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Réduction PSI *
Il va y avoir beaucoup de révisions avec beaucoup de nouveautés.
Éléments propres
On dit que x est vecteur propre de u si la droite vectorielle D = Kx est stable par u.
Cela équivaut à l’existence d’un (unique) scalaire λ tel que u(x) = λx.
x est non nul
Dire que x est vecteur propre de u, c’est donc dire que :
il existe λ dans K tel que u(x) = λx.
Si tel est le cas, λ est défini de façon unique à partir de x, et on a : ∀y ∈ Kx, u(y) = λy.
Pour exprimer que D = Kx est stable par u, on dit aussi que D est une
1
2
On dit que λ est une valeur propre de u s’il existe un vecteur x non nul
L’ensemble des valeurs propres éventuelles de u est appelé le spectre de u, et noté Sp(u).
Écrire λ ∈ Sp(u), c’est écrire qu’il existe dans E des vecteurs propres pour
la valeur propre λ.
Pour u ∈ L(E), λ ∈ K, x ∈ E, on a :
→
−
u(x) = λx ⇔ (u − λ Id)(x) = 0 ⇔ x ∈ Ker(u − λ Id).
( λ est valeur propre de u
→
−
Les propositions suivantes sont donc synonymes : Ker(u − λ Id) n’est pas réduit à { 0 }
l’endomorphisme u − λ Id n’est pas injectif.
Vocabulaire :
Les vecteurs propres de u pour λ sont les éléments non nuls de Eλ (u) = Ker(u−λ Id).
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Ou encore :
Eλ (u) = Ker(u − λ Id) est formé des vecteurs propres de u pour λ et du vecteur nul.
Exemples simples.
L’égalité XP = λP (avec P non nul) est impossible pour des raisons de degré.
En d’autres termes :
– un scalaire λ est valeur propre de A s’il existe une matrice-colonne X non nulle
Plus généralement.
Pour tout vecteur x de E, soit [x]B la colonne des coordonnées de x dans la base B.
– les valeurs propres de A sont les valeurs propres de u, donc le spectre de A est celui
de u ;
– les vecteurs propres de A sont les colonnes des coordonnées (dans B) des vecteurs
propres de u ;
Les propositions suivantes sont trois façons équivalentes de dire que λ est v p de A :
(3) il existe une matrice X non nulle dans Mn (K) telle que AX = λX.
Exo :
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Sol :
(3) Indiquer ses valeurs propres non nulles et les sous-espaces propres associés.
Si une matrice A est dans Mn (R), elle est aussi dans Mn (C).
On peut alors se questioner sur les valeurs propres dans R ou dans valeurs propres dans C.
1 0 0 λ−1 0 0
Par exemple : si A = 0 0 −1, on a det(λIn −A) = 0 λ 1 = (λ−1)(λ2 +1)
0 1 0 0 −1 λ
La seule valeur propre réelle de A est donc 1.
On exprimera parfois une telle nuance en écrivant SpR (A) = {1} et SpC (A) = {1, i, −i}.
si et seulement si la colonne P X est vecteur propre de A (et pour la même valeur propre).
on a les équivalences :
BX = λX ⇔ P −1 AP X = λX ⇔ AP X = λP X ⇔ AY = λY (avec Y = P X).
Le résultat précédent est cohérent avec le fait que A et B sont semblables si et seulement
si elles sont susceptibles de représenter un même endomorphisme u d’un K-espace vectoriel
E de dimension n, chacune dans une certaine base de E. On a alors Sp(A) = Sp(B) =
Sp(u).
Si A est dans Mn (K), les matrices A et AT ont les mêmes valeurs propres.
Proposition :
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Si u ◦ v = v ◦ u (c’est-à-dire si u et v commutent),
polynômes de K[X], les sous-espaces propres de P (u) sont stables par Q(v).
Dans ces conditions, pour tout λ de K, Q(v) commute avec P (u) − λ Id.
Conséquence fondamentale
Remarques .
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Si x est vecteur propre de u pour λ, alors x est vecteur propre de P (u) pour P (λ).
Polynôme caractéristique
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Les cas n = 2 et n = 3.
Dans M2 (K)
a b
On se donne A = .
c d
x − a −b
Pour tout x de K, on considère P (x) = det(xI2 − A) = .
−c x − d
On trouve P (x) = (x − a)(x − d) − bc = x2 − (a + d)x + ad − bc = x2 − tr(A)x + det(A).
Ainsi P est un polynôme unitaire de degré 2 qui s’exprime à l’aide de tr(A) et de det(A).
2 a2 + bc b(a + d) a b 1 0 0 0
P (A) = A −tr(A)A+det(A)I2 = −(a+d) +(ad−bc) =
c(a + d) bc + d2 c d 0 1 0 0
Dans M3 (K)
a b c x − a −b −c
0 0 0 0 0
On se donne une matrice A = a b c et on pose det(xI3 −A) = −a x − b
−c0 .
00 00 00 00 00
a b c −a −b x − c00
Remarque : pour x = 0, il est clair que ce déterminant vaut
(par exemple) :
x − b0 −c0 −b −c −b −c
det(xI3 − A) = (x − a) + a0 − a00
−b00 x − c00 −b00 x − c00 x − b0 −c0
= (x − a)(x2 − (b0 + c00 )x + b0 c00 − b00 c0 ) + a0 (−bx + bc00 − b00 c) − a00 (cx + bc0 − b0 c)
= x3 − (a + b0 + c00 )x2 + αx − det(A) = x3 − tr(A)x2 + αx − det(A)
On n’a pas explicité le coefficient α (qui n’est pas important ici), et pour ce qui est de
la valeur du coefficient constant, cela résulte de la remarque préliminaire.
Sur cet exemple, on constate que x 7→ det(xI3 − A) est polynomiale de degré 3, unitaire,
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On constate que :
0 1 0 2 1 0 −2 1 0
P (A) = (A − I3 )(A + I3 )(A − 3I3 ) = 2
0 2 2 2 2 2 −2 2
0 1 0 0 1 2 0 1 −2
2 2 2 −2 1 0 0 0 0
= 4
4 4 2 −2 2 = 0 0 0
2 2 2 0 1 −2 0 0 0
Preuve
Conclusion :
– l’application x 7→ det(xIn − A) est polynomiale, unitaire, de degré n.
– On commet couramment l’abus de langage qui consiste à écrire χA (X) = det(XIn −A).
Preuve
Preuve
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Exprimer χM −1 en fonction de χM .
Sol :
Exo : Soient A et B deux matrices de Mn (K).
Sol :
Remarques
– On a encore le résultat :
χu(X) = (X − λ)n.
Polynôme caractéristique et valeurs propres
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caractéristique χA .
On a le même énoncé pour un endomorphisme u d’un K-espace vectoriel E de dimension
finie : dire que λ est valeur propre de u, c’est dire que λ est racine du polynôme caracté-
ristique χu .
Preuve
Soit A une matrice carrée d’ordre n, à coefficients dans K. Soit λ une valeur propre de A.
Cas particulier important : les valeurs propres d’une matrice triangulaire (et en par-
ticulier celles d’une matrice diagonale !) sont ses coefficients diagonaux (et la multiplicité
d’une telle valeur propre est son nombre d’occurrences sur la diagonale).
Soit n un entier strictement positif. Toute matrice A de Mn (C), ou encore tout endo-
morphisme u d’un C-espace vectoriel de dimension n > 1, admet exactement n valeurs
propres (chacune d’elles étant comptée autant de fois que sa multiplicité).
Preuve :
Exo :
Sol :
Proposition(cas où le polynôme caractéristique est scindé).
NB : dans cette somme (ce produit), chaque valeur propre est comptée
Preuve
Soit λ une valeur propre complexe d’une matrice carrée A à coefficients réels.
Alors λ est aussi une valeur propre complexe de A, et avec la même multiplicité.
alors on a l’égalité A X = λ X.
Preuve
16
Preuve
Preuve.
On retiendra que la dimension d’un sous-espace propre est toujours inférieure ou égale
à la multiplicité de la valeur propre correspondante.
Diagonalisation
On dit que u est diagonalisable s’il existe une base B de E dans laquelle la matrice de u
est diagonale.
On dit qu’une matrice A de Mn (K) est diagonalisable si elle est semblable à une matrice
diagonale D, c’est-à-dire s’il existe une matrice inversible P telle que A = P DP −1 .
Remarques de vocabulaire
Avec les notations ci-dessus, les coefficients de la diagonale de D sont les valeurs propres
de A
b (c’est-à-dire les valeurs propres de A), chacune figurant autant de fois que son ordre
de multiplicité.
d) le polynôme caractéristique χu est scindé sur K et, pour tout λ de Sp(u), la dimension
du sous-espace propre Eλ (u) est égale à la multiplicité de λ comme racine de χu.
Preuve :
L’énoncé précédent possède une traduction matricielle immédiate :
c) le polynôme caractéristique χA est scindé sur K et, pour tout λ de Sp(A), la dimen-
sion du sous-espace propre associé à λ est égale à la multiplicité de λ comme racine de χA .
1 1 1 1
2 2 2 2
Exo : Dire, sans calculs, pourquoi la matrice A =
3
est diagonalisable.
3 3 3
4 4 4 4
Sol :
1 a b c
0 1 d e
Exo : Donner une CNS sur a, b, c, d, e, f pour que A =
0
soit diagonalisable.
0 2 f
0 0 0 2
20
Sol :
2 1 −2
Exo : Dire pour quelle(s) valeur(s) de a la matrice A = 1 a −1
1 1 −1
n’est pas diagonalisable.
Sol :
Preuve :
Si une matrice A de Mn (K) possède n valeurs propres distinctes, alors elle est diagonali-
sable (et les sous-espaces propres sont des droites de Mn,1 (K)).
Par exemple si u est une homothétie de rapport λ, alors u est diagonalisable et pourtant
u n’a pour seule valeur propre que λ, avec la multiplicité n.
De même si A (dans Mn (K)) n’a que la valeur propre λ (ce qui est le cas par exemple
si A est triangulaire avec des λ sur toute la diagonale), alors A est diagonalisable si et
seulement si A = λIn .
Exo :
Sol :
Exo : Soit u dans L(E), avec dim(E) = n > 1, ayant n valeurs propres distinctes.
Sol :
– Si A est diagonalisable dans R alors elle l’est dans C (avec les mêmes valeurs propres).
– En revanche, la matrice A peut très bien être diagonalisable dans C sans l’être dans
R, notamment si certaines des valeurs propres de A sont complexes non réelles.
0 −1 X 1
– Par exemple : soit A = . On a χA (X) = = X 2 + 1.
1 0 −1 X
La matrice A n’est donc pas diagonalisable dans R
Applications de la diagonalisation
Pratique de la diagonalisation
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Si pour l’un des λ on a l’inégalité stricte dλ < mλ , alors A n’est pas diagonalisable.
La matrice D est ici diagonale : ses coefficients diagonaux sont les valeurs propres
de A, dans l’ordre qui correspond à celui des vecteurs propres qui forment la base B.
Les valeurs propres de A sont les λ tels que Tλ est non inversible c’est-à-dire
Pour chacune de ces valeurs, le sous espace propre est obtenu en résolvant
Sol :
alors : ∀k ∈ N, Ak = P Dk P −1 .
0 . . . 0 λn 0 . . . 0 λkn
pour tout entier k.
Sol :
Exo :
(1) Montrer que si D est une matrice diagonale de Mn (K) à coefficients diagonaux
distincts, alors les matrices de Mn (K) qui commutent avec D sont les matrices
diagonales.
(2) Déterminer
les solutions
X (éventuelles) dans M2 (C) de l’équation X 2 + X = A,
5 3
avec A = .
1 3
Sol :
−2 2 1
Exo : Déterminer les solutions de (E) : X 2 = A, avec A = −1 1 1,
−2 2 1
dans M3 (R) et dans M3 (C).
Sol :
Soit (un )n>0 , (vn )n>0 , . . ., (wn )n>0 des suites de K. On pose Xn = (un , vn , . . . , wn )T .
On suppose qu’il existe une matrice M telle que, pour tout n > 1, Xn = AXn−1 .
On se propose d’étudier l’ensemble (S) des suites (un )n>0 de K qui vérifient la relation :
p
X
(RL ) : ∀n > p, un = α1 un−1 +α2 un−2 +· · ·+αp un−p c’est-à-dire : ∀n > p, un = αk un−k
k=1
un un α1 α2 . . . . . . αp un−1
un−1 un−1 1 0 . . . . . . 0 un−2
u . On a un−2 = 0 1 0 . . . 0 un−3 ,
Posons Xn = n−2
... ... ... . . . . . . .. . .
. .. ..
un−p+1 un−p+1 0 ... 0 1 0 un−p
c’est-à-dire Xn = AXn−1 .
Preuve :
Soit χu le polynôme caractéristique de u (on sait qu’il est unitaire de degré n).
Alors χu(u) = 0.
Le polynôme caractéristique de u est donc un polynôme annulateur de u.
Preuve :
Soit χA le polynôme caractéristique de A (on sait qu’il est unitaire de degré n).
Alors χA(A) = 0.
Le polynôme caractéristique de A est donc un polynôme annulateur de A.
Sol :
27
Sol :
Remarque importante
– si E2 = {0} (donc si 2 ∈
/ Sp(u)), alors u est une homothétie de rapport −3.
Sol :
Sol :
Preuve :
Trigonalisation
On dit que u est trigonalisable s’il existe une base B de E dans laquelle
On dit qu’une matrice A de Mn (K) est trigonalisable si elle est semblable à une matrice
triangulaire supérieure T , c’est-à-dire s’il existe une matrice inversible P telle que
A = P T P −1 .
Preuve :
telle que A = P T P −1 .
Réciproquement, dire qu’une matrice A de Mn (K) est trigonalisable, c’est dire que tout
endomorphisme u d’un K-espace vectoriel E de dimension n ayant pour matrice A dans
une certaine base est lui-même trigonalisable.
Exo :
−4 0 −2
(1) A = 0 1 0 .
5 1 3
1 1 0
Montrer qu’il existe P telle que P −1 AP = T = 0 1 0 .
0 0 −2
(2) Calculer An , pour tout n de Z.
Sol :
Alors u est trigonalisable si et seulement si son polynôme caractéristique est scindé dans K.
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Preuve :
0 0 1 1 0
1 0 0 1 0
0 0 0 0 0 0 1
1 0 0 0
0
P = 1 0 0 0 ⇒ det(P ) = 0 1 0 0
= 1 0 0 = 1 6= 0
0 1 0 0 1 0 1 0
0 1 0 1
0 0 0 −1 0
dans cette base est la matrice J donnée par l’énoncé. Autrement dit P −1 AP = J.
Remarques :
– La matrice A n’est évidemment pas diagonalisable : 1 est valeur propre quadruple mais
le sous-espace propre correspondant est seulement de dimension 2.
Soit P un polynôme. Alors P (u) est trigonalisable et ses valeurs propres sont P (λ1 ), P (λ2 ), . . . , P (λn ).
Preuve :
(4) La puissance n-ième de A est nulle (donc l’indice de nilpotence de u est inférieur
ou égal à n).
(1) L’endomorphisme u est nilpotent (il existe un entier k > 1 tel que uk = 0).
(3) Il existe une base B de E dans laquelle la matrice de u est strictement triangulaire
supérieure.
(4) La puissance n-ième de u est nulle (donc l’indice de niplotence de u est inférieur
ou égal à n).
1 −1 0 0
0 0 1 −1
Exo : Peut-on diagonaliser la matrice A = ?
0 0 −1 1
−1 1 0 0