al Khawarismi,
Al Kashi, Galilée, Newton, Gauss, Riemann, Galoi, Einstein...

Part I
Algébre 1
1 Logique, ensembles et applications
1.1 Propositions mathématiques
Dé…nition 1 Une proposition mathématique est une phrase, ou relation impli-
quant des objets mathématiques.

Les assertions suivantes sont des propositions mathématiques:

Deux droites du le plan ne se touchent pas sont parallèles.


Deux droites parallèles du plan peuvent se toucher.
2 2
(a + b) (a b) = 4:ab; a; b 2 R:

A partir de deux propositions (P1 ),(P2 ), on peut former une nouvelle propo-
sition (P3 ) par les opérations élémentaires suivantes:

1. Disjonction: se lit (P1 ) ou (P2 ) et est noté:

(P3 ) := (P1 ) _ (P2 )

2. Conjonction: se lit (P1 ) et (P2 ) et est noté:

(P3 ) := (P1 ) ^ (P2 )

3. Négation: se lit non (P1 ) et est noté:

(P3 ) := (P1 ):

A partir de ces trois opérations sur les propositions, on construit:

1
1. Implication: se lit (P1 ) implique (P2 ) et est noté:

(P3 ) := ((P1 ) ) (P2 )) = (P1 ) _ (P2 ) :

2. Equivalence: se lit (P1 ) équivaut à (P2 ) et est noté:

(P3 ) := ((P1 ) , (P2 )) = [((P1 ) ) (P2 )) ^ ((P2 ) ) (P1 ))] :

Dé…nition 2 Une proposition mathématique est dite vraie lorsque c’est

1. Un axiome: est une proposition énoncé explicitement et une fois pour


toute.
2. Un théorème: est une proposition obtenue par les règles suivantes:
3. Application d’un axiome
4. Si (P1 ) ) (P2 ) et que (P1 ) est vraie, alors (P2 ) est vraie.

Dé…nition 3 Une proposition fausse est une proposition dont la négation est
vraie.

Remarque 1 Une proposition qui n’est pas vraie, n’est pas necessairement
fausse, c’est juste une phrase qui n’est pas un axiome et qu’on ne peut pas
démontrer, on dira que c’est une phrase indécidable. Un paradoxe n’est pas une
proposition mathématique. On ne s’occupera pas de ce type de propositions.

Par exemple, la géométrie du plan a pour objets: le plan, les points, les
segments, les droites, les cercles... Les axiomes sont:

Axiome 1 Deux points distincts A et B peuvent être joints par un segment


[A; B].

Axiome 2 Un segment [A; B] peut être prolongé en une droite (AB).

Axiome 3 Pour tout segment [A; B], il existe un cercle de centre A et de rayon
!
AB .

Axiome 4 Tous les angles droits sont congruants.

Axiome 5 Si une droite intersecte deux droites et si les angles intérieurs sont
de somme < 180 alors ces deux droites se touchent.

Parcontre, comme l’indique son nom, le théorème de Thalès est un théorème


et non un axiome.

Exercice 1 (Tutorat) Décrire les objets et axiomes de la mécanique de New-


ton. Les équations de mouvements sont elles des théorèmes ou des axiomes?
Caractériser le mouvement rectiligne uniforme par ses équations.

2
Un bon outil pour véri…er la véracité d’une proposition mathématique est les
tables de vérité: on notera une proposition vraie par "V ou 1" et une proposition
fausse par "F ou 0". Par exemple, les propositions élémentaires ont pour table:

P Q P _Q P ^Q P )Q P _Q P ,Q
0 0 0 0 1 1 1
0 1 1 0 1 1 0
1 0 1 0 0 0 0
1 1 1 1 1 1 1

Exercice 2 Ecrire les tables des tautologies suivantes:

1. P _ P ) P;
2. P ) P _ Q;
3. P _ Q ) Q _ P;
4. (P ) Q) ) (P _ R ) Q _ R) :

On utilisera souvent les types de raisonnement suivants:

1. Déduction:
[(P ) Q) ^ (Q ) R)] ) (P ) R)
en e¤et, par la tautologie 4, on a: (Q ) R) ) Q _ P ) R _ P )
[(P ) Q) ) (P ) R)]
2. Contraposée:
(P ) Q) , Q ) P
on peut véri…er sa véracité par une table:

P Q P )Q Q P Q)P
0 0 1 1 1 1
0 1 1 0 1 1
1 0 0 1 0 0
1 1 1 0 0 1

3. Absurde: si on veut montrer que P est vraie, on suppose P vraie et


on aboutit à une contradiction.
4. Contre exemple: pour montrer que P (x) est fausse, il su¢ t de trouver
un x0 avec P (x0 ) fausse. Par exemple "tous les triangles (= x) sont
droits" est fausse car x0 =triangle équilatéral n’est pas droit.
5. Récurrence: pour montrer qu’une proposition P (n) est vraie sur tous
les entiers naturels n 2 N = f0; 1; 2; :::g il su¢ t de monter que P (0)
est vraie et que P (n) ) P (n + 1); par exemple, pour montrer que

n (n + 1)
0 + 1 + 2 + ::: + n =
2

3
il su¢ t de montrer que c’est vrai pour n = 0 : 0 = 0(0+1)
2 ; et que
si la formule est vraie pour n elle le sera pour n + 1 : en e¤et, si
0 + 1 + 2 + ::: + n = n(n+1)
2 est vraie, alors

n (n + 1)
0 + 1 + 2 + ::: + n + (n + 1) = + (n + 1)
2
(n + 1) (n + 2)
= :
2

On utilisera les quanti…cateurs 8; 9:::

1.2 Ensembles
Dé…nition 4 Un ensemble est une collection d’objets (ou d’éléments).

Un élément x appartient à un ensemble E sera noté: x 2 E.

Axiome 6 Il existe un ensemble vide (ne contenant aucun élément), il est noté
;.

Une partie d’un ensemble E est un ensemble A dont tous les éléments sont
aussi des éléments de E, on écrit:

A E

par exemple: ; est une partie de tout ensemble.


Le complémentaire d’un sous ensemble A E est le sous ensmble

E n A = fx 2 E : x 2
= Ag

on a toujours
E n (E n A) = A
et
A B E , (E n B) (E n A)

L’ensemble des parties d’un ensemble E est la collection de tous ses sous
ensemble:
P (E) = fA : A Eg
par exemple: P (;) = f;g ; P (P (;)) = f;; f;gg :::
A partir de deux sous ensembles A et B d’un ensemble E, on construit les
ensembles suivants:

A [ B = fx : x 2 A _ x 2 Bg

A \ B = fx : x 2 A ^ x 2 Bg
A 4 B = (A [ B) n (A \ B)

4
A partir de deux ensembles A et B (non nécessairement parties d’un en-
semble E) on construit le produit cartésien:

A B = f(x; y) : x 2 A ^ y 2 Bg

cette notion peut être étendue à plusieurs ensembles

A B C = f(x; y; z) : x 2 A ^ y 2 B ^ z 2 Cg

noter que d’un point de vue strict, on a

(A B) C 6= A (B C)

les éléments du premier sont de la forme ((x; y) ; z) et le second (x; (y; z)),
mais dans la pratique on ne ditinguera pas ces deux ensembles, car les
identi…er ne mène pas à une contradiction. On note

A2 = A A; A3 = A A A; :::

Proposition 1 Soient les sous ensembles A; B; C d’un ensemble E, on a:

0. Tautologies:

A[B = B [ A; A \ B = B \ A
A[B = B,A B
A4B = B4A

1. Associativité:

(A [ B) [ C = A [ (B [ C)
(A \ B) \ C = A \ (B \ C)

2. Distributivité:

A \ (B [ C) = (A \ B) [ (A \ C)
A [ (B \ C) = (A [ B) \ (A [ C)
A \ (B 4 C) = (A \ B) 4 (A \ C)

3. Lois de De Morgan:

E n (A \ B) = (E n A) [ (E n B)
E n (A [ B) = (E n A) \ (E n B)

Proposition 2 Soit une famille de sous ensembles (Ei )i2I d’un ensemble E,
on a:

5
1.3 Applications
D’un point de vue axiomatique, une application f d’un ensemble A dans un
ensemble B est un graphe de A B: c’est un ensemble G véri…ant les axiomes:
Axiome 7 G A B;
Axiome 8 pour tout x 2 A, il existe un seul y 2 B tel que (x; y) 2 G.
Un tel objet est noté f = (G; A; B) ou G = (f; A; B).

Dé…nition 5 Une application d’un ensemble A dans un ensemble B est une


façon de faire correspondre à tout x 2 A un y 2 B suivant une loi bien détér-
minée f (x) = y.
On dira soit une fonction f : A ! B ou encore
f: A ! B
x 7! f (x)
On appelera:
A : ensemble de départ,
B : ensemble d’arrivée,
x : la variable,
y = f (x) : la valeur de la fonction en x.
Exemple 1 Une suite numérique (un )n2N est une application
u: N ! R
n 7 ! u (n) = un

1.3.1 Images directes et réciproques:


Soit une application f : A ! B et les sous esembles E A; D B, on construit
les sous ensembles:
f (E) = ff (x) : x 2 Eg B
f 1 (D) = fx 2 A : f (x) 2 Dg A
le premier s’appelle image directe de E par f , le second image réciproque de D
par f . Noter qu’on a toujours:
1
E f (f (E))
1
f f (D) D
Exemple 2 Soit l’application
f: R ! R
x 7 ! f (x) = x2
pour E = [0; +1[ ; D = [ 1; 1] on a
E = [0; +1[ f 1 (f (E)) = R
1
f f (D) = [0; 1] D = [ 1; 1]

6
1.3.2 Restrictions, prolongements, compostions d’applications
bla bla

1.3.3 Applications injectives, surjectives, bijectives


bla bla

1.4 Cardinal d’un ensemble


Dé…nition 6 Le cardinal d’un ensemble est le nombre de ses éléments, on
notera #E.

Exemple 3 #; = 0; #P (;) = 1; #P (P (;)) = 2; ::::

Si l’ensemble a un nombre non …ni d’éléments, on notera son cardinal +1,


par exemple: #N = +1 et #R = +1, on verra que les deux cardinaux ne sont
pas égaux!!!

Exercice 3 Montrer que pour tout entier naturel n et tout ensemble E, on a:

#E = n ) #P (E) = 2n

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