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ÉCOLE SUPÉRIEURE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES 2022/2023

DE L’INFORMATIQUE ET DU NUMÉRIQUE 2CP

CORRIGÉ DE QUELQUES QUESTIONS DE LA SÉRIE DE TD D’ANALYSE 4

Fonctions définies par des intégrales

Exercice 1. Posons : Z 1
F (x) = .
dt
0 (1 + t)t 1−x
(1) Déterminer le domaine de définition D de F .
(2) Étudier la continuité de F sur D.
(3) Calculer F (x + 1) + F (x), pour tout x ∈ D.
(4) Déduire un équivalent de F en 0+ .
(5) Calculer lim F (x).
xÏ+∞

Corrigé de l’exercice 1. Posons f(t, x) = 1


(1+t)t 1−x
.
(1) Nous distinguons les deux cas suivants (selon de signe de 1 − x) :
(a) 1er cas (si x ≥ 1). Dans ces cas, la fonction t 7−Ï f(t, x) est continue sur [0, 1], donc
l’intégrale 0 f(t, x) dt est bien définie. Par conséquent, la fonction F est définie en x.
R1

(b) 2nd cas (si x < 1). Dans ce cas, la fonction t 7−Ï f(t, x) est définie sur ]0, 1] mais pas en
R1
0 ; l’intégrale 0 f(t, x) dt est donc impropre en 0. Puisque la fonction t 7−Ï f(t, x) est
positive sur ]0, 1] et f(t, x) ∼tÏ0+ t 1−x
1
, alors, d’après le théorème d’équivalence, les deux
R1 R1 1 R1 1
intégrales 0 f(t, x) dt et 0 t 1−x dt ont la même nature. Puisque l’intégrale 0 t 1−x dt
R1
converge si et seulement si 1 − x < 0 (i.e., x > 0), alors l’intégrale 0 f(t, x) dt converge
seulement quand x > 0. D’où F (x) est définie seulement quand x > 0.
On en déduit des deux points précédents que D =]0, +∞[.
(2) Nous partageons l’étude de continuité de F en deux parties :
(a) Continuité de F sur [1, +∞[. La fonction f est clairement continue sur [0, 1]×[1, +∞[.
Il s’ensuit (en vertu du théorème de continuité des fonctions définies par des intégrales
ordinaires) que la fonction F est continue sur [1, +∞[.
(b) Continuité de F sur ]0, 1[. Étudions d’abord la convergence normale de l’intégrale
R1
impropre 0 f(t, x) dt sur ]0, 1[. On a pour tout t ∈]0, 1] :

sup |f(t, x)| = sup t x = (car lim t x = 1 et t x ≤ 1).


1 1
x∈]0,1[ t(1 + t) x∈]0,1[ t(1 + t) xÏ0

1
R1 1
0 t(1+t)
L’intégrale dt est divergente (on peut le vérifier par un calcul direct ou en
R1
utilisant le théorème d’équivalence) ; donc l’intégrale 0 f(t, x) dt ne converge pas nor-
malement sur ]0, 1[ ; donc on ne peut rien conclure sur la convergence uniforme de
R1
l’intégrale 0 f(t, x) dt dans l’intervalle ]0, 1[. Nous allons restreindre notre étude sur les
intervalles [c, d] ⊂]0, 1[ (ça peut se faire aussi sur des intervalles du type [c, 1[⊂]0, 1[).
Soit donc [c, d] ⊂]0, 1[. On a : f est clairement continue sur ]0, 1] × [c, d], l’intégrale
R1
0
f(t, x) dt converge normalement (donc uniformément) sur [c, d] (car pour tout
R1
t ∈]0, 1] : supx∈[c,d] |f(t, x)| = (1+t)t
1
1−c = f(t, c) et l’intégrale 0
f(t, c) dt converge d’après
la première question). D’après le théorème de continuité des fonctions définies par des
intégrales impropres la fonction F est continue sur ]0, 1[.

D’où F est continue sur D =]0, 1[.

(3) Pour tout x > 0, on a :


Z 1 Z 1
F (x + 1) + F (x) =
dt dt
−x
0 (1 + t)t 0 (1 + t)t
+ 1−x
Z 1 
1 1
(1 + t)t −x (1 + t)t 1−x
= + dt
0
Z 1 
t 1
(1 + t)t 1−x (1 + t)t 1−x
= + dt
0
1+t
Z 1 Z 1
1
0 (1 + t)t 0 t
= 1−x
dt = 1−x
dt
Z 1
t x−1 dt = .
1
x
=
0

(4) D’après la question précédente, on a :

xF (x + 1) + xF (x) = 1, (∀x > 0).

En passant à la limite quand x tend vers 0+ , on obtient :

lim xF (x) = 1.
xÏ0+

En effet, on a puisque F est continue en 1 : limxÏ0 F (x + 1) = F (1) ∈ R ; donc


F (x)
limxÏ0+ xF (x + 1) = 0. Cela montre que limxÏ0+ 1/x
= 1 et donc F(x) ∼0+ x1 .

(5) Puisque la fonction t 7−Ï f(t, x) est positive sur ]0, 1] pour tout x > 0, alors F (x) ≥ 0 pour
tout x > 0. On a par conséquent :

0 ≤ F (x) ≤ F (x + 1) + F (x) = (∀x > 0).


1
x

2
Puisque limxÏ+∞ 1
x
= 0, alors : limxÏ+∞ F (x) = 0.

Exercice 2. Considérons les deux fonctions F et G définies pour tout x ∈ R par :

x
e−x (1+t )
Z 1 2 2 Z 2
−t 2
F(x) = dt et G(x) = e .
1 + t2
dt
0 0

(1) Montrer que F et G sont de classe C 1 sur R et préciser F ′ et G ′ .


(2) Montrer que la fonction F + G est constante.
Z +∞
(3) Calculer lim F(x) et déduire la valeur de l’intégrale de Gauss e−t dt.
2

xÏ+∞ 0

Corrigé de l’exercice 2.
Rx
(1) La fonction t 7−Ï e−t dt est continue sur R, donc x 7−Ï e−t dt est de classe C 1 sur R
2 2
0

et on a : ′
Z x
−t 2
e = e−x , ∀x ∈ R.
2
dt
0
R 2
x
Cela entraîne que la fonction G : x 7−Ï e−t dt est de classe C 1 sur R et on a :
2
0

Z x
′ −x 2
G (x) = 2e e−t dt, ∀x ∈ R.
2

e−x (1+t
2 2)
Posons f(t, x) = 1+t 2
. On a :
(a) La fonction t 7−Ï f(t, x) est clairement continue sur [0, 1] pour tout x ∈ R.
∂f
(t, x) = −2xe−x est continue sur [0, 1] × R.
2 (1+t 2 )
∂x
(b) La fonction
D’après le théorème de dérivation des fonctions définies par des intégrales ordinaires, la
fonction F est de classe C 1 sur R. De plus on a pour tout réel x :

∂f
Z 1 Z 1

F (x) = (t, x) dt = −2xe−x e−(xt) dt.
2 2

0 ∂x 0

(2) Il suffit de prouver que (F + G)′ = 0. En effet, on a clairement (F + G)′ (0) = 0 et pour tout
x ∈ R∗ :
Z 1 Z x
′ ′ ′ −x 2 −(xt)2 −x 2
(F + G) (x) = F (x) + G (x) = −2xe e e−t dt
2
dt + 2e
0 0
Z x Z x
= −2e−x e−u du + 2e−x e−t dt (où l’on a posé u = tx)
2 2 2 2

0 0

= 0.

Ce qui confirme le résultat requis.


(3) Cette question sera traitée dans la séance prochaine en TD.

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