Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mathématiques 1
Fiche de T.D n◦ 3
Exercice . 1 .
Soit F = f ∈ C 1 [0, 1], R | f (0) = 0 . On pose : N ( f ) =
f 0
∞ pour f ∈ F. Montrer que N
. Réponses :
• Pour tout f ∈ F, f 0 est continue sur [0, 1] qui est compact, donc par théorème est bornée, ce
qui justifie l’existence de N ( f ), et clairement N ( f ) ≥ 0.
• Soit ( f , g) ∈ F2 , alors N ( f + g) =
f 0 + g0
∞ 6
f 0
∞ +
g0
∞ d’où N ( f + g) 6 N ( f ) +
N ( g ).
• Soit f ∈ F, soit λ ∈ R, alors N (λ f ) =
λ f 0
∞ = |λ | ·
f 0
∞ d’où N (λ f ) = |λ | N ( f ).
comme f (0) = 0, f = 0.
Conclusion : N est une norme sur F.
• Posons, pour n ∈ N∗ , f n : x 7−→ xn , alors clairement ∀n ∈ N∗ , f n ∈ F, et k f n k∞ = 1, N ( f ) = n,
k f n k∞
d’où lim = 0, on conclut : N et k·k∞ ne sont pas équivalentes.
n→∞ N ( f n )
Exercice . 2 .
n o
f ∈ C 2 [0, 1], R tq f (0) = f (1) = 0 . On définit l’application N2 sur E par
On note E =
Z 1
1/2
N2 ( f ) = f 00 (t)2 dt
0
. Réponses :
1. Si N ( f ) = 0 alors f 00 = 0 donc f 0 = cste, avec f (0) = f (1), f = cste = 0. Les autres
propriétés sont immédiates.
2. Soit f ∈ E. On a alors, pour tout x ∈ [0, 1] :
1/2
Z x 00 √
Z x
0 0
00 2
f ( x) − f (0) =
0 f (t) · 1 dt 6 f (t) dt · x 6 N2 ( f ).
0
Or, la fonction f 0 s’annule en au moins un point c de [0, 1] (théorème de Rolle), donc l’inéga-
lité précédente prise en x = c permet de donner la majoration suivante : f 0 (0) 6 N2 ( f ).
L’inégalité des accroissement finis permet alors de conclure k f k∞ 6 2 N2 ( f ). (On peut peut-
être faire mieux !)
Posons f n : x 7→ sin(nπ x). Alors k f n k∞ = 1 mais N2 ( f n ) tend vers +∞ avec n. Ces deux
normes ne sont donc pas équivalentes.
Exercice . 3 .
Pour P = ∑ ai Xi de E = R[X ] on pose : N1 (P) = max{|ai |}, N2 (P) = ∑ |ai | et N3 (P) = sup | P(t)|
i i t∈[0,1]
Montrer que N1 , N2 et N3 sont des normes sur E et qu’elles sont deux à deux non équivalentes.
. Réponses :
— N1 et N2 sont bien des normes sur R[ X ] est de même genre de démonstration que pour
les normes usuelles dans Rn . N3 est la norme k k∞ usuelle.
— Comparaison de N1 et N2 : Pour tout P ∈ R[ X ], on a N1 ( P) 6 N2 ( P) (car le max des | ai |
figure dans la somme ∑ | ai |).
i
Cependant, N1 et N2 ne sont pas équivalentes : si on considère la suite de polynômes ( Pn )
définis par Pn = 1 + X + . . . + X n , on a N2 ( Pn ) = n + 1 et N1 ( Pn ) = 1, donc la suite ( Pn )
est bornée pour la norme N1 mais ne l’est pas pour N2 ...
— Comparaison de N3 et N2 : Si P = ∑ ai Xi , alors, pour tout t ∈ [0, 1], |P(t)| 6 ∑ |ai | ti 6
∑ |ai |, donc N3 (P) 6 N2 (P).
n
n n
Pour Pn = (1 − X ) , N2 ( Pn ) = ∑ = 2n , et N3 ( Pn ) = 1, donc N2 et N3 ne sont pas
k=0
k
équivalentes (même argument qu’auparavant).
— Comparaison de N3 et N1 : Pour Pn = 1 + X + . . . + X n , N1 ( Pn ) = 1 et N3 ( Pn ) = n + 1
(le sup est obtenu pour t = 1), donc le rapport N3 / N1 n’est pas borné sur R[ X ] \ {0}.
Soit Tn le n-ième polynôme de Tchebychev. On a Tn (cos θ ) = cos(nθ ), donc N3 ( Tn ) = 1.
On sait aussi que, pour n > 1, on a la relation de récurrence Tn−1 = 2XTn − Tn−1 , ce
qui permet de démontrer que le coefficient dominant de Tn est 2n−1 pour n > 1, donc
N1 ( Tn ) > 2n−1 . Le rapport N1 / N3 n’est donc pas borné sur R[ X ] \ {0}.
Exercice . 4 .
x + ty
1. Montrer que l’on définit une norme sur R2 par : N ( x, y) = sup .
t ∈R 1 + t + t2
2. Dessiner la boule unité pour cette norme.
. Réponses :
— Existence : Il s’agit demontrer que la définition
de N ( x, y) a bien un sens. Soit, pour
x + ty
( x, y) ∈ R2 donné, A = , t ∈ R .
1 + t + t2
| x + ty|
L’ensemble A est non vide. De plus, la fonction t 7→ est continue sur R et tend
1 + t + t2
vers 0 quand t tend vers ±∞, donc est bornée (exercice classique). Donc sup A existe.
— N est une norme
— Soit ( x, y) ∈ R2 tel que N ( x, y) = 0. Alors | x + ty| = 0 pour tout t ∈ R, d’où
x = y = 0.
— Soit ( x, y) ∈ R2 et λ ∈ R.
|λ ( x + ty)|
N (λ ( x, y)) = N (λx, λy) = sup 2
t ∈R 1 + t + t
|λ | |( x + ty)| |( x + ty)|
= sup 2
= |λ | sup 2
= |λ | N ( x, y)
t ∈R 1+t+t t ∈R 1 + t + t
L’inégalité ayant lieu pour tout t ∈ R, on obtient, en prenant la borne sup : N (u + v) 6 N (u) + N (v
n o
— Boule unité : Soit B = ( x, y) ∈ R2 , N ( x, y) 6 1 .
| x + ty|
( x, y) ∈ B ⇐⇒ ∀t ∈ R, 61
1 + t + t2
x + ty
⇐⇒ ∀t ∈ R, −1 6 61
( 1 + t + t2
t2 + t(1 − y) + 1 − x > 0
⇐⇒ ∀t ∈ R,
t2 + t(1 + y) + 1 + x > 0
⇐⇒ (1 − y)2 − 4(1 − x) 6 0 et (1 + y)2 − 4(1 + x) 6 0
(on a utilisé le fait qu’un trinôme est de signe constant si et seulement si son discriminant
est négatif).
La boule cherchée est donc la portion de plan comprise entre les deux paraboles d’équa-
tions (1 − y)2 = 4(1 − x) et (1 + y)2 = 4(1 + x) (faites le dessin).
Exercice . 5 .
Soit E = C 1 ([0, 1], R). On pose,
s Pour f ∈ E, on pose :
Z 1
N( f ) = f 2 (0) + f 02 (t)dt et N 0 ( f ) = k f k∞ + k f 0 k∞
0
0
Montrer que N et N sont des normes sur E ; les comparer entre elles, ainsi qu’à la norme k k∞ .
. Réponses :
— N norme : La définition de N a bien un sens (l’intégrale existe puisqu’on suppose f 0
continue).
ϕ : E × E −→ R
Z 1
( f , g) 7−→ f (0) g(0) + f 0 (t) g0 (t) dt
0
Alors ϕ est une forme bilinéaire symétrique sur E (facile), positive (∀ f ∈ E, ϕ( f , f ) > 0)
et définie
Z 1
(car ϕ( f , f ) = 0 =⇒ f (0) = 0 etf 02 (t) dt = 0 =⇒ f (0) = 0 et f 0 = 0 =⇒ f = 0).
0
q
C’est donc un produit scalaire sur E, et N : f 7→ ϕ( f , f ) est la norme euclidienne
associée.
— N 0 norme : La définition de N 0 a bien un sens puisque, f et f 0 étant continues sur [0, 1] y
sont bornées. La démonstration du fait que N 0 est une norme est similaire à celle faite en
cours pour la norme k k∞ .
Z 1
0
— Comparaison de N et N : Pour f ∈ E, on a : N ( f ) = f (0) + 2 2
f 02 (t) dt 6 k f k2∞ +
q 0
0
2
f
donc N ( f ) 6 k f k2 + k f 0 k2 6 k f k∞ + k f 0 k∞ = N 0 ( f ).
∞ ∞ ∞
Cependant, N et N 0 ne sont pas équivalentes ; en effet, considérons, pour t ∈ [0, 1] et
n N0 ( fn )
n ∈ N∗ , f n (t) = tn . Alors f n ∈ E, N ( f n ) = √ et N 0 ( f n ) = 1 + n donc lim =
2n − 1 n→∞ N ( f n )
N0
+∞ et le rapport n’est pas borné sur E \ {0}.
N
— Comparaison de N et de k k∞ : En considérant le même exemple que ci-dessus, on peut
N
voir que le rapport n’est pas borné.
k k∞
Z t
Cependant : on remarque que, ∀t ∈ [0, 1], f (t) = f (0) + f 0 (u) du. Donc
0
Z t
f 0 (u) du
| f (t)| 6 | f (0)| +
0
Z 1
f 0 (u) du
6 | f (0)| +
s0
Z 1 Z 1
6 | f (0)| + 1 du f 02 (u) du (Cauchy-Schwarz)
0 0
√ p
et,
√ puisque a + b 6 2 a2 + b2 pour tous a, b ∈ R, on en déduit : ∀t ∈ [0, 1], | f (t)| 6
√
2N ( f ), soit k f k∞ 6 2N ( f ).
Exercice . 6 .
Z 1
Pour f ∈ E = C([0, 1], R), on pose : N ( f ) = e x | f ( x)|dx. Montrer que N est une norme, et la
0
1
comparer à la k k∞ (on pourra considérer la suite ( f n )n telle que f n ( x) = 1 − nx si 0 6 x 6 et
n
1
f n ( x) = 0 si 6 x 6 1), ainsi qu’à la norme k k1 et à la norme k k2 .
n
. Réponses :
— N est une norme (faire les calculs).
Z 1 Z 1
N
— ∀ f ∈ E, N ( f ) = e x | f ( x)| dx 6 e x k f k∞ dx = (e − 1) k f k∞ . Ainsi, le rapport
0 0 k k∞
k k∞
est majoré sur E \ {0}, mais le rapport ne l’est pas (donc les deux normes ne sont
N
pas équivalentes). En effet, soit f n comme dans l’énoncé, alors k f n k∞ = 1 et un calcul
k f n k∞
d’intégrales rapide montre que lim N ( f n ) = 0, donc tend vers ∞ avec n.
n→∞ N( fn )
Z 1 Z 1 Z 1
x
— ∀ f ∈ E, k f k1 = | f ( x)| dx 6 e | f ( x)| dx 6 e | f ( x)| dx = e k f k1 , donc les
0 0 0
normes N et k k1 sont équivalentes.
— D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a pour toute f ∈ E :
s s
Z 1 Z 1 Z 1
N( f ) = x
e | f ( x)| dx 6 e 2x
dx | f ( x)|2 dx
0 0 0