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(ii) f est une application continue sur E si elle est continue en tout u0 ∈ E.
• Lorsque l’application f : E → F est linéaire, on a le critère de continuité suivant.
Proposition. E et F sont deux espaces vectoriels normés munis respectivement des normes
k · kE et k · kF . Pour que l’application linéaire f : E → F soit continue sur E, il faut et il suffit
qu’il existe une constante C > 0 telle que,
kf (u)kF ≤ C kukE ∀u ∈ E.
• Définitions. (i) Soit E un espace vectoriel normé muni de la norme k · kE . Une suite (un )
d’éléments de E converge vers u ∈ E si et seulement si lim ku − un kE = 0, c’est-à-dire
n→+∞
(ii) On dit que la suite (un ) d’éléments de E est une suite de Cauchy lorsque,
On montre facilement qu’une suite convergente est une suite de Cauchy. La réciproque est
vraie dans R, dans C et en fait dans n’importe quel espace vectoriel de dimension finie, mais
pas toujours dans un espace vectoriel de dimension infinie. Les espaces vectoriels normés dans
lesquels les suites de Cauchy sont convergentes sont dits complets. Un espace vectoriel normé
complet est aussi appelé un espace de Banach.
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• Exemple. L’espace vectoriel C 0 ([a, b]) des fonctions continues sur un intervalle [a, b] ⊂ R
est complet pour la norme de la convergence uniforme kuk∞ = supx∈[a,b] |u(x)|, mais n’est pas
Rb
complet pour la norme de la convergence en moyenne kuk1 = a |u(x)| dx. Cet exemple illustre
une particularité des espaces de dimension infinie : contrairement au cas de la dimension finie,
deux normes ne sont pas nécessairement équivalentes.
• Le passage de Riemann à Lebesgue fait apparaı̂tre une nouvelle expression: “presque partout”
qui signifie “partout sauf sur un ensemble négligeable”. Un sous-ensemble A de R est dit
négligeable (ou de mesure nulle) si pour tout εS> 0, on peut Ptrouver une famille d’intervalles
]aj , bj [ ⊂ R, avec j ∈ J ⊂ N, telle que A ⊂ j∈J ]aj , bj [ et j∈J (bj − aj ) < ε. Si A est un
ensemble fini ou dénombrable de points, il est négligeable.
L’intégrale de Lebesgue ne fait pas de distinction entre deux fonctions qui diffèrent sur un
ensemble négligeable. Plus précisément, on a
Z
|u(x)| dx = 0 ⇐⇒ (u = 0 presque partout dans R).
R
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Proposition (i) Une fonction u : Ω → R appartient à L1 (Ω) si et seulement si
Z
|u(x)| dx < ∞.
Ω
(ii) La suite (up ) est dominée par une fonction intégrable, au sens où il existe une fonction
v ∈ L1 (Ω) telle que |up (x)| ≤ v(x) presque partout dans Ω.
Z Z
1
Alors u ∈ L (Ω) et lim up (x) dx = u(x) dx.
p→+∞ Ω Ω
Cependant, k · k1 ne constitue pas une norme sur L1 (Ω) car kuk1 = 0 n’implique pas que la
fonction u est nulle, mais seulement que u est nulle presque partout. Pour pallier ce défaut,
on abandonne l’espace L1 et on travaille avec l’ensemble des classes d’équivalence de L1 pour
la relation d’équivalence d’égalité presque partout. La structure d’espace vectoriel de L1 (Ω) se
transmet à l’ensemble des classes d’équivalence et on note L1 (Ω) le nouvel espace vectoriel.
• Théorème (complétude de L1 ). L’espace vectoriel L1 (Ω) muni de la norme de la convergence
en moyenne est complet.
Dire que IX(Y ) existe et est finie signifie deux choses. D’une part l’intégrale “intérieure” a un
sens pour presque tout x, ce qui s’écrit
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D’autre part l’intégrale “extérieure” a un sens, ce qui signifie que
Z
la fonction x 7→ u(x, y) dy appartient à L1 (X).
Y
Et IY (X) s’interprète de la même façon. Le théorème suivant établit quels sont les liens entre les
trois intégrales IX×Y , IX(Y ) et IY (X) .
• Théorème (Fubini). (i) Si u ≥ 0 presque partout, alors on a toujours IX×Y = IX(Y ) = IY (X) ,
au sens où si l’une elle est infinie, les autres le sont aussi, et si l’une d’elle est finie, les autres le
sont aussi et prennent la même valeur.
(ii) Si u ∈ L1 (X × Y ), les trois intégrales IX×Y , IX(Y ) et IY (X) sont finies et coı̈ncident.
Ce théorème s’utilise généralement en deux temps. On applique tout d’abord (i) à |u| pour
montrer que u ∈ L1 (X × Y ). On peut alors appliquer (ii) à u : on est en droit d’intervertir les
deux intégrales.
• Une conséquence importante de ce théorème concerne le produit de convolution dans L1 :
Proposition. On appelle produit de convolution des fonctions f et g ∈ L1 (R), la fonction notée
f ∗ g définie par Z +∞
f ∗ g(x) = f (y)g(x − y) dy.
−∞
Φ : Ω̃ →
7 Ω
x̃ → 7 x = Φ(x̃) = (Φ1 (x̃), . . . , Φd (x̃))
Nous supposons que Φ est un C 1 -difféomorphisme, c’est-à-dire une bijection telle que Φ et Φ−1
sont toutes deux de classe C 1 . On peut alors définir le jacobien de Φ (déterminant de la matrice
jacobienne) par
∂Φ1 /∂ x̃1 (x̃) . . . ∂Φ1 /∂ x̃d (x̃)
JΦ (x̃) = .. .. .. .
. . .
∂Φd /∂ x̃1 (x̃) . . . ∂Φd /∂ x̃d (x̃)
En pratique, on utilise le critère suivant pour vérifier qu’une transformation Φ est un C 1 -
difféomorphisme: si Φ : Ω̃ → Ω est une bijection de classe C 1 telle que JΦ (x̃) 6= 0 pour tout
x̃ ∈ Ω̃, alors Φ est un C 1 -difféomorphisme.
Théorème. Soit u une fonction définie de Ω dans R. On a l’égalité
Z Z
u(x) dx = u(Φ(x̃)) |JΦ (x̃)| dx̃
Ω Ω̃
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2.6 Formule de Stokes
Cette formule, appelée aussi formule de Green-Ostrogradski ou théorème de la divergence,
généralise aux dimensions supérieures à 1 la formule fondamentale de l’intégration
Z b
u0 (x) dx = u(b) − u(a).
a
où n = n(x) désigne la normale unitaire extérieure à ∂Ω et ∇ · V = ∂V1 /∂x1 + . . . + ∂Vd /∂xd la
divergence de V.
i=n
où α = (α1 , . . . , αn ) ∈ Nn désigne un multi-indice d’ordre |α| =
P
αi et on note
i=1
∂ |α|
∂α = .
∂xα1 1 . . . ∂xαnn
L’ensemble des distributions définies sur D(Ω) est noté D0 (Ω) et on utilise la notation hT, ϕi
plutôt que T (ϕ) pour désigner l’image d’une fonction ϕ par une distribution T.
• Exemples. Les distributions généralisent la notion de fonction. Plus précisément, la proposi-
tion suivante montre que les fonctions peuvent être considérées comme des distributions, si elles
sont localement intégrables sur Ω, c’est-à-dire intégrables sur tout compact inclus dans Ω.
R
Proposition. Soit f ∈ L1loc (Ω), la forme linéaire Tf : ϕ ∈ D(Ω) 7→ Ω f (x)ϕ(x) dx est une
distribution. De plus, si f et g sont deux fonctions localement intégrables sur Ω telles que
Tf = Tg , alors f et g sont égales presque partout sur Ω.
L’ensemble des distributions est bien plus vaste que celui des fonctions localement intégrables et
beaucoup de distributions courantes ne s’identifient pas à des fonctions. C’est le cas par exemple
de la masse Dirac δa définie pour a ∈ Ω par
hδa , ϕi = ϕ(a)
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En général on ne peut pas multiplier deux distributions, mais pour une fonction f ∈ C ∞ (Ω) et
une distribution T ∈ D0 (Ω), on définit la distribution f T par la formule
est une distribution que l’on appelle dérivée partielle de T par rapport à la variable xi .
0 0
Par exemple, la dérivée de δa est la distribution δa définie par hδa , ϕi = −hδa , ϕ0 i = −ϕ0 (a). La
dérivée de la fonction log |x| n’est autre que vp(1/x).
La dérivation au sens des distributions prolonge la dérivation usuelle des fonctions : si f est une
∂f ∂Tf
fonction dérivable sur Ω, la dérivée partielle s’identifie à la distribution .
∂xi ∂xi
Soit f une fonction de classe C 1 par morceaux sur R. Il existe donc n réels a1 , . . . , an tels que
f est de classe C 1 sur les intervalles ] − ∞, a1 ], [ai , ai+1 ] pour i = 1, . . . , n − 1, et [an , +∞[. La
dérivée au sens des distributions de la fonction f est donnée par la formule (dite des sauts),
n
X
0 −
f (a+
(Tf ) = T{f 0 } + i ) − f (ai ) δai ,
i=1
−
où {f 0 }(x) = f 0 (x) pour x ∈ R\{a1 , . . . , an }, f (a+
i ) = lim+ f (x) et f (ai ) = lim− f (x). Par
x→ai x→ai
exemple, la dérivée au sens des distributions de la fonction de Heaviside qui vaut 1 si x > 0 et
0 si x < 0 est la masse de Dirac δ0 .
• Division dans l’ensemble des distributions.
(i) Les distributions T ∈ D0 (R) solutions de l’équation (x − a)T = 0 sont de la forme T = kδa
où k est une constante réelle.
• Distribution à dérivée nulle. Les distributions T ∈ D0 (R) telles que T 0 = 0 sont les
distributions associées aux fonctions constantes.
• Définition (convergence dans D0 (Ω)). Une suite (Tn ) de distributions de D0 (Ω) converge vers
la distribution T ∈ D0 (Ω) si