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Pr: Karam ESSALHIOUI MPSI 2

I Problème : équations différentielles d’ordre 2.

Dans ce problème, on s’intéresse à des équations différentielles d’ordre 2, soit non linéaires, soit à coefficients
non constants, donc qui ne rentrent pas directement dans le cadre du cours.
Les parties I, II et III sont indépendantes.

Partie I. Un premier exemple


Dans cette partie, on note (E) l’équation différentielle linéaire du second ordre, à coefficients non constants

(E) : sh(x)y 00(x) + 2 ch(x)y 0(x) + sh(x)y(x) = 0.

On cherche à résoudre (E) sur I = R+∗ ou I = R−∗ , c’est-à-dire à trouver toutes les fonctions deux fois dérivables
sur I telles que pour tout x ∈ I , sh(x)y 00(x) + 2 ch(x)y 0(x) + sh(x)y(x) = 0.
On note également (E 0) : sh(x)y 0(x) + ch(x)y(x) = 0.
1. Résoudre l’équation (E 0) sur I .
2. Montrer qu’une fonction f deux fois dérivable sur I est solution de (E) si et seulement si la fonction
1
z : x 7→ f 0(x) + f (x) est solution de (E 0).
th(x)
3. En déduire les solutions de (E) sur I .

Partie II. Théorème de Sturm et entrelacement de zéros


I Si f est une fonction définie sur un intervalle I , on appelle zéro de f tout réel t ∈ I tel que f (t) = 0.
I On dit que deux zéros α < β de f sont consécutifs si f (α) = f (β) = 0 et que pour tout t ∈]α, β[, f (t) , 0.

Soient q 1 et q 2 deux fonctions continues sur un intervalle I , à valeurs dans R, et telles que ∀x ∈ I , q 1 (x) 6 q 2 (x).
On considère y1 : I → R une solution de (E 1 ) :, y 00(t) + q 1 (t)y(t) = 0 et y2 : I → R une solution de
(E 2 ) : y 00(t) + q 2 (t)y(t) = 0.

On note alors W la fonction définie sur I par : ∀t ∈ I, W (t) = y1 (t)y20 (t) − y10 (t)y2 (t).

On admet que le résultat sur les problèmes de Cauchy à l’ordre 2 reste valable pour ces équations, c’est-à-dire
que pour tout t 0 ∈ I , quel que soit (λ, µ) ∈ R2 , il existe une unique solution y à (E 1 ) (resp. (E 2 )) telle que
y(t 0 ) = λ et y 0(t 0 ) = µ.
4. On suppose que α < β sont deux zéros consécutifs de y1 .
a. Justifier que quitte à changer y1 en son opposé, on peut supposer que ∀t ∈]α, β[, y1 (t) > 0.
Dans la suite, on suppose que ∀t ∈]α, β[, y1 (t) > 0.
b. En utilisant la définition du nombre dérivé, ainsi que le résultat admis sur l’unicité à la solution au
problème de Cauchy, prouver que y10 (α) > 0 et y10 (β) < 0.
c. Prouver que W est dérivable sur I , et exprimer W 0 en fonction de y1 , y2 , q 1 et q 2 .
d. En raisonnant par l’absurde, prouver que y2 possède au moins un zéro dans [α, β].
5. Soit q une fonction continue sur I , à valeurs négatives. Montrer que toute solution non nulle de y 00 +qy = 0
possède au plus un zéro sur I .
6. Soit m ∈ R+∗ , et soit ym une solution non nulle de (Em ) : y 00 + my = 0.
Montrer que l’écart entre deux zéros consécutifs de ym ne dépend que de m. Exprimer alors cet écart en
fonction de m.

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7. Soit q : I → R une fonction continue. On suppose qu’il existe deux réels strictement positifs m et M tels
que ∀t ∈ I, m 6 q(t) 6 M. Soit alors f : I → R une solution de (Eq ) : y 00(t) + q(t)y(t) = 0.
π π
Prouver que si α < β sont deux zéros consécutifs de f , alors √ 6 β − α 6 √ .
M m
Indication : prouver chacune de ces inégalités en raisonnant par l’absurde et en utilisant la question 6.

Partie III. Une équation non linéaire


Dans cette partie, on souhaite prouver qu’il existe une unique fonction deux fois dérivable sur R solution de
(E) : y 00(t) + |y(t)| = 1 et telle que y(0) = 0 et y 0(0) = 1.
8. Déterminer les solutions, sur tout intervalle I , des équations (E + ) : y 00 + y = 1 et (E − ) : y 00 − y = 1.
9. Soit y une solution de (E) telle que y(0) = 0 et y 0(0) = 1.
a. On souhaite prouver qu’il existe α > 0 tel que pour tout t ∈ [0, α], y(t) > 0.
On raisonne par l’absurde et on suppose qu’un tel α n’existe pas. Justifier que pour tout n ∈ N∗ , il
 
existe tn ∈ 0, n1 tel que y(tn ) < 0.
y(t )−y(0)
Prouver alors que tn −→ 0, et en considérant tnn −0 aboutir à une contradiction.
n→+∞
Dans la suite, on considère donc α > 0 tel que ∀t ∈ [0, α], y(t) > 0.
√ 
b. Montrer que pour tout t ∈ [0, α], y(t) = 1 − 2 cos t + π4 .
c. Justifier qu’il existe t > 0 tel que y(t) < 0.

d. On pose θ = inf {t ∈ R+∗ | y(t) 6 0}. On pourra admettre que y(θ ) = 0. Prouver que θ = 2 .
3π 3π
e. Montrer que pour t > −t
2 , y(t) =e − 1.
2

f. On prouve comme à la question 9.a qu’il existe β < 0 tel que ∀t ∈ [β, 0], y(t) 6 0.
En vous inspirant des questions précédentes, prouver que pour tout t ∈ R− , y(t) = e t − 1.
10. Conclure.
I Question subsidiaire (Très difficile, à ne traiter que si vous avez bien réussi tout le reste)
n
X σ (k)
Soit σ : N∗ → N∗ une application injective. Montrer que lim = +∞.
n→+∞
k=1
k2

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