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Laetitia Colombani
La Tresse
Dossier réalisé par Agathe Sicard.
Biographie La Tresse est le premier roman de Laetitia Colombani, mais ce n’est pas pour autant sa
première expérience d’écriture. Née en 1976, elle s’est tout d’abord illustrée dans le milieu
du cinéma. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure Louis-Lumière en 1998. Sa
carrière prend alors deux tournants. Actrice, Laetitia Colombani incarnera de nombreux
rôles dans plusieurs courts et longs-métrages pour la télévision et le cinéma français. Elle
se tournera également très rapidement vers l’écriture de scénarios qu’elle réalisera comme
Le Dernier Bip en 1998. En 2002, son premier long-métrage À la folie… pas du tout sort
dans les salles.
Elle écrit La Tresse en écho à une expérience personnelle. Une de ses amies, atteinte d’un
cancer, lui demande un jour de l’accompagner choisir une perruque. Laetitia Colombani aura
alors l’idée de ce roman en se souvenant également d’un documentaire sur le commerce des
cheveux en Inde qu’elle avait vu une dizaine d’années auparavant. Sarah et Smita étaient nées.
Résumé La Tresse est un roman polyphonique puisqu’il entrecroise les histoires de trois femmes :
et structure Giulia, jeune Sicilienne qui se retrouve à la tête de l’entreprise de fabrication de per-
ruques de son père ; Sarah, avocate brillante à Montréal, et Smita, jeune femme indienne
de l’œuvre Intouchable.
On constate la présence d’un récit-cadre qui est une sorte de long poème où l’écrivaine
raconte son entreprise d’écriture. Ces interventions prennent la forme d’un Prologue
(p. 13-14), qui se poursuit (p. 64‑65, p. 121, p. 177) et s’achève sous la forme d’un Épi-
logue (p. 237‑238). Le récit cadré correspond au récit de la vie des trois héroïnes avec un
enchaînement de chapitres courts qui se succèdent toujours dans l’ordre suivant : « Smita »,
« Giulia », « Sarah ». Chacun des chapitres débute par un lieu en italique qui situe la ville
et le pays où se déroule l’action.
Smita
Au début du roman, on retrouve Smita, Intouchable, dans son village de Badlapur. Elle vit
avec son mari Nagarajan, chasseur de rats, et leur fille Lalita. Elle est chargée de nettoyer les
rues des défécations des habitants du village (p. 16). Pour que sa fille échappe à ce terrible
destin, Smita et son mari ont économisé afin de scolariser Lalita. Mais lors de son premier
jour d’école, celle-ci est brutalisée par l’instituteur, un Brahmane, pour lui avoir désobéi
(p. 71). Il lui a en effet demandé de balayer la classe devant ses camarades. Pour échapper
au village et à l’avenir qui leur est réservé, Smita décide de s’enfuir avec sa fille pour la
ville (p. 100). Un long périple commence alors, d’abord en bus (p. 146), puis en train
(p. 179) depuis Uttar Pradesh. Elle place ce voyage sous la protection du dieu Vishnou et
décide d’aller l’honorer. Avec Lalita, elles se rendent au temple de Tirupati, pour effectuer
un pèlerinage en l’honneur de la divinité. Une fois arrivées au temple, les deux femmes se
font raser et offrent leurs cheveux à Vishnou pour la remercier d’avoir veillé sur elles durant
tout leur périple (p. 218).
Giulia
Giulia mène une vie paisible à Palerme auprès de ses sœurs, de ses parents et de la Nonna.
C’est une jeune fille discrète, qui aime passer du temps à la bibliothèque municipale. Son
père est le propriétaire d’un des derniers ateliers, la maison Lanfredi, à transformer les che-
veux en perruques (p. 26). Mais le père de Giulia est victime d’un accident et se retrouve
dans le coma suite à une commotion cérébrale. En se rendant à la bibliothèque, Giulia
rencontre un jeune homme, Kamal, qui vient du Cachemire et dont elle tombe amoureuse
(p. 83). Giulia se retrouve alors à devoir gérer l’entreprise familiale, et en fouillant dans le
bureau de son père, tombe sur des lettres d’huissiers. L’entreprise « croule sous les dettes »
(p. 130). Giulia cherche du réconfort et du soutien auprès de Kamal pour tenter de sauver
l’atelier et les emplois des ouvrières. Kamal envisage alors une solution idéale : importer des
cheveux de femmes indiennes qui seraient traitées par l’atelier familial (p. 186). La famille
de Giulia s’oppose tout d’abord à cette solution. Son père meurt à l’hôpital et Giulia
comprend qu’elle doit se battre et décide de se lancer, malgré tout, dans cette nouvelle
aventure (p. 222).
Sarah
Sarah est une avocate brillante, employée par l’entreprise Johnson & Lockwood. Divorcée,
trois enfants, elle mène une vie à mille à l’heure à Montréal. C’est une jeune femme de
caractère qui refuse de sacrifier sa vie professionnelle et sa carrière (p. 31). Son cabinet
d’avocat est en effet très exigeant et refuse de voir leurs employés privilégier leur vie privée.
À la suite d’un malaise alors qu’elle est en train de plaider (p. 57), les médecins découvrent
que Sarah est atteinte d’un cancer du sein (p. 86). Malgré cette terrible nouvelle, elle décide
de mener ce combat seule sans prévenir personne. Sarah devient alors une comédienne qui
fait tout pour cacher sa maladie. Mais un jour à l’hôpital, elle croise une de ses collègues,
Inès : celle-ci révèle alors le terrible secret de Sarah au cabinet et aux employés de John-
son & Lockwood (p. 138). Peu à peu, les dossiers les plus importants ne lui sont plus
confiés, et Sarah sombre dans la colère puis dans une dépression (p. 200). Elle perd pied
et ne contrôle plus rien, ni sa vie professionnelle, ni ses enfants. Finalement, en réalisant
tout ce qu’elle est en train de perdre, Sarah décide de se rendre dans un magasin qui vend
des perruques pour continuer à se battre et commencer une nouvelle vie (p. 232). En
choisissant une perruque faite à partir de cheveux d’une femme indienne tressée dans un
petit atelier sicilien, Sarah retrouve la force qui l’animait au début du roman. Les destins
des trois héroïnes sont ainsi parfaitement entrecroisés.
Pourquoi La Tresse rentre parfaitement dans l’entrée de programme « Vivre en société, participer à la
étudier ce roman société ». En effet, le lecteur découvre chacune de ces trois femmes au travers de leur quo-
tidien. Des Intouchables en Inde à la businesswoman canadienne qu’est Sarah, l’élève prend
en classe ainsi conscience que nous sommes tous déterminés par le milieu dans lequel nous évoluons,
de Cinquième ? mais que l’on peut dépasser cela en devenant l’acteur de notre destin. Le programme officiel
précise ainsi : « Il est impossible d’être durablement isolé et de ne pas lier son sort à celui des
autres. La construction individuelle ne se sépare pas de la sociabilité 1. » De même, le thème
traité dans le cadre de cette entrée de programme : « Avec autrui : familles, amis, réseaux »,
fait particulièrement écho à l’idée de trois destins tressés qui évoluent en miroir. L’écriture
est assez accessible et permet très rapidement aux élèves de rentrer dans le roman. Sarah et
Giulia, avec leur mode de vie occidental, paraissent plus proches des élèves. Au contraire,
avec son quotidien radicalement opposé au nôtre, Smita interpellera et questionnera le lecteur.
L’œuvre se prête également à une approche pluridisciplinaire. En Cinquième, le professeur
d’histoire-géographie étudie en effet la répartition de la richesse et de la pauvreté dans le
monde : ce sera alors l’occasion de confronter les personnages de Smita et de Sarah. En
anglais, le professeur peut par exemple étudier l’Inde comme ancienne colonie britannique.
Enfin, le roman, qui met en scène trois mondes et trois cultures différentes, sera un excellent
point de départ à une réflexion sur la question suivante : « La sensibilité, soi et les autres »,
en particulier celle des inégalités et des discriminations dans le cadre de l’EMC (Enseigne-
ment moral et civique).
Étude en 8 séances
A – Noctambules, Edward Hopper, 1942, huile sur toile, The Art Institute of Chicago.
http://www.artic.edu/aic/collections/artwork/111628
B – Autoportrait avec un ami, Raphaël, 1518‑1519, huile sur toile, musée du Louvre.
http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=13975
C – Photographie anonyme de la chute du mur de Berlin, 9 novembre 1989.
https://www.pinterest.de/pin/404620347748827607/
D – Salle des marchés de la Bourse de New York.
https://www.ladepeche.fr/article/2008/12/21/511269-en-salle-de-marche-le-deonto-
logue-face-aux-potentiels-tricheurs.html
2) Quels sont les sentiments et émotions que vous ressentez en regardant ces images ?
3) Quelles images regrouperiez-vous ensemble ? Pourquoi ?
Les documents C et D possèdent des caractéristiques communes et expriment des idées assez
similaires. En effet, les deux hommes adoptent une même posture amicale, et un geste fraternel
les unit (C). Bien que les personnages du tableau de Hopper soient dans un lieu de socialisation
(un diner), ces derniers ne communiquent pas vraiment et une sensation de solitude se dégage
de la toile. La photographie de la Bourse de New York est plus ambivalente. En effet, si les
nombreux écrans suggèrent une connexion avec le monde entier, chacun est plongé devant son
écran et ne semble donc pas communiquer avec les personnes qui l’entourent.
Dominante : lecture
Extrait n° 1 (p. 13‑14) : Un travail méthodique
1) Qu’est-ce qu’un prologue ?
C’est un texte introductif. Dans un roman, on parle plutôt de préface. Le prologue est normale-
ment lié au domaine du théâtre (pro : avant / logos : parole). Dans une tragédie grecque, c’est
un personnage extérieur à l’action ou bien la première scène de la pièce, qui permet de situer
les personnages, le lieu ainsi que le nœud théâtral.
3) Qui parle ? Formuler plusieurs hypothèses en s’appuyant sur des citations précises du
texte.
– Attirer l’attention des élèves sur le fait qu’on ne peut pas savoir s’il s’agit d’un homme ou
d’une femme, bien que naturellement on ait envie de répondre qu’il s’agit d’une femme. Réfléchir
sur cette idée : cliché ou réalité ?
– Une ouvrière/une tisseuse : « monture », « structure », « soie », « coton », « marteau », « clou ».
– L’écrivaine : « le début d’une histoire », « la scène ».
4) Comment comprenez-vous les deux dernières phrases ? À quel genre d’histoire s’attend-on ?
Formuler des hypothèses de lecture pour la suite du roman.
On appelle champ lexical l’ensemble des mots qui se rapportent à une même
idée ou à un même thème. Un champ lexical peut être constitué de mots de
la même famille, mais aussi de synonymes ou d’autres mots qui ont un rapport
étroit avec le thème.
3) Relever les images associées au rêve. Quel est le lien avec le travail de l’écrivain ?
Faire prendre conscience aux élèves du décalage entre les deux réalités : le travail long et fatigant,
le rêve source de plaisir et d’évasion. L’imagination de l’écrivain est donc nécessaire.
Dominante : oral
Activité n° 1 : Définir ensemble ce qu’est un travail en faisant émerger les représenta-
tions des élèves :
– Pénible ou facile ?
– Utile ou inutile pour la société ?
– Qu’est-ce qu’un travail doit apporter au travailleur ?
Activité n° 2 : Répartir la classe en deux groupes (oui, le travail de l’écrivain est un travail
à part entière / non, être écrivain n’est pas un métier comme les autres) et leur demander
de formuler des arguments pour défendre leur point de vue. De même, demander aux élèves
d’inventer des interviews fictives pour légitimer leur thèse : un journaliste interviewera un
personnage durant le débat.
Ex. : Un journaliste interroge un écrivain sur son quotidien pour montrer que ses jour-
nées ressemblent aux journées de n’importe qui travaille. Au contraire, un journaliste peut
interviewer un artisan qui raconte ses journées longues et qui met en avant le fait que son
travail soit très physique.
Activité n° 1 : Répartir les élèves en petits groupes et leur demander de faire des recherches
sur l’un des quatre thèmes suivants :
– Le fil d’Ariane
– Les Parques
– Les Moires
– La tapisserie de Pénélope.
Les élèves doivent alors compléter le tableau suivant :
Nom Fonction Mythe Auteur Symbolique
du personnage qui a traité du fil
de ce mythe dans le mythe
dans ses œuvres
Activité n° 2 : Restitution en 3‑4 minutes maximum par groupe à l’oral devant la classe.
Dominante : langue/vocabulaire
Activité n° 1 : Distribuer le nuage de mots suivant et demander aux élèves de deviner
à quels champs lexicaux ils appartiennent. Puis, les répartir en deux catégories distinctes.
Champ lexical de l’union : tresser, nouer, assembler, emboîter, rapprocher, tisser, combiner,
entrelacer, ourdir, mélanger, lier, mêler, amalgamer, délayer, incorporer.
Champ lexical de la séparation : clarifier, enlever, ôter, écumer, séparer, disloquer, démêler,
compartimenter, différencier, extraire, décomposer, dissoudre, diviser, trier.
Activité n° 2 : Faire deviner aux élèves le sens des mots « terme générique » et « terme
spécifique ».
Pour finir, demander aux élèves d’utiliser les mots qu’ils ne connaissaient pas dans des
phrases de manière à montrer leur sens.
Dominante : lecture
L’objectif de cette séance est de comparer la structure de chacun des trois premiers chapitres
qui constituent l’incipit du roman.
Incipit (du latin incipere, commencer) : Ce terme désigne le début d’un texte, les
premières pages, qui doivent plonger le lecteur dans l’univers du récit.
Excipit (mot créé sur incipit) ou explicit : Désigne la fin, les dernières pages d’un
texte.
Activité n° 1 : Pour chacun des chapitres, répartir les élèves en 4 équipes auxquelles on
distribuera les questions de chacun des thèmes donnés ci-dessous. Il y a donc 12 équipes
au total (3 chapitres × 4 thèmes).
La structure :
1) Lire le chapitre et le découper en parties auxquelles vous donnerez un titre.
2) Montrer que le passé, le présent et le futur du personnage sont évoqués. Pourquoi est-ce
important d’avoir ces informations dès le début du roman ?
3) Y a-t‑il du suspens ? Formuler des hypothèses quant à la suite du récit.
Le style :
1) Étudier les paragraphes. Que pouvez-vous en déduire ?
Ce sont des paragraphes de tailles variables. Parfois très courts, ils renvoient à l’action du per-
sonnage ou à ses paroles intérieures. Lorsqu’ils sont plus longs, ils renvoient à des parties plus
descriptives ou narratives.
2) Regarder la longueur des phrases. Pourquoi, selon vous, y a-t‑il des phrases très courtes ?
Cela crée du dynamisme. Les phrases courtes renvoient le plus souvent à des paroles rapportées,
soit d’autres personnages, soit des paroles intérieures comme si la conscience du personnage
s’exprimait.
Activité n° 2 : Mélanger les groupes. Chaque élève ayant travaillé sur un thème pré-
cis va échanger avec d’autres élèves ayant étudié le même thème mais pour un chapitre
différent.
Synthèse : quels sont les points communs et les différences entre Smita, Giulia et Sarah ?
Dominante : langue
« Kamal est un homme mystérieux. Giulia ne sait rien de lui, ou si peu. Il n’évoque jamais
sa vie d’avant, celle qu’il a dû abandonner pour venir ici. Devant le spectacle de la mer,
parfois, son regard se perd. Son manteau de tristesse alors réapparaît, l’enveloppe tout
entier. Pour Giulia, l’eau est la vie, une source de plaisir sans cesse renouvelé, une forme
de sensualité. Elle aime nager, sentir l’eau glisser sur son corps. Un jour, elle essaye de
l’entraîner mais il refuse de se baigner. La mer est un cimetière, lui dit-il, et Giulia n’ose le
questionner. Elle ne sait rien de ce qu’il a vécu, de ce que l’eau lui a volé. Il lui racontera,
un jour, peut-être. Ou pas » (p. 104‑105).
Rappel
Mot : C’est la plus petite unité d’une phrase.
Groupe de mots : Ce sont plusieurs mots qui s’organisent autour d’un mot
principal. Ex. : groupe adjectival/nominal.
Proposition : Partie d’une phrase qui s’organise autour d’un verbe conjugué. On
parle de proposition uniquement dans les phrases complexes.
Phrase : Ensemble de mots qui commence par une majuscule et se termine par
un point, et est construit autour d’un verbe conjugué. On distingue les phrases
simples, qui n’ont qu’un verbe conjugué, des phrases complexes qui en ont
plusieurs.
1) Inviter les élèves à repérer les verbes conjugués et à les souligner. Qu’observe-t‑on ?
Certaines phrases sont simples puisqu’elles n’ont qu’un verbe conjugué, alors que d’autres sont
complexes.
Une phrase complexe est une phrase où plusieurs verbes sont conjugués. Dans
ces phrases complexes, il y a autant de propositions que de verbes conjugués. On
parle de proposition pour désigner la partie d’une phrase qui s’organise autour
de l’un de ces verbes conjugués. Il y a ainsi plusieurs moyens de structurer des
propositions entre elles.
La juxtaposition : Les propositions sont séparées entre elles par un signe de
ponctuation.
La coordination : Les propositions sont séparées entre elles par une conjonction
de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car).
La subordination : Les propositions sont séparées entre elles par un mot de
subordination. Une des propositions est dite principale, c’est celle qui garde
du sens même si on supprime les autres. Au contraire, la proposition qui n’a pas
de sens seule est dite proposition subordonnée.
Dominante : lecture
Activité n° 1 : Répondre aux questions suivantes.
I. Sarah, un personnage transformé
1) Donner des adjectifs pour qualifier l’attitude de Sarah. Est-ce la Sarah que l’on a eu
l’habitude de voir évoluer dans le roman ?
Sarah apparaît heureuse (« regard complice et amusé », p. 226) et déterminée (« elle se sent
prête », p. 231, « elle sortira vainqueur de ce combat », p. 232). Elle est assez différente de la
Sarah du début du roman qui semblait malheureuse. Toutefois, elle reste combative et cherche
toujours à maîtriser sa vie.
3) De « Elle aide Sarah à positionner la perruque » à « à ses traits » (p. 230‑231) : dans ce
passage, montrer que les cheveux sont personnifiés.
Les cheveux sont personnifiés et apparaissent comme de véritables amis pour Sarah : « les cheveux
n’opposent pas de résistance », « généreusement », « coopératifs ».
3) Expliquer ensuite le sens de la phrase « Elle ne sera plus jamais invincible, plus jamais
une super-héroïne » (p. 233).
Un paradoxe se crée dans l’extrait. À la fois, elle se présente comme une combattante mais elle
refuse d’être une super-héroïne. On peut en effet considérer que, tout au long du roman, elle s’est
comportée comme une super-héroïne en essayant de continuer à mener une vie normale en cachant
une part d’elle-même : sa maladie et sa famille. De nombreux super-héros sont effectivement
obligés de vivre en cachant leur véritable identité. En acceptant intégralement ce qu’elle est, elle
mène dorénavant son véritable combat, ce qui fait bien d’elle une héroïne, mais une héroïne
du quotidien.
4) Chercher le sens du mot « épopée ». Quelle est l’épopée la plus célèbre ? En quoi peut-on
rapprocher le héros de cette épopée et Sarah ?
Une épopée est un récit mythique qui raconte les faits extraordinaires d’un héros. L’épopée la
plus connue est celle d’Ulysse racontée par Homère dans l’Odyssée. Comme Ulysse, Sarah a vécu
une série d’épreuves. Tous les deux sortent grandis et en ont tiré des leçons.
La première référence dans le texte est « comme si la maladie les rapprochait, tissait un fil invisible
entre elles » (p. 226). Puis une fois que la femme présente les perruques à Sarah, on remarque
que « la technique de la tresse a été utilisée, plus longue mais plus solide que l’implantation au
crochet » (p. 230). Enfin, on peut relever à la fin du roman le terme « assemblés » (p. 235). On
constate donc que l’auteur glisse au fur et à mesure des indices tout au long de cet excipit pour
nous amener à comprendre le titre du roman et le lien qui unit les trois femmes.
3) Quels sont les points communs entre Sarah et Smita ? Entre Sarah et Giulia ?
Sarah, Smita et Giulia sont toutes les trois des modèles de courage et de persévérance. Sarah
et Smita sont reliées par les enfants, et leur volonté de se battre pour eux. Giulia et Sarah ont
en commun leur ambition professionnelle et le fait d’avoir voulu monter leur propre entreprise.
Activité n° 2 : Bilan individuel à l’écrit : en une quinzaine de lignes, expliquez lequel
des trois destins vous avez préféré, et pour quelles raisons.