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MAP431.

Analyse variationnelle des équations aux dérivées partielles

PC7 : Laplacien avec conditions aux limites de Neumann

Considérons Ω ⊂ RN un ouvert borné régulier connexe. On s’intéresse au problème de Laplace avec


conditions aux limites de Neumann :
Trouver u ∈ H 1 (Ω) tel que :
−∆u = f dans Ω (P N )
∂u
= g sur ∂Ω,
∂n
où f , g désignent des termes source appartenant respectivement à L2 (Ω) et L2 (∂Ω).
1. A-t-on espoir de prouver un résultat d’unicité de la solution pour le problème (P N ) ? Pourquoi ?
2. Donner une condition nécessaire (condition dite de compatibilité) que doivent satisfaire f et g pour
que (P N ) admette une solution. Indice : on pourra intégrer l’EDP sur Ω ...
Définissons l’espace des fonctions à moyenne nulle
Z
1 1
H# (Ω) := {ϕ ∈ H (Ω) | ϕ(x) dx = 0}.

3. Montrer que si u vérifie le problème (P N ) alors il existe une constante α telle que w = u − α est
solution du problème
1
Trouver w ∈ H# (Ω) tel que :
1
(PvN )
a(w, v) = `(v), ∀v ∈ H# (Ω).
On donnera les expressions de a(·, ·) et `(·).
Réciproquement, prouver que si w est solution de (PvN ) appartenant à H 2 (Ω) alors w vérifie (P N )
lorsque f, g satisfont la relation de compatibilité obtenue à la question 2.
1 (Ω) muni du produit scalaire de H 1 (Ω) est un Hilbert.
4. Montrer que H#
1 (Ω) muni du produit scalaire (ϕ, ϕ)
R
5. Montrer que H# e 7→ Ω ∇ϕ(x) · ∇ϕ(x)
e dx est aussi un Hilbert.
6. Montrer que (PvN ) admet une unique solution. Est-il nécessaire de supposer que f, g vérifient la
relation de compatibilité de la question 2 ? Établir que l’application

A : L2 (Ω) × L2 (∂Ω) → H#
1
(Ω)
(f, g) 7→ w,

où w est la solution de (PvN ), est linéaire et continue.


7. Que pensez-vous de la résolution numérique de (PvN ) en FreeFem++ ?
Pour calculer une approximation de la solution du problème (PvN ), on souhaite éviter d’avoir à travailler
avec des espaces de fonctions à moyenne nulle. Pour κ > 0, introduisons le problème

Trouver wκ ∈ H 1 (Ω) tel que :


(Pvκ )
aκ (wκ , v) = `(v), ∀v ∈ H 1 (Ω),

où Z  Z 
−1
aκ (wκ , v) = a(wκ , v) + κ wκ (x) dx v(x) dx
Ω Ω

et où `(·) est définie comme pour (PvN ).

1
8. Prouver que pour tout κ > 0, (Pvκ ) possède uneR unique solution. Établir que si `(1) = 0 alors
wκ = w. Dans le cas général, en testant avec v = Ω wκ (x) dx dans (Pvκ ), montrer qu’il existe une
constante C > 0 indépendante de κ ∈ (0; κ0 ] telle que
Z

wκ (x) dx ≤ Cκ kf kL2 (Ω) + kgkL2 (∂Ω) .

Ici κ0 > 0 est fixé une fois pour toutes.


9. En observant qu’il existe un α indépendant de κ ∈ (0; κ0 ] tel que

αkwκ − wk2H 1 (Ω) ≤ aκ (wκ − w, wκ − w)

et en développant le terme de droite de cette inégalité, montrer que l’on a


Z 2
−1
kwκ − wk2H 1 (Ω) ≤ Cκ wκ (x) dx , ∀κ ∈ (0; κ0 ].

En déduire l’estimation d’erreur


√ 
kwκ − wkH 1 (Ω) ≤ C κ kf kL2 (Ω) + kgkL2 (∂Ω) ,

où C > 0 est une constante indépendante de κ ∈ (0; κ0 ].


10. En utilisant les résultats des questions 8-9, proposer une méthode permettant d’approcher la solu-
tion w du problème (PvN ) sans avoir à discrétiser d’espace de fonctions à moyenne nulle.
Quels sont les avantages et les inconvénients de cette stratégie notamment quand `(1) = 0 ? Que
pensez-vous de sa résolution en FreeFem++ ?
On propose alors une autre approximation de la solution du problème (PvN ), très facile à implémenter.

Trouver wε ∈ H 1 (Ω) tel que :


(Pvε )
aε (wε , v) = `(v), ∀v ∈ H 1 (Ω),

où Z
aε (wε , v) = a(wε , v) + ε wε (x)v(x) dx

et où `(·) est définie comme pour (PvN ).


1 (Ω) et qu’il
11. Démontrer que ce problème est bien posé. On suppose `(1) = 0. Montrer que wε ∈ H#
existe C telle que pour tout ε > 0

kwε kH 1 (Ω) ≤ C kf kL2 (Ω) + kgkL2 (∂Ω) .

12. On reste dans le cadre `(1) = 0. Démontrer qu’il existe C telle que pour tout ε > 0

kw − wε kH 1 (Ω) ≤ Cε kf kL2 (Ω) + kgkL2 (∂Ω) .

Quels sont les avantages et les inconvénients de cette méthode par rapport à celle basée sur le calcul
de wκ ?
13. Tester cette méthode avec FreeFem++. On pourra commencer par choisir Ω =]0; 1[×]0; 1[, f =
cos(πx) cos(πy) et g = 0.

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