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Espaces de Hilbert

m
1 Projections sur une partie fermée convexe

co
Théorème (projection sur un convexe fermé). Soit H un espace de Hilbert et C une partie non
vide, convexe et fermé de H. Pour tout x ∈ H il existe un unique point de C, noté PC (x), tel que
kx − PC (x)k = dist(x, C).
Théorème (projection sur un sous-espace fermé). Soit M un sous-espace fermé d’un espace de
Hilbert. Alors la projection PM sur M , définie comme ci-dessus, est linéaire, continue de norme égale à 1.

ro.
De plus, pour tout x ∈ H, PM (x) est l’unique élément de M tel que ∀ y ∈ M, hx − PM (x), yi = 0. De
plus, Id − PM est la projection sur M ⊥ = {x ∈ H : hx, yi = 0 , ∀y ∈ M }.

Exercice 1 Soit E = `2 et A = {an : n ∈ N∗ } avec an = (1 + n1 )en où en est l’élément de `2 dont toutes
les coordonnées sont nulles sauf la nième qui vaut 1.
a) Montrer que 0 n’a pas de projection sur A.
b) Vérifier que A est fermé.

Exercice 2
-p
Considérons X = C([0, 1], R), muni de la norme
ari
Z 1
kf k := kf k∞ + |f (t)| dt, f ∈ X,
0

et F := {f ∈ X : f (0) = 0}. On note 1 la fonction constante égale à 1.


a) Vérifier que F est une partie convexe, fermée de X.
k
b) Calculer dist(1, F ). Est-ce que 1 possède une projection sur F ?.

Exercice 3 Soient H un espace de Hilbert et A une partie convexe, fermée de H. Montrer que la
ab

projection a d’un point x sur A est caractérisée par l’inégalité suivante :

<ehx − a, y − ai 6 0, ∀y ∈ A.

Montrer que pour tous (x, y) ∈ H × H ayant pour projection sur A les points a et b respectivement, on a
al3

ka − bk 6 kx − yk.

Nous allons à présent calculer explicitement l’expression de certaines projections d’un espace de Hilbert
sur un convexe fermé non vide.

Exercice 4 Soit H un espace de Hilbert.


a) Soit A = B(0, 1], la boule unité fermée de H. Calculer PA (x) pour tout x ∈ H.
w.

b) Soit {a1 , · · · , an } une famille orthonormale et soit A le sous-espace vectoriel de H engendré par
{a1 , · · · , an }. Calculer PA (x) pour tout x ∈ H.

Exercice 5 Soit (Fn )n>1 une suite décroissante de convexes, fermés d’un espace de Hilbert H, F1 6= H.
On suppose que F = ∩n>1 Fn 6= ∅ et soit x ∈
/ F1 . On considère enfin xn la projection de x sur Fn , n > 1.
ww

a) Soient C1 et C2 deux convexes fermés non vides tels que C1 ⊂ C2 . Montrer, à l’aide de l’identité
du parallélogramme, que pour tout x ∈ H, on a

kPC1 (x) − PC2 (x)k2 ≤ 2(d(x, C1 )2 − d(x, C2 )2 ).

b) Montrer que (xn )n>1 est une suite de Cauchy.


c) En déduire que (xn )n>1 converge vers x0 , la projection de x sur F .

1
Exercice 6 Montrer que si A et B sont deux sous-espaces vectoriels fermés et orthogonaux d’un espace
de Hilbert H, alors A + B est fermé.

m
Exercice 7 Soient H un espace de Hilbert et p ∈ L(H).
a) Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) il existe un sous-espace vectoriel fermé F de H tel que p = pF (projecteur orthogonal de H
sur F ) ;

co
(ii) p2 = p et hp(x), yi = hx, p(y)i, ∀(x, y) ∈ H 2 (i.e. p∗ = p).
b) Montrer que ces assertions sont encore équivalentes aux suivantes :
(iii) p2 = p et kpk = 1 ;
(iv) p2 = p et hp(x), (Id − p)(x)i = 0, ∀x ∈ H.

ro.
Exercice 8 Soient H un espace de Hilbert, E et F deux sous-espaces vectoriels fermés de H, p = pE ,
q = pF . Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes :
a) ∀x ∈ H, hp(x), xi 6 hq(x), xi ;
b) ∀x ∈ H, kp(x)k 6 kq(x)k ;

-p
c) E ⊂ F ;
d) q ◦ p = p ;
e) p ◦ q = p.
ari
2 Convergence faible dans un espace de Hilbert

Exercice 9 Soit (fn ) ⊂ H et f ∈ H, où H est un espace de Hilbert. Montrer que les conditions
suivantes sont équivalentes :
k

1. fn → f
2. fn * f et kfn k → kf k.
ab

3. limn→∞ hfn , gi = hf, gi uniformément pour tout g avec kgk = 1.

Exercice 10 Soient H un espace de Hilbert séparable et (xn )n∈N une suite bornée de H. Le but de
l’exercice est de montrer que (xn )n∈N admet une sous-suite faiblement convergente.
On considère (en )n∈N une base hilbertienne de H.
al3

a) Montrer, par récurrence, qu’il existe une suite d’applications strictement croissante ϕk : N → N
telle que les suites 
hxϕ0 ◦···◦ϕk (n) , em i n∈N , 0 6 m 6 k,
soient convergentes.
b) Posons alors ∀n ∈ N, Φ(n) := (ϕ0 ◦ · · · ◦ ϕn )(n). Vérifier que Φ est une application strictement
croissante de N dans N.
w.

c) Montrer que la suite (xΦ(n) )n∈N est faiblement convergente.


d) Supposons à présent que H est un Hilbert non séparable. En considérant F le sous-espace vectoriel
fermé de H contenant (xn )n∈N , montrer que la suite (xn )n∈N admet une sous-suite faiblement
convergente.
ww

Exercice 11 Soit un * 0 dans un espace de Hilbert H.


1. Montrer que l’on peut extraire de (un ) une suite (vn ) telle que

|hv1 , vk i| ≤ k −1 , . . . , |hvk−1 , vk i| ≤ k −1

pour tout k = 2, 3, . . ..

2
2. En exprimant kv1 + · · · + vn k2 à l’aide des produits
√ scalaires hvj , vk i, montrer que’il existe une
constante C > 0 telle que kv1 + · · · + vn k ≤ C n.
3. En déduire le résultat suivant (Banach–Sacks) : Si un * u alors on peut extraire de (un ) une suite

m
(vn ) telle que n1 (v1 + · · · + vn ) → u.
4. Montrer que si E est un espace vectoriel normé et si (xn )n est une suite de E qui converge faiblement
vers x alors il existe une suite (yn )n formée par des combinaisons linéaires convexes de (xn )n telle
que (yn )n converge fortement vers x.

co
Exercice 12 Soit S un ensemble d’un espace de Hilbert H. Montrer que S est borné si et seulement si

∀h ∈ H ∃ Ch > 0 t.q. ∀ g ∈ S |hh, gi| ≤ Ch .

ro.
3 Applications linéaires continues sur un Hilbert

Exercice 13
a) Soient G et H deux espaces de Hilbert et u ∈ L(H, G). Montrer que les assertions suivantes sont

-p
équivalentes :
(i) u est inversible à gauche ;
(ii) ∃c > 0, ∀x ∈ H, ku(x)k > ckxk ;
(iii) Imu est fermée dans G et u : H → Imu est inversible.
ari
b) En déduire que, si H est un espace de Hilbert et si u ∈ L(H) est telle qu’il existe c > 0 tel que
|hu(x), xi| > ckxk2 , ∀x ∈ H, alors u est inversible.

Exercice 14 Soit H un espace de Hilbert complexe, avec produit scalaire noté h·, ·i et norme notée
k · k. Soit G un sous-espace dense dans H, et soit T une application linéaire continue T de H and H.
k
1) Vérifier l’identité de polarisation suivante :

4hT x, yi = hT (x + y), (x + y)i − hT (x − y), (x − y)i − ihT (ix + y), (ix + y)i + ihT (ix − y), (ix − y)i .
ab

2) Montrer que
kT k = sup |hT x, yi| .
x,y∈G,kxk=kyk=1

3) L’opérateur T est dit auto-adjoint si pour tout x, y ∈ H on a hT x, yi = hx, T yi. Montrer que pour
les opérateurs auto-adjoints, on a
al3

kT k = sup |hT x, xi| .


x∈G,kxk=1

4) L’opérateur T est dit positif si hT x, xi ≥ 0 pour tout x ∈ H. Dans ce cas on écrit T ≥ 0, et T ≥ S


si T − S ≥ 0, pour S une autre application linéaire continue de H dans H. Montrer que tout opérateur
positif est auto-adjoint.
5) Si T est positif, montrer que T n est positif pour tout n ∈ N∗ .
6) Vérifier que tout projecteur orthogonal sur un sous-espace vectoriel fermé de H est un opérateur
w.

positif.

Exercice 15 Soit T ∈ L(H), tel que hT x, xi = 0 pour tout x ∈ H. Peut-on conclure que T = 0 ?
(Distinguer le cas d’un espace de Hilbert réel ou complexe).
ww

Exercice 16 (Opérateurs d’Hilbert-Schmidt) Soit H un espace de Hilbert séparable et T ∈ L(H).


Soit (en )n∈N∗ une base orthonormée de H. On dit que T est un opérateur d’Hilbert-Schimdt lorsque

X 1/2
def
kT k2 = kT en k2 < ∞.
n=1

3
1. Soit T ∗ ∈ L(H) l’adjoint (hilbertien) de T , défini par la relation hT ∗ x, yi = hx, T yi pour tout
x, y ∈ H. Montrer que l’on a kT k2 = kT ∗ k2 . Montrer que kT k2 est indépendante du choix de la
base orthonormée de H chosie.

m
2. Soit PF la projection orthogonale sur le sous-espace fermé F . Calculer kPF k2 .
3. Montrer que pour S, T ∈ L(H), on a

kSk ≤ kSk2 , kST k2 ≤ kSk kT k2 , kT Sk2 ≤ kSk kT k2 .

co
Conclure que l’ensemble des opérateurs d’Hilbert–Schmidt est un idéal dans l’ensemble des opérateurs
linéaires bornés.
def P∞
4. (Un exemple) Soit H = `2 , h : N∗ × N∗ → C telle que khk2`2 (N∗ ×N∗ ) = 2
n,m=1 |h(n, m)| < ∞.
2 ∗
P ∞
Pour f ∈ ` et n ∈ N on pose K(f )(n) = m=1 h(n, m)f (m).

ro.
(a) Montrer que K ∈ L(H) et kKk ≤ khk`2 (N∗ ×N∗ ) .
(b) Calculer kKk2 .

4 Bases hilbertiennes

Exercice 17 Calculer
M :=
-p inf
a,b,c∈R
Z

−1
1
x − a − bx − cx2 2 dx.
3
ari
Exercice 18 (Base de Haar dans L2 ([0, 1]) ). Soit ψ = 1[0, 12 ] − 1[ 12 ,1] . Pour j ∈ N et k = 0, . . . , 2j − 1,
on considère l’intervalle dyadique ∆j,k = [k2−j , (k + 1)2−j ] et on pose ψj,k (x) = 2j/2 ψ(2j x − k). On pose
ensuite en = ψj,k , où n = 2j + k (avec j ∈ N et k = 0, . . . , 2j − 1) et e0 = 1[0,1] .
1. Démontrer que le système (en )n∈N est orthogonal dans L2 ([0, 1])
k

2. Démontrer que Vect{en : n ∈ N} est l’espace des fonctions à escalier, constantes sur les intervalles
dyadiques ∆j,k .
ab

3. Conclure que (en )n∈N est une base orthonormée pour L2 ([0, 1]).

dn 2
Exercice 19 Soit Pn (x) = dxn (x − 1)n , n ∈ N, x ∈ [−1, 1].
1. Montrer que Pn ∈ L2 ([−1, 1]) est orthogonal à tout polynôme de degré ≤ n − 1.
2. Montrer qu’il existe des constantes cn , n ∈ N, telles que la base orthonormale obtenue en appliquant
al3

le procédé de Graham–Schmidt au système {1, x, x2 , . . .} est {cn Pn : n ∈ N}.


R1 2
(Indication : on pourra admettre que −1 Pn (x)2 dx = 22n (n!)2 · 2n+1 ).
3. Si f ∈ L2 ([−1, 1]), calculer
Z 1
lim f (x)Pn (x) dx.
n→+∞ −1
w.
ww

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