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MAP431.

Analyse variationnelle des équations aux dérivées partielles

PC4 : Riesz, Lax-Milgram et Poincaré.

Exercice 1 : De l’importance de la complétude


Soit V un espace vectoriel réel, a une forme bilinéaire de V × V dans R et ` une forme linéaire
sur V . On s’intéresse au problème variationnel

Trouver u ∈ V tel que


(1)
a(u, v) = `(v), ∀v ∈ V.

Dimension finie.
1. Supposons dans cette question V = RN . Montrer que si a est définie positive alors (1) possède une
unique solution. Prouver que a est définie positive si et seulement si a est coercive.

Dimension infinie.
Introduisons Ω ⊂ RN un ouvert borné régulier.
2. Supposons V = C 1 (Ω) et définissons a telle que
Z
a(u, v) = ∇u · ∇v + uv dx, ∀u, v ∈ V.

Montrer que a constitue un produit scalaire sur V . En déduire que le problème (1) possède au plus
une solution.
Supposons ` continue sur V pour la norme associée au produit scalaire défini par a. Prouver que
V muni de la norme associée au produit scalaire a n’est pas complet, ce qui empêche d’utiliser le
théorème de représentation de Riesz pour conclure à l’existence d’une solution à (1).
3. Changeons donc de cadre et travaillons dans V = H 1 (Ω) muni du produit scalaire
Z
(u, v)V = ∇u · ∇v + uv dx.

Définissons a telle que


Z
a(u, v) = α∇u · ∇v + βuv dx, ∀u, v ∈ V,

où α, β sont des fonctions de C 0 (Ω) strictement positives.


Montrer que pour toute forme ` linéaire continue sur V (pour la norme associée à (·, ·)V ), le pro-
blème (1) possède une unique solution dépendant continûment de la donnée.
4. Reprenons (V, (·, ·)V ) comme en 3. Définissons a telle que
Z
a(u, v) = uv dx, ∀u, v ∈ V.

Montrer que a est définie positive mais non coercive sur (V, (·, ·)V ).
5. Reprenons (V, (·, ·)V ) comme en 3. Définissons a telle que
Z
a(u, v) = ∇u · ∇v − ω 2 uv dx, ∀u, v ∈ V,

avec ω ∈ R. La forme a est-elle coercive ? définie positive ?

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Exercice 2 : De Riesz à Lax-Milgram
Considérons Ω ⊂ RN un ouvert borné régulier et ~v ∈ C 1 (Ω)N un champ à divergence nulle donné.
On s’intéresse au problème
Trouver u ∈ H 1 (Ω) tel que
−∆u + (~v · ∇u) = f dans Ω, (2)
u = 0 sur ∂Ω,
où f désigne un terme source appartenant à L2 (Ω).
1. Écrire la formulation variationnelle (FV) naturellement associée à ce problème dans un espace que
l’on précisera. Montrer que si u est une solution de (FV) appartenant à H 2 (Ω) alors u vérifie (2).
2. Peut-on utiliser le théorème de représentation de Riesz pour montrer que (FV) possède une unique
solution ? Quel autre outil employer ? Prouver que l’application

A : L2 (Ω) → H 1 (Ω)
f 7→ u

où u est la solution de (FV), est linéaire et continue.


3. Aurait-on obtenu un résultat identique si la divergence de ~v admettait des valeurs strictement
positives ?
4. Soit Vh un sous-espace de dimension finie de l’espace introduit à la question 1. Montrer qu’il existe
une unique solution au problème

Trouver uh ∈ Vh tel que


Z Z Z
∇uh (x) · ∇wh (x) dx + (~v (x) · ∇uh (x)) wh (x) dx = f (x)wh (x) dx, ∀wh ∈ Vh .
Ω Ω Ω

Exercice 3 : Inégalité de Poincaré


Soit Ω un ouvert de RN borné dans au moins une direction de l’espace. On rappelle l’inégalité de
Poincaré :
kukL2 (Ω) ≤ Ck∇ukL2 (Ω)N , ∀u ∈ H01 (Ω), (Poincaré)
où C > 0 désigne une constante dépendant de Ω mais pas de u.
Dans cet exercice, on se propose d’établir une généralisation de ce résultat.
1. Considérons Ω ⊂ RN un ouvert borné et régulier. Montrer qu’il existe une constante C > 0 telle
que  
kukL2 (Ω) ≤ C k∇ukL2 (Ω)N + kγ(u)kL2 (∂Ω) , ∀u ∈ H 1 (Ω),

où γ : H 1 (Ω) → L2 (∂Ω) désigne l’application trace.


Indication : on pourra raisonner par l’absurde et utiliser le théorème de Rellich.
2. Application. Considérons Ω un ouvert borné régulier de RN et donnons-nous f un terme source
appartenant à L2 (Ω). On s’intéresse au problème

Trouver u ∈ X tel que


(3)
Z Z
∇u(x) · ∇v(x) dx = f (x)v(x) dx, ∀v ∈ X.
Ω Ω

Pour X = H 1 (Ω), le problème (3) est-il bien posé ? Pourquoi ? Donner des exemples de sous-espaces
X de H 1 (Ω) pour lesquels (3) admet une unique solution dépendant continûment de la donnée.

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