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Théorème 3.1 : convergence uniforme et intégrales sur un segment, cas des suites
Théorème 3.2 : convergence uniforme (ou normale) et intégrales sur un segment, cas des séries
Théorème 3.3 : dérivabilité de la limite d’une suite de fonctions
Théorème 3.4 : extension aux suites de fonctions de classe Ck
Théorème 3.5 : dérivabilité de la somme d’une série de fonctions
Théorème 3.6 : extension aux séries de fonctions de classe Ck
Théorème 1.3 : continuité d’une limite simple et convergence uniforme sur tout segment
Soit (un) une suite de fonctions définies d’un intervalle I de dans K.
Si les hypothèses suivantes sont vérifiées :
• pour tout entier n, la fonction un est continue sur I,
• la suite (un) converge uniformément sur tout segment : [α,β] ⊂ I, vers u, définie sur I,
alors u est continue sur I.
Démonstration :
Soit : a ∈ I.
Si a est une extrémité de I, la continuité de u ou des un en a se ramène à la continuité à droite ou à
gauche en ce point et la démonstration qui suit s’adapte.
Si a est intérieur à I (non situé aux extrémités), alors on peut trouver [α,β] tel que : a ∈ ]α,β[ ⊂ [α,β] ⊂ I.
La convergence uniforme de (un) sur [α,β] et la continuité des un en a, pour tout entier n, entraîne alors la
continuité de u en a (à droite et à gauche puisque a est intérieur au segment).
Finalement, u est bien continue en tout point de I, donc sur I.
Théorème 1.4 : étude d’une limite simple aux bornes d’un intervalle ouvert, « double limite »
Soit I un intervalle de , ouvert en au moins une de ses extrémités, notée a.
Soit (un) une suite de fonctions définies de I dans K, telle que :
• la suite (un) converge uniformément sur I vers u,
• pour tout entier n, la fonction un admet une limite Ln finie en a,
• la suite (Ln) admet une limite L finie ou non,
alors la fonction u admet L comme limite en a.
Démonstration (hors programme) :
• Cas où a est fini et où L est un élément de K.
Pour : ε > 0, on peut successivement écrire :
ε
∃ n1 ∈ , ∀ n ≥ n1, sup u n (t ) − u (t ) ≤ ,
t∈I 3
ε
∃ n2 ∈ , ∀ n ≥ n2, |Ln – L| ≤ ,
3
ε
et avec : N = max(n1, n2), ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, (|x – a| ≤ α) ⇒ (|uN(x) – LN| ≤ ),
3
donc : ∀ x ∈ I, (|x – a| ≤ α) ⇒ (|u(x) – L| ≤ |u(x) – uN(x)| + |uN(x) – LN| + |LN – L| ≤ ε),
et u tend bien vers L en a.
• Cas où a est infini (par exemple : a = +∞), et L est un élément de K.
Pour : ε > 0, on peut de même écrire :
ε
∃ n1 ∈ , ∀ n ≥ n1, sup u n (t ) − u (t ) ≤ ,
t∈I 3
ε
∃ n2 ∈ , ∀ n ≥ n2, |Ln – L| ≤ ,
3
ε
et avec : N = max(n1, n2), ∃ A ∈ , ∀ x ∈ I, (x ≥ A) ⇒ (|uN(x) – LN| ≤ ),
3
donc : ∀ x ∈ I, (x ≥ A) ⇒ (|u(x) – L| ≤ |u(x) – uN(x)| + |uN(x) – LN| + |LN – L| ≤ ε).
• Les autres possibilités (a fini ou ±∞, L fini ou ±∞ dans le cas réel), se traitent de façon similaire.
Définition 2.2 : convergence simple et limite simple d’une série de fonctions sur un intervalle
Soit ∑ u n une série de fonctions définies d’un intervalle I de dans K.
n ≥0
On dit que la série converge simplement sur I ou qu’il y a convergence simple de la série sur I si et
seulement si la suite de fonctions (Sn) converge simplement sur I, soit si : ∀ t ∈ I, u n (t ) converge. ∑
n ≥0
+∞
La fonction S définie sur I par : ∀ t ∈ I, S(t) = ∑u
n =0
n (t ) , est alors appelée limite simple de la série ou
+∞
somme de la série de fonctions et est notée ∑u
n =0
n .
Théorème 2.1 : liens entre les différentes convergences d’une série de fonctions
Soit ∑
u n une série de fonctions définies d’un intervalle I de dans K.
n≥0
Pour la série ∑u
n≥0
n , les implications suivantes sont alors vérifiées :
sur I) .
• (convergence normale sur I) ⇒ (convergence uniforme sur I) ⇒ (convergence simple sur I).
Démonstration :
Du fait des études faites précédemment, on sait déjà que la convergence uniforme sur I entraîne la
convergence simple sur I.
De même, la convergence absolue pour tout : t ∈ I, de ∑
u n (t ) , entraîne la convergence de
n≥0
u n (t ) ∑
n≥0
pour tout : t ∈ I, ce qui correspond à la convergence simple de la série sur I.
• Montrons que la convergence normale entraîne l’absolue convergence pour tout élément de I.
Pour cela, soit : a ∈ I.
Alors : ∀ n ∈ , u n ( a ) ≤ sup u n ( x) , et par comparaison de séries à termes réels positifs, la série
x∈I
et en examinant la limite lorsque p tend vers +∞ (toutes les sommes partielles convergent), on obtient :
+∞
∀ n ∈ , ∀ t ∈ I, S (t ) − S n (t ) ≤ ∑ sup u
k = n +1 x∈I
n ( x) , où Sn désigne la nième somme partielle de la série de
fonctions, et S sa somme.
La fonction |S – Sn| est alors, pour tout entier n, majorée sur I et sa borne supérieure sur I vérifie :
+∞
∀ n ∈ , sup S ( x) − S n ( x) ≤
x∈I
∑ sup u
k = n +1 x∈I
n ( x ) = Rn .
Puisqu’enfin, la suite majorante tend vers 0 quand n tend vers +∞ (puisque c’est le reste d’ordre n d’une
série numérique convergente), on en déduit que : lim sup S n ( x) − S ( x) = 0 .
n → +∞ x∈I
Démonstration :
Puisque, pour tout entier n, la fonction Sn est continue en a (comme somme de fonctions continues en a)
et (Sn) converge uniformément sur I vers S, S est également continue en a.
Le même argument est utilisé pour montrer que si toutes les fonctions un sont continues sur I, la somme
est également continue sur I.
On en déduit alors que : ∀ a ∈ I,
+∞
• S(a) = lim S ( x) = lim
x→a x→a
∑un =0
n ( x) , d’une part, et :
• S (a) =
+∞
∑u
n=0
n
+∞
( )
(a ) = ∑ lim u n ( x) , puisque les fonctions un sont toutes continues en a.
n =0
x→a
Démonstration :
La démonstration utilise là encore que toutes les fonctions Sn sont continues sur I, et le théorème
démontré dans le cadre des suites de fonctions (avec des hypothèses identiques) donne le résultat
voulu.
Théorème 2.4 : étude d’une somme de série de fonctions aux bornes d’un intervalle ouvert
Soit I un intervalle de , ouvert en au moins une de ses extrémités, notée a.
Soit ∑ u n une série de fonctions définies d’un intervalle I de dans K, telle que :
n ≥0
• la série ∑u
n ≥0
n converge uniformément ou normalement sur I,
écrire : lim
x→a
+∞
∑ n = ∑
n =0
u ( x )
+∞
n =0
(
lim u n ( x) .
x→a
)
Démonstration (hors programme) :
Là encore, il suffit d’adapter la démonstration faite dans le cadre des suites, en notant par exemple :
n n
∀ n ∈ , Sn = ∑ u k , βn =
k =0
∑L
k =0
k .
Théorème 3.1 : convergence uniforme et intégrales sur un segment, cas des suites
Soit (un) une suite de fonctions définies d’un segment [a,b] de dans K, continues sur [a,b].
Si la suite (un) converge uniformément sur [a,b] vers u, alors :
b b b
lim ∫u
n → +∞ a
n (t ).dt = ∫ lim (u n (t )).dt = ∫ u (t ).dt .
a n → +∞ a
Démonstration :
Il suffit d’écrire :
b b b b
∀n∈ , ∫u
a n (t ).dt − ∫ u (t ).dt ≤ ∫ u n (t ) − u (t ) .dt ≤ ∫ sup u n − u .dt = (b − a ). sup u n − u .
a a a [ a ,b ] [ a ,b ]
Si on fait tendre n vers +∞, le théorème des gendarmes montre alors qu’on a bien :
b b
lim ∫
n → +∞ a
u n (t ).dt = ∫ u (t ).dt .
a
Théorème 3.2 : convergence uniforme (ou normale) et intégrales sur un segment, cas des séries
Soit ∑
u n une série de fonctions définies d’un segment [a,b] de dans K, continues sur [a,b].
n≥0
Si la série ∑u
n≥0
n converge uniformément ou normalement sur [a,b], alors :
+∞ n +∞
b u (t ).dt = b u (t ).dt .
∑ ∑ ∑
b b b
∫a n=0
u n (t )
.dt = ∫a n→+∞
lim ( S n (t )).dt =
n → +∞ ∫a
lim S n (t ).dt = lim
n → +∞
k =0
∫a k
n= 0 ∫a n
Il y a alors convergence uniforme (donc convergence simple) de la suite de fonctions (vn) sur [α,β], étant
donné que (u’n) converge uniformément sur [α,β] vers v.
Mais comme de plus : ∀ n ∈ , ∀ x ∈ [α,β], vn(x) = un(x) – un(α), et que cette suite de fonctions converge
simplement sur I (donc sur [α,β]) vers la fonction définie sur [α,β] par : x a u(x) – u(α), on conclut que :
x
∀ x ∈ [α,β], u(x) = u(α) + ∫α v(t ).dt .
La fonction v étant de plus continue sur [α,β], comme limite uniforme de suite de fonctions continues sur
[α,β], u est donc de classe C1 (comme primitive de v sur [α,β]) sur tout [α,β] inclus dans I, donc sur I, et :
∀ x ∈ [α,β], u’(x) = v(x).
Enfin : ∀ n ∈ , ∀ x ∈ [α,β],
x
u n ( x) − u ( x) ≤ u n (α ) − u (α ) + ∫α (u n ' ( x) − v(t )).dt ≤ u n (α ) − u (α ) + β − α . sup u n '−v ,
[α , β ]
• la série ∑ u ' n converge uniformément ou normalement sur I (ou sur tout segment : [α,β] ⊂ I).
n ≥0
+∞ +∞ +∞
Alors la somme ∑ u n de la série de fonctions est de classe C1 sur I, et : (∑ u n )' = ∑ u n ' .
n =0 n =0 n =0
Démonstration :
Là encore, la démonstration découle de celle du théorème 3.3 en remarquant simplement que (Sn)
converge simplement sur I, et que (Sn’) converge uniformément sur tout segment [α,β] inclus dans I.
• la série ∑u
n ≥0
(k )
n converge uniformément ou normalement sur I (ou sur tout segment : [α,β] ⊂ I).
+∞ +∞ +∞
Alors la somme ∑un =0
n de la série de fonctions est de classe Ck sur I, et : ∀ 0 ≤ i ≤ k, ( ∑u
n =0
n ) (i ) = ∑ u n( k ) .
n =0
De plus, la convergence de la suite (un) est uniforme sur tout segment [α,β] inclus dans I.
Démonstration :
Là encore, la démonstration découle de celle du théorème 3.4 en remarquant simplement que pour tout :
0 ≤ i ≤ k – 1, la suite (Sn(i)) converge simplement sur I, et que (Sn(k)) converge uniformément sur tout
segment [α,β] inclus dans I.