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**Case IH Tractor AFS PRO 300, 600, 700 Autoguidance and Navigation Service
Manual_47698322** Size : 8.63 MB Format : PDF Language : English Number of
Pages : 618 pages Brand: Case IH Type of machine: Tractor Type of document:
Service Manual Model: AFS PRO 300, 600, 700 Autoguidance and Navigation Part
No: 47698322
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«Si l'on en croit l'article que vous publiez ce matin, je suis nommé bibliothécaire
du Ministère de l'Intérieur, aux lieu et place de M. Alfred de Musset.
«Je n'ai nullement connaissance de cette nomination; je ne l'ai point sollicitée, et,
n'étant point nommé, je n'ai rien à refuser.
«Vous demandez ce que c'est que M. Marie Augier?
«Dans une république, citoyen, non seulement on peut, mais on doit demander
aux hommes qui ils sont. C'est seulement sous une monarchie qu'on demande ce
que ils sont.
«J'aurais passé sous silence votre article de ce matin, mais je me devais à moi-
même, je devais à mes amis, de déclarer qu'aujourd'hui, plus que jamais, ma
véritable place est au milieu d'eux, en restant ce que je suis, ce que j'ai été,
journaliste, pour défendre la République contre ses ennemis de la veille et du
lendemain.
«Marie Augier,
«Rédacteur de La Réforme».
«Je vous prie, citoyen Rédacteur, de bien vouloir insérer cette lettre dans la Patrie
de ce soir.
«Salut et fraternité.
«Dieudonné».
Cette lettre fut publiée dans la Patrie du 18 juin, et le 20 juin, le
même journal donnait la réponse d'Alfred de Musset:
«Monsieur,
«Je lis dans votre journal qu'on avait annoncé par erreur que j'étais destitué de la
place de bibliothécaire, et que le ministre a fait démentir ce bruit. Voici, à ce sujet,
la lettre que j'ai reçue un mois après sa date:
(Suit la lettre de M. Carteret du 8 mai 1848).
«Cette lettre, vous le voyez, est aussi claire que laconique. Quant aux droits à la
retraite, pour en avoir, il faudrait que j'eusse été nommé bibliothécaire à l'âge où
j'apprenais à lire. Veuillez croire, Monsieur, que je n'aurais jamais songé à
entretenir le public d'une chose de si peu d'importance, si je n'étais pas
profondément touché des marques d'intérêt et de bienveillance que j'ai reçues de
la presse en cette occasion.
«Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
«Alfred de Musset».
II
L'Académie Française, blessée par les procédés des citoyens Ledru-
Rollin et Recurt, et autant pour dédommager un peu le poète de la
brutale destitution qui l'avait frappé, que pour protester contre les
actes des hommes au pouvoir, résolut d'attribuer un prix à Alfred de
Musset. Le choix porta sur la fondation de M. le comte de Maillé
Latour-Landry[99]; l'intention était bonne, mais son application donna
lieu à de fâcheuses interprétations; l'Académie n'eut pas le courage
de dire qu'elle voulait réparer une injustice, et les termes dont elle
se servit pour déguiser son offrande ne pouvaient être plus mal
choisis.
Alfred de Musset fut proclamé lauréat dans la séance du 17 août
1848 (voir le Moniteur Universel du 18 août). Aussitôt qu'il en fut
averti, le poète, ne connaissant pas les qualificatifs qui
accompagnaient ce prix, écrivit une lettre de remerciement au
Directeur de l'Académie, lettre que nous retrouverons plus loin. Mais
quand, après la séance publique, il sut les motifs allégués, devenu
fort perplexe, il demanda conseil à son frère Paul:
«Mon cher ami,
«En voilà une tuile désagréable! J'étais averti que l'Académie me décernait un prix,
mais je ne savais pas en quels termes. On vient de me les dire et je les trouve
blessants. Il y a vingt ans que j'écris; j'en ai tout à l'heure trente-huit, et on
m'apprend que je suis un jeune homme qui mérite d'être encouragé à poursuivre
sa carrière. Quand la critique me fait de ces compliments-là, je les méprise; mais
de la part de l'Académie, c'est plus grave. Il m'en coûterait de paraître orgueilleux
ou susceptible, et cependant, puis-je à mon âge me laisser traiter d'écolier? Que
faire? J'ai besoin d'avoir ton avis là-dessus. Attends-moi ce soir avant de te
coucher ou laisse la clef à ta porte. Il faut que nous causions ensemble[100].
«Jeudi soir [17 août 1848].
«Alfred de Musset.»
Il fut décidé qu'Alfred de Musset, prenant un moyen terme,
accepterait le prix, mais ne le conserverait pas. Le National du 19
août tourna tant soit peu en ridicule Messieurs de l'Académie:
«Nous admirons fort l'Académie d'avoir su découvrir que M. Alfred de Musset,
après dix-huit ans de succès, était un talent déjà remarquable et méritait d'être
encouragé à poursuivre sa carrière dans les lettres. Cela prouve un discernement
profond. Nous admirons cette condescendance de vouloir bien encourager un
talent consacré par l'estime du public, depuis ses débuts qui datent de 1830; nous
admirons cette complaisance à reconnaître que ce talent commence à donner des
espérances, lorsque tout le monde, excepté les académiciens qui ne lisent rien,
sait par cœur ses poésies; lorsqu'il n'y a pas de jour où les affiches des théâtres
n'annoncent ses pièces, que les académiciens ne connaissent point, parce qu'ils se
gardent bien d'aller au spectacle et de se tenir au courant de la littérature
dramatique; lorsque le Théâtre de la République doit à M. Alfred de Musset ses
merveilleuses recettes: encourager ce talent à poursuivre sa carrière, c'est trop de
bonté.....»
«Monsieur le Directeur,
«J'ai reçu avec reconnaissance la faveur dont on a bien voulu m'honorer.
«Permettez-moi de vous prier de faire agréer tous mes remerciements à
l'Académie.
«Veuillez, Monsieur le Directeur, recevoir l'assurance de ma parfaite considération.
«Alfred de Musset.»
«L'Académie décide que la présente note sera transmise au Moniteur avec prière
de la publier.
«Certifié conforme:
«Le Secrétaire perpétuel de l'Académie Française.
«Villemain.»
III
Pendant que ces faits se passaient à l'Académie Française, la Société
des Gens de Lettres ne restait pas inactive. A son instigation, dans la
séance de l'Assemblée Nationale du 11 juillet, le ministre de
l'Intérieur, M. Senart, proposait un arrêté demandant l'ouverture
d'un crédit de 500.000 francs, pour être réparti entre les divers
théâtres de Paris, dont 105.000 francs pour le Théâtre de la
République (Comédie Française).
Le 13 juillet, était nommée une commission de cinq membres,
chargée d'étudier le dossier: MM. Victor Hugo, Félix Pyat, Étienne
Arago, Léon de Malleville et Evariste Bavoux.
Le 17 juillet, lecture en séance publique, à l'Assemblée Nationale,
par le citoyen Victor Hugo, de son rapport sur les subventions à
accorder aux théâtres et d'un projet de décret portant à 680.000
francs le crédit ouvert au Ministre de l'Intérieur.
Le 24 juillet, l'Assemblée Nationale adopte un décret en vertu duquel
un crédit extraordinaire de 680.000 fr. est ouvert au Ministre de
l'Intérieur, pour être répartis entre les divers théâtres de Paris, y
compris le théâtre de la Nation (Opéra); sur ce crédit, une somme
de 5.000 francs sera prélevée pour une inspection générale des
théâtres. La répartition sera faite de quinzaine en quinzaine, par
cinquièmes égaux, pour être terminée le 1er octobre. Deux tiers
seront affectés au paiement des artistes et employés, l'autre tiers
attribué aux directeurs.
Dans la même séance, l'Assemblée adopte un autre décret en vertu
duquel un crédit de 200.000 francs est ouvert au Ministre de
l'Intérieur pour encouragement aux Beaux-Arts, et un crédit de
100.000 francs au Ministre de l'Instruction Publique pour
encouragement aux Belles-Lettres[102].
La commission du Ministère de l'Instruction publique (M. de
Vaulabelle, ministre), se composait de MM. Albert de Luynes, Charles
de Rémusat, Hauréau, Littré, L. Dupaty, Prosper Mérimée et P.
Génin.
Le 14 septembre 1848, Alfred de Musset écrivait à sa mère, en ce
moment chez sa fille à Angers:
«.....Le ministre de l'intérieur vient de réparer, un peu et jusqu'à un certain point,
de la manière la plus aimable, la sottise de l'Académie. Les auteurs dramatiques,
joués depuis février, étaient compris dans les fonds d'indemnité donnés aux
théâtres. Cela n'a rien que de fort honorable. Il était reconnu que les théâtres
avaient moins gagné à cause de la Révolution. Par conséquent, les auteurs
devaient y avoir perdu. On a donc envoyé à chacun une petite somme; mon nom
a été mis en tête pour mille francs. Ce n'est pas le Pérou, mais enfin, les pauvres
gens, tu sais de quoi ils vivent, et les autres n'ont guère eu que moitié! Le
Directeur des Beaux-Arts m'a annoncé cela avec les compliments les plus flatteurs
de la part du Ministre. Tu penses bien que cette fois, j'ai accepté: non, ce n'est
point comme à l'Académie! Qui pourrait en être vexé?.....
«Ton fils qui t'aime.
«Alfred de Musset.»
Ce fut donc cette unique somme de mille francs qui fut remise à
Alfred de Musset, pour l'indemniser de sa destitution par M. Ledru-
Rollin. L'Académie Française répara sa maladresse un peu plus tard,
en admettant le poète au nombre de ses membres, le 12 février
1852 (la réception officielle n'eut lieu que le 27 mai). Mais la
réparation ne fut complète que le 18 mars 1853, jour où le Moniteur
Universel publia ces lignes:
«Par arrêté en date du 15 mars, Monsieur le Ministre de l'Instruction Publique et
des Cultes a nommé monsieur Alfred de Musset, membre de l'Académie Française,
bibliothécaire du Ministère de l'Instruction publique.»
Pages
Les Portraits d'Alfred de Musset 1
Alfred de Musset et George Sand 43
Index bibliographique 101
Quelques Œuvres inédites ou peu connues d'Alfred de Musset 173
Notice bibliographique sur la Correspondance d'Alfred de
221
Musset
Alfred de Musset bibliothécaire du Ministère et lauréat de
243
l'Académie
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Pages
1. Alfred de Musset, portrait-charge dessiné à la plume 8
par Roger de Beauvoir
2. George Sand, portrait-charge dessiné au crayon 45
par Alfred de Musset
L'original de ce dessin appartient à Mme veuve Martellet
et a précédemment été publié par elle dans son livre
intitulé: Dix ans chez Alfred de Musset.
NOTES:
1 Publiée en 1893 dans la Revue de l'Art français, page 204. Il
s'agit de son service comme garde national.