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Claudien le «Paphlagonien», poète d'Alexandrie

Author(s): Jacques Schamp


Source: Latomus , OCTOBRE-DÉCEMBRE 2001, T. 60, Fasc. 4 (OCTOBRE-DÉCEMBRE 2001),
pp. 971-991
Published by: Société d'Études Latines de Bruxelles

Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41542319

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Claudien le «Paphlagonien», poète d'Alexandrie

Les données antiques sur les origines de Claudien ne sont pas légion. Hormis
l'étrange texte de Jean le Lydien (. Magistratures I, 47, 1) (■), qui le traite de
Paphlagonien (ПафХаушу), on peut aisément les réunir sur les doigts de la main.
La plupart proviennent de l'oeuvre elle-même. Dans une lettre adressée à un
Alexandrin, le maître des offices Hadrianus (2), le poète vient d'évoquer la géné-
rosité d'Alexandre le Grand à l'égard de Darius dont il suivit les funérailles, puis
de Porus. Il précise alors (3) : «Il fut le fondateur de la patrie». Naturellement, on
rapprochera l'indication des vers de la lettre (4) : «Qu'ouïssent ce message le sol
que nous avons en commun, le havre que, venues de loin, les nefs fréquentent, le
Phare (...)». Dans une lettre en forme d'épigramme adressée à Gennadius, ancien
proconsul et augustal en 396, Claudien interpelle son interlocuteur par les
mots (5) : «Toi que connaissent les peuples de la Grèce et notre Nil». Malheureu-
sement, les sources postérieures ne nous en disent pas plus long. Sidoine
Apollinaire (6) rappelle lui aussi les origines du poète et évoque à mots couverts
l'épopée mythologique Sur le rapt de Proserpine : «(...) ni celui qui naquit à
Canope l'Égyptienne et chante les noces d'un mari au teint de rouille et les dieux
souterrains avec sa muse céleste (...)». L'article de la Souda se contente de sèches
indications sur l'origine et l'époque du poète ainsi que sur le genre auquel il s'est
consacré (7) : «Claudien : Alexandrin, poète épique récent ; il vécut à l'époque
des empereurs Arcadius et Honorius».
Que signifie donc l'indication de Jean le Lydien ? Depuis longtemps, la
question divise le petit monde des spécialistes, sans qu'aucune solution raison-

(1) Le présent article a été écrit à l'occasion du commentaire destiné à accompagner


l'édition critique du traité que nous préparons, M. Michel Dubuisson, de l'Université de
Liège, et moi-même, pour la Collection des Universités de France.
(2) Pour une notice prosopographique, voir M.Clauss, Der magister officiorum in der
Spätantike (4.-6. Jahrhundert), Munich, 1980, p. 158-159. Bien qu'il soit impossible de
dater la rédaction du poème avec une extrême précision, on peut admettre qu'il fut com-
oosé entre ianvier 397 et janvier 399.
(3) Épîtres 1 (39), 20 : Conditor hic patriae.
(4) 56-57 : Audiat hoc commune solum , longeque carinis / nota Pharos.
(5) Epîtres 5 (43), 3 : Graiorum populis, et nostro cognite Nilo .
(6) 9 ( À Félix ), 274-276 : non Pelusiaco satus Canopo / qui ferruginei tows mariti /
et Musa canit inferos superna. Le texte et la traduction sont ceux d'A. Loyen {Sidoine
Apollinaire. I Poèmes , Paris, 1960, p. 91).
(7) К 1707, s.v. KX.auôiavóç • 'AXe^avòQeúç, èjtojioiòç vecoteqoç • yéyovBV ètti,
t<ï>v xQÓvíov 'AQxaòíou xai 'Ovcdqíou tõ>v ßaoiXicov.

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972 j. SCHAMP

nable paraisse avoir émergé. Voi


sens critique méritoire : «Com
vocet ioculari convicio, Lydo qui
loco et hoc vocábulo ? Itaque ser
candus est». Toutefois, on hésite
fier les données explicites des
Claudiopolis ou dans quelque autr
pour lui que la cité d'adoption où
essayé de le montrer ailleurs, Je
ges de son oeuvre tiennent-ils d
présent article n'a d'autre but
mystères.
Les Paphlagoniens, un peuple méprisé. - Par la suite, on a oublié les sages
observations de Bücheler, qui montrait la bonne voie, même s'il s'est fourvoyé
lui-même au premier carrefour. Plusieurs érudits voient dans ПафХхху œv un
terme d'injure et non une indication d'origine (10). Généralement, on se contente
de renvoyer, paresseusement, au dernier grand livre ď A. Cameron sur
Claudien (n). Chacun pense aux Cavaliers où le poète met en scène le démago-
gue Cléon sous les traits d'un esclave paphlagonien (,2). C'est évidemment le
précédent d'Aristophane qui dicte ses épithètes à A.Cameron (13) : «blusterer,
windbag».
Il est assez facile de voir comment Aristophane a travaillé. Au sens propre, le
verbe лафХя^со signifie «bouillonner» et, au sens figuré, il peut prendre l'ac-
ception de «bégayer», «bavarder, dire des paroles vides et sonores». Formé sur

(8) De Claudiano poeta dans Rheinisches Museum 39, (1884), p. 282.


(9) Voir, par exemple, mes articles Les Trévires à Byzance. À propos de Jean le
Lydien, Des magistratures, 1, 50 dans Byzantion 66, 1996, p. 381-408 ; Le poète et les
Claudii de la République dans Latomus 59, 2000, p. 109-128.
(10) Th. Birt, Claudii Claudiani carmina, Berlin, 1961 (1892) (M.G.M. a.a. X), préf.
p. IV : «merum convicium scriptoris Byzantini, quasi dixisset «hic ille nebulo» ; cf. éga-
lement Vollmer, Schanz. Voir Vollmer, art. Claudianus 9, dans R.-E. III, 2 (1899), col.
2652 : «Schwätzer wie schon Bücheler (...) andeutete» (Bücheler dit exactement le
contraire) ; M. Schanz, Geschichte der römischen Literatur IV, 2, Munich (dans le
Handbuch VIII de I. von Müller), 1920, p. 4 (qui cite Th.Birt) : «vielleicht (...) als
Schimpwort».
(11) Claudian. Poetry and Propaganda at the Court of Honorius, Oxford, 1970,
comme le fait encore récemment J.-L.Charlet, sans la moindre argumentation ( Claudien .
Œuvres. I. Le rapt de Proserpine, Paris, 1991, p. IX, n. 4) : «Quant au surnom de paph-
lagonien dont l'affuble Joannes Lydos, il n'indique nullement une origine ethnique (...):
c'est un terme d'injure, les Paphlagoniens ayant une réputation de légèreté et de bavarda-
ge (...)».
(12) Voir, par exemple, V. Coulon-H. Van Daele, Aristophane. I. Les Acharniens.
Les Cavaliers. Les Nuées, Paris, 1964 (1923), p. 72-73.
(13) Claudian, p. 3, cf. R. Delmaire, Les responsables des finances impériales au
Bas-Empire romain (IV'-VI' s.). Études prosopographiques, Bruxelles, 1989, p. 238, n. 80.

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CLAUDIEN LE «PAPHLAGONIEN» 973

la même racine, cpXéôœv désigne le radoteur (I4) et cpXeôœv le


Comme l'écrivait J.Taillardat (16), le verbe original pris au figur
bruit de paroles volubiles, sur Y éloquence sonore d'un discours
nacpXaycbv est bien attesté par la suite dans un sens péjoratif.
gens ď Abonotique, épais et sots , qui vont accueillir Alexandre
te (17). Vus par un aristocrate plein de morgue comme l'était Phil
de Macédoine ne méritaient guère l'admiration (18) : «Il s'était mo
de Macédoine, les traitant de Phrygiens, de Paphlagoniens». Com
les Phrygiens ne furent pas mieux partagés. Tout au long des litt
et byzantine, les Paphlagoniens sont ainsi mis au pilori. On se r
naire de Sinope, en Paphlagonie, le père du philosophe cynique
distingué par son talent de faussaire (19). Libanios évoque trois
resques (20) : «et les trois Paphlagoniens, frères en tout, par la na
l'audace et l'épaisseur physique (...)». À la même époque, le philo
teur Thémistios, originaire lui-même de Paphlagonie, s'en pren
au préjugé ethnique (21) : «Est-ce que le nom de Paphlagoniens no
honorant par comparaison avec celui de Delphes et indigne
bassade ?». Le traité Sur les thèmes de Constantin Porphyrogénèt
contre les Paphlagoniens, à propos desquels il a réuni un petit do
nous reviendrons (22) : «Septième thème, celui que l'on app

(14) Eschyle, Agamemnon 1195.


(15) Plutarque, Sur la disparition des oracles 19 (M., 420 B).
(16) Les images d'Aristophane. Études de langue et de style, Paris, 1
(n° 352).
(17) Lucien, Alexandre 9 : Jia/tcov xai TiÀimwv. Plus loin, le meme écrivain (1 1) les
traitera de maudits Paphlagoniens oi öXeöpoi èxetvoi naœXayôvEC.
(18) QUINTE-CURCE VI, 11, 4 : Ludibrio ei fuisse rústicos homines Phrygasque et
Paphlagonas appellato s. Le texte et la traduction sont ď H.Bardon ( Quinte-Curce . His-
toires. I, 2e éd., Paris, 1961, p. 206-207).
(19) Diogène Laërce VI, 20-21. Diogène de Sinope dit lui-même dans le Pordalos
qu'il avait participé à la falsification (Diogène Laërce, VI, 20), voir les indications de
Marie-Odile Goulet-Cazé, dans M.-O.Goulet-Cazé (éd.), Diogène Laërce. Vies et doc-
trines des philosophes illustres, Paris, 1999, p. 704, n. 2. J. Turcevič [Claudius Claudianus
und Joannes Lydos. Zur Frage der Herkunft Klaudians dans Byzantinische Zeitschrift 34,
1934, p. 6-7] cite un passage de Skylitzès-Cédrénos montrant qu'à l'époque byzantine on
a continué à faire écho à la réputation de faussaires qu'avaient les habitants de la région.
(20) 1 (Autobiographie ), 85 : noupXayóvaç òè xqbîç foravia àôeXxpovç, xf|v cpvoiv,
tt)v à^iaôiav, xrçv xóX,(xav, хотЗ oco^iaxoç iò Jtá/oç (...). Le texte et la traduction, légère-
ment modifiée, sont ceux de J.Martin-P.Petit ( Libanios . Discours. I. Autobiographie
(Discours I ), Paris, 1979, p. 133).
(21) 27 (Maîtres et écoles fameuses ), 4 p. 896 Maisano : TAga ötv f|fiív ècpávri xò
nacpXayóvwv övojia jtqòç xò Ae^cpœv nagafiakkovoi xai áváÇiov xfjç OecoQÍaç xfjç
fipiexéQaç.
(22) P. 29, 1. 4-7 B. :"Eßöo|i,ov Oéjia xò xaX.oúfxevov natpXxxvóvwv. Tò òè ôéjia xò
xaXovjjievov nacptar/óvcov àQ/aióiaióv èon xai èjita^oyov, è ль àvatoxwríçt xe xaí
xaxoiQomçt òiafkxXXó^ievov.

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974 j. scHAMP

Paphlagoniens». Le thème appel


ancien, en butte à la moquerie
tère qu'on le critique». Après q
chercher une preuve dans le Ca
les deux premiers importaient
obéissent à Pylémène au coeur
mules sauvages». La conclusion,
«C'est pourquoi il (se. Homère)
pour la première fois : il montr
et de leur malignité». Après un
Constantin achève la notice sur
honte et la négation du genre h
génète doit avoir été Strabon,
les juments mulassières. Le géo
en Italie (26) : «D'autres invoqu
zèle des Hénètes pour l'élevage
disparue, mais autrefois très e
prédilection pour les juments m
pays de l'Hénète, où l'on dit
farouche». Deny s, tyran de Si
concours de son haras, de telle
des poulains Hénètes, et que, d
longtemps». Par une sorte d'iro
trône un représentant, fils de
Michel IV (1034-1041). Devenu
fit assassiner dans son bain son
avec son frère, Jean l'Orpha
Michel IV fut toutefois un sou
laissa
le pouvoir à son neveu, M

(23) Homère В 851-852 : üacpta


'Eveiarv, öfrev fijiióvcov yévoç; àv
[dans P.M., P. Chantraine, P. Col
Paris, 1961,64].
(24) P. 29, 1. 15-16 : òiò xai xò tw
TExufipiov toüto Tfíç aÙTwv Jto
(25) P. 30, 1. 6-7 В. : лоцлг) yàQ
yévouç.
(26) V, J, 4 p. 212 : hxxqtvqiov ôè тоггеои JtQO(péQOvxai ttjv jieqi xaç iJUtOTQOcpiaç
èmiiéXeiav, ri vüv (lèv xeÀiœç èxXiXoute, jïqôteqov ô' ёицато ла q' avxoïç àjtò той
Kokaiov tfyXov xov хата Tàç fifxiovÍTiòaç ïjuiovç. Towov ôè xat "Ojjitiqoç [iéfivriTai
"è Ç 'EveTwv, öfrev Í)|¿ióvü)v yévoç äyqoteqücdv". Kai Aiovúoioç ó Tfjç ZixeMaç
TTjQavvoç èvrevõev то 1ялотдофе1оу oirveoTriaaTO tcõv áô^riTcov ьллшу, шоте xai
ovovia êv toIç yevéodai Tfiç 'EveTixfjç jicoXeíaç xai hoX.i)v xQÓvov evôoxi-
(ifloai tò yévoç. Sur Anténor, voir infra, p. 986.

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CLAUDIEN LE «PAPHLAGONIEN» 975

versé et aveuglé (27). Bien qu'il eût été facile de multiplier à ce pr


mots et plaisanteries, ce ne fut pas le cas. Michel Psellos n'use du
gonien» qu'une seule fois, à propos de Michel V, mais sans aucune
habituelles en pareil cas (28).
Le préjugé classique dicte à nouveau des lignes très acides à Geo
mère au xnf s. (29) : «D'autre part, la plupart n'entendaient rien à
Mais qui veut corriger la lâcheté d'une nation cupide aurait beauc
même si celle-ci ne souffre pas ; si par contre elle souffre, il n'y
pas de procédé qui ne conduise à l'échec». Quelques décennies
Nicéphore Grégoras se trouva lui aussi en butte à des avanies pers
des raisons analogues. Né à Héraclée du Pont, à la frontière entre
Paphlagonie Í30), il avait été traité de «Paphlagonien» par le patriar
Kokkinos, de Constantinople (31), qui réfuta ses doctrines dans ses
rhétiques (32) : «Sa moralité de barbare et son accent, il est arrivé,

(27) G. Ostrogorsky ; Histoire de l'État byzantin, Paris (trad. J.Go


p. 357-350.
(28) Chronographie I, p. 122 Renauld. L'autre grand historien de l'é
Attaliate (p. 8 et 173 В.), use du mot «Paphlagonien», sans y attacher d
gnification péjorative. Au cours d'une campagne en Asie Mineure ve
Itálicos (Lettre au césar Bryennios, dans P. Gautier, Nicéphore Bryen
Bruxelles, 1975, p. 373, 1. 27-30) rapporte un curieux épisode au cours
casion d'entendre dans la bouche de Bryennios des titres «paphlagonien
pouffer de rire. À l'époque, les Turcs occupent la région, en sorte que le
goniens», certainement déformés à plaisir par Bryennios, n'avaient rien à
ome pratiqué par les habitants de la région dans l'Antiquité.
(29) Georges Pachymère, Relations historiques, III, 22 : THoav ô
OTQaxeiaç oúôev elòóieç ol jrXeîoioi. "Ojicoç eftvouç cpiX.oxeQÔoûç Jio
öv xáfxoi Tiç òioqùovv 'fréÀ.œv, el xai [ir' náoxoi el ôè Jiáoxei, oiw
àjiQaxxeiv jmoav èmvoiav. Le texte et la traduction sont empruntés
l'autre à V. Laurent (voir A. Failer- V. Laurent, Georges Pachymérès
toriques I Livres I-III, Paris, 1984, p. 292-293).
(30) Nicéphore Grégoras naquit vers 1295, il fut élevé par son oncle Jea
ď Héraclée du Pont, voir R. Guilland, Essai sur Nicéphore Grégor
l'oeuvre, Paris, 1926, p. 4. Sur Jean ď Héraclée, on lira le riche article d
personnalité de Jean ď Héraclée (1250-1328), oncle et prédécesseur
Grégoras dans 'EÀ.À.T|vixá 3, 1930, p. 297-315].
(31) Il fut patriarche de 1353 à 1354/1355 et du 8 octobre 1364 à 137
Mary Talbot, art. Philotheos Kokkinos dans The Oxford Dictionary of
p. 1662. À titre posthume, Nicéphore fut frappé d'anathème par Philothée
mai 1366, voir, pour le texte, F Miklosich-J. Müller, Acta et Diplomat
aevi sacra et profana, I, Vienne, 1860, p. 490. L'anathème ne correspond
aucune des doctrines identifiables de Nicéphore ; peut-être les vrais des
mesure étaient-ils certains de ses élèves (J. Darrouzès, in V. Grumel-V.
Les regestes des actes du patriarcat de Constantinople, fase. V, Paris, 1
p. 430-431).
(32) PG 148, col. 67-68 (Boivin) : Tò jièv ßdQßagov rjOoç йцпуёлц xat
(bioßaXelv eoxe • xœv òè tqójkov те xai yvd)(xrìg tò ßaQßaQov où jió

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976 j. SCHAMP

façon, à les perdre ; mais les trai


bare, il n'est point arrivé à les p
Paphlagoniens du vf siècle . - A
temporains propres à confirmer
secrétaire du nom de Priscos, u
savait plaire à son maître par ses
qu'il avait les mêmes sentiments
juré cent mille fois de ne plus
haine d'innombrables sots ! M
Panthagathos, je ne puis retenir
la valeur démonstrative que leur
que Pantagathos n'était pas Pap
faire connaître. La même rem
«Malveillant et Paphlagonien» n'a
Paphlagonien». Le savant anglais
de très improbables garants. Mê
des historiens, l'impératrice Théo
d'origine paphlagonienne. La don
veraine, qui allait donner plus qu
On a proposé d'ajouter à la liste
honoraire vers 498 et comes sacr

ouioßaXeiv (...). Sur l'ouvrage, on co


gische Literatur im Byzantinische
Bengtson), 1959, p. 724-7251.
(33) Procope, Histoire secrète 16,
IIqíôxoç òvójiaxi, äyav jcovtiqòç p
TQÓJiov ágéox eiv, Uav òè ttQÒç a
ó (io í a) v otófievoç;. J'utilise la trad
1990, p. 89-90).
(34) Anthologie XI, 340 : "Q^iooct (l
yàç (lxcjoqcõv e/ÖQav èjieojiaoáf
jiqóocdjiov / riavxayaOov oxé^ai xr
duction de R.Aubreton ( Anthologie
191).
(35) Ps.-Codinos 93 III, p. 248, 1. 15-20 Preger, voir E. Stein, Histoire du Bas-
Empire. II. De la disparition de l'Empire d'Occident à la mort de Justinien (476-565),
Paris-Bruxelles- Amsterdam, 1949, p. 236. Dans ce traité Des fondations, il est question
de l'édification de Saint-Pantéléimôn à Constantinople où ójióxav (...) rjXOev ¿arò
riacpXayovíaç, la future impératrice aurait vécu sur le site à filer de la laine qu'elle ven-
dait aux passants. Sitôt montée sur le trône, Théodora aurait ainsi exprimé sa reconnais-
sance. %
(36) PLRE II, s. v. Ioannes 44 («this is pejorative»). La phrase est munie de l'habi-
tuelle référence à A. Cameron, Claudian, p. 3 et 245. Les titres du personnage sont con-
nus par la Vie d'Abraamios de Cyrille de Scythopolis (p. 244 Schwartz) : àvr|Q xiç
èjúòo^oç xai è v àqxaïç, JioXixixatç лоШмц eùôoxiprioaç, xó^iriÇ örioavQWV XQwa-
xíÇcov.

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CLAUDIEN LE «PAPHL AGONIEN» 977

taire avait en effet reçu un sobriquet (37) : «Le même empereur


éleva au rang de comte des largesses sacrées à Constantinople le c
raire Jean le Paphlagonien, appelé "le Caïaphas"». Plus haut, le
décrit l'avancement de Jean (38) : «Le même empereur (se. Anast
Jean le Paphlagonien de la charge de traiter les comptes publics du
toire et il le nomma consul honoraire, en désignant à sa place, com
logothète, Marinos de Syrie». Originaire de Krateia, Jean est app
gonien» tout simplement parce qu'il l'était, en effet, depuis le 16 j
à laquelle sa cité d'origine fut rattachée à la préfecture de Paphlag
jamais porté qu'un seul sobriquet, celui de Caïaphas 0ю).
Autres peuples méprisés. - Le passage de Quinte-Curce cité plus
tre que les Phrygiens étaient unis dans la raillerie avec les P
D'autres peuples orientaux étaient objets de brocards, notamment
Cicéron en dresse une sorte de catalogue (41) : «Or est-ce de n
qu'est venu ce proverbe : «Un Phrygien battu en devient meilleu
toute la Carie, n'est-ce pas un dicton répandu en votre langue : «Si
une expérience risquée, choisis un Carien pour la faire» ? Et enco
commun en grec, que de dire, pour marquer son mépris à quelqu
dernier des Mysiens» ? Mais que dirai-je de la Lydie ? Un Grec a-
une comédie sans que l'esclave qui tient le premier rôle fût un Ly
Grecs eux-mêmes avaient déjà opéré une classification des peu

(37) Malalas, p. 400, 1. 16-18 B. : ó òè aircoç (3aoiÀeùç nQoexeiQio


XaQYUicbvwv è v Kœvoxavxivoimôkei xòv farò ÙJtàxœv 'IwáwTjv xòv
Xeyójievov Kaiá<pav.
(38) Malalas, p. 400, 1. 11-14 В. : řO òè avxòç ßaoiXevg xoixpíoaç
nacpXaYÓva êx tov xQaxxeveiv xà òr)|ióoia x<*Qxí a xoí3 jiqouxwqío
èjioír )oev aúxòv óunò ¿л áçxwv, ávx' amov Jiotf|oaç xQaxxexruriv
Maolvov xòv 2úpov.
(39) R. Delmaire, Les responsables ..., p. 238. La province d'Honoria
relevait Krateia, fut rattachée à la Paphlagonie [Justinien, Novelles XXIX
E. Stein, Histoire du Bas-Empire, II, Paris-Bruxelles-Amsterdam, 1949,
la n. 1 à la p. 749)], voir encore p. 472 ; A. H. M. Jones, The Later Rom
602 I, Baltimore, 1986 (1964), p. 280.
(40) Est-ce par hasard qu'il porte un sobriquet correspondant au nom d'u
prêtres du Nouveau Testament ?
(41) Pour LFlaccus 65 : Utrum igitur nostrum est an uestrum hoc
«Phrygem plagis fieri solere meliorem» ? Quid ? de tota Caria nonne
uolgatum est , «si quid cum periculo experiri uelis, in Care id potissim
dum» ? Quid porro in Graeco sermone tam tritum atque celebratum est q
picatui ducitur, ut « Mysorum ultimus» esse dicatur ? Nam quid ego dicam
umquam Graecus comoediam scripsit in qua seruus primarum partium no
cf. Apostolios X, 100 dans CPG II, p. 514. J'emprunte le texte et la
Boulanger (F. G affiot-A. Boulanger, Cicéron . Discours , XII, Pour le
Pour L. Flaccus, 5e éd., Paris, 1989, p. 119).

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978 j. scHAMP

qu'il convenait de tourner en


seconds viennent les Égyptiens
tous». Si l'optique de Jean le Ly
dre retourner un mot ou une é
loin, A.Cameron revient sur son
siblement moins assuré. L'épith
pour un poète qui avait attaqué
Contre Rufin) ? nacpXaycbv ne
auprès des Constantinopolitain
gestions, l'éminent savant angl
Présentation de Claudien. - O
dans sa forme, la présentation
l'historien Salluste dans le mêm
démonstratif ouxoç a une v
L'expression employée dans ce d
confusion possible entre l'histo
ivc s., auteur d'un tteçí Oeâv x
mettrait d'expliquer l'erreur du
titéde ce dernier et partant la
ficulté i46). Enfin, lorsque Jean
s'exprime d'ordinaire autrem
Toixptvov lov èjúx^ryv àxÓ
Baooiavoû xò êttíxXr)v KaQayt
passage qui nous occupe.
Deux tempéraments analogu
s'en prendre au poète Claudien
nité sonore» ? Même s'il n'a jam
pour leur rôle dans la littératu
s'était intéressé aux traditions d

(42) Diogénien VI, 24 : Avboi jiov


KãQeç è^coXéoxaxoi. R. Kassel-C. A
New York, 1995) ne reprennent pas
ques.
(43) Claudian, p. 245.
(44) J. Turcevič, о Л. y p. 3.
(45) Préface , 3. Voir, pour des ex
R. Kühner-B. Gerth ( Ausführliche
Munich, 1963, p. 645). Th.Birt (o.L,
tillée en essayant de montrer que le
pose alors comme parallèle un p
fameux maître des offices Pierre l
une admiration sans réserve.
(46) Voir G. Rochefort, Saloustios. Des dieux et du monde , Paris, 1960, p. X-XVIII.

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CLAUDIEN LE «PAPHL AGONIEN» 979

de Lucilius, d'Horace, Perse, Pétrone, Turnus et Juvénal (47). Bea


connu, Г avant-dernier est sans doute celui auquel fait allus
L'Ombrien Caesius Sabinus lisait des vers à l'épigrammatiste (48)
chérit, et me lit tout de suite après les célèbres satires de Turnus».
re, Martial écrivait (49) : «Turnus a déployé dans la satire un p
Pourquoi ne Га-t-il pas appliqué au genre poétique choisi par M
son frère». Turnus vivait dans la seconde moitié du Г s. pC
Namatianus au Ve s. pCn faisait allusion à lui (50) : «C'est lui dont
joue une Muse mordante, ne le cédera ni à Turnus ni à Juvén
Turnus à Juvénal n'est pas un mince hommage. À la même ép
Apollinaire (51) le citait encore, au milieu d'une série de noms. Jus
xixe s., on a cru que l'on possédait encore de lui une trentaine d'he
sont en réalité de Guez de Balzac (52). Frère du poète tragique Sca
avec qui il eut l'élégance de ne point vouloir rivaliser, Turnus éta
d'Aurunca au sud du Latium. Les scholies de Juvénal contiennent deux de ses
vers, qu' H.Bardon a reconstitués et traduits de la sorte (53) : depuis que l'affreu-
se Locuste tua la descendance des Césars , elle devint le souci bien connu de son
cher Néron. Pour des vers comme ceux-ci, où la première proposition a un bel
éclat et où le second vers contient une adaptation originale du mot cura , ressor-
tissant au vocabulaire de l'élégie, Turnus avait probablement quelque mérite. On
peut croire que Jean trouvait en Claudien un illustre prédécesseur. Tous les deux
s'étaient épris des valeurs de l'ancienne Rome, dont ils avaient appris la langue
et la culture. Comme Claudien, Jean le Lydien avait écrit un panégyrique, celui
du préfet du prétoire Zôticos, son bienfaiteur (III, 27, 2). Pareillement, il avait
prononcé devant un auditoire d'aristocrates venus d'Italie un panégyrique de
Justinien (III, 28, 4), avant d'être invité à écrire un récit de la guerre menée
devant Daras. Le public réuni pour la circonstance exclut que Jean ait déclamé

(47) 1, 41, 2-4. Naturellement, Pétrone n'a aucun titre à y figurer, encore que, par cer-
tains aspects, le Satiricon relève de la satire ménippée. Le titre même du roman invitait à
joindre l'auteur à la liste.
(48) VII, 97, 7-8 : nam me diligit ille proximumque / Turni nobilibus legit libellis.
(49) XI, 10 : Contulit ad saturas ingentia pectora Turnus. / Cur non ad Memoris
carmina ? Frater erat. Le genre visé est probablement la tragédie.
(50) Sur son retour I, 603-604 : Huius uulnificis satira ludente Camenis / пес Turnus
potior пес Iuuenalis erit. Le poète dont il est question s'appelait Lucilius. Il avait été
comes sacrarum largitionum au IVe s. (J. Vessereau-F. PréCHAC, Rutilius Namatianus.
Sur son retour, 2e éd., Paris, 1961, p. XI).
(51) Poèmes 9 (à Félix ), 267.
(52) Pour des indications bibliographiques, voir Fr. Plessis, La poésie latine de Livius
Andronicus à Rutilius Namatianus, Paris, 1909, p. 694, n. 1. Le témoignage de Jean le
Lydien est évoqué dans le livre de H.Bardon (La littérature latine inconnue. II. L'époque
impériale, Paris, 1956, p. 225).
(53) 1, 71 et H. Bardon, o.L, p. 225-226 : ex quo Caesareas soboles horrenda
Locusta / occidit, fit cura sui pernota Neronis.

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980 j. SCHAMP

en grec. Enfin, comme Claudien


la satire : toute la fin du traité
le Cappadocien (III, 57-68). Loi
avoir un sens précis qu'il convie
On a aussi supposé (M) que Jean
gner les liens particuliers de Cla
En effet, le Contre Eutrope ren
Pourtant, on ne perçoit pas l'ut
genre a tout l'air d'avoir été pr
Un dossier lexicographique. -
apparaît offrira-t-il quelque lum
employés dans les armées pour
ve un chapitre à trois d'entre eu
a constitué un dossier lexicograp
premiers, la suite du chapitre,
«'AôœQcrcoQaç oí Тш(ыа1о1
auxoùç f] той лоХёцхги Xéyexai
xi|LiijfrévT(Dv aúxoíç;), ßexeQav
xvqeç; KéXooç xe xaí IláxeQvo
qoç, Kaxœv <xe> ttQÒ aùxœv ó
Tcojialoi Havxeç • 'EMrivœv
GaVÓQOÇ, náXQODV, 'ArcoMÓÔ
'Ioukavòç ó (îaodeùç è v xotç M
militari , àvxí xov èv хф IIeqí
ôè ovxoç, ó ПафХаушу, ó л
'Eyxo)|jiía)v». (1) Les Romains
(ado rea désigne en effet dans le
en récompense] et les marques d
(2) veterani ceux qui ont vieilli
- pas le conspirateur, l'autre - ,
te Renatus [Végèce], tous Rom
Onésandros, Patron, Apollodore
Julien dans son Traité des mach
son ouvrage De officio legati , c
Paphlagonien, le poète, dans le p
tions des mots viennent d'abord
ves. (1) appelle quelques commen
ailleurs que dans les emplois ress
a le sens correspondant au mot f

(54) J. Turcevič, o.l, p. 4.


(55) II, 233-278.

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CLAUDIEN LE «PAPHLAGONIEN» 981

Jean est isolée (56). Pourtant, les données lexicographiques sont d


ble précision. Jean joue sur les mots latins ador et adoria ou ado
désigne une variété de céréale, le blé amidonnier (57). Terme rare
second signifie la gloire ou la récompense militaire (58). Les Anci
dériver adoria, mot ressuscité dans la langue à l'époque tardive,
on peut le voir déjà dans l'abrégé de Festus (59) : «On appelait ad
la gloire, parce que l'on tenait pour glorieux celui qui avait abon
de blé (far)». En vérité, la liaison entre un lot de blé et la gloire
combat paraît être une invention de grammairien 0ю). Pourtant, i
dorator au vieux soldat qui se retire du service, tout auréolé des
tés au combat. On voit bien ce qui s'est passé. Selon Servius (61)
disaient «adorare» pour «s'adresser à quelqu'un» ; c'est pour cette
en effet qu' «adorea» désigne la gloire militaire, parce que tous
le félicitant, à celui qui s'était conduit avec courage sur le cham
Renchérissant sur l'explication de Servius, qui met en œuvre les
de la tradition grammaticale, Jean l'a orchestrée ad maiorem gl
suae (62). D'un point de vue idéologique, le coup est habile. Tout
admis à la retraite se pare des prestiges de la gloire militaire, et
avec lui, même s'il n'a jamais vu le moindre champ de bataille.
Le sens nouveau résulte du processus de déification appliqué à
Yadorator est celui qui a été admis à adorer la pourpre, après qu
à la dignité de protector (63). Au fond, c'est le même cérémonial
de sa carrière Jean a été appelé à prendre part lui aussi (Magistr

(56) R. Maltby, Л Lexicon of Ancient Latin Etymologies , Leeds, 199


o. 9.
г

(57) Caton, De V agriculture 34, 2 : In creta et uligine et rub


erit, semen adoreum potissimum serito. Le passage est cité, assez
Pline (XVIII, 81). Ici, naturellement, adoreum est la forme ď ad
substantif ador. La traduction «blé amidonnier» est celle de R.G
culture, Paris, 1975, p. 39).
(58) A. Ernout-A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la
Paris, 1985, s.w. ador et adoria, p. 9.
(59) 3, 12 L. adoriam laudem siue gloriam dicebant, quia glor
qui f arris copia abundarei. Voir H. Le Bonniec-A. Le Boeuffle,
naturelle. Livre XVIII, Paris, 1972, p. 189, n. 2 (à XVIII, 14).
(60) Kempf [ThLL I, 1 (1900), s.v. adoria, p. 813] indique : «d
bus fortibus datum (apud grammaticos tantum fingitur iste sensu
rum exemplis)». L article offre une riche moisson de textes parf
(61) En. X, 677 : ueteres (...) «adorare» adloqui dicebant ; n
bellica, quod omneš eum cum gratulatone adloquebantur, qui in b
Porphyrion, Odes IV, 4, 41 : <Adorea> laus bellica diciturfortas
qui laudem ex bello reportant.
(62) Le rapprochement paraît avoir échappé à R. Maltby [(199
(63) A. H. M. Jones, The Later Roman Empire 284-602. A
Administrative Survey I, Baltimore, 1986, p. 658 (voir aussi p.

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982 j. SCHAMP

10). Notre écrivain termine s


ceux qui sont en début et en fin
Faut-il prêter l'invention du m
signalé l'emploi du mot dans u
certain Johannes de Ravenne, d
dans la phraséologie rituelle de
sait à un protector en lui disan
domesticus, il le faisait avec le
Le morceau appartient à la série
à l'époque même de notre écr
par la suite.
Quant à Claudien, il n'a sa place dans l'ensemble que pour amener une cita-
tion. La référence est donnée par Jean avec une rare précision : le poème en
question est le premier éloge de Stilicon, où on lit en effet [21 (Éloge de Stilicon
I), 384] : «Haec omnes veterum revocavit adorea laurus». «Telle, sa gloire a
sonné le rappel de tous les lauriers des Anciens». La quête des autres sources est
beaucoup plus problématique. Le seul document sûr dont nous disposions est le
texte de Claudien. Par conséquent, il nous faudra remonter de proche en proche
suivant l'ordre du texte.

Qu'est-ce que le De officio legati de Frontin ? IleQÍ oxQaxTiyíaç fait penser


au titre Strategemata. Toujours est-il que le mot veteranus appartient en effet au
lexique de cet écrivain militaire, à la différence, naturellement, ďador, ďadoria
ou adorea (67). Le Traité des machines de Julien l'Apostat est perdu. J. Bidez et
F. Cumont ont recueilli pieusement le passage de Jean en le classant comme
n° 159 des fragments de Julien (68). La seule confirmation qu'ils soient en mesure
d'apporter est un passage des Lettres de Théophylacte d'Ochrid (69) : «Comment

(64) P. It. II, 37, 1. 1 1, voir A. H. M. Jones, IRE I, p. 658 et la n. 1 16 (II, p. 1273) :
Iohanni v(iro) c(larissimo), adoratori num(eri) felicum Rav(ennatium). Par la suite, le mot
entrera dans la phraséologie rituelle de l'hippodrome. En y entrant, l'empereur s'adresse
à un protector en lui disant : àòoQÓxoQ ttQOxéxxoQ ; s'il s'agit d'un domesticus , il le fera
avec les mots : àòOQáxoQ ftQOxéxxoQ òo^ieaxíxovç;. Voir Cér. I, 86, p. 391, 1. 3-4 B. Le
morceau appartient à la série de ceux qui remontent à Pierre le Patrice, soit à l'époque
même de notre écrivain.
(65) Constantin Porphyrogénète, Cérémonies I, 86, p. 391, 1. 3-4 B.
(66) Sur cet aspect de l'œuvre de Pierre le Patrice, voir E. Stein, Bas-Empire..., II,
p. 728, n. 3.
(67) Stratagèmes I, 3, 2 ; II, 3, 7.
(68) Iuliani imperatoris. Epistulae, leges, poemata, fragmenta varia , Pans, 1922,
p. 212.
(69) Lettres 127, 1. 48-51, p. 573-575 Gautier (au prôtasécrétis Grégoire Kamatéros) :
Пик; ò' âv OTQaiiamxfiv xat yew^exQixfiv el xaòxò oirvfjyaye xai owftye, xà jiaxQOíg
ÔQiyyioiç ехлаХт òieiQyójxeva цех' 'Aç/úxav, цеха OiÀóXxxov, цеха xòv A'iXiov
'AÒQiavóv, цеха xòv exjtxooxov ri|iã)v 'IouXiavóv ; sur Théophylacte (né après 1050-
mort après 1126), voir A. Kazhdan, art. Theophylaktos dans The Oxford Dictionary of
Byzantium, III, p. 2068.

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CLAUDIEN LE «PAPHL AGONIEN» 983

aurait-il réuni en un même ensemble et marié art de la guerre et


murs séparés depuis bien longtemps par de longues barrières, ap
Philolaos, Aelius Hadrianus et Julien, notre Apostat ?». Dans ses
machines, agrémentées de noms grecs, le traité anonyme De rebu
posé peu après le décès de Julien, sous Valentinien ou sous Théodos
lisé une source grecque, fort probablement le traité de Julien (70).
reur pourrait avoir profité de son séjour à Lutèce de 358-359 (71) p
Traité des machines.
Apollodore de Damas, le constructeur du pont sur le Danube, en 105, et du
Forum de Trajan à Rome, avait dédicacé à l'empereur des Taxxixa, dont des par-
ties, avec les illustrations qui s'y rapportaient, sont conservées sous forme de
fragments (72). Le seul écrivain grec que nous connaissions sous le nom de Patron
était un épicurien du f s. aCn. On ne possède de lui aucun écrit, même sous
forme fragmentaire (73). La relation avec des documents à caractère militaire
demeure problématique. Il en va tout autrement pour les quatre derniers écrivains
grecs cités. Élien avait écrit des Tactica dédiés à Trajan, qui reprennent l'enseig-
nement d'Asclépiodote (74) ; d'Amen, nous possédons encore une xé/vr] xaxti-
xf| composée en 136 (75) ; Énée avait rédigé un écrit tactique sous Trajan et nous
l'avons conservé (76) ; le traité du tacticien Onasandros est conservé ; le nom de
l'auteur a longtemps fait difficulté. Seuls à le mentionner, Jean et le ps.-Léon (77)
offrent la forme '0vf|0avÔQ0Ç ; le meilleur manuscrit (Florentinus LV. 4 du
Xe s.), 'OváoavÔQOÇ, assez commune dans les inscriptions en dorien. C'est donc
probablement celle qu'il faut retenir (78). Pourtant, je n'ai pas réussi à repérer les
six passages grecs indiqués ici.

(70) J. BiDEZ-Fr. Cumont, o.l., p. 212.


(71) J. BlDEZ, La vie de l empereur Julien. 2e tirage, Pans, 1965 (1930), p. 173.
(72) R. Schneider, Griechische Poliorketiker dans Abhandlungen der königlichen
Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen, Philol. hist. Kl. N.F. 10, 1, 1908, p. 52-65.
(73) Le seul à nous donner des informations sur lui est Cicerón : Patron avait reçu
chez lui à Athènes un esclave nommé Licinus, qui appartenait à l'acteur tragique Ésope
[Lettres 53, 13 (À Quintus I, 2 : entre le 25 octobre et le 10 décembre 59)] ; successeur de
Phèdre à la tête de l'école épicurienne, il s'était mis en contact avec C. Memmius, afin
qu'il renonçât à faire des travaux sur place, car le résultat aurait été la destruction des
restes d'une maison d'Épicure dans le dème de Mélitè [Lettres 158, 2-5, entre le 25 juin
et le 6 juillet 51 ( Fam . XIII, 1), cf. 159, 6 (Att. V, 11, du 6 juillet 51), 219, 3 (Att. V, 19,
du 21 septembre 51) et 289, 4 (Att. VII, 2, des 25 ou 26 novembre 50)].
(74) W. SCHMID-O. Stählin, Geschichte der griechischen Literatur, И. 2, Munich,
1913 (dans le Handbuch de I. von Müller), p. 637.
(75) W. Schmid-O. Stählin, o.l., p. 584-585.
(76) The Illinois Greek Club, Aeneas Tacticus Asclepiodotus Onasander, Cambridge
(Mass.)-Londres, 1936 (Loeb Cl.Coll.).
(77) Tactique XIV, 112.
(78) The Illinois Greek Club, Aeneas p. 347.

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984 j. SCHAMP

La situation est-elle différent


début ? Klotz (79) a fait remarqu
militaires sans dou romains vient
fut, après que j'eus déroulé ces a
suivant très fidèlement, les donn
discipline militaire, celles qui, d
être rappelées en quelques mots,
scrites dans ses livres, celles qui
constitutions d'Auguste, de Tr
tour le célèbre encyclopédiste
Cornelius Celsus, qui était un esp
techniques dont je parle, mais a
l'économie rurale et la médecine
croie qu'il possédait toutes ces
Vaticanas 36 (xvr s.) font allusio
re (82). Autant que nous ayons p
ranus ne sont pas attestés dan
Celsus ni de Végèce. En revanche
vaient être convoqués à la barre
l'adjectif tiré de ador, l'autre pou
était un juriste romain qui vivait
de la chancellerie ab epistulis lati
l'ordre de Commode. Il avait écr
en quatre livres, dont deux frag
qu'il contienne une longue énum
dans l'armée contemporaine, le s
tendus. Nul n'a écrit que le fame
plume, et personne ne connaît d
Salluste avait employé le mot ve

(79) Art. Lydos 1 dans /?.-£. XIII


(80) I, 8 p. 13, 11. 3-9 Lang : Haec
hoc opusculo fìdelissime dicere, qua
quae Cornelius Celsus, quae Frontin
simus iuris adsertor in libros redeg
bus cauta sunt.
(81) XII, 1 1, 24 : cum etiam Cornelius Celsus, mediocri uir ingenio, non solum de his
omnibus conscripserit artibus, sed amplius rei militaris et rusticae et medicinae praecep-
ta reliauerit, dienus uel ipso proposito ut eum scisse omnia illa credamus.
(82) G. Serbat, Celse. De la médecine I, Paris, 1995, p. XIV.
(83) Voir supra, p. 11 et p. 12.
(84) XLIX, 16, 7 ; L, 6, 7. Voir Berger, art. Tarrunteius Paternus dans R.-E. 4 A 2
(1960), coll. 2405-2407 ; D. Medicus, art. Tarruntenus Paternus dans KP 5 (1975),
col. 529 ; A. Bandy, Ioannes Lydus on Powers..., Philadelphie, 1983, p. 268 (n. à la p. 20, 2).

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CLAUDIEN LE «PAPHLAGONIEN» 985

consacré à la conjuration (85). À mon sens, Catilina désigne ici,


vain, mais un ouvrage qui Га mis en scène, celui de Salluste. Jea
à un de ces jeux ďérudit dont il est coutumier. Selon Klotz Í86), l
grecs pourrait avoir une origine semblable à celle de la liste latin
sier est pour une bonne part constitué de deuxième ou de troisiè
malgré des carences évidentes, tout n'y est pas absurde. L'impre
ne est celle d'une recherche menée à l'origine avec le maximum
Notre écrivain a dû être très fier d'avoir pu consulter le prem
Y Éloge de Stilicon. Il en a tiré une référence personnelle qu'il te
joindre au dossier. Il a continué en ajoutant une note érudite, en
d'œil à son lecteur, qui devait être en mesure de la comprendre.
allons tenter d'établir à présent.
La réhabilitation impériale. - Le nom de Paphlagonien se p
ment. Pourtant, Justinien s'est efforcé de le réhabiliter. On lit, p
une Novelle (87) : «Le peuple paphlagonien s'est constitué à date
sans renom, mais de façon à faire partir de grandes colonies
Vénéties en Italie, où fut créée, par exemple, la cité d'Aquilée, u
cités d'Occident et qui a souvent reçu une cour impériale». Les P
sont déjà évoqués (M) dans le Catalogue des vaisseaux. Consta
génète répétera plus tard qu'ils étaient un grand peuple (89). Tou
mentionne d'abord des faits relevant de l'histoire ou plutôt de la
archaïque. Tite-Live décrit le destin ultérieur des Paphlagoniens
après la prise de Troie О : «Par la suite, après toutes sortes d'aven
avec un grand nombre d'Hénètes, qu'un soulèvement chassait de
qui, ayant perdu leur roi, Pylaiménès, devant Troie, cherchaient
chef, arriva dans la partie la plus reculée de la mer Adriatique. A

(85) Catilina 59, 5 ; 60, 3.


(86) Ol, coll. 2214-2215.
(87) Novelles XXIX, préf p. 218 : Tò nacpXayôvœv è'0voç àQxatóv те xaì огж
àvam^ov xaõeoxwç, àXkh toooütov cbç xaì àjroixíaç (leyáXaç èxjtén'|xii xaí xàç èv
'IxaXolç owoixíoai Bevexíaç, èv alç ôr| xaí 'AxuXifia jióX.tç xcõv ètti xfjç éojiéçaç
(lEyioir) хахфхклш xaí ßaoi)axf]v jioXXáxiç òíaixav òeÇa^iévr).
(88) Voir supra , p. 974.
(89) Voir supra , p. 973. Le passage est cité par J.Turcevič ( o.l. , p. 6), qui le donne sous
la forme : xò òè бёца xò xaXoi)(xevov IlacpXayóviov àçaióxaxóv èoxi (...). L'adjectif
àgaióxaxov «le plus funeste» n'est pas dans le texte de Bonn. S'agit-il ďune faute
psychologique de Turcevič amenée par le contexte ? La préface de Justinien engage à lire
plutôt àçxaióxaxov.
(90) Tite-Live I, 1, 2-3 : Casibus deinde uariis Antenorem cum multitudine Enetum,
qui seditione ex Paphlagonia pulsi et sedes et ducem rege Pylaemene ad Troiam amisso
quaerebant, uenisse in intimum maris Hadriatici sinum, Euganeisque qui inter mare
Alpesque incolebant pulsis Enetos Troianosque eas tenuisse terras. Et in quem primo
egressi sunt locum Troia uocatur pagoque ind Troiano nomen est, gens uniuersa Veneti
appellati. L'origine troyenne des Vénètes est déjà signalée par Caton ( Origines , fr. 12
Chassignet = Pline l'Ancien III, 130).

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986 j. scHAMP

sé les Euganéens, qui habitaien


occupèrent cette contrée. L'end
Troie, et c'est de là que le bour
a reçu le nom de Vénètes». Che
retrouve Anténor, en qualité de
pé du milieu des Achéens, il a
jusqu'au cœur même du royau
Timave, par neuf bouches, au v
violence d'une mer, et presse l
tant il a fondé la ville de Padou
peuple, suspendu les armes de
sont évidemment favorables
moindre peine à échapper au m
Prise d'Ilion qu'une peau de p
indiquer que l'on devait laisser
un jour offert l'hospitalité à Ul
Achéens et ses compatriotes, e
querait la mansuétude des vain
surgir, dès le in* siècle, sous la
eaux au poil dur, le vendeur de
torche puissante et grave, quan
armés à la figure grimaçante (..
lumineux d'Anténor, qui leur o
ville. Auparavant, le traître leu
se Théanô (%).
Pour compléter son évocation,
et plusieurs hauts faits de son
aCn, que raconte Tite-Live (97)

(91) Énéide I, 242-249 : Antenor


sinus atque intima tutus / regna L
nouem uasto cum murmure montis
tarnen ille urbem Pataui sedesque lo
/ Troia (...).
(92) Strabon XIII, 1, 53 p. 608 : 2
Xéav (priai, jiqò xf)ç ôtJQaç тог)
èaôfjvai tt|v olxíav. Il est fréqu
Strabon (I, 3, 2 p. 48 ; III, 2, 13 p.
p. 608), qui offre de multiples expl
(93) Homère Г 205-208.
(94) H 348-353.
(95) 340-343 p. 32 Scheer : Stcxv x
Tfjç фгяаХцхад yßovoc, / cpAi^
yaoTQÒç ékxvoaç £iryá (...). J'em
phron. Alexandra..., Mercure de F

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CLAUDIEN LE «PAPHL AGONIEN» 987

de Trieste, Aquilée fut établie pour parer à des incursions d


ďlllyriens (98). Surtout, sous l'empire, la cité joua un rôle considé
des guerres de Marc Aurèle. Elle fut assiégée par les Marcomans
mais lorsque Marc Aurèle et son frère Verus se mirent en route p
à l'automne 167, les barbares se retirèrent ("). Sous les emper
Balbin, qui avaient Gordien III comme César, la cité dut résister
Thrace, qui échoua à la prendre, au printemps 238 (10°). De son éch
conspiration qui coûta à ce dernier et la pourpre et la vie. En 269
un rôle cardinal dans le dispositif stratégique qu'adopta Claude le
faire face aux Goths, Hérules, Gépides, Bastarnes et Scythes qui
frontière danubienne. L'empereur y laissa son frère Quintillus, a
de couvrir l'Italie (101). Quand Claude, âgé de soixante-dix ans, m
par la peste, à Sirmium, Quintillus fut proclamé Auguste à Aquilé
Aurèlien revint de Mésie à Sirmium, ce fut lui qui reçut la pour
avait commis l'erreur de ne point se présenter sur le front. Il mouru
règne de durée impossible à déterminer (102). Lors de la cam

(96) P .Wathelet, Dictionnaire des Troyens de V Iliade. I, Liège, 19


vo)Q, p. 288. Le thème de la trahison rencontra un beau succès, voir Sis
= Servius, Én. I, 242 ( Sisenna tamen dicit solum Antenorem prodidisse
CARNASSE, I, 46, 1 (Tfl JiQOÔooíçi TÕ)v Avt^voqiòwv) ; ps.-AuRELlus
9, 1 {prodito ab Antenore aliisque principibus) et Servius, Én. I,
Palladion, grâce à Г intercession ď Anténor, qui réussit à soudoyer la prêtr
rappelé dans les Éphémérides de la guerre de Troie (V, 8) ; la trahison
chez Darès de Phrygie (39-41). Voir G. Fry, Récits inédits sur la guerre
1998, p. 205 et 283-285. M. Wathelet donne un excellent dossier mytholo
sonnage (p. 286-290), mais sans faire état du passage de Justinien. Tou
référence de la p. 288), chez Malaias (p. 1 12 В.), il n'est question que d
tative de négociation tentée par Anténor.
(97) XXXIX, 55, 5 ; XL, 26, 2 ; 34, 2, cf. Velleius Paterculus I, 15
(98) Voir G. RADKE, art. Aquileia dans KP 1, col. 478 et J. UNTERMANN
dans KP 5, col. 1165.
(99) Dion Cassius LXXI, 3 ; Ammien Marcellin XXIX, 6, 1 ; [Iulius Capitoli-
nus], H.A. Marc A. 14, 1-2. Pour la date, voir L. Homo, Le Haut-Empire, Paris, 1933,
p. 565-566.
(100) Hérodien VIII, 2, 4-5 (précédé d'une description, fort intéressante, de l'impor-
tance ď Aquilée) ; [Iulius Capitolinus], H.A. DeuxMaximins 21, 6-23, 6 ; H.A. Maxime
et Balbin 1 1, 3 et 12, 2-3 ; Zosime 1, 15, 1 ; Aurelius Victor 27, 4 ; ps.-AuRELius Vic-
tor, Épitomé, 25, 2 ; Eutrope IX, 1 ; Oróse VII, 19, 2. La date, mi-avril (?), est celle de
D. Kienast, Römische Kaisertabelle. Grundzüge einer römischen Kaiserchronologie,
Darmstadt, 1990, p. 185.
(101) M. Besnier, U empire romain de l'avènement des Sévères au concile de Nicée,
Paris, 1937, p. 228, voir [Vopiscus], H.A. Aurèlien 37, 5, voir D. Kienast, o.l., p. 230.
(102) [Vopiscus], H.A.Aurélien 37, 5 (mort par suicide) ; plusieurs mois, selon
Zosime (I, 47, 1). Le chronographe de 354 écrit à tort 77 jours. On ne sait pas s'il se sui-
cida, fut assassiné par ses soldats, [Trebellius Pollion], H.A. Claude 12, 5 (assassiné
après 17 jours) ou disparut de mort naturelle (D. Kienast, o.l., p. 230), d'après [Trebel-
lius Pollion], H.A. Claude 12, 6, qui cite Eunape de Sardes.

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988 J. SCHAMP

Aquilée, ralliée à Maxence, capitul


tiergénéral à l'usurpateur Magnen
tion à Théodose, qui assiégeait la
empereurs y séjournèrent souvent
aux vers
ď Ausone (,07) : «Entre le
me rang,colonie italienne face aux
parts et ton port». Certes, on ne
sion que Ton aime trouver sous la
reposent sur une documentation e
pereur et ses collaborateurs avaien
stitué. En l'occurrence, le maître
ques, s'autoriser la moindre affirm
du 16 juillet 535, portait sur la cré
militaires et judiciaires (108).
La toponymie mythologique. - Po
de la Paphlagonie, qui ne joue par
thiques, si ce n'est en liaison avec
suffira de jouer sur le riche clavie
plutôt à deux d'entre eux. Le prem
l'autre, fils de Bélos et frère de Cé
tains parents l'un de l'autre, comm
de Zeus. Dans la version du pseud
lustres prédécesseurs comme Esc

(103) Anonym e, Panégyrique de Con


tantin 11, 1 ; 27, 1.
(104) A. Piganiol, L'empire chrétie
(105) Pacatus, Panégyrique de Théo
1. 3-7 Bidez ; Ausone, Cités fameuse
sources, voir Fr. Paschoud, Zosime. H
443 (n. 192 et 193, p. 315).
(106) Éd. Galletier, Panégyriques l
X), Paris, 1952, p. 20, n. 2. On n'a pas
un des lieux, avec Milan, de résidenc
De VÉtat Romain à l'État Byzantin (2
(107) Ausone, Cités fameuses 9, 2-
Itala ad Illvricos obiecta colonia mont
(108) Voir supra , p. 977, n. 39.
(109) Ruge, art. Paphlagonia, dans
(110) Sur Г origine thrace de Phinée
des II, 238 (öx' èvi 0QT1XEOÖLV ävao
LODORE, Bibliothèque I, 9, 21.
(111) Ps.-Apollodore, Bibliothèque
polis. Les Dionysiaques. II. Chants I
vv. 294-301, p. 70-71).

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CLAUDIEN LE «PAPHLAGONIEN» 989

lequel engendra de Memphis, la fille de Neilos, Libyè qui de


Poséidon conçut Agénor et Bélos, le Zeus libyen. Ce dernier eut u
géniture, Phinée, Kepheus, Dañaos et Aigyptos. Dans la version d
Panopolis, Agénor descend d'une génération et devient un autre fi
par conséquent, un frère de Phinée et d 'Aigyptos (112).
Apollonios de Rhodes raconte que le premier Phinée, à Thynos,
Argonautes la façon d'éviter les pièges de la route (m). Au contra
Flaccus place Thynos au-delà du Bosphore (,14). Pareilles hésitatio
demment pain bénit pour les géographes, qui allaient se livrer au
toponymie mythique. Ainsi, à propos de Carambis, le ps.-Scymnos
dit que Phinée, le fils de Phoenix de iyr, avait régné sur la région
Paphlagonie (,15). Que ses fils aient provigné un peu partout dans le
leur nom à divers sites ou villes, rien de plus logique. Phinée
Cléopâtre, la fille de Borée et d'Orithye, et il avait eu d'elle deux f
et Carambis (n6). Carambis se trouve en effet sur le littoral paph
Parthénios a son embouchure non loin d'Amastris. Toujours vert
eu d'Idaia, fille de Dardanos et d'une courtisane scythe deux autr
et Mariandynos (n7). Au large du pays des Bébryces, il existe en ef
Thynos, celle où Valerius Flaccus fixe la rencontre entre Phinée
nautes. Les Mariandynes habitaient la Mysie. À ce compte, pourquo
ner comme fils à Phinée un ПасрХаушу? C'est le pas qu'ava
Eustathe (,18) et déjà Stéphane de Byzance (,19). Les noms de

(112) III, 294-307. Voir P. Chuvin, /./. La modification correspond à


des généalogies dont on trouve la preuve dans une scholie d'Eschyle (S
p. 72 Smith).
(113) II, 31 1-407. Il s'agit ici de la Thynie d'Europe (Fr. Vian, Apollonios de Rhodes.
Argonautiques. I. Chants I-II, Paris, 1974, p. 130, n. 6). La localisation fait cependant dif-
ficulté, au moins dans la version des Argonautiques orphiques, où Phinée est privé de son
rôle de guide. Sa demeure se trouve avant le Bosphore [Fr. Vian, Argonautiques orphi-
ques, Paris, 1987, p. 181 (n. complémentaire aux vv. 667-679, p. 122)], mais le poète
mentionne la grande ville des Bithyniens (668), que l'on ne voit pas où situer.
(1 14) IV, 419-425 et Fr. Vian, Apollonios de Rhodes..., I, p. 130, n. 6.
(115) 958-959 ( GGM I p. 237 Müller) : rQv ôr) xójkdv ÔQ^ai Oivéa, / xòv тог)
TuQÍou 0oLvixov, voir scholies à Apollonios de Rhodes II, 178-182 a.
(116) Scholie Lg à Apollonios de Rhodes II, 238-239 : Tœv ôè xaoiyvri<TTiv> :
KleojráxQa BoQéov xai 'QçeiOmaç Qvyáxr' q, àôeX.<pT| xœv jteqì Zr|xriv xai KàXaïv, r''
è' víme v ó <I>iveí>ç. Tevávaoi ôè aùxœv Jiaïôeç Ilapftévioç xai KápauBiç.
(1 17) Sch. à Apollonios de Rhodes П, 140 a : xai Magiavòirvwv : Oivéœç naïôeç
èx |ièv KXeojiáxQaç IlaQdévtoç xai KáQa^iç, èx ôè 'Iôaíaç xfjç ÀaQÔávov f|
Ixvôixfjç xivoç JiaXXaxíôoç Birvòç xai MaQiavôirvóç, èÇ wv xà è'Ovri xéx>j)vxai. Sur
Parthénios, voir encore Eustathe, II. II, 853 (p. 569, 1. 9-10 Van der Valk).
(118) II. II, 851 (p. 566, 1. 13-14 Van der Valk) : naq^ayóvEÇ ф ov' àjiò
na<pÂ,aYÓvoç, èvôóÇov àQxr'yov, xaXoüvxai.
(19) P. 513, 1. 5 : ПaфX,aYOv^a, ànò Uacpkayòvoç xov OivécDÇ natâòç.

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990 j. SCHAMP

n'avaient servi qu'à justifier la t


pas de la Paphlagonie elle-même.
ce légitime et un lignage plus ill
Le nom de Cléopâtra eût permi
daire avec le restant de la tradit
dantes ressources de la mythogr
remonter aux origines. Que l'on
un fils ď Agénor, ou le frère ď A
de Paphlagon, lointain descendan
pouvait revendiquer une ascend
aviser, car le texte démonstratif
génète qu'il a cité, Des thèmes (1
ne, d'après Phinée, le premier à
Paphlagon, dont le nom passa au
nées remonte sûrement à une so
médie (121) : «La région au-delà
est tenue par les Thyniens jusqu'
Bithyniens ont des frontières co
célèbres, Thynos et Bithynos, les
tifs et adoptés, d'où la région
milieux constantinopolitains. En
ques du temps (jusqu'en 518), Ma
ministration impériale, le cite à
mier de tous les eunuques et le d
dit» (123) : «Tous les prodiges cé
Jouer sur les données de la top
Alexandrin, un «Paphlagonien»,

(120) Constantin Porphyrogén


nacptaxyóveç yévoç AlyvjtTiov
o'ixfioavToç, °£ ča/ev uíòv Ilacp
èxXTìQOvó^TìOEv.
(121) Arrien 156 F 2 b Jacoby = E
èjtéxeiva èrci nóvxov ÒQeivfjv ot
ófxÓQODÇ totjç те Guvoùç xai, Toùç
èmcpavdrv 0vvov xai BiOirvov, J
0ETCÕV, ov xcoQa ПaфXaYOvía, v
1909), col. 2370.
(122) Marcellinus Comes, a. 399
omnium spadonum primus atque
«Omnia cesse runt eunucho consule
larius au service de Justinien avant 5
de Comes et de uir clarissimus, v
Oxford Dictionary of Byzantium 2,
(123) Contre Eutrope I, 8.

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CLAUDIEN LE «PAPHLAGONIEN» 991

sienne. L'allusion était d'autant plus transparente que Jean citait un


tif à Stilicon, le défenseur des intérêts de la partie occidentale de
indiquait ainsi que le poète avait fait carrière loin de sa patrie d'or
rappeler le souvenir d'une des innovations institutionnelles de Just
tion du préfet de Paphlagonie en juillet 535. Partant, «Paphlagonien
rien d'autre ici qu'Égyptien. Le mot fait entendre des harmoniqu
égypiennes et romaines. Il a permis à l'auteur de faire briller son é
aussi de faire sa cour à l'empereur à qui il devait sa promotion à l
Malheureusement, il n'apporte rien de neuf sur la biographie du po

Université de Fribourg (Suisse). Jacques Schamp.

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