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Théorème de Cauchy-Lipschitz et un lemme de


Gronwall
Théorème � Soit I un intervalle de R d’intérieur non vide. Soit f : I × Rn → Rn telle que

∀x, y ∈ Rn , ∀t ∈ I, �f (t, x) − f (t, y)� ≤ L�x − y�.

Alors pour tout (t0 , x0 ) ∈ I × Rn , il existe une unique solution au problème de Cauchy

� x� (t) = f (t, x(t))


� x(t0 ) = x0

définie sur I.

Preuve :
On suppose dans un premier temps I compact. On pose E := C(I, Rn ), que l’on munit d’une
structure d’espace de Banach avec la norme
�y�E := max e−2L|t−t0 | |y(t)|,
t∈I

car elle est équivalente à la norme infinie, I étant compact. On considère


E −→ � E
T: �t � .
x �→ t �→ x0 + t0 f (s, x(s))ds

Pour x, y ∈ E et t ∈ R, on a
�� t � � t
� �
�T y(t) − T z(t)� = � (f (s, y(s)) − f (s, z(s))) ds�

�≤ L�y(s) − z(s)�ds.
t0 t0

On se ramène alors à la norme sur E ,


� t
1
�T y(t) − T z(t)� ≤ �y − z�E Le2L|s−t0 | ds ≤ e2L|t−t0 | �y − z�E .
t0 2
On a donc
1
e−2L|t−t0 | �T y(t) − T z(t)� ≤ �y − z�E .
2
Donc, en passant au maximum sur I, que T est strictement contractante. D’après le théorème
du point fixe de Picard, il existe une unique solution au problème de Cauchy.

Si I n’est pas compact, on peut toujours écrire



I= In ,
n∈N

avec (In )n une suite croissante de compacts. On note xn l’unique solution sur In . Par unicité,
on a xn+1 |In = xn . On définit alors x sur I avec x = xn sur In , ce qui garantit l’existence et
l’unicité dans le cas général.

Antoine Mouzard
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Théorème � Dans le même cadre, on considère deux solutions x et y. Alors

∀t ∈ I, �x(t) − y(t)� ≤ eL|t−t0 | �x(t0 ) − y(t0 )�.

Preuve :
On pose ϕ(t) = �x(t) − y(t)�. Alors
� � t� � � � t
� �
ϕ(t) = �x(t0 ) − y(t0 ) +
� f (s, x(s)) − f (s, y(s)) ds� ≤ ϕ(t0 ) + L ϕ(s)ds.

t0 t0
�t
On ne sait pas si ϕ est dérivable, mais Y (t) := t0 ϕ(s)ds l’est et on a

Y � (t) = ϕ(t) ≤ ϕ(t0 ) + LY (t).

donc
d� � � �
Y (t)e−L(t−t0 ) = Y � (t) − LY (t) e−L(t−t0 ) ≤ ϕ(t0 )e−L(t−t0 ) .
dt
On intègre de t0 à t
� t
1 − e−L(t−t0 )
Y (t)e−L(t−t0 ) ≤ ϕ(t0 )e−L(s−t0 ) ds ≤ ϕ(t0 ) .
t0 L

On obtient alors le résultat en réinjectant cette inégalité dans la première.

Antoine Mouzard

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