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Agrégation Interne Maths

Leçon 169 : Structures quotients dans divers domaines de


l’algèbre. Applications.
Prérequis : N; (Rappel 0 = ; et s (n) = n [ fng pour dé…nir N). Relations d’équivalence, classes
d’équivalences, ensemble quotients. groupes, anneaux, corps, idéal, idéal premier, idéal maximal.

PLAN
1 : Factorisation
Soit f : E ! F une application.
On dé…nit une relation R sur E par xRy , f (x) = f (y) :
On véri…e aisément que R est une relation d’équivalence pour tout x 2 E on notera x la classe
d’équivalence de x.
Il existe une unique application f~ : E=R ! Im f bijective telle que le diagramme suivant soit
commutatif :
f
E ! F
# "i
f~
E=R ! Im f
où est la projection canonique (qui à x associe sa classe d’équivalence) et i est l’injection canonique,
c’est-à-dire i : Im f ! F; i (x) = x:
f~ est dé…ni de la façon suivante, 8x 2 E; f~ (x) = f (x) et f~ est bien dé…ni car si x = y alors xRy
donc f (x) = f (y) : On a donc bien f = i f~ .
On véri…e aisément que f est bijective.

2 : Construction ensembles de nombres


Construction de Z :
On dé…nit une relation R sur N N par (a; b) R (c; d) , b + c = d + a:
On véri…e aisément que R est une relation d’équivalence.
Si b a on note b a la classe de (a; b)
Si b < a on note (a b) la classe de (a; b)
Avec cette notation on obtient que N N=R = Z.
Véri…ons que la loi d’addition est compatible avec R :
8 (a; b) ; (c; d) ; (a0 ; b0 ) ; (c0 ; d0 ) 2 N N si (a; b) R (c; d) et (a0 ; b0 ) R (c0 ; d0 ) alors comme (a; b)+(a0 ; b0 ) =
(a + a0 ; b + b0 ) et (c; d) + (c0 ; d0 ) = (c + c0 ; d + d0 ) On a

((a; b) + (a0 ; b0 )) R ((c; d) + (c0 ; d0 )) , b + b0 + c + c0 = a + a0 + d + d0

ce qui est évident...

Construction de Q
On dé…nit une relation R sur Z N par (a; b) R (c; d) , bc = da
Montrons la transitivité, supposons que (a; b) R (c; d) et (c; d) R (x; y)

1
donc bc = da et cy = dx donc bcy = bdx donc day = bdx et comme d 6= 0 on obtient ay = bx donc
(a; b) R (x; y) : Et R est une relation d’équivalence.
Et en notant ab la classe de (a; b) on obtient Z N =R qui n’est autre que Q:

Construction de R
On considère l’ensemble C des suites de Cauchy d’éléments de Q. On dé…nit une relation d’équivalence
sur C par (un ) (vn ) , lim un vn = 0:
Et R est dé…ni comme le quotient C= :

Construction de C
Le polynôme X 2 + 1 est irréductible dans R [X] et

R [X]
=C
(X 2 + 1)

8P 2 R [X] alors en divisant P par X 2 + 1 on obtient

P (X) = Q (X) X 2 + 1 + aX + b

et donc la classe de P est la classe de aX + b et on note cette classe b + ai.


Dé…nition Si K est un corps commutatif et si P est un polynôme irréductible de K [X] alors on
appelle corps de rupture de P le corps
K [X]
:
(P )

3 : Groupes quotients
Soit G un groupe et soit H un sous-groupe de G alors on dé…nit une relation R sur G par xRy ,
xy 1 2 H.
Alors R est une relation d’équivalence et la classe de x est notée Hx ( yRx , yx 1 2 H , y 2 Hx
).

Dé…nition : On dit que H est distingué (ou normal) ssi 8x 2 G; Hx = xH.


Si H est distingué on note G=R plutôt G=H et la relation R est compatible avec la loi de groupe et
donc on dé…nit une loi de groupe sur G=H par

xH yH = xyH

Théorème : Si R est une relation d’équivalence sur G compatible avec la loi de groupe. Alors il
existe un sous-groupe distingué H de G tel que R soit la relation de congruence modulo H:
Pour la preuve on pose H = la classe d’équivalence de l’élément neutre de G.

Application, 8x 2 G; cardxH = cardH. Comme les classes d’équivalences réalisent une partition de
G si G est …ni alors cardG est un multiple de cardH : théorème de Lagrange sur les groupes.
Application : Si cardG = n 2 N alors 8g 2 G; g n = 1:

S 1 = fz 2 C; jzj = 1g donc (S 1 ; ) est un groupe qui est isomorphe à (R=2 Z; +) et l’isomorphisme


de R=2 Z dans S 1 est ! ei :

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4 : Quotient d’un anneau par un idéal
Soit A un anneau commutatif et soit I un idéal de A alors on dé…nit une relation R sur A par
xRy , x y 2 I. (cas particulier si A = Z et I = nZ alors on trouve la relation de congruence
modulo n ).
On véri…e aisément que R est une raltion d’équivalence (c’est vrai même si I est un sous-groupe de
(A; +) )
Pour tout x 2 A; on note x + I la classe de x
On véri…e également que cette relation est compatible avec l’addition et la multiplication de A et
donc A=R que l’on note A=I est un anneau muni des opérations
(x + I) + (y + I) = x + y + I
(x + I) (y + I) = xy + I

Proposition : Avec les notations précédentes on a


I est premier ssi A=I est intègre
I est maximal ssi A=I est un corps

Cas particulier, Si A = Z=pZ [X] où p est un nombre premier.


Et si P 2 A est un polynôme irréductible de degré n alors A= (P ) est un corps qui contient pn
éléments et on le note Fpn .
Tout corps …ni est de la forme Fpn (à isomorphisme près).

0.4.1 Théorème d’isomorphismes


Premier théorème : similaire au théorème de Factorisation vu ci-dessus.
Soit ' : A ! B un morphismes d’anneaux ( ker ' est un idéal de A ). On a
A= ker ' ' Im '

'
A ! B
# "i
'
~
A= ker ' ! Im '
Deuxième théorème : Si B est un sous-anneau de A et si I est un idéal de A alors B \ I est un
idéal de B et B + I est un sous-anneaux de A
B= (B \ I) ' (B + I) =I

Troisième théorème : Si I est un idéal de A


La projection canonique : A ! A=I réalise une bijection entre les idéaux de A qui contiennent
I et les idéaux de A=I et 8J : idéal de A contenant I on a
(A=I) = (J) ' A=J
Généralement on note (J) plutôt J=I et du coup
(A=I) = (J=I) ' A=J

Référence : Paul Cohn, Algebra, t. 2, Chichester, Wiley, 1989, 2e éd.


corps …nis

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5 : Autres exemples
Sur l’ensemble des fonctions mesurables de dans C on dé…nit une relation d’équivalence par f g
ssi f = g presque partout (c’est-à-dire que l’ensemble fx 2 ; f (x) 6= g (x)g est de mesure nulle ).
Soit RI l’ensemble des applications intégrables sur , c’est-à-dire les applications mesurables f telles
que jf j dm < +1
Alors on note L1 ( ) = I= .
C’est un exemple de quotient par un sev en e¤et f g , f g 2 E0 : sev des fonctions nulles
presques partout.

0.5.1 Quotients topologiques

Soit X = [0; 1]2


a = x et b = y
Soit R1 dé…nie par 8 (a; b) ; (x; y) 2 X; (a; b) R1 (x; y) ,
b = 0 et y = 1 et a = x

L’ensemble quotient est un cylindre


a = x et b = y
Soit R2 dé…nie par 8 (a; b) ; (x; y) 2 X; (a; b) R1 (x; y) ,
b = 0 et y = 1 et a = 1 x

L’ensemble quotient est un ruban de Möbius 8


< a = x et b = y
Soit R2 dé…nie par 8 (a; b) ; (x; y) 2 X; (a; b) R1 (x; y) , b = 0 et y = 1 et a = x
:
a = 0 et x = 1 et b = y

L’ensemble quotient est un ruban de Möbius.


Ensuite le quotient symbolisé par :

4
est une bouteille de Klein.
Pour …nir le quotient symbolisé par :

s’appelle le plan projectif P2 (R) :

Par dé…nition. Pn (R) est l’ensemble des droites de Rn

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