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U.M.M.T.O. Faculté des Sciences 27 octobre 2019.

Département de Mathématiques
L2 Mathématiques
Chargé de cours : Mme Khellas
Email : fbedouhene@yahoo.fr

Corrigé de l’Examen d’Analyse 41


Durée : 01h 45 mn

Exercice 1 Soit f : R2 −→ R la fonction définie par



⎨ xy 3
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2

0 si (x, y) = (0, 0)

1. Montrer que f est de classe C 1 sur R2 . (03 pt)


On utilise le résultat du cours qui stipule que si les dérivées partielles existent et
sont continues sur R2 , alors f est de classe C 1 sur R2 . Premièrement, on étudie
l’existence des dérivées partielles.
∂f x2 − y 2
(x, y) = −y 3 2, sur R2 − {(0, 0)} .
∂x 2
(x + y ) 2

∂f f (h, 0) − f (0, 0) 0
(0, 0) = lim = lim = 0
∂x h→0 h h→0 h
2 2
∂f 3x + y
(x, y) = xy 2 2, sur R2 − {(0, 0)} .
∂y 2
(x + y ) 2

∂f f (0, h) − f (0, 0) 0
(0, 0) = lim = lim = 0.
∂y h→0 h h→0 h

D’où
⎧ 2 2
∂f ⎨ −y 3 x − y si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) =
⎩ (x2 + y 2 )2
∂x
0 si (x, y) = (0, 0)
⎧ 2 2
∂f ⎨ xy 2 3x + y si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) =
⎩ (x2 + y 2 )2
∂y
0 si (x, y) = (0, 0)

Par composition f est de classe C 1 sur R2 − {(0, 0)} . En (0, 0) , on montre que
∂f ∂f
lim (x, y) = (0, 0) = 0. En effet, on a
(x,y)→(0,0) ∂x ∂x
¯ ¯
¯ 3 x2 − y 2 ¯ 2 2 2 2 2
¯−y ¯ ≤ |y| y (x + y ) ≤ |y| y + x ≤ |y| → 0=
∂f
(0, 0)
¯ 2
(x + y )2 2¯ 2 2
(x + y ) 2 2 2
(x + y ) (x,y)→(0,0) ∂x
1
Les questions non traitées à l’examen seront considérées comme devoir à la maison. Ce dernier doit être envoyé
à mon adresse mail au plus tard le 28 octobre 2019.

Note Finale=0.6×Exam+0.4×devoir
∂f ∂f
De même, on montre que lim (x, y) = (0, 0) = 0 :
(x,y)→(0,0) ∂y ∂y
¯ ¯
¯ 2 3x2 + y 2 ¯ 2 2 2
¯xy ¯ ≤ |x| 3y (x + y ) ≤ 3 |x| ≤ → 0=
∂f
(0, 0)
¯ 2 2
(x + y ) 2¯ 2 2
(x + y ) 2
(x,y)→(0,0) ∂y

Par suite f est de classe C 1 (R2 ) .


2. La fonction f est-elle différentiable sur R2 ? Si oui, donner sa différentielle. (02 pt)
2 1 2
Oui f est différentiable sur R , puisqu’elle est C (R ) . Sa différentielle en tout
point (x, y) est donnée par

x2 − y 2 2
2 3x + y
2
df(x,y) (h, k) = −y 3 h + xy .k si (x, y) 6= (0, 0)
(x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2
df(0,0) (h, k) = 0h + 0.k = 0 si (x, y) = (0, 0)

∂2f ∂2f
3. Montrer que (0, 0) et (0, 0) existent et diffèrent. Qu’en déduire ? (02 pt)
∂x∂y ∂y∂x
On a
∂f ∂f
∂ 2f (0, t) − (0, 0)
(0, 0)= ∂x ∂x =1 → 1
∂x∂y t t→0
∂f ∂f
(t, 0) − (0, 0)
∂ 2f ∂y ∂y
(0, 0)= =0 → 0
∂y∂x t t→0

∂2f ∂2f
Donc les dérivées partielles mixtes d’ordre 2 existent et on a (0, 0) 6= (0, 0) .
∂x∂y ∂y∂x
On en déduit que f n’est pas C 2 , en vertu du Théorème de Schwarz.

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Exercice 2 Soit la fonction f : R2 −→ R, f(x, y) = −2(x − y)2 + x4 + y 4 .


¡ √ √ ¢ ¡√ √ ¢
1. Montrer que les points critiques de f sont (0, 0) , − 2, 2 et 2, − 2 . (02 pt)
Les points critiques sont les solutions du système

⎪ ∂f
⎨ (x, y) = 4x3 − 4x + 4y = 0
∂x ,
⎪ ∂f
⎩ (x, y) = 4y 3 − 4y + 4x = 0
∂y
qu’on obtient comme suit
½ 3 ½ √ ½
x − x + y = 0 (1)+(2) x3 = −y 3 3. x = −y
⇐⇒ ⇐⇒
y3 − y + x = 0 y3 − y + x = 0 y 3 − 2y = 0
½
x = −y
⇐⇒ 2
y −2=0∨y =0
h √ √ i h √ √ i
⇐⇒ x = − 2, y = 2 , x = 2, y = − 2 , [x = 0, y = 0]
¡ √ √ ¢ ¡√ √ ¢
2. Montrer que f admet en − 2, 2 et 2, − 2 un minimum local. (02 pt)
On remarque
£ √que f √est¤ symétrique
£ √ f (−x,√−y)¤ = f (x, y), ∀x, y ∈ R, donc les deux
points x = − 2, y = 2 et x = 2, y = − 2 sont de même nature. On calcule
les dérivées partielles secondes afin de déterminer leur nature.
On a ⎧ 2
⎪ ∂ f ∂ 2f ¡ √ √ ¢

⎪ (x, y) = 12x 2
− 4 r = − 2, 2 = 20

⎪ ∂x 2 ∂x22
⎨ ∂ 2
f ∂ f ¡ √ √ ¢
2
(x, y) = 12y − 4 =⇒ s = − 2, 2 = 4

⎪ ∂y 2 ∂x∂y

⎪ 2
∂ f ∂ f¡ √ √ ¢
2

⎩ (x, y) = 4 t = 2 − 2, 2 = 20
∂x∂y ∂y
¡ √ √ ¢
Comme rt − s2 = 400 − 16 > 0 et r > 0, le point critique − 2, 2 est un minimum local
¡√ √ ¢
pour f. La conclusion est identique en 2, − 2 . La valeur du minimum local est
¡ √ √ ¢ ¡√ √ ¢
f − 2, 2 = f 2, − 2 = −8.

1. Montrer que ce minimum local est global. Ind. Minorer le produit xy. (1.5 pt)
On calcule le signe de la différence f(x, y) + 8. En utlisant l’estimation 2xy ≥
−x2 − y 2

f(x, y) + 8 = −2(x − y)2 + x4 + y 4 + 8 = x4 − 2x2 + 4xy + y 4 − 2y 2 + 8


¡ ¢
≥ x4 − 2x2 + 2 −x2 − y 2 + y 4 − 2y 2 + 8
= x4 − 4x2 + 4 + y 4 − 4y 2 + 4
¡ ¢2 ¡ ¢2
= x2 − 2 + y 2 − 2 ≥ 0.
¡ √ √ ¢ ¡ √ √ ¢
D’où f (x, y) ≥ f − 2, 2 , ∀(x, y) ∈ R2 . On conclut que f − 2, 2 est un un
minimum global.
2. Que peut-on dire du point (0, 0) . Ind. Calculer f (x, x) et f (x, 0) (1.5 pt)
En (0, 0) , on a

∂2f ∂2f ∂2f


r= (0, 0) = −4 s= (0, 0) = 4 t = 2 (0, 0) = −4
∂x2 , ∂x∂y , ∂y

d’où rt − s2 = 16 − 16 = 0. On est dans le cas dégénéré. On ne peut rien conclure


sans approfondire l’étude. On calcule f (x, y) − f (0, 0) pour (x, y) proche de (0, 0).
On a f(0, 0) = 0.

f(x, x) = 2x4 > 0


¡ ¢ i √ √ h
f(x, 0) = −2x2 + x4 = −x2 2 − x2 < 0, ∀x ∈ − 2, 2 − {0} .
¤ √ √ £
La fonction f change de signe dans le voisinage − 2, 2 de 0, cela permet de
conclure que f n’admet pas d’extremum local en (0, 0) .

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Exercice 3 1. On note D le domaine délimité par les droites x = 0; y = x + 1 et y = −x. .(02
pt)
ZZ
Calculer I = (x − y) dxdy
D
L’application directe du théorème de Fubini donne :
ZZ Z0 µZ x+1 ¶ Z 0 µ ¶
2 1 1
I= (x − y) dxdy = I = (x − y) dy dx = 1 2x − dx = −
−x − 2 6
D 1 2

2

ZZ
2. Calculer (x2 + y 2 )dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 ≤ 2y, x2 + y 2 ≤ 2x} . (03 pt)
D
Application du théorème de Fubini (sans changement de variables) :

x2 + y 2 ≤ 2y ⇐⇒ x2 + (y − 1)2 ≤ 1
x2 + y 2 ≤ 2x ⇐⇒ (x − 1)2 + y 2 ≤ 1.
⎛√ ⎞
1−(x−1)2
ZZ Z1 Z
⎜ ⎟
I= 2 2
(x + y )dxdy = ⎝ ⎜ (x2 + y 2 )dy ⎟
⎠ dx

D 0 1− 1−x2
Z1 µ ¶
2 2√ 2
2 p 4√ 2
2 2p 4 3
x 1 − x + x −x (x − 2) + 1 − x + x −x (x − 2) − dx = π − 2
3 3 3 3 3 4
0

1. On écrit D = D1 ∪ D2 , où
© ª
D1 = (x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 ≤ 2y, x2 + y 2 ≤ 2x; x ≥ y
© ª
D2 = (x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 ≤ 2y, x2 + y 2 ≤ 2x; x ≤ y

Nous allons utiliser les coordonnées polaires

x = r cos θ, y = r sin θ =⇒ dxdy = rdrdθ

Exprimons D1 et D2 en fonction de r et de θ.
(a) Image de D1 par les coordonnées polaires :
— x2 + y 2 ≤ 2y ⇐⇒ r2 ≤ 2r sin θ ⇐⇒ r ≤ 2 sin θ ≤ (puisque r > 0) =⇒ sin θ > 0
— x2 + y 2 ≤ 2x ⇐⇒ r2 ≤ 2r cos θ⇐⇒r ≤ 2 cos θ =⇒ cos θ > 0.
D’où θ ∈ [0, θ/2].
— x ≥ y ⇐⇒ cos θ ≥ sin θ. D’où θ ∈ [0, θ/4]. On en déduit que
n o
e 1 = (r, θ) ∈ R2 ; θ ∈ [0, π ], 0 ≤ r ≤ 2 sin θ
D
4
(b) Image de D2 par les coordonnées polaires :Idem que le cas précédent, à l’ex-
ception que x ≤ y ⇐⇒ cos θ ≤ sin θ. D’où θ ∈ [θ/4, θ/2]. On en déduit que
© ª
De 2 = (r, θ) ∈ R2 ; θ ∈ [θ/4, θ/2], 0 ≤ r ≤ 2 cos θ

e défini
— Donc l’image de D par ce changement de variable est le domaine D
par :
e =D
D e1 ∪ D e2
ZZ
En coordonnées polaires, l’intégrale (x2 + y 2 ) dxdy devient
D

ZZ ZZ ZZ
¡ 2 ¢ ¡ 2 ¢
x + y 2 dxdy = r cos2 θ + r2 sin2 θ .r.drdθ = r3 drdθ
D h
D h
D
ZZ ZZ
= r3 drdθ + r3 drdθ
h1
D h2
D
π π
⎡ 2 sin θ ⎤ ⎡ ⎤
Z4 Z Z2 2Zcos θ
= ⎣ r3 dr⎦ dθ + ⎣ r3 dr⎦ dθ
0 0 π 0

4
π π
Z4 Z2
16 16
= sin4 θdθ2 + cos4 θdθ3
4 4
0 π
4
On a
π π
Z4 Z2
3 1
sin4 θdθ = cos4 θdθ = π−
32 4
0 π
4
Ainsi
ZZ
3
(x2 + y 2 ) dxdy = π − 2.
4
D

=======================================================
Exercice 4 Soient a, b ∈ R de sorte que |ab| < 1.
1. Soit v ∈ R. On définit g : R −→ R par g(x) = x + a sin(v − b sin x). (02 pt)
Démontrer que g réalise une bijection de R sur R.
On étudie les variations de g. On a de manière évidente la continuité de g sur
R. g0 (x) = 1 − ab cos (v − b sin x) cos x, pour tout x ∈ R. Puisque |ab| < 1, on en déduit
que
|ab cos (v − b sin x) cos x| = |ab| |cos (v − b sin x)| |cos x| < 1
d’où g 0 (x) > 0, pour tout x ∈ R. Ainsi, g est continue et strictement croissante.
Comme g (R) = R (car lim g(x) = ±∞, car x domine le terme a sin(v − b sin x)).
x→±∞
On déduit donc que g réalise une bijection de R dans R.
2. On pose f (x, y) = (x + a sin y, y + b sin x). . (02 pt)
1 2
Démontrer que f réalise un C -difféomorphisme de R sur lui-même.
Pour montrer la propriété demandée, on utilise le théorème du cours (théorème
d’inversion globale) qui stipule que si f est une fonction de classe C 1 (R2 ) , bijective
et vérifie de plus det(Jf (x, y)) 6= 0, pour tout (x, y) , alors f est un C 1 −difféomorphisme
de R2 dans R2 .
f est clairement de classe C 1 (R2 ). La matrice jacobienne de f est
µ ¶
1 a cos y
Jf (x, y) =
b cos x 1

En particulier, le jacobien de f est

det(J (f )) (x, y) = 1 − ab cos x cos y > 0, pour tout (x, y) ∈ R2

Pour montrer que f est une bijection de R2 sur R2 , on prend (u, v) ∈ R2 quelconque,
on montre que l’équation

f(x, y) = (x + a sin y, y + b sin x) = (u, v)

admet une unique solution (x, y). En effet, en utilisant la bijectivité de g, on a


½ ½
x + a sin y = u x = u − a sin y
⇐⇒
y + b sin x = v y + b sin (u − a sin y) = v
½ ½
g bijective x = u − a sin y x = u − a sin (g−1 (v))
⇐⇒ −1 ⇐⇒
y = g (v) y = g −1 (v)

Ainsi, f est bien une bijection de R2 sur R2 . C’est un C 1 -difféomorphisme de R2 sur


R2 .

====================== Fin ! =======================

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