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I Objectifs
I |ESPACES METRIQUES-VECTORIELS NORMES |
I |APPLICATIONS ET CONTINUITE |
I |ESPACES DE HILBERT |
D ÉFNITIONS
Une suite dans E est une application de N dans E, souvent notée
(un )n∈N au lieu de
u: N→E
.
n 7→ u(n) = un
On appelle aussi suite dans E toute application de l’ensemble
{n ∈ N, n ≥ n0 } dans E où n0 ∈ N est fixé.
[S OUS - SUITE ]
Soit (un )n∈N une suite d’éléments de (E, d). On appelle une
sous-suite (ou suite extraite) de (un )n∈N toute suite à valeurs dans E
de la forme (uϕ(n) )n∈N où ϕ est une application strictement croissante
de IN dans lui même.
D ÉFINITION
Soit (E, d) un espace métrique et soit (un )n∈S une suite de points de
E, avec S ⊂ IN. On dit que (un )n∈S converge vers un élément u ∈ E
si l’on a :
et se lire :
≪pour tout réel ε > 0, tous les un sauf peut être pour un nombre fini
d’indices sont dans la boule fermée B(u, ε) ≫.
T HÉORÈME (FONDAMENTAL)
Si une suite (un )n∈S de points d’un espace métrique (E, d) converge
vers u ∈ E et v ∈ E on a obligatoirement u = v .
Démonstration :
C AS D ’ UN E.V.N
D ÉFINITION
Soient (xn )n∈N une suite d’éléments d’un espace vectoriel normé
(E, k · k) et a ∈ E. On dit que la suite (xn )n∈N converge vers a dans E
si la suite de nombres réels (kxn − ak)n∈ N converge vers 0 dans IR.
∀ε, ∃ Nε ∈ N : si n ≥ Nε ⇒ kxn − ak ≤ ε.
P ROPRIÉTÉ
Soit E, un espace vectoriel, et N1 et N2 , deux normes sur E.
N1 et N2 sont équivalentes
si et seulement si
Z 1
Soit E = C([0, 1], R) normé par N(f ) = ex |f (x)|dx.
0
1. pour tout n ∈ IN ∗ , on définit la fonction fn par :
1
f n (x) := 1 − nx pour x ∈ 0,
n
1
f (t) := 0
pour x >
n
n
Etudier la suite (fn ) dans l’espace vectoriel normé (E, N) et dans
(E, k · k∞ ). Qu’en conclure ?
Comme pour le cas des suites réels, il est possible de caractériser
précisément les valeurs d’adhérence d’une suite définie dans un
espace vectoriel normé E.
T HÉORÈME
Soit (E, k · k), un espace vectoriel normé. Les trois propositions
suivantes sont équivalentes :
I ∃a ∈ E : ∀ε > 0 , ∃N ∈ N, ∀n > N : kxn − ak < ε.
I a ∈ E est limite d’une suite extraite de (xn )n∈N .
I ∀ε > 0, B(a, ε) contient xn pour une infinité d’indices.
R EMARQUE IMPORTANTE : [M ÉTHODE P RATIQUE ]
la notion de suite extraite est fortement utilisée pour démontrer
qu’une suite n’est pas convergente. En effet, lorsque l’on souhaite
montrer qu’une suite n’est pas convergente, une méthode
fréquemment utilisée consiste à extraire deux sous-suites de la suite
initiale, dont les limites sont différentes.
C’est l’exemple de la suite (un )n∈N de réel, définie pour tout entier
naturel n par :
un = (−1)n .
Il suffit de considérer la sous-suite de un extraite en ne choisissant
que les éléments de rang pair, puis la suite extraite construire en ne
considérant que les éléments de rang impair.
P ROPRIÉTÉ :[ C ARACTÉRISATION SÉQUENTIELLE DE
L’ ADHÉRENCE ]
Soit (E, k · k), un espace vectoriel normé, et A, un sous-ensemble de
E. Alors, les propositions suivantes sont équivalentes :
I (i) a ∈ A.
I (ii) a est limite d’une suite d’éléments de A.
Démonstration.
P ROPRIÉTÉ [ C ARACTÉRISATION SÉQUENTIELLE DES
FERMÉS .]
Soit (E, k · k), un espace vectoriel normé, et A un sous-ensemble de
E. Alors, les propositions suivantes sont équivalentes :
I (i) A est fermé dans E.
I (ii) Toute suite (an )n∈N d’éléments de A qui converge vers x ∈ E
implique que x ∈ A.
P ROPOSITION (IMPORTANTE)
Soit (E, d) un espace métrique et soit A une partie non vide de E.
Toute suite extraite d’une suite convergente est convergente,
avec la même limite
( A ) u ∈ adh(A) ⇔ il existe une suite (an )n∈IN de points
appartenant à A telle que lim an = u.
( B ) A est fermé dans (E, d) ⇔ toute suite (an )n∈IN
d’éléments de A convergente dans (E, d) a sa limite
dans A.
Démonstration : Exercices.
II-S UITE DE C AUCHY ET C OMPLÉTUDE
D ÉFINITION
Soit (E, d) un espace métrique.
Soit (un )n∈N une suite d’éléments de E. On dit que (un )n est une
suite de Cauchy dans (E, d) si :
Dans le cas d’un espace vectoriel normé (E, k · k), on dit qu’une suite
(xn )n∈N est de Cauchy si
pour tout ε > 0, il existe Nε ∈ N tel que kxp − xq k ≤ ε dès que
p, q ≥ Nε .
R EMARQUE IMPORTANTE :
1. La définition d’une suite de Cauchy signifie aussi que : la suite
double de réels positifs (d(up , uq )p,q ) convergente vers 0 ; i.e
lim d(up , uq ) = 0.
p,q→+∞
ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, ∀p ∈ N : n ≥ N ⇒ d(un+p , un ) ≤ ε.
E XEMPLE : M ÉTHOQUE P RATIQUE
Z 1
Soit E = C([0, 1], R) normé par kf k1 = |f (t)|dt.
0
La suite (fn ), n ≥ 2, définie ainsi :
pour t ∈ 0, 12 − n1
fn (t) := 0
1 1
− n1 , 12
fn (t) := n.t + 1 − n pour t ∈ 2
2
1
fn (t) := 1 pour t ∈ 2, 1
d(up , l) ≤ ε
p ≥ N
∀(p, q) ∈ IN 2 , ⇒ 2 .
q≥N d(uq , l) ≤ ε
2
⇒ d(up , uq ) ≤ d(up , l) + d(l, uq ) ≤ ε
et donc (un )n est une suite de Cauchy dans E.
D ÉMONSTRATION DE (B) :
Puisque
1
sn = , n ≥ 1.
n
La suite (sn )n≥1 est de Cauchy ; En effet la suite (sn )n≥1
converge vers 0 dans R, donc elle est de Cauchy dans
R par conséquent (sn )n≥1 est de Cauchy dans E ⊂ R.
Cette suite n’est pas convergente dans E
( B ) On démontre facilement que la suite définie par
récurrence par
1 2
s1 = 1, sn+1 = sn +
2 sn
√
est une suite convergente dans R, vers 2.
La suite (sn )n≥1 est de Cauchy
√dans Q mais pas
convergente dans Q puisque 2 ∈ / Q.
n
1
( C ) La suite rn = 1+ , n ≥ 1 ; est une suite de
n
Cauchy de rationnels non convergente dans Q, sa
limite dans R est e.
1 1 1
( D ) La suite sn = 1 + + + ... (Série harmonique) n’est
2 3 n
pas de Cauchy :
En effet
1 1 1 1 1
s2n − sn = + + ... ≥n× = .
n+1 n+2 2n 2n 2
1 1 1 1
sn+k − sn = + + ... ≤k× → 0.
n+1 n+2 n+k n+1
II- E SPACE COMPLET
On établit comme dans le cas des nombres réels que toute suite
convergente est de Cauchy. La réciproque est, en génétral, fausse et
lorsqu’elle est vraie on dit que l’e.v.n (E, k.k) est complet ou que
(E, k.k) est un espace de Banach.
P ROPOSITION
R, muni de la distance usuelle d(s, t) = |s − t|, est un espace
métrique complet.
T HÉORÈME
I Les corps R et C (muni de la valeur absolue ou module) sont
complets.
I Les espaces produits Rn et Cn (muni des normes classiques)
sont complets.
I Tout ENV de dimension finie est un espace complet.
I Toute partie complète d’un espace vectoriel normé est fermé.
I Toute partie fermée d’un espace vectoriel normé complet, est
complète.
E XEMPLES
Rn ou
Soit E = Cn muni de sa structure ordinaire d’espace vectoriel.
x1
x2
. ∈ E. On définit les trois applications de E dans
Soit x =
.
xn
R+ :
i=n
X
kxk1 = |xn |;
i=1
i=n
! 21
X
kxk2 = |xn |2 .
i=1
1 1
δ(s, t) = −
1−s 1−t
si 0 ≤ x ≤ 12
1,
n
fn (x) = −nx + + 1, si 12 ≤ x ≤ 12 + n1
2
0, si 12 + n1 ≤ x ≤ 1
Alors (fn )n≥2 une suite de Cauchy qui ne converge pas dans
(E, k · k2 ) .
T HÉORÈME DU P OINT F IXE ET SES APPLICATIONS
D ÉFINITION
Soit f : E → E une application d’un ensemble E dans lui même. On
b ∈ E tel que
appelle point fixe de f tout point u
f (u
b) = u
b.
g: R→R
.
t 7→ g(t) = t + 1
R EMARQUE IMPORTANTE
Il est facile de voir que toute application k −Lipschitzienne est
continue sur (E, k · k).
E XEMPLES
Soit f : E → E, où E un espace métrique. Si f est contractante sur E,
elle peut avoir des points fixes ou ne pas en avoir, en avoir une
infinité.
Posons E = [1, +∞[ et considérons l’application f définie par :
1
f (t) = t + .
t
On a pour tout t, s ∈ E tels que s 6= t :
t −s 1
|f (s) − f (t)| = (s − t) + = |s − t| 1 − ≤ |s − t|
ts st
f (u
b) = u
b.
kn
Estimation a priori kun − u
bk ≤ ku0 − u1 k
1−k
k
Estimation a posteriori kun+1 − u
bk ≤ kun − un+1 k.
1−k
R-4 Vitesse de convergence : [Convergence dite
linéaire]
kun+1 − u
bk ≤ k kun − u
bk
Dans le cas où k ∈]0, 1[ , pour ε > 0 tel que 0 < k + ε < 1, on peut
trouver un entier naturel N tel que :
d(un+1 , u)
∀n ≥ N, 0< <k +ε
d(un , u)
ce qui signifie que la suite d(un , u)n∈IN est dominée par la suite
géométrique ((k + ε)n )n∈IN .
E XEMPLES D ’ APPLICATIONS DU THÉORÈME DU POINT FIXE
L’idée est d’utiliser dans cet exemple le théorème du point fixe afin de
démontrer la convergence de la suite (vn )n∈N . La statégie à adopter
est la suivante :
I On peut écrire que ∀n ≥ 1, vn+1 = f (vn ), où f désigne la fonction
définie pour x 6= 0 par :
1
f (x) = 1 +
x
I f doit être restreinte à un intervalle I sur lequel elle est
contractante pour pouvoir appliquer le théorème du point fixe.
I Nous devrons donc démontrer qu’à partir d’un certain rang n0 ,
tous les éléments de la suite (vn )n appartiennent à I.
Tous les éléments de (vn )n étant positifs, on peut étudier f sur
l’intervalle ]0; +∞[. Pour tout élément x de cet intervalle : f 0 (x) = −1
x2
.
On en déduit que f est strictement décroissante sur R∗ . En
particulier sur l’intervalle I = [ 32 , 2] mentionné précédemment. Par
conséquent :
puisque f est décroissante,
3 3 5
f (I) ⊂ [f (2); f ( )] = [ , ]
2 2 3
Ainsi, si vn ∈ I, alors f (vn ) = vn+1 ∈ I et que ∀x, y ∈ I
4
|f (x) − f (y ) ≤ |x − y |
9
tn+1 = f (tn )
P ROPOSITION
I Tout espace métrique compact est borné.
I Tout espace métrique compact est complet (la réciproque est
fausse).
I Dans un espace compact E , une suite (un )n converge si, et
seulement si, elle possède une valeur d’adhérence unique.