Vous êtes sur la page 1sur 40

Interlude I

Si vous n’êtes pas inscrit à ce cours sur Moodle (nom sur Moodle :
Math info 1), envoyez un email à

francois.fillastre@umontpellier.fr
Interlude II

Comment écrire des maths avec un ordinateur ?


Réponse : utiliser les commandes LATEX
https://fr.wikipedia.org/wiki/LaTeX
Sondage Wooclap : https ://www.wooclap.com/TBZUHQ
\in ∈

\subset ⊂

\Rightarrow ⇒

\Leftarrow ⇐

\Leftrightarrow ⇔

\exists ∃

\forall ∀

\to →

\mapsto 7→

\circ ◦

u_n un
Pn
\sum _{i=1}^n i=1

\{ {
Comment compiler du LATEX ?
Le plus simple est d’aller sur https://fr.overleaf.com/
Ce message est purement informatif.
On ne vous demandera PAS de connaı̂tre LATEX !
Opérations sur les ensembles

Definition
On écrit E ⊂ F lorsque tous les éléments de E appartiennent aussi
à F :
E ⊂F ⇐⇒ ( ∀x ∈ E , x ∈ F )
On dit que E est inclus dans F , que E est une sous-ensemble de F ,
que E est une partie de F , ou encore que F contient E .
A Ne pas confondre les symboles ∈ et ⊂ ! Si x ∈ E , on note {x} le
sous-ensemble de E composé uniquement de l’élément x :
{x} ⊂ E .

Remarque
I Pour tout ensemble E on a ∅ ⊂ E et E ⊂ E .
I N ⊂ R.
I ∅ ⊂ R, 0 ∈ R, {0} ⊂ R.
Union

Definition
Soit A et B deux sous-ensembles d’un ensemble E .
A ∪ B est la réunion (ou union) de A et B, est l’ensemble des
élément qui appartiennent à A ou à B :
∀x ∈ E , (x ∈ A ∪ B) ⇐⇒ ((x ∈ A) ou (x ∈ B))
Intersection

Definition
Soit A et B deux sous-ensembles d’un ensemble E . A ∩ B est
l’intersection de A et B, c’est l’ensemble des éléments qui
appartiennent à A et à B :

∀x ∈ E , (x ∈ A ∩ B) ⇐⇒ ((x ∈ A) et (x ∈ B))

Deux ensembles A et B sont disjoints si A ∩ B = ∅.


Complémentaire
Definition
Soit A un sous-ensembles d’un ensemble E . E \ A est le
complémentaire de A (dans E ). C’est l’ensemble des éléments de E
qui n’appartiennent pas à A :

∀x ∈ E , (x ∈ E \ A) ⇐⇒ (x ∈
/ A)
Comment démontrer A ⊂ B ?
Il faut prouver ∀a ∈ A, a ∈ B.
Méthode :
Soit a ∈ A,
...
Donc a ∈ B 

Exercice
Soit A et B deux ensembles, montrer que A ∩ B ⊂ A ∪ B.

Solution. Si A ∩ B est vide, alors le résultat est vrai. Supposons que


A ∩ B est non vide. Soit x ∈ A ∩ B. Alors x ∈ A, donc x ∈ A ∪ B.
Remarque : en fait, on a montré :

A∩B ⊂A⊂A∪B
Comment démontrer A = B ?
On peut prouver A ⊂ B et B ⊂ A, c’est-à-dire ∀a ∈ A, a ∈ B et
∀b ∈ B, b ∈ A.
Rédaction :
Prouvons A ⊂ B
Soit a ∈ A,
...
donc a ∈ B.
Prouvons B ⊂ A
Soit b ∈ B
...
donc b ∈ A
On a donc A = B 
Comment démontrer que x ∈/ A?
I Soit on peut démontrer que x ∈ E \ A
I Soit on peut raisonner par l’absurde : On suppose x ∈ A . . .
et on trouve une contradiction.
Soit A et B deux sous-ensembles d’une ensemble E .
x ∈A∩B ⇐⇒ x ∈ A et x ∈ B
x ∈A∪B ⇐⇒ x ∈ A ou x ∈ B
x ∈E \A ⇐⇒ x∈/A
A⊂B ⇐⇒ (∀x ∈ E , (x ∈ A) =⇒ (x ∈ B))
A=B ⇐⇒ ( ∀x ∈ E , (x ∈ A) ⇐⇒ (x ∈ B))
Exercice
Soit A et B des sous-ensembles d’un ensemble E .
Dans chaque situation, identifier le sous-ensemble de E constitué
des éléments x pour lesquels (x ∈ A) =⇒ (x ∈ B).
Applications

Une application f est la donnée de trois informations :


I Un ensemble dit  de départ  E
I Un ensemble dit  d’arrivée  F
I Une règle qui permet d’attribuer à tout élément x de E un et
un seul élément de F (noté f (x)).
Pour une application f de E dans F on note :
E → F
x 7→ f (x)
Exemple
1. {étudiants de l’amphi} → [0; 20]
étudiant·e 7→ note à l’examen sur 20
2. {étudiants de l’amphi} → [0; 10]
étudiant·e 7→ note à l’examen sur 10
3. f : R → R g : R+ → R
x 7→ x 2 x 7→ x 2
h : R+ → R+
x 7→ x 2
4. L’identité IdE : E → E
x 7→ x
5. Les suites u : N → R
n 7→ un
Remarque
I Une application n’est pas toujours donnée par une formule
I Quand on définit une application, l’ensemble de départ et
l’ensemble d’arrivée sont importants :
s’ils changent, on parle d’une autre application
I Usage des flèches :
 →  entre les ensembles de départ et d’arrivée,

 7→  pour décrire le lien entre un élément de l’ensemble de

départ et l’élément de l’ensemble d’arrivée qui lui est associé.


On étudiera plus tard des applications entre ensembles finis. On
représente parfois ces application à l’aide de diagrammes
ensemblistes et de flèches entre les éléments :
Exercice
Un des dessins ci-dessous ne représente pas une application,
lequel ?

Réponse :
le dernier.
Definition
Soit f : A → B et g : B → C deux applications. La composée de g
et f est l’application :

g ◦f : A → C
x 7→ g (f (x))

Remarque
Pour évaluer (g ◦ f )(x) on applique d’abord f à x, puis g à f (x).
Exercice
Soit f : N → N, f (n) = n + 3 et g : N → N. Écrire f ◦ g et g ◦ f
en fonction de g et de n.

Solution (g ◦ f )(n) = g (n + 3) et (f ◦ g )(n) = g (n) + 3.


HAI105X– 2 – Suites et récurrences

François Fillastre

Université de Montpellier

2021-2022
La tour de Hanoi

Figure – CC BY-SA 3.0, Link


Considèrons trois axes, deux vides, et un composé de 8 disques
empilés par ordre de taille décroissante. Le problème de Lucas
(1883) est de déplacer tous les disques sur un autre axe, en
respectant la règle de Lucas :
I ne déplacer qu’un disque à la fois ;
I ne jamais poser un disque sur un disque plus petit.

Problème
Est-il possible de résoudre le problème de Lucas ? Si oui, quel est le
nombre minimal T8 de déplacements pour résoudre le problème de
Lucas ?
On peut essayer à la main pour voir si il existe une solution. Dans
ce cas, comment savoir si on a fait le minimum de mouvement ? Et
si on a 9 disques au lieu de 8 ? ou 7 ?
On note Tn le nombre minimum de mouvements pour transférer n
disques sur un autre axe en respectant la règle de Lucas.
(Remarque : on ne sait pas encore si ça existe !)
On regarde T1 = 1.
En fait, n’ayons pas peur des cas triviaux : T0 = 0.
On peut voir que T2 = 3. Il faut faire un peu attention : trouver
une solution dit que T2 ≤ 3, et on vérifie qu’on ne peut pas
obtenir la solution avec seulement 1 ou 2 mouvement.
Que peut-on dire de T3 ? Une idée est
I d’empiler les deux disques du haut sur le piquet du milieu
(donc on fait T2 mouvements)
I déplacer le disque du bas sur le troisième piquet (un
mouvement)
I empiler les deux du milieu sur celui du troisième piquet (T2
mouvements)
On voit que T3 ≤ 7.
En effet, on ne sait pas si c’est la solution la plus rapide !
Figure – CC BY-NC-ND 2.0 FR, Link
De manière générale, si on sait déplacer n disques, on sait en
déplacer n − 1 : on en met n − 1 sur le piquet du milieu, puis le
dernier disque sur le troisième piquet, puis on redéplace les n − 1
disques : Tn existe ( !) et

∀n > 0, Tn ≤ 2Tn−1 + 1 .

Il n’est pas très difficile de de voir que en fait on a forcément


Tn ≥ 2Tn−1 + 1.
Voir Mathématiques concrètes, Graham, Knuth, Patashnik, ou bien
https://images.math.cnrs.fr/
Les-tours-de-Hanoi-I-le-probleme-classique.html
Donc au final

∀n > 0, Tn = 2Tn−1 + 1 .
Pour pouvoir calculer un Tn , on est obligé de connaı̂tre T0 ! Donc
on écrit

T0 = 0
Tn = 2Tn−1 + 1 n > 0
On vérifie avec cette formule qu’on a bien
I T1 = 2T0 + 1 = 1
I T2 = 2T1 + 1 = 2 + 1 = 3
I T3 = 2T2 + 1 = 2 × 3 + 1 = 7

Exercice
Calculer (maintenant !) la solution du problème de Lucas : T8 =?

Solution : T8 = 255.
Suite et récurrence
Quelques rappels :
Definition
I On note N l’ensemble des entiers naturels, c’est-à-dire les
nombres entiers positifs : 0, 1, 2, . . .
I Une suite est une application, souvent notée u, qui à tout
élément de N associe un nombre réél : u : N → R.
I Dans le cas des suites, on note u(n) par un .
I La suite elle-même est notée (un )n∈N , ou, en abrégé, (un )n .

Au n est un nombre, (un )n est une suite et (un ) est un nombre


entre parenthèses...
Definition
Une suite est définie par récurrence si on connaı̂t le terme initial u0
et que un est défini en fonction des occurrences précédentes.
On remarque aussi que, bien qu’une relation de récurrence définisse
une suite, ce n’est pas évident pour autant de calculer les termes
de la suite. Par exemple, combien de temps nous faudrait-il pour
calculer T100 ?
On essayer de trouver une  formule close  pour Tn , c’est-à-dire
une expression de Tn qui ne demande de ne connaı̂tre que n (et pas
Tn−1 ). On appelle une telle expression le terme général de la suite.
On va d’abord essayer de deviner une formule, en regardant les
petites valeurs de n :
n 0 1 2 3 4 5
Tn 0 1 3 7 15 31
On peut voir (ou pas...) que dans ces cas,

Tn = 2n − 1 (*)
On va vérifier si
Tn = 2n − 1 (*)
est vraie. On va le prouver par récurrence ou induction. Déjà, notre
formule est vraie pour le plus petit n possible, qui est 0 ici :

0 = T0 = 20 − 1 .

Maintenant on suppose que la formule (*) est vraie jusqu’à un


rang n, et on montre qu’elle est vrai pour le rang n + 1. Ceci
implique de Tn est vrai pour tout n.
On sait que par définition, pour n > 0,

Tn+1 = 2Tn + 1

et en utilisant (*),

Tn+1 = 2(2n − 1) + 1 = 2n+1 − 1 .

Donc (*) est vraie pour tout n.


On peut aussi essayer de transformer la définition de la récurrence
pour trouver le terme général. Par exemple en ajoutant +1 des
deux côtés de 
T0 = 0
Tn = 2Tn−1 + 1 n > 0
on a 
T0 + 1 = 1
Tn + 1 = 2Tn−1 + 2 n > 0
alors on a envie d’utiliser la nouvelle suite un = Tn + 1, ce qui
donne 
u0 = 1
un = 2un−1 n > 0

On peut facilement calculer que (voir plus bas) un = 2n . Ainsi, on


retrouve Tn = 2n − 1.
Raisonnement par récurrence (ou induction)

Permet de prouver des propriétés sur les entiers de la forme

∀n ∈ N, P(n)

On démontre deux choses :


Initialisation P(0)
Hérédité ∀n ∈ N, P(n) =⇒ P(n + 1)
De ces deux assertions, on déduit que la propriété P est vraie pour
tous les entiers.
ANe pas confondre une suite définie par récurrence, et un
raisonnement par récurrence.
Variante, à partir d’un rang n0

Pour prouver une propriété sur les entiers de la forme

∀n > n0 , P(n)

On démontre deux choses :


Initialisation P(n0 )
Hérédité ∀n > n0 , P(n) =⇒ P(n + 1)
De ces deux assertions, on déduit que la propriété P est vraie pour
tous les entiers à partir de n0 .
Suites arithmétiques

On va maintenant rappeler des suites classiques définies par


récurrence.
Definition
Une suite (un )n définie par récurrence est une suite arithmétique si,
∃r ∈ R, ∀n > 0,
un+1 = un + r
Le nombre r est la raison de la suite.
ARéfléchir au fait que la proposition
 ∀n > 0, ∃r ∈ R, un+1 = un + r  est toujours vraie.
De manière équivalente, (un )n est une suite arithmétique si la suite
vn = (un+1 − un ) est constante, c’est-à-dire que sa valeur ne
dépend pas de n.
Exercice
Trouver le terme général une suite arithmétique de premier terme
u0 et de raison r .
Solution : On a u1 = u0 + r , u2 = u1 + r = u0 + r + r = u0 + 2r ,
u3 = u0 + 3r ,... donc on essaye la formule un = u0 + nr . C’est vrai
pour n = 0. On suppose que la formule est vraie jusqu’au rang
n − 1.On calcule un = un−1 + r , et, par hypothèse d’induction,
un = u0 + (n − 1)r + r , donc notre formule est vraie pour tout n.
Remarque
L’expression “arithmétique” vient du fait que la suite arithmétique
telle que u0 = 0, r = 1, décrit tout les entiers naturels. Et
l’arithmétique est l’étude des nombres.
Suites géométriques

Definition
Une suite (un )n définie par récurrence est une suite géométrique si,
∃r ∈ R, ∀n > 0,
un+1 = r × un
Le nombre r est la raison de la suite.
Quand on parlera de suite géométrique, on supposera implicitement
que le premier terme u0 est non nul, et que la raison est non nulle.
De manière équivalente, (un )n est une suite géométrique si, elle ne
s’annule pas, et la suite vn = uun+1
n
est constante.
Exercice
Trouver le terme général d’une suite géométrique de premier terme
u0 6= 0 et de raison r 6= 0.

Solution : On a u1 = ru0 , u2 = ru1 = r 2 u0 , u3 = r 3 u0 ,... donc on


essaye la formule un = r n u0 . C’est vrai pour n = 0. On suppose
que la formule est vraie jusqu’au rang n − 1.On calcule
un = run−1 + r , et, par hypothèse d’induction, un = r × r n−1 × u0 ,
donc notre formule est vraie pour tout n.
Remarque l’expression “géométrique” pourrait venir de ce
phénomène (cf. Thalès) :

Figure – CC BY-SA 3.0, David K Link

Vous aimerez peut-être aussi