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EL AMDAOUI Mustapha,
Lycée IBN TIMIYA,
site web: www.elamdaoui.com,
email: elamdaoui@gmail.com
Niveau: MP-MP*
II Théorème de Cauchy-Lipschitz 4
Dans ce chapitre
K désigne R ou C ;
E désigne un espace vectoriel normé de dimension finie n Ê 1 ;
On s’interesse aux équations différentielles du type (résolu)
(L) : x0 = f ( t, x)
Définition 1
On appelle solution de (L) tout couple ( I, x) formé d’un intervalle d’intérieur non vide I et d’une fonction
x : I −→ E dérivable vérifiant :
∀ t ∈ I, t, x( t) ∈ U et x0 ( t) = f t, x( t)
¡ ¢ ¡ ¢
Remarque :
1. Puisque ∀ t ∈ I, t, x( t) ∈ U , la courbe C x ⊂ U .
¡ ¢
Exemple 1
π π
¸ r r ·
Considérons x : t 7−→ tan t2 définie sur I = −
¡ ¢
, .
2 2
( I, x) est une solution de l’équation
x0 = 2 t 1 + x2
¡ ¢
Propriété 1
Si ( I, y) est une solution de (L) alors pour tout intervalle d’intérieur non vide J ⊂ I , ( J, y| J ) est aussi solution
de (L).
Définition 2
Soit ( I, Φ) et ( J, Ψ) deux solutions de l’équation diffé rentielle y0 = F ( t, y). On dira que ( J, Ψ) est un prolon-
gement de ( I, Φ), et on notera ( I, Φ) ≺ ( J, Ψ) si I ⊂ J et Φ est la restriction de Ψ à I .
Remarque :
Il est clair qu’il s’agit d’une relation d’ordre partiel sur l’ensemble des solutions de l’équation différentielle.
y0 = f ( t, y)
M. EL AMDAOUI Mustapha
Équation différentielle non linéaire d’ordre 1 3
Théorème 1
Démonstration.
1 ⇒ 2) Comme Φ est de classe C 1 , on a
Z t Z t
0
Φ( t ) = Φ( t 0 ) + Φ ( u) du = x0 + f ( u, Φ( u)) d u
t0 t0
Lemme 1 (Gronwall)
Soit c un réel positif, g : [a, b[−→ R continue positive. Soit u : I −→ R continue telle que
Z x
∀ x ∈ [a, b[, | u( x)| É c + | u( t)| g( t) dt
a
Alors Z x
∀ x ∈ [a, b[, | u( x)| É c exp( g( t) dt)
a
Z x
Démonstration. Posons v( x) = c + | u( t)| g( t) dt. Comme u et g sont continues, v est de classe C 1 et on a
a Z x
v0 ( x) = | u( x)| g( x) É v( x) g( x) puisque | u( x)| É v( x) et g( x) Ê 0 par hypothèse. Soit w( x) = v( x) exp(− g( t) dt).
a
On a alors
Z x Z x
w0 ( x) = v0 ( x) exp(− g( t) dt) − v( x) g( x) exp(− g( t) dt)
a a
Z x
= (v0 ( x) − v( x) g( x)) exp(− g( t) dt) É 0
a
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Théorème de Cauchy-Lipschitz 4
Remarque :
Z a
De la même façon on montre que si ∀ x ∈] b, a], | u( x)| É c + | u( t)| g( t) dt, alors
x
Z a
∀ x ∈] b, a], | u( x)| É c exp( g( t) dt).
x
Remarque :
Le cas c = 0 jouera un rôle crucial dans les démonstrations d’unicité. On obtient alors la nullité de u sur
l’intervalle en question.
II Théorème de Cauchy-Lipschitz
Lemme 2
Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie, U un ouvert de R × E et
(
U −→ E
f: de classe C 1 .
( t, x) 7−→ f ( t, x)
Alors pour tout ( t 0 , x0 ) ∈ U , il existe η > 0 et r > 0 et une constante L Ê 0 tels que
∀ t ∈ [ t 0 − η, t 0 + η], ∀ x1 , x2 ∈ B f ( x0 , r ), k f ( t, x1 ) − f ( t, x2 )k É Lk x1 − x2 k
Démonstration.
U étant ouvert et ( t0 , y0 ) ∈ U , alors il existe η > 0 et r > 0 tel que [ t0 − η, t0 + η] × B f ( x0 , r ) ⊂ U
∂f
Puisque f est de C 1 sur U , alors est continue sur U . En particulier elle est sur le compact
∂x
[ t 0 − η, t 0 + η] × B f ( x0 , r ), donc elle est majorée en norme et , par suite, il existe L Ê 0 tel que
° ∂f
° °
∀( t, x) ∈ [ t 0 − η, t 0 + η] × B f ( x0 , r ),
°
°
° ∂x ( t, x ) °ÉL
°
Alors
° ∂f
° °
°
k f ( t, x1 ) − f ( t, x2 ) k É °
° ( sx1 + (1 − s) x2 ) °
° k x1 − x2 k É L. k x1 − x2 k
∂x
Démonstration. On montre que X = { t ∈ I ∩ J / Φ( t) = Ψ( t)} est fermé et ouvert du connexe par arcs I ∩ J
Comme Φ et Ψ sont continues sur I ∩ J , X = (Φ − Ψ)−1 ({0}) est un fermé de I ∩ J (image réciproque
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Théorème de Cauchy-Lipschitz 5
Puisque f est localement lipschitzienne, il existe η > 0 et r > 0 et une constante L Ê 0 tels que
∀ t ∈ [ t 1 − η, t 1 + η], ∀ z1 , z2 ∈ B f ( x0 , r ), k f ( t, x1 ) − f ( t, x2 )k É Lk z1 − z2 k
| t − t 1 | É η0 ⇒ Φ( t), Ψ( t) ∈ B( x1 , r ).
Le lemme de Gronwall montre que kΦ − Ψk est nulle sur [ t 1 , t 1 + α[⊂ I ∩ J . On montre de manière
similaire que kΦ−Ψkest nulle sur ] t 1 −α, t 1 ] ∩ I ∩ J . Donc, si X contient t 1 , il contient ] t 1 −α, t 1 +α[ ∩ I ∩ J
ce qui montre que X est un ouvert de I ∩ J .
En résumé X est une partie ouverte et ferme, non vide (car t 0 ∈ X ) de I ∩ J qui est connexe. Donc X = I ∩ J ,
et donc Φ et Ψ coïncident sur I ∩ J .
∀ t ∈ [ t 0 − η, t 0 + η], ∀ x1 , x2 ∈ B f ( x0 , r ), k f ( t, x1 ) − f ( t, x2 )k É Lk x1 − x2 k
³ r ´
Soit M > 0 tel que sup k f ( t, y)k É M et η = min α, ; alors il existe une solution Φ du problème de
( t,y)∈C M
Cauchy
(
y0 = f ( t, y)
x ( t 0 ) = x0
définie sur ] t 0 − η, t 0 + η[
Démonstration. Posons C = [ t 0 − α, t 0 + α] × B f ( x0 , r )
Remarquons tout d’abord que l’existence de M résulte de la compacité de C et de la continuité de f .
On définit par récurrence une suite de fonctions (Φn )nÊ0 définies et continues sur t0 − η, t0 + η
¤ £
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Théorème de Cauchy-Lipschitz 6
alors
t
°Z °
kΦn+1 ( t) − x0 k f ( u, Φn ( u)) d u °
° °
= °
° °
t0
É | t − t 0 | sup k f ( u, y) k k É η M É r
( u,y)∈C
Z t
Ceci montre qu’en posant Φ0 ( t) = x0 et pour n Ê 0, Φn+1 ( t) = x0 + f ( u, Φn ( u)) d u, on définit bien une
t0
suite d’applications continues de ] t 0 − η, t 0 + η[ dans B f ( x0 , r ).
Montrons maintenant par récurrence sur n que
L n | t − t 0 |n+1
∀ n ∈ N, ∀ t ∈] t 0 − η, t 0 + η[, kΦn+1 ( t) − Φn ( t)k É M.
( n + 1)!
• Pour n = 1, on a
t
°Z °
kΦ1 ( t) − Φ0 ( t)k = kΦ1 ( t) − x0 k = °
° °
° f ( u, x0 ) d u °
° É M | t − t0 |
t0
L n ηn+1
∀ n ∈ N, ∀ t ∈] t 0 − η, t 0 + η[, kΦn+1 ( t) − Φn ( t)k É M
( n + 1)!
Convergence uniforme de la suite (Φn )nÊ0 .
Pour q > p, on a donc ∀ t ∈] t 0 − η, t 0 + η[
qX
−1
kΦ q ( t) − Φ p ( t)k É kΦn+1 ( t) − Φn ( t)k
n= p
qX
−1
L n ηn+1
É M
n= p ( n + 1)!
+∞
X L n ηn+1
É M
n= p ( n + 1)!
X L n+1 ηn+1
Comme la série est une série convergente (exponentielle d’un nombre réel), son reste
nÊ0 ( n + 1)!
tend vers 0 ; étant donné ε > 0, il existe N ∈ N tel que
+∞
X L n ηn+1
p Ê N =⇒ M < ε.
n= p ( n + 1)!
Alors
q > p Ê N ; ∀ t ∈] t 0 − η, t 0 + η[, kΦ q ( t) − Φ p ( t)k < ε
La suite (Φn ) vérifie donc la critère de Cauchy uniforme. En conséquence, elle converge uniformément
vers une fonction Φ :] t 0 − η, t 0 + η[−→ B f ( x0 , r ) qui est elle même continue. L’inégalité
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Théorème de Cauchy-Lipschitz 7
montre que la suite ( f ( u, Φn ( u)))nÊ0 converge uniformément vers f ( u, Φ( u)) ; ceci nous permet de passer
à la limite sous le signe d’intégration et d’obtenir
Z t Z t
x0 + f ( u, Φ( u)) d u = x0 + lim f ( u, Φn ( u)) d u
t0 n−→+∞ t
0
= lim Φn+1 ( t) = Φ( t)
n−→+∞
Comme Φ est continue, ceci montre que Φ est la solution cherchée de l’équation y0 = F ( t, y) vérifiant
Φ( t 0 ) = x0 .
admet une et une seule solution maximale ( I 0 , Φ0 ). L’intervalle I 0 est ouvert. Pour toute solution ( J, Ψ) de
l’équation différentielle vérifiant Ψ( t 0 ) = x0 , on a :
J ⊂ I 0 et Ψ est la restriction de Φ0 à J .
Démonstration.
Unicité : Soit ( I 0 , Φ0 ) et ( I − 1, Φ1 ) deux solutions maximales du problème de Cauchy
(
x0 = f ( t, x)
, ( t 0 , x0 ) ∈ U
x ( t 0 ) = x0
Comme Φ0 et Φ1 coïncident sur I 0 ∩ I 1 , Φ2 est bien définie. On vérifie facilement qu’elle est de classe
C 1 et solution de l’équation différentielle. La maximalité de ( I 0 , Φ0 ) et ( I 1 , Φ1 ) exige I 2 = I 0 = I 1 et
Φ2 = Φ0 = Φ1 , ce qui montre l’unicité de la solution maximale.
Existence : ( I j , Ψ j ) j∈F la famille de toutes les solutions de l’équation différentielle x0 = f ( t, x)
¡ ¢
définies sur un intervalle I j non réduit à un point contenant t 0 et vérifiant Ψ j ( t 0 ) = x0 ; cette famille
est non vide par le théorème ( I I ). Posons I 0 = j∈F I j et définissons
S
(
I0 −→ E
Φ0 :
t 7−→ Ψ j ( t) si t ∈ I j
Cette définition est bien cohérente car si t ∈ I j ∩ I k , alors Ψ j et Ψk coïncident sur I j ∩ I k , et en particulier
Ψ j ( t) = Ψk ( t). On vérifie facilement que la fonction Φ0 est de classe C 1 et si t ∈ I j , on a Φ00 ( t) = Ψ0j ( t) =
f ( t, Ψ j ( t)) = f ( t, Φ0 ( t)) ce qui montre que ( I 0 , Φ0 ) est bien une solution de l’équation différentielle ; cette
solution vérifie bien entendu Φ0 ( t 0 ) = x0 . De plus, si ( I 0 , Φ0 ) ≺ ( I 1 , Φ1 ), on a Φ1 ( t 0 ) = Φ0 ( t 0 ) = x0 , ce qui
montre que ( I 1 , Φ1 ) est l’une des ( I j , Ψ j ) et que donc I 1 ⊂ I 0 ; on a donc finalement I 0 = I 1 etΦ0 = Φ1 ce
qui montre que cette solution est maximale. ( J, Ψ) est une solution de l’équation différentielle vérifiant
Ψ( t 0 ) = x0 , alors ( J, Ψ) est l’une des ( I j , Ψ j ) ce qui montre que J ⊂ I 0 et que Ψ = Ψ j est la restriction
de Φ0 à J = I j . Ceci achève la démonstration.
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Théorème de Cauchy-Lipschitz 8
Exemple 2: X-ENS
Considérons le problème de Cauchy
(
y0 = 1 + x2 y2
y(0) = 0
1. Justifier l’existence d’une unique solution maximale y de ce système ;
2. Étudier la monotonie de y ;
3. Montrer que y est une fonction impaire.
4. Montrer que I est borné
5. Montrer que lim− y( x) = +∞
x→ b
∀ x ∈ I, y(− x) = − y( x)
y0 ( x)
>1
1 + y( x)2
En intégrant
x y0 ( x ) x
Z Z
dt > dt
1 1 + y( x)2 1
puis arctan( y( x)) − arctan( y(1)) > x − 1 ce qui est absurde. On conclut b < +∞.
5. Etude de la limite de y en b− Puisque y est croissante, la limite ` de y en b− existe dans R ∪ {+∞}. Par
l’absurde supposons ` ∈ R. On peut alors introduire ỹ :] − b, b] 7−→ R définie par ỹ( x) = y( x) si x < b et
ỹ( b) = `. ỹ est solution de l’équation différentielle sur ] − b, b[. Par construction ỹ est continue en b et
quand x → b− ,
ỹ0 ( x) = 1 + x2 ỹ( x)2 −−−−→
−
1 + b 2 ` 2 ∈ R.
x→ b
Par suite ỹ est dérivable en b et ỹ ( b) = 1 + b ` = 1 + b2 ỹ( b)2 . Ainsi ỹ est solution sur ] − b, b] du
0 2 2
Exemple 3: X-ENS
Considérons le problème de Cauchy x
y0 =
x2 + y2
y(0) = 1
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Théorème de Cauchy-Lipschitz 9
x
1. L’application f : ( x, y) 7−→ est définie et de classe C 1 sur l’ouvert U = R2 \ {(0, 0)}.
x 2 + y2
Par le théorème de Cauchy-Lipschitz, ce problème de Cauchy admet une solution maximale unique
définie sur un intervalle ouvert I contenant 0 : I =]a, b[ avec a < 0 < b, a, b ∈ R.
2. Considérons z : x ∈] − b, −a[7−→ y(− x), z(0) = y(0) = 1, z est dérivable et
x x
z0 ( x) = − y0 (− x) = =
(− x)2 + y(− x)2 x + z2 ( x)
Ainsi z est solution du problème de Cauchy définissant la solution maximale y et donc z est une
restriction de y. On en déduit
∀ x ∈ J, z( x) = y( x)
On appelle courbe intégrale de (L) tout graphe dans R × E d’une solution maximale de (E ).
Il existe une unique courbe intégrale maximale passant par ( t 0 , x0 ). Les limites de la courbe sont des points
de la frontière.
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Équations différentielles à variables séparables 10
Définition 6
(E ) y0 = g( t) h( y)
Remarque :
• 2 ème cas h( x0 ) 6= 0 :
¦ On montre d’abord, par absurde, que ∀ t ∈ I , h(ϕ( t)) 6= 0.
Supposons qu’il existe t 1 ∈ I tel que h(ϕ( t 1 )) = 0, alors ϕ est solution du problème de Cauchy
(
x0 = g ( t) h( x)
( t 1 , ϕ( t 1 )) ∈ D 1 × D 2
x( t 1 ) = ϕ( t 1 )
Dans la première intégrale on effectue le changement de variable v = ϕ( u), donc l’égalité précédente
devient Z ϕ( t) Z t
1
dv = g(v)dv
x0 h( v) t0
1
Soit H ( resp G ) la primitive de ( resp g ) qui s’annule en x0 ( resp t 0 ).
h
L’équation devient : H ϕ( t) = G ( t).
¡ ¢
Soit J le plus grand intervalle inclus dans D 2 tel que x0 ∈ J et h ne s’annule pas sur J . L’application
1
H est bien définie sur J et pour tout t ∈ J , H 0 ( t) = 6= 0 donc H est un C 1 -difféomorphisme de J
h( t)
vers J 0 = H ( J ). On conclut que la solution maximale est
(
I −→ R
ϕ:
t 7−→ H −1 (G ( t))
avec I = t ∈ D 1 | G ( t) ∈ J 0
© ª
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Équations différentielles à variables séparables 11
Exemple 4
Résolvons l’équation
(E ) : y0 = 2 x y( y − 1)
∀ x ∈ I, y( x) = 0(resp. ∀ x ∈ I, y( x) = 1)
y0 ( x )
∀ x ∈ I, = 2x
y( x)( y( x) − 1)
Puisque
dt
= − ln | t| + ln | t − 1| + C
t( t − 1)
on obtient l’existence de C ∈ R tel que
¯ ¯
¯ y( x ) − 1 ¯
∀ x ∈ I, ln ¯¯ ¯ = x2 + C
y( x ) ¯
puis ¯ ¯
¯ y( x ) − 1 ¯ x2 +C
∀ x ∈ I, ¯ y( x ) ¯ = e
¯ ¯
y( x ) − 1
Puisque la fonction x 7−→ est définie et continue sur un intervalle et puisque cette fonction ne
y( x )
s’annule pas, elle est de signe constant sur I . Ainsi il existe ε = ±1 tel que
y( x ) − 1 2
∀ x ∈ I, = e x +C
y( x )
En posant λ = ε eC ∈ R∗ , on obtient
y( x ) − 1 2
= λex
y( x )
1 2
puis = 1 − λex .
y( x)
1 2
Puisque 6= 0, on a 1 − λ e x 6= 0 et
y( x )
1
y( x) = 2
1 − λex
Résumons :
¦ Si y est solution de (E ) prenant la valeur 0 ou 1 alors y est constante.
¦ Si y est solution de (E ) sur un intervalle I ne prenant pas les valeurs 0 et 1 alors
2 1
∃ λ ∈ R∗ , ∀ x ∈ I, 1 − λ e x 6= 0 et y( x) = 2
1 − λex
Inversement, les fonctions proposées sont bien solutions.
• Recherchons les solutions maximales. Pour cela, déterminons pour λ 6= 0, les plus grands intervalles I
vérifiant la condition
2 2
∀ x ∈ I, 1 − λ e x 6= 0 i.e. e− x 6= λ
2
Cas λ < 0 ou λ > 1 L’équation e− x = λ ne possède pas de solutions.
1
La fonction x 7−→ 2
est alors solution maximale sur R.
1 − λex
Cas λ = 1 On a
2
e− x = 1 ⇐⇒ x = 0
donc
2
∀ x ∈ I, e− x 6= 1 ⇐⇒ I ⊂] − ∞, 0[ ou I ⊂]0, +∞[
1
La fonction x 7−→ 2
alors solution maximale sur ] − 1, 0[ et sur ]0, +∞[.
1 − ex
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Analyse numérique des équations différentielles 12
Cas λ ∈ ]0, 1[ On a p
2
e− x 6= λ ⇐⇒ x 6= ± − ln λ
p
Posons xλ = − ln λ.
On a
2
∀ x ∈ I, 1 − λ e− x 6= 0 ⇐⇒ I ⊂] − ∞, − xλ [ ou I ⊂] − xλ , xλ [ ou I ⊂] xλ , +∞[
1
La fonction x 7−→ 2
est alors solution maximale sur ] − ∞, − xλ [ ou ] − xλ , xλ [ ou ] xλ , +∞[
1 − λex
Remarque :
Contrairement aux équations linéaires, il y a ici corrélation entre l’intervalle de résolution et les constantes
descriptives possibles. On peut alors :
• pour une constante donnée, rechercher la solution maximale correspondante ;
• pour un intervalle donné, rechercher les constantes possibles.
Y1 •
Y2 •
•
Y0 •
Courbe de y
t0 t1 t2
Considérons la fonction affine g qui vérifie pour tout n ∈ [[0, N − 1]] : g( t n ) = y( t n ) et g( t n+1 ) = y( t n+1 ).
Soit α > 0 et K = {( t, x) ∈ [ t0 , t0 + T ] × E k x − y( t) k É α}.
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Analyse numérique des équations différentielles 13
Exemple 5
On considère le problème de Cauchy
(
y0 = 1 − y
y(0) = 0
On utilise le programme en Python ci dessous, on remarque que lorsque le nombre de pas est grand, la
courbe de la solution approchée s’approche de la solution exacte
Programme en Python
f = lambda t, y: 1−y
liste_t, liste_y = euler(f, 0, 0, 8, 15)
plt.plot(liste_t, liste_y, color='red', label='Solution app. N=15');
liste_t, liste_y = euler(f, 0, 0, 8, 20)
plt.plot(liste_t, liste_y, color='green', label='Solution app. N=20');
liste_t, liste_y = euler(f, 0, 0, 8, 50)
plt.plot(liste_t, liste_y, color='blue', label='Solution app. N=50');
x = linspace(0, 8, 1000)
y =1− exp(−x)
plt.plot(x, y, '−−', color='black', label='Solution exacte');
plt.legend();
plt.show()
Lemme 3
Soit a, b ∈ R+ et (θn )nÊ0 une suite positive vérifiant
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Analyse numérique des équations différentielles 14
Alors,
nX
−1
∀ n ∈ [[1, N + 1]] , θ n É a n θ0 + b ai
i =0
θn+1 É aθ n + b
nX
−1
Par hypothèse de récurrence θn É a n θ0 + b a i , donc
i =0
à !
nX
−1
n i
θn+1 É a a θ0 + b a +b
i =0
nX
−1
É a n+1 θ0 + b a i+1 + b
i =0
n
a n+1 θ0 + b ai + b
X
É
i =1
n
a n+1 θ0 + b ai
X
É
i =0
Récurrence achevée
Théorème 5
[ 0 t ,t 0 +T ]
k yh − y k∞ = O ( h)
2
° y( x) − y( t n ) − h y0 ( t n ) ° É M. h
° °
2
∂f
K est un compact qui contient le graphe de y. Puisque f est de C 1 sur J × E , alors est continue
∂x
sur J × E . En particulier elle est continue sur le compact K , donc elle est majorée en norme et , par
suite, il existe A ∈ R+ tel que
° ∂f
° °
°
∀( t, x) ∈ K, °
° ∂x ( t, x ) °É A
°
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Analyse numérique des équations différentielles 15
Alors
° ∂ f ( sx1 + (1 − s) x2 ) ° k x1 − x2 k d s É A. k x1 − x2 k
1°
Z ° °
°
k f ( t, x1 ) − f ( t, x2 ) k É ° ∂x °
0
M | h| ¡ T
e − 1 É α. Pour n ∈ [[0, N ]] on pose e n = Yn − y( t n ), et on montre
¢
Soit N assez grand tel que
2A
par récurrence que
∀ n ∈ [[0, N ]] , k e n k É α
Pour n = 0, on a k e 0 k = k Y0 − y( t0 ) k = 0 É α
Soit n ∈ [[0, N − 1]] et supposons que ∀k ∈ [[0, n]], on a k e k k É α. On a alors
h2 X
n h2 (1 + A | h|)n+1 − 1
k e n+1 k É M. (1 + A | h|)k = M
2 k=0 2 | h| A
soit, puisque 1 + x É e x ,
| h| e A (n+1)h − 1 M AT
k e n+1 k ÉM É | h| ( e − 1) É α
2 A 2A
g( t n+1 ) − g( t n ) y( t n+1 ) − y( t n )
g ( x) = g ( t n ) + ( x − t n ) = y( t n ) + ( x − t n )
h h
On tire donc
y( t n+1 ) − y( t n )
y( x ) − g ( x ) = y( x ) − y( t n ) − ( x − t n )
h
Puis avec y( x) − y( t n ) = ( x − t n ) y0 ( t n ) + εn ( x), on obtient
y( t n+1 ) − y( t n )
µ ¶
y( x) − g( x) = ( x − t n ) y0 ( t n ) − + ε n ( x)
h
h h2
k y( x) − g( x) k É ( x − t n ).M +M É Mh2
2 2
[ 0 0 ] t ,t +T
Ceci vrai pour tout x ∈ [ t 0 , t 0 + T ], donc k y − g k∞ É Mh2 .
[ t 0 ,t 0 +T ] M AT
Montrons que k yh − g k∞ É | h| 2 A ( e − 1) ?
Soit x ∈ [ t 0 , t 0 + T ], il existe n ∈ [[0, N − 1]] tel que x ∈ [ t n , t n+1 ]. Or les deux fonctions g et yh sont affines
sur [ t n , t n+1 ], donc pour tout x ∈ [ t n , t n+1 ], on a
M. EL AMDAOUI Mustapha
Analyse numérique des équations différentielles 16
Remarque :
Exemple 6
Courbe approchée sur [−20, 20] de la solution du problème
(
y0 = cos( t y)
y(0) = 0
f = lambda t, y: cos(t*y)
liste_t, liste_y = euler(f, 0, 0, 20, 100)
plt.plot(liste_t, liste_y, color='blue');
liste_t, liste_y = euler(f, 0, 0, −20, 100)
plt.plot(liste_t, liste_y, color='blue');
plt.show()
On peut déduire que la solution est impaire, croissante sur [0, a], avec 0 < a < 5, décroissante sur [a, +∞[
et y( t) −−−−→ 0
t→+∞
M. EL AMDAOUI Mustapha