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Responsable Genres littéraires et auteurs

Licence 2 du module
Initiation au du XIXème siècle/
Deuxième année Latifa SARI
texte L’époque romantique
M.
littéraire
7ème séance

Genres littéraires et auteurs du XIXème siècle

Au seuil du XXe siècle, la production littéraire n'a jamais été plus intense, mais aussi plus
variée et plus confuse. Deux faits pourtant sont à noter. D'abord le public qui lit s'est
considérablement accru, mais aussi très divisé. Chacun se spécialise selon ses goûts ou ses
besoins. On lit pour s'instruire, et alors des ouvrages techniques, ou pour se distraire,
hâtivement. De plus en plus, dans la vie moderne, si haletante, le temps manque (déjà!) pour
une lecture prolongée et désintéressée. Les périodiques, revues ou journaux, font au livre une
concurrence d'autant plus redoutable qu'un certain nombre ne sont guère que des entreprises
industrielles.

Ensuite, et par suite, le domaine littéraire s'est sensiblement rétréci. Tandis qu'au XVIIIe siècle
il comprenait même la philosophie, l’art et la science, il semble désormais s'être réduit au
théâtre et au roman. Les publications philosophiques ou scientifiques ont un caractère
purement professionnel. On publie encore des vers, mais ils ne trouvent plus beaucoup de
lecteurs. L’histoire et la critique achèvent de se constituer en sciences et se détachent de la
littérature.

Époque romantique

Le romantisme a régné dans la littérature française pendant toute la première moitié du XIX e,
siècle. Il a enrichi et retrempé la langue française, régénéré la poésie, vivifié l'histoire,
transformé le théâtre, rajeuni enfin la critique.

On appelle romantiques les écrivains qui, au début du XIX e siècle, s'affranchirent des règles
de composition et de style établies par les auteurs classiques. En France, le romantisme fut
une réaction contre la littérature classique nationale, tandis qu'il fait, en Angleterre et en
Allemagne, le fonds primitif et essentiel de la culture nationale. De traditions gréco-latines, la
littérature française avait été classique depuis la Renaissance. Au contraire, la littérature
anglaise et la littérature allemande ne s'asservirent que momentanément à la discipline du
classicisme; et ce qu'on appelle proprement romantisme chez les Anglais et chez les
Allemands, c'est la période littéraire où la littérature de ces pays reprenant conscience d'elle-
même, répudia l'imitation française.

En France, le romantisme procède de la révolution morale qui, après la révolution sociale et


politique, transforma toutes les façons de penser et de sentir. Il avait déjà eu, pendant le
XVIIIe siècle, maints précurseurs, entre autresJ6J Rousseau. Ses deux principaux initiateurs
furent Mme de Staël et Chateaubriand. Si différents qu'ils puissent être l'un de l'autre,
Chateaubriand et Mme de Staël n'en concoururent pas moins à une œuvre commune. Tous
deux remirent en honneur la religion chrétienne, le Moyen âge, les antiquités indigènes; tous
deux inaugurèrent la renaissance du lyrisme, opprimé depuis Malherbe par la discipline
classique; tous deux enfin répandirent la connaissance des littératures étrangères, et, par là, ils
acclimatèrent la culture française à des beautés jusqu'alors inconnues ou dédaignées.

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Les romans historiques de Walter Scott, les poésies de Byron et des lakistes, le Faust de
Goethe, les drames de Schiller, la Divine Comédie, le romancero espagnol, toutes ces œuvres,
traduites, imitées, commentées, stimulèrent vivement l'inspiration des poètes français, sans
parler des récits de voyages ou des ouvrages d'érudition littéraire, qui ouvraient à l'esprit de
nouveaux horizons.

Ce qui caractérise essentiellement le romantisme, c'est la prédominance de la sensibilité et de


l’imagination sur la raison ; en un mot, l’individualisme. De là, dans tous les genres qui
reproduisent la vie humaine, comme le genre romanesque et le genre dramatique, la
substitution du particulier à ce général que le rationalisme classique avait ou pour domaine
propre; de là, le réveil de la poésie lyrique; de là enfin la rupture définitive avec les règles et
les modèles, avec tout ce qui restreint l'expansion du génie individuel.

Les principales étapes du mouvement romantique sont marquées par la publication des
Méditations de Lamartine (1820), des Poèmes d’Alfred de Vigny (1822), des Odes de Victor
Hugo (1822) ; par l'apparition de la brochure de Stendhal : Racine et Shakespeare (1822), qui
mène l'attaque contre les classiques; par la formation du premier cénacle autour de Charles
Nodier, à l'Arsenal (1823), la fondation de la Muse française (1823), puis du Globe (1824),
journaux sympathiques aux novateurs; par la préface de l'édition de 1826 des Odes et
Ballades, où Hugo revendique la liberté dans l'art; par la publication de la préface de
Cromwell (1827), où il demandait l'union du sublime et du grotesque, et où il affirmait que «
tout ce qui est dans la nature est dans l'art » ; par la réunion du second cénacle autour de
Victor Hugo.

Le mouvement romantique s'incarna ainsi dans quatre grands poètes : Lamartine, qui fut un
révolutionnaire sans le savoir, simplement parce que sa nature le rendait antipathique à la
versification sèche et fade de ses devanciers; A. de Vigny, qui donne à la poésie romantique
sa forme philosophique et symbolique; Victor Hugo, esprit fougueux et exclusif, qui se posa
en réformateur ardent et entreprit de tout renouveler, le vers et la langue ; Alfred de Musset, le
poète de la fantaisie, l'écrivain aimé des jeunes gens et des femmes, unissant à un égal degré
l'esprit et la passion. Après ces grands maîtres, qui symbolisent admirablement leur génération
à la fois rêveuse et enthousiaste, viennent se placer Auguste Barbier, Brizeux, Théophile
Gautier, Sainte-Beuve, etc.

Au théâtre, la période romantique, annoncée par Cromwell (1827), commence réellement avec
le Henri III et sa Cour d’Alexandre Dumas père (1829) et le More de Venise d'A. de Vigny
(même année), a pour date culminante la représentation d'Hernani (25 février 1830) et s'étend
jusqu'à celle des Burgraves (1843), et cette période d'une quinzaine d'années fut remplie par
les grands drames de Victor Hugo, par ceux d'Alexandre Dumas, inférieurs comme style, mais
plus habilement construits, par le Chatterton (1835) d'Alfred de Vigny, par les délicieuses
comédies et les proverbes de Musset. Les romantiques dédaignèrent généralement la comédie,
dont le grand « fournisseur » fut Eugène Scribe. La chute retentissante des Burgraves marqua
la fin du romantisme au théâtre, la faveur de Ponsard et d’Emile Augier.

Le roman est le genre dominant de la période : Adolphe, Notre-Dame de Paris et les


Misérables, la Chronique de Charles IX, Cinq-Mars, les romans si divers de George Sand et
d'Alexandre Dumas donnent une idée suffisante des qualités et des faiblesses de l'école. Déjà
le roman de mœurs, avec Honoré de Balzac, prépare l'avènement du réalisme.

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L'histoire bénéficia du mouvement littéraire et artistique, les études historiques prirent un
remarquable essor avec Guizot, Tocqueville, Michelet et Augustin Thierry. Ce dernier est
l'historien romantique par excellence; il introduisit la vie et le mouvement dans l'exposé des
origines nationales françaises.

Si, vers le milieu du XIXe siècle, l’esprit positiviste, succédant à l'esprit romantique,
détermina une réaction, c'est que le romantisme, ayant exalté tous les aspects de la sensibilité
humaine, fut vite dévoré par ses ardeurs et ses transports. Mais il serait facile de retrouver son
influence chez ceux-là mêmes que l'on considère à juste titre comme les initiateurs et les
maîtres du réalisme, non seulement chez des poètes tels que Leconte de Lisle et Sully-
Prudhomme, mais chez des historiens tels que Renan, chez des romanciers tels que Flaubert et
Zola.

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