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MPSI Lycée technique Errazi

Pr-Ing. ESSALHIOUI Karam Problème de révision CPGE -Eljadida-

Primitives et équations différentielles


05/01/2023

Problème 1 Résolution d’une équation différentielle :


Dans ce problème, on s’intéresse à des équations différentielles d’ordre 2, soit non linéaires, soit à coefficients non
constants, donc qui ne rentrent pas directement dans le cadre du cours. Les parties I, II et III sont indépendantes.

0.1 Partie I. Un premier exemple


Dans cette partie, on note ( E ) l’équation différentielle linéaire du second ordre, à coefficients non constants
(E) :
sh(x)y 00 (x) + 2 ch(x)y 0 (x) + sh(x)y(x) = 0
. On cherche à résoudre (E) sur I = R∗+ ou I = R∗− , c’est-à-dire à trouver toutes les fonctions deux fois
dérivables sur I telles que pour tout x ∈ I, sh(x)y 00 (x) + 2 ch(x)y 0 (x) + sh(x)y(x) = 0.
On note également (E 0 ) : sh(x)y 0 (x) + ch(x)y(x) = 0.
1. Résoudre l’équation ( E 0 ) sur I.
2. Montrer qu’une fonction f deux fois dérivable sur I est solution de (E) si et seulement si la fonction
1
z : x 7→ f 0 (x) + f (x) est solution de (E 0 ) .
th(x)
3. En déduire les solutions de (E) sur I.

0.2 Partie II. Théorème de Sturm et entrelacement de zéros


— Si f est une fonction définie sur un intervalle I, on appelle zéro de f tout réel t ∈ I tel que f (t) = 0.
— On dit que deux zéros α < β de f sont consécutifs si f (α) = f (β) = 0 et que pour tout t ∈]α, β[, f (t) 6= 0.
Soient q1 et q2 deux fonctions continues sur un intervalle I, à valeurs dans R, et telles que
∀x ∈ I, q1 (x) 6 q2 (x). On considère y1 : I → R une solution de (E1 ) : y 00 (t) + q1 (t)y(t) = 0 et y2 : I → R une
solution de (E2 ) : y 00 (t) + q2 (t)y(t) = 0.
On note alors W la fonction définie sur I par : ∀t ∈ I, W (t) = y1 (t)y20 (t) − y10 (t)y2 (t)
On admet que le résultat sur les problèmes de Cauchy à l’ordre 2 reste valable pour ces équations, c’est-à-dire
que pour tout t0 ∈ I, quel que soit (λ, µ) ∈ R2 , il existe une unique solution y à (E1 ) ( resp. (E2 )) telle que
y (t0 ) = λ et y 0 (t0 ) = µ.
1. On suppose que α < β sont deux zéros consécutifs de y1 .
(a) Justifier que quitte à changer y1 en son opposé, on peut supposer que ∀t ∈] α, β [, y1 (t) > 0 . Dans la
suite, on suppose que ∀t ∈]α, β [, y1 (t) > 0 .
(b) En utilisant la définition du nombre dérivé, ainsi que le résultat admis sur l’unicité à la solution au
problème de Cauchy, prouver que y10 (α) > 0 et y10 (β) < 0.
(c) Prouver que W est dérivable sur I, et exprimer W 0 en fonction de y1 , y2 , q1 et q2 .
(d) En raisonnant par l’absurde, prouver que y2 possède au moins un zéro dans [α, β].
2. Soit q une fonction continue sur I, à valeurs négatives. Montrer que toute solution non nulle de y 00 +qy = 0
possède au plus un zéro sur I.
3. Soit m ∈ R∗+ , et soit ym une solution non nulle de (Em ) : y 00 + my = 0.
Montrer que l’écart entre deux zéros consécutifs de ym ne dépend que de m. Exprimer alors cet écart en
fonction de m.
4. Soit q : I → R une fonction continue. On suppose qu’il existe deux réels strictement positifs m et M tels
que ∀t ∈ I, m 6 q(t) 6 M. Soit alors f : I → R une solution de (Eq ) : y 00 (t) + q(t)y(t) = 0. Prouver que
π π
si α < β sont deux zéros consécutifs de f , alors √ 6 β − α 6 √ . Indication : prouver chacune de
M m
ces inégalités en raisonnant par l’absurde et en utilisant la question 6.

essalhioui.karam@gmail.com 1/2 2022/2023


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Pr-Ing. ESSALHIOUI Karam Problème de révision CPGE -Eljadida-

0.3 Partie III. Une équation non linéaire


Dans cette partie, on souhaite prouver qu’il existe une unique fonction deux fois dérivable sur R solution de
(E) : y 00 (t) + |y(t)| = 1 et telle que y(0) = 0 et y 0 (0) = 1.
1. Déterminer les solutions, sur tout intervalle I, des équations (E+ ) : y 00 + y = 1 et (E− ) : y 00 − y = 1.
2. Soit y une solution de (E) telle que y(0) = 0 et y 0 (0) = 1.
(a) On souhaite prouver qu’il existe α > 0 tel que pour tout t ∈ [0, α], y(t) > 0. On raisonne par l’absurde
1
et on suppose qu’un tel α n’existe pas. Justifier que pour tout n ∈ N∗ , il existe tn ∈] 0, tel que
n
y (tn ) − y(0)
y (tn ) < 0. Prouver alors que tn −→ 0, et en considérant aboutir à une contradiction.
n→+∞ tn − 0
Dans la suite, on considère donc α > 0 tel que ∀t ∈ [0, α], y(t) > 0.
√  π
(b) Montrer que pour tout t ∈ [0, α], y(t) = 1 − 2 cos t + .
4
(c) Justifier qu’il existe t > 0 tel que y(t) < 0.

(d) On pose θ = inf t ∈ R∗+ | y(t) 6 0 . On pourra admettre que y(θ) = 0. Prouver que θ =

.
2
3π 3π
(e) Montrer que pour t > , y(t) = e 2 −t − 1.
2
(f ) On prouve comme à la question 9.a qu’il existe β < 0 tel que ∀t ∈ [β, 0], y(t) 6 0. En vous inspirant
des questions précédentes, prouver que pour tout t ∈ R− , y(t) = et − 1.
(g) Conclure.

Fin du problème.

essalhioui.karam@gmail.com 2/2 2022/2023


CORRECTION

Corrigé du problème des équations différentiel es

PROBLÈME
Partie I. Un premier exemple
ch(x) 6 Sur I , la fonction sh ne
1. L’équation homogène normalisée6 associée à (E 0) est y 0(x) + y(x) = 0.
sh(x) s’annule pas.
ch
Puisqu’une primitive de est x 7→ ln | sh(x)|, les solutions de (E 0) sont les
sh

λ
x 7→ λe − ln | sh(x )| = , avec λ ∈ R.
| sh(x)|
λ
Notons que quitte à changer λ en son opposé, toute solution est de la forme x 7→ ,
sh(x)
avec λ ∈ R.
1
2. Pour f deux fois dérivable, posons z : x 7→ f 0(x) + f (x).
th(x)
Alors z est dérivable sur I avec pour tout x ∈ I , Rappel
2 2
1 sh (x) − ch (x) 1 1 On a toujours
z 0(x) = f 00(x) + f 0(x) + 2
f (x) = f 00(x) + f (x) − 2 f (x).
th(x) sh (x) th(x) sh (x) 2 2
ch (x ) − sh (x ) = 1.
Et donc pour tout x ∈ I , on a
1 ch (x)
sh(x)z 0(x) + ch(x)z(x) = 0 ⇔ sh(x)f 00(x) + ch(x)f 0(x) − f (x) + ch(x)f 0(x) + f (x) = 0
sh(x) sh(x)
2
ch (x) − 1
⇔ sh(x)f 00(x) + 2 ch(x)f 0(x) + f (x) = 0
sh(x)
2
sh (x)
⇔ sh(x)f 00(x) + 2 ch(x)f 0(x) + f (x) = 0
sh(x)
⇔ sh(x)f 00(x) + 2 ch(x)f 0(x) + sh(x)f (x) = 0.

Et donc z est solution de (E 0) si et seulement si f est solution de (E).


3. Une fonction f est solution de (E) si et seulement si il existe un λ ∈ R tel que ∀x ∈ I ,
1 λ
f 0(x) + f (x) = (E λ ).
th(x) sh(x)
Nous reconnaissons là, à λ fixé, une équation différentielle linéaire d’ordre 1.
µ
L’équation homogène a déjà été résolue : les solutions en sont les x 7→ , µ ∈ R.
sh(x)
Cherchons une solution particulière par la méthode de variation de la constante sous la
µ(x)
forme y : x 7→ .
sh(x)
1 ch(x)
On a alors y 0(x) = µ 0(x) + µ(x) 2 .
sh(x) sh (x)
Et donc y est solution de (E λ ) si et seulement si pour tout x ∈ I ,

ch(x)
y 0(x) + y(x) = 0 ⇔ µ 0(x) = λ.
sh(x)

Donc µ(x) = λx convient.


λx + µ
Et donc les solutions de (E λ ) sont les x 7→ , µ ∈ R.
sh(x)
MPSI2
λx + µ
En conclusion, les solutions de (E) sont les fonctions de la forme x 7→ , (λ, µ) ∈ R2 .
sh(x)

Partie II. Théorème de Sturm et entrelacement de zéros


4.a. Supposons par l’absurde que y1 change de signe sur ]α, β[. Alors il existe deux réels t 0 < t 1
de ]α, β[ tels que y1 (t 0 )y1 (t 1 ) < 0.
Mais y1 étant continue, par le théorème des valeurs intermédiaires, il existe t ∈]t 0 , t 1 [ tel
7 Car α et β sont deux zéros
que y1 (t) = 0, ce qui contredit le fait que y1 ne s’annule pas7 sur ]α, β[.
consécutifs.
Donc y1 est de signe constant sur ]α, β[.
Si y1 est à valeurs strictement négatives sur ]α, β[, alors −y1 est encore une solution de (E 1 ),
qui s’annule en α et en β, et à valeurs strictement positives sur ]α, β[.
Donc quitte à changer y1 en son opposé, on peut supposer que y1 est strictement positive
sur ]α, β[.
y1 (t) − y1 (α) y1 (t)
4.b. Par définition, y10 (α) = lim = lim .
t →α t −α t →α t − α
y1 (t)
En particulier, pour t ∈]α, β[, y1 (t) > 0 et t − α > 0. Donc > 0, ce qui en faisant
− B Attention !
0
tendre t vers α nous donne, par passage à la limite, y1 (α) > 0.
Le passage à la limite ne nous
permet que d’obtenir une
Supposons par l’absurde que y10 (α) = 0. inégalité large, pas l’inégalité
Alors y1 est une solution de (E 1 ) telle que y1 (α) = y10 (α) = 0. stricte !
Mais par le résultat admis dans l’énoncé, une telle solution est unique. Or la fonction nulle
est évidemment une solution de (E 1 ), qui s’annule en α et dont la dérivée s’annule en α.
Donc y1 est la fonction nulle, contredisant le fait que y1 ne s’annule pas sur ]α, β[.
On en déduit que y10 (α) > 0 et y10 (α) , 0, et donc y10 (α) > 0.
On prouve de même8 que y10 (β) 6 0 et que y10 (β) , 0, de sorte que y10 (β) < 0.
8 En considérant des taux

4.c. Puisque y1 et y2 sont deux fois dérivables, elles sont dérivables, de même que y10 et y20 . d’accroissements de y1 entre
Donc W est dérivable par différence de produit de fonctions dérivables. t ∈]α, β [ et β .
On a alors, pour tout t ∈ I ,

W 0(t) = 
y10 (t)y  + y (t)y 00(t) − y 00(t)y (t) − y 0 (t)y
20 (t) 0  Détails
1 2 1 2 1  2 (t)
Puisque y1 est solution de
= y1 (t)y200(t) − y100(t)y2 (t) = −y1 (t)q 2 (t)y2 (t) + q 1 (t)y1 (t)y2 (t) (E 1 ), pour tout t ∈ I ,
= y1 (t)y2 (t) (q 1 (t) − q 2 (t)) . y100 (t ) = −q 1 (t )y1 (t ).

4.d. Supposons par l’absurde que y2 ne s’annule pas sur [α, β].
Alors, par le même argument qu’à la question 4.b, on prouve qu’elle est de signe constant
sur [α, β].
Quitte à changer y2 en son opposé, supposons y2 strictement positive, de sorte que pour
tout t ∈ [α, β], W 0(t) 6 0.
Donc W est décroissante sur [α, β].
Or, W (α) = −y10 (α)y2 (α) < 0. Et de même, W (β) = −y10 (β)y2 (β) > 0.
Ceci n’est pas compatible avec la décroissance de W , donc y2 s’annule au moins une fois
sur [α, β].
5. Si q est une fonction négative sur I , notons f une solution non nulle de y 00 + qy = 0.
Supposons par l’absurde que f possède au moins deux zéros.
Soient alors α < β deux zéros consécutifs de f .
Alors toute solution de y 00 + 0y = 0 s’annule au moins une fois dans [α, β].
Mais il est facile de constater9 que les solutions de cette équation sont les fonctions affines.
Or, il existe évidemment des fonctions affines qui ne s’annulent pas sur [α, β], par exemple
les constantes non nulles.
Donc f ne peut pas s’annuler deux fois, et donc possède au plus un zéro.

6. Notons ω = m, et soit ym une solution de (Em ).
Alors il existe deux réels λ et µ tels que pour tout t ∈ R, ym (t) = λ cos(ωt) + µ sin(ωt).
Toutefois, sous cette forme, il n’est pas facile de déterminer les zéros de ym .
Rappel
Mais nous savons également qu’il existe deux réels A et φ tels que pour tout t ∈ R,
On peut prendre A =
ym (t) = A cos (ωt − φ). q
µ
λ 2 + µ 2 et φ = Arctan λ.
MPSI2
CORRECTION

π π
Et donc les zéros de ym sont les + φ + k , k ∈ Z.
ω 2 ω
π π
Et en particulier, l’écart entre deux zéros consécutifs de ym est =√ .
ω m

FIGURE 0.1 – Plusieurs solutions de (Em ). L’écart entre leurs zéros consécutifs est le même.
7. I Supposons par l’absurde que β − α < √π .
M
Prenons alors q 1 = q et q 2 = M, de sorte que toute solution de y 00 + My = 0 s’annule au
moins une fois sur [α, β].
1 π
!
Mais alors, soit ε = √ − (β − α) > 0, et soit a 1 = α − ε, b1 = α + ε.
2 M
π
Alors [a 1 , b1 ] est un intervalle de longueur b1 − a 1 = √ , qui contient [α, β].
M
ε
α β
• • • •
a1 b1
√π
M

√
Soit alors y : t 7→ sin M(t − a 1 ) , qui est une solution de y 00 + My = 0, qui s’annule en

10 C’est la question 6.
a 1 , et donc10 dont le zéro suivant est a 1 + √π = b1 .
M
Donc qui ne s’annule pas sur [α, β], ce qui contredit le résultat de la question 4.
π
On en déduit que √ 6 β − α.
M
I Sur le même principe, supposons par l’absurde β − α > √πm .
Prenons alors q 1 = m et q 2 = q, de sorte qu’entre deux zéros consécutifs de toute solution Détails
de y 00 + qy = 0 se trouve un zéro de f . Je vous laisse, si vous le sou-
Soit alors a 2 un réel tel que α < a 2 < a 2 + √πm < β. haitez, trouver l’expression
d’un tel a 2 , comme sur la
figure ci-contre.

a2 + √π
a2 m
• • • •
α β
√π
√  m
La fonction y1 : t 7→ sinm (t − a 1 ) possède alors a 1 et a 1 + √πm comme zéros consécutifs,
 
8.

et donc f doit s’annuler dans l’intervalle a 2 , a 2 + √πm , ce qui est absurde puisque cet
intervalle est inclus dans ]α, β[, et que α et β sont deux zéros consécutifs de f .
π
On en déduit donc que β − α 6 √ .
m

Partie III. Une équation non linéaire


Il n’y a pas de grosses difficultés ici, les racines du polynôme caractéristique de (E + ) sont i et
−i, donc les solutions de l’équation homogène sont les t 7→ λ cos(t) + µ sin(t), (λ, µ) ∈ R2 .
De plus, la fonction constante égale à 1 est solution, donc les solutions de (E + ) sont les
t 7→ 1 + λ cos(t) + µ sin(t), (λ, µ) ∈ R2 .
MPSI2
De même, les racines du polynôme caractéristique de (E − ) sont 1 et −1, la fonction constante
égale à −1 est solution évidente, et donc les solutions de (E − ) sont les x 7→ −1 + λe x +
µe −x , (λ, µ) ∈ R2 .
9.a. Supposons que pour tout α > 0, il existe t ∈ [0, α] tel que y(t) < 0.
Alors en particulier, pour tout n ∈ N∗ , il existe tn ∈ 0, n1 tel que y(tn ) < 0.
Comme y(0) = 0, on a nécessairement tn , 0.
Puisque 0 6 tn 6 n1 , par le théorème des gendarmes, lim tn = 0.
n→+∞
y(tn ) − y(0)
Mais alors, −→ y 0(0) = 1.
tn − 0 n→+∞
y(tn ) − y(0) y(tn )
Or, pour tout n ∈ N∗ , = < 0, ce qui est absurde.
tn − 0 tn

9.b. Pour t ∈ [0, α], y(t) > 0, et donc |y(t)| = y(t).


Puisque y satisfait l’équation (E), en particulier pour tout t ∈ [0, α], y 00(t) + y(t) = 1.
Donc sur [0, α], y est solution de (E + ). Donc il existe λ, µ deux réels tels que pour tout
t ∈ [0, α], y(t) = 1 + λ cos t + µ sin t.
Astuce
De plus, y(0) = 0 ⇔ λ = −1 et y 0(0) = 1 ⇔ µ = 1.
Ce calcul n’était en fait pas
Donc pour tout t ∈ [0, α],
indispensable : la solution
était donnée dans l’énoncé,
√ √ et nous savons qu’il y a exis-
√ √
* 2 2
sin(t)+ = 1 − 2 cos t +
π tence et unicité d’une so-

y(t) = 1 − cos(t) + sin(t) = 1 − 2 cos t − . lution de (E + ) vérifiant les
, 2 2 - 4
conditions initiales données.
Il suffisait donc de vérifier
que la fonction donnée était
9.c. Si y reste positive sur R+ , alors y est solution de (E + ) sur R+ tout entier. solution de l’équation (E + ),
Et donc en utilisant les même condition initiales en t = 0, on prouve que pour tout t ∈ R+ , avec les bonnes conditions
√  initiales.
y(t) = 1 − 2 cos t + π4 .

Mais alors pour t = 7π 4 , y(t) = 1 − 2 < 0, ce qui est absurde.
Donc il existe t ∈ R+∗ tel que y(t) < 0.
9.d. Notons que par définition de α, y ne peut changer de signe qu’après α, donc on a tout de
suite θ > α.
L’énoncé nous fait admettre que y(θ ) = 0, mais il s’agit en fait de la caractérisation séquentielle de
la borne inférieure : il existe une suite (tn ) de réels strictement positifs, qui converge vers θ et telle
que ∀n ∈ N, y(tn ) 6 0.
Donc par passage à la limite11 , y(θ ) 6 0. 
11 Légitime car y est conti-

Et alors si onavait y(θ ) < 0, par le théorème des valeurs intermédiaires, puisque y α2 > 0, il nue en θ .
existerait t ∈ α2 , θ tel que y(t) = 0.
Mais alors t < θ , contredisant la définition de borne inférieure.

On doit donc avoir : y positive sur [0, θ ], et donc pour tout t ∈ [0, θ ],
√ 
y(t) = 1 − 2 cos t − π4 .
D’autre part, y(θ ) = 0.
√ 
Or, le premier zéro non nul de t 7→ 1 − 2 cos t + π4 est t = 3π 2 , donc nécessairement,

θ > 2.
  √  3π 2
Et puisque pour t ∈ 3π π
2 , 2π , 1 − 2 t + 4 < 0, nécessairement, θ = 2 .

  √ 
9.e. On a donc y 3π 2 = 0 et y
0 3π = 2 sin 3π − π = −1.
2 2 4  
Comme en 9.a, on prouve alors que y est négative sur un intervalle 3π 3π
2 , α 1 , avec α 1 > 2 .
Et alors sur cet intervalle, y est solution de (E − ).
Donc de la forme t 7→ λe t + µe −t − 1.  3π 
En utilisant les conditions initiales en 3π 2 , on prouve alors que pour tout t ∈ 2 , α1 ,

y(t) = e 2 −t − 1.  
Cette fois, y ne peut plus s’annuler sur 3π 2 , +∞ , puisque si c’était le cas, en posant

θ 1 = inf t > 3π > 0 , alors on prouverait comme en 9.d que y(θ 1 ) = 0, et y est
 3π 
2 | y(t)
négative sur 2 , θ 1 .
3π  
Donc égale à t 7→ e 2 −t − 1, qui ne s’annule pas sur 3π 2 , +∞ .
3π 12 Toujours avec les mêmes
Donc y ne s’annule pas pour t > 3π 12
2 , et donc est solution de (E − ), et donc est t 7→ e
2 −t − 1.

conditions initiales en .
MPSI2
CORRECTION

9.f. C’est toujours la même chose : y est négative sur un intervalle de la forme [β, t]. Donc sur cet
intervalle, est l’unique solution de (E − ) satisfaisant la condition initiale y(0) = 0, y 0(0) = 1.
Un rapide calcul nous prouve que c’est bien le cas de t 7→ e t − 1.
Et comme à la question précédente, si y changeait de signe sur R− , en notant θ 2 = sup{t ∈ R−∗ | y(t) > 0},
on prouverait que y(θ 2 ) = 0, et pour tout t ∈ [θ 2 , 0], y(t) = e t − 1, ce qui n’est pas possible.
Donc y est négative sur R− tout entier, donc solution de (E − ) avec les conditions initiales
précédemment mentionnées, donc égale à t 7→ e t − 1.

10. Nous venons de prouver que si une solution existe, alors c’est la fonction


 et − 1

 √ 
si t 6 0
y : t 7→ 
 1 − 2 cos π
si 0 < t < 3π

t +

4 2
e 3π2 −t − 1 3π
 si t > 2

et − 1
√ π

1 − 2 cos t + 4

e 2 −t −1
y

2

Ne reste alors qu’à faire la synthèse : qui consiste essentiellement à prouver que cette
fonction est deux
 fois 
dérivable, puisqu’elle sera alors clairement solution de (E + ) ou (E − )
sur R−∗ , 0, 3π
2 et 3π
2 , +∞ .

Les seuls points où la dérivabilité a besoin d’être étudiée sont 0 et 3π


2 .
Mais par les calculs effectués précédemment, la dérivée de t 7→ e t − 1 en 0 vaut 1. Et donc
y(t) − y(0)
lim− = 1.
t →0 t −0
√  y(t) − y(0)
Et de même, la dérivée en 0 de t 7→ 1 − 2 cos t − π4 vaut 1 et donc lim+ = 1.
t →0 t −0
Donc y est bien dérivable en 0, de dérivée égale à 1.

Sur le même principe, on prouve qu’elle est dérivable en 3π 2 , de dérivée égale à −1. Donc
y est dérivable sur R. 
Toujours par opérations sur les fonctions usuelles, y est deux fois dérivable sur R \ 0, 3π
2 .

Reste alors à prouver que y 0 est dérivable en 0 et en 3π 2 .



 x
Mais y 0(x) =  √
si x 6 0

e
9.f. C’est toujoursla même
. Astuce
choseπ : y est négative
0 6 t < 3π sur un intervalle de la forme [β, t]. Donc sur cet
 2 sin t + 4 si 2 0 On n’a en réalité pas calculé
intervalle, est l’unique
y 0 (t )−ysolution
0 (0) tde (E − ) satisfaisant la condition initiale y(0) = 0, y (0) = 1.
Donc pour t < 0, = e t−1 −→ e 0 = 1. t de limite de taux d’accroisse-
Un rapide calcul nous prouve que c’est
t t →0 bien le


cas de t 7→ e − 1. ment.
Et comme
Et de même, à lapour
question
0 < tprécédente,
< 3π , si y0 (0)changeait
y 0 (t )−y de
1− 2 sin (t +signe
π
4) sur Rlorsque
tend, − , en notant
t tend = sup{t
θ 2vers ∈ Rla−∗ | y(t)
0, vers >On0},a utilisé le fait que les
√ tout t ∈π [θ 2 , 0], y(t) = e t − 1,  pas possible.
2 t = t
on prouverait que y(θ 2 ) = 0, et pour √ ce quiπn’est deuxf restrictions
dérivée en 0 de la fonction t 7→ 2 sin t + 4 , dérivée qui vaut 2 cos 4 = 1. g de y à R−
Donc y est négative sur R tout entier, donc solution de (E − ) avec les conditions initiales et à 0, 3π2 sont deux fois
Donc y 0 est bien dérivable−en 0, avec y 00(0) = 1. t dérivables, avec les mêmes
précédemment mentionnées, donc égale à t 7→ e − 1.
Notons qu’en particulier, on a bien y 00(0) + |y(0)| = 1 + 0 = 1. dérivées et dérivées secondes
en 0.
10. Nous venons de prouver que si une solution existe, alors c’est la fonction    Et donc se «recollent» en une
On prouve de même que y 0 est dérivable en 3π 2 , avec y
00 3π = 1, et donc y 00 3π + y 3π = 1.
2 2 2 fonction deux fois dérivable.
Donc au final, y est deux fois dérivable sur R, et satisfait, pour tout t ∈ R, y 00(t) + |y(t)| = 1,
avec y(0) = 0 et y 0(0) = 1. 

 et − 1

 √ 
si t 6 0
y : t 7→ 
 1 − 2 cos t + 4 π
si 0 < t < 3π


 3π
2
Donc y est bien l’unique solution 2au problème posé.si t > 3π
 e −t − 1 2

MPSI2

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