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**Manitowoc Cranes 888 8881012 Spare Parts Manual PDF** Size: 28.2 MB
Format: PDF Language: English Brand: Manitowoc Type of machine: Cranes Type
of document: Spare Parts Manuals Model: Manitowoc 888 Cranes Number of
Pages: 600 pages Serial Number: 8881012
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Il est inutile d'ajouter qu'en donnant ces ordres aux officiers chargés
de les exécuter, le Premier Consul ne prenait pas la peine d'expliquer
quelles étaient ses intentions en enlevant le prince, ni ce qu'il voulait
faire de lui. Il commandait en général à des hommes qui obéissaient en
soldats. Cependant le colonel Caulaincourt, que des relations de
naissance attachaient à l'ancienne famille royale, et particulièrement
aux Condés, était profondément triste, bien qu'il n'eût pour sa part
qu'une lettre à porter, et qu'il fût bien loin de prévoir l'horrible
catastrophe qui se préparait. Le Premier Consul ne parut pas y prendre
garde, et leur enjoignit à tous de se mettre en route au sortir des
Tuileries.
rrestation du duc
Les ordres qu'il venait de donner furent
d'Enghien, le 15ponctuellement exécutés. Cinq jours après, c'est-à-dire le
mars. 15 mars, le détachement de dragons, avec toutes les
précautions ordonnées, partit de Schelestadt, passa le
Rhin, surprit et enveloppa la petite ville d'Ettenheim, avant qu'aucune
nouvelle de ce mouvement pût y parvenir. Le prince, qui avait reçu
antérieurement des conseils de prudence, mais qui au moment même
n'eut point d'avis positif de l'expédition dirigée contre sa personne, se
trouvait alors dans la demeure qu'il avait coutume d'habiter à
Ettenheim. En se voyant assailli par une troupe armée, il voulut d'abord
se défendre, mais il en comprit bientôt l'impossibilité. Il se rendit,
déclara lui-même son nom à ceux qui le cherchaient sans le connaître,
et, avec un vif chagrin de perdre sa liberté, car l'étendue du péril lui
était encore inconnue, il se laissa conduire à Strasbourg, et enfermer
dans la citadelle.
On ne trouve à
On n'avait découvert ni les papiers importants qu'on
Ettenheim ni lesavait espéré se procurer, ni le général Dumouriez qu'on
papiers qu'on supposait auprès du prince, ni aucune de ces preuves du
cherchait, ni le
général
complot tant alléguées pour motiver l'expédition. Au lieu
Dumouriez. du général Dumouriez, on avait trouvé le marquis de
Thumery et quelques autres émigrés de peu
d'importance. Le rapport contenant les stériles détails de l'arrestation
fut envoyé immédiatement à Paris.
Opinion qu'on se
Le résultat de l'expédition aurait dû éclairer le Premier
ait sur le rôle duConsul, et ses conseillers, sur la témérité des conjectures
prince dans la qu'on avait formées. L'erreur surtout commise au sujet
conspiration.
du général Dumouriez était fort significative. Voici les
idées qui s'emparèrent malheureusement du Premier Consul, et de
ceux qui pensèrent comme lui en cette circonstance. On tenait l'un de
ces princes de Bourbon, auxquels il en coûtait si peu d'ordonner des
complots, et qui rencontraient des imprudents et des fous toujours
prompts à se compromettre à leur suite. Il en fallait faire un exemple
terrible, ou s'exposer à provoquer un rire de mépris de la part des
royalistes, en relâchant le prince après l'avoir enlevé. Ils ne
manqueraient pas de dire qu'après s'être rendu coupable d'une
étourderie en l'envoyant prendre à Ettenheim, on avait eu peur de
l'opinion publique, peur de l'Europe; qu'en un mot, on avait eu la
volonté du crime, mais qu'on n'en avait pas eu le courage. Au lieu de
les faire rire, il valait mieux les faire trembler. Ce prince, après tout,
était à Ettenheim, si près de la frontière, dans des circonstances
pareilles, pour quelque motif apparemment. Était-il possible qu'averti
comme il l'avait été (et des lettres trouvées chez lui le prouvaient),
était-il possible qu'il restât si près du danger, sans aucun but? qu'il ne
fût pas complice à quelque degré, du projet d'assassinat? Dans tous les
cas, il était certainement à Ettenheim, pour seconder un mouvement
d'émigrés dans l'intérieur, pour exciter à la guerre civile, pour porter
encore une fois les armes contre la France. Ces actes, les uns ou les
autres, étaient punis de peines sévères par les lois de tous les temps: il
fallait les lui appliquer.
prince envoyé à
Tels furent les raisonnements que le Premier Consul se
Paris, et livré àfit à lui-même, et qu'on lui répéta plus d'une fois. Il n'y
une commission eut plus de conseil comme celui que nous avons
militaire.
rapporté; il y eut des entretiens fréquents, entre le
Premier Consul, et ceux qui flattaient sa passion. Il ne sortait pas de
cette funeste idée: les royalistes sont incorrigibles; il faut les terrifier.
On ordonna donc la translation du prince à Paris, et sa comparution
devant une commission militaire, pour avoir cherché à exciter la guerre
civile, et porté les armes contre la France. La question ainsi posée était
résolue d'avance, d'une manière sanglante. Le 18 mars le prince fut
extrait de la citadelle de Strasbourg, et conduit sous escorte à Paris.
Douleur et
D'après les lois militaires, le commandant de la division
résistance de devait former la commission, la réunir, et ordonner
Murat. l'exécution de la sentence. Murat était commandant de
Paris et de la division. Quand l'arrêté des Consuls lui
parvint, il fut saisi de douleur. Murat, comme nous l'avons dit, était
brave, quelquefois irréfléchi, mais parfaitement bon. Il avait applaudi,
quelques jours auparavant, à la vigueur du gouvernement, quand on
avait ordonné l'expédition d'Ettenheim; mais, chargé maintenant d'en
poursuivre les cruelles conséquences, son excellent cœur faillit. Il dit
avec désespoir à un de ses amis, en montrant les basques de son
uniforme, que le Premier Consul y voulait imprimer une tache de sang.
Il courut à Saint-Cloud, exprimer à son redoutable beau-frère les
sentiments dont il était pénétré. Le Premier Consul, qui lui-même était
plus enclin à les partager qu'il n'aurait voulu, cacha sous un visage de
fer l'agitation dont il était secrètement atteint. Il craignait que son
gouvernement ne parût faiblir devant le rejeton d'une race ennemie. Il
adressa de dures paroles à Murat, lui reprocha sa faiblesse, qu'il
qualifia en termes méprisants, et finit par lui dire, avec hauteur, qu'il
couvrirait ce qu'il appelait sa lâcheté, en signant lui-même de sa main
consulaire les ordres à donner dans la journée.
Ce ne pouvait être là une sanglante ironie; elle eût été trop basse et
trop inutile. Mais cet homme si ferme était agité, et il revenait parfois à
considérer en lui-même la grandeur, la noblesse du pardon accordé à
un ennemi vaincu et désarmé. Cette dame crut le prince sauvé; elle en
fut remplie de joie. Malheureusement il n'en était rien.
Arrêt de la
La commission s'était réunie à la hâte, ses membres
commission ignorant pour la plupart de quel accusé il s'agissait. On
militaire, et sonleur dit que c'était un émigré poursuivi pour avoir attenté
exécution.
aux lois de la République. On leur apprit son nom.
Quelques-uns de ces soldats de la République, enfants quand la
monarchie avait croulé, savaient à peine que le nom d'Enghien était
porté par l'héritier présomptif des Condés. Leur cœur cependant
souffrait d'une telle mission, car depuis plusieurs années on ne
condamnait plus d'émigrés. Le prince fut amené devant eux. Il était
calme, même fier, et doutait encore du sort qui l'attendait. Interrogé
sur son nom, sur ses actes, il répondit avec fermeté, repoussa toute
participation au complot actuellement poursuivi par la justice, mais
avoua peut-être avec trop d'ostentation, qu'il avait servi contre la
France, et qu'il était sur les bords du Rhin pour servir de nouveau, et
de la même manière. Le président insistant sur ce point avec l'intention
de lui révéler le danger d'une telle déclaration, faite en de tels termes,
il répéta ce qu'il avait dit, avec une assurance que le danger
ennoblissait, mais qui blessa ces vieux soldats, habitués à verser leur
sang pour défendre le sol de leur patrie. Cette impression fut fâcheuse.
Le prince demanda plusieurs fois, et avec force, à voir le Premier
Consul. On le ramena dans le donjon, et on entra en délibération. Bien
que ses déclarations répétées eussent révélé en lui un implacable
ennemi de la Révolution, ces cœurs de soldats étaient touchés par la
jeunesse, par le courage du prince. La question posée comme elle
l'était, ne pouvait amener qu'une solution funeste. Les lois de la
République et de tous les temps punissaient de peines capitales le fait
de servir contre la France. Cependant il y avait bien des lois violées
contre le prince, comme de l'avoir enlevé sur le sol étranger, comme de
le priver d'un défenseur, et c'étaient des considérations qui auraient dû
agir sur la détermination des juges. Dans la confusion où ils étaient
plongés, ces malheureux juges, affligés de leur rôle plus qu'on ne peut
dire, prononcèrent la mort. Cependant la plupart d'entre eux
exprimèrent le désir de renvoyer la sentence à la clémence du Premier
Consul, et surtout de lui présenter le prince, qui demandait à le voir.
Mais les ordres du matin, qui portaient de tout finir dans la nuit, étaient
précis. M. Réal seul pouvait, en arrivant, en interrogeant le prince,
obtenir un sursis. M. Réal ne parut point. La nuit s'était écoulée, le jour
approchait. On conduisit le prince dans un fossé du château, et là il
reçut, avec une fermeté digne de sa naissance, le feu des soldats de la
République, qu'il avait combattus tant de fois du milieu des rangs
autrichiens. Tristes représailles de la guerre civile! Il fut enseveli sur la
place même où il était tombé.
roles du Premier
Le soir, quelques personnes de sa famille dînaient à la
onsul sur la mortMalmaison. Les visages étaient graves et tristes. On
u duc d'Enghien. n'osait point parler, on ne parla point. Le Premier Consul
était silencieux comme tout le monde. Ce silence finit par
être embarrassant. En sortant de table, il le rompit lui-même. M. de
Fontanes étant arrivé dans le moment, devint le seul interlocuteur du
Premier Consul. Il était épouvanté de l'acte dont le bruit remplissait
Paris, mais il ne se serait pas permis d'en dire son sentiment, dans le
lieu où il se trouvait. Il écouta beaucoup, et répondit rarement. Le
Premier Consul parlant presque toujours, et cherchant à remplir le vide
laissé par le silence des assistants, discourut sur les princes de tous les
temps, sur les empereurs romains, sur les rois de France, sur Tacite,
sur les jugements de cet historien, sur les cruautés qu'on prête souvent
aux chefs d'empire quand ils n'ont cédé qu'à des nécessités inévitables;
enfin, arrivant par de longs détours au tragique sujet de la journée, il
prononça ces paroles: On veut détruire la Révolution en s'attaquant à
ma personne: je la défendrai, car je suis la Révolution, moi, moi... On y
regardera à partir d'aujourd'hui, car on saura de quoi nous sommes
capables.—
Le bruit se répandit bientôt dans Paris qu'un prince avait été saisi,
transféré à Vincennes, et fusillé. L'effet fut grand et déplorable. Depuis
l'arrestation de Pichegru et de Georges, le Premier Consul était devenu
l'objet de toutes les sollicitudes. On était indigné contre tous ceux qui
s'étaient associés à des chouans pour menacer sa vie; on était fort
sévère pour Moreau, dont la culpabilité moins démontrée commençait
cependant à devenir vraisemblable; on faisait des vœux ardents pour
l'homme qui ne cessait pas d'être, aux yeux de tous, le génie tutélaire
de la France. La sanglante exécution de Vincennes opéra une réaction
subite. Les royalistes furent prodigieusement irrités et plus effrayés
encore; mais les gens honnêtes furent désolés de voir un
gouvernement admirable jusque-là, tremper les mains dans le sang, et
en un jour se mettre au niveau de ceux qui avaient fait mourir Louis
XVI, et, il faut le reconnaître, sans l'excuse des passions
révolutionnaires, qui en 1793 avaient troublé les têtes les plus fermes
et les cœurs les meilleurs.
Mais, pour être tout à fait justes, après avoir déploré ce funeste
égarement des passions, remontons à ceux qui le provoquèrent. Quels
furent-ils? Toujours ces mêmes émigrés, qui, après avoir irrité la
Révolution innocente encore, quittèrent leur patrie, pour chercher en
tous lieux des ennemis à la France. Cette Révolution, revenue de ses
égarements, et conduite par un grand homme, se montrait maintenant
sage, humaine et pacifique. Ces émigrés, elle les avait rappelés,
réintégrés dans leur patrie, dans leurs biens, et se préparait à leur
rendre tout l'éclat de leur ancienne situation. Comment répondaient-ils
à tant de clémence? Étaient-ils reconnaissants, paisibles au moins?
Non. Ils étaient allés chez une nation voisine, jalouse de notre
grandeur, et ils s'étaient servis des libertés de cette nation pour les
tourner contre la France. À force d'indignes pamphlets, ils avaient irrité
l'orgueil de deux peuples trop faciles à exciter; et, après avoir contribué
à leur remettre les armes à la main, ils ne s'étaient pas bornés à être
les soldats du gouvernement britannique, ils lui avaient prêté le secours
des complots. On avait tramé une indigne conspiration; on avait coloré
de sophismes misérables un projet d'assassinat; on avait envoyé en
France Georges et Pichegru. S'il y avait un cœur que la gloire du
Premier Consul eût blessé, c'est à lui qu'on avait eu recours. On avait
égaré, perverti le faible Moreau; on l'avait trompé, on s'était fait
tromper par lui; et puis, quand, à force d'imprudences, on avait été
découvert par l'œil vigilant de l'homme qu'on voulait détruire, on s'était
dénoncé les uns les autres; et l'on avait cru se justifier, se relever en
disant bien haut qu'un prince français devait être à la tête de ces
horribles exploits! Le grand homme contre lequel étaient dirigés de si
odieux complots, révolté d'être en butte aux meurtrières attaques de
ceux qu'il avait arrachés à la persécution, avait cédé à une colère
funeste. Il avait attendu au pied d'un rocher ce prince dont on lui
annonçait l'arrivée; il l'avait attendu vainement, et, la tête troublée par
les déclarations des conjurés eux-mêmes, il avait aperçu, en effet, un
prince sur les bords du Rhin, qui attendait là le renouvellement de la
guerre civile. À cette vue, sa raison s'était égarée; il avait pris ce prince
pour le chef des conspirateurs qui menaçaient sa vie; il avait mis une
sorte d'orgueil à le saisir sur le sol germanique, à frapper un Bourbon
comme un individu vulgaire, et il l'avait frappé pour apprendre aux
émigrés et à l'Europe combien il était dangereux et insensé de
s'attaquer à sa personne.
LES SÉCULARISATIONS.
CAMP DE BOULOGNE.