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Outil d’analyse fonctionnelle

David Renard

10 novembre 2017

ÉCOLE POLYTECHNIQUE –

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Révisions

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Revoyons rapidement les notions et résultats importants de ce cours.

Résultats abstraits utilisés :


1. Théorème de Lax-Milgram (forme bilinéaire coercive).
2. Théorème Spectral pour les opérateurs auto-adjoints compacts sur un espace de Hilbert.
3. Formule de Green.
En particulier, il faut connaı̂tre les définitions d’une forme bilinéaire coercive (pour 1.) et
d’un opérateur compact A : H → H sur un espace de Hilbert (pour 2.).

Les espaces de Sobolev :


ce sont les espaces de Hilbert dans lesquels nous travaillons pour montrer l’existence et
l’unicité des solutions des systèmes d’équations aux dérivées partielles que nous considérons.
La notion nouvelle utilisée pour définir les espaces de Sobolev est celle de dérivée au
sens faible. (voir aussi la notion importante dans les applications de divergence au sens
faible).

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Principaux espaces de Sobolev utilisés : H 1 (Ω), H01 (Ω), H 2 (Ω), H02 (Ω), etc.
Résultats sur les espaces de Sobolev qu’il faut absolument connaı̂tre.
Pour chaque énoncé, regardez bien dans le livre les hypothèses sur l’ouvert Ω : borné ?
régulier ?
1. Critère d’existence d’une dérivée au sens faible pour u ∈ L2 (Ω).
Z
∂φ
∃C > 0, ∀ φ ∈ Cc (Ω),


u ∂xi dx ≤ C kφkL2 (Ω) .

2. Critère d’existence d’une divergence au sens faible pour σ ∈ L2 (Ω)N .


Z
∃C > 0, ∀ φ ∈ Cc (Ω),


σ(x) · ∇φ(x) dx ≤ C kφkL2 (Ω) .

3. H 1 (Ω) est un espace de Hilbert pour le produit scalaire


Z
hu, v iH 1 (Ω) = (∇u · ∇v + uv ) dx.

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4. (Théorème de densité) : Cc∞ (Ω) est dense dans H 1 (Ω).

5. (Inégalité de Poincaré) : ∃C > 0, ∀ u ∈ H01 (Ω), kukL2 (Ω) ≤ C k∇ukL2 (Ω) .


Lorsque l’inégalité de Poincaré a lieu, on peut poser pour tout v ∈ H01 (Ω),
Z
kv kH 1 (Ω) = k∇v (x)k2 dx,
0

et les normes kv kH 1 (Ω) et kv kH 1 (Ω) sont équivalentes sur H01 (Ω).


0

6. (Théorème de trace) : u 7→ γ0 (u) = u|∂Ω est une application continue de H 1 (Ω) dans
L2 (∂Ω) :
∃C > 0, ∀v ∈ H 1 (Ω), kv kL2 (∂Ω) ≤ C kH 1 (Ω) .

7. L’image de H 1 (Ω) par l’application trace est un sous-espace dense dans L2 (∂Ω).
8. (Caractérisation de H01 (Ω)) : H01 (Ω) est le sous-espace des fonctions de H 1 (Ω) qui s’an-
nulent sur ∂Ω.
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8. (Formule de Green) : ∀ u, v ∈ H 1 (Ω),
Z Z Z
∂v ∂u
u dx = − v dx + uv ni ds.
Ω ∂xi Ω ∂xi ∂Ω

9. (Formule de Green pour la divergence) :


Si u ∈ H 1 (Ω) et σ = ∇u admet une divergence au sens faible,
Z Z Z
∂u
v ∆u dx = − ∇u · ∇v dx + v ds.
Ω Ω ∂Ω ∂n

10. (Théorème de Rellich) : l’injection de H 1 (Ω) dans L2 (Ω) est compacte.

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Valeurs propres d’un problème elliptique. Un autre résultat fondamental du cours est
le théorème sur les valeurs propres d’un problème elliptique. Rappelons les hypothèses :
V et H sont deux espaces de Hilbert et l’on suppose que

V ⊂ H avec injection compacte
(1)
V est dense dans H.
a est une forme bilinéaire symétrique coercive sur V .
Théorème
Il existe une base hilbertienne (uk )k≥1 de H (en particulier, (uk )k≥1 est orthonormale pour le
produit scalaire de H), et il existe une suite croissante (λk )k≥1 de réels positifs qui tend vers
l’infini tels que pour tout k, uk ∈ V et

a(uk , v ) = λk huk , v iH ∀v ∈ V.

De plus, (uk / λk )k≥1 est une base hilbertienne de V pour le produit scalaire a(·, ·).

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On peut immédiatement appliquer ceci au Laplacien avec conditions aux limites de Dirichlet,
ce qui nous donne le résultat suivant.

Théorème
Soit Ω un ouvert borné régulier de RN . Il existe une suite croissante (λk )k≥1 de réels positifs
qui tend vers l’infini, et il existe une base hilbertienne de L2 (Ω) (uk )k≥1 , telle que chaque uk
appartient à H01 (Ω) et vérifie

−∆uk = λk uk p.p. dans Ω
(2)
uk = 0 p.p. sur ∂Ω.

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Approche variationnelle

Les résultats rappelés servent à établir la pertinence de l’approche variationnelle pour


établir l’existence et l’unicité de la solution de certains systèmes d’équations aux dérivées
partielles avec conditions aux limites.
Rappelons qu’il s’agit d’une approche en trois étapes :

Première étape : établir une formulation variationnelle. Commençons par le cas des
problèmes de type elliptique (Laplacien par exemple).
On procède comme suit : on multiplie l’équation aux dérivées partielles par une fonction
test. On intègre sur le domaine Ω. On réalise une intégration par partie (formule de Green)
pour se ramener à une formulation variationnelle du type : trouver u dans un certain espace
de Hilbert V tel que
(∀v ∈ V ), a(u, v ) = L(v ).

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On choisit ensuite l’espace V pour que toutes les intégrales que l’on a écrites aient un sens,
(en pratique, V se trouve dans la liste réduite d’espace de Sobolev introduits pendant ce
cours et n’est pas trop difficile à déterminer). Il n’y a pas besoin de justifier l’intégration
par partie, ce n’est que pour revenir au problème de départ, quand la fera dans l’autre sens,
qu’il faudra le faire

Deuxième étape : On applique le théorème de Lax-Milgram pour établir l’existence et


l’unicité de la formulation varitionnelle. Il faut bien vérifier toute les hypothèses du théorème
de Lax-Milgram. Pour vérifier la coercivité de a, il faut souvent utiliser l’inégalité de Poincaré
ou d’autre inégalité du même type.

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Troisième étape : On montre que la solution de la formulation variationnelle obtenue à la
deuxième étape est bien solution de notre système de départ, au moins dans un sens faible.
On effectue les intégrations par parties à l’envers, ce qui demande souvent une justification
pour laquelle on utilise par exemple le critère d’existence de divergence au sens faible. On
conclut par un résultat d’orthogonalité dans L2 : si pour uneZfonction ψ ∈ L2 (Ω) et pour
toute fonction v dans un sous-espace dense de L2 (Ω), on a ψv = 0, alors ψ est nulle

presque partout. On utilise aussi parfois un résultat analogue sur le bord, par exemple la
densité de γ0 (H 1 (Ω)) dans L2 (∂Ω).

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Pour des problèmes d’évolution de type parabolique ou elliptique, la méthode est en
gros la même, mais on utilise en plus le théorème sur les valeurs propres.
La formulation variationnelle pour un problème parabolique par exemple est de la forme :
trouver u fonction de t 7→ [0, T ] à valeurs dans un espace de Hilbert V telle que pour tout
v ∈ V,
 d [hu(t), v iH ] + a (u(t), v ) = hf (t), v iH ,


dt (3)


u(t = 0) = u0 .
où a est une forme bilinéaire continue symétrique sur V , H est un autre espace de Hilbert
contenant V , u0 ∈ H et f ∈ L2 (]0, T [, H).
Dans la deuxième étape, on établit l’existence et l’unicité de u grâce au théorème suivant.

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Théorème
Soient V et H deux espaces de Hilbert tels que V ⊂ H avec injection compacte et V est
dense dans H. Soit a(u, v ) une forme bilinéaire symétrique continue et coercive dans V . Soient
un temps final T > 0, une donnée initiale u0 ∈ H, et un terme source f ∈ L2 (]0, T [; H). Alors
le problème

d
 dt hu(t), v iH + a (u(t), v ) = hf (t), v iH ∀ v ∈ V , 0 < t < T ,
(4)
u(t = 0) = u0 ,

(où l’équation de (4) a lieu au sens faible dans ]0, T [) a une unique solution
u ∈ L2 (]0, T [; V ) ∩ C ([0, T ]; H).
De plus, il existe une constante C > 0 (qui ne dépend que de Ω) telle que

kukL2 (]0,T [;V ) + kukC ([0,T ];H) ≤ C ku0 kH + kf kL2 (]0,T [;H) .
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La solution u(t) est obtenue en décomposant pour chaque t ∈ [0, T ] la u(t) ∈ H dans la
base hilbertienne (uk )k de vecteurs propres de a
X
u(t) = αk (t) uk
k

et en résolvant une équation différentielle du premier ordre très simple pour les coefficients
α(t).

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Continuité de la solution par rapport au données.
Il est important de montrer que l’on a affaire à des problèmes bien posés au sens de
Hadamard, c’est-à-dire qu’en plus de l’existence et de l’unicité de la solution, celle-ci doit
dépendre continûment des données du problèmes.
En effet, c’est le seul moyen de garantir que l’on pourra obtenir des approximations
numériques des solutions.
On obtient ceci généralement sous la forme d’inégalités d’énergie, qui nous disent que la
norme de la solution u (dans l’espace de Sobolev V dans lequel on a travaillé) est controlée
par la norme des données.

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Quelques autres résultats vus au passage et à connaı̂tre

1. Sous les hypothèses du théorème de Lax-Milgram, en supposant de plus la forme bilinéaire


a symétrique, la solution u du problème variationnel est aussi l’unique minimum de l’énergie
1
J(v ) = a(v , v ) − L(v ),
2
c’est-à-dire que J(u) = min J(v ).
v ∈V
2. Principe du min-max ou de Courant-Fisher pour les valeurs propres.
3. Théorème de Krein-Rutman.

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Voici les parties du livre ”Analyse numérique et optimisation” de Grégoire Allaire
abordées :
Chapitre I, sections I1, I2, I3, I5.1
Chapitre III, en entier
Chapitre IV, sections IV1, IV2, IV3, IV4
Chapitre V, sections V1, V2
Chapitre VII, sections VII1, VII2, VII3.1, VII3
Chapitre VIII, sections VIII1, VIII2, VIII3, VIII4, VIII5, VIII6

Voilà, c’est tout (et c’est déjà pas mal).

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