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Calcul Différentiel 2016–2017

et Équations Différentielles Univ. Lille–École Centrale

Théorème de Cauchy-Lipschitz : existence, unicité,


solutions maximales, solutions globales

Exercice 1.
Soit y0 ∈ R. Considérons l’équation différentielle y ′ (t) = sin (ty(t)) avec condition initiale
y0 .
(a) Justifier l’existence et unicité de la solution.
(b) Quel est l’intervalle de définition de solution maximale ?
(c) Montrer que y est de signe constant.
(d) Montrer que les fonctions t → −y(t) et t → y(−t) sont aussi solution. En déduire
que si y(t) est une solution maximale définie sur un voisinage de 0 alors y est une
fonction paire.

Exercice 2. On considère l’équation différentielle u′ = f (u) avec f une fonction de classe


C 1 sur R.
(a) Montrer que si u est solution du problème de Cauchy avec condition initiale u(t0 ) =
u0 , alors soit u est constante soit u est strictement monotone.
(b) On considère maintenant l’équation u′ = u2. Donner l’intervalle d’existence de
la solution maximale du problème de Cauchy en fonction de la donnée initiale
u(0) = u0 .

Exercice 3. Pour chacun des problèmes de Cauchy suivants, justifier l’existence d’une
unique solution maximale et déterminer son intervalle de définition :
• y ′ = y 4/3 , y(0) = 1
• y ′ = sin y, y(0) = 2

Exercice 4. On considère l’équation différentielle y ′ = f (y) avec f : R → R donné par



 0 si x ≤ 0,

f (x) = x si 0 < x ≤ 1,

 1 si x > 1.

(a) Montrer que pour tout (t0 , y0 ) ∈ R2 il existe une et une seule solution globale y de
l’équation vérifiant y(t0 ) = y0 .
(b) Obtenir cette solution explicite dans le cas où t0 = 0 et 0 < y0 < 1.

1
Exercice 5. (Non unicité de solution maximale). On considère l’équation différentielle
y ′ = 3 |y|2/3 sur U = R × R
et on veut déterminer les solutions maximales.
∂f
(a) Déterminer l’ensemble où ∂y
existe.
(b) Montrer que f est localement lipschitzienne en y sur {y > 0} et {y < 0} mais pas
au voisinage de tout point (t0 , 0).
(c) Soit y une solution maximale, et posons
a = inf {t : y(t) = 0} , b = sup {t : y(t) = 0}
(i) Supposons que a, b ∈ R. Montrer qu’alors y(t) = (t − a)3 pour t < a et
y(t) = (t − b)3 pour t > b.
1/3
(ii) Fixons (t0 , y0 ) avec y0 > 0 et y(t0 ) = y0 . Montrer qu’alors b = t0 − y0 et
a ∈ [−∞, b] arbitraire.
(iii) Conclure que bien qu’il y ait unicité locale en (t0 , y0), par (t0 , y0) passe une
infinité de solutions maximales.

Exercice 6. On considère l’équation différentielle scalaire


du
(1) = (1 + cos t)u − u3
dt
(a) Si u est une solution de l’équation différentielle sur un intervalle J ⊂ R telle qu’il
existe τ ∈ J pour lequel u(τ ) = 0, que peut-on dire de u ?
(b) Soit ν ∈ R+ , ν = 6 0, et u la solution maximale du problème de Cauchy pour
l’équation (1) et la donnée initiale u(0) = ν. Montrer qu’il existe C > 0 tel que
∀t ∈ J, t ≥ 0, 0 < u(t) ≤ ν exp(Ct)

(c) Montrer que toutes les solutions maximales sont globales sur R+

Exercice 7. On considère l’équation


y ′ = (1 + sin2 (ty))y 2 + 1, y(0) = 0.
(a) Montrer qu’il existe une unique solution définie sur un intervalle maximal ] − α, β[,
avec α, β ∈ R∗+ ∪ {+∞}.
(b) Montrer que y est impaire et que α = β
(c) Résoudre l’équation
z ′ = z 2 + 1, z(0) = 0.
Donner l’intervalle maximal de z.
(d) Démontrer que β ≤ π2 . Pour cela, on raisonnera par l’absurde, on posera h = y − z
et on établira l’inégalité différentielle suivante :
h′ (t) ≥ h(t)p(t),
avec p une fonction à déterminer.
Exercice 8.
On considère l’équation différentielle ordinaire

(2) y ′ = αy(1 − y)

avec α > 0 un paramètre fixé.


(a) Montrer que pour toute condition initiale y(0) = y0 le problème de Cauchy corres-
pondant à l’équation (2) admet une unique solution maximale. On note J l’inter-
valle de définition de cette solution.
(b) Vérifier que y0 = 0 et y0 = 1 sont des points déquilibre de cette équation.
(c) On suppose que y0 ∈]0, 1[.
(i) Montrer que y(t) ∈]0, 1[ pour tout t ∈ J.
(ii) En déduire que J = R.
(iii) Montrer que y est une fonction croissante de t.
(iv) En déduire que limt→+∞ y(t) = 1 et limt→−∞ y(t) = 0.
(v) Montrer que y ′ et y ′′ sont des fonctions bornées sur R.
(d) On suppose que y0 > 1.
(i) Montrer que y(t) > 1 pour tout t ∈ J.
(ii) Montrer que y est une fonction décroissante de t.
(iii) En déduire que [0, +∞[⊂ J et que limt→+∞ y(t) = 1.
(e) On suppose que y0 < 0.
(i) Montrer que y(t) < 0 pour tout t ∈ J.
(ii) Montrer que y est une fonction décroissante de t.
(iii) En déduire que ] − ∞, 0] ⊂ J et que limt→−∞ y(t) = 0.
(f) Tracer sur un même dessin l’allure des courbes étudiées dans les questions précé-
dentes.
(g) Calculer explicitement toutes les solutions de (2). Vérifier que toutes les propriétés
qualitatives obtenues précédemment sont bien vérifiées.

Exercice 9. Modèle de Lotka-Volterra


On s’intéresse à l’étude du système différentiel suivant
(
x′ = ax − bxy
(LV)
y ′ = −cy + dxy

où les constantes a, b, c et d sont strictement positives.


Ce système modélise l’évolution des effectifs de populations de proies (lapin) et de préda-
teurs (renards)
a) Que représentent les quantités x(t) et y(t) ? Interpréter les différents termes qui
apparaissent dans les équations précédentes
b) Démontrer que le problème admet une unique solution maximale pour toute donnée
de Cauchy (x0 , y0 ).
c) Calculer explicitement ces solutions dans le cas où x0 = 0 et y0 6= 0, puis dans le
cas x0 6= 0 et y0 = 0.
d) Démontrer que si x0 > 0 et y0 > 0 , alors pour tout le temps t dans lequel la
solution est définie on a x(t) > 0 et y(t) > 0.
e) Soit (x, y) une solution maximale pour une donnée initiale positive. Soit T > 0 tel
que la solution est définie sur [0, T [.
i) Démontrer que x est bornée sur [0, T [.
ii) En déduire que y est également bornée sur [0, T [.
iii) Que peut-on déduire de ces deux résultats ?
f) Déterminer les points d’équilibre du système situés dans D = {(x, y) ∈ R2 : x > 0, y > 0}.
g) Pour tout (x, y) ∈ D on pose
H(x, y) = −c log(x) + dx − a log(y) + by.
Vérifier que si t → (x(t), y(t)) ∈ D est une solution de (LV), alors il existe H0 ∈ R
telle que
H(x(t), y(t)) = H0 , ∀t ∈ R.
En déduire que les trajectoires du système sont bornées.
h) Si (x0 , y0 ) ∈ D, montrer qu’il existe T > 0 tel que la solution (x(t), y(t)) de (LV)
est T -périodique. Montrer que l’on a
RT
1
T R0
x(t)dt = dc
T
1
T 0
y(t)dt = ab

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