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SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE

Exercice 1. I H : ENSEMBLE DES QUATERNIONS.


  Partie
 I- Définitions.  
a −b c d A −C
Si A(a, b) = , C(c, d) = , on pose M(a, b, c, d) = M(A, C) = .
b a d −c C A
(1) Montrer que H = {M(a, b, c, d) | (a, b, c, d) ∈ R4 } est une sous-algèbre non commutative
de M4 (R) appelé ensemble des quaternions.
Donner une base de H considéré comme R-espace vectoriel.
(2) Prouver que ϕ : a + bi ∈ C 7→ M(a, b, 0, 0) ∈ H est un morphisme d’anneau injectif.
On note par la suite tout élément q de H sous la forme q = M(a, b, c, d) = a+bi+cj +dk.
On vérifie alors que i2 = j 2 = k 2 = −1, jk = −kj = i, ki = −ik = j ij = −ji = k.
On définit le conjugué q de q = a + bi + cj + dk par q = a − bi − cj − dk.
(3) Traduire matriciellement l’application ϕ : q 7→ q. En déduire que q 7→ q est un
antiautomorphisme de H (i.e. c’est une application R-linéaire et qq ′ = q′ .q).
(4) Prouver que qq = qq = a2 + b2 + c2 + d2 quantité que l’on note N(q).
En déduire que H est un ”corps non commutatif”.
(5) Prouver que le centre de H est R et que q = −q ⇔ a = 0 (où q = a + bi + cj + dk). On
dit ici que q ∈ P ensemble des quaternions purs. Calculer q 2 pour q ∈ P.
Montrer que N(qq ′ ) = N(q).N(q ′ ).
(6) Prouver les équivalences, pour q ∈ H : (i) q ∈ R ⇔ q 2 ∈ R+ , (ii) q ∈ P ⇔ q 2 ∈ R− .
Partie II - Le théorème de Frobenius.
Tout corps K (non nécessairement commutatif), contenant R dans son centre et
de dimension finie sur R est isomorphe à R, C ou H.
On suppose dans cette partie que K est un corps vérifiant les hypothèses du théorème de
Frobenius et que K 6= R.
(1) Soit a ∈ K \ R, montrer que a est algébrique sur R. En déduire l’existence d’un élément
noté ia ∈ K tel que i2a = −1 et que K contient un sous-corps isomorphe à C.
(2) Si K est commutatif en déduire que K est isomorphe a C.
(3) On s’intéresse maintenant au cas non commutatif.
a) On prend a ∈ K \ R et on confond ia et i ∈ C ce qui permet d’identifier C à un
sous-corps de K (attention, cette identification est liée au choix de a).
Montrer que, si x ∈ K, ix = xi ⇒ x ∈ C.
b) Soit y ∈ K tel que iy 6= yi. Trouver un élément non nul z ∈ K qui anticommute
avec i (zi = −iz). Prouver que z 2 ∈ C.
c) Montrer que R(z) ∩ C = R (R(z) désigne le corps engendré par R et z). En déduire
z
que z 2 ∈ R− . Prouver alors, en posant j = √ et k = ij, que H ⊂ K.
−z 2
d) On suppose maintenant par l’absurde que H 6= K.
Trouver comme au b) un élément v qui anticommute avec i, v ∈ K \ H.
v
Soit l = √ , montrer que jl ∈ C puis que v ∈ H. En déduire que u ∈ H.
−v 2
Conclure.
1
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Exercice 2. I GÉNÉRATEURS DES GROUPES GL(E) ET SL(E).


E est un K-e.v. de dimension n > 2.
Partie I - Les dilatations et les transvections.
Soit H un hyperplan, u ∈ GL(E) tel que u|H = IdH . On dit que
(i) u est une dilatation ssi det u = λ 6= 1,
(ii) u est une transvection ssi u 6= Id et det u = 1 (u ∈ SL(E)).

(1) Montrer que u est une dilatation ssi on a l’une des conditions suivantes :
 
1 0
 ... 
(i) il existe une base dans laquelle la matrice de u s’écrit :  , λ ∈
 1 
0 λ
K \ {0, 1},
(ii) D = (u − Id)(E) 6⊂ H (où D est une droite).
On dit que u est une dilatation d’hyperplan H, de droite D, de rapport λ.
(2) Montrer que u (u 6= Id) est une transvection ssi on a l’une des conditions suivantes :
 
1 0
 ... 
(i) il existe une base dans laquelle la matrice de u s’écrit :  ,
 1 1
0 1
(ii) D = (u − Id)(E) ⊂ H (où D est une droite),
(iii) si H = Ker f , f ∈ E ∗ \ {0} alors ∃a ∈ H \ {0} tel que
∀x ∈ E, u(x) = x + f (x)a.
u est une transvection d’hyperplan H et de droite D.
On note τ (f, a) la transvection définie par τ (f, a)(x) = x + f (x)a.
(3) a) Si τ = τ (f, a), calculer τ −1 .
b) Donner l’expression de τ (f, a) ◦ τ (f, b).
(4) a) Soit u ∈ GL(E), prouver la relation suivante :
u ◦ τ (f, a) ◦ u−1 = τ (f ◦ u−1, u(a)).
b) En déduire que, si τ est une transvection de droite D, d’hyperplan H, alors u◦τ ◦u−1
est une transvection de droite u(D) et d’hyperplan u(H).

Partie II - Les transvections engendrent SL(E).

(1) Soient (x, y) ∈ (E \ {0})2 , montrer qu’il existe une transvection u ou un produit de
transvections u ◦ v tels que u(x) = y ou u ◦ v(x) = y (on distinguera les cas : x, y non
colinéaires, x, y colinéaires).
(2) Soit x ∈ E \ {0}, H1 , H2 deux hyperplans distincts, x ∈
/ H1 ∪ H2 .
Montrer qu’il existe une transvection u telle que u(x) = x et u(H1 ) = H2 .
(3) Montrer alors par récurrence sur n = dim E que les transvections engendrent SL(E).
(4) Prouver que les transvections et les dilatations engendrent GL(E).
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Exercice 3. I  SOUS-GROUPES DE SYLOW.


On note Fp = Z pZ, où p est un nombre premier et (e1 , e2 , . . . , en ) la base canonique de Fpn .
(1) Bases de Fpn .
a) Si m 6 n, montrer que le nombre de famille libre à m éléments de Fpn vaut
(pn − 1)(. . .)(pn − pm−1 ).
(
Card GL(Fpn ) = (pn − 1)(. . .)(pn − pn−2 )(pn − pn−1 )
b) En déduire que .
Card SL(Fpn ) = (pn − 1)(. . .)(pn − pn−2 )pn−1
Si G est un groupe et si Card G = pα m, où p ∧ m = 1, on dit que H sous-groupe de
G est un p-sous-groupe de Sylow de G ssi Card H = pα .
(2) Montrer que l’ensemble P des matrices triangulaires supérieures strictes dont les termes
diagonaux sont tous égaux à 1, est un p-sous-groupe de Sylow de GL(Fpn ) (et de SL(Fpn )).
On admet le résultat suivant :
soit G un groupe, H un sous-groupe de G et S un p-sous-groupe de Sylow de G, alors
il existe a ∈ G tel que aSa−1 ∩ H soit un p-sous-groupe de Sylow de H.
(3) Soit n = Card G.
a) On considère ϕ : a ∈ G 7→ γa ∈ B(G, G) ensemble des bijections de G dans lui-
même, défini par γa (x) = ax. Montrer que ϕ est un homomorphisme de groupe
injectif.
b) À σ ∈ Sn on fait correspondre uσ ∈ GL(Fpn ) définie par uσ (ei ) = eσi .
Montrer que u : σ 7→ uσ est un homomorphisme de groupe injectif.
c) En déduire le premier théorème de Sylow : il existe un p-sous-groupe H de G.

Exercice 4. I UN PEU D’HOMOLOGIE.


Suites exactes :
Définitions :
(i) Si les espaces Ei sont des e.v. sur un corps K, on dit que le diagramme
f0 f1 fk−2 k fk−1 f fn−1
E0 −→E1 −→E2 −→ . . . −→Ek−1 −→Ek −→ . . . −→En
(où les fi sont des applications linéaires) est une suite exacte ssi
∀k ∈ [0, n − 2], Im fk = Ker fk+1 .
On supposera par la suite que tous les diagrammes horizontaux sont des
suites exactes.
(ii) On dit que les diagrammes suivants
f f
E −→ F E0 −→ E 1
ց ↓ g ou uy yv sont commutatifs ssi h = g ◦ f ou v ◦ f = g ◦ u.
h g
G F0 −→ F1

(1) a) (i) Démontrer que


f
0−→E −→F est une suite exacte ssi f est injective,
f
E −→F −→ 0 est une suite exacte ssi f est surjective.
0−→E correspond à la seule application de l’espace vectoriel réduit à {0} dans
E (i.e. l’application nulle) et F −→0 correspond à l’application nulle.
(ii) Si E = E1 ⊕ E2 et si p est la projection sur E1 parallèlement à E2 , i l’injection
canonique, alors, la suite
i p
0 −→ E2 −→E −→E1 −→ 0
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est-elle une suite exacte ?


b) Soient E1 , E2 , . . . , En des R- espaces vectoriels de dimensions finies respectivement
u1 un−1
d1 , d2 , . . . , dn et une suite exacte : 0−→E1 −→E 2 −→ . . . −→En −→0
n
P
Démontrer que (−1)i di = 0.
i=1

(2) Lemme des 5 : on considère le diagramme commutatif suivant :


f1 f2 f3 f4
E
1 −→ E
2 −→ E
3 −→ E
4 −→ E
5
w1 y w2 y w3 y w4 y w5 y
g1 g2 g3 g4
F1 −→ F2 −→ F3 −→ F4 −→ F5
où les suites horizontales sont des suites exactes.
Montrer que si w1 , w2 , w4 et w5 sont des isomorphismes, il en est de même pour w3 .

Exercice 5. D EXEMPLES DE DÉTERMINANTS CLASSIQUES.


I - Déterminant de Vandermonde.
1 1 ... 1
x0 x1 . . . xn
On pose Vn (x0 , x1 , . . . , xn ) = .. .. .. où les xi sont des nombres complexes.
. . .
xn0 xn1 . . . xnn

(1) Calculer Vn par récurrence sur n.


(2) a) Soit Pm (X) = X m + am1 X m−1 + · · · + amm ∈ Cm [X].
Calculer det(Pj (xi ))(i,j)∈[0,n]2 .
X(X − 1)(. . .)(X − m + 1)
b) Soit H0 (X) = 1 et Hm (X) = (polynômes de Hilbert).
m!
Calculer det(Hj (xi ))(i,j)∈[0,n]2 .
c) En déduire que, si (a0 , a1 , . . . , an ) ∈ Zn+1 avec a0 < a1 < . . . < an alors
Y aj − ai
∈ N.
j−i
06i<j 6n

(3) Déterminant de Vandermonde lacunaire.


1 1 ... 1
x0 x1 ... xn
On pose Vn,k (x0 , x1 , . . . , xn ) = .. .. .. où l’on a supprimé la k + 1-ième
. . .
xn+1
0 xn+1
1 . . . xn+1
n
ligne. P
Montrer que Vn,k = Vn σn−k+1 où σk = x0 x1 . . . xk−1 est la k-ième fonction symétrique
élémentaire des xi .

II - Déterminant circulant.
Soit (a0 , a1 , . . . , an−1 ) ∈ Cn , on pose :
a0 a1 . . . an−1
 
an−1 a0 . . . an−2 2iπ
C(a0 , a1 , . . . , an−1 ) = .. .. .. et ωn = exp .
. . . n
a1 a2 . . . a0
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(1) Montrer que


C(a0 , a1 , . . . , an−1 ).Vn (1, ωn , . . . , ωnn−1) = det(ωn(i−1)(j−1) bj )
n−1
P (j−1)p
où bj = ap ωn , Vn désignant un déterminant de Vandermonde.
p=0

(2) En déduire l’expression de C(a0 , a1 , . . . , an−1 ).


(3) Matrices circulantes par blocs.
Montrer, en s’inspirant de la méthode exposée ci-dessus, que
n−1 n−1
!
Y X
C(A0 , A1 , . . . , An−1 ) = det ωn(j−1)p Ap
j=0 p=0

où les Ai sont des matrices carrées d’ordre m.


III - Déterminant de Cauchy.
(1) Soit (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ Cn , (b1 , b2 , . . . , bn ) ∈ Cn (n > 2). On suppose que ∀(i, j) ∈ [1, n]2 ,
ai + bj 6= 0, prouver alors que
Q
  (aj − ai )(bj − bi )
1 16i<j 6n
det = Q .
ai + bj (ai + bj )
(i,j)∈[1,n]2

Achever les calculs pour ai = bi = i.


(2) On suppose que le déterminant ci-dessus est non nul, on veut résoudre le système linéaire
n
X 1
xj = αi , i ∈ [1, n].
j=1
ai + bj

1 n
P
a) En utilisant la fraction rationnelle F (X) = xj et en interprétant les
j=1 X + bj
égalités ci-dessus, trouver l’expression des xj en fonction
 des α i .
1
b) En déduire l’expression de la matrice inverse de H = et retrouver
ai + bj (i,j)∈[1,n]
l’expression du déterminant du 1.
c) On prend ai = i − 1, bj = j, vérifier que la matrice H −1 (H est une matrice de
Hilbert) est à coefficients entiers. Utiliser un algorithme d’inversion de matrice et
comparer avec le résultat obtenu pour n = 6.

Exercice 6. I LE PFAFFIEN.
 
0 x1,2 . . . x1,2n
 −x1,2 0 
Soit A = 
 ... ..  une matrice carrée d’ordre 2n antisymétrique.
. 
−x1,2n 0
On veut prouver que det A est le carré d’une fonction polynomiale des xij à coefficients dans
Z, homogène de degré n.
(1) Vérifier ce résultat pour n = 1, n = 2.
(2) Soit (M1 , M2 ) ∈ (Mp (C))2 , prouver que le polynôme det(M1 + xM2 ) est de degré
inférieur ou égal à Rg(M2 ).
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(3) En déduire que val (det(xM1 + M2 )) > p − Rg(M2 ).


On veut alors prouver le résultat annoncé par récurrence sur n.  
B C1 C2
Soit A ∈ M2(n+1) (C) antisymétrique, on l’écrit sous la forme A = −C1T 0 x .
T
−C2 −x 0
B est antisymétrique
 d’ordre 2n, x désigne
 le terme x2n+1,2n+2 de A. On suppose
I2n 0 0
 1 T 1 
x 6= 0 et on pose P = − C2 − 0.
x x
0 0 1
(4) a) Calculer P T AP .
1
b) En déduire que det A = x2 det H où H = B + (C2 C1T − C1 C2T ).
x
c) Prouver que det(xH) est le carré d’une fonction polynomiale des (xi,j )16i<j 62n+2 .
d) Conclure à l’aide du 3.
II - On admet les résultats suivants :
(i) soit E = {(α1 , β1 , α2 , β2 , . . . , αn , βn ) | αi < βi , {α1 , β1 , . . . , αn , βn } = [1, 2n]},
et F = {σ ∈ S2n | (σ1 , σ2 , . . . , σ2n−1 , σ2n ) ∈ E} ; on pose
X
Pfaff (xi,j ) = Pfaff (A) = ε(σ)xσ1 ,σ2 . . . xσ2n−1 ,σ2n
σ∈F
2
alors det A = Pfaff (A) ,
(ii) si A est antisymétrique d’ordre 2n + 1, si Di,j désigne la matrice d’ordre 2n obtenue
en supprimant la iième ligne et la j ième colonne de A, on note di,j = det(Di,j ), qi =
Pfaff (Di,i).
 
x1
 A .. 
Avec C =  .  alors, on peut développer la pfaffien par
 x 
2n+1
−x1 . . . −x2n+1 0
rapport à une rangée :
2n+1
X
Pfaff (C) = (−1)i+1 xi qi .
i=1

Prouver que di,j = qi qj .

Exercice 7. I DÉVELOPPEMENT D’UN DÉTERMINANT


MÉTHODE DE LAPLACE.
Soit p ∈ [1, n − 1] un entier fixé dans tout le I, on note Ep (n) l’ensemble des sous-ensembles
de [1, n] de cardinal p.
Le complémentaire de I ∈ Ep (n) dans [1, n] sera noté I c ; si I = {x1 , x2 , . . . , xp } et I c =
{xp+1 , . . . , xn } avec x1 < x2 < . . . < xp et xp+1 < . . . < xn , on note σI la permutation de Sn
définie par σI (k) = xk .
Partie I - Formule de Laplace.
(1) Si on note v(I) = Card{(i, j) ∈ I×I c | i > j}, prouver que ε(σI ) = (−1)v(I) .
(2) Soit J = [1, p], on note G = {σ ∈ Sn | ∀j ∈ J, σj = j} et Gc = {σ ∈ Sn | ∀j ∈ J c , σj =
j}.
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a) Montrer que
(i) si σ ∈ Gc alors ε(σ) = ε(σ|J ),
(ii) si σ ∈ G, en définissant σ c ∈ Sn−p par σ c (j) = σ(p + j) − p pour j ∈ [1, n − p]
alors ε(σ c ) = ε(σ).
b) Pour I ∈ Ep (n), on note SI = {σ ∈ Sn | σ([1, p]) = I}.
Prouver que l’application Π : (s, t) ∈ G×Gc 7→ st ∈ SJ est un isomorphisme de
groupes.
c) Prouver enfin que l’application σ ∈ SJ 7→ σI σ ∈ SI est une bijection.
(3) a) Montrer que les (SI )I∈Ep (n) forment une partition de Sn . Si on pose
X
ΣI = ε(σ)aσ1 ,1 . . . aσn ,n ,
σ∈SI
P
en déduire que det A = ΣI .
I∈Ep (n)
b) À l’aide des résultats du 2, prouver que
! !
X X
ΣI = ε(σI ) ε(t)a(σI t)1 ,1 . . . a(σI t)p ,p ε(s)a(σI s)p+1 ,p+1 . . . a(σI s)n ,n .
t∈Gc s∈G

En déduire la formule de Laplace


X
det A = ε(σI )ε(σJ )∆I,J (A)∆I c ,J c (A)
I∈Ep (n)

où ∆I,J (A) est le déterminant de la matrice obtenue en ne conservant que les lignes
d’indice dans I et les colonnes d’indice dans J de la matrice A.
c) Étendre la formule précédente au cas où J est quelconque.
Partie II - Applications.
(1) Si n = 4, p = 2 et J = {1, 2}, écrire la formule de Laplace. En déduire une relation
entre les 6 mineurs d’ordre 2 d’une matrice B ∈ M2,4 (C).
(2) Calculer les déterminants :
1 1 3 4
2 0 0 8
a)
3 0 0 2
4 4 7 5
1 1 1 0 0
1 2 3 0 0
b) 0 1 1 1 1 .
0 a b c d
0 a2 b2 c2 d2
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1. Solutions
Solution 1 QUATERNIONS
Partie I
(1) On vérifie que H est évidemment un sous-espace vectoriel de M4 (R). C’est aussi un
sous-anneau de M4 (R) car :
  ′   ′ 
A −C A −C ′ AA − CC ′ −(CA′ + AC ′ )
= = M(AA′ − CC ′ , CA′ + AC ′ )
C A C ′ A′ CA′ + AC ′ AA′ − CC ′

donne la stabilité pour le produit AA′ −CC ′ = A(aa′ −bb′ −cc′ −dd′ , ab′ + ba′ + cd′ −dc′ )
et CA′ + AC ′ = C(ac′ − bd′ + ca′ + db′ , ad′ + bc′ − cb′ + da′ ), enfin I4 = M(I2 , 0) ∈ H.
H n’est pas commutatif (prendre A = A(0, 1), C = 0, A′ = 0, C ′ = C(1, 0) alors
AC ′ = C(0, 1) et C ′ A = −C(0, 1) donc

M(A, C)×M(A′ , C ′ ) = M(0, AC ′ ) = −M(0, C ′ A) = −M(A′ , C ′ )×M(A, C).

Si on écrit M(a, b, c, d) = aE1 + bE2 + cE3 + dE4 , la famille (E1 , E2 , E3 , E4 ) est bien
génératrice et on vérifie aisément qu’elle est aussi libre.

(2) On vérifie aisément que ϕ est un homomorphisme injectif, ce qui permet d’identifier C
à un sous-corps de H.

(3) On a q = M(A, C)T .


Ceci permet de vérifier que q 7→ q est bien un endomorphisme R-linéaire de H. On a
ensuite

q.q ′ = (M(A, C).M(A′ , C ′ ))T = M(A′ , C ′ )T .M(A, C)T = q ′ .q.

 
a b

(4) Si (A, C) 6= (0, 0), posons A = = AT , C ′ = −C alors, le produit q.q devient :
−b a
  ′ 
A −C A −C ′
= (a2 + b2 + c2 + d2 )I4 .
C A C ′ A′
q
Conclusion : l’inverse de q est le quaternion (on peut remarquer l’analogie avec
N(q)
les nombres complexes).

(5) R est contenu dans le centre de H, montrons que ces ensembles sont égaux :
si q appartient au centre de H, alors qi = iq et qj = jq et en écrivant q sous la forme
donnée au 2˚, on en déduit q ∈ R.
Comme (1, i, j, k) forme une base alors q̄ = −q ⇔ a = 0 (et q ∈ P ⇒ q 2 ∈ R).
Ensuite qq ′ .qq ′ = q(q ′ q̄ ′ )q̄ = q q̄.q ′ q̄ ′ = N(q)N(q ′ ).
| {z }
car q ′ q̄ ′ ∈R

(i)
(6) ⇒ : évident.
(ii)
Réciproque : si q ∈ H alors on écrit q = a 
+ p où a ∈ R, p ∈ P.
a = 0 soit q ∈ P

2 2 2
q ∈ R ⇔ a + p + 2ap ∈ R ⇔ ap = 0 ⇔ ou .

p = 0 soit q ∈ R
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Partie II
(1) Comme K est de dimension finie, il existe n ∈ N tel que (1, a, . . . , an ) soit une famille
liée, ce qui signifie qu’il existe λi ∈ R tels que :
Yr s
Y
λ0 + λ1 a + · · · + λn a = P (a) = 0 = λn (a − αi ) [(a − βj )2 + γj2 ]
n

i=1 j=1

et comme K est intègre, que a − αi 6= 0 pour tout i (a ∈ / R) alors un des termes du


2 2
produit est nul donc il existe j tel que (a − βj ) + γj = 0.
On a donc a = βj +ia γj où ia ∈ K vérifie i2a = −1. ϕ : x+iy ∈ C 7→ x+ia y ∈ Vect(1, ia )
est donc un isomorphisme, ce qui permet d’identifier C et Vect(1, ia ).
(2) Soit b ∈ K \ R alors, comme pour a, il existe (β ′ , γ ′ ) dans R2 tels que b = β ′ + ib γ ′ où
ib ∈ K vérifie ib 2 = −1. K étant commutatif, on a
i2a − i2b = −1 − (−1) = 0 = (ia + ib )(ia − ib )
donc ib = ±ia et b ∈ Vect(1, a).
Conclusion : K = Vect(1, a) isomorphe à C.
(3) a) Si ix = xi alors x commute avec tous les éléments de C. Le corps K′ engendré par
{i, x} est commutatif. On peut appliquer le résultat du 2 donc x ∈ Vect(1, i) = C.
b) Avec z = iy − yi, on a z 6= 0 et zi = −iz. Vu que z 2 i = z(zi) = −z(iz) = iz 2 , on a
z 2 ∈ C.
c) dimR R(z) = 2 (grâce au 1˚) et comme R(z) 6= C, nécessairement dimR (R(z) ∩ C) =
1 i.e. R(z) ∩ C = R (ou bien si x ∈ R(z) ∩ C alors x = a + ib et xz = zx ⇒ 2ibz = 0
i.e. b = 0 et x ∈ R).
Or z 2 ∈ R(z) ∩ C donc z 2 ∈ R et z 2 ∈ / R+ (sinon z ∈ R).
Conclusion : z 2 ∈ R∗− .
On vérifie alors que i2 = j 2 = k 2 = −1, jk = −kj = i, ki = −ik = j ij = −ji = k
et que la famille (1, i, j, k) est libre. Le sous-espace engendré par {1, i, j, k} est alors
isomorphe à H, on l’identifie à H ce qui permet d’affirmer que H ⊂ K.
d) On prend u ∈ K \ H, ce qui implique iu 6= ui. Si on pose v = ui − iu, v anticommute
avec i.
On a alors li = −il, l2 = −1, (jl)i = i(jl) donc jl ∈ C et l ∈ H, ce qui donne v ∈ H.
Il reste à montrer que u ∈ H.
v+w
Soit w = ui + iu, alors wi = iw et w ∈ C. Comme ui = ∈ H alors u ∈ H, ce
2
qui donne une contradiction donc K = H.
Remarque : on est ainsi limité par les dimensions pour construire des sur-corps de C.
Il reste cependant les “octaves de Cayley” définis par Ca = H×H et la multiplication
(q1 , q2 )(q1′ , q2′ ) = (q1 q1′ − q ′2 q2 , q2 q ′1 + q2′ q1 ).
On perd l’associativité de la multiplication.

Solution 2
Partie I - Les dilatations et les transvections.
(1) u dilatation ⇒ (i) : soit (e1 , . . . , en−1 ) une base de H et x ∈/ H alors (e1 , . . . , en−1 , x) est
 
  a1
I A
une base de E. Dans cette base u admet pour matrice M = n−1 où A =  ... .
0 λ
an−1
1 P n−1
On prend alors en = −x + ai ei ce qui nous donne u(en ) = λen et dans la base
1 − λ i=1
SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE 3

(e1 , . . . , en ) on a bien la matrice demandée.


(i) ⇒ u dilatation : évident, on prend H = Vect(e1 , . . . , en−1 ).
(i) ⇒ (ii) : D = Vect(en ) donc (u − Id)(E) 6⊂ H.
(ii) ⇒ u dilatation : on sait que D = Im(u−Id) est de dimension 1 donc H = Ker(u−Id)
est de dimension n − 1 (théorème du rang). Si D = Vect(en ) alors, en choisissant une
base (e1 , . . . , en−1 ) de H, u a pour matrice M donc det u = λ et λ 6= 1 sinon D ⊂ H.
(2) u transvection ⇒ (i) (⇐ évident)  : on reprend la démonstration ci-dessus, la matrice
I A
M de u s’écrit M = n−1 , A 6= 0. Il existe donc ai 6= 0. On permute ei et en−1
0 1
n−1
P
dans la famille (e1 , . . . , en−1 ) et on remplace en−1 par e′n−1 = aj ej . On pose en = x
j=1
ce qui donne la matrice attendue dans la base (e1 , . . . , e′n−1 , x).
(i) ⇒ (ii) : OK.
(ii) ⇒ u transvection : u 6= Id (sinon u − Id = 0 et D n’est pas une droite). Si en ∈ /H
alors u(en ) = en + h où h ∈ H d’où, en complétant par une base de H, u a pour matrice
M donc det u = 1.
(i) ⇒ (iii) : évident avec a = en−1 , f étant l’application qui à un vecteur associe sa
coordonnée sur en .
(iii) ⇒ (i) : a ∈ H, a 6= 0, on pose a = en−1 et on complète la base dans H. On choisit
en ∈/ H tel que f (en ) = 1.
(3) a) On inverse la matrice (ou on calcule τ (f, −a)(τ (f, a)(x)) = x) d’où τ −1 (a, f ) =
τ (f, −a).
b) De même : τ (f, a) ◦ τ (f, b) = τ (f, a + b).
(4) a) u◦τ (f, a)(u−1 (x)) = u(u−1(x)+f (u−1 (x))a) = x+f ◦u−1 (x)u(a) = τ (f ◦u−1 , u(a))(x)
c.q.f.d.
b) Posons τ ′ = u ◦ τ ◦ u−1 alors H ′, l’hyperplan de τ ′ est défini par H ′ = Ker(f ◦ u−1) =
u(Ker f ) = u(H).
La droite D ′ = (τ ′ − Id)(E) = u ◦ (τ − Id) ◦ u−1(E) = u[(τ − Id)(E)] = u(D) c.q.f.d.

Partie II - Les transvections engendrent SL(E).

(1) Si (x, y) est libre alors (x, y − x) est libre. On complète pour avoir une base
 
1 0
 ... 
(e1 , . . . , en−2 , y − x, x) et on prend la transvection de matrice  . On
 1 1
0 1
a alors u(x) = x + (y − x) = y.
Si (x, y) est liée alors on prend z tel que (x, z) et (z, y) soient libre (ce qui est possible
car dim E > 2). Il existe (u, v) 2 transvections telles que v(x) = z et u(z) = y c.q.f.d.
(2) H1 ∩ H2 est de dimension n − 2. Soit (e1 , . . . , en−2 ) une base de H1 ∩ H2 , on prend
H = Vect(e1 , . . . , en−2 , x).
Soit en ∈ H1 tel que (e1 , . . . , en−2 , en ) soit une base de H1 et tel que en + x ∈ H2 (en
f2 (x)
effet, si H2 = Ker f2 , si y ∈ H1 \ H2 alors f2 (y) 6= 0 et on prend en = − y).
f2 (y)
On définit alors u par u(ei ) = ei pour i 6 n − 2, u(x) = x et u(en ) = en + x. u est
une transvection qui vérifie u(x) = x et u(H1 ) = H2 (il suffit en fait de prouver que
u(H1) ⊂ H2 or u(en ) = en + x ∈ H2 et u(ei ) = ei pour i 6 n − 2).
(3) Par récurrence sur n = dim E.
n = 2 soit w ∈ SL(E), (e1 , e2 ) une base alors il existe u, transvection (ou produit de
transvections) telle que u(w(e1 )) = e1 . Comme u◦w ∈ SL(E) alors, dans la base (e1 , e2 ),
4 SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE
 
1 λ
sa matrice s’écrit M(u ◦ w) = .
0 1
Si λ = 0 c’est terminé, sinon, on prend H = Vect(e1 ), u ◦ w 6= Id donc u ◦ w est une
transvection c.q.f.d.
P (n) ⇒ P (n + 1) Soit w ∈ SL(E) et (e1 , . . . , en+1 ) une base de E. Il existe u
transvection (ou un produit de transvections) telle que u(w(en+1)) = en+1 (ques-
tion 1). Si H1 = Vect(u ◦ w(e1 ), . . . , u ◦ w(en )) et H2 = Vect(e1 , . . . , en ) alors il
existe une transvection v telle que v(en+1 ) = en+1 et v(H1 ) = H2 (question 2) donc
v ◦ u ◦ w(H2 ) = v(H1 ) = H2 et on applique l’hypothèse de récurrence à v ◦ u ◦ w|H2 .
(4) Si w ∈ SL(E) OK sinon w ∈ GL(E) alors il existe une dilatation u telle que u ◦ w ∈
SL(E), on utilise alors le 3.

Solution 3
(1) a) On procède par récurrence sur m :
c’est évidemment vrai pour m = 1,
p(m) ⇒ p(m + 1) : pour que (a1 , . . . , am , am+1 ) soit libre, il faut et il suffit que
(a1 , . . . , am ) soit libre et que am+1 ∈ Fp \ Vect(a1 , . . . , am ). Ceci fait pn − pm choix
pour am+1 et termine ainsi la récurrence.
b) M ∈ GL(Fpn ) ⇔ les vecteurs colonnes de M sont libres, le a) fournit alors directe-
ment le résultat.
Soit Mk = {M ∈ L(Fpn | det M = k}, montrons que #Mk = #M1 :
SL(Fpn ) est un sous-groupe de GL(Fpn ), si on définit la relation d’équivalence R sur
GL(Fpn ) par
MRN ⇔ MN −1 ∈ SL(Fpn )
alors Mk est une classe d’équivalence. Or, on sait qu’il y a en tout p − 1 classes et
qu’elles ont même nombre d’éléments donc # SL(Fpn ) = (pn − 1)(pn − p)(. . .)(pn −
pn−2 )pn−1 .
 
n 1 aij o n(n − 1) n(n − 1)
(2) P =  . . .  alors #P = p 2 et comme #Fpn = p 2 (pn −
0 1
n−1
1)(p − 1)(. . .)(p − 1), on a bien le résultat.
(3) a) ϕ(ab)(x) = (ab)x = a(bx) = ϕ(a)◦ϕ(b)(x) donc ϕ est un homomorphisme de groupe.
ϕ(a) = Id ⇔ ax = x ⇔ a = e donc ϕ est injectif.
b) On a uσ1 ◦σ2 = uσ1 ◦ uσ2 et uσ = Id ⇔ σ = Id donc u est bien un homomorphisme de
groupe injectif.
c) Soit G = {a1 , . . . , an }, a1 = e. Comme γa ∈ B(G), il existe σ ∈ Sn , unique, tel que
γa (ai ) = aσi .
Soit ξ = u◦ψ : G → GL(Fpn ), ξ(G) est un sous-groupe de GL(Fpn ) de même cardinal
que G que l’on note G′ , alors :
∃u ∈ GL(Fpn )|uP u−1 ∩ G′ est un sous-groupe de Sylow de G′ et ξ −1 (uP u−1 ∩ G′ ) est
un sous-groupe de Sylow de G (car ξ est injectif).

Solution 4
(1) a) (i) Évident car Ker f = {0} ssi f est injective et Ker 0 = F = Im f ssi f est
surjective.
(ii) i désigne l’inclusion canonique, la réponse est évidemment oui.
SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE 5

b) On pose ri = Rg ui et ki = dim Ker ui alors k1 = 0, rn−1 = dn et on a : di = ri + ki ;


m
P
d’où, par récurrence sur m 6 n − 1 : (−1)i di = (−1)m rm . Le résultat demandé
i=1
est obtenu pour m = n − 1.
(2) On montre que w3 est injective, puis que w3 est surjective. À chaque fois, il n’y qu’un
seul choix possible pour poursuivre la démonstration.
• w3 injective : soit x ∈ Ker w3 , w3 (x) = 0F3 .
g3 ◦ w3 (x) = 0F4 = w4 ◦ f3 (x) (d.g.) donc f3 (x) = 0E4 (w4 isomorphisme).
x ∈ Ker f3 = Im f2 (s. ex.) donc ∃t ∈ E2 | x = f2 (t) et w3 ◦ f2 (t) = OF3 = g2 ◦ w2 (t)
(d.g.)
d’où w2 (t) ∈ Ker g2 = Im g1 (s. ex.) donc ∃u ∈ F1 | w2 (t) = g1 (u) puis ∃v ∈ E1 | u =
w1 (v) (w1 isomorphisme).
On a alors g1 ◦ w1 (v) = w2 (t) = w2 ◦ f1 (v) (d.g.) et t = f1 (v) (w2 isomorphisme).
Conclusion : x = f2 ◦ f1 (v) = 0E3 (s. ex.) et w3 est bien injective.
• w3 surjective : soit y ∈ F3 alors g3 (y) ∈ F4 donc ∃t ∈ E4 | g3 (y) = w4 (t) (w4
isomorphisme).

g4 ◦ w4 (t) = g4 ◦ g3 (y) = 0
= w5 ◦ f4 (t) (s. ex.)

d’où f4 (t) = 0 (w5 isomorphisme). t ∈ Ker f4 = Im f3 (s. ex.) donc ∃x1 ∈ E3 | t =


f3 (x1 ).
On a ainsi g3 (y) = w4 ◦f3 (x1 ) = g3 ◦w3 (x1 ) (s. ex.) d’où y −w3 (x1 ) ∈ Ker g3 = Im g2
soit y − w3 (x1 ) = g2 (u).
∃v ∈ E2 | u = w2 (v) (w2 isomorphisme) puis g2 (u) = g2 ◦ w2 (v) = w3 ◦ f2 (v) (s. ex.).
Conclusion : on a y = w3 (x + f2 (v)) donc w3 est surjective.
w3 est un isomorphisme, on s’est bien servi de toutes les hypothèses. On peut re-
prendre la démonstration et préciser les hypothèses nécessaires pour prouver séparément
l’injectivité de w3 et sa surjectivité.

Solution 5
Partie I : déterminant de Vandermonde
Q
(1) On a Vn (x0 , x1 , . . . , xn ) = (xj − xi ) par récurrence :
i<j
n = 1 : évident.
Soit P (X) = Vn+1 (x0 , x1 , . . . , xn , X) (on a supposé que x0 , x1 , . . . , xn sont tous distincts,
sinon, le déterminant est nul et la récurrence est prouvée).
Qn
deg P = n + 1 et P admet x0 , x1 , . . . , xn comme racines simples donc P (X) = λ (X −
i=0
xi ), λ étant le coefficient de X n+1 qui n’est autre que Vn c.q.f.d.

(2) a) La matrice (Pj (xi )) est le produit de la matrice de Vandermonde par la matrice
 
1 0
 a0,1 1 
triangulaire  .
 .. ..  donc det(Pj (xi )) = Vn (x0 , . . . , xn ).
. 
a0,n . . . an−1,n 1
1
b) On obtient alors immédiatement det(Hj (xi )) = Q n Vn (x0 , . . . , xn ).
(j!)
j=1
6 SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE

c) On a Hj (ai ) ∈ Z (en effet, si ai ∈ [0, j − 1], Hj (ai ) = 0, si ai > j,


ai ! (m − ai − 1)!
Hj (ai ) = = Cami ∈ N et si aj < 0, Hj (ai ) = (−1)m =
m!(ai − m)! m!(−ai − 1)!
(−1)n Cm−a
m
i −1
∈ Z),
Q aj − ai
donc det(Hj (ai )) ∈ Z et comme det(Hj (ai )) = on a le résultat
06i<j 6n j − i
annoncé.
(3) On a
Vn+1 (x0 , x1 , . . . , xn , X) = Vn,n+1X n+1 − Vn,n X n + · · · + (−1)k Vn,n−k+1X n−k+1 + · · · + (−1)n+1 Vn,0
en développant selon la dernière colonne, ce qui donne
Vn+1 (x0 , x1 , . . . , xn , X) = Vn (X n+1 − σ1 X n + · · · + (−1)k σk X n−k+1 + · · · + (−1)n+1 σn+1 )
d’où Vn,n−k+1 = σk Vn où Vn,k = σn−k+1 Vn .

Partie II : déterminant circulant


(1) Il suffit en fait de faire le produit des matrices.
(2)
b1 b2 ... bn
b1 b2 ωn ... bn ωnn−1
det(ωn(i−1)(j−1) bj ) = .. .. ..
. . .
(n−1)(n−1)
b1 b2 ωnn−1 . . . bn ωn
= b1 b2 . . . bn Vn (1, ωn , . . . , ωnn−1)
et donc C(a0 , a1 , . . . , an−1 ) = b1 b2 . . . bn .
(3) On écrit le produit :
  
A0 A1 . . . An−1 Im Im ... Im
An−1 A0 Im ωn Im . . .
. . . An−2   ωnn−1 Im 
 = (On(i−1)(j−1) Bj ) = B

 .
 .. ..   .. .. ..
.   . . . 
(n−1)(n−1)
A1 A2 . . . A0 n−1
Im ωn Im . . . ωn Im
n−1
P (j−1)p
où Bj = ωn Ap . On remarque ensuite que
p=0
  
B1 0 . . . 0 Im Im ... Im
. .  ωnn−1 Im 
 0 B2 . . ..  Im ωn Im . . .


B= . . .   .. .. .. 
 .. .. .. 0   . . . 
n−1 (n−1)(n−1)
0 . . . 0 Bn Im ωn Im . . . ωn Im
donc C(A0 , A1 , . . . , An−1 ) = det B1 det B2 . . . det Bn .

III -
(X − a1 )(. . .)(X − an−1 ) λ1 λn
(1) On pose F (X) = = + ··· + , on remplace la
(X + b1 )(. . .)(X + bn ) X + b1 X + bn
colonne Cn par la combinaison linéaire : λ1 C1 + · · · + λn Cn d’où
   
1 1
λn det = F (an ) det
ai + bj (i,j)∈[1,n]2 ai + bj (i,j)∈[1,n−1]2
SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE 7

ce qui donne le résultat.


Si ai = bi = i, le déterminant vaut
Q 2
i<j (j − i) [(n − 1) . . . 2n−2 1n−1 ]2 22n−5 32n−8 . . . (n − 1)4−n
Q = 2 = .
(i,j)∈[1,n]2 23 . . . nn+1 .(n + 1)n . . . 2n nn−1 (n + 1)n . . . 2n

P Qn
(2) a) On a F (ai ) = αi . On écrit F = où Q(X) = (X + bj ). Comme P (ai) =
Q j=1
n
Q Pn Q X − ak P (−bj )
αi (ai + bl ) on a P = P (ai )Li où Li = or xj = ′ . Q′ (−bj ) =
i=1 a
k6=i i − ak Q (−bj )
Ql=1
(bh − bj ) d’où
h6=j
n n
1 X Y Y ak + bj
xj = Q αi (ai + bl ) .
h6=j (bh − bj ) i=1 l=1 k6=i
ak − ai

Si H −1 = (h′ij ) alors
n Y ak + bi
Y 1
h′ij = (aj + bl ) Q .
l=1 k6=j
ak − aj h6=i (bh − bi )
Si on note ∆n le déterminant à l’ordre n, on a :
n−1
∆n−1 Y (an + bj )(aj + bn )
h′nn = = (an + bn )
∆n j=1
(an − aj )(bn − bj )
ce qui permet de prouver le résultat par récurrence.
b) Si on applique le résultat précédent, on obtient
(−1)i+j (n + j − 1)!(n + i − 1)! Yi+k−1Yh+j−1
h′ij = =
i + j − 1 (j − 1)!2 (i − 1)!2 (n − j)!(n − i)! k6=j k − j h6=i h − i

et comme les deux derniers termes du produit sont des entiers (I.2.c) le résultat est
bien acquis.
 
36 −630 3360 −7560 7560 2772
 −630 14700 −88200 211680 −220500 83160 
 
−1  3360 −88200 564480 −1411200 1512000 −582120 
On a H =  .
−7560 211680 −1411200 3628800 −3969000 1552320 
 7560 −220500 1512000 −3969000 4410000 −1746360
−2772 83160 −582120 1552320 −1746360 698544

Solution 6
(1) n = 2 : det A = (x12 x34 − x13 x24 + x14 x23 )2 .

Partie I
Solution 7 (1) C’est la définition même de la signature.
(2) a) (i) c’est une propriété des signatures (cf. proposition 1.3.7 page 22 ).
(ii) on fait une translation de −p.
b) Si j ∈ J : st(j) = t(j) car t(j) ∈ J et comme s(j) = j, on a st(j) = ts(j).
On a la même conclusion pour j ∈ J c donc st = ts.
Π homomorphisme de groupes :
Π[(s, t).(s′ , t′ )] = Π(ss′ , tt′ ) = ss′ .tt′ = st.s′ t′ = Π(s, t)Π(s′ , t′ ).
8 SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE

Π isomorphisme : si st = σ alors t(j) = σj pour j ∈ J donc t est parfaitement


déterminé. Il en est alors de même pour s.
c) On a τ ([1, p]) = {x1 , . . . , xp } et τ ([p + 1, n]) = {xp+1 , . . . , xn } donc,
si i ∈ [1, p], τi = xσi où σ([1, p]) = [1, p],
et si i ∈ [p + 1, n], τi = xσi où σ([p + 1, n]) = [p + 1, n].
on a bien τ = σI σ, σ étant déterminé de manière unique, l’application est bien
bijective.
[
(3) a) Si σ ∈ Sn alors σ ∈ Sσ([1,p]) donc Sn = SI . Comme les SI sont nécessairement
I∈Ip (n)
disjoints, on a bien une partition.
La formule demandée s’en déduit immédiatement.
b) On a
X
ΣI = ε(σi σ)a(σI σ)1 ,1 . . . aσI σ)n ,n (2 c)
σ∈SJ
X
= ε(σI st)aσi t)1 ,1 . . . a(σI t)p ,p a(σI s)p+1 ,p+1 . . . a(σi s)n ,n (2 b)
(s,t)∈G×Gc

et on utilise le fait que st = ts, que s1 = 1, . . . , sp = p, tp+1 = p + 1, . . . , tn = n.


On remarque enfin que σJ = Id et que
X
ε(t)aσi t)1 ,1 . . . a(σI t)p ,p = ∆I,J (A)
t∈Gc
X
ε(σ)a(σI s)p+1 ,p+1 . . . a(σi s)n ,n = ∆I c ,J c (A)
s∈G

ce qui donne la formule.


c) Cette formule est valable dans le cas général, il suffit pour cela de faire la permutation
qui amène les p colonnes indicées par J aux p premières places.
II
(1) Soit I0 = {1, 2}, I1 = {1, 3}, I2 = {1, 4}, I3 = {2, 4}, I4 = {2, 3}, I5 = {3, 4}, on
remarque que ε(Ik = (−1)k .
On a alors
a a a a a a a a
det A = 11 12 . 33 34 − 11 12 . 23 24
a21 a22 a43 a44 a31 a32 a43 a44
a11 a12 a23 a24 a a a a
+ . − 21 22 . 13 14
a41 a42 a33 a34 a41 a42 a33 a34
a21 a22 a13 a14 a a a a
+ . − 31 32 . 13 14
a31 a32 a43 a44 a41 a42 a23 a24

(2) a) On prend J = {2, 3}, les déterminants obtenus dans la formule sont nuls si I contient
2 ou 3, le seul non nul sera obtenu pour I = {1, 4} et dans ce cas, il vaut
1 3 2 8
1.(−1). . = −100.
4 7 3 2
Pour le deuxième, on prend J = {4, 5}, I ⊂ {3, 4, 5}, εJ = 1,
si I1 = {3, 4}, εI1 = 1,
si I2 = {3, 5}, εI2 = −1,
si I3 = {4, 5}, εI3 = 1, d’où le déterminant :
(d − c)[b2 − 2a2 − (d + c)(b − 2a) − dc].
SUJETS D’ÉTUDE SUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE 9

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