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Liebherr LICCON Universal Work Planner V6.19 Mobile Crane LTM-1110-5.1 110
ton Size: 1.78 Gb Brand: Liebherr Capacity: 110 ton Type of machine: Mobile
Crane LICCON Work Planner V6.19 Model: LTM-1110-5.1 110 ton Contents: 2D
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CHAPITRE XVII.
Chez les peuples aristocratiques, chaque homme est à peu près fixe
dans sa sphère; mais les hommes sont prodigieusement
dissemblables; ils ont des passions, des idées, des habitudes et des
goûts essentiellement divers. Rien n'y remue, tout y diffère.
Les hommes qui vivent dans les temps démocratiques ont beaucoup
de passions; mais la plupart de leurs passions aboutissent à l'amour
des richesses, ou en sortent. Cela ne vient pas de ce que leurs âmes
sont plus petites, mais de ce que l'importance de l'argent est alors
réellement plus grande.
CHAPITRE XVIII.
L'honneur n'est autre chose que cette règle particulière fondée sur
un état particulier, à l'aide de laquelle un peuple ou une classe
distribue le blâme ou la louange.
Il n'y a rien de plus improductif pour l'esprit humain qu'une idée
abstraite. Je me hâte donc de courir vers les faits. Un exemple va
mettre en lumière ma pensée.
Ces notions bizarres n'étaient pas nées du caprice seul de ceux qui
les avaient conçues.
Ceci se voit bien par les jugements contraires que portent les
peuples d'Europe sur les différents faits de leur histoire, suivant la
génération qui les juge. Ce qui déshonorait principalement le
connétable de Bourbon aux yeux de ses contemporains, c'est qu'il
portait les armes contre son roi; ce qui le déshonore le plus à nos
yeux, c'est qu'il faisait la guerre à son pays. Nous le flétrissons
autant que nos ayeux, mais par d'autres raisons.
Toutes les vertus paisibles qui tendent à donner une allure régulière
au corps social et à favoriser le négoce, doivent donc être
spécialement honorées chez ce peuple; et l'on ne saurait les
négliger, sans tomber dans le mépris public.
Toutes les vertus turbulentes qui jettent souvent de l'éclat, mais plus
souvent encore du trouble dans la société, occupent au contraire
dans l'opinion de ce même peuple un rang subalterne. On peut les
négliger sans perdre l'estime de ses concitoyens, et on s'exposerait
peut-être à la perdre en les acquérant.
Ce que nos pères ont appelé par excellence l'honneur, n'était, à vrai
dire, qu'une de ses formes. Ils ont donné un nom générique à ce qui
n'était qu'une espèce. L'honneur se retrouve donc dans les siècles
démocratiques comme dans les temps d'aristocratie. Mais il ne sera
pas difficile de montrer que dans ceux-là il présente une autre
physionomie.
Une caste est toujours dans une situation bien plus particulière
qu'un peuple. Il n'y a rien de plus exceptionnel dans le monde
qu'une petite société toujours composée des mêmes familles,
comme l'aristocratie du moyen âge par exemple, et dont l'objet est
de concentrer et de retenir exclusivement et héréditairement dans
son sein, la lumière, la richesse et le pouvoir.
Or, plus la position d'une société est exceptionnelle, plus ses besoins
spéciaux sont en grand nombre, et plus les notions de son honneur,
qui correspondent à ses besoins, s'accroissent.
Chaque homme y avait donc toujours devant les yeux les mêmes
objets, qu'il envisageait du même point de vue; son œil pénétrait
peu à peu dans les moindres détails, et sa perception ne pouvait
manquer, à la longue, de devenir claire et distincte. Ainsi non
seulement les hommes des temps féodaux avaient des opinions fort
extraordinaires qui constituaient leur honneur; mais chacune de ces
opinions se peignait dans leur esprit sous une forme nette et précise.
Chez les peuples aristocratiques, tous les rangs diffèrent, mais tous
les rangs sont fixes; chacun occupe dans sa sphère un lieu dont il ne
peut sortir, et où il vit au milieu d'autres hommes attachés autour de
lui de la même manière. Chez ces nations, nul ne peut donc espérer
ou craindre de n'être pas vu; il ne se rencontre pas d'homme si bas
placé qui n'ait son théâtre, et qui doive échapper, par son obscurité,
au blâme ou à la louange.
Dans le sein de cette même nation, il vient à s'établir une caste qui,
se séparant à son tour de toutes les autres classes, contracte des
besoins particuliers, et ceux-ci, à leur tour, font naître des opinions
spéciales. L'honneur de cette caste, composé bizarre des notions
particulières de la nation, et des notions plus particulières encore de
la caste, s'éloignera, autant qu'on puisse l'imaginer, des simples et
générales opinions des hommes. Nous avons atteint le point
extrême, redescendons.
Les rangs se mêlent, les priviléges sont abolis. Les hommes qui
composent la nation étant redevenus semblables et égaux, leurs
intérêts et leurs besoins se confondent, et l'on voit s'évanouir
successivement toutes les notions singulières que chaque caste
appelait l'honneur; l'honneur ne découle plus que des besoins
particuliers de la nation elle-même; il représente son individualité
parmi les peuples.
Ainsi, pour renfermer enfin dans une seule formule toute ma pensée,
ce sont les dissemblances et les inégalités des hommes qui ont créé
l'honneur; il s'affaiblit à mesure que ces différences s'effacent, et il
disparaîtrait avec elles.[Retour à la Table des Matières]
CHAPITRE XIX.