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Chapitre IV
Fondations
superficielles
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Béton Armé aux Etats Limites 2
1. Généralités
1.1. Définition
Les fondations sont des ouvrages de transition destinés à transmettre au sol dans de
bonnes conditions les charges permanentes et les charges variables d’une construction.
Elles servent donc à la transition entre les éléments porteurs de la structure et le sol.
Elles constituent une partie essentielle de l’ouvrage puisque de leur bonne conception et
réalisation découlent la bonne tenue de l’ouvrage.
Les fondations doivent être stables, c’est-à-dire qu’elles ne doivent donner lieu à des
tassements que si ceux-ci permettent la tenue de l’ouvrage. Des tassements uniformes
sont admissibles dans certaines mesures mais des tassements différentiels sont rarement
compatibles avec la tenue de l’ouvrage.
Il est nécessaire d’adapter le type et la structure des fondations à la nature du sol qui va
supporter l’ouvrage : l’étude géotechnique a pour but de préciser le type, le nombre et la
dimension des fondations nécessaires pour fonder un ouvrage sur un sol donné.
Des fondations superficielles sont réalisées lorsque les couches de terrain susceptibles de
supporter l’ouvrage sont à une faible profondeur.
Lorsque ces couches sont à une grande profondeur, des fondations profondes devront être
réalisées.
Nous n’étudions dans ce chapitre que les fondations superficielles, c’est-à-dire les
fondations dont la profondeur n’excède pas en général 2 à 3 mètres.
Nous distinguons :
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Une fondation superficielle aura une largeur minimale de 40 cm et une hauteur de rive
minimale de 20 cm.
En fonction du type de porteur on adoptera soit une semelle filante sous un voile soit une
semelle isolée sous un poteau.
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La réaction du sol sous une structure peut être le plus souvent caractérisée par une valeur
ultime qu.
La contrainte de calcul q est la plus petite (donc la plus défavorable) des 2 valeurs :
qu/2
celle qui dispense de tenir compte des tassements différentiels dans la structure.
Le rapport de sol, établi par le bureau d’étude de sol en vue d’une construction, a pour
objet notamment de préciser la valeur de la contrainte de calcul q.
La contrainte de calcul peut être déduite de l’expérience acquise sur des réalisations
existantes voisines pour un sol et un ouvrage donnés.
A titre indicatif, le tableau suivant donne l’ordre de grandeur des contraintes de calcul q
admises en fonction de la nature du sol, en l’absence de tout problème particulier.
D’une manière générale, les fondations superficielles sont des pièces massives et peu
élancées et ne se prêtent pas à l’application des méthodes de calculs classiques telles que
nous les avons développées pour les poutres par exemple.
La méthode la plus simple et la plus couramment utilisée est la méthode des bielles.
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Cette méthode suppose que la pièce est massive et que la répartition des contraintes sous
la semelle est uniforme.
et
2.7.2. La méthode
La théorie des bielles comprimées envisage la transmission des efforts par l’intermédiaire
de « bielles comprimées »:
Les efforts de la structure (poteau ou mur) sont transmis jusqu’au sol par l’intermédiaire
d’une semelle rigide par une succession de bielles de béton. Ces bielles qui travaillent en
compression, sont inclinées.
Les aciers reprennent les efforts qui tendent à écarter les bielles. Les aciers inférieurs sont
donc sollicités en traction.
La réaction exercée par le sol équilibre l’effort P apporté par la structure. Cette réaction
du sol se décomposé en une compression de la bielle dFC et une traction de l’armature
dNs.
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(1)
donc :
L’effort Ns est maximal lorsque la dérivée de cette équation du 2ème degré (parabole) est
nulle, c’est-à-dire lorsque :
d’où:
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donc:
(pas de tassement)
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Des essais ont montré que si cette règle est vérifiée, il n’est pas nécessaire de vérifier les
conditions de poinçonnement, de compression maximale du béton dans les bielles, de
cisaillement maximal du béton.
De plus, cette règle nous dispense d’armer la semelle à l’effort tranchant par des cadres,
étriers ou épingles.
Lorsque la fissuration est peu nuisible (en terrain sec), la section d’armatures
transversales (principales) par mètre de semelle vaut:
N u ( B b)
AS
8.d . s
Lorsque la fissuration est préjudiciable (en terrain humide), la section d’acier calculée
précédemment est majorée forfaitairement de 10 %.
Lorsque la fissuration est très préjudiciable (en présence d’eau agressive), la section
d’acier est majorée de 50 %.
Les barres doivent être suffisamment ancrées, pour cela elles peuvent être munies de
crochets ou non.
fe
ls 40
4 s
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Les armatures principales seront complétées par des armatures de répartition (ou
armatures longitudinales), parallèles à l’axe longitudinales du mur et dont la section totale
pour la largeur B aura pour valeur:
As B
Al
4
2.9. Semelle rectangulaire sous un poteau rectangulaire
2.9.1. Dimensions de la semelle
Appelons:
da ≥ (A-a)/4 et db ≥ (B-b)/4
da et db doivent respecter:
(B-b)/4≤(da et db)≤A-a
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2.9.2. Ferraillage
B B b
hb db
du coté de A on aura le point O2 comme origine des
A Aa
bielles:
ha da
Pour le calcul des aciers, on admet de calculer successivement la semelle dans chacune
des deux directions.
La section d’acier Asa qui correspond aux aciers parallèles au côté de longueur A est égale
à:
N u ( A a)
ASa
8d a s
La section d’acier Asb qui correspond aux aciers
parallèles au côté de longueur B est égale à:
N u ( B b)
ASb
8d b s
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La semelle circulaire sous pilier circulaire constitue un tronc de cône, et peut être armée
par un quadrillage de 2 nappes perpendiculaires ou par des cerces.
On doit avoir:
.D²
. sol N
4
donc:
N
D 1,13
sol D Dp
d x ou d
4
Lorsque la semelle est armée par deux nappes perpendiculaires on a:
e ≥ max{15 cm; 12Ø+6cm}
Dans ce dernier cas, on dispose généralement des armatures verticales liées aux cerces,
qui assurent pendant le bétonnage, le maintien des cerces en place.
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L’origine des bielles se détermine comme dans le cas des semelles rectangulaires.
• si D≤1m, on admet que l’effort est uniformément réparti et on dispose les barres
avec un écartement constant dans chaque direction, toutefois, comme les barres
situées aux extrémités sont souvent trop courtes, pour être efficaces, on ne prend
pas en compte dans la valeur trouvée pour A1 (ou A2) les 2 barres d’extrémité que
l’on considère comme des barres de répartition.
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N (D Dp )
As
6. .d . s
à disposer en un ou plusieurs lits
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