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Khôlles PC-PC∗

G.Huvent-Lycée Faidherbe
5 février 2014

Table des matières


1 Suites numériques (et un peu de séries) 3

2 Espaces vectoriels normés 19

3 Séries 26

4 Intégrales généralisées 49

5 Convergence dominée 72

6 Intégrales multiples (plus on est de fous) 88

7 Convergence normale des séries de fonctions 89

8 Séies entières 101

9 Matrix 115

10 Algèbre linéaire générale 121

11 Déterminant 130

12 Diagonalisons 133
12.1 Le grenier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155

13 Equations différentielles 157


13.1 Le lemme de Gronwall et quelques usages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179

14 Nul n’entre ici s’il n’est euclidien 181

15 Fourier (fait chaud ici) 190

16 Calcul Facile (Calcul diff) 197

1
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

17 Et tout le reste .... 202


17.1 Algèbre générale, groupes, polynômes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
17.2 Les réels, les fonctions d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
17.3 Géométrie, coniques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205

18 Les exos tueurs 207

—2/208— G H
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1 Suites numériques (et un peu de séries)


Exercice PC 1
Nature et équivalent des suites (un )n∈N et (vn )n∈N définies par

un = sin π n2 + 1 et vn = sin π n2 + n

Solution : On a pour n 0

1 1 1 1 1 1
n2 + 1 = n2 1 + =n× 1+ =n 1+ 2 + o =n+ + o
n2 n2 2n n→+∞ n2 2n n→+∞ n

Ainsi n
1 1 1 1 (−1)
un = sin nπ + + o = (−1)n sin + o ∼ −−−−−→ 0
2n n→+∞ n 2n n→+∞ n 2n n→+∞
On procède de même, on a

1 1 1 1
n2 + n = n × 1+ =n 1+ + o =n+ + o (1)
n 2n n→+∞ n 2 n→+∞
Ainsi
π
vn = (−1)n sin + o (1) ∼ (−1)n
2 n→+∞
donc diverge.

Exercice PC 2
Déterminer a et b réels pour que la suite (un )n∈N∗ définie par

un = ln n + a ln (n + 1) + b ln (n + 2)

1
ait une limite finie. Donner alors un équivalent de un . Comment choisir a, b, c pour que cet équivalent soit un o

avec α le plus grand possible.

Solution : Un petit développement asymptotique, on a

1 1 1 1
ln (n + 1) = ln (n) + ln 1 + = ln n +− + o
n n 2n2 n→+∞ n2
2 2 2 1
ln (n + 2) = ln (n) + ln 1 + = ln n + − 2 + o
n n n n→+∞ n2
(a + 2b) a + 4b 1
un = (1 + a + b) ln (n) + − + o
n 2n2 n→+∞ n2
Une CN est donc
a + b = −1
Dans ce cas, on a
a + 2b
un ∼
n
Si de plus a + 2b = 0 i.e a = −2 et b = 1 alors
1
un ∼ −
n2

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Exercice PC 3
Soit fn (x) = nx3 + n2 x − 2, montrer l’existence d’un unique un tel que fn (un ) = 0. Déterminer la limite de (un )n∈N

puis un développement asymptotique à deux termes de un .

Solution : La fonction fn est continue et strictement croissante sur R (sa dérivée est n 3x2 + n ), elle réalise une
2 8 2
bijection de R sur lui même. Ceci règle l’existence et l’unicité de un . Puis fn = 5 > 0 (on a choisit 2 pour
n2 n n
2
éliminer n2 x − 2) et fn (0) = −2 < 0 donc 0 un ainsi un −−−−−→ 0.
n2 n→+∞
2 u3n u3 2 2
Enfin fn (un ) = 0 ⇐⇒ 2 = un + , puisque un −−−−−→ 0 on a n = o (un ) donc un ∼ 2 . Mais alors un − 2 =
n n n→+∞ n n n
2 3
u3n 2 8
− ∼− n = − 7 . Conclusion
n n n
2 8 1
un = 2 − 7 + o .
n n n7

Exercice PC 4
(CCP ) Pour n ∈ N, on considère l’équation (E) : ex = xn .

1. A l’aide de la fonction fn (x) = x − n ln x, montrer que pour n plus grand qu’un entier p à préciser, l’équation (E)
admet deux solutions un < vn sur ]0, +∞[.
2. Déterminer la limite de la suite (vn )n .
3. Déterminer la limite ℓ de la suite (un )n puis la nature de la série (un − ℓ) .
n p

Solution :
n x−n
1. Pour x > 0, on a ex = xn ⇐⇒ fn (x) = 0. Or fn′ (x) = 1 − = dont les variations sur ]0, +∞[ sont faciles
x x
(décroissante jusque n puis croissante). Puisque fn (n) = n (1 − ln n) < 0 si n 3, et que fn (x) −−−→ +∞ ainsi que
x→0
fn (x) −−−−−→ +∞, le théorème de la bijection sur ]0, n[ et sur ]n, +∞[ donne l’existence et l’unicité de un et de vn .
x→+∞

x 0 un n vn +∞
fn′ (x) − − − 0 + + +
+∞ +∞
fn ց 0 ց ր 0 ր
n − n ln (n)

2. On a de plus n vn =⇒ vn −−−−−→ +∞.


n→+∞
3. On a fn+1 (un ) = un − n ln un − ln un = − ln un . Or fn (1) = 1 − n ln 1 = 1 > 0 donc 1 < un , ainsi − ln un < 0 et
on en déduit que un+1 < un (car un ∈ ]0, n[ =⇒ un ∈ ]0, n + 1[) La suite (un )n est donc décroissante et minorée,
elle converge. Soit ℓ sa limite, alors
un
0 ←−−−−− = ln un −−−−−→ ln (ℓ)
n→+∞ n n→+∞

d’où ℓ = 1. On a alors
1 un
∼ = ln un ∼ (un − 1)
n n
et la série diverge.
Remarque : On peut déterminer un équivalent de vn . Pour n 3, on pose αn = ln (vn ), on a d’une part
lim αn = +∞ et vn = n ln (vn ) = nαn , ce qui nous donne
n→∞

nαn = n ln (nαn ) = n ln (n) + n ln (αn ) ⇐⇒ αn = ln (n) + ln (αn )

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Or comme lim αn = +∞, on a ln (αn ) = o (αn ) et donc αn ∼ ln (n).


n→∞ +∞

vn ∼ n ln (n)
+∞

Plus fort : un développement asymptotique de vn . On pose alors αn = ln (n)+ln (n) β n , on remarque que lim β n = 0
n→∞
et la relation αn = ln (n) + ln (αn ) nous donne alors

ln (n) + ln (n) β n = ln (n) + ln (ln (n) (1 + β n )) = ln (n) + ln (ln (n)) + ln (1 + β n )

On a alors
ln (n) β n = ln (ln (n)) + ln (1 + β n ) = ln (ln (n)) + β n + o (β n )
ln (ln (n)) ln (ln (n))
Ce qui nous donne β n = + o (β n ) et donc β n ∼ . On est alors en mesure de conclure que
ln (n) +∞ ln (n)

vn = n ln (n) + n ln (ln (n)) + o (n ln (ln (n)))

Exercice PC* 1

Déterminer la limite de la suite (un )n∈N définie par un = (−1)n n cos π n2 + n + 2 .

Solution : On a
2 3
1 2 1 1 2 1 1 2 1 1 2 1
π n2 + n + 2 = πn 1 + + 2 = πn 1 + + 2 − + 2 + + 2 +o
n n 2 n n 8 n n 16 n n n3
1 7 7 1
= πn 1 + + − +o
2n 8n2 16n3 n3

donc
π 7π 1
cos π n2 + n + 2 = cos nπ + + +o
2 8n n
n+1 7π 1 (−1)n+1 7π 1
= (−1) sin +o = +o
8n n 8n n
−7π −7π
ainsi un = + o (1) −−−−−→ .
8 n→+∞ 8

Exercice PC* 2
n ln n n ln n
ln (n + 1) 1 + ln n
Déterminer la limite de un = et de vn =
ln n ln n

n ln n
ln n + 1 ln n + 1
Solution : On a = exp n ln n × ln , on va chercher un équivalent de l’argument de
ln n ln n
l’exponentielle, en espérant qu’il admet une limite. Puisque

1 1 1
ln n × 1 + ln n + ln 1 + ln 1 +
ln n + 1 n n n
= = =1+ −−−−−→ 1
ln n ln n ln n ln n n→+∞

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1
ln 1 +
n 1
cela se présente bien. On sait que ln (1 + un ) ∼ un si un −−−−−→ 0. Ici, un = ∼ −−−−−→ 0 donc
n→+∞ ln n n ln n n→+∞
ln n + 1 1
ln = ln (1 + un ) ∼ un ∼
ln n n ln n
ln n + 1 1
=⇒ ln ∼
ln n n ln n

d’où
ln n + 1 1
n ln n × ln ∼ n ln n × =1
ln n n ln n
donc converge vers 1 et ainsi, par continuité de la fonction exponentielle en 1
n ln n
ln n + 1
−−−−−→ e
ln n n→+∞

Pour la seconde, on a
1 + ln n 1 1
ln (vn ) = n ln (n) × ln = n ln (n) × ln 1 + ∼ n ln (n) × = n −−−−−→ +∞
ln n ln n ln n n→+∞

Ainsi
vn −−−−−→ +∞
n→+∞

Exercice PC* 3
n
Soit u0 > 0, on définit la suite (un )n∈N par un+1 = uk . Limite et équivalent de un .
k=0

n−1
Solution : On a pour n 1, un+1 = un + uk = un + u2n , il s’agit donc d’une suite récurrente. Puisque u0 > 0,
k=0
on a un > 0 et
un+1 − un = un + u2n − un > 0, la suite est croissante

Si (un )n∈N converge vers l, par passage à la limite dans un + u2n = un+1 , on obtient l = l + l2 =⇒ l = 0. Absurde car
un u0 > 0 =⇒ l > 0. La suite diverge vers +∞. Puis on considère
α
α 1 2
α uα

n+1 − uα
n = un + u2n − uα
n = uα
n × 1+ −1 ∼ × n
un n→+∞ 2 un

Ainsi, avec α = 1, on obtient


1
un+1 − un −−−−−→
n→+∞ 2
Avec Césaro, il vient
n
1 un u0 1
(uk+1 − uk ) = − −−−−−→
n n n n→+∞ 2
k=0

soit
n
un ∼
2

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Exercice PC* 4
Montrer que l’équation x−e−x = n admet une unique solution un dans l’intervalle [n, n + 1] . Donner un développement

asymptotique à deux termes de un .

Solution : La fonction fn (x) = x − e−x est continue et strictement croissante (somme de fonctions croissantes)
sur [n, n + 1], elle réalise donc une bijection de [n, n + 1] sur [fn (n) , fn (n + 1)] = n − e−n , n + 1 − e−n−1 . Puisque
n − e−n < n < n + 1 − e−n−1 , on en déduit l’existence et l’unicité de un . De plus
un
n un n + 1 =⇒ −−−−−→ 1
n n→+∞
donc un ∼ n. Posons alors un = n + vn , on a
un − e−un = n + vn − e−n e−vn = n =⇒ vn = e−n × e−vn
Or vn ∈ [0, 1] donc (e−vn )n∈N est bornée ainsi vn = e−n × e−vn −−−−−→ 0. On peut alors affirmer que e−vn −−−−−→ 1 et
n→+∞ n→+∞
ainsi
vn ∼ e−n
Conclusion
un = n + e−n + o e−n
n→+∞

Exercice PC* 5
Donner la formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre 1 pour la fonction exponentielle. En déduire :

1 1 1
lim exp + exp + ... + exp −n .
n→+∞ n+1 n+2 2n
x
(b − a)n f (n) (a) b
(b − t)n (n+1)
Solution : On a ex = 1 + x + (x − t) et dt (f (b) = f (a) + · · · + + f (t) dt). On en
0 n! a n!
déduit que
1
1 1 n+k 1 1
∀k ∈ {1, · · · , n} , e n+k = 1 + + − t e n+k dt
n+k 0 n+k
Ainsi
n n n n 1
1 1 n+k 1 1
e n+k = 1+ + − t e n+k dt
k=1 k=1 k=1
n + k k=1 0 n+k
n n n 1
1 1 n+k 1 1
e n+k −n = + − t e n+k dt
n+k 0 n+k
k=1 k=1 k=1
n n 1
1 1 1 1
Or n+k = k
est une somme de Riemann pour f (x) = donc converge vers f (x) dx = ln 2. Puis
n 1+ n
1+x 0
k=1 k=1
1 1
1 1 n+k 1 1 n+k 1 1 e e
∀k ∈ {1, · · · , n} , e n+k e n e =⇒ − t e n+k dt e − t dt =
0 n+k 0 n+k 2 (n + k)2 2n2
d’où
n 1
n+k 1 1 e e
0 − t e n+k dt n× = −−−−−→ 0
0 n+k 2n2 2n n→+∞
k=1
Conclusion
1 1 1
lim exp + exp + ... + exp − n = ln 2
n→+∞ n+1 n+2 2n

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Exercice PC* 6
e
On définit pour n ∈ N, In = lnn (t) dt. Donner une relation de récurrence sur la suite (In )n∈N puis en donner un
1

équivalent.

Solution : On intègre par partie In pour n 1 en dérivant le lnn , on obtient alors


e
e
In = lnn (t) dt = [t lnn t]1 − nIn−1 = e − nIn−1
1

1 si t = e
Version 5/2 : On pose fn (t) = lnn (t) (continue) qui converge simplement (la fonction est CM) vers f (t) = ,
0 si x ∈ [1, e[
e
puisque |fn (t)| 1, on a In −−−−−→ f (t) dt = 0.
n→+∞ 1
Version 3/2 en début d’année : La suite (In ) est décroissante car sur [1, e] on a 0 ln t 1 donc lnn+1 (t) lnn (t) =⇒
In+1 In . La suite est minorée par 0, elle converge. Si l est sa limite, si l > 0, alors le passage à la limite dans
In = e − nIn−1 donne l = −∞, absurde. Ainsi In −−−−−→ 0.
n→+∞
Enfin, la relation de récurrence, à l’indice n + 1, donne
e In+1
In = −
n+1 n+1
In+1 e
puisque In+1 −−−−−→ 0, on a = o , ainsi
n→+∞ n+1 n→+∞ n+1
e e
In ∼ ∼
n+1 n

Exercice PC* 7
un−1
(M ines) Soit (un )n∈N une suite réelle telle que un+1 = un + pour n > 0. Etudier la convergence de la suite
n+1
un
.
n2 n
(On pourra commencer par le cas où u0 et u1 sont strictement positifs).

Solution : On commence par le cas où u0 > 0 et u1 > 0, dans ce cas on a un > 0 par récurence. et immédiatement la
suite (un )n∈N est croissante. On obtient que pour n 1
un+1 un−1 1 1
0 =1+ × 1+ car un−1 un
un un n+1 n+1
ainsi par produit
n−1 n−1 n−1
uk+1 un 1 k+2
0 = 1+ = =n+1
uk u0 k+1 k+1
k=0 k=0 k=0
un
0 un (n + 1) u0 =⇒ un = O (n) =⇒ 2 −−−−−→ 0
n n→+∞
Si maintenant u0 = 0 ou u1 = 0 (si les deux sont nuls c’est évident), la suite n’est positive qu’a partir du rang 2, on
adapte pour avoir
n−1 n−1
uk+1 un k+2 n+1
0 = =
uk u2 k+1 3
k=2 k=2
Soient maintenant u0 et u1 quelconques (et même complexes), on pose v0 = |u0 |, v1 = |u1 | et pour n 1, vn+1 =
vn−1
vn + , par récurrence immédiate (inégalité triangulaire), on a
n+1
|un | vn

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vn un
et d’après ce qui précède, 2
−−−−−→ 0 d’où 2 −−−−−→ 0.
n n→+∞ n n→+∞

Exercice PC* 8
Etudier la suite (un )n∈N définie par u0 ∈ [0, 1] et un+1 = sin un . Donner un équivalent de un .

Solution : L’intervalle [0, 1] est stable par f (x) = sin x, ainsi par récurrence on a un ∈ [0, 1] pour tout entier n. On
sait que pour x 0, sin x x, ainsi sin un un . La suite est donc décroissante et minorée, elle converge. En passant à
la limite dans un+1 = sin un , sa limite l vérifie l = sin l, ce qui donne l = 0.
On considère alors
uα α α
n+1 − un = sin (un ) − un
α

x3
On a sin x = x − + o x3 donc
6 x→0

α α
u3n u2n
sinα (un ) − uα
n = un − + o u3n − uα α
n = un × 1− + o u2n −1
6 n→+∞ 6 n→+∞

α (α − 1) 2
Puisque (1 + u)α = 1 + αu + u + o u2 , on obtient
2 u→0

u2n α
sinα (un ) − uα α
n = un × α × − + o u2n = − uα+2 + o u2n
6 n→+∞ 6 n n→+∞

1 1 1
Si on choisit α = −2, on obtient 2 − ∼ donc avec Césaro (si u0 = 0, mais dans ce cas la suite est nulle)
sin un u2n 3
n−1
1 1 1 1 1 1
− = − −−−−−→
n u2k+1 u2k nu2n nu21 n→+∞ 3
k=0

d’où √
nu2n ∼ 3 =⇒ un ∼ 3n
sauf erreur · · ·

Exercice PC* 9
(X) Soit (un )n∈N une suite réelle définie par

3 u21 u22 u2
u1 > 0 et un+1 = + +··· n
1 2 n
ln n
Etudier la suite (un )n∈N et montrer que la suite un − converge.
3 n

u2n u2
, ainsi u3n+1 −u3n = n . Puisqu’il est clair (récurence) que un > 0, on a (un+1 − un ) =
3
Solution : On a un+1 = u3n +
n n
u2n
n(
> 0. La suite est donc croissante strictement. Si elle converge alors la suite u3n n aussi et ainsi la série
2
un+1 +un+1 un +u2n )
u2n l2
u3n+1 − u3n qui est sa série des différences converge. Soit l sa limite, on a l u1 > 0. Mais u3n+1 − u3n = ∼
n n
l2
d’où cv absurde. Ainsi un −−−−−→ +∞.
n n→+∞
On a
3 u2n 1
un+1 = u3n + = un × 3
1+
n nun

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d’où α
1 3
α uα
n

n+1 − uα
n = uα
n 1+ −1 ∼
nun 3 nun
Si on prend α = 1, on obtient
1
un+1 − un ∼
3n
1 1 1
on a alors, puisque (1 + h) 3 − 1 = h − h2 + o h2
3 9 x→0
1
1 1 3
1 1 1 1 1
un+1 − un − = un 1+ −1 − = un × − + o −
3n nun 3n 3nun 9n2 u2n n→0 n2 u2n 3n
1 1 1
= − + o = o
9n2 un n→0 n2 un n→0 n2
On en déduit que
1 1
∼− 2
un+1 − un −
3n 9n un
1 1 1
Puisque la série est à termes positifs, et négligeable devant 2 , elle converge. Si on pose vn = un+1 − un − ,
9n2 un n 3n
ln n
la série vn converge. Or wn = un − vérifie
3
1 1
tn = wn+1 − wn = un+1 − un − ln 1 +
3 n
donc
1 1 1 1
tn − vn = − ln 1 + ∼ =⇒ (tn − vn ) cv
3n 3 n 6n2
Conclusion (tn − vn ) cv, vn cv d’où tn cv, la suite (wn )n converge ! ! !

Exercice PC* 10
1
(Ensam P SI) Montrer que la suite (un )n∈N∗ définie par u1 > 0 et un+1 = un + tend vers +∞. Nature de la série
nun
1
.
un
n 1
Question bonus : Equivalent de un ?

Solution : Par récurrence immédiate on a un > 0 et ainsi


1
un+1 − un = >0
nun
La suite est donc strictement croissante. Soit elle converge vers une limite l > u1 > 0, soit elle diverge. Si elle converge
alors sa série des différence converge aussi. Mais dans ce cas on a
1 1
un+1 − un = ∼
nun nl
1
ce qui implique la convergence de donc de la série harmonique. Absurde ! La suite diverge donc. Puis on a
n 1
nl

1 1
uk u1 =⇒
kuk ku1
n−1 n−1 n−1
1 1 1 1
uk+1 − uk = =⇒ (uk+1 − uk ) = un − u1 =
kuk kuk u1 k
k=1 k=1 k=1

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d’où
n−1
1 1 1 1
un u1 + =⇒ n−1
u1 k un 1 1
k=1 u1 + u1 k
k=1
n−1 1 1
1
Puisque k ∼ ln n, la série de terme général n−1
diverge et ainsi celle des aussi.
k=1 1 1 un
u1 + u1 k
k=1
Pour l’équivalent de un , on a
2 1 2 1 1
u2n+1 = u2n + + =⇒ u2n+1 − u2n − = 2 =o
n n2 un n n un n2
2
Ainsi vn = u2n+1 − u2n − est le terme général d’une série à termes positifs et convergente. Si S est sa somme, on a donc
n
n−1 n−1 n−1
1
Sn−1 = vn = u2k+1 − u2k − 2 −−−−−→ S
k n→+∞
k=1 k=1 k=1

Soit
n−1
1
u2n+1 − u21 − 2Hn−1 −−−−−→ S où Hn−1 =
n→+∞ k
k=1

On en déduit que u2n+1 = 2Hn−1 + u21 + S =⇒ u2n+1 ∼ 2Hn−1 ∼ 2 ln n d’où



un ∼ 2 ln n

Exercice PC* 11
(Centrale P C) Montrer que pour tout n 0, l’équation xn + x2 = 1 admet une unique solution xn positive. Montrer

que la suite (xn )n est convergente et préciser sa limite. Donner un équivalent de xn − l (on montrera qu’il est de la
lna n
forme ).
nb

Solution : La fonction fn définie sur [0, +∞[ par fn (x) = xn + x2 − 1 est continue, strictement croissante (car par
exemple fn′ (x) = nxn−1 + 2x > 0 si x > 0). Elle réalise donc une bijection de [0, +∞[ sur fn (0) , lim fn (x) =
x→+∞
[−1, +∞[. Ceci assure l’existence et l’unicité de xn . Puisque fn (1) = 1 > 0, on a xn ∈ ]0, 1[. La suite est donc bornée. De
plus fn+1 (xn ) = xn+1
n + x2 − 1 et fn (xn ) = xnn + x2 − 1 = 0, ainsi
fn+1 (xn ) = xn+1
n − xnn = xnn (xn − 1) < 0 car xn ∈ ]0, 1[
On en déduit que xn+1 > xn (car fn+1 est croissante et fn+1 (xn ) < 0 = fn+1 (xn+1 )). La suite (xn )n est donc croissante
et majorée, elle converge. Notons l sa limite. On a
xn ∈ ]0, 1[ et xnn = 1 − x2n =⇒ ln (xnn ) = n ln (xn ) = ln 1 − x2n (les ln existent)
Puisque (xn )n est croissante, on a 0 < x1 xn < 1 =⇒ 0 < x1 < l 1. Supposons que 0 < l < 1, alors n ln (xn ) −−−−−→
n→+∞
−∞ et ln 1 − x2n 2
−−−−−→ ln 1 − l , absurde donc
n→+∞

xn −−−−−→ 1
n→+∞

Posons xn = 1 − un , on a donc n ln (xn ) = ln 1 − x2n ⇐⇒ n ln (1 − un ) = ln (un ) + ln (1 + un ). Puisque un −−−−−→ 0+ ,


n→+∞
on a n ln (1 − un ) ∼ −nun et ln (un ) + ln (1 + un ) ∼ ln un ce qui donne
ln un
−nun ∼ ln un ⇐⇒ un ∼ −
n

—11/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

− ln (un )
Mais, on a également n ∼ et puisque n tend vers l’infini, on peut passer au ln pour obtenir ln n ∼ ln (− ln (un ))−
un
ln (un ). Pour conclure, on a

ln (− ln un ) ln vn
ln (− ln (un )) = o (ln un ) , en effet = et vn = − ln un −−−−−→ +∞
− ln un vn n→+∞
ln (− ln un )
donc −−−−−→ 0 (croissances comparées)
− ln un n→+∞

Ceci prouve que ln n ∼ − ln (un ) et par conséquent

− ln n ln n ln n ln n
un ∼ − = =⇒ xn = 1 − +o
n n n n

Exercice PC* 12

1−a
1. Soit a ∈ C, a = 1, on pose b = a + . Montrer que |b − 1| |a| .
|1 − a|
2. On définit par récurrence, lorsque c’est possible, la suite (un )n∈N de C par

n + 1 − un
u0 = i et ∀n ∈ N, un+1 = un +
|n + 1 − un |

(a) Montrer que 0 Re (un ) n et que |n + 1 − un | 1, ce qui assure la définition de la suite (un )n∈N .
(b) Montrer à l’aide de la question 1 que la suite (vn )n∈N de réels définie par vn = |un − n| est décroissante. Que
peut-on en déduire ?
(c) Montrer que la suite (bn )n∈N définie par bn = Im (un ) converge.
(d) Montrer que un − n − ℓ −−−−−→ 0 où ℓ est la limite de |un − n|.
n→+∞

Solution :
1−a (a − 1)
1. On a b − 1 = a − 1 + = × (|1 − a| − 1). Ainsi
|1 − a| |1 − a|

|b − 1| = ||1 − a| − 1| = ||a − 1| − 1| |a|

Avec la seconde inégalité triangulaire ||z| − |z ′ || |z − z ′ | où l’on pose z = a − 1 et z ′ = 1.


2.
(a) Par récurrence, on pose P (n) = ”0 Re (un ) n et |n + 1 − un | 1”. On a clairement P (0), supposons que
P (n) soit vraie alors
n + 1 − Re (un )
Re (un+1 ) = Re (un ) +
|n + 1 − un |
Or 0 Re (un ) n =⇒ n + 1 − Re (un ) 0 ce qui assure que Re (un+1 ) n + 1 et que

1 n + 1 − Re (un ) = Re (n + 1 − un ) |n + 1 − un |

On en déduit que Re (un+1 ) n + 1.


(b) On a
n + 1 − un
vn+1 = |un+1 − n − 1| = un − n + −1
|n + 1 − un |
On pose donc dans la question 1, a = un − n, on en déduit le résultat annoncé puis que (vn )n∈N converge
(théorème de la limite monotone).

—12/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

bn
(c) On a bn+1 = bn − , d’où bn+1 − bn 0. La suite est donc décroissante. Par récurrence immédiate,
|n + 1 − un |
|n + 1 − un | − 1
|n + 1 − un | 1 =⇒ bn+1 = bn est du signe de bn
|n + 1 − un |
d’où du signe de b0 = 1. Par le théorème de la limite monotone, la suite converge.
(d) Posons un = n − an + ibn , on sait que 0 an n, que (bn )n converge, soit b la limite et que

|un − n| = |ibn − an | = a2n + b2n −−−−−→ ℓ.


n→+∞

On a donc
a2n + b2n −−−−−→ ℓ2 =⇒ an = a2n −−−−−→ ℓ2 − b2
n→+∞ n→+∞
Ainsi
un − n −−−−−→ ib − ℓ2 − b2
n→+∞
Mais
n + 1 − un n + 1 − un
un+1 − (n + 1) = un − n + − 1 =⇒ (un+1 − (n + 1)) − (un − n) = −1
|n + 1 − un | |n + 1 − un |

En passant à la limite, on a n + 1 − un −−−−−→ Z = 1 + ℓ2 − b2 − ib d’où |n + 1 − un | −−−−−→ |Z| et ainsi
n→+∞ n→+∞

Z
− 1 = 0 ⇐⇒ Z = |Z| =⇒ Z ∈ R
|Z|
On en déduit que b = 0 d’où le résultat.

Exercice PC* 13
On considère la suite (un )n∈N définie par u0 ∈ R et un+1 = u2n + un .

1. Montrer que si u0 ∈
/ [−1, 0] la suite diverge vers +∞, sinon elle converge.
2. On suppose que la suite converge sans être stationnaire, montrer que un+1 est équivalent à un .
1 1
3. On pose an = − , calculer la limite de an . On admet le théorème de Césaro, en déduire un équivalent de
un+1 un
un .
Solution :
1. La suite est croissante. Si u0 ∈ [−1, 0] , par récurrence, on a un ∈ [−1, 0] (car si f : x −→ x+x2 , alors x ∈ [−1, 0] =⇒
f (x) ∈ [−1, 0]). La suite est donc croissante est majorée, elle converge. Sa limite ℓ vérifie ℓ = ℓ + ℓ2 =⇒ ℓ = 0.
Si u0 ∈/ [−1, 0], on a u1 > 0, la suite étant croissante, si elle converge, sa limite vérifie ℓ u1 > 0, mais la seule
limite possible est 0, donc elle diverge vers +∞.
2. Si un+1 = un alors un = 0, si n 1, on en déduit que u2n−1 + un−1 = 0 =⇒ un−1 = 0 ou un−1 = −1. Mais puisque
1 1
f (x) f − = − , si un−1 = −1 alors n − 1 = 0 donc n = 1 (sinon un−1 = f (un−2 ) > −1). En d’autres
2 4
termes, si un = 0 alors un−1 = un−2 = · · · = u1 = 0 et enfin u0 = 0 ou 1. On suppose donc que u0 ∈ ]0, 1[, la suite
un+1
n’est donc pas stationnaire et = 1 + un −−−−−→ 0, ce qui prouve que un+1 ∼ un .
un n→+∞
1 1 un − un+1 u2n un
3. On a alors an = − = =− =− −−−−−→ −1. D’où
un+1 un un un+1 un un+1 un+1 n→+∞
n n
1 1 1 1 1 1 1
ak = − = − −−−−−→ −1
n+1 n+1 uk+1 uk n+1 un+1 u0 n→+∞
k=0 k=0

ce qui prouve que


1 1
un+1 ∼ − ⇐⇒ un ∼ −
n+1 n

—13/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 14
x
(X − P C). On considère la suite (fn )n définie par fn (x) = x − n ln 1 + .
n+1

1. Montrer qu’il existe un unique réel non nul, noté un , tel que fn (un ) = 0.
fn (−2)
2. En considérant , montrer que un ∈ [−2, −1].
n
3. Montrer que la suite (un )n∈N converge.
u − ln (1 + u)
4. Soit ϕ : u −→ , montrer que ϕ est une bijection C 1 de ]−1, +∞[ sur ]−∞, 1[ , et que un =
u
1
(n + 1) ϕ−1 − . En déduire la limite ℓ de (un )n∈N .
n
Bonus : développement asymptotique ?

Solution :
n 1 x+1
1. La dérivée de fn est fn′ (x) = 1 − = . On en déduit les variations de fn sur ]−n − 1, −1]
n+11+ x x+n+1
n+1
(décroissante) et [−1, +∞[ (croissante). Puisque fn (0) = 0, on a un minimum m = fm (−1) < 0. Il existe donc une
unique racine un = 0 telle que −n − 1 < un < −1.
fn (−2) 2 2 2 2 2
2. On a = − − ln 1 − , on pose g (n) = − − ln 1 − = − − ln (n − 1) + ln (n + 1) dont
n n n+1 n n+1 n
la dérivée est
2 1 1 −2
g ′ (n) = − 2 − + = 2 2 <0
n n−1 n+1 n (n − 1)
Ainsi g (n) > lim g (n) = 0. On en déduit que un −2 (car fn (−2) > 0).
n→+∞
fn (x) x x 1
3. On a = − ln 1 + , on pose u = , alors
n n n+1 n

fn (x) xu
= xu − ln 1 + = xu − ln 1 + xu 1 − u + o (u)
n 1+u u→0
2
xu − xu2
= xu − ln 1 + xu − xu2 + o u2 = − xu − xu2 + + o u2
u→0 2 u→0
1
= u2 x + x2 + o u2
2 u→0

x (x + 2) 1
= + o
2n2 u→0 n2

fn (un−1 ) un−1 (un−1 + 2)


On en déduit que est du signe de pour n assez grand donc est négatif (car un−1 ∈
n 2n2
[−2, −1]). La suite est donc décroissante à partir d’un certain rang (faire un dessin), minorée par −2, elle converge.
1 1
tu t
4. Avec tout le programme de spé, on a ϕ (u) = dt (donc C ∞ avec comme dérivée ϕ′ (u) = 2 dt
0 1 + tu 0 (1 + tu)
> 0. Sinon, en début de spé, on prolonge par continuité en u = 0 et on étudie la fonction et le prolongement C 1

—14/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

(laborieux ...). Bref, c’est une bijection C 1 et même C ∞ . On a alors

1 un 1
un = (n + 1) ϕ−1 − ⇐⇒ ϕ =−
n n+1 n
un
ln 1 +
n+1 1
⇐⇒ 1 − un =−
n
n+1
un
ln 1 +
1 n+1 n+1
⇐⇒ 1 + = = un
n n
n+1
un un
⇐⇒ = ln 1 +
n n+1
fn (un )
⇐⇒ = 0 ⇐⇒ fn (un ) = 0 vrai !
n
Pour finir, on en déduit que ϕ−1 a un DL à l’ordre 1 en 0 qui est ϕ−1 (u) = a + bu + o (u). Puisque
u→0

1
ϕ (u) = u + o (u)
2 u→0

1
Par composition ϕ ϕ−1 (u) = u = u + o (u) = (a + bu) + o (u) =⇒ a = 0 et b = 2.
u→0 2 u→0
On a donc ϕ−1 (u) ∼ 2u et enfin
u→0

1 2
(n + 1) ϕ−1 − ∼ (n + 1) × − −−−−−→ −2
n n→+∞ n n→+∞

u − ln (1 + u) 1 1
Pour le DA, on pousse le DA de ϕ−1 . Si ϕ−1 (u) = 2u + cu2 + o u2 et = u − u2 + o u2 ,
u→0 u 2 3 u→0
alors
1 1 2
ϕ ϕ−1 (u) = u= 2u + cu2 − 2u + cu2 + o u2
2 3 u→0
3c − 8 2
= u+ u + o u2
6 u→0

8
d’où c = et
3
1 2 8 1
(n + 1) ϕ−1 − = (n + 1) − + + o
n n 3n2 n→+∞ n2
2 1
= −2 + + o
3n n→+∞ n

Exercice PC* 15
x
(Centrale PSI) Pour n 1, on définit l’équation (En ) : e−x cos x =
n

1. Montrer que l’équation (En ) admet une plus grande racine un .


2. Monotonie et limite de la suite (un )n∈N .

e−x cos x 1 e−x cos x


Solution : Pour x > 0 cette équation s’écrit = , on définit donc f sur ]0, +∞[ par f (x) = .
x n x

—15/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1 1
1. Soit An = f −1 = x > 0, f (x) = l’ensemble des solutions positives de (En ). Puisque f (x) −−−−−→ 0
n n x→+∞
et f (x) −−−−→ +∞, par continuité de f, l’ensemble An est non vide. On montre qu’il est majoré. En effet, si
x→0+
x > Mn = max (ln 2n, 1) , alors
1 1
|f (x)| e−x
<
2n n
Ainsi An est majorée, on peut donc poser un = sup An . Il reste à prouver que un est bien solution de (En ).
On utilise alors le résultat suivant : Il existe une suite (vk )k∈N∗ telle que vk ∈ An et vk −−−−−→ un .
k→+∞
1 1 1
Preuve rapide de ce résultat : Soit ε = , alors un − ne majore plus An , il existe donc vk tel que un − < vk un .
k k k
Par encadrement lim vk = un .
k→+∞
1 1
On a donc f (vk ) = et par continuité de f, en passant à la limite, f (vk ) −−−−−→ f (un ) d’où f (un ) = =⇒ un ∈
n k→+∞ n
An . Ainsi (En ) a une plus grande solution.
π
2. La fonction f s’annule en 2 + kπ. On place un entre deux zéros de f . Soit n 1 fixé, et k tel que
π π
+ (k − 1) π < un < + kπ
2 2
(on a deux inégalités strictes car f (un ) = 0) ce que l’on écrit
π π
un − 2 un − 2
k−1 < < k =⇒ k +1<k+1
π π
π
un + 2
On a donc k = E est parfaitement défini. Mais alors
π
1 π
f (un ) = et f + kπ = 0
n 2
1
Par continuité de f, il existe x ∈ un , π2 + kπ tel que f (x) = d’où x ∈ An+1 =⇒ un x un+1 . La suite
n+1
est donc croissante.
On montre enfin qu’elle diverge vers +∞.
Puisque (un )n∈N est croissante, ou bien elle diverge vers +∞, ou bien elle converge. Supposons que un −−−−−→ ℓ.
n→+∞
1
Alors f (un ) = donne par passage à la limite et continuité de f, f (ℓ) = 0. Soit p tel que xp = 2pπ > ℓ (prendre
n
ℓ 1
p = E + 1), on a f (xp ) > 0. Ainsi pour n tel que < f (xp ) , par le TVI, il existe x ∈ ]ℓ, xp [ tel que
2π n
1
f (x) = =⇒ un > ℓ absurde.
n
Conclusion un −−−−−→ +∞.
n→+∞

Exercice PC* 16
n
1 k
Soit f ∈ C 0 ([0, 1] , R+ ) , pour n 1, on définit un = 1+ f . Déterminer la limite de (un )n∈N∗ .
n n
k=1

k
Solution : Puisque 1 + f 1, on peut passer au ln pour avoir
n
n
1 k
ln (un ) = ln 1 + f
n n
k=1

—16/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

x 2
x2 (x − t) x2
Puis avec Taylor-Lagrange, on a ln (1 + x) = x − + 3 dt d’où ln (1 + x) x− et on sait (convexité) que
2 0 (1 + t) 2
ln (1 + x) x. On a donc l’encadrement
n n n
1 k 1 1 2 k 1 k
f − f ln (un ) f
n n 2 n2 n n n
k=1 k=1 k=1

n 1
1 k
Soit Rn = f , c’est une somme de Riemann et ainsi Rn −−−−−→ f (t) dt.
n n n→+∞ 0
k=1
n n
1 1 2 k 1 k
Puis f = f2 . Puisque f 2 est continue sur [0, 1], M = max f 2 existe et ainsi
2 n2 n 2n2 n [0,1]
k=1 k=1

n n
1 k 1 M
0 f2 M= −−−−−→ 0
2n2 n 2n2 2n n→+∞
k=1 k=1

1 1
Conclusion, ln (un ) −−−−−→ f (t) dt et ainsi un −−−−−→ exp f (t) dt .
n→+∞ 0 n→+∞ 0

Exercice PC* 17
n
Soit Pn (x) = −4 + xk , montrer que l’équation Pn (x) = 0 admet une unique solution strictement positive xn .
k=1

Calculer x1 et x2 , montrer que x5 < 1.


En calculant Pn+1 (xn ) , montrer que la suite (xn )n est monotone et en déduire qu’elle converge vers une limite a.
1
Montrer que pour n 1, xn+1 n − 5xn + 4 = 0 et en déduire a. Pour n 1, montrer que xn − a = xn+1 en en déduire
5 n
un équivalent.

Solution : La fonction Pn est strictement croissante sur [0, +∞[ (somme de fonctions strictement croissantes, ou bien
dériver). Puisque Pn (0) = −4 et lim Pn (x) = +∞, par continuité elle réalise une bijection de [0, +∞[ sur [−4, +∞[
x→+∞
(attention, il faut C 0 et stricte croissance). Ceci assure l’existence et l’unicité de xn . De plus

Pn (x) < 0 ⇐⇒ x < xn et Pn (x) > 0 ⇐⇒ x > xn



17 − 1
On a P1 (x) = x − 4 =⇒ x1 = 4, P2 (x) = x2 + x − 4 =⇒ x2 = . Enfin P5 (1) = 1 > 0 =⇒ x5 < 1.
2
Puis
n+1 n
Pn+1 (xn ) = −4 + xkn = −4 + xkn + xn+1
n > 0 car xn > 0
k=1 k=1

d’où xn > xn+1 , la suite est donc décroissante (ouf x5 < 1 < x1 ), minorée par 0 donc converge. On note a sa limite. Pour
la calculer, on a
n n
xn+1 − 1 xn+1 − 5xn + 4
Pn (xn ) = −4 + xkn = −5 + xkn = −5 + n = n =0
xn − 1 xn − 1
k=1 k=0
d’où
xn+1
n − 5xn + 4
On est tenté de passer à la limite dans cette égalité, mais que fait donc xn+1
n = exp ((n + 1) ln xn ) ? On sait que

xn x5 < 1 si n 5 par décroissance

on en déduit que
(n + 1) ln xn (n + 1) ln x5 −−−−−→ −∞ car x5 < 1
n→+∞

Ainsi
xn+1
n = exp ((n + 1) ln xn ) −−−−−→ 0
n→+∞

—17/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

4
Et en passant à la limite dans 0 = xn+1
n − 5xn + 4, on obtient −5a + 4 = 0 =⇒ a = .
5
Pour finir, on a
4 1
xn − a = xn − = xn+1
5 5 n
Attention, on ne peut affirmer directement que xn+1
n ∼ an+1 sous pretexte que xn −−−−−→ a. En effet
n→+∞ n→+∞

xn n+1 xn
= exp (n + 1) ln
a a
xn xn
et puisque n + 1 −−−−−→ +∞ et −−−−−→ 1, on en présence d’une forme indéterminée (car ln −−−−−→ 0). Puisque
n→+∞ a n→+∞ a n→+∞
xn
−−−−−→ 1, on écrit que
a n→+∞
xn xn − a xn − a xn − a
ln = ln 1 + ∼ car −−−−−→ 0
a a n→+∞ a a n→+∞

xn xn − a xn+1 xn+1
d’où (n + 1) ln ∼ n =n n =n n
a n→+∞ a 5a 4
Mais on a vu que pour n 5, on a

xn+1
n xn+1
5
xn x5 < 1 =⇒ n n −−−−−→ 0 car x5 < 1 (croissances comparées)
4 4 n→+∞
On a donc
xn n+1
−−−−−→ 1
a n→+∞

ce qui prouve bien que


n+1
1 4 4n+1
xn − a ∼ =
n→+∞ 5 5 5n+2

—18/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2 Espaces vectoriels normés


Exercice PC* 18
Soit E un espace vectoriel et une norme sur E. On définit f sur E par

x
f (x) =
max (1, x )

1. Montrer que f est 2 lispchitzienne.


2. On suppose que E est euclidien et que la norme est la norme euclidienne. Montrer que f est 1 lipschitzienne. On
2 2
pourra calculer x − y − f (x) − f (y) .

Solution :
1. Soient (x, y) ∈ E 2 , on a trois cas.
Premier cas : (x, y) ∈ B (O, 1) i.e. x 1 et y 1 alors f (x) = x et f (y) = y d’où f (x) − f (y) = x − y
2 x−y .
y
Second cas : x ∈ B (O, 1) et y ∈ / B (O, 1) donc f (x) = x et f (y) = . On a alors
y
y y
f (x) − f (y) = x− = x−y+y−
y y
y
x−y + y−
y
Mais
y y −1
y− = y = | y − 1| = y − 1 car y 1
y y
On conclut facilement car
y −1 y − x =| y − x | y−x
Dernier cas : x 1 et y 1, alors
x y y x− x y
f (x) − f (y) = − =
x y x y
Mais
y x− x y = y (x − y) + y y − x y
= y (x − y) + y ( y − x )
Ainsi
y x− x y y x − y + y × | y − x | (seconde inégalité triangulaire)
x−y

2 y x−y
d’où
x−y
f (x) − f (y) 2 2 x−y car x 1
x
2. Si la norme est euclidienne, on dispose de Cauchy-Scwarz. On reprend donc :
Si x 1 et y 1, pas de problème, f (x) − f (y) = x − y .
Si x 1 et y 1, alors
y
f (x) − f (y) = x−
y
2
2 2 y x|y 2 x|y
=⇒ f (x) − f (y) = x + −2 = x +1−2
y y y
2 2 2
et x − y = x + y −2 x|y

—19/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

d’où
2 2 2 1− y
x−y − f (x) − f (y) = y −1+2 x|y
y
1− y
Mais puisque x | y | x|y | x y y et que 0, on obtient
y

2 1− y 2 2
y −1+2 x|y y − 1 + 2 (1 − y ) = ( y − 1)
y

Reste le cas où x 1 et y 1, alors


2 2 2
2 x y x y x|y x|y
f (x) − f (y) = − = + −2 =2−2
x y x y x y x y
2 2 2 2 1− x y
x−y − f (x) − f (y) = x + y −2+2 x|y
x y

1− y
De même x | y | x|y | x y et 0 donne
y
2 2 2 2 2 2
x−y − f (x) − f (y) x + y − 2 + 2 (1 − x y )= x + y −2 x y = ( x − y )2 0

et c’est fini !

Exercice PC* 19
1 1/2
Soit E l’espace vectoriel E = C1 ([0, 1], R), et N : E → R définie par : N (f) = f(0)2 + f ′2 (t) dt . On veut
0

comparer N et . ∞.

1. Montrer que N est bien une norme.


2. On pose fn (x) = xn , calculer les normes fn ∞ et N (fn ) , que peut-on en déduire ?
x 1 ′2
3. Montrer que 0 f ′ (t)dt 0 f (t)dt.

4. En utilisant le fait que f est la primitive de sa dérivée, montrer que f ∞ 2N (f). L’inégalité est-elle la
meilleure possible ?

Solution :
1
1. N est la norme associée au produit scalaire f | g = f (0) g (0) + f ′ (t) g′ (t) dt.
0
n
2. On a fn ∞ = 1 et N (fn ) = √ . Il n’existe aucune constante K telle que ∀f ∈ E, N (f ) K f ∞ (en effet,
2n − 1
avec f = fn , en passant à la limite on a une absurdité). Les deux normes ne sont pas équivalentes.
3. Par Cauchy-Schwarz, on a
x 2 x x x 1
1 × f ′ (t)dt dt × f ′2 (t)dt = x f ′2 (t)dt f ′2 (t)dt
0 0 0 0 0

D’où
x 1
f ′ (t)dt f ′2 (t)dt
0 0

—20/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

4. Puis
x x x 2
2 2
f (x) = f (0) + f ′ (t)dt =⇒ |f (x)| f (0) + 2 |f (0)| f ′ (t)dt + f ′ (t)dt
0 0 0
Soit
1 1
|f (x)|2 f (0)2 + 2 |f (0)| f ′2 (t)dt + f ′2 (t)dt
0 0
1
1 ′2
Mais 2ab a2 + b2 donc 2 |f (0)| 0 f (t)dt f (0)2 + f ′2 (t)dt d’où
0

2 2
1 √
|f (x)| 2 f (0) + f ′2 (t)dt =⇒ f ∞ 2N (f )
0


Enfin si f (x) = 1 + x, on a : f ∞ = 2N (f ) = 2. L’inégalité obtenue est la meilleure.

Exercice PC* 20
n
Sur R [X] , on définit, si P = ai X i , les normes
i=0

n
N∞ (P ) = sup |ai | , N1 (P ) = |ai | et P ∞ = sup |P (x)|
i∈[0...n] i=0 x∈[0,1]

1. Montrer qu’il s’agit de normes.


n
2. Sont elles équivalentes ? (on pourra utiliser les polynômes X i et n X n+1 − X n ).
i=0

Solution :
1. On vérifie facilement qu’il s’agit de norme (donc que N (P ) 0, N (P ) = 0 ⇐⇒ P = 0, N (λP ) = |λ| N (P ) et
N (P + Q) N (P ) + N (Q).
2. Pour x ∈ [0, 1] , on a
n n n n
|P (x)| = ai xi ai xi = |ai | |x|i |ai | = N1 (P ) car 0 x 1
i=0 i=0 i=0 i=0

d’où en passant au sup


P ∞ N1 (P )
Puis n
N∞ (P ) = sup |ai | |ai | = N1 (P )
i∈[0...n] i=0

En revanche, s’il est vrai que

∀i ∈ {0, · · · , n} , |ai | sup |ai | = N∞ (P ) =⇒ N1 (P ) nN∞ (P )


i∈[0...n]

Cela ne prouve pas l’équivalence sur R [X] , car n n’est pas une constante (en revanche sur Rn [X] · · · , mais voyons
en dim finie, toutes les normes sont équivalentes, alors · · · ).
On ne peut avoir mieux. En effet posons
n
An = X i et Bn = n X n+1 − X n
i=0

—21/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Alors
An ∞ = n, N1 (An ) = n + 1 et N∞ (An ) = 1
Les inégalités
N1 (P ) αN∞ (P ) et P ∞ βN∞ (P )
ne peuvent être toujours vérifiées.
Puis, une étude fonction sur [0, 1] donne
n+1 n+1 n+1
n n+1−1 1
Bn ∞ = = = 1− −−−−−→ e
n+1 n+1 n+1 n→+∞

N1 (Bn ) = 2n et N∞ (Bn ) = n
Les inégalités
N1 (P ) γ P ∞ et N∞ (P ) δ P ∞
ne peuvent être toujours vérifiées.

Exercice PC* 21
Soit E = Rn [X], pour a ∈ R et P ∈ E, on définit Na (P ) = |P (a)| + sup |P ′ (x)|.
x∈[−1,1]

1. Montrer que Na est une norme sur E.


2. Pour |a| 1 et |b| > 1, montrer que Na et Nb ne sont pas équivalentes.
3. Pour |a| 1 et |b| 1, montrer qu’elles sont équivalents.
Solution :
1. On a clairement Na (P ) ∈ R+ , Na (λP ) = |λ| P , Na (P + Q) Na (P ) + Na (Q). Enfin si Na (P ) = 0 alors (somme
de nombres positifs) |P (a) = 0| et sup |P ′ | =. On en déduit que P ′ = 0 sur [−1, 1]. Le polynôme P ′ a une infinité
[−1,1]
de racines, il est donc nul. Ceci impose à P d’être constant égal à P (a) = 0.
Xn |a|n |a|n Xn |b|n
2. On calcule pour n 1, Na = + sup X n−1 = 1 + −−−−−→ 1 et Nb = + sup X n−1 =
n n [−1,1] n n→+∞ n n [−1,1]
|b|n
1+ −−−−−→ +∞ car |b| > 1. Les normes ne sont pas équivalents.
n n→+∞
x
3. On sait que P (x) = P (a) + P ′ (t) dt. Supposons que b > a, alors
a
b b b
P (b) = P (a) + P ′ (t) dt =⇒ |P (b)| |P (a)| + |P ′ (t)| dt |P (a)| + sup |P ′ | dt
a a a [−1,1]
1
=⇒ |P (b)| |P (a)| + sup |P ′ | dt car − 1 a<b 1
−1 [−1,1]

Or |P (a)| Na (P ) et sup |P ′ | Na (P ) d’où


[−1,1]
1
|P (b)| Na (P ) + Na (P ) dt = 3Na (P )
−1
Nb (P ) |P (b)| + sup |P ′ | 4Na (P )
[−1,1]

b a
Si, maintenant a > b, on a toujours P (b) = P (a) + P ′ (t) dt =⇒ |P (b)| |P (a)| + |P ′ (t)| dt |P (a)| +
a b
1
sup |P ′ | dt 3Na (P ). Puis par symétrie des rôles
−1 [−1,1]

1
Nb (P ) Na (P ) 4Nb (P )
4

—22/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 22
On note An (R) (resp Sn (R)) l’ensemble des matrices réelles antisymétriques (resp symétriques).

1. La transposition est-elle une application continue sur Mn (R) ? Les sous espaces An (R) et Sn (R) sont-ils fermés ?
2. Soit A ∈ An (R) tel que la suite (Ap )p∈N converge, montrer que sa limite est nulle.

Solution :
1. L’application T : M −→ t M est linéaire sur un espace vectoriel de dimension finie donc est continue. Si (Mp )p∈N
est une suite de An (R) qui converge vers M alors
T (Mp ) −−−−−→t M par continuité de T
p→+∞

Mais T (Mp ) = −Mp −−−−−→ −M, ainsi M ∈ An (R). Ceci prouve que An (R) est fermé (même raisonnement avec
p→+∞
Sn (R)).
2. Si Ap −−−−−→ B, alors A2p −−−−−→ B et A2p+1 −−−−−→ B. Mais A2p ∈ Sn (R) =⇒ B ∈ Sn (R) et A2p+1 ∈ An (R) =⇒
p→+∞ p→+∞ p→+∞
B ∈ An (R). Conclusion
B ∈ Sn (R) ∩ An (R) = {0}

Exercice PC* 23
n
Soient a < b deux réels, on définit sur Rn [X] les normes P ∞ = sup |P (x)| et P 1 = |P (ai )| où les (ai )0 i n
x∈[a,b] i=0

sont des réels deux à deux distincts.

1. Justifier qu’il s’agit de normes.

2. Montrer qu’elles sont équivalentes. On pourra commencer par le cas où les (ai )0 i n sont dans l’intervalle [a, b].

Solution :
1. On vérifie facilement qu’il s’agit de norme (donc que N (P ) 0, N (P ) = 0 ⇐⇒ P = 0, N (λP ) = |λ| N (P ) et
N (P + Q) N (P ) + N (Q)). Pour la norme P 1 , on utilise le fait que P 1 = 0 signifie que P a n + 1 racines
distinctes donc est nul.
2. Premier cas : les (ai )0 i n sont dans l’intervalle [a, b]. On a facilement
n
P 1 P ∞ = (n + 1) P ∞ car |P (ai )| P ∞
i=0
n
(X−ak )
k=0
k=i
Notons Qi = n , les (Qi )0 i n forme la base des polynôme de Lagrange associée à la famille (ai )0 i n . On
(ai −ak )
k=0
k=i
n
a alors P (X) = P (ai ) Qi (X). Ainsi, pour x ∈ [a, b]
i=0
n n n
|P (x)| = P (ai ) Qi (x) |P (ai )| |Qi (x)| |P (ai )| × Qi ∞
k=0 i=0 i=0
n
max Qi ∞× |P (ai )| = M P 1 où M = max Qi ∞
0 i n 0 i n
i=0

—23/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Les deux normes sont bien équivalentes.


Second cas : les (ai )0 i n sont quelconques. Soit α < min min (ai ) , a < max max (ai ) , b < β, de manière
0 i n 0 i n
à avoir les (ai )0 i n et l’intervalle [a, b] inclus dans l’intervalle [α, β] .
On choisit alors n + 1 points, notés (bi )0 i n dans l’intervalle [a, b] et on définit
n
′ ′
P 1 = |P (bi )| et P ∞ = sup |P (x)|
i=0 x∈[α,β]

On vient de prouver que



(1) · 1 et · ∞ sont équivalentes (les (bi )0 i n sont dans [a, b])

(2) · 1 et · ∞ sont équivalentes (les (ai )0 i n sont dans [α, β])
′ ′
(3) · 1 et · ∞ sont équivalentes (les (bi )0 i n sont dans [α, β])

donc (2) et (3) donnent l’équivalence de · 1 et · 1 , puis (1) l’équivalence entre · 1 et · ∞. Gagné !

Exercice PC* 24
! "
Sur E = f ∈ C 1 [0, 1] , f (0) = 0 on définit N1 et N2 par

N1 (f ) = f ′ ∞ et N2 (f) = f + f ′ ∞

où g ∞ = sup |g| si g ∈ C 0 ([0, 1]).


[0,1]

1. Montrer que l’on a bien défini deux normes sur E.


2. Montrer que N2 2N1 .
3. En utilisant l’égalité (après l’avoir justifié)
x
f (x) = e−x (f (t) + f ′ (t)) et dt
0

Montrer que les deux normes sont équivalentes.

Solution :
1. L’existence de N1 (f) et de N2 (f) est assurée par le théorème suivant : toute fonction continue sur un segment est
bornée et par le caractère C 1 de f . L’inégalité triangulaire et l’homogénéité positive ne pose aucun problème. Enfin
N1 (f ) = 0 =⇒ f ′ = 0 sur [0, 1] =⇒ f constante égale à f (0) = 0
Puis N2 (f) = 0 =⇒ f ′ + f = 0. Mais l’équation y ′ + y = 0 avec la condition initiale y (0) = 0 n’a qu’une seule
solution et la fonction nulle est solution, donc f = 0. On a bien deux normes.
x x
2. Pour la première comparaison, on utilise f (x) = f ′ (t) dt + f (0) = f ′ (t) dt si f ∈ E. Ainsi
0 0
x x
|f (x) + f ′ (x)| = f ′ (t) dt + f ′ (x) |f ′ (x)| + f ′ (t) dt
0 0

Mais
x x x
|f ′ (x)| f′ ∞ et f ′ (t) dt |f ′ (t)| dt f′ ∞ dt = x f′ ∞ f′ ∞ car 0 x 1
0 0 0

Conclusion
|f (x) + f ′ (x)| 2N1 (f)
d’où
N2 (f) 2N1 (f)

—24/208— G H
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3. Pour justifier l’égalité, on pose g (x) = f (x) ex dont la dérivée vaut (f ′ (x) + f (x)) ex et vérifie g (0) = 0. Ainsi
x x
g (x) = g ′ (t) dt = (f (t) + f ′ (t)) et dt
0 0

On en déduit que
x x
|f (x)| = e−x (f (t) + f ′ (t)) et dt e−x (f (t) + f ′ (t)) et dt
0 0
x x x
e−x |f (t) + f ′ (t)| et dt e−x N2 (f ) et dt = N2 (f) e−x et dt
0 0 0
N2 (f) 1 − e−x N2 (f)

Pour finir, on a

|f ′ (x)| = |f ′ (x) + f (x) − f (x)| |f ′ (x) + f (x)| + |f (x)|


N2 (f ) + N2 (f) = 2N2 (f )

d’où N1 (f) 2N2 (f ).

—25/208— G H
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3 Séries
Exercice PC 5
sin n2 2n n! 1
Nature des séries , ln 1 − et calcul de la somme pour la dernière.
n2 nn n2
n 1 n 1 n 2

sin n2 1
Solution : On a qui converge (Riemann) donc il y a ACV. Pour la seconde, la série est à termes positifs
n2 n2
2n n!
et si an = alors
nn
an+1 2n+1 (n + 1)! nn 2 2
= × = n −−−−−→ <1
an (n + 1)n+1 2n n! 1 n→+∞ e
1+
n
La série converge d’après D’Alembert.
1 1
Enfin pour la dernière (qui est bien à termes négatifs), on a ln 1 − ∼− , elle converge (Riemann). De plus
n2 n2
1 (n − 1) (n + 1)
ln 1 − = ln
n2 n2
La somme partielle de rang N est donc
N
# N
#
N N (n − 1) (n + 1)
1 (n − 1) (n + 1)
ln 1 − = ln = ln n=2 n=2
2
n=2
n2 n=2
n2 N
#
n
n=2
(N + 1)!
(N − 1)! N +1
= ln 2 = ln −−−−−→ − ln 2 < 0
(N !)2 2N N→+∞

Exercice PC 6
2n
n 1 1
Nature des séries , ln 1 + + α sin en fonction de α.
2n n n
n 1 n 1

2n
n
Solution : Pour la première (qui est à termes positifs) on pose un = , alors
2n
un+1 2n + 1
= −−−−−→ 2
un n + 1 n→+∞
La série diverge donc.
1
Pour la seconde, un développement limité en s’impose ! On a
n
u2
ln (1 + u) = u − + o u2 et sin u = u + o u2
2 u→0 u→0

d’où
1 1 1+α 1 1
ln 1 + + α sin = − 2 +o
n n n 2n n2
1+α
∼ si α = −1 et donc DV (équivalente à une série 0 DV)
n
1
∼ − 2 si α = −1 et donc CV
2n

—26/208— G H
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Exercice PC* 25
(−1)n √
Nature des séries n√ 3 et cos π n2 + n + 2 .
n 0
n + (−1) n +1 n 0

√ 3 1 3 1 1 3
Solution : On a n + (−1)n n3 + 1 = (−1)n n 2 1+ 3
+ n = (−1)n n 2 1+ +o + n = (−1)n n 2 + n +
n 2n3 n3
n
(−1) 1 n 3
3 +o 3 ∼ (−1) n 2 . Ainsi
2n 2 n2
n
(−1) 1 1
n√ 3 = ∼ 3
n + (−1) n +1 3 n 1 1 n2
n2 + (−1) n + 3 +o 3
2n 2 n2
3
donc converge par comparaison à une série à termes positifs et car > 1 (Riemann).
2
Puis
2 3
1 2 1 1 2 1 1 2 1 1 2 1
π n2 + n + 2 = πn 1 + + = πn 1 + + − + + + +o
n n2 2 n n2 8 n n2 16 n n2 n3
1 7 7 1
= πn 1 + + − +o
2n 8n2 16n3 n3

donc
π 7π 7π 1
un = cos π n2 + n + 2 = cos nπ + + − +o
2 8n 16n2 n2
7π 7π 1
= (−1)n+1 sin − +o
8n 16n2 n2
(−1)n+1 7π (−1)n+1 7π 1
= − +o
8n 16n2 n2

(−1)n+1 7π (−1)n+1 7π
Donc un − ∼− converge par équivalence à une série à termes négatifs (Riemann 2 > 1).
8n 16n2
n 0
(−1)n+1 7π
On en déduit que un converge car − converge par le critère spécial des séries alternées et car un est
8n
n 0 n 0
la somme de deux séries qui convergent.

Exercice PC 7
(−1)n
Nature de la série de terme général un = .
n + (−1)n
1
5

Solution : La mauvaise idée est de penser au CSSA. EN revanche, on a

(−1)n 1
un = ×
1
n5 (−1)n
1+ 1
n5

—27/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
On fait un DA de un . Puisque = 1 − u + o (u), on obtient
1+u u→0
n n
(−1) (−1) 1
un = 1 × 1− 1 + o 1
n5 n5 n→+∞ n 5
n
(−1) 1 1
= 1 − 2 + o 2
n5 n 5 n→+∞ n 5
(−1)n 1 1 1
La série vn = 1 converge par le CSSA. La série wn = − 2 + o 2 est de signe constant et wn ∼ − 2 qui
n5 n 5 n→+∞ n 5 n5
DVdonc wn diverge. Conclusion un diverge (somme d’une DV et d’une CV).
n 0 n 0

Exercice PC* 26
+∞
1
Existence de un = et nature de la série un .
k!
k=n+1 n 0

1 1 1
Solution : La série converge (car par exemple si n 1) d’où l’existence de un . Puis pour k n+1 1,
n! n! n2
n 0
on a
1 1 1
=
k! n! × (n + 1) · · · × k n! × (n + 1)k−n
+∞ +∞ +∞
1 1 1 1 1 1 1 1
=⇒ un = = = × × =
k! n! × (n + 1) k−n n! (n + 1)
j n! n + 1 1 nn!
k=n+1 k=n+1 j=1 1−
n+1
On en déduit que
1
0 un
nn!
ce qui donne la convergence.

Exercice PC* 27
(CCP 2007 - extrait).

2n
1
1. Déterminer la limite en +∞ de sn = . Montrer que
k
k=1

ln (2n + 1) sn 1 + ln (2n)
sn
et en déduire la limite de .
2n + 1
+∞
sn
2. Montrer que (−1)n existe.
2n + 1
n 0

Solution :
n
1
1. Puisque la série harmonique diverge et est à termes positifs, on a un = −−−−−→ +∞, ainsi sn = u2n −−−−−→
k n→+∞ n→+∞
k=1
1
+∞. Puis par comparaison avec une intégrale, puisque t −→ est décroissante, on a
t
2n+1 2n
dt 1 dt
= ln (2n + 1) sn + = 1 + ln (2n)
1 t 1 1 t

—28/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

d’où
sn
−−−−−→ 0
2n + 1 n→+∞
sn sn+1 sn 1
2. Posons an = qui est positif. On a an −−−−−→ 0 et an+1 − an = − . Or sn+1 = sn + +
2n + 1 n→+∞ 2n + 3 2n + 1 2n + 1
1
d’où
2n + 2
sn 1 1 sn
an+1 − an = + + −
2n + 3 (2n + 1) (2n + 3) (2n + 2) (2n + 3) 2n + 1
1 1 2sn
= + −
(2n + 1) (2n + 3) (2n + 2) (2n + 3) (2n + 3) (2n + 1)
1 1 1 2sn
= + −
(2n + 3) (2n + 1) (2n + 2) 2n + 1
Or
1 1 2sn 1 1 ln (2n + 1)
ln (2n + 1) sn =⇒ + − + −2
2n + 1 2n + 2 2n + 1 2n + 1 2n + 2 2n + 1
Mais
1 1 ln (2n + 1) 1 1
+ −2 = 2 (1 − ln (1 + 2n)) −
2n + 1 2n + 2 2n + 1 2n + 1 2n + 2
est négatif si n 1. On en déduit que an+1 − an 0 pour n 0 (on vérifie que a1 − a0 0). Ainsi d’après le
n
CSSA, (−1) an CV.
n 0

Exercice PC* 28
(−1)n ln2 n
Nature de la série de terme général un = ln 1 + pour n 1.
n

(−1)n ln2 n
Solution : Puisque −−−−−→ 0, on a
n n→+∞

2
(−1)n ln2 n 1 (−1)n ln2 n ln4 n
un = − +o
n 2 n n2

(−1)n ln2 n ln2 t 2 ln t − ln2 t


Or an = est une série alternée, la fonction f : t −→ est C 1 sur [1, +∞[, f ′ (t) = =
n t t2
ln t − 2
− ln t . D’où f est croissante sur 1, e2 puis décroissante. Ainsi la suite (|an |)n 3 est décroissante (à partir du rang
t2
3). La série an cv par le CSSA donc an aussi.
n 3 n 1
2
1 (−1)n ln2 n ln4 n 1 ln4 n ln4 n 1 ln4 n 3
Puis bn = − +o 2
= − 2
+ o 2
∼ − 2
est de signe constant et n 2 bn −−−−−→ 0
2 n n 2 n n 2 n n→+∞
3
donc d’après le critère de comparaison puisque 2 > 1 (Riemann), la série bn est ACV.
n 1
Conclusion un CV.
n 1

Exercice PC 8
(−1)n
(Attention , utilise la comparaison intégrale). Nature de la série de terme général un = √ pour n 2.
n ln n + (−1)n

—29/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : On a

(−1)n (−1)n 1 (−1)n (−1)n 1


√ = √ × n = √ 1− √ +o √
n ln n + (−1)n n ln n (−1) n ln n n ln n n ln n
1+ √
n ln n
n
(−1) 1 1
= √ − +o √
n ln n n ln n n ln n
n
(−1) 1 1
= an + bn où an = √ et bn = − +o √
n ln n n ln n n ln n
1
La série an est une série alternée et √ tend vers 0 en décroissant donc la série converge.
n 1
n ln n
1
Pour bn , on a bn ∼ − de signe constant. On compare alors avec l’intégrale, soit f : [2, +∞[ , f est continue, positive
n ln n
et décroissante donc n
n+1
dt 1
ln (ln n + 1) − ln ln 2 =
2 t ln t n ln n
k=2

La série bn diverge donc.


n 2
Conclusion un diverge (somme d’une CV et d’un DV).
n 2

Exercice PC 9
1
Convergence et calcul de .
n 1
1 + 2 + ··· + n

2 2 1 1 1
Solution : Le terme général vaut ∼ 2 , il y a convergence et = − d’où
n (n + 1) n n (n + 1) n n+1
n
1 1 1
=1− =⇒ =1
k (k + 1) n+1 1 + 2 + ··· +n
k=1 n 1

Exercice PC* 29
√ √ √
Convergence et calcul de n + a n + 1 + b n + 2 en fonction de (a, b) ∈ R2 .
n 0

√ √ √ √ 1 2 √ 1 1
Solution : On a un = n+a n+1+b n+2 = n 1+a 1+ +b 1+ . Avec 1 + u = 1 + u − u2 +
n n 2 8
o u2 , on obtient
u→0

√ 1 1 1 1 1 1
un = n 1+a+b+ a+b × − a+ b × 2 +o
2 n 8 2 n n2
1 1 1
a+b a+ b
√ 2 8 2 1
= (1 + a + b) n + √ − 3 +o 3
n n 2 n2

—30/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

$
1+a+b =0
Il y a cv si et seulement si 1 ,soit b = 1 et a = −2 et dans ce cas
a+b=0
2
n √ √ √ √ √
Sn = k−2 k+1+ k+2 = n+2− n+1−1
k=0
1
= √ √ − 1 −−−−−→ −1
n+2+ n+1 n→+∞

Exercice PC* 30

Soit (an )n une série à termes positifs convergentes. Montrer que la série de terme géneral un = an a2n converge

également.

Solution : Pour u et v positifs on a


√ u+v √ √ 2
0 uv (c’est u− v 0)
2
ainsi
an + a2n
0 un
2
La série de terme général an converge, quid de celle dont le terme général est bn = a2n ?
Soit Sn = nk=0 ak et σn = nk=0 bk = nk=0 a2k les sommes partielles des séries à termes positifs de de terme général
an et bn . Alors
n n−1
σ n = a0 + a2 + · · · + a2n S2n = a2k = σn + a2k+1 car ai 0 ∀i
k=0 k=0

d’où
+∞
σn S= ak
k=0
n
Les sommes partielles de k=0 bk étant bornée, la série k 0 bk converge. On en déduit que la série k 0 (ak + a2k )
converge et par majoration k 0 k aussi (car on a une série à termes positifs !).
u

Exercice PC* 31
n
1 1 Hn
On définit pour n 0, un = , Hn = et vn = n . Montrer que les séries un et vn convergent.
(n + 1) 2n k+1 2
k=0 n 0 n 0

On note u et v leurs sommes. A l’aide d’un produit de Cauchy, établir que

v = 2u

Remarque : Par les DSE, on a u = 2 ln 2.

1
Solution : Pour un , on a 0 un d’où CVA par comparaison avec une série de référence (géométrique). Pour vn ,
2n
une majoration grossière va suffire. En effet
n
n+1
Hn 1 = (n + 1) =⇒ 0 vn
2n
k=0

—31/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

n+1
et la série de terme général an = converge car (pour les cubes, on pense aux DSE donc à la dérivée de xn+1 en
2n
n 0
1
x= )
2
an+1 n+2 1
= −−−−−→
an 2 (n + 1) n→+∞ 2
1 +∞ 1
Enfin, soit wn = n , série qui converge absolument, de somme n=0 n = 2, le produit de Cauchy de un et de
2 2 n 0
wn donne
n 0
n n
1 1 1 1 Hn
k
× n−k = n = n = vn
(k + 1) 2 2 2 (k + 1) 2
k=0 k=0
d’où
2u = v

Exercice PC* 32
1
Nature de la série de terme général un = cos arctan n + où α > 0.

π 1
Solution : On sait que arctan n = 2 − arctan d’où
n
π 1 1 1 1
un = cos − arctan + α = sin arctan −
2 n n n nα
1 1
Or arctan u = u − u3 + o u3 et sin (u) = u − u3 + o u3 donc
3 6

 1


 − si α < 1
1 1 1 1 1 1  nα
1
arctan + = − α − 3 +o ∼ − 3 si α = 1
n nα n n n n3 
 n

 1 si α > 1

n
On a donc CV si et seulement si α = 1.

Exercice PC* 33
Soit un une série à termes positifs qui converge, montrer que u2n converge. Est-ce vrai pour une série à terme
n 0 n 0

quelconque ?

Solution : Puisque la série converge on a un −−−−−→ 0 donc


n→+∞

∃N ∈ N, n N =⇒ 0 un 1 =⇒ 0 u2n un 1

La série u2n converge donc par comparaison des séries à termes positifs, il en est de même de u2n .
n N n 0
(−1)n 1
C’est faux pour une série à termes quelconque, prendre par exemple un = √ qui converge alors que u2n = diverge.
n n

—32/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 34
π
2 sinn x
(Spécial cube) Nature de un où un = dx
0 x
n 1

π π
2 sinn x 2 sin x n−1 2
Solution : On a un = dx = sin xdx, or pour x ∈ 0, π2 , on a x sin x (convexité) donc
0 x 0 x π
) π) 2 sin x
∀x ∈ 0, ,
2 π x
π π
sin x 2 2 2 2
On pose ϕ (x) = et ϕ (0) = 1, alors ϕ (x) sur 0, π2 et un = ϕ (x) sinn−1 xdx sinn−1 xdx. Oh du
x π 0 π 0
Wallis ! ! ! ! π
2
Soit donc In = sinn xdx, un grand classique (IPP) donne In = (n − 1) (In−2 − In ) d’où nIn In−1 = (n − 1) In−1 In−2
0
est constant. Puis la suite est décroissante donc
n+1 In+2 In+1 In+1
In+2 In+1 In =⇒ = 1 =⇒ −−−−−→ 1 =⇒ In ∼ In+1
n+2 In In In n→+∞
Ainsi
π π
= 1 × I1 I0 = nIn In−1 ∼ nIn2 =⇒ In ∼
2 2n
Puisque
2
un In−1
π
et In−1 diverge (termes 0 et Riemann), on en déduit que un DV.
n 1 n 0

Exercice PC 10
√ √ n
Nature de la série un où un = n+1− n
n 0

n
1 1
Solution : La série est à termes positifs et si n 1, on a un = √ √ d’où la convergence.
n+1+ n 2n

Exercice PC* 35
(−1)n
On considère la série et on note S (α) sa somme lorsqu’elle converge.
(n + 1)α
n 0

1. Pour quelles valeurs de α, S (α) existe-t-elle ? Dans ce cas, soit an le produit de Cauchy de S (α) par elle même,
n 0
donner une expression de sous la forme d’une somme. Quand est-on sûr de la convergence de an en fonction
n 0
de α ?
4α (n + 1)
2. Montrer que |an | que peut-on en déduire ?
(n + 2)2α
3. On suppose α = 1.
n
1 1
(a) Calculer an à l’aide de Hn+1 = (utiliser une DES de )
k+1 (X + 1) (n + 1 − X)
k=0
Hn+1
(b) Etudier la monotonie de et conclure
n+2

—33/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1. Pour α > 0, d’après le CSSA, S (α) existe, et on a CV A pour α > 1 ce qui assure la CV du produit de Cauchy. On
a
n k n−k n
(−1) (−1) n 1
an = α × α = (−1) α α
(k + 1) (n + 1 − k) (k + 1) (n + 1 − k)
k=0 k=0

2. La fonction f définie par f (x) = (x + 1) (n + 1 − x) est un trinôme du second degré qui admet un maximum en
n
x = , ainsi
2
2
n n n+2 1 4α
(k + 1) (n + 1 − k) +1 n+1− = =⇒
2 2 2 (k + 1) (n + 1 − k)α
α
(n + 2)

d’où
n
1 4α (n + 1)
|an | =
(k + 1) (n + 1 − k)α
α
(n + 2)

k=0

On en déduit que pour 2α − 1 < 0 ⇐⇒ α ∈ 0, 12 la suite |an | ne tend pas vers 0, donc la série DV grossièrement.
3.
1 1 1 1
(a) Pour α = 1, on a = + d’où
(X + 1) (n + 1 − X) n+2 n+1−X X +1
n n n n
1 1 1 1 1 1 1
= + = +
(k + 1) (n + 1 − k) n+2 n+1−k k+1 n+2 n+1−k k+1
k=0 k=0 k=0 k=0
n
1 1 Hn+1
= + Hn+1 =2
n+2 n+1−k n+2
k=0

Ainsi
Hn+1
an = 2 (−1)n
n+2
Hn+1
(b) Soit un = alors
n+2
1
Hn+2 Hn+1 +
un+1 = = n + 2 = n + 2u + 1
n
n+3 n+3 n+3 (n + 2) (n + 3)
n+3−1 1 un 1
= un + = un − +
n+3 (n + 2) (n + 3) n + 3 (n + 2) (n + 3)

d’où n
1 1 − Hn+1 1 1
(n + 3) (un+1 − un ) = − un = =− 0 si n 1
n+2 n+2 n + 2 k=1 k + 1
On a donc CV par le CSSA.

Exercice PC* 36
Soit an une série à termes strictement positifs. La suite (bn ) est définie par

1
b0 = 1 et bn+1 = αbn + β b4n + an 4

où α et sont deux réels strictement positifs fixés tels que α + β = 1. Comparer les natures de an et (bn )n .

—34/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : On va montrer que an converge si et seulement si (bn )n converge. On commence par montrer la croissance
de (bn )n . On a par récurrence immédiate bn > 0
1
bn+1 − bn = (α − 1) bn + β b4n + an 4

1
1 an 4
= β b4n + an 4
− βbn = βbn 1+ 4 −1 >0
bn

La suite est donc strictement croissante donc admet une limite finie ou infinie.
Montrons que an CV =⇒ (bn )n converge.
1
an an an 4
Puisque an CV, on a an −−−−−→ 0 donc an (car bn b0 = 1) et ainsi −−−−−→ 0. On a donc 1 + 4 −1 ∼
n→+∞ b4n b4n n→+∞ bn
an
et
4b4n
βan βan
0 bn+1 − bn ∼
4b3n 4
βan
La série CV donc par comparaison des séries à termes positifs, on a (bn+1 − bn ) =⇒ (bn )n converge.
4
n 0
Montrons que (bn )n converge =⇒ an CV.
1
an 4
Posons un = bn+1 − bn , alors un = βbn 1+ 4 −1 d’où
bn

4
un
an = +1 − 1 b4n
βbn

Puique bn −−−−−→ ℓ 1, on a bn ∼ ℓ et un −−−−−→ 0 d’où


n→+∞ n→+∞

4
un un 4ℓ3
an = +1 − 1 b4n ∼ ℓ4 × 4 = un
βbn ℓβ β

La suite (bn )n converge et est croissante donc un converge et est à termes positifs. Par comparaison des séries à termes
positifs, on a an CV.

Exercice PC* 37
Pour n ∈ N∗ , on note p (n) le nombre de chiffres de l’écriture décimale de n. Soit a un réel avec a > 1, quelle est la
1
nature de la série ?
n 1
nap(n)

Solution : Le nombre n a k chiffres si et seulement si 10k−1 n < 10k ⇐⇒ (k − 1) ln 10 ln n < k ln 10 soit

k 1 + log n < k + 1
ln n
où log n = est le logarithme décimal de n. Puisque k ∈ N, on a
ln 10
p (n) = k = E (1 + log n)

cette formule n’est pas vraiment utile...


1
La série p(n)
est à termes positifs et pour n 1 (puisque a > 1)
na
n 1

ap(n) alog n = alog n = nlog a

—35/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

En effet alog n = exp (log n log a) = nlog a . Ainsi


1 1
un =
nap(n) n1+log a
Puisque a > 1, log a > 0 et la série converge par comparaison avec une série de Riemann.

Exercice PC* 38
(X) Soit (an )n 1 une suite d’entiers naturels tels que

∀n 1, 0 an n−1
an
1. Monter que converge.
n!
n 1
an
2. On suppose que an = n − 1 à partir d’un certain rang. Montrer que la somme est rationnelle.
n!
n 1
+∞
an
3. Soit t ∈ [−1, 1] non nul. On cherche α irrationnel tel que lim sin (2πn!α) = t. On va chercher α = avec
n→+∞
n=1
n!
+∞
ap
0 an n − 1 pour tout n ∈ N∗ . On pose Rn le reste d’ordre de la série Rn = et Sn la somme partielle,
p=n+1
p!
n
ap
Sn = .
p=1
p!

an+1 2πan+1
(a) En écrivant que α = Sn + + Rn+1 , montrer qu’il suffit d’avoir sin −−−−−→ t.
(n + 1)! n+1 n→+∞

(b) Construire la suite (an )n 1.

Solution :
an n−1 1 1 1
1. On a pour n 3, 0 = . Puisque converge par comparaison
n! n! n × (n − 2) × · · · 1 (n − 2)2 n 3
(n − 2)2
des séries positives, cela marche.
2. Si pour n > N, on a an = n − 1, alors
+∞ N +∞
an an n−1
= +
n=1
n! n=1
n! n=N+1
n!
∈Q

Mais
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞
n−1 1 1 1 1 1
= − = − = ∈Q ((1))
n! (n − 1)! n=N+1 n! n=N n! n=N+1 n! N!
n=N+1 n=N+1

3.
an+1 2πan+1
(a) On a donc α = Sn + + Rn+1 =⇒ 2πn!α = 2πn!Sn + + 2πn!Rn+1 . Mais
(n + 1)! n+1
n n n
n!ap n!ap n
2πn!Sn = 2π × = 2π × (n − p)! = 2π × (n − p)! ap ∈ 2πN
p=1
p! p=1
(n − p)!p! p=1
p

=Nn ∈N
et d’après le calcul de (1)
+∞ +∞
ap p−1 1 2π
0 2πn!Rn+1 = 2πn! 2πn! = 2πn! × = −−−−−→ 0
p=n+2
p! p=n+2
p! (n + 1)! n + 1 n→+∞

—36/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On a donc
2πan+1
sin (2πn!α) = sin 2πNn + + 2πn!Rn+1
n+1
2πan+1 2πan+1
= sin cos (2πn!Rn+1 ) + cos sin (2πn!Rn+1 )
n+1 n+1
−−−−−→1
n→+∞
−−−−−→0
n→+∞

Il suffit donc que


2πan+1
sin −−−−−→ t
n+1 n→+∞

ou bien que
2πan
sin −−−−−→ t
n n→+∞

(b) Soit β un angle tel que sin β = t (pour l’instant peut importe, on verra après). On va construire une suite
d’entier tels que
2πan
−−−−−→ β
n n→+∞
Bon, cela impose d’avoir β 0. Donc on choisit β dans l’intervalle π2 , 3π
2 par exemple (donc β = arcsin t est

un mauvais choix, pas de chance !). Puis on veut que an = , mais ce n’est pas un entier · · · On pose donc

nβ nβ 2πan
an = E ∼ =⇒ −−−−−→ β
2π n→+∞ 2π n n→+∞

Reste deux ou trois vérifications, à savoir 0 an n − 1 et α ∈


/ Q.
nβ n 3n p
Puisque π2 β 3π
2 , on a 0 < 2π × 3π
2 = n − 1. Enfin, si α ∈ Q, par exemple α = , alors pour
2π 4 q
n q, on a
p
2πn!α = 2πn × · · · × q × · · · × 1 × ∈ 2πN =⇒ sin (2πn!α) = 0 =⇒ t = 0 exclu
q

Exercice PC* 39

1. Soient (un )n 0 et (vn )n 0 deux suites réelles, λ ∈ R. On suppose :

un+1 λ
∀n ∈ N, un 0; |vn | converge et = 1 − + vn
un n

Montrer que (nλ un ) converge.


nn
2. Nature de la série de terme général un = ?
n!en

Solution :
un+1
1. Puisque |vn | CV, on a |vn | −−−−−→ 0 et ainsi −−−−−→ 1. Ainsi, la suite (un )n∈N est, à partir d’un certain rang,
n→+∞ un n→+∞
de signe constant (quite à prendre −un , on peut la supposer strictement positive). On va donc poser wn = ln nλ un ,

—37/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

ainsi la série des différences de (wn )n est telle que

wn+1 − wn = ln (n + 1)λ un+1 − ln nλ un


1 un+1
= λ ln 1 + + ln
n un
λ λ2 1 λ
= − 2+ o + ln 1 − + vn
n 2n n→+∞ n2 n
2 2
λ λ2 1 λ 1 λ λ
= − 2+ o − + vn − − vn + o − vn
n 2n n→+∞ n2 n 2 n n→+∞ n
2 2 2
λ 1 λ 1 λ
= − + vn − − vn + o + o − vn
2n2 2 n n→+∞ n2 n→+∞ n

Mais,
(a − b)2 = a2 − 2ab + b2 2 a2 + b2 ⇐⇒ (a + b)2 0
On a donc
2
λ λ2
0 − vn 2 + vn2
n n2
Mais la série |vn | CV donc son terme général tend vers 0, ainsi pour n assez grand

0 vn2 |vn | 1

λ2 λ 2 λ 2
Ceci prouve la CVA des séries (positives) de terme général + vn2 , puis n − vn et donc o n − vn . Bref,
n2 n→+∞
wn+1 − wn CV et donc
n 0
La suite (wn )n converge
On en déduit que

un ∼ où ℓ = exp (L) > 0 avec L = lim wn
nλ n→+∞

nn
2. Si un = , alors
n!en
n
un+1 1 1 1
= 1+ = exp n ln 1 + −1
un e n n
1 1 1
= exp n − + O −1
n 2n2 n→+∞ n3
1 1
= exp − + O
2n n→+∞ n2
1 1
= 1− + O
2n n→+∞ n2

On en déduit que

un ∼ √ et la série diverge
n

—38/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 40
x(x − 1) · · · (x − n + 1)
(Centrale) Pour x ∈ R et n ∈ N∗ , on note un (x) = et vn (x) = (−1)n un (x).
n!

1. Étudier les signes de un (x) et vn (x).


2. Déterminer la nature de la série de terme général yn (x) = ln |vn (x)| − ln |vn−1 (x)|.
3. Étudier la limite de la suite (vn (x)).
4. Étudier la nature des séries un (x) et vn (x).
n 1 n 1

Solution :
1. L’étude du signe est simple. On a donc

x −∞ 0 1 2 ··· ··· n−2 n−1 +∞


un (x) (−1)n 0 (−1)n−1 0 (−1)n−2 0 ··· ··· 0 − 0 +
vn (x) + 0 − 0 + 0 ··· ··· 0 (−1)n−1 0 (−1)n

On constate que sur ]−∞, 0[ et sur chaque intervalle ]k, k + 1[ , un (x) a un signe alterné pour n k, alors que le
signe de vn (x) est fixe (égal à (−1)k ) pour n k.
vn (x) vn (x) x+1 x+1 x+1
2. On a yn (x) = ln pour x ∈ / N, or = 1− d’où yn (x) = ln 1 − ∼− et la série
vn−1 (x) vn−1 (x) n n n
diverge.
3. On se place sur l’intervalle ]k, k + 1[ , pour n k, on sait que vn (x) est de signe constant égal à (−1)k et que
vn (x) x+1
vn (x) − vn−1 (x) = vn−1 (x) × − 1 = −vn−1 (x)
vn−1 (x) n
Ainsi, à x ∈ ]k, k + 1[, fixé, la suite (vn (x)) est décroissante positive si k est pair, croissante négative si k est impair.
Bref, dans tous les cas, elle converge. Soit ℓ sa limite, si ℓ = 0, la suite ln |vn (x)| converge vers ln |ℓ| . Absurbe,
puisque sa séries des différence yn (x) diverge. Donc
n 1

vn (x) −−−−−→ 0
n→+∞

4. Mais alors un (x) , sur ]k, k + 1[ est alternée à partir du rang n, donc converge.
n 0
Pour vn (x) , c’est plus compliqué. En effet, à x fixé, cette série est de signe constant (quitte à remplacer vn par
n 0
−vn , on peut supposer le signe positif). Prenons x ∈
/ N (sinon elle converge clairement), alors
vn (x) x+1
=1−
vn−1 (x) n
α α
1 rn n−1 1 α 1
Posons rn = α
, ainsi = = 1− =1− +O d’où
n rn−1 n n n n2

rn vn (x) (x + 1) − α 1 (x + 1) − α
− = +O ∼
rn−1 vn−1 (x) n n2 n
x rn vn (x)
Pour x < 0, on choisit α = 1 + , ainsi x + 1 < α < 1 et pour n assez grand, n n0 , − < 0 =⇒ 0
2 rn−1 vn−1 (x)
rn vn (x)
. On a donc
rn−1 vn−1 (x)
n n
rk rn vn (x) vn (x)
= =
rk−1 rn0 −1 vn−1 (x) vn0 −1 (x)
k=n0 +1 k=n0 +1

—39/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

vn (x)
Puisque rn diverge (α < 1) la série aussi, ainsi que vn (x).
vn0 −1 (x)
n 1 n 1 n 1
x rn vn (x)
Pour x > 0, on choisit α = 1 + , ainsi 1 < α < x + 1, cette fois pour n assez grand, n n0 , − >0
2 rn−1 vn−1 (x)
n n
rk rn vn (x) vn (x)
d’où = = et rn converge donc vn (x) aussi.
rk−1 rn0 −1 vn−1 (x) vn0 −1 (x)
k=n0 +1 k=n0 +1 n 1 n 1

Exercice PC 11
1
(Oral CCP) Soit la suite (un )n∈N définie par u0 > 0 et un+1 = (aun + b) 2 avec a > 0 et b 0.

1. On suppose b = 0
1
u0 2n
(a) Montrer que ∀n ∈ N, un = a .
a
(b) Montrer que (un )n∈N converge.
(c) Nature de (un − a) et de 2n (un − a)
n 0 n 0
1
a + a2 + 4b 2

2. On suppose que b > 0 et on note a = ∗


.
2
(a) Montrer que si (un )n∈N converge, sa limite est a∗ .
a
(b) Montrer cette convergence et établir que ∀n ∈ N, |un+1 − a∗ | |un − a∗ | .
2 min (a∗ , un+1 )
(c) Nature de 2n (un − a∗ ).
n 0

Solution :

1. Si b = 0, alors un+1 = aun
1
u0 21n √ u0 21n 2 1
u0 2n+1 u0 210
(a) Par récurrence, puisque a × a = a2 =a et u0 = a × .
a a a a
1 u0 1 u0
(b) On a donc un = a exp n ln −−−−−→ a car n ln −−−−−→ 0.
2 a n→+∞ 2 a n→+∞
1 u0 a u0
(c) Puis un − a = a × exp n
ln − 1 ∼ n ln . La série (un − a) converge (comparaison à une
2 a 2 a
n 0
u0
géométrique) et l’autre diverge si ln = 0 ⇐⇒ u0 = a. Mais si u0 = a, on a un = a est constante, et la série
a
2n (un − a) converge.
n 0

2. Dans ce cas, un+1 = aun + b est parfaitement défini (récurrence).
√ √
(a) Si un −−−−−→ ℓ, alors un+1 −−−−−→ ℓ d’où, mais un+1 = aun + b −−−−−→ aℓ + b. Ainsi
n→+∞ n→+∞ n→+∞

ℓ= aℓ + b ⇐⇒ ℓ2 − aℓ − b = 0

Cette équation a deux racines de signes opposés (regardez le produit qui vaut −b), puisque ℓ 0 (c’est une
racine carrée), on a ℓ = a∗ .
√ aun + b − u2n (un − a∗ ) (un + α)
(b) On a un 0 (récurrence immédiate) et un+1 − un = aun + b − un = √ =− √
aun + b + un aun + b + un
1
2
−a + a + 4b 2

où α = > 0 est l’opposé de l’autre racine. Bon, tout cela pour dire que un+1 − un est du signe
2

—40/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

opposé à celui de un − a∗ .
√ √ a (un − a∗ ) a (un − a∗ )
Mais un+1 −a∗ = aun + b− aa∗ + b = √ √ = √ est du signe de un −a∗ donc
aun + b + aa∗ + b aun + b + a∗
(récurrence) du signe de u0 − a∗ . Donc si u0 ∈ [0, a∗ ] , tous les termes sont dans [0, a∗ ] , la suite est croissante,
majorée donc converge. Si u0 ∈ [a∗ , +∞[ , tous les termes sont dans [a∗ , +∞[ , la suite est décroissante, minorée,
elle converge. Et bien sûr vers a∗ !
a √ √
On a donc |un+1 − a∗ | = √ ∗
|un − a∗ | , majorons, donc minorons aun + b+a∗ par 2 min aun + b, a∗ =
aun + b + a
2 min (a∗ , un+1 ) !
a (un − a∗ )
(c) Bon pour la dernière question .... On a un+1 − a∗ = , ce qui prouve que un = a∗ ⇐⇒ un+1 = a∗ .
un+1 + a∗
Si u0 = a∗ , la suite est stationnaire, la série converge. Si u0 = a∗ , alors ∀n, un = a∗ et
2n+1 |un+1 − a∗ | 2a a 2a 2a 2
= −−−−−→ = √ = = <1
2n |un − a∗ | un+1 + a∗ n→+∞ a∗ a + a2 + 4b b b
a+a 1+4 1+ 1+4
a a
b
car > 0. Donc ce bon vieux D’Alembert nous dit que la série converge absolument.
a

Exercice PC 12
+∞
1 + 2 ln n
Nature de (−1)n
k=2
1 + ln2 n

1 + 2 ln x 2 1 − ln2 x − ln x
Solution : Soit f (x) = , on a g ′
(x) = < 0 pour x > 2. La fonction f est donc décroissante
1 + ln2 x x ln2 x + 1
2

et par composition, f aussi. Ainsi puisque |un | −−−−−→ 0 en décroissant (à partir du rang 3) et que (−1)n un est de
n→+∞
signe constant, le CSSA s’applique.

Exercice PC* 41
(−1)n
(Mines 2012) Soit (un )n∈N la suite définie par u0 ∈ 0, π2 et ∀n ∈ N∗ , un = cos (un−1 ). Nature de la série un .
n
n 0

Solution : Qui n’a pas envie d’utiliser le CSSA ? Bon, on commence par l’étude de la suite. On a
1
|un | −−−−−→ 0
n n→+∞
1 (−1)n+1
De plus, pour n 1, |un | < π2 , ainsi un ∈ − π2 , π2 , d’où un+1 = cos (un ) est du signe de (−1)n+1 . Bon,
n n+1
reste la décroissance (semble pas évidente...) de |un |. Par parité du cosinus, on a cos (un−1 ) = cos (|un−1 |) , si on pose
cos (xn−1 ) 1
xn = |un | , la suite (xn )n vérifie donc la relation xn = . On a également prouvé que xn ∈ 0, et en particulier
n n
que xn −−−−−→ 0. On a
n→+∞
cos (xn ) − (n + 1) xn
xn+1 − xn =
n+1
1
Il nous faut un DA de xn ! Puisque xn−1 −−−−−→ 0, on a cos (xn−1 ) −−−−−→ 1 et ainsi xn ∼ . On pose xn =
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n
1 1
+ yn avec yn = o
n n→+∞ n
2
1 1 1 1
yn = cos + yn−1 − 1 ∼ − + yn−1
n n−1 n→+∞ 2n n−1

—41/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2
1 1 1
donc yn ∼ − car yn−1 = o
n→+∞ 2n n−1 n→+∞ n−1
d’où
1
yn ∼ −
n→+∞ 2n3
1 1 1 1 1
Bref, on a xn = − 3+ o = + o ce qui donne
n 2n n→+∞ n3 n n→+∞ n2
cos (xn ) − (n + 1) xn 1 1 1 1 1
= cos + o 2
− (n + 1) × + o
n+1 n+1 n n→+∞ n n n→+∞ n
1 1 1 1
= − + o ∼ − 2 <0
n+1 n n→+∞ n n→+∞ n
Ainsi la suite (xn )n est décroissante et on peut appliquer le CSSA (ouf).
n
Mais sommes nous stupides ! On a vu que un = (−1) xn et que
1 1 1
xn = − + o
n 2n3 n→+∞ n3
donc, pas besoin de CSSA car
(−1)n (−1)n 1

un = + o
n 2n3 n→+∞ n3

somme d’une CV et d’une ACV ! On avait fini bien avant ! ! ! ! ! !


Bonus : On peut pousser le DA de xn
1 1 1
On pose xn = − 3 + zn où zn = o , on injecte dans
n 2n n→+∞ n3

cos (xn−1 ) 1 1 1 1 1 1
xn = =⇒ xn = − 3 + zn = cos − + o
n n 2n n n − 1 2 (n − 1)3 n→+∞ (n − 1)3
1 1 1 1 1 1
=⇒ zn = cos − + o − +
n n − 1 2 (n − 1)3 n→+∞ n3 n 2n3

Courage ! On a
 
1 1  1 1 1 1 1
=  = 1+ + 2+ o
n−1 n 1 n n n n→+∞ n2
1−
n
1 1 1 1
= + 2+ 3+ o
n n n n→+∞ n3

1 1 1
3 = + o (ils sont équivalents)
(n − 1) n3 n→+∞ n3
d’où
1 1 1 1 1 1 1 1
zn = cos + 2+ 3− 3+ o − + 3
n n n n 2n n→+∞ n3 n 2n
2
1 1 1 1 1 1 1
= 1− + 2 − + 3+ o
n 2 n n n 2n n→+∞ n4
1 1
= − + o
n4 n→+∞ n4
Bref
1 1 1 1
xn = − − + o
n 2n3 n4 n→+∞ n4

—42/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 13
α
1 1
Soit α ∈ R et un = π 1 − 1+ , nature de un .
tan 4 + n
n
n 1

π 1 + tan x 2 − (1 − tan x) 2
Solution : On va faire un DL de un . On a tan 4 +x = = = − 1. Or tan x =
1 − tan x 1 − tan x 1 − tan x
x+ o x2 donc
x→0

1 1
= = 1 + x + x2 + o x2
1 − tan x 1 − x + o (x2 ) x→0
x→0
π
tan +x = 1 + 2x + 2x2 + o x2
4 x→0

α α (α − 1) 2
(1 + x) = 1 + αx + x + o x2
2 x→0

(2 − α) (4 − α (α − 1)) 1
d’où un = + + o 2 . La série converge si et seulement si α = 2.
n 2n2 n→+∞

Exercice PC* 42
an
Etude de
2n
n 0
n

4n 2n
1. Montrer que pour n 0, on a 4n .
2n + 1 n
an
2. Soit a ∈ R, quelle est la nature de la série ?
2n a−1
n 1 n
n
46
3. Pour a = 1, comment choisir n pour avoir limite, à l’aide de la somme partielle, à 10−3 près ? (on donne < 100,
47
47
> 300).
53

Solution :
0 2n + 2 (2n + 2)! 2 (2n + 1) 2n
1. Par récurrence, en effet pour n = 0, on a 1 =1 1. Puis = 2
= . Il s’agit
0 n+1 (n + 1)! n+1 n
donc de prouver que
4n+1 2n + 2 4n 2 (2n + 1)
et que 4n 4n+1
2 (n + 1) + 1 n + 1 2n + 1 n+1
4 2 (2n + 1)
La première inégalité s’écrit ⇐⇒ 4 (n + 1) (2n + 1) = 8n2 +12n+4 2 (2n + 1) (2n + 3) =
2n + 3 (n + 1) (2n + 1)
8n2 + 16n + 6 vrai.
2 (2n + 1)
La seconde s’écrit 4 ⇐⇒ 2 (2n + 1) = 4n + 2 4n + 4 vrai.
n+1
2n
2n 2n
Rem : La seconde inégalité provient aussi de = (1 + 1)2n = 4n .
n k
k=0
2. On a donc
an an an (2n + 1)
4n na−1 2n a−1 4n na−1
n
n

—43/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

a−1
an (2n + 1) a 2n + 3 n a
Si a < 4, alors n a−1
cv (par d’alembert, le rapport vaut −−−−−→ < 1), d’où
4 n 4 2n + 1 n+1 n→+∞ 4
n 1
n
a
aussi.
2n
n 1
n
a−1
an a n a
Si a > 4, diverge (par d’alembert, le rapport vaut −−−−−→ > 1)et l’autre aussi.
4 na−1
n 4 n+1 n→+∞ 4
n 1
n
a 2n + 1 1
Si a = 4, on a ∼ , la série converge.
2n 3 n3 n→+∞ n2
n
n
+∞
1
3. Soit S la somme de la série et Sn la somme partielle, on a S − Sn = . Ainsi
2k
k=n+1
k
+∞
2k + 1
0 S − Sn
4k
k=n+1

Reste à calculer ou à évaluer cette somme...


+∞ +∞ k n+1 +∞ i n+1
x2k+1 x2 x2 x2 x2 1
Soit f (x) = = x × = x × = x× × si x < 4. Ainsi
4k 4 4 4 4 x2
k=n+1 k=n+1 i=0 1−
4
1 x2n+3
f (x) = ×
4n 4 − x2
+∞
2k + 1 1 (2n + 3) x2n+2 2x2n+5 1 (2n + 3) 2
Alors f ′ (1) = , avec f ′ (x) = n + , on a f ′ (1) = + =
k=n+1
4k 4 4 − x2 (4 − x2 )2 4n 3 9
6n + 11
.
9 × 4n
Il suffit donc d’avoir
6n + 11 1000 4n
10−3 ⇐⇒
9 × 4n 9 6n + 11
On teste avec une calculette pour avoir n = 7.

Exercice PC* 43
1
Soit α ∈ R∗ , on pose un = n .
1
n2α

k=1

1. Pour α > 1, donner la nature de la série un .


n 1

2. Pour α 1, quelle est la nature de la série un ?


n 1
n
1
3. Pour α 1 donner un équivalent de et en déduire la nature de la série un .

k=1 n 1

Solution : On signale que la série est à termes positifs.


n n
1 1
1. Si α > 1, la série converge, soit ζ (α) sa limite (notation classique pour cette somme), on a ∼ ζ (α)
kα kα n→+∞
k=1 k=1
1
et ainsi un ∼ converge également.
ζ (α) n2α

—44/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. Si α 1, on encadre "brute force", on a


n
n 1 1
= α−1 n
nα n kα
k=1

Ainsi
1 1 nα−1 1
n = α+1
n2α+1 1 n2α n
n2α

k=1

On en déduit que si α > 0, la série converge.


Si 2α + 1 1 ⇐⇒ α 0, la série diverge.

Exercice PC* 44
+∞ √ √
1 E n + 1 − E ( n)
Convergence et somme de la série 2
. On pose alors un = , convergence et somme de
n=2
n −1 n

+∞
un (rappel : E est la partie entière).
n=1

1 1 2 1
Solution : La convergence est immédiate car 2 ∼ 2 (comparaison séries positives). Puis on a 2 = −
n −1 n n −1 n−1
1
, ainsi
n+1
N N
2 1 1 1 1 1 3
2−1
= − =1+ − − −−−−−→
n=2
n n=2
n − 1 n + 1 2 N N + 1 N→+∞ 2

+∞
1
Ainsi 2−1
= 34 .
n=2
n
Pour la série un , on commence par remarquer que la série est à termes positifs. La suite des sommes partielles est
n 2
donc croissante, soit elle diverge vers +∞, soit elle converge (et la série aussi). Considèrons alors

N 2 −1
SN = un
n=1
√ √
Si on a p2 √ n (p + 1)2 −2 alors p √ n < p+1 d’où E ( n) = p et de même p2 < p2 +1 n+1 (p + 1)2 −1 < (p + 1)2
d’où p n + 1 < p + 1 et ainsi E n + 1 = p. Bref dans ce cas, on a un = 0.
√ √ 1
Reste le cas où n = (p + 1)2 − 1, dans ce cas E ( n) = p et E n + 1 = p + 1. Ains un = .
(p + 1)2 − 1
On découpe donc la somme partielle en

22 −1 32 −1 (p+1)2 −1 N 2 −1
SN = un + un + · · · + un + · · · + un
n=12 n=22 n=p2 n=(N−1) 2

(p+1)2 −1
1
On vient de prouver que un = , ainsi
n=p2
(p + 1)2 − 1

N
1 1 1 1 1 3
SN = 2
+ 2 +··· + 2 + ··· + 2 = 2
−−−−−→
2 −1 3 −1 (p + 1) − 1 N − 1 n=2 n − 1 N→+∞ 4

—45/208— G H
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Puisque qu’une suite extraite de la suite des sommes partielles de la série un converge, cette série converge aussi.
n 1

Exercice PC* 45
n
1 1
On pose pour n 1, un = (3k − 2) et vn = 3 .
3n n! n4
k=1

un+1 vn+1
1. Comparer et pour n grand.
un vn
2. En déduire la nature de un .
n 1

Solution : Bon, avant tout, toutes les suites sont positives (donc dans les inégalités, pas de soucis)
n+1
1 3 (n + 1) − 2 1 3n + 1 un+1 1 3n + 3 − 2
1. On a un+1 = n+1
(3k − 2) = un = un . Ainsi = = 1−
3 (n + 1)! 3 (n + 1) 3 n+1 un 3 n+1
k=1
− 34 − 34
2 2 1 vn+1 n+1 1 3 1
=1− + o . De même = = 1+ =1− + o .
3 (n + 1) 3n n→0 n vn n n 4n n→0 n
On en déduit que
vn+1 un+1 3 2 1 1 1
− =− + + o =− + o
vn un 4n 3n n→0 n 12n n→0 n
donc, pour n assez grand, on a
vn+1 un+1
vn un
un wn+1 un+1 vn
2. Posons wn = , alors = × 1 au voisinage de +∞. La suite (wn )n est donc croissante à partir
vn wn un vn+1
d’un rang N. A partir de ce rang, on a alors
un uN
= A =⇒ un Avn
vn vN

Puisque vn diverge, la séie un diverge aussi.


n 1 n 1

Exercice PC 14
(Oral CCP) Soit u0 ∈ R tel que 0 < u0 < 1, on définit (un )n∈N par un+1 = un − u2n .

1. Montrer que la suite (un )n∈N converge, quelle est sa limite ?


2. Montrer que la série u2n converge.
n 0

un+1
3. Montrer que ln et un divergent.
un
n 0 n 0
1
4. Montrer que pour n 1, 0 < un < et que (nun )n∈N est une suite croissante. Justifier que (nun )n∈N
n+1
converge, on note ℓ sa limite.
ℓ − vn
5. On pose un = si n > 0, quelle est la nature de (vn+1 − vn ) ?
n
n 1
1
6. En déduire que un ∼ .
n→+∞ n

Solution : On pose f (x) = x − x2 , le graphe de f (parabole) est immédiat, en particulier x ∈ [0, 1] =⇒ f (x) ∈ [0, 1] ,
f croissante sur 0, 12 puis decroissante.

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1. On a un+1 − un = −u2n 0, la suite (un )n∈N est décroissante. Puisque u0 ∈ [0, 1] , on a f (u1 ) ∈ [0, 1] et par
récurrence, un ∈ [0, 1]. Bref, décroissante et minorée donc converge. Si on passe à la limite dans un+1 = un − u2n ,
on trouve que la limite est nulle.
n n
2. On a u2n = un − un+1 , ainsi u2k = (uk − uk+1 ) = u0 − un+1 −−−−−→ u0 . La série converge.
n→+∞
k=0 k=0
un+1
3. On a ln = ln (1 − un ) ∼ −un , par comparaison des séries à termes de signe constant, les deux séries sont
un
de même nature. Puis
n n
uk+1
ln = ln (uk+1 ) − ln (uk ) = ln (un+1 ) − ln (u0 ) −−−−−→ −∞
k=0
uk k=0
n→+∞

car un −−−−−→ 0
n→+∞

donc les deux séries divergent.


1 1 1 1 1
4. On a u1 = f (u0 ) ( est le max de f ). Par récurrence, si un alors f (un ) f =
4 4 n+1 2 n+1
1 1 n
− = .
n + 1 (n + 1)2 (n + 1)2
n 1
Mais n (n + 2) < (n + 1)2 donc 2 < n + 2 et la récurrence marche.
(n + 1)
Puis (n + 1) un+1 − nun = (n + 1) un − u2n − nun = un − u2n − nu2n = un (1 − (n + 1) un ) > 0. La suite est donc
n
croissante et on vient de montrer que nun 1, elle est majorée donc elle converge vers ℓ > 0.
n+1
5. Pour n 1, on a vn+1 − vn = nun − (n + 1) un+1 , donc (encore un telescopage)
n n
(vk+1 − vk ) = (kuk − (k + 1) uk+1 ) = u1 − (n + 1) un+1 −−−−−→ u1
n→+∞
k=1 k=1

et la série converge.
n
6. On doit montrer que ℓ = 1. On sait que nun −−−−−→ ℓ, et que la série (vk+1 − vk ) converge. Mais
n→+∞
k=1

vk+1 − vk = kuk − (k + 1) uk+1 = kuk − (k + 1) uk − u2k = uk ((k + 1) uk − 1)


ℓ 1
Or uk = + o donc
k k→+∞ k
ℓ (k + 1)
(k + 1) uk − 1 = − 1 + o (1) = ℓ − 1 + o (1) ∼ ℓ − 1 si ℓ = 1
k k→+∞ k→+∞
n

D’où si ℓ = 1, vk+1 − vk ∼ × (ℓ − 1) et la série (vk+1 − vk ) diverge.
k
k=1
Conclusion : ℓ = 1.

Exercice PC 15
(−1)n (−1)n 1 1 (−1)n+1
Nature de un et vn où un = et vn = 1− + −···+
n + (−1)n ln n n 2 3 n

Solution : Pour la première, on a


(−1)n (−1)n 1 (−1)n (−1)n ln n ln n
un = = × = 1− + o
n + (−1)n ln n n (−1)n ln n n n n→+∞ n
1+
n
(−1)n ln n ln n
= − 2 + o
n n n→+∞ n2

—47/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi
(−1)n ln n
∼− 2 un −
n n
n n
(−1) (−1)
Par comparaison des séries à termes de signe constant, on a un − converge. Mais converge (CSSA)
n n
donc
(−1)n (−1)
n
un = un − +
n n
converge comme somme de deux séries qui convergent.
n
(−1)n+1 1
Pour la seconde, soit wn = , la série wn converge par le CSSA, soit ℓ sa limite, et Sn = wk = 1 − +
n 2
n 1 k=1
n+1
1 (−1)
− ··· + , alors on sait (théorème des suites adjacentes) que
3 n
1
|Sn − ℓ|
n+1
Donc
(−1)n ℓ 1 1
vn − = |Sn − ℓ|
n n n (n + 1)
(−1)n ℓ (−1)n ℓ (−1)n ℓ
d’où la convergence absolue de la série des vn − . Mais alors vn = vn − + converge comme
n n n
somme de deux séries qui convergent.

Exercice PC 16
(n + 1) (n + 2)
Convergence et calcul de ln .
n 1
n (n + 3)

(n + 1) (n + 2) 2
Solution : On a −1 = d’où
n (n + 3) n (n + 3)

(n + 1) (n + 2) 2 2 2
ln = ln 1 + ∼ ∼ 2
n (n + 3) n (n + 3) n (n + 3) n

Par comparaison des séries à termes de signe constant, la série converge. Puis
n n n n n
(k + 1) (k + 2)
ln = ln (k + 1) + ln (k + 2) − ln (k) − ln (k + 3)
k (k + 3)
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
n+1 n+2 n n+3
= ln (i) + ln (i) − ln (i) − ln (i)
i=2 i=3 i=1 k=4
= ln(n + 1) + ln(2) + ln(3) + ln(3) + ln(n + 1) + ln(n + 2) − ln(1) − ln(2) − ln(3) − ln(n + 1) − ln(n + 2) − ln(n + 3)
n+3 2
= ln 3 + ln (n + 1) − ln (n + 3) = ln (3) − ln = ln (3) − ln 1 + −−−−−→ ln 3
n+1 n + 1 n→+∞

(n + 1) (n + 2)
Bref, ln = ln 3
n (n + 3)
n 1

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4 Intégrales généralisées
Exercice PC* 46
1
dx
On considère l’intégrale généralisée I = √ .
−1 (2 − x2 ) 1 − x2

x
1. Montrer que ϕ : x −→ u = √ un C 1 difféomorphisme de ]−1, 1[ sur R. Exprimer ϕ−1 .
1 − x2
2. A l’aide du changement de variable ϕ, montrer que I converge et calculer sa valeur.

Solution :
x 1 d
1. La fonction ϕ est C 1 sur ]−1, 1[ strictement croissante (sa dérivée est ϕ′ (x) =
√ = 3 ), elle
1 − x2 (1 − x2 ) 2 dx
x x2 u2
réalise bien un C 1 difféomorphisme. On u = √ ⇐⇒ u2 = 2
⇐⇒ x2 = 2 . Puisque u et x sont de
1 − x2 1−x u +1
même signe, on obtient
u
x= √
1 + u2
2. On a donc
du
dx = 3
(u2 + 1) 2
dx xdx u du
√ = √ = ×
(2 − x2 ) 1 − x2 x (2 − x2 ) 1 − x2 u u2 (u2
3
+ 1) 2
√ 2− 2
1 + u2 u +1
du
=
u2+2
+1 +∞ +∞
dx du 1 du 1 u π
√ = = 2 = lim √ arctan √ =√
−1 (2 − x ) 1 − x2
2
−∞ u2 + 2 2 −∞ u X→+∞ 2 2 2
1+ √
2
Y →−∞

Exercice PC* 47
+∞
ln t
(Centrale) Calculer K = dt.
0 1 + t + t2

1
ln t
Solution : On a deux problèmes de convergence, en 0 et en +∞. On coupe en deux en x = 1. On pose I = 2
dt
0 1+t+t
+∞
ln t ln t ln t
et J = 2
dt. Soit f (t) = 2
fonction continue et positive sur ]0, +∞[, on a f (t) ∼ donc
1 1 + t + t 1 + t + t t→+∞ t2
1
3
t 2 f (t) −−−−→ 0, ainsi j converge. De même f (t) ∼ ln t et ln tdt converge donc I converge.
t→+∞ t→0 0
1 1
Le changement de variables u = (C difféorphisme) dans K donne
t
K = −K =⇒ K = 0

Exercice PC* 48
+∞
dx
(Centrale) On pose I = montrer la convergence et calculer cette intégrale.
−∞ 3 ch x + sh x

—49/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1 1 1
Solution : Soit f (x) = = = > 0 qui est bien définie et continue sur R. On
3 ch x + sh x 2 ch x + ex 2ex + e−x
+∞
e−x
a f (x) ∼ d’où la convergence de f et f (x) ∼ ex d’où la convergence en −∞. On fait ensuite le
x→+∞ 2 1 x→−∞
changement de variable (C 1 difféomorphisme) u = ex
+∞ ∞
dx 1 π
= du = √
−∞ 2ex + e−x 0 2u2 + 1 2 2

Exercice PC* 49

π
π
2 dt dt
1. Calculer pour a > 0, I (a) = , puis J (a) = .
0 1 + a sin2 t 0 1 + a sin2 t
α
2. Pour α > 0, nature de la série J ((nπ) ) .
n 0
+∞
dt
3. Existence de .
0 1 + tα sin2 t

Solution :
1. On fait le changement de variable u = tan t,
π

2 dt 1 π
= du = √
0 1 + a sin2 t 0 1 + (a + 1) u2 2 1+a
π
dt
= I (a) en posant u = π − t
π
2
1 + a sin2 t
π
d’où J (a) = √
1+a
π π
2. La série est à termes positifs et J ((nπ)α ) = α ∼ α qui converge si et seulement si α > 2.
1 + (nπ) (nπ) 2
3. La fonction intégrée est positive, il suffit donc de déterminer quand

dt
a une limite si n tend vers + ∞
0 1 + tα sin2 t
x
dt
En effet, la fonction F (x) = est croissante donc soit tend vers +∞, soit adment une limite.
0 1 + tα sin2 t
Or
nπ n−1 (k+1)π n−1 π
dt dt du
= =
0 1 + tα sin2 t k=0 kπ 1 + tα sin2 t k=0 0 1 + (u + kπ)α sin2 t
mais π
du
I (kα ) I ((k + 1)α )
0 1 + (u + kπ)α sin2 t
ce qui permet de conclure à la cv de l’intégrale si et seulement si α > 2.

Exercice PC* 50
+∞
3
Convergence et calcul de ln 1 + dx.
0 1 + x2

—50/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

3 3 3
Solution : Soit f (x) = ln 1 + continue et positive sur [0, +∞[. On a f (x) ∼ ∼ d’où
1 + x2 x→+∞ 1 + x2 x2
x→+∞
a
3 3
la CV en +∞ (Riemann). On intègre ensuite par parties dans ln 1 + dx en dérivant ln 1 + =
0 1 + x2 1 + x2
ln 4 + x2 − ln 1 + x2 pour avoir
a a a
3 3 2x2 2x2
ln 1 + dx = x ln 1 + − − dx
0 1 + x2 1 + x2 0 0 x2 + 4 x2 + 1

Mais
a a
x2 x2 x2 + 4 − 4 x2 + 1 − 1
2
− 2 dx = − dx
0 x +4 x +1 0 x2 + 4 x2 + 1
a
1 4
= − dx
0 x2 + 1 x2 + 4
0 x )a
= arctan x − 2 arctan
2 0
d’où
a a
3 3 x
ln 1 + dx = x ln 1 + − 2 arctan x + 4 arctan
0 1 + x2 1 + x2 2 0
3 a
= a ln 1 + − 2 arctan a + 4 arctan −−−−−→ π
1 + a2 2 a→+∞
3 3
car a ln 1 + ∼ a× −−−−−→ 0
1 + a2 a→+∞ 1 + a2 a→+∞

Exercice PC 17
+∞ +∞ +∞
t2 1 t
Soit I = dt, J = dt et K = dt.
0 1 + t4 0 1 + t4 0 1 + t4

1. Convergence de I, J et K. Comparer I et J.
√ √
2. Calculer I + 2K + J et I − 2K + J. En déduire I, J et K.

Solution :
1 t t2
1. Les fonctions t −→ , t −→ et t −→ sont posotives et
1 + t4 1 + t4 1 + t4
1 t t2 1
0 ∼
1 + t4 1 + t4 1 + t4 t→+∞ t2
1
Par comparaison les quatre intégrales convergent. Le changement de variable u = dans I donne
t
+∞
t2
I= dt = J
0 1 + t4
+∞ 2

√ t + 2t + 1 2 √ √
2. On a alors I + 2K + J = dt, mais t4 + 1 = t2 + 1 − 2t2 = t2 + 2t + 1 t2 − 2t + 1 ,
0 t4 + 1
d’où
0√ )+∞ √ π √ π √
√ +∞
dt +∞
dt √ 3 2
I + 2K + J = √ = 2 = 2 arctan 2t − 1 = 2 + 2 = π
0
2
t − 2t + 1 0 √1 1 0 2 4 4
t− 2
+ 2

—51/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

+∞ 2
√ +∞
√ t − 2t + 1 dt √ √ +∞ √ √ π
De même I − 2K + J = 4
dt = √ = 2 arctan 2t + 1 0
= 2 π2 − 24 =
√ 0 t +1 0
2
t + 2t + 1
2
π. On en déduit que (car I = J ).
4
 √

 2I − 2K = 2π

1√ π
√4 =⇒ I = 2π et K =
 √
 2I + 2K = 3 2π 4 4
4

Exercice PC* 51
+∞
1 1
Convergence et calcul de − arg sinh dx.
1 x x

u3 1 1 1
Solution : On sait que arg sinh u = u − + o u3 , ainsi en +∞, on a − arg sinh ∼ . (En effet sa
3 u→0 x x x→+∞ 3x3
1 1
dérivée est √ = 1 − u2 + o u2 que l’on intègre sans oublier arg sinh 0 = 0). La fonction est intégrable en +∞.
1 + u2 2 u→0
On fait alors une IPP (en intégrant 1) pour avoir
 
1
X
1 1 1 1
X X  1  − 2
− arg sinh − arg sinh − x x
 dx
x x
dx = x
x x − x2 −
1 
1 1 1
1+ 2
x
X
1 1 1 1
= X − arg sinh − (1 − arg sinh 1) − √ − dx
X X 1 1 + x2 x

1 1 1
Puisque X − arg sinh ∼ X× −−−−−→ 0, on a
X X X→+∞ 3X 3 X→+∞

1 1
X − arg sinh − (1 − arg sinh 1) −−−−−→ −1 + arg sinh 1
X X X→+∞

Puis
X
1 1
√ − dx = [arg sinh x − ln x]X
1 = (arg sinh X − ln X) − (arg sinh 1)
1 1+x 2 x

Reste à déterminer la limite en +∞ de arg sinh X − ln X. Mais, (exos sup) arg sinh X = ln X + 1 + X 2 d’où

X+ 1 + X2 1
arg sinh X − ln X = ln = ln 1 + 1+ −−−−−→ ln 2
X X2 X→+∞

Ainsi
+∞
1 1 √
− arg sinh dx = 2 arg sinh 1 − 1 = 2 ln 1 + 2 − 1 − ln 2
1 x x

3+2 2
= ln
2e


1 1 1
Autre méthode : poser u = arg sh ⇐⇒ dans l’intégrale puis faire une IPP (en intégrant ).
x sh u sh u

—52/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 52
+∞
sin t
(X) Soit f définie par f (x) = dt.
x t2

cos x 1
1. Déterminer le domaine de définition de f. Montrer, à l’aide d’IPPs, que f (x) = 2
+ o .
x x→+∞ x2
1
sin (t) − t
2. On définit ϕ par ϕ (x) = dt, justifier que ϕ est définie et continue sur [0, +∞[. Exprimer f (x) à l’aide
x t2
de ϕ (x) , f (1) et d’une fonction ususelle. En déduire un équivalent de f en 0+ .
+∞
3. Convergence et calcul de xf (x) dx.
0

Solution :
sin t1 sin t
1. Puisque , la fonction définie par t −→ 2 (qui est continue sur [x, +∞[ pour x > 0) est intégrable
t2 t2 t
1 1
sin t 1 dt sin t
sur [x, +∞[ pour x > 0. Pour x = 0, on a 2 ∼ or diverge, donc dt diverge par comparaison à
t t→0 t 0 t 0 t2
une fonction positive d’intégrale divergente. On en déduit que f n’est pas définie en 0 et par extension sur ]−∞, 0].
Conclusion Df = ]0, +∞[.
Soit x > 0 et X > x, alors
X X X X
sin t − cos t cos t cos X cos x cos t
dt = +2 dt = − + 2 +2 dt
x t2 t2 x x t3 X 2 x x t3
1 2
u (t) = 2 u′ (t) = − 3
t t
v′ (t) = sin t v (t) = − cos t
X
cos X 2 cos x 2 sin x sin t
= − 2
+ 3 sin X + 2 − +6 dt
X X x x3 x t4
1 3
u (t) = 3 u′ (t) = − 4
t t
v′ (t) = cos t v (t) = sin t
En passant à la limite, il vient
+∞
cos x 2 sin x sin t
f (x) = − +6 dt
x2 x3 x t4
Mais
+∞ +∞ +∞
sin t |sin t| 1 1
dt dt dt = 3
x t4 x t4 x t4 3x
d’où
+∞ +∞
2 sin x sin t 2 sin x sin t 2 6 4
− +6 dt − + dt + 3 = 3
x3 x t4 x3 x t4 x3 3x x
2 sin x +∞ sin t 1
ce qui prouve que − +6 x
dt = o et que
x3 t4 x→0 x2
cos x 1
f (x) = + o
x2 x→+∞ x2

t3
sin t − t sin t − t t− + o t3 − t t
2. La fonction φ : t −→ est continue et définie sur ]0, +∞[ , puisque = 6 t→0 ∼ − ,
t2 x
t2 t2 t→0 6
on pose φ (0) = 0, ainsi φ est continue sur [0, +∞[ et ϕ (x) = − φ (t) dt est continue, dérivable sur [0, +∞[.
1
De plus pour x > 0, on a
1 1 1 +∞ +∞
sin (t) − t sin (t) dt sin (t) sin (t)
dt = dt − = dt − dt + ln x = f (x) − f (1) + ln x
x t2 x t2 x t x t2 1 t2

—53/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

soit
f (x) = − ln (x) + f (1) + ϕ (x)
Puisque ϕ (x) −−−→ ϕ (0) , on a
x→0
f (x) ∼ − ln x
x→0

3. On a deux problèmes, en 0 et en +∞. On a vu que


xf (x) ∼ + −x ln x
x→0
1
et x ln xdx converge donc xf (x) est intégrable sur ]0, 1[ par compaison avec une fonction de signe constant et
0
intégrable.
cos x 1
On a vu également que f (x) = 2
+ o , mais ici, on ne peut utiliser le théorème de comparaison ! (la
x x→+∞ x2
fonction n’est pas de signe constant ! ! ! !).
En revanche, la fonction f est dérivable sur ]0, +∞[ (elle vaut − ln (x) + f (1) + ϕ (x) par exemple, donc f ′ (x) =
1 sin x
−φ (x) − = − 2 , on fait donc une IPP pour avoir
x x
X X X
x2 1 X2 ε2 cos X cos ε
xf (x) dx = f (x) + f (X) − f (ε) −
sin xdx = +
ε 2 ε ε 2 2 2 2 2
sin x
u (x) = f (x) u′ (x) = − 2
x
′ x2
v (x) = x v (x) =
2
ε2 ε2 X2 X 2 cos X cos X
Mais f (ε) ∼ − ln (ε) −−−→ 0 et f (X) = + o (1) = + o (1) d’où
2 ε→0 2 ǫ→0 2 2 X2 X→+∞ 2 X→+∞

X
ε2 cos ε
xf (x) dx = − f (ε) + + o (1)
ε 2 2 X→+∞

1
a pour limite quand X −→ +∞ et ε −→ 0, ceci prouve la convergence de l’intégrale et donne
2
+∞
1
xf (x) dx =
0 2

Exercice PC 18
+∞
x ln x
Convergence et calcul de dx
0 (1 + x2 )2

x ln x
Solution : La fonction f définie sur ]0, +∞[ par f (x) = est continue, on a deux problèmes a priori. En 0,
(1 + x2 )2
on a x ln x −−−→ 0 donc on pose f (0) = 0 et la fonction est définie, continue sur [0, +∞[. En +∞, la fonction est positive
x→0
(sur [1, +∞[) et
x3 ln x ln x
x2 f (x)
= −−−−−→ 0

x→+∞ x4 x x→+∞
+∞
1
Ainsi f (x) dx converge. Pour le calcul, on pose u = , C 1 difféomorphisme de ]0, +∞[ sur lui même. Alors
1 x
1 1
+∞ 0 ln
x ln x u u 1
I= dx = − du = −I
0 (1 + x2 )2 +∞ 1
2 u2
1+ 2
u

—54/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi I = 0.

Exercice PC 19
+∞
dx
(CCP ) On définit f (p) = √ , ensemble de définition de f et calcul de f.
1 x x2p+1 + 1

1
Solution : A p ∈ R fixé, la fonction x −→ √ est définie et continue sur [1, +∞[ et positive. On a f (x) ∼
x x2p+1 + 1 x→+∞
1 1 3
2p+1 = 3 , ainsi l’intégrale qui défini f converge si et seulement si p + 2 > 1 par comparaison (Riemann). On a
x×x 2 xp+ 2
donc Df = − 12 , +∞ .
√ 1
On pose u = ϕ (x) = x2p+1 + 1 ⇐⇒ u2 − 1 = x2p+1 ⇐⇒ x = u2 − 1 2p+1 , on a ainsi un C 1 difféomorphisme de

[1, +∞[ sur 2, +∞ . Soyons précis, le changement de variable est

[1, +∞[ −→
√ 2, +∞
ϕ: 2p+1
qui est bien C 1 sur [1, +∞[ (composée · · · )
x −→ x +1
1
On a alors dx = 1
× 2u × u2 − 1 2p+1 −1 du et
2p+1

1
1
× 2u × u2 − 1 2p+1 −1 du
dx 2p+1 2 du
√ = 1 =
x x2p+1 + 1 2p + 1 u2 − 1
(u2 − 1) 2p+1 ×u
+∞ +∞
2 du 2 1 1
f (p) = √ = √ − du
(2p + 1) 2 u2 − 1 (2p + 1) 2 2 (u − 1) 2 (u + 1)
+∞ √ √
1 u−1 1 2+1 ln 3 + 2
= ln √
= ln √ =
2p + 1 u+1 2 2p + 1 2−1 2p + 1

Exercice PC* 53
+∞
sin3 x
(Centrale) Existence et calcul de dx.
0 x2

sin3 x sin3 x 1
Solution : La fonction x −→ 2
est continue sur ]0, +∞[, on a d’où l’intégrabilité sur [1, +∞[ par
x x2 x2
sin3 x x3
comparaison (Riemann 2 > 1). En 0, il n’ya a pas de problème car ∼ = x −−−→ 0, on prolonge donc par
x2 x→0 x2 x→0
continuité.
Puis
 
1 3
z− 1 1
3
 z
sin3 x =   = z − où z = eix
2i (2i)3 z
 
3 1 1
1 1 1 1  z − z −
= z3 − 3 + 3 z − =  z3 − 3 z
(2i)3 z z (2i)2 2i 2i

1 3 1
= − (sin 3x − 3 sin x) = sin x − sin 3x
4 4 4

—55/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi
+∞ +∞
sin3 x 3 sin x 1 sin 3x
I= dx = − dx
0 x2 0 4 x2 4 x2
X
3 sin x 1 sin 3x
I= lim − dx
ε→0 4 x2 4 x2
X→+∞ ε

Mais
X X X
3 sin x 1 sin 3x 3 sin x 1 sin 3x
− dx = dx − dx
ε 4 x2 4 x2 4 ε x2 4 ε x2
X 3X
sin 3x sin u
Dans la second intégrale, le changement de variable u = 3x donne dx = 3 du d’où
ε x2 3ε u2
X 3ε 3X
3 sin x 1 sin 3x 3 sin x sin x
2
− 2
dx = dx − dx
ε 4 x 4 x 4 ε x2 X x2

+∞ 3X 3X 3X X
sin x sin x sin x sin x sin x
Puisque dx converge, on a dx −−−−−→ 0 (on a dx = dx − dx tend vers
1 x2 X x2 X→+∞ X x2 1 x2 1 x2
0). Pour l’autre limite, on sait que
sin x − x x
φ (x) = ∼ −
x2 x→0 3
t
sin x − x
donc ϕ (t) = dx est définie, continue (et même dérivable) sur [0, +∞[ , en particulier ϕ (t) −−−→ ϕ (0). Mais
0 x2 t→0

3ε 3ε 3ε 3ε
sin x − x sin x dx sin x
ϕ (3ε) − ϕ (ε) = dx = dx − = dx − ln 3 −−−→ ϕ (0) − ϕ (0) = 0
ε x2 ε x2 ε x ε x2 ǫ→0

d’où
3 ln 3
lim =
ε→0 4
X→+∞

Exercice PC* 54
+∞
sin t
On définit f par f (x) = dt.
x t

1. Justifier que f est bien définie pour x 0. A l’aide d’intégration par parties, montrer que

cos x 1
f (x) = + o
x x→+∞ x

+∞
2. Convergence et calcul de f (x) dx
0

Solution :
sin t
1. Un grand classique...Soit ϕ (t) = , on prolonge en 0 par ϕ (0) = 1 et on a par une IPP
t
X X X X
sin t (1 − cos t) 1 − cos t (1 − cos X) (1 − cos ε) 1 − cos t
dt = + 2
dt = − + dt
ε t t ε ε t X ε ε t2
u′ (t) = sin t u (t) = 1 − cos t
1 1
v (t) = v ′ (t) = − 2
t t

—56/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

t2 (1 − cos ε) (1 − cos X) 1 − cos t 2


Puisque 1 − cos t ∼ , on a lim = 0 puis −−−−−→ 0 et 0 d’où la
t→0 2 ε→0 ε X X→+∞ t2 t2
+∞
1 − cos t
convergence de dt. On en déduit que f est définie sur [0, +∞[.
0 t2
Enfin, deux IPP donne
X X
sin t 1 1 1 1
dt = − cos X + cos x − cos t dt (on a dérivé )
x t X x x t2 t
X
1 1 1 1 sin t
= − cos X + 2 sin X + cos x − 2 sin x + 2 dt
X X x x x t3

En passant à la limite quand X tend vers +∞, on obtient


+∞
cos x sin x sin t
f (x) = − 2 +2 dt
x x x t3
Mais
+∞ +∞ +∞
sin t |sin t| 1 1 1
dt dt dt = 2 = o
x t3 x t3 x t3 2x x→+∞ x

d’où
cos x 1
f (x) = + o
x x→+∞ x
+∞
2. Pour f (x) dx, la fonction f est définie et continue sur [0, +∞[, elle est même dérivable sur [0, +∞[ car
0
x
sin t
f (x) = f (0) − dt
0 t
sin x
d’où f ′ (x) = − . Une intégration par parties (valide, les fonctions prolongées sont C 1 ) donne alors
x
X X X
f (x) dx = [xf (x)]X
0 − xf ′ (x) dx = Xf (X) − sin xdx
0 0 0
= Xf (X) − cos X + 1
cos X 1
= X + o − cos X + 1 = 1 + o (1) −−−−−→ 1
X X→+∞ X X→+∞ X→+∞

+∞
L’intégrale f (x) dx converge et vaut donc 1.
0

Exercice PC* 55
+∞
x
Nature de dx.
0 1 + x4 |sin x|

Solution : L’intégrale est de même nature que la série


∞ (n+1)π
x
dx.
n=0 nπ 1+ x4 |sin x|

—57/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

(n+1)π
x
On pose Si un = dx, on a alors en posant x = nπ + t
nπ 1 + x4 |sin x|
π
nπ + t
un = dt
0 1 + (nπ + t)4 |sin t|
π
(n + 1) π
4 dt
0 1 + (nπ) sin t
π
(n + 1) π
dt par concavité
0 1 + (nπ)4 t
2
π
π π
2 (n + 1) π 2 (n + 1) π
Or dt dt par concavité et
4 2
4
0 1 + (nπ) sin t 0 1 + (nπ) t
π
π
2 (n + 1) π (n + 1) ln 1 + π 4 n4 2 ln (n) 1
dt = ∼ 2 3 =o
2 2π 2 n4 π n n2
0 1 + (nπ)4 t
π
π π
(n + 1) π (n + 1) π
Puis dt = du d’où
π
2
1 + (nπ)4 sin t u=π−t π
2
1 + (nπ)4 sin u

(n + 1) ln 1 + π4 n4
0 un 2
2π2 n4
x
et l’intégrale existe. est donc intégrable sur [0, +∞[ .
1 + x4 |sin x|

Exercice PC* 56

+∞ +∞
1
1. Existence et calcul éventuel de I = (1 − th x) dx et de J = 1− dx.
0 0 th x
+∞
2. Existence de I (α) = (1 − thα x) dx pour α ∈ R. Calculer I (α + 2) − I (α) pour α −1, en déduire I (n)
0
pour n ∈ N.
3. Plus dur, déterminer un équivalent de I (α) en +∞.

Solution :
1. Puisque l’on demande le calcul, on fait le changement de variable C 1 et bijectif u = th x dans les deux intégrales,
du
alors = dx, ainsi
1 − u2
1 1
1−u 1
I = du = du = ln 2 existe
0 1 − u2 0 1+u
1
1 1− 1
du
J et u du = − sont de même nature donc diverge
0 1 − u2 0 u (1 + u)
2. Le même changement de variable conduit à
1
1 − uα
I (α) et de même nature que J (α) = du
0 1 − u2
α
1−u
Si α > 0, l’intégrale J (α) converge car la fonction u −→ est définie, continue sur [0, 1] . Si α = 0, on
1 − u2
1 −α
u −1 u−α − 1
J (α) = 0. Si α < 0, alors J (α) = 2 −α
du et u −→ est définie, continue sur ]0, 1] avec
0 (1 − u ) u (1 − u2 ) u−α

—58/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

u−α − 1 1
∼ − . Il y a convergence si et seulement si −α < 1 ⇐⇒ α > −1.
(1 − u2 ) u−α u→0 u−α
Puis, pour α > −1
+∞ +∞
1 1
I (α + 2) − I (α) = thα x 1 − th2 x dx = thα+1 x =
0 α+1 0 α+1
donc
1
1
I (n + 2) = un du + I (n) = + I (n)
0 n+1
n n
1 1 1
On en déduit que I (2n + 2) = I (2n) + =⇒ I (2n) = I (0) + = et I (2n + 1) =
2n + 1 2k − 1 2k − 1
k=1 k=1
n n
1 1 1
I (1) + = ln(2) + Hn où Hn = .
2n 2 n
k=1 k=1
3. Il est facile de voir que I (α) est croissante sur [0, +∞[ . En effet, pour β α
+∞ +∞
I (β) − I (α) = thα x − thβ x dx = thα x 1 − thβ−α x dx 0
0 0

Puisque
1
I (α + 2) − I (α) =
α+1
α α
Soit α > 0 et n l’unique entier tel 2n α < 2n + 2, alors n = E ∼
2 α→+∞ 2
n
1
I (α) = I (α − 2n) +
(α − 2n) + 2k − 1
k=1
0 α − 2n 1 =⇒ I (0) I (α − 2n) I (1)
n n
1 1
=⇒ I (0) + I (α) I (1) +
(α − 2n) + 2k − 1 (α − 2n) + 2k − 1
k=1 k=1
n n n
1 1 1
=⇒ I (0) + I (α) I (1) + I (1) + 1 +
2k 2k − 1 2k − 2
k=1 k=1 k=2

Soit
1 1
0 + Hn I (α) 1 + ln (2) + Hn−1
2 2
Hn ∼ ln n donc
ln n ln α
I (α) ∼ ∼
α→+∞ 2 α→+∞ 2

Exercice PC* 57
+∞ +∞
2
Nature et calcul de e−t dt dx.
0 x

+∞
2
Solution : Soit F (x) = e−t dt, on commence par prouver que F existe sur R. On sait que pour x 1, on a
x
2
t2 t =⇒ 0 e−t e−t
2
Puisque t −→ e−t est intégrable sur [1, +∞[ , on en déduit que f (t) = e−t est intégrable sur [1, +∞[. Ainsi F (1) existe.
On écrit alors
+∞ x x
2 2 2
F (x) = e−t dt − e−t dt = F (1) − e−t dt
1 1 1

—59/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

x
2
La fonction x −→ e−t dt est définie et continue sur R (intégrale fonction de sa borne du haut) donc F est définie et
1
continue sur R. De plus, pour x 1, on a
+∞
0 F (x) e−t dt = e−x
x

Ce qui prouve que F est intégrable sur [1, +∞[ donc sur [0, +∞[. On a également
x
2 2
F ′ (x) = −e−x (car F (x) = F (1) − e−t dt)
1
d’où
X X
X
F (x) dx = [xF (x)]0 − xF ′ (x) dx
0 IP P 0
X
2 1 1 −X 2
= XF (X) − xe−x dx = XF (X) + − e
0 2 2
Pour X 1, on a 0 F (X) e −X
=⇒ 0 XF (X) Xe−X −−−−−→ 0. Ainsi
X→+∞
+∞ +∞
2 1
e−t dt dx =
0 x 2

Exercice PC* 58
x
1
Soit f C 0 et T périodique sur R+ , on définit g sur R∗+ par g (x) = f (t) dt.
x 0

1. Déterminer la limite de g en +∞.


2. Déterminer les fonctions f, C 0 , T périodique sur R+ et intégrable sur R+ .
+∞
3. Déterminer les fonctions f, C 0 , T périodique sur R+ et telle que f (t) dt converge.
0

Solution : On se souvient que si f est T périodique sur R+ , alors


a+T T
∀a > 0, f (t) dt = f (t) dt
a 0
x
1. Posons x = nt + y où y ∈ [0, T [ , pour être précis, soit n = E , on a ainsi
T
nT nT +y
1 1
g (x) = f (t) dt + f (t) dt
x 0 x nT
nT n−1 (k+1)T n−1 T T
1
Mais f (t) dt = f (t) dt = f (t) dt car f est T périodique, ainsi en posant m = f (t) dt,
0 kT 0 T 0
k=0 k=0
nT
on a f (t) dt = nmT et
0
x x
1 nT E
f (t) dt = T mT ∼ T mT = m car E (u) ∼ u
x 0 x x→+∞ x u→+∞

Pour finir
nT +y y y T
1 1 1 1
f (t) dt = f (t) dt |f (t)| dt |f (t)| dt −−−−−→ 0
x nT x 0 x 0 x 0 x→+∞

On a donc
T
1
g (x) −−−−−→ m = f (t) dt
x→+∞ T 0

—60/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. Si f est intégrable, alors


nT +∞
un = |f (t)| dt −−−−−→ |f (t)| dt
0 n→+∞ 0
Mais
n−1 (k+1)T n−1 T T
un = |f (t)| dt = |f (t)| dt = n |f (t)| dt
k=0 kT k=0 0 0

Ainsi (pour avoir une limite finie)


T
|f (t)| dt = 0 =⇒ |f| = 0 sur [0, T ] car |f | est C 0 positive
0

d’où f est nulle sur une période donc nulle.


x
3. Si l’on suppose que F (x) = f (t) dt a une limite ℓ, alors
0

x T
1 1
g (x) = f (t) dt −−−−−→ 0 =⇒ m = f (t) dt = 0
x 0 x→+∞ T 0

Mais alors F est périodique, en effet


x+T T
F (x + T ) − F (x) = f (t) dt = f (t) dt = 0
x 0

La fonction F est donc périodique et admet une limite finie en +∞, elle est donc constante. Sa dérivée f est nulle.

Exercice PC* 59
Soit f de classe C 2 sur R+ , à valeurs dans R et telle que f et f ′ soient intégrables sur R+ .

x
1. Justifier que f (x) = f (0) + f ′ (t) dt, et en déduire que f a une limite en +∞. Quelle est la valeur de cette
0
limite ?
+∞ +∞
1 1
2. Montrer que pour x > 0, f (t) sin (xt) dt = f (0) + f ′ (t) cos (xt) dt.
0 x x 0
+∞
3. On suppose que f ′′ est intégrable sur R+ , montrer que, lorsque x tend vers +∞, on a f (t) sin (xt) dt =
0
1 1
f (0) + o .
x x→+∞ x

4. On ne suppose plus f ′′ intégrable, on désire prouver que le résultat persiste. Soit g de classe C 1 sur [a, b], montrer
b
que lim g (t) cos (xt) dt = 0, puis conclure.
n→+∞ a

Solution :
x x
1. Si f est de classe C 1 , le cours dit que f (x) = f (0) + f ′ (t) dt. Puisque f ′ est intégrable, l’intégrale f ′ (t) dt
0 0
+∞
admet une limite finie en +∞. On en déduit que f (x) −−−−−→ ℓ = f (0) + f ′ (t) dt. Supposons alors que ℓ > 0,
x→+∞ 0
+∞
au voisinage de +∞, on a f (x) ∼ ℓ, par comparaison des fonctions positives, on en déduit que f (t) dt
x→+∞ 0
diverge. Même raisonnement si ℓ < 0, donc
f (x) −−−−−→ 0.
x→+∞

—61/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

u u u
1 f (0) f (u) 1 u ′
2. On a f (t) sin (xt) dt = − f (t) cos (xt) + f ′ (t) cos (xt) dt = − cos (xu) + f (t) cos (xt) dt.
0 x 0 0 x x x 0
f (u) f (u)
Puisque f (u) −−−−−→ 0, on a cos (xu) −−−−−→ 0. Puis |f ′ (t) cos (xt)| |f ′ (t)| ce qui justifie
u→+∞ x x u→+∞
l’intégrabilité de t −→ f ′ (t) cos (xt) sur R+ . En passant à la limite, on en déduit que
+∞ +∞
1 1
f (t) sin (xt) dt = f (0) + f ′ (t) cos (xt) dt.
0 x x 0

3. Si f ′′ est intégrable, on peut de nouveau faire une IPP. On a alors


u u u u
1 1 ′ sin xt 1 sin (xu) 1
f ′ (t) cos (xt) dt = f (t) − f ′′ (t) sin (xt) dt = f ′ (u) − 2 f ′′ (t) sin (xt) dt
x 0 x x 0 x2 0 x 2 x 0

On vient de prouver que f et f ′ intégrable =⇒ f tend vers 0 en +∞, en l’appliquant à f ′ et f ′′ , on en déduit que
sin (xu) 1 ′
f ′ (u) |f (u)| −−−−−→ 0
x2 x u→+∞

De même, l’intégrabilité de f ′′ implique celle de t −→ f ′′ (t) sin (xt). On a donc


+∞ +∞
1 1
f ′ (t) cos (xt) dt = − f ′′ (t) sin (xt) dt
x 0 x2 0

d’où
+∞ +∞
1 1 1
f ′ (t) cos (xt) dt |f ′′ (t)| dt = o
x 0 x2 0 x→0 x
4. Si g est C 1 sur [a, b] , alors
b b b
g (t) sin (xt) 1
g (t) cos (xt) dt = − g ′ (t) sin (xt) dt
a x a x a
b
1 1
= (g (b) sin (xb) − g (a) sin (xa)) − g ′ (t) sin (xt) dt
x x a

ainsi, en posant M0 = sup |f | et M1 = sup |f ′ | qui existent (f étant C 1 ).


[a,b] [a,b]

b b
|g (b)| + |g (a)| 1 2M0 + (b − a) M1
g (t) cos (xt) dt + |g′ (t)| dt −−−−−→ 0
a x x a x x→+∞

On a alors
+∞ +∞
1 1
f (t) sin (xt) dt = f (0) + f ′ (t) cos (xt) dt
0 x x 0
Il s’agit de prouver que
+∞
f ′ (t) cos (xt) dt −−−−−→ 0
0 x→+∞

On a
+∞ u +∞
f ′ (t) cos (xt) dt = f ′ (t) cos (xt) dt + f ′ (t) cos (xt) dt
0 0 u
+∞ +∞
Soit ε > 0, puisque f ′ (t) cos (xt) dt |f ′ (t)| dt −−−−−→ 0 (car f ′ intégrable), il existe A tel que
u u u→+∞
+∞ u
ε
u A =⇒ |f ′ (t)| dt . On choisit donc u > A, puisque f ′ (t) cos (xt) dt −−−−−→ 0, il existe B tel que
u 2 0 x→+∞
u
x B =⇒ f ′ (t) cos (xt) dt ε. On en déduit que pour x B, on a
0
+∞ u +∞
f ′ (t) cos (xt) dt f ′ (t) cos (xt) dt + f ′ (t) cos (xt) dt ε
0 0 u

ce qui prouve le résultat.

—62/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 60
π
+∞ 1 +∞
2 n dt 2
Soit I = e−t dt et poutr n ∈ N∗ , In = 1 − t2 dt, Jn = n et Wn = sinn (t) dt.
0 0 0 (1 + t2 ) 0

2 1
1. Montrer que ∀x ∈ R, ex 1 + x. En déduire que ∀t ∈ R, 1 − t2 e−t .
1 + t2
I
2. Justifier l’existence de I et de Jn pour n ∈ N∗ . Montrer que ∀n ∈ N∗ , In √ Jn .
n
3. Montrer que si n ∈ N∗ , In = W2n+1 et Jn = W2n−2 .
4. Montrer que (Wn )n est monotone et que (n + 2) Wn+2 = (n + 1) Wn .
5. En déduire I.
Solution :
2
1. Convexité de exp sur R, la courbe est au dessus de sa tangente (ou étude de fonction). On a alors 0 1 + t2 et
qui donne par passage à l’inverse l’inégalité de droite. Celle de gauche est directe avec x = −t2 .
2 1 2 1 1
2. Les deux fonctions t −→ e−t et t −→ 2 n sont positives et pour t 1, e−t e−t , 2 n ,
(1 + t ) (1 + t ) 1 + t2
1
puisque t −→ e−t et t −→ sont intégrables sur [1, +∞[, on en déduit l’existence de I et de Jn . Puis, on a
1 + t2
n n √ 2 1
= e−( nt)
2
1 − t2 e−t
(1 + t2 )n
d’où
1 1 √ +∞ √ +∞ +∞
n 2 2 1 I dt
e−( nt)
e−( nt) 2
1 − t2 dt dt dt = √ e−u du √ = Jn
0 0 0

u= nt n 0 n 0 (1 + t2 )n
2 n n
3. Wallis... Le changement de variable t = cos u, donne dt = − sin udu, 1 − t = 1 − cos2 u = sin2n u d’où
0
In = − sin2n+1 udu = W2n+1
π
2

du 1 dt
Alors que t = cotan u dans Jn donne dt = − 2 , 1 + cotan u =
2
d’où = − sin2n−2 udu d’où
sin u 2
sin u (1 + t2 )n
0
Jn = − sin2n−2 udu = W2n−2
π
2

4. Pour x ∈ 0, π2 , on a sin x ∈ [0, 1] d’où sinn x sinn+1 x, par croissance de l’intégrale, on en déduit que Wn
Wn+1 . La suite est décroissante. Ensuite c’est classique. Pour n 2, on intègre ensuite par parties en écrivant que
sinn x = sin x × sinn−1 x . On obtient alors
u′ (x) = sin x u (x) = − cos x 0 π)
n−1 ′ n−2 u et v sont C 1 sur 0,
v (x) = sin x v (x) = (n − 1) cos x sin (x) 2

π π
2 π 2
Wn = sin x × sinn−1 xdx = − cos x sinn−1 x 2
0
+ (n − 1) cos2 x sinn−2 xdx
0 0
π
2
= (n − 1) 1 − sin2 x sinn−2 xdx
0
(n − 1) (Wn−2 − Wn )
soit
nWn = (n − 1) Wn−2

—63/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

5. On multiplie par (n + 2) Wn+2 = (n + 1) Wn par Wn+1 , on en déduit que (n + 2) Wn+2 Wn+1 = (n + 1) Wn+1 Wn .
π
La suite Cn = (n + 1) Wn+1 Wn est donc constante égale à C0 = W1 W0 = . Or par décroissance de la suite (Wn ) ,
2
on a
Wn+2 Wn+1
Wn+2 Wn+1 Wn =⇒ 1
Wn Wn
Soit
n+1 Wn+1 Wn+1
1 =⇒ −−−−−→ 1 =⇒ Wn+1 ∼ Wn
n+2 Wn Wn n→+∞
π √ π
On en déduit que, puisque = (n + 1) Wn+1 Wn ∼ nWn2 que nWn −−−−−→ . Enfin, on a vu que
2 n→+∞ 2
I √ √
W2n+1 √ W2n−2 ⇐⇒ nW2n+1 I nW2n−2
n
d’où √
π
I=
2

Exercice PC* 61
1
ln 1 − t2
Etudier la convergence et calculer dt.
0 t2

ln 1 − t2
Solution : La fonction f : t −→ est définie, continue sur ]0, 1[. On a donc un problème de convergence en
t2
t = 0 et en t = 1. 1
2
En t = 0, on a f (t) ∼ −1, ce qui montre que l’intégrale f (t) dt est faussement impropre en 0 (on prolonge f par
t→0 0
continuité en t = 0).
ln 1 − (1 − h)2 ln (h (2 − h)) 1
En t = 1, on pose t = 1−h, alors f (1 − h) = = ∼ ln (2h) ∼ ln h. Puisque ln (h) dh
(1 − h2 ) 1 − h2 h→0 h→0 0
1 1
converge (on a ln (h) dh = [h ln (h) − h]1ε a une limite quand ε tend vers 0), on en déduit la CV de f (t) dt
1
ε 2
b
1 ln 1 − t2
Reste à faire le calcul. Le changement de variable u = dans dt donne
t a t2
1
b 2 B
ln 1 − t 1 a
dt = − ln 1 − du = [ln (u − 1) + ln (u + 1) − 2 ln u] du
a t2 A u2 1
b

= [(u − 1) ln (u − 1) − (u − 1) + (u + 1) ln (u + 1) − (u + 1) − 2u ln u + 2u]A
B
= [(u − 1) ln (u − 1) + (u + 1) ln (u + 1) − 2u ln u]A
B
1
Où B = −−−→ 1 et A −−−−→ +∞.
b b→1 a→0+
Or
(u − 1) ln (u − 1) + (u + 1) ln (u + 1) − 2u ln u −−−→ 2 ln 2 + 2
u→1
puis
(u − 1) ln (u − 1) + (u + 1) ln (u + 1) − 2u ln u
1 1
= (u − 1) ln u × 1 − + (u + 1) ln u × 1 + − 2u ln u
u u
1 1
= [(u − 1) + (u + 1) − 2u] × ln u + (u − 1) ln 1 − + (u + 1) ln 1 +
u u
1 1 1 1
= u × ln 1 − + ln 1 + + ln 1 + − ln 1 −
u u u u
1 1 1
= u ln 1 − 2 + ln 1 + − ln 1 −
u u u

—64/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1 1 1 1
Mais u ln 1 − ∼ u× − −−−−−→ 0 et ln 1 + − ln 1 − −−−−−→ 0. On a donc
u2 u→+∞ u2 u→+∞ u u u→+∞

1
ln 1 − t2 A
dt = lim [(u − 1) ln (u − 1) + (u + 1) ln (u + 1) − 2u ln u]B = −2 ln 2
0 t2 A→+∞
B→1

1
ln 1 − t2 1 1
Remarque : Pour le calcul on peut procéder autrement. On fait une IPP dans dt en intégrant 2 en 1− =
0 t2 t t
t−1
. Ainsi
t
1 1 1
ln 1 − t2 t−1 t−1 −2t
dt = × ln 1 − t2 − × dt
0 t2 t 0 0 t 1 − t2
t−1 t2 t−1
Avec × ln 1 − t2 ∼ = t −−−→ 0 et × ln 1 − t2 −−−→ 0. On obtient
t t→0 t t→0 t t→1

1 1
ln 1 − t2 2
dt = − dt = −2 ln 2
0 t2 0 t+1

Exercice PC 20
+∞
dt
Existence et calcul de où b ∈ R.
−∞ 1 + (t + ib)2

Solution : On sait que x2 + 1 = (x + i) (x − i), ainsi

1 + (t + ib)2 = (t + i (b + 1)) (t + i (b − 1))

Les racines de 1 + (t + ib)2 = 0 sont donc t = −i (b + 1) et t = −i (b − 1). Si b = ±1, il n’y a aucun problème. Si b = 1, on
1 1
a 1 + (t + i)2 = t (t + 2i) ∼ 2it, l’intégrale diverge. Même méthode si b = −1. Si b = ±1, on a ∼
2 x→+∞ 2
t→0 1 + (t + ib) t
et de même en −∞, ce qui prouve la convergence. Reste à la calculer si b = ±1. Dans ce cas, on a
1 1
=
1 + (t + ib)2 (t + i (b + 1)) (t + i (b − 1))
i 1 1
= −
2 t + i (b − 1) t + i (b + 1)
Mais
A A A
dt t − i (b − 1) 1 2 2 t
t + i (b − 1)
=
2 2 dt = 2 ln t + (b − 1) − i arctan
b−1
B B t + (b − 1) B
A A
dt 1 t
= ln t2 + (b + 1)2 − i arctan
B t + i (b + 1) 2 b+1 B

d’où 1 2A
A
dt i 1 t2 + (b − 1)2 t t
= ln − i arctan − arctan
B 1 + (t + ib)2 2 2 t2 + (b + 1)2 b−1 b+1
B
2 2 2 2
t + (b − 1) t + (b − 1)
Dans tous les cas lim ln 2 = lim ln = 0. Puis on a trois cas :
A→+∞ t2
+ (b + 1) B→−∞ t2 + (b + 1)2
t t t t
Si b > 1, alors lim arctan = lim arctan = π2 et lim arctan = lim arctan =
A→+∞ b−1 A→+∞ b+1 B→−∞ b−1 B→−∞ b+1
− π2 . L’intégrale est nulle.

—65/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

t t t t
Si b < −1, alors lim arctan = lim arctan = − π2 et lim arctan = lim arctan =
A→+∞ b−1 A→+∞ b+1 B→−∞ b−1 B→−∞ b+1
π
2. L’intégrale est nulle.
t t t
Enfin si b ∈ ]−1, 1[, on a lim arctan = − π2 et lim arctan = π2 , alors que lim arctan = π
2
A→+∞ b−1 A→+∞ b+1 B→−∞ b−1
t
et lim arctan = − π2 . Ainsi l’intégrale vaut π.
B→−∞ b+1

Exercice PC 21
+∞
arctan x
Existence et calcul de I = dx
1 x2

arctan x π
Solution : La fonction f : x −→ est définie, continue sur [1, +∞[ et positive. On a f (x)car ∼
x2 2x2 x→+∞
1
arctan x −−−−−→ π2 . Par Riemann, on a la convergence de I. On IPP, en dérivant l’arctangente et en intégrant le 2 pour
x→+∞ x
obtenir u u u
arctan x arctan x dx
2
dx = − + 2
1 x x 1 1 x (1 + x )
u u
1 1 x dx 1 x
Mais = − d’où = − dx, ainsi
x (1 + x2 ) x 1 + x2 1 x (1 + x2 ) 1 x 1 + x2
u u
arctan x arctan x 1
dx = − + ln x − ln 1 + x2
1 x2 x 2 1
1 2 arctan u π 1
= ln u − ln 1 + u − + + ln 2
2 u 4 2
1 1 1 1 u2 u2
Or ln u − ln 1 + u2 = ln u2 − ln 1 + u2 = ln −
− −−−→ 0 car −−−−−→ 1. On en déduit que, puisque
2 2 2 2 1 + u2 u→+∞ 1 + u2 u→+∞
arctan u
−−−−−→ 0
u u→+∞
u
arctan x π 1
2
dx −−−−−→ I = + ln 2
1 x u→+∞ 4 2

Exercice PC* 62
+∞ 1 1
(Mines) Existence de (x + 1) x − x x+1 dx
2

ln (1 + x)
1 1 ln x
Solution : On pose f : x −→ (x + 1) x − x x+1 = exp − exp qui est bien définie, continue sur
x x+1
[2, +∞[. On va en chercher un équivalent, on met la plus simple des exponentielles en facteur pour avoir
ln x ln (1 + x) ln x
f (x) = exp × exp − −1
x+1 x x+1
ln (1 + x) ln x
On pose u (x) = − , et on en cherche un équivalent. On a
x x+1
1   1
ln x × 1 + ln 1 +
x ln x  1  ln (x) x ln x 1 1
u (x) = − × = + − × 1− + o
x x 1 x x x x x→+∞ x
1+
x
1
ln 1 +
x ln x ln x
= − + o
x x x→+∞ x2

—66/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
ln 1 +
x 1 ln x
Puisque ∼ 2
= o , on a
x x→+∞ x x→+∞ x2

ln x
u (x) ∼ − −−−−−→ 0
x→+∞ x x→+∞
d’où
ln x
eu(x) − 1 ∼ u (x) ∼ −
x→+∞ x→+∞ x
Ainsi
ln x ln x ln x ln x
f (x) ∼ − exp ∼ − car exp −−−−−→ 1
x→+∞ x2 x x→+∞ x2 x x→+∞
3
En particulier f est de signe constant au voisinage de +∞ et x 2 f (x) −−−−−→ 0, ce qui assure la convergence de l’intégrale
x→+∞
(ouf).

Exercice PC* 63
+∞
dx
Convergence et calcul de I (a) = où a > 0. Cas où a = 0 ?
0 ch a + ch x

1 2
Solution : Soit f : x −→ , la fonction f est définie, continue et positive sur [0, +∞[ avec f (x) ∼ =
ch x + ch a x→+∞ ex
t
dx
2e−x donc I (a) converge. On pose alors u = ex dans l’intégrale pour obtenir
0 ch a + ch x

t et
dx du
=2
0 ch a + ch x 1 u2 + 2 ch (a) u + 1

Les deux racines, distinctes de u2 + 2 ch (a) u + 1 sont (calculs facile, ou bien penser u2 −somme×u+produit), −ea et
−e−a . On a donc
et et
du 2du
2 2 + 2 ch (a) u + 1
= a ) (u + e−a )
1 u 1 (u + e
2 2
2 −e a + e−a −e−a + ea 1 1 1
Or = + = − . On a donc
(u + ea ) (u + e−a ) (u + ea ) (u + e−a ) sh a u + e−a u + ea

t et et
dx 1 1 1 1 u + e−a
= − du = ln
0 ch a + ch x sh a 1 u + e−a u + ea sh a u + ea 1
1 et + e−a 1 + e−a
= ln t a
− ln
sh a e +e 1 + ea

et + e−a
Puisque −−−−→ 1, on obtient
et + ea t→+∞
1 et + e−a 1 + e−a 1 1 + e−a
I (a) = lim ln − ln =− ln
t→+∞ sh a et + ea 1 + ea sh a 1 + ea
1
1 + e−a 1+ a a
1 + e−a
Bon, simplifions un peu tout cela ! On observe que = e = 1+e , ainsi ln = −a, d’où
1 + ea 1 + ea ea (1 + ea ) 1 + ea
a
I (a) =
sh a

—67/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

et et et
du 1 2 a
Si a = 0, on obtient 2 =2 2 = −u + 1 −−−−→ 1 = lim (logique, voir le cours sur les
1 u2 + 2u + 1
1 (u + 1) 1
t→+∞ a→0 sh a
1 1
intégrales dépendant d’un paramètre, car donne la domination requise · · · ).
ch a + ch t ch t

Exercice PC* 64
(X_Ens) Soit f ∈ C 0 (R+ , R+ ) telle que
x
lim f (x) f 3 (t) dt = 1
x→+∞ 0
+∞
1. Quelle est la nature de f 3 (t) dt ?
0
2. Montrer que f a une limite en +∞.
3. Soit g ∈ C 1 (R, R) telle que lim g ′ (x) = 1, montrer que g (x) ∼ x.
x→+∞
+∞
4. Donner un équivalent de f en +∞ et donner la nature de 5
f (t) dt.
0

Solution : Avant tout on remarque que f est positive (lire l’énoncé).


+∞ x +∞
1. Supposons que f 3 (t) dt converge, alors f 3 (t) dt −−−−−→ L = f 3 (t) dt.
0 0 x→+∞ 0
x +∞
Si L = 0, alors puisque 0 f (x) , on a 0 f 3 (t) dt f 3 (t) dt d’où f = 0 sur [0, x] pour tout x, ce
0 0
x
qui implique f = 0. Cela pose problème avec lim f (x) f 3 (t) dt = 1. On a donc L > 0 et ainsi lim f (x) =
x→+∞ 0 x→+∞
1 1
=⇒ f (x) ∼ .
L x→+∞ L
+∞ +∞
Mais dans ce cas l’intégrale f 3 (t) dt diverge, absurde. Donc f 3 (t) dt diverge.
0 0
x
x f (x) f 3 (t) dt
0
2. On a alors f 3 (t) dt −−−−−→ +∞ (car la fonction est positive) donc f (x) = x −−−−−→ 0.
0 x→+∞ x→+∞
f 3 (t) dt
0
3. Soit ε > 0, il existe A ∈ R tel que 1 − ε g′ (x) 1 + ε. On a alors, pour x A
x
(x − a) (1 − ε) g′ (x) dx = g (x) − g (A) (x − A) (1 + ε)
A

d’où
g (a) − A (1 − ε) g (x) g (a) − A (1 + ε)
(1 − ε) + (1 + ε) +
x x x
g (a) − A (1 − ε) g (a) − A (1 + ε)
Puisque −−−−−→ 0 et −−−−−→ 0, il existe B ∈ R tel que
x x→+∞ x x→+∞

g (a) − A (1 − ε) g (a) − A (1 + ε)
0 max , ε.
x x

Donc pour x max (A, B) , on a


g (x)
1−ε 1+ε
x
g (x)
Bref, cela prouve que −−−−−→ 1, soit g (x) ∼ x.
x x→+∞ x→+∞

—68/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

x
4. Bon, on utilise ce qui précède. Si on pose F (x) = f 3 (t) dt, alors
0

f (x) F (x) −−−−−→ 1 et F ′ (x) = f 3 (x)


x→+∞

donc
f 3 (x) F 3 (x) = F ′ (x) F 3 (x) −−−−−→ 1
x→+∞

1 4 F 4 (x) √ 1
Posons g (x) = F (x) , alors g ′ (x) = F ′ (x) F 3 (x) −−−−−→ 1 d’où ∼ x =⇒ F (x) ∼ 2x 4 . Mais
4 x→+∞ 4 x→+∞ x→+∞
1 1
puisque f (x) F (x) −−−−−→ 1, on a f (x) ∼ = √ 1.
x→+∞ x→+∞ F (x) 2x 4
Et ainsi
+∞
1 5
f 5 (x) ∼ α 5 =⇒ f 5 (t) dt CV car > 1
x→+∞ 2 2 x 4 0 4

Exercice PC* 65
π π
2 sin ((2n + 1) t) 2 1 1
(X-ESPCI) Pour n ∈ N, on pose In = dt et on pose I (x) = sin (xt) − dt
0 sin t 0 sin t t

1. Convergence et calcul de In .
2. Convergence de I (x) , calcul de lim I (x).
x→+∞
+∞
sin t
3. En déduire la limite de dt.
0 t
x
|sin t|
4. Que pensez-vous de lim dt ?
x→+∞ 0 t

Solution :
π
sin ((2n + 1) t) 2
1. On a ∼ 2n + 1, l’intégrale est donc convergente. Puis In+1 − In = 2 cos ((2n + 2) t) = 0 car
sin t x→0 0
π
sin ((2n + 3) t) − sin ((2n + 1) t) = 2 cos ((2n + 2) t) sin (t) . Ainsi In = I0 = .
2
+∞
1 1 t − sin t t − sin t t sin t (−1)k t2k
2. Soit ϕ (t) = − = = . Puisque = , son inverse est C ∞ sur 0, π2 . De
sin t t t sin t t2 sin t t (2k + 1)!
k=0
+∞
t − sin t (−1)k t2k+1
même, = est C ∞ sur 0, π2 , donc ϕ est C ∞ sur 0, π2 .
t2 (2k + 3)!
k=0
On a alors avec une IPP,
π π π
2 cos (xt) 2
1 2
I (x) = sin (xt) ϕ (t) dt = − ϕ (t) + cos (xt) ϕ′ (t) dt
0 x 0 x 0
π
A 1 2
= + cos (xt) ϕ′ (t) dt
x x 0

d’où π
|A| 1 2 B
|I (x)| + |ϕ′ (t)| dt = −−−−−→ 0
x x 0 x x→+∞
x
sin t sin t
3. Avant tout il n’y a pas de problème en 0 dans dt car ∼ 1.
0 t t t→0
π π
2 sin ((2n + 1) t) (2n+1) 2
π sin u
Puis I (2n + 1) = In − dt = − du −−−−−→ 0. On a donc
0 t u=(2n+1)t 2 0 u n→+∞

(2n+1) π
2 sin u π
Jn = du −−−−−→
0 u n→+∞ 2

—69/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

x
sin u
Pour conclure, on sait que du a une limite en +∞, en effet
0 u
X X X X
sin t (1 − cos t) 1 − cos t (1 − cos X) (1 − cos ε) 1 − cos t
dt = + dt = − + dt
ε t t ε ε t2 X ε ε t2
u′ (t) = sin t u (t) = 1 − cos t
1 1
v (t) = v ′ (t) = − 2
t t
t2 (1 − cos ε) (1 − cos X) 1 − cos t 2
Puisque 1 − cos t ∼ , on a lim = 0 puis −−−−−→ 0 et 0 d’où la conver-
t→0 2 ε→0 ε X X→+∞ t2 t2
+∞ x +∞ x
1 − cos t sin u sin t sin u
gence de 2
dt. On en déduit que du converge. On a donc dt = lim du, par
0 t 0 u 0 t x→+∞ 0 u
π
(2n+1) 2
sin u π
le critère séquentiel, on a ℓ = lim du = .
n→+∞ 0 u 2
Autre méthode :
x 1 x 1
Soit x > 0 et n tel que (2n + 1) π2 x < (2n + 3) π2 (donc n − < n + 1 ⇐⇒ n = E − ) alors
π 2 π 2
x x x (2n+3) π
sin t sin t 1 2 1 2n + 3
0 dt − Jn = dt dt dt = ln
0 t (2n+1) π
2
t (2n+1) π
2
t (2n+1) π
2
t 2n + 1
x
x 1 sin t π
Puisque − < n + 1 on a n −−−−−→ +∞ et ainsi dt −−−−−→ .
π 2 x→+∞ 0 t x→+∞ 2
x (n+1)π
|sin t| |sin t|
4. C’est un grand classique, dt est de même nature que un où un = dt. Mais
0 t nπ t
n 0

(n+1)π (n+1)π (n+1)π


|sin t| |sin t| 1 2
dt dt = |sin t| dt =
nπ t nπ nπ nπ nπ nπ
x
|sin t|
la série diverge donc dt −−−−−→ +∞.
0 t n→+∞

Exercice PC* 66
+∞ +∞ 2
f (t)
Soit f ∈ C 1 ([1, +∞[ , R) telle que I = (f ′ (t))2 dt converge. Montrer que dt converge aussi.
1 1 t

Indication : Faire une IPP.


x 2
f (t) 1
Solution : On fait une IPP dans dt en posant u′ (t) = et v (t) = f 2 (t), ainsi
1 t t2
x 2 x x x x
f (t) f 2 (t) 2f (t) f ′ (t) f 2 (x) 2f (t) f ′ (t) 2f (t) f ′ (t)
dt = − + dt = f 2 (1) − + dt dt + f 2 (1)
1 t t 1 1 t x 1 t 1 t

Par Cauchy-Schwarz, on a
x x x
2f (t) f ′ (t) f 2 (t)
dt 2 dt × (f ′ (t))2 dt
1 t 1 t2 1

Ainsi
x 2 x x
f (t) f 2 (t)
dt f 2 (1) + 2 dt × (f ′ (t))2 dt
1 t 1 t2 1

—70/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

x +∞
Or (f ′ (t))2 dt (f ′ (t))2 dt = I d’où, en fin de compte
1 1

x 2 x
f (t) f 2 (t)
dt f 2 (1) + 2I dt
1 t 1 t2

x 2
f (t) √
Posons Y = dt, on a donc Y A Y + B où (A, B) ∈ R2+ . Si l’intégrale diverge, on a Y −−−−−→ +∞, mais
1 t x→+∞
puisque
Y
√ −−−−−→ 0
A Y + B Y →+∞
on a une absurdité. Conclusion l’intégrale converge (car la fonction intégrée est positive donc on a que deux possibilités !).

—71/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

5 Convergence dominée
Exercice PC 22
Soit f continue de R+ dans lui même et bornée, on pose

+∞
In = f (t) e−nt dt
0

Déterminer la limite de nIn (version P C ∗ : on suppose f (0) = 0 déterminer un équivalent de In ).

+∞
1 u −u
Solution : Le changement de variable (C 1 et strictement croissant) u = nt donne In = f e du. Posons
n 0 n
u −u
alors fn (u) = f e , on a
n
àu 0 fixé, fn (u) −−−−−→ f (0)
n→+∞
−u
∀u 0, |fn (u)| Me = ϕ (u) où M = sup |f| = f ∞
x∈[0,+∞[

Puisque ϕ est intégrable sur [0, +∞[, on en déduit que


+∞ +∞
u −u
f e du −−−−−→ f (0) e−u du = f (0)
0 n n→+∞ 0

d’où
nIn −−−−−→ f (0)
n→+∞

Exercice PC 23
+∞ +∞
t 1
Montrer que = .
0 et − 1 n=1 n2

t te−t
Solution : Pour t > 0, on a = , or e−t ∈ ]0, 1[ si t ∈ ]0, +∞[ donc
et −1 1 − e−t
+∞ +∞
te−t n
= te−t e−t = te−nt
1 − e−t n=0 n=1

+∞
t
Soit fn (t) = te−nt qui est continue telle que fn (t) converge vers f (t) = continue, et
n=1
et −1

+∞ +∞
1
|fn (t)| dt = te−nt = (faire une IPP)
0 0 n2
+∞ +∞ +∞
1 t t 1
Puisque 2
cv, on en déduit que t est intégrable sur ]0, +∞[ et que = .
n=1
n e −1 0 e − 1 n=1 n2
t

Exercice PC 24
+∞ π +∞
xk+1 4 ln (1 + tan x) (−1)n
Rappel : Pour x ∈ [−1, 1[, = − ln (1 − x). Montrer que dx = 2
k+1 0 cos x sin x n=0 (n + 1)
k=0

—72/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : Pour x ∈ 0, π4 , on a tan x ∈ ]0, 1[ ainsi


+∞
(−1)k+1 tank+1 x
ln (1 + tan x) =
k+1
k=0

d’où
+∞ +∞
ln (1 + tan x) (−1)k+1 tank+1 x (−1)k+1 tank x
= =
cos x sin x k + 1 sin x cos x k + 1 cos2 x
k=0 k=0
k+1 +∞
(−1) tank x ln (1 + tan x)
Soit fk (x) = , alors f (x) = fk (x) = est continue sur 0, π4 et |fk (x)| est intégrable sur
k + 1 cos2 x cos x sin x
k=0
0, π4 avec
π π
1 2 π4
4 4 1 tank x 1 k+1 1
|fk (x)| dx = dx = 2 tan x =
0 0
2
k + 1 cos x (k + 1) 0
(k + 1)2
+∞
1 π
d’où puisque 2 cv, on en déduit que f est intégrable sur 0, 4 et que
k=0
(k + 1)
π +∞
4 ln (1 + tan x) (−1)n
dx = 2
0 cos x sin x n=0 (n + 1)

Exercice PC* 67
(CCP 2008.) Soit f ∈ C 1 ([a, b]) avec a < 1 < b, montrer que :

b 1
f (x)
1. dx −−−−−→ f (x) dx.
a 1 + xn n→+∞ a
1
xn f (x) 1
2. n
dx ∼ f (1) ln 2.
a 1+x n

Solution :
f (x)
1. On pose ϕn (x) = qui est continue sur [a, b] et converge simplement vers la fonction ϕ continue par morceaux
1+ xn
 f (x) si x ∈ [a, 1[

f (1)
définie par ϕ (x) = si x = 1 . On a f continue d’où la domination par la fonction intégrable |ϕn (x)|

 2
0 si x > 1
b b 1
|f (x)| . Ainsi ϕn (x) dx −−−−−→ ϕ (x) dx = f (x) dx.
a n→+∞ a a
2. On va utiliser le caractère C 1 (heureusement !). On a
1 1
xn f (x) 1 nxn−1
n
dx = xf (x) dx
a 1+x n a 1 + xn

nxn−1
Une IPP en intégrant donne alors
1 + xn
1 1 1
xn f (x) xf (x) ln (1 + xn ) 1
dx = − (f (x) + xf ′ (x)) ln (1 + xn ) dx
a 1 + xn n a n a
1
f (1) ln 2 1
= − × af (a) ln (1 + an ) + (f (x) + xf ′ (x)) ln (1 + xn ) dx
n n a

—73/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On a
af (a) ln (1 + an ) −−−−−→ 0 car a < 1
n→+∞

La suite de fonctions continue ψn (x) = (f (x) + xf (x)) ln (1 + xn ) converge simplement sur [a, 1] vers ψ continue

0 si x ∈ [a, 1[
par morceaux définie par ψ (x) = . On a la domination par la fonction intégrable
(f (1) + f ′ (1)) ln 2 si x = 1
|ψn (x)| |f (x) + xf ′ (x)| ln (2). Ainsi
1
(f (x) + xf ′ (x)) ln (1 + xn ) dx −−−−−→ 0
a n→+∞

Ce qui prouve que


1
1 1
× af (a) ln (1 + an ) + (f (x) + xf ′ (x)) ln (1 + xn ) dx = o
n a n→+∞ n
et l’équivalence annoncée.

Exercice PC* 68
1 1
1 n
(T P E 2007) Déterminer la limite de In = 1 − xn dx.
0

1
1 n √ 1 1
Solution : Soit fn (x) = 1 − x n = n
1− n
x, on a fn (x) = exp ln 1 − x n sur ]0, 1[, et fn (0) = 1, fn (1) =
n
0. Pour x ∈ ]0, 1[ , on a ln x = 0 et ainsi

1 ln x ln x 1
x n = exp =1+ + o
n n n→+∞ n

1 ln x 1 ln x
d’où 1 − x n = − + o ∼ − −−−−−→ 0+ , on peut donc passer au logarithme et avoir ainsi
n n→+∞ n n→+∞ n n→+∞

1 1 1 ln x ln (− ln x) ln (n)
ln 1 − x n ∼ ln − = − −−−−−→ 0−
n n→+∞ n n n n n→+∞

d’où, pour x ∈ ]0, 1[


1 1
exp ln 1 − x n −−−−−→ 1−
n n→+∞

On a donc convergence simple des fonctions continues fn vers la fonction continue par morceaux f définie par f (x) =
1 si x ∈ [0, 1[
.
0 si x = 1
1
De plus on a x ∈ [0, 1] =⇒ 1 − x n ∈ [0, 1] =⇒ |fn (x)| 1, par convergence dominiée

In −−−−−→ 1
n→+∞

Exercice PC* 69
+∞
n
Soit un = e−t dt
1

1. Existence et limite de un ?
2. Equivalent de un en +∞.

—74/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
n
1. Si n = 0 il est clair que un n’existe pas. Pour n 1, on a t2 e−t −−−−−→ 0 (car uα e−u tend vers 0, donc en posant
n→+∞
2 n
u = t , et α = ), ainsi puisque la fonction t −→ e−t est positive, elle est intégrable sur [1, +∞[ par comparaison
n
n
(Riemann).
n n
Pour la limite, soit fn (t) = e−t , à t fixé, on a fn (t) −−−−−→ 0 et pour t 1, tn 1 =⇒ e−t e−t . Ainsi
n→+∞

|fn (t)| ϕ (t) = e−t intégrable sur [1, +∞[


On en déduit que
+∞
lim un = lim fn (t) dt = 0
1
2. Pour l’équivalent, c’est un peu plus compliqué. On fait un premier changement de variable en posant u = tn ⇐⇒
1
t = u n , ainsi
+∞
n 1 +∞ e−u n1
un = e−t dt = u du
1 n 1 u
e−u 1 e−u 1
La fonction u n sur [1, +∞[ converge simplement vers sur [1, +∞[ . Pour u 1 et n 1, on a u n =
1
u u
e n ln u eln u
= u ainsi
e−u n1
u e−u intégrable sur [1, +∞[
u
d’où
+∞ −u +∞ −u
e 1 e
u n du −−−−−→ du
1 u n→+∞ 1 u
ainsi
+∞ −u
1 e
un ∼ du
n 1 u

Exercice PC 25
(−1)n xn
(CCP) Soit S (x) = .
n 1
n − 12 n!

1. Quel est le domaine de définition de S ?


1 −tx
e −1
2. Soit I (x) = √ dt. Quel est le domaine de définition de I ? Exprimer S (x) à l’aide de I.
0 t t
Solution :
(−1)n xn |x|n |x|n
1. Pour x ∈ R, et n 1 on a = ce qui prouve la convergence absolue de la série par
n − 12 n! n − 12 n! n!
compraison avec la série exponentielle.
e−tx − 1 −tx x e−tx − 1
2. En t = 0, on a √ ∼ √ = − √ , ainsi t −→ √ est de signe constant sur ]0, 1[ équivalente en 0 à
t t t→0 t t t t t
une fonction intégrable donc intégrable. La fonction I est définie sur R. Puis
(−xt)n (−1)n xn tn−1− 2
1
e−tx − 1 1
√ = √ =
t t t tn n! n!
1 n 1

(−1)n xn tn−1− 2
1

A x fixé, on pose fn (t) = fonction C 0 et intégrable sur [0, 1], alors


n!
|x|n
1 1 1
|x| tn−1− 2
|fn (t)| dt = dt = = S (− |x|) donc CV
n 1 0 n 1 0 n!
n 1
n − 12 n!

—75/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi
1 1
I (x) = fn (t) dt = fn (t) dt = S (x)
0 n 1 n 1 0

Remarque : Le changement de variable u = xt dans I (x) donne alors


√ x −u
e −1
S (x) = I (x) = x √ du
0 u u
e−u − 1
Puisque √ est intégrable sur ]0, +∞[, on en déduit que
u u
√ +∞ −u √ +∞ −t2
e −1 e −1
S (x) ∼ x √ du = x du
x→+∞ 0 u u u=t2
0 t2
+∞ −t2
e −1 √
Maple donne du = −2 π d’où
0 t2

S (x) ∼ −2 πx
x→+∞

Exercice PC* 70
Soit (un )n∈N∗ définie par
+∞
xdx
un = x
0 1 + x ch
n
Existence de un , limite et équivalent en +∞.
x
Solution : Soit fn (x) = x , la fonction fn est définie, continue sur [0, +∞[, positive, ceci pour n 1. On
1 + x ch
n
x x +∞ xdx
a fn (x) ∼ x = 2 exp − , d’où x2 fn (x) −−−−−→ 0 ce qui assure la convergence de 0 x en
x→+∞
exp n x→+∞
1 + x ch
x n n
2
+∞ et ainsi l’existence de un .
x
Dans un , le changement de variable (bijectif, C 1 , strictement croissant), t = donne
n
+∞ +∞
n2 t t
un = dt = n dt
0 1 + nt ch (t) 0
1
+ t ch (t)
n
t 1
Soit gn (t) = , la suite de fonctions continues (gn )n∈N∗ converge simplement vers g : t → , de plus, on a la
1 ch t
+ t ch (t)
n
domination
t 1
∀t > 0, gn (t) = = ϕ (t)
t ch (t) ch t
La fonction ϕ (t) est intégrable sur ]0, +∞[ donc
+∞ +∞ +∞
t dt
dt −−−−−→ ϕ (t) dt =
0
1 n→+∞ 0 0 ch t
+ t ch (t)
n
Le changement de variables (bijectif, C 1 , strictement croissant), u = et donne alors
+∞ ∞
dt 1 π
=2 2
du =
0 ch t 1 1+u 2

—76/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On a donc
+∞
dx nπ
x ∼
0 1 + x ch n→+∞ 2
n

Exercice PC* 71
1
(1 − xn ) 2
(X) Soit In = dx. Montrer que In tend vers +∞, puis que In ∼ ln n.
0 cos πx
2
π

n−1
(1 − xn )
Solution : La fonction x −→ est définie et contniue sur [0, 1[ . En x = 1, on a (1 − xn ) = (1 − x) xk ∼
cos πx
2 k=0
x→1
πx
n (1 − x) et cos 2 = sin πh
2 ∼ πh
. Ainsi
x=1−h h→0 2

(1 − xn ) 2n

cos πx
2
x→1 π

Ce qui permet de prolonger par continuité et prouve l’intégrabilité sur [0, 1] .


Limite et équivalent en +∞. On pose u = 1 − x dans In , ainsi
1
1 − (1 − u)n
In = du
0 sin πu
2

Puisque 0 sin πu
2
πu
2 sur [0, 1] , on en déduit que
1
1 − (1 − u)n 2 1
1 − (1 − u)n 2 1
1 − xn
In πu du = du = dx
0 2 π 0 u x=1−u π 0 1−x
1 n−1 n
2 k 2 1
= x dx = Hn −−−−−→ +∞ où Hn =
π 0 k=0 π n→+∞ k
k=1

n
1 − (1 − u) 1 − (1 − u)n 1 1
Pour l’équivalent, on pose ϕ (u) = πu et fn (u) = et h (x) = − , alors
2 sin πu
2 sin x x
πu
fn (u) − ϕ (u) = (1 − (1 − u)n ) × h
2
x
On a facilement h (x) ∼ donc h est continue sur 0, π2 , d’où u −→ h πu
2 ∈ C0 0, π2 . Ainsi
x→0 6
fn (u) − ϕ (u) est continue sur [0, 1]
h πu2 si u = 0
fn (u) − ϕ (u) −−−−−→
n→+∞ 0 si u = 0
fn (u) − ϕ (u) ∞ 2 h ∞ car sur [0, 1] , |1 − (1 − u)n | 2

D’après le théorème de CV dominée, on a


1 1
πu
(fn (u) − ϕ (u)) du −−−−−→ h du
0 n→+∞ 0 2
On en déduit que
1 1
πu
In = ϕ (u) du + h du + o (1)
0 0 2 n→+∞
1
2 1 1
= Hn + − πx dx + o (1)
π 0 sin πx
2 2
n→+∞

—77/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Puisque l’on sait bien que


Hn = ln n + γ + o (1)
n→+∞
et que
1 1
1 1 2 1 1
πx − πx dx = − dt
0 sin 2 2 π 0 sin t t
1 2 π2
1 1
1 1 1 1 1 1 − cos t
− dt = lim − dt = lim ln
0 sin t t a→0 a sin t t a→0 t 1 + cos t
a
= (ln 2 − ln π) − (− ln 2) = 2 ln 2 − ln π
On obtient
2 2
In = ln + (γ + 2 ln 2 − ln π) + o (1)
π π n→+∞
Bon j’ai fait du zèle ?

Exercice PC* 72
+∞
e−t 1
Calculer la limite en +∞ de un = dt. Donner un développement asymptotique de un à la précision 2 .
0 n+t n

+∞
Solution : On a un = où la suite (fn )n converge simplement vers la fonction nulle. De plus |fn (t)| e−t
0 fn (t) dt
1 +∞ e−t
qui est intégrable sur [0, +∞[. Par convergence dominée, un −−−−−→ 0. De plus un = t dt, compte tenu de
n→+∞ n 0 1+
n
+∞ −t
0
e dt = 1, on a
+∞
1 1 1
un − = − e−t dt
n 0 n n+t
+∞
te−t
= dt
0 n (n + t)
+∞
1 1
te−t dt =
n2 0 n2
On recommence donc
+∞
1 1 1 1 t
un − + = − + e−t dt
n n2 0 n + t n n2
+∞
t2
= e−t dt
0 (n + t) n2
+∞
t2 −t 2
3
e dt = 3
0 n n
−t k −t
1 +∞ e 1 +∞ +∞ k t e +∞
En fait, on a 0 t dt = n 0 k=0 (−1) dt. Considèrons la série de fonction k=0 gk (t) où gk (t) =
n 1+ nk
n
tk e−t
(−1)k , on ne peut pas intervertir les deux signes et . Cependant,
nk
+∞ N +∞
1 tk e−t tk e−t
un = (−1)k + (−1)k dt
n 0 nk nk
k=0 k=N+1
N
1 +∞
tk e−t (−1)N +∞ N+1 −t
t e
= (−1)k dt − dt
n 0 nk nN+1 0 n+t
k=0
N k N +∞ N+1 −t
(−1) k! (−1) t e
= − N+1 dt
nk+1 n 0 n+t
k=0

—78/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

tN+1 e−t +∞ t
N+1 −t
e
Avec tN+1 e−t intégrable sur [0, +∞[ , on a 0 dt → 0. Ce qui donne un développement
n+t n+t n→+∞
asymptotique à tout ordre
N
(−1)k k! 1
un = k+1
+ o N+1
n n→+∞ n
k=0

Exercice PC 26
x
ln 1 +
Soit fn (x) = n .
x (1 + x2 )

1. Etudier l’intégrabilité de fn sur [0, +∞[ .


+∞ +∞
2. Existence et limite de limn→+∞ n 0
fn (x) dx et donner un équivalent de 0
fn (x) dx.

Solution :
x x
ln 1 +
1. fn (x) 0 sur [0, +∞[ et x2 fn (x) → 0 ce qui prouve l’intégrabilité (ou bien 0 n n
x→+∞ x (1 + x2 ) x (1 + x2 )
1
si x 0 et n 1 (la première inégalité provient de ln (1 + u) u (convexité), la seconde est claire ! !).
1 + x2
1
2. On considère gn (x) = nfn (x) , on a une suite de fonctions positives , et 0 gn (x) . De plus gn (x) −−−−−→
1 + x2 n→+∞
1
, par le théorème de convergence dominée,
1 + x2
+∞ +∞
1 π
gn (x) dx → dx =
0 n→+∞ 0 1 + x2 2
+∞ π
et ainsi 0
fn (x) dx ∼ .
2n

Exercice PC 27
+∞ 2
Soit f (x) = 0 cos (xt) e−t dt. Préciser le domaine de définition de f, de dérivabilité de f. Calculer f ′ , en déduire f

+∞ −t2 π
sachant que 0
e = .
2
2 2
Solution : La fonction g (x, t) = cos (xt) e−t est continue sur R× [0, +∞[ et ∀ (x, t) ∈ R× [0, +∞[ , cos (xt) e−t
+∞
2 2 2 2
e−t . Or t2 e−t −−−−→ 0 donc e−t dt converge (on a t2 e−t 1 pour t assez grand). On en déduit que f (x)
t→+∞ 0
∂g (x, t) 2
est définie et continue sur R. De plus g (x, t) est dérivable par rapport à x sur R et = −t sin (xt) e−t donc,
∂x 1 2+∞
+∞ −t2
∂g (x, t) 2 1 2 2 e 1
te−t qui est intégrable sur [0, +∞[ (car une primitive est e−t donc te−t dt = = ). On
∂x 2 0 2 2
0
en déduit que f est dérivable sur R et que
+∞
2
f ′ (x) = − t sin (xt) e−t dt
0
2
Or dans f une intégration par parties donne (on intégre te−t bien sur ! !)

+∞ ∞
2 x 2 x
f ′ (x) = − t sin (xt) e−t dt = − cos (xt) e−t dt = − f (x)
0 2 0 2

—79/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi f est solution de l’équation différentielle



x π
y′ + y = 0 avec la condition initiale y (0) =
2 2
On obtient alors immédiatement √
π − x2
y (x) = e 4
2

Exercice PC* 73
+∞ −x2 (1+t2 ) +∞
e 2
On pose f (x) = dt pour x 0 et I = e−t dt
.
0 1 + t2 0

1. Calculer f ′ (x) à l’aide de x et de I (Justifier l’existence I).


2. Calculer lim f (x) , en déduire la valeur de I.
x→+∞

Solution :
2 2
e−x (1+t ) 1
1. Soit f (x, t) = 2
, la fonction ϕ est définie et continue sur [0, +∞[2 , dominée par ϕ (t) = . On en
1+t 1 + t2
2 2
déduit que f est continue sur R+ . L’existence I provient de la positivité de e−t et de t2 e−t −−−−→ 0. On a
t→+∞
−x2 (1+t2 ) −a2 (1+t2 ) 2 −a (1+t )
2 2

f (x, t) = −2xe ′
=⇒ |f (x, t)| 2be sur [a, b] où 0 < a < b et 0 t e −−−−→ 0 d’où
t→+∞
2be−a (1+t ) est intégrable sur R+ , on a donc f C 1 sur [a, b] et par la même C 1 sur ]0, +∞[ avec
2 2

+∞ +∞
−2xe−x (1+t ) dt = −2xe−x
2 2 2 2 2
f ′ (x) = e−x t
dt
0 0
+∞ +∞ 2
2 2 e−u
e−x t
dt = du
0 u=xt 0 x
2
′ −x
f (x) = −2e I
2
Par le théorème limite de la dérivée, puisque f ′ (x) −−−→ 0, on a f C 1 sur R+ avec f ′ (x) = −2xe−x I.
x→0
2 2
e−x (1+t )
2 +∞ 2
e−x e−x π 2
2. On a 0 =⇒ 0 f (x) dt = e−x −−−−−→ 0 d’où lim f (x) = 0. Puis
1 + t2 1 + t2 0 1 + t2 2 x→+∞ x→+∞
π
f (0) = ,
2
x
2 π
f (x) = −2I × e−x dx +
0 2
π
ainsi f (x) −−−−−→ −2I 2 + = 0
x→+∞ 2
on en déduit que √
π
I=
2

Exercice PC* 74
+∞
(CCP 2009 P SI) Montrer que f définie sur R∗+ par f (x) = ln (t) e−xt dt est de classe C 1 . Montrer qu’il existe
0

c − ln x
une constante c telle que f (x) = (considérer f (x) + xf ′ (x)).
x

—80/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : Pour établir l’existence et la continuité, on utilise la domination sur [a, b] avec a > 0

ln te−xt |ln t| e−at si x ∈ [a, b] et t 0

Or t −→ |ln t| e−at est inégrable sur ]0, +∞[. De la même manière

t ln te−xt t |ln t| e−at si x ∈ [a, b] et t 0

ce qui prouve que f est dérivable sur [a, b] avec b > a > 0 donc sur R∗+ avec
+∞
f ′ (x) = t ln te−xt dt
0

Une IPP en dérivant t ln t donne alors


+∞ +∞
1
f ′ (x) = t ln te−xt dt = − (1 + ln t) e−xt dt
0 x 0

soit
+∞
1
xf ′ (x) + f (x) = − e−xt dt = −
0 x
c − ln x
On résout cette équation différentielle, ce qui donne f (x) = pour un certain c.
x
+∞
Remarque : La majoration |ln te−xt | |ln t| e−at valable sur [a, +∞[ et ln te−xt dt −−−−−→ 0 donne f (x) −−−−−→ 0×
x→+∞ x→+∞ 0
+∞
dt = 0, mais cela ne donne pas la valeur de c ! Pour cela il faut pouvoir calculer, par exemple f (1) = ln (t) e−t dt. On
0
peut montrer (mais c’est dur) que f (1) = −γ où γ est la constante d’Euler. En voici la trame, par convergence dominée,
∞ n tn
0
ln (t) e−t
dt = lim 1 − ln (t) dt. Or
n→+∞ 0 n
n 1 1
tn n
1− ln (t) dt = n (1 − s)n ln (ns) ds = ln (n) + n (1 − s)n ln (s) ds
0 n 0 n+1 0
1 ∞ 1
n n sn+k
= ln (n) + n (s)n ln (1 − s) ds = ln (n) − n ds
n+1 0 n+1 0 k
k=1
∞ ∞
n n n n 1 1
= ln (n) − = ln (n) − −
n+1 (n + k + 1) k n+1 n+1 k n+k+1
k=1 k=1
n+1
n 1
= ln (n) − −−−−−→ −γ
n+1 k n→+∞
k=1

γ + ln x
Bref, f (x) = − .
x

Exercice PC* 75
Pour n ∈ N, on définit
π
2 π
un = cosn sin x dx
0 2
Quelle est la nature de la série un ? Et de la suite (un )n∈N ?
n 0

π
Solution : Pour la série, supposons que un converge, puisque la série de fonction cosn 2 sin x converge sim-
n 0 n 0
1
plement sur 0, π2 (en x = 0 elle diverge, mais si x ∈ 0, π2 , on a cos π
2 sin x ∈ [0, 1[) vers f (x) = π qui
1 − cos 2 sin x

—81/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

est continue, le théorème dintervertion s’applique pour donner


π
2 dx
un =
n 0 0 1 − cos π2 sin x

π 2
π 2 sin x π2 2
Le problème vient du fait que en x = 0, on a 1 − cos 2 sin x ∼ ∼ x d’où la divergence de l’intégrale
x→0 2 x→0 8
en x = 0. La série diverge donc.
En revanche, pour la suite, puisque
π 0 si x ∈ 0, π2
cosn sin x −−−−−→
2 n→+∞ 1 si x = 0
π
la domination cosn 2 sin x 1 permet d’appliquer le théorème de CVD pour avoir un −−−−−→ 0.
n→+∞

Exercice PC 28
Soit la fonction f définie par
π
2
f (x) = cos (x sin t) dt.
0

1. Montrer que f est de classe C 2 sur R.


2. Montrer que f est solution de l’équation différentielle xy ′′ + y ′ + xy = 0.
(On pourra utiliser une intégration par parties).

Solution :
∂ϕ ∂2ϕ
1. Soit ϕ : (x, t) −→ cos (x sin t) , on a : (x, t) −→ − sin t sin (x sin t) et : (x, t) −→ − sin2 t cos (x sin t) sont C 0
∂x ∂x2
sur R× 0, π2 . Ainsi f est de classe C 2 sur R et
π
2
f ′ (x) = − sin t sin (x sin t) dt
0
π
2
′′
f (x) = − sin2 t cos (x sin t) dt
0

2. On a donc
π
2
′′
x (f (x) + f (x)) = x 1 − sin2 t cos (x sin t) dt
0
π
2
= x cos2 t cos (x sin t) dt
0

et π
2
f ′ (x) = (− sin t) sin (x sin t) dt
0
on fait l’IPP

u′ (t) = − sin t u (t) = cos t


v (t) = sin (x sin t) v ′ (t) = x cos t cos (x sin t)
π
π 2
f ′ (x) = [cos t sin (x sin t)]02 − x cos2 t cos (x sin t) dt
0

d’où le résultat.

—82/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 29
Soit la fonction f définie par
+∞ x−t
e
f (x) = dt.
x t
1. Montrer que f est de classe C 1 pour x > 0.
2. Etudier son sens de variation. Préciser lim f (x) .
x→0
1
3. Montrer que au voisinage de +∞ : f (x) ∼ .
x

Solution :
e−t
1. Soit ϕ (t) = , si x > 0, alors ϕ est définie, positive et continue sur [x, +∞[ et t2 ϕ (t) −−−−→ 0, ainsi f est
t t→+∞
1
intégrable sur [x, +∞[. En 0, on a ϕ (t) ∼ , on intégrable en 0. Ainsi f est définie sur ]0, +∞[ et
t→0 t

+∞ −t 1 −t +∞ −t
e e e
f (x) = ex dt = ex dt + dt
x t x t 1 t

1 −t
e
ce qui prouve que f est C 1 sur ]0, +∞[ (car x −→ dt l’est) et que
x t

1
f ′ (x) = f (x) −
x

2. On a donc
+∞ x−t
e 1
f ′ (x) = dt −
x t x
Or
+∞ +∞
1 1
e−t dt = e−x =⇒ f ′ (x) = ex − e−t dt =⇒ f ′ (x) < 0
x x t x
On en déduit que f est décroissante. De plus au voisinage de 0, on a
+∞ −t +∞ −t
e e
f (x) = ex dt ∼ dt −−−−−→ +∞
x t x→0 x t x→+∞

+∞ −t
e
car l’intégrale dt diverge et la fonction ϕ est positive.
0 t
3. On fait une IPP ,

u′ (t) = e−t u (t) = −e−t +∞ −t


e e−t
+∞ +∞ −t
e
1 1 2 =⇒ dt = − − dt
v (t) = v′ (t) = − x t t x x t2
t t
soit
+∞ −t +∞ −t
e 1 e
f (x) = ex dt = − ex dt
x t x x t2
Or
+∞ −t +∞ −t
e e 1 1 1
0 ex dt ex dt = 2 =⇒ f (x) = + o
x t2 x x2 x x x→0 x

—83/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 30
1
xn
Pour n ∈ N on pose In = ln x dx.
0 1 − x2

1. Etudier la convergence de In et prouver que lim In = 0.


n→+∞
∞ 2
1 π
2. Calculer I2 (rappel 2
= ).
n=1
n 6

Solution :
xn ln x
1. Soit fn : x −→ , la fonction est continue sur ]0, 1[. Puisque ln (x) ∼ (x − 1) , on a
1 − x2 x→1

1
fn (x) ∼ − et fn (x) ∼ xn ln x
x→1 2 x→0

Puisque xn ln x −−−→ 0 si n 1, on peut prolonger fn en une fonction continue sur [0, 1] si n 1. Pour n = 0, on a
x→0
x ln x = ln x qui est intégrable sur [0, 1] . Ainsi
n

In converge pour n ∈ N

On constate alors que

Si n 1, fn (x) = xn−1 f1 (x) =⇒ sup |fn (x)| xn−1 sup |f1 (x)|
[0,1] [0,1]

car la fonction f1 étant prolongeable par continuité sur le segment [0, 1] , elle y est bornée. Ainsi

1
sup |f1 (x)|
n−1 [0,1]
|In | sup |f1 (x)| × x dx = −−−−−→ 0
[0,1] 0 n n→+∞

2. On a
n
x2 x2n+4
= x2k+2 +
1 − x2 1 − x2
k=0

d’où
n 1
I2 = x2k+2 ln xdx + I2n+4
k=0 0

1
1
Or x2k+2 ln xdx = − (IPP), d’où
0 (2k + 3)2

n n
1 1 π2
I2 = − =1− =1−
k=0
(2k + 3)2 k=0
(2k + 1)2 8

En effet
2n n n−1
1 1 1
= 2 +
k=0
k2
k=0
(2k) k=0
(2k + 1)2
n n−1
1 1 1
= +
4
k=0
k2
k=0
(2k + 1)2

—84/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1 1
La série converge (Riemann) ainsi que , donc
k2 (2k + 1)2
2n +∞
1 1 π2
S2n = −−−−−→ =
k2 n→+∞ k 2 6
k=0 k=0
n +∞
1 1 π2
Sn = −−−−−→ =
k2 n→+∞ k2 6
k=0 k=0
n−1 +∞
1 1
2 −
−−−−→
k=0
(2k + 1) n→+∞
k=0
(2k + 1)2

d’où
+∞ +∞
π2 1 π2 1 1 π2
= × + 2 =⇒ 2 =
6 4 6 (2k + 1) (2k + 1) 8
k=0 k=0

Exercice PC* 76
π
2
Montrer que f (x) = ln x2 + sin2 t dt est C 1 sur R∗+ et calculer f ′ (x). Donner lim (f (x) − π ln x) et en déduire
0 x→+∞

f (x) .

Solution : Soit f (x, t) = ln x2 + sin2 t , alors f est C 0 sur ]0, +∞[ × 0, π2 donc f est définie, continue sur R∗+ . De
π
∂f (x, t) 2x π
2 2x
plus = 2 2 est C sur ]0, +∞[ × 0, 2 , donc f est C sur R+ et f (x) =
0 1 ∗ ′
2 dt. La règle de
∂x x + sin t 2
0 x + sin t
π
Bioche donne le changement de variable u = tan t (qui est bien un C 1 difféomorphisme sur 0, 2 ). On a alors

π
2
∞ ∞

2 2x 2x x π
f (x) = dt = du = du = √ 2
0 x + sin2 t
2
0 (1 + x ) u2 + x2
2
0 1+x 2
x +1
u2 + 1
x2
π π π
2
2
2 sin2 t 2 sin2 t
Ensuite 2
ln x + sin t dt = 2
ln x + ln 1 + 2 dt = π ln x + ln 1 + dt car x > 0. Mais
0 0 x 0 x2
π π
sin2 t sin2 t 1 2 sin2 t 2 dt π
0 ln 1 + 2 (convexité) =⇒ 0 ln 1 + 2 dt = 2 −−−−−→ 0
x x2 x2 0 x 0 x2 2x x→+∞
1 √
d’où lim (f (x) − π ln x) = 0. Ainsi puisque une primitive de √ est ln x + x2 + 1
x→+∞ 2
x +1

1
f (x) = π ln x + x2 + 1 + C = π ln x + π ln 1 + 1+ +C
x2

Avec f (x) − ln x −−−−−→ 0, on a C = −π ln 2.


x→+∞

f (x) = π arg sinh x − π ln 2 = π ln x + x2 + 1 − π ln 2

π π
2 2
Remarque : On a f (0) = ln sin2 t dt = 2 ln (sin t) dt. L’intégrale converge car en 0, on a sin t ∼ t qui tend
0 0 t→0

—85/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

π
vers 0, donc on peut passer au logarithme, ainsi ln sin t ∼ ln t et 0
2
ln tdt converge. On en déduit que f (0) existe. C’est
t→0
π
2 π ln 2
un calcul classique que celui de ln (sin t) dt = − . On a donc
0 2

f (0) = −π ln 2
f (x) = π arg sinh x − π ln 2 si x > 0
π
Ainsi f est continue en 0, puisque f ′ (x) = √ −−−→ π, elle est même (théorème limite de la dérivée) de classe C 1
x2 + 1 x→0
sur R+ avec f ′ (0) = π.

Exercice PC* 77
+∞
e−t 1
Calculer la limite en +∞ de un = dt. Donner un développement asymptotique de un à la précision 2 puis
0 n+t n
à tout ordre.
+∞
Solution : On a un = 0 où la suite (fn )n converge simplement vers la fonction nulle. De plus |fn (t)| e−t
fn (t) dt
1 +∞ e−t
qui est intégrable sur [0, +∞[. Par convergence dominée, un → 0. De plus un = t dt, compte tenu de
n 0 1+
n
+∞ −t
0 e dt = 1, on a
+∞
1 1 1
un − = − e−t dt
n 0 n n+t
+∞
te−t
= dt
0 n (n + t)
+∞
1 1
te−t dt =
n2 0 n2
On recommence donc
+∞
1 1 1 1 t
un − + 2 = − + 2 e−t dt
n n 0 n+t n n
+∞
t2
= e−t dt
0 (n + t) n2
+∞
t2 −t 2
e dt = 3
0 n3 n

1 +∞ e−t 1 +∞ +∞ k tk e−t +∞
En fait, on a 0 t dt = n 0 k=0 (−1) dt. Considèrons la série de fonction k=0 gk (t) où gk (t) =
n 1+ nk
n
tk e−t
(−1)k , on ne peut pas intervertir les deux signes et . Cependant,
nk
+∞ N +∞
1 tk e−t tk e−t
un = (−1)k + (−1)k dt
n 0 nk nk
k=0 k=N+1
N
1 +∞
tk e−t (−1)N +∞ N+1 −t
t e
= (−1)k dt − dt
n 0 nk nN+1 0 n+t
k=0
N
(−1)k k! (−1)N +∞ N+1 −t
t e
= − N+1 dt
nk+1 n 0 n+t
k=0

—86/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

tN+1 e−t +∞ t
N+1 −t
e
Avec tN+1 e−t intégrable sur [0, +∞[ , on a 0 dt → 0. Ce qui donne un développement
n+t n+t n→+∞
asymptotique à tout ordre
N
(−1)k k! 1
un = k+1
+ o N+1
n n→+∞ n
k=0

—87/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

6 Intégrales multiples (plus on est de fous)


Exercice PC 31
1 1
x ln (1 + x)
Calculer pour x ∈ [0, 1], dy et en déduire, à l’aide de Fubinni, la valeur de I = dx.
0 1 + xy 0 1 + x2

Solution : On a, si x = 0
1
x
dy = [ln (1 + xy)]10 = ln (1 + x) égalité encore vérifiée si x = 0
0 1 + xy
On en déduit que
1 1 1
ln (1 + x) 1 x
I = 2
dx = dydx
0 1 + x 0 1 + x2 0 1 + xy
1 1
x
= dydx
0 0 (1 + xy) (1 + x2 )
x
La fonction f définie par f (x, y) = est continue sur [0, 1]2 donc
(1 + xy) (1 + x2 )
1 1
x
I= dxdy
0 0 (1 + xy) (1 + x2 )

Mais
x a bx + c
2
= +
(1 + xy) (1 + x ) 1 + xy 1 + x2
On a
y 1 y
a=− ,b= c=
1 + y2 1 + y2 1 + y2
On calcule alors
1
1 ydx ln (1 + y)
− = −
1 + y2 0 1 + xy 1 + y2
ln 2
1 1
1 x+y 1 1 π y
dx = ln 1 + x2 + y arctan x = 2 2+
1 + y2 0 1 + x2 2
1+y 2 0 1+y 4 1 + y2

On a donc
1 1 1
ln (1 + y) ln 2 dy π y π π ln 2
I= − 2
dy + 2
+ 2
dy = −I + ln 2 =⇒ I =
0 1+y 2 0 1+y 4 0 1+y 4 8

—88/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

7 Convergence normale des séries de fonctions


Exercice PC* 78

Soit f (x) = e−x n
. Etudier l’ensemble de définition de f et la continuité de f . Montrer que f est C ∞ sur son
n 0

domaine de définition. Donner un équivalent de f en 0+ .



Solution : Pour x < 0 on a un (x) = e−x n
−−−−−→ +∞, il n’y a pas CVS. Pour x = 0, on a un (x) = 1, pas de CV S.
n→+∞
Pour x > 0, on a n2 un (x) −−−−−→ 0 et un (x) > 0, ainsi un (x) CVS.
n→+∞
n 0
Soit a > 0, pour x > a, on a
|un (x)| = un (x) un (a)
d’où la CVN de la série sur [a, +∞[ et la continuité sur [a, +∞[.
Conclusion : f est définie et continue sur ]0, +∞[.
(k) √
On a un (x) = (−1)k n 2 e−x n , ainsi pour x a
k

k √
un(k) (x) n 2 e−a n

k √ k √ (k)
Puisque n2 × n 2 e−a n
−−−−−→ 0, on a convergence de n 2 e−a n
et ainsi CVN de un (x). On en déduit que f est
n→+∞
n 0 n 0
bien C ∞ sur [a, +∞[ donc sur R∗+ . √
On compare ensuite avec l’intégrale, à x > 0 fixé, par décroissance de t −→ e−x t , on a
N √ N √ √ N+1 √
e−x t dt e−x n
e−x 0
+ e−x t dt
0 n=0 0

d’où en passant à la limite


+∞ √ +∞ √
e−x t dt f (x) 1+ e−x t dt
0 0
+∞ √ +∞
2 2
Mais e−x t dt =√ ue−u du = d’où
0 u=x t x2 0 x2

2
f (x) ∼
x→0 x2

Exercice PC* 79
+∞ 1
xn ln x
Etudier f (x) = pour x ∈ [0, 1] , mettre f (x) dx sous la forme d’une série numérique.
n=1
n+1 0

xn ln x
Solution : Soit un (x) = si x = 0 et un (0) = 0. On a un (1) = 0
n+1
xn−1 (n ln x + 1) 1 1 1
u′n (x) = =⇒ sup |un (x)| = un e− n =
n+1 [0,1] en (n + 1) en2

d’où la CVN sur [0, 1]. La fonction f est donc continue sur [0, 1]. En revanche,

′′ xn−2
un (x) = (2n − 1 + n (n − 1) ln x)
n+1

—89/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

d’où
1
sup |u′n (x)| = |u′n (1)| =
[0,1] n+1
La série des dérivées ne converge pas normalement sur [0, 1].
Puis
1 +∞ 1 n +∞
x ln x 1
f (x) dx = dx = − 3 = −ζ (3)
0 n=1 0
n+1 n=1 (n + 1)

Exercice PC* 80
e−nx
Etudier la continuité et la dérivabilité de f (x) = . Donner une équation différentielle linéaire d’ordre deux
1 + n2
n 0

vérifiée par f .

e−nx
Solution : Il n’y a pas CVS sur ]−∞, 0[ car un (x) = ne tend pas vers 0. Pour x 0, on a
1 + n2
1 1
|un (x)| et CV
1 + n2 n2 + 1
n 0

d’où la CVN sur [0, +∞[. Ainsi f est C 0 sur R∗+ . Puis

−ne−nx ′′ n2 e−nx
u′n (x) = , un (x) =
1 + n2 1 + n2
Sur [a, +∞[, on a
ne−na n2 e−na
|u′n (x)| et |u′′n (x)|
1 + n2 1 + n2
ne−na n2 e−na ne−na n2 e−na n2 e−na
Les deux séries et CV car 0 et n2
× −−−−−→ 0. On en déduit que f
n 0
1 + n2 n 0
1 + n2 1 + n2 1 + n2 1 + n2 n→+∞
est C 2 sur [a, +∞[ ceci ∀a > 0 donc sur ]0, +∞[. De plus

ne−nx n2 e−nx
f ′ (x) = − 2
et f ′′ (x) =
1 + n 1 + n2
n 0 n 0

Ainsi
n 1
∀x > 0, f ′′ (x) + f (x) = e−nx = e−x =
1 − e−x
n 0 n 0

Exercice PC* 81
Soit f (x) = n2 e−nx , domaine de définition de f, calcul de f .
n 0

Solution : On a CVS pour x > 0. Posons un (x) = e−nx , alors un (x) CVS pour x > 0. Soit a > 0, pour x > a, on
n 0
a

|un (x)| |un (a)| = e−na


|u′n (x)| |u′n (a)| = ne−na
|u′′n (x)| |u′′n (a)| = n2 e−na

—90/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi ϕ (x) = un (x) est C 2 sur [a, +∞[ pour a > 0, donc sur ]0, +∞[ et ϕ′′ (x) = f (x). Mais
n 0

1 e−x (1 + e−x )
ϕ (x) = e−nx = =⇒ f (x) =
n 0
1 − e−x (1 − e−x )3

Exercice PC* 82
x
Soit f (x) = sin .
2n
n 0

1. Montrer que f est C ∞ sur R et calculer les dérivées en x = 0.


2. A l’aide de la formule de Taylor avec reste intégral, montrer que f est développable en série entière sur R autour
de l’origine.
Solution :
x x |x|
1. Soit un (x) = sin , on a |un (x)| = n ce qui prouve la CVS sur R. Puis
2n 2n 2
1 x π
∀k 1, u(k)
n (x) = nk sin n
+k
2 2 2
d’où pour k 1 et x ∈ R
1 1
u(k)
n (x)
2nk 2n
(k)
ce qui prouve la CVN de un (x). On en déduit que un (x) est C ∞ sur R.
n 0 n 0
On a alors
1 π
f (0) = 0 et f (k) (x) = nk
sin k
n 0
2 2
ainsi
Si k = 2p pair f (2p) (x) = 0
+∞
(−1)p 1 (−1)p 22p+1
Si k = 2p + 1 est impair, f (2p+1) (x) = = (−1)p n =
2 n(2p+1)
n=0
2(2p+1) 22p+1 − 1
n 0

2. La formule de Taylor, pour x ∈ R s’écrit


p
f (k) (0) k x
(x − t)p (p+1)
f (x) = x + f (t) dt
k! 0 n!
k=0

d’où
p
f (k) (0) k x
(x − t)p (p+1)
f (x) − x = f (t) dt
k! 0 p!
k=0
Mais
1 π 1 1
f (p+1) (t) = sin x + (p + 1) =
2n(p+1) 2 2n(p+1) 1
n 0 n 0 1−
2p+1
Si x > 0, on a alors
p
f (k) (0) k 1 x
(x − t)p 1 xp+1
Si x > 0, , f (x) − x dt = −−−−−→ 0
k! 1 0 p! 1 (p + 1)! p→+∞
k=0 1− 1−
2p+1 2p+1
p
f (k) (0) k 1 0
(t − x)p 1 (−x)p+1
Si x < 0, , f (x) − x dt = −−−−−→ 0
k! 1 x p! 1 (p + 1)! p→+∞
k=0 1 − p+1 1 − p+1
2 2

—91/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On en déduit que
p
x (−1) 22p+1 x2p+1
∀x ∈ R, sin =
2n 22p+1 − 1 (2p + 1)!
n 0 p 0

Exercice PC 32
1
Soit f (x) = ln 1 + , domaine de définition de f, continuité, caractére C 1 ?
n2 x2
n 1

1
Solution : On pose fn (x) = 1 + , fonction positive, C 0 sur R∗ . On se place sur [a, b] ⊂ ]0, +∞[ alors
n2 x2
1 1
∀x ∈ [a, b] , |fn (x)| = fn (x) ln 1 + par concavité
n2 a2 n2 a2
On a donc CVN sur [a, b] d’où la continuité sur [a, b] et ainsi sur R∗ par parité.
2
La fonction fn est dérivable sur R∗ et fn′ (x) = − , ainsi sur [a, b] ⊂ ]0, +∞[
x (1 + n2 x2 )2
2 2 2 2
|fn′ (x)| = = 5 4
|x| (1 + n2 x2 )2 a (1 + n2 a2 )2
2 a n
a (n2 a2 )
d’où le caractère C 1 sur ]0, +∞[ puis sur R∗ par parité.

Exercice PC 33
n + x2
Soit f (x) = 3 + x3
, la fonction f est-elle définie, continue, C 1 sur R+ ?
n
n 1

Solution : On se place sur [0, A] ⊂ [0, +∞[ alors


n + x2 n + A2 1
0 ∼ 2
n3 + x3 n3 n
d’où la CVN, ce qui prouve la définition et la continuité.
n + x2 x 2n3 − x3 − 3nx
Puis si un (x) = 3 , alors u′
n (x) = d’où sur [0, A]
n + x3 (n3 + x2 )2
A 2n3 + A3 + 3nA 2A
|u′n (x)| ∼ 3
n6 n
Ainsi f est C 1 sur [0, +∞[.

Exercice PC* 83
On note A (x) le quotient de x4 (1 − x)4 par 1 + x2 .

1. Montrer que
4 A (x)
=
1 + x2 x4 (1 − x)4
1+
4
+∞
(−1)k 1
2. En déduire que π = k
Lk où Lk = A (x) x4k (1 − x)4k dx.
4 0
k=0
On donne 2 A (x) 4 sur [0, 1], comment en déduire un encadrement de π à une précision donnée ?

—92/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1. On sait que X 4 (1 − X)4 = A (X) 1 + X 2 + αX + β où (α, β) ∈ R2 . Avec X = i, on obtient α = 0 et β = −4 car
ce sont des réels. On en déduit que

X 4 (1 − X)4 1 + X2
X 4 (1 − X)4 + 4 = A (X) 1 + X 2 =⇒ + 1 = A (X)
4 4
d’où le résultat.
2. On a alors
1 1
4 A (x) dx
π= dx = x4 (1−x)4
0 1 + x2 0 1+ 4
4
1 x4 (1 − x) 1
Mais pour x ∈ [0, 1], on a 0 x (1 − x) =⇒ 0 , ainsi
4 4 45
+∞ 4k
A (x) k x4k (1 − x)
x4 (1−x)4
= A (x) (−1)
1+ 4k
4 k=0

+∞
x4k (1 − x)4k
La convergence de la série de fonction fk (x) où fk (x) = A (x) (−1)k est normale sur [0, 1] car
4k
k=0
4k
sup |A (x)|
k x4k (1 − x) [0,1]
A (x) (−1) . On a donc
4k 44k+1

+∞ +∞
1
A (x) dx 1
x4k (1 − x)4k (−1)k
x4 (1−x)4
= A (x) (−1)k dx = Lk
0 1+ 0 4k 4k
4 k=0 k=0

On peut calculer (Maple) A (x) = x6 − 4x5 + 5x4 − 4x2 + 4 ainsi


1
Lk = x6 − 4x5 + 5x4 − 4x2 + 4 x4k (1 − x)4k dx
0

+∞
Lk
La série (−1)k est-elle alternée ? Posons uk (x) = x4k (1 − x)4k , alors uk+1 (x) uk (x) pour x ∈ [0, 1] (car
4k
k=0
1
uk+1 (x) = uk (x) u1 (x) et 0 u1 (x) 4) donc, pusique A (x) 0, on a

A (x) uk+1 (x) Lk+1 Lk


A (x) uk+1 (x) A (x) uk (x) =⇒
4 4k 4k
La somme de la série est donc encadrée par deux termes consécutifs, à savoir Sn et Sn+1 et l’erreur maximale est
1
Ln+1 1
εn = |Sn+1 − Sn | = = n+1 A (x) x4(n+1) (1 − x)4(n+1) dx
4n+1 4 0

1 1
Puisque, sur [0, 1], on a A (x) x4(n+1) (1 − x)4(n+1) 4× = , l’erreur est
44(n+1) 44n+3
1
εn
45n+4
Exemple : On a (Maple)
1
22
L0 = x6 − 4x5 + 5x4 − 4x2 + 4 dx =
0 7
1
76
L1 = x6 − 4x5 + 5x4 − 4x2 + 4 x4 (1 − x)4 dx =
0 15 015

—93/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

22
Avec n = 0, on obtient
7
L1 22 76 47 171 22
S1 = L0 − = − = π = S0 = L0
4 7 4 × 15 015 15 015 7
22 47 171 19 1
L’erreur est au maximum de − = . Au rang suivant, on a
7 15 015 15 015 44
1
543
L2 = x6 − 4x5 + 5x4 − 4x2 + 4 x8 (1 − x)8 dx =
0 37 182 145
Ce qui donne
47 171 L2 47 171 543 431 302 721
π S1 + 2 = + =
15 015 4 15 015 16 × 37 182 145 137 287 920
431 302 721 47 171 543 1
Avec une erreur maximale de − = .
137 287 920 15 015 594 914 320 47
Quelques idées : Dans quel cas peut-on utiliser x (1 − x) à la place de x4 (1 − x)4 ?
p p
1

3 4 2π
Si l’on prend 2
dx = , on obtient des approximations du type
0 1 + x 3
114 238 078 √ 6362 2π 694 √ 2
3+ 3−
98 513 415 76 545 3 567 81
soit
57 119 039 √ 3181 347 √ 1
3+ π 3−
32 837 805 25 515 189 27

Exercice PC* 84
+∞
1
Soit f : x −→ .
n=1
ch (nx)

1. Donner le domaine de définition de f . Montrer que f est de classe C 1 sur son domaine de définition. Limite en
+∞ ?
2. Donner un équivalent de f en 0+ et en +∞

Solution :
en|x| 1
1. Pour x = 0, la série 1 diverge. Pour x = 0, on a ch (nx) ∼ =⇒ ∼ 2e−n|x| (attention,
n→+∞ 2 ch (nx) n→+∞
n 1
l’équivalent est différent en +∞ et en −∞, on ruse avec une valeur absolue). La série est à termes positifs équivalente
à une série convergente (géométrique de raison e−|x| < 1) donc converge. Ainsi Df = R∗ . On peut remarquer que f
est paire. On n’étudie donc que sur ]0, +∞[.
1 −n sh (nx) 1
On pose fn (x) = , la fonction fn est dérivable et fn′ (x) = 2 = −n th (nx) × . Sur [a, +∞[ ,
ch (nx) ch (nx) ch (nx)
1 1
on a th nx 1 et ainsi
ch nx ch na
n
|fn′ (x)| ∼ 2ne−na série convergente
ch (na) n→+∞

Il y a convergence normale sur [a, +∞[ de fn′ (x), ainsi f est de classe C 1 sur [a, +∞[ ceci ∀a > 0, donc sur
n 1
]0, +∞[ (et par parité sur R∗ ).
1
Sur [1, +∞[ , on a |fn (x)| d’où la convergence normale sur [1, +∞[. Puisque fn (x) −−−−−→ 0, on a
ch n x→+∞
lim fn (x) = lim fn (x) = 0.
x→+∞ x→+∞
n 1 n 1

—94/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
2. Equivalent en +∞.et en 0 : Idée de base, comparaison, série-intégrale. On pose donc pour x > 0 fixé, ϕ (t) =
ch (tx)
qui est décroissante pour t ∈ [0, +∞[. On a alors
n+1 n
1
ϕ (t) dt ϕ (n) = ϕ (t) dt
n ch (nx) n−1
+∞
Puisque ϕ (n) converge, ϕ (t) dt converge et
n 1 0

+∞ +∞
ϕ (t) dt ϕ (n) ϕ (t) dt
1 n 1 0

Mais
+∞ +∞ +∞ +∞
1 2du 2 du
ϕ (t) dt = dt = =
α α ch (tx) u=etx exα
1 xu x exα u2 + 1
u+
u
2 π
= − arctan (exα )
x 2
Ainsi
2 π π 2 arctan (ex ) 2 π π
− arctan (ex ) = − f (x) − arctan (1) =
x 2 x x x 2 2x
π 2 arctan (ex ) π π − 4 arctan (ex ) π ε (x) π 1 π − 4 arctan (ex )
Mais − = + = + = + o car ε (x) −−−→ 0.
x x 2x 2x 2x x 2x x→0 x 2 x→0
On a donc
π
f (x) ∼
x→0 2x

+∞ +∞ 1 1 x
π 1 π 1 1
Remarque : En fait, on a ϕ (t) dt = ϕ (t) dt − ϕ (t) dt = − dt = − du
1 0 0 2x 0 ch (tx) u=tx 2x x 0 ch (u)
x 0
1 1
et ε (x) = du −−−→ 0 = du (intégrale fonction de sa borne du haut).
0 ch (u) x→0 0 ch (u)
1 1 1
En +∞, l’encadrement ne semble pas convenir.... Mais, f (x) = + + + · · · , chaque terme étant
ch x ch 2x ch 3x
1
négligeable devant l’autre... L’équivalent n’est-il pas et donc 2e−x Il faudrait démontrer que 2e−x f (x) −−−−−→ 1.
ch x x→+∞
Mais
+∞
2e−x 2e−x
g (x) = 2e−x f (x) = +
ch x n=2
ch (nx)
2e−x 1 1
Posons gn (x) = = (n+1)x alors 0 gn (x) sur [a, +∞[ , ce qui prouve la convergence
ch (nx) e + e−(n−1)x e(n+1)a
+∞
normale de gn (x). Puisque lim gn (x) = 0, on a lim gn (x) = 0 et ainsi g (x) −−−−−→ 1. On a donc
x+∞ x→+∞ x→+∞
n 2 n=2

f (x) ∼ 2e−x
x→+∞

Exercice PC 34
+∞
1
Soit f (x) = cosn (x) sin (nx).
n=1
n

1. Donner le domaine de définition de f. Monter que f est de classe C 1 sur ]0, π[ et calculer f ′ (x) sur cet intervalle.
2. En déduire f .

—95/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1 |cos nx|n n n
1. Pour x = 0 + kπ, on a cosn (x) sin (nx) |cos nx| , la série |cos nx| est géométrique de raison
n n
n 1
|cos x| < 1 donc converge. Pour x = 0 + kπ, on a sin (nx) = 0 et ainsi f (x) = 0. On a donc Df = R.
π 1
Si on se place sur Ia = [a, π − a] ⊂ ]0, π[ où 0 < a < , en posant fn (x) = cosn (x) sin (nx), on a
2 n
fn′ (x) = − sin (x) cosn−1 (x) sin (nx) + cosn (x) cos (nx)
= cosn−1 (x) × [− sin (x) sin (nx) + cos (x) cos (nx)]
= cosn−1 (x) cos ((n + 1) x)

On a alors
|fn′ (x)| cosn−1 (a) < 1
La série cosn−1 (a) converge donc f est de classe C 1 sur Ia et par suite sur ]0, π[.
n 1
2. On a alors
+∞

f (x) = cosn−1 (x) cos ((n + 1) x)
n=1

Mais
+∞ +∞ +∞
n e2ix eix
cosn−1 (x) ei(n+1)x = cosn (x) ei(n+2)x = e2ix cos (x) eix = ix
= −ix
n=1 n=0 n=0
1 − cos (x) e e − cos (x)
cos x + i sin x
= = −1 + i cotan x
(cos x − i sin x) − cos (x)

Bref, pour x ∈ ]0, π[ , on a


f” (x) = −1 =⇒ f (x) = C − x où C ∈ R
π
Mais f 2 = 0 d’où
π
f (x) = − x sur ]0, π[ et on prolonge par π périodicité (eh oui ! elle est même impaire)
2

Exercice PC 35
+∞
(−1)n
On pose S (x) =
n=0
n! (x + n)

1. Justifier que S est définie sur ]0, +∞[.


2. Montrer que S est continue sur [a, +∞[ où a > 0. La fonction S est-elle continue sur ]0, +∞[ ?
3. Déterminer lim S (x)
x→+∞
+∞
(−1)k 1 1
4. On admet que = , montrer que xS (x) − S (x + 1) = .
k! e e
k=0
5. En déduire un équivalent de S (x) en x = 0.

Solution :
1 un+1 (x) (x + n)
1. Soit x > 0, on pose un (x) = alors = −−−−−→ 0. Ainsi la série un (x)
n! (x + n) un (x) (n + 1) (x + n + 1) n→+∞
n 0
(−1)n
converge. Puisque = un (x), il y a CVA donc CVS de S (x) sur [0, +∞[.
n! (x + n)

—96/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

(−1)n
2. Soit a > 0, pour x a, on a = un (x) un (a) ce qui prouve que la série CVN sur [a, +∞[. Puisque
n! (x + n)
n
(−1)
x −→ est continue sur [a, +∞[, on en déduit que S l’est aussi.
n! (x + n)
x0
On en déduit que pour x0 > 0, avec a = , S est continue sur [a, +∞[ donc en x0 . Ainsi S est continue sur ]0, +∞[.
2
n
(−1)
3. Par CVN sur [1, +∞[ , puisque lim = 0, on a par le théorème de la double limite lim S (x) = 0.
x→+∞ n! (x + n) x→+∞
+∞ +∞
(−1)n (−1)k−1
4. On a S (x + 1) = = . Ainsi
n=0
n! (x + 1 + n) k=n+1 (k − 1)! (x + k)
k=1

+∞ +∞ +∞ +∞
x (−1)n (−1)k−1 x (−1)k (−1)k−1
xS (x) − S (x + 1) = − =1+ −
n=0
n! (x + n) (k − 1)! (x + k) k! (x + k) (k − 1)! (x + k)
k=1 k=1 k=1
+∞ k k−1
x (−1) (−1)
= 1+ −
k! (x + k) (k − 1)! (x + k)
k=1
+∞ k +∞ k +∞ k
(−1) x (−1) (−1) 1
= 1+ +1 =1+ = =
(k − 1)! (x + k) k k! k! e
k=1 k=1 k=0

1
e + S (x + 1)
5. On a donc S (x) = , par continuité de S en 1, on a S (x + 1) −−−−→ S (1). Ainsi
x x→0+

1
e + S (1)
S (x) ∼
x→0 x
+∞ +∞ +∞ +∞
(−1)n (−1)n (−1)k−1 (−1)k−1 1
Or S (1) = = = = − −1 = 1− . On en déduit que
n=0
n! (1 + n) n=0
(n + 1)! k! k! e
k=1 k=0
1
S (x) ∼ .
x→0 x

Exercice PC* 85
Etude d’une série de fonctions. Soit S la fonction définie par

+∞
S (x) = ln 1 + e−nx
n=1

1. Ensemble de définition de S. Continuité.


2. Variations et limite en +∞.
3. Intégrabilité sur [1, +∞[
4. Equivalent de S en x = 0 et intégrabilité sur ]0, 1[.

Solution : On pose fn (x) = ln (1 + e−nx ) pour n 1.


1. On fixe x ∈ R. Si x < 0, alors ln (1 + e−nx ) −−−−−→ +∞ et la série diverge grossièrement. Si x = 0, la série ln 2
n→+∞
n 1
diverge.
Pour x > 0, on a e−nx −−−−−→ 0, d’où fn (x) ∼ e−nx , série géométrique positive de raison e−x ∈ [0, 1[. On a
n→+∞ n→+∞
CVS, d’où DS = ]0, +∞[.
Soit a > 0, pour x a, on a ln (1 + e−nx ) ln (1 + e−a ) ce qui prouve la CVN sur [a, +∞[. Puisque fn est C 0 , on
en déduit que S est C 0 sur [a, +∞[ pour tout a > 0 donc sur ]0, +∞[.

—97/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. Pour 0 x y, on a e−nx e−ny , ainsi S (x) S (y). La fonction S est décroissante. On utilise ensuite le théorème
de la double limite. On a fn (x) −−−−−→ 0 et CVN sur [1, +∞[ par exemple, ainsi
x→+∞

lim S (x) = lim fn (x) = 0


x→+∞ x→+∞
n 1

3. Chaque fn est continue et à n fixé, ln (1 + e−nx ) ∼ e−nx , fonction intégrable sur [1, +∞[ . La somme S est
x→+∞
continue sur [1, +∞[ et enfin
+∞ +∞ e−n
1 ln (1 + u)
|fn (x)| dx = ln 1 + e−nx dx = du
1 1 u=e−nx n 0 u
e−n e−n −n
1 ln (1 + u) 1 e
Or ln (1 + u) u si u 0, ainsi du du = e−n . La convergence de e−n assure
n 0 u n 0 n
n 1
+∞
que S (x) dx converge.
1
4. Soit x > 0 fixé, posons ϕx (t) = ln (1 + e−tx ) , cette fonction est décroissante sur ]0, +∞[ , ainsi pour n 1
n+1 n
ϕx (t) dt ϕx (n) = fn (x) ϕx (t) dt
n n−1

En sommant, on obtient
N n+1 N+1 N N n N
ϕx (t) dt = ϕx (t) dt fn (x) = SN (x) ϕx (t) dt = ϕx (t) dt
n=1 n 1 n=1 n=1 n−1 0

Puisque ϕx (t) = ln (1 + e−tx ) ∼ e−tx , la fonction ϕx (t) est intégrable sur [0, +∞[. En passant à la limite sir
t→+∞
N −→ +∞, on obtient
+∞ +∞
ϕx (t) dt S (x) ϕx (t) dt
1 0
Or, le changement de variable u = e−xt dans le deux intégrales qui précède donne
+∞ 1
1 ln (1 + u) C
ln 1 + e−tx dt = du =
0 x 0 u x
+∞ +∞ 1 1
C
ϕx (t) dt = ϕx (t) dt − ϕx (t) dt = − ln 1 + e−tx dt
1 0 0 x 0
1 1
Pour finir, on a 0 ln (1 + e−tx ) dt ln (1 + 1) dt = ln 2 ainsi
0 0

C C
+ O (1) S (x)
x x
ce qui donne
C
S (x) ∼
x→0 x
et prouve la non intégrabilité sur [0, 1].
1
ln (1 + u) π2
Remarque : Avec un DSE de ln (1 + u) , on obtient du = .
0 u 12

Exercice PC 36
Soit f (x) = arctan n2 x − arctan n2 .
n 0

1. Domaine de définition de f .
2. La fonction f est-elle continue sur son domaine de définition.

—98/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
Solution : On sait que si u > 0, alors arctan u + arctan = π2 . On pose un (x) = arctan (nx) − arctan n
u
1. Si x < 0, alors arctan n2 x −−−−−→ − π2 et arctan n2 −−−−−→ − π2 , ainsi un (x) −−−−−→ −π et la série diverge.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
Si x = 0, alors un (0) −−−−−→ − π2 , la série diverge.
n→+∞
π 1 π 1 1 1
Enfin si x > 0, alors un (x) = 2 − arctan − 2 + arctan = arctan − arctan . Puis
n2 x n2 n2 n2 x
u3
arctan u = u − + o u3 ainsi
3 u→0
1
1− 1
un (x) = x + o
n2 n→+∞ n2
1
1−
Si x = 1, alors un (x) ∼ x donc la série converge (attention équivalence de séries à termes de signe constant).
n2
Si x = 1, on a un (1) = 0.
Bref Df = ]0, +∞[.
2. On se place sur [a, b] ⊂ ]0, +∞[ , si x ∈ [a, b] , par croissance de l’artangente, on a un (a) un (x) un (b) . On a
donc
|un (x)| max (|un (b)| , |un (a)|)
d’où la convergence normale. Puisque un (x) est continue sur [a, b] , il en est de même de f .
Remarque : on peut aussi calculer f ′ sous forme d’une série.

Exercice PC 37
e−nx
Soit f (x) = , donner le domaine de définition de f. Etudier sa continuité, sa dérivabilité. Calculer f ′ (x).
n 1
n

Donner lim f (x). Pour finir calculer f (x).


x→+∞

e−nx
Solution : Posons un (x) = . Pour x > 0, et n 1, on a 0 un (x) e−nx . La série e−nx converge
n
n 1
1
(géométrique de raison 0 < e−x < 1). Pour x = 0, un (x) = , la série diverge. Pour x < 0, un (x) −−−−−→ +∞, la série
n n→+∞
diverge grossièrement. Ainsi Df = ]0, +∞[.
Pour la continuité, on se place sur [a, +∞[ ⊂ ]0, +∞[ , on a alors 0 e−nx e−na d’où la convergence normale et la
continuité de f (car celle de un (x) est évidente). Bref f est C sur [a, +∞[ pour a > 0 donc sur ]0, +∞[.
0

Pour la dérivabilité, on a u′n (x) = −e−nx , et sur [a, +∞[ , 0 |u′n (x)| e−na , série qui converge. Ainsi f est C 1 sur
[a, +∞[ pour a > 0 donc est C sur ]0, +∞[ et on a
1

+∞
1 −e−x
f ′ (x) = − e−nx = −e−x −x
=
n=1
1−e 1 − e−x

Enfin puisque un (x) −−−−−→ 0 et que l’on a convergence normale sur [a, +∞[ , par le théorème de la double limite, on a
x→+∞
f (x) −−−−−→ 0.
x→+∞
−e−x
Pour finir, on a dx = − ln (1 − e−x ) d’où f (x) = − ln (1 − e−x ) + C, or f (x) −−−−−→ 0 donc C = 0 et ainsi
1 − e−x x→+∞

f (x) = − ln 1 − e−x

—99/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 86

e− nx
On pose f (x) = √ .
n 0
n+1

1. Déterminer l’ensemble de définition de f, montrer qu’elle est C 1 sur cet ensemble.


2. Limite de f en +∞ et en 0+ .

Solution :
1. A x fixé, on a une série à termes

positifs. Si x < 0, ce n’est pas défini. Si x = 0, elle diverge par Riemanne.
− nx
e
Enfin si x > 0, on a n2 √ −−−−−→ 0 donc la série converge. Ainsi Df = ]0, +∞[. Puis si a > 0, on a
√ √ n + 1 n→+∞
e− nx e− na
0 √ √ , ainsi f est C 0 sur [a, +∞[ , donc par extension sur ]0, +∞[ .
n+1 n+1 √ √ √
e− nx −ne− nx ne− na
Puis si on pose fn (x) = √ , on a fn (x) = √ √

d’où sur [a, +∞[, |fn (x)|

√ √ ∼

n+1 2 nx n + 1 2 na n + 1 n→+∞
ne− na
qui converge (série géométrique). Ainsi f est bien C 1 .
2a
2. EN +∞, puisque fn (x) −−−−−→ 0 et qu’il y a CV N sur [1, +∞[ , on a lim f (x) = lim fn (x) = 0.
x→+∞
n 0
En 0+ , c’est plus subtil. On a √
N N √
e− (n+1)x e− nx
√ √ f (x)
n=0
n+1 n=0
n+1

N
e− tx
Posons alors g (t) = √ , on a g (n + 1) f (x). Mais g est décroissante (produit de fonctions positives et
t n=0
décroissantes) sur ]0, +∞[ donc
N N
g (t) dt g (n + 1)
1 n=0
Or √ 1 √ 2N √
N N − tx
e 2e− tx
2 2e− Nx
g (t) dt = √ dt = − √ =√ − √
0 0 t x x x
0
Ainsi, ∀N 1, on a √
2 2e− Nx
√ − √ f (x)
x x
En passant à la limite sur N, il vient
2
√ f (x) =⇒ f (x) −−−−→ +∞
x + x→0

N √ √ √
N − tx N − (t+1)x
2 e− nx e e
rem : On peut chercher l’équivalent car √ √ 1+ √ dt 1+ √ dt 1+
x n=0
n + 1 0 t+1 0 t+1

N − (t+1)x
e
√ dt. Or
0 t+1
√ 1 √ 2N
N − (t+1)x
e 2e− (t+1)x 2
1+ √ dt = 1 + − √ 1+ √
0 t+1 x x
0
Ainsi
2
f (x) ∼ √
x→+∞ x

—100/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

8 Séies entières
Exercice PC* 87
(Centrale PC) Déterminer le rayon de convergence de f (x) = ln (n) xn . Déterminer le rayon de convergence de
n 1

1 1 1
g (x) = 1+ 2 + 3 +···+ n xn , calculer la somme à l’aide d’un produit de Cauchy. Donner un équivalent de f en
n 1
1 1
1 (on utilisera

ln (k + 1) − ln k si k 1).
k+1 k

ln (n + 1) ln n
Solution : On peut utiliser d’Alembert puisque ∼ = 1. Ou bien dire que si on pose an = ln (n) , si
ln n n→+∞ ln n
0<r 1 alors an r −−−−−→ 0 par les croissances comparées, alors que si r > 1 on a an rn −−−−−→ +∞, ainsi Rf = 1.
n
n→+∞ n→+∞
n
1
Pour g, posons Hn = , alors 1 Hn n, on en déduit que si 0 r < 1 on a 0 Hn rn nrn −−−−−→ 0 et si r > 1,
k n→+∞
k=1
Hn rn > rn −−−−−→ +∞, ainsi Rg = 1.
n→+∞
On sait également que
+∞ +∞
1
= xn = an xn où an = 1 pour n ∈ N
1−x n=0 n=0
+∞ n +∞
x 1
et − ln (1 − x) = = bn xn où b0 = 0 et bn = si n 1
n=1
n n=0
n

Le produit de Cauchy de ces deux séries est égal à


+∞ n n
ln (1 − x)
− = cn xn où cn = an−k bk = bk = Hn
1−x n=0 k=0 k=1
ln (1 − x)
soit g (x) = − sur ]−1, 1[
1−x
Avec
1 1
ln (k + 1) − ln k si k 1
k+1 k
En sommant de 1 à n − 1, on obtient
1
Hn − 1 ln n Hn −
n
d’où pour x ∈ [0, 1[
+∞ +∞ +∞
1 1 xn
(Hn − 1) xn = g (x) − f (x) Hn − xn = g (x) − = g (x) + ln (1 − x)
n=1
1−x n=1
n n=1
n

soit
−1 − ln (1 − x) ln (1 − x) 1 ln (1 − x) −x
=− − f (x) − + ln (1 − x) = ln (1 − x)
1−x 1−x 1−x 1−x 1−x
On en déduit que
ln (1 − x)
f (x) ∼ − −
x→1 1−x

—101/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 88
xn
On considère la série entière . Déterminer son rayon de convergence. On note L2 (x) sa somme (L2 est le
n2
n 1

dilogarithme). Reconnaître sa dérivée.


1 π2
En admettant que 2
= , Déterminer pour 0 < x < 1 , L2 (x) + L2 (1 − x) à l’aide des fonctions usuelles. En
n 6
n 1
déduire l’égalité due à Euler

1 1 1
= π 2 − ln2 (2)
2k k 2 12 2
k=1

xn 1 xn rn
Solution : Si |x| 1, alors . La série CVN sur [−1, +1] d’où R 1. Pour r > 1, on a −−−−−→ +∞
n2 n2 n 1 n
2 n2 n→+∞
donc R 1. Le rayon de convergence vaut donc 1. De plus par la convergence normale,on a

L2 est continue sur [−1, 1]

xn−1 ln (1 − x)
Par dérivation on a pour x ∈ ]−1, 1[, L′2 (x) = ainsi si x = 0, L2 (x) = − et L2 (0) = 1.
n x
n 1
Soit alors g (x) = L2 (x) + L2 (1 − x) qui est bien définie et continue sur [0, 1] , dérivable sur ]0, 1[avec

ln (1 − x) ln (x)
g ′ (x) = L′2 (x) − L′2 (1 − x) = − + = (− ln (x) ln (1 − x))′
x 1−x
On en déduit que
∃C ∈ R, ∀x ∈ [0, 1] , g (x) = C − ln (x) ln (1 − x)
π2
Par continuité de g en x = 0, on a g (x) −−−→ g (0) = L2 (0) + L2 (1) = . Puisque ln (x) ln (1 − x) ∼ −x ln x −−−→ 0,
x→0 6 x→0 x→0
π2
on en déduit que C = d’où
6
π2
g (x) = − ln (x) ln (1 − x)
6

Enfin, avec x = 1, il vient



1 π2 1 2
= − ln (2)
2k k2 12 2
k=1

Exercice PC* 89

Hk 1
Développer en séries entières f (x) = ln2 (1 + x) . En déduire la valeur de k
où Hk = 1 + 12 + · · · + sachant que
k2 k
k=1


π2
1
2k k2
= 12 − 1
2 ln2 (2).
k=1

∞ ∞
(−1)k+1 k (−1)k+1
Solution : Sur ]−1, 1[ , ln (1 + x) = x = ak xk où ak = si k 1 et a0 = 0. Le produit de
k k
k=1 k=0

Cauchy de ln (1 + x) par lui même donne alors ln2 (1 + x) = cn xn où
n=0

n n−1 n−1
(−1)k+1 (−1)n−k+1 1
cn = ak an−k = = (−1)n si n 2
k n−k k (n − k)
k=0 k=1 k=1

—102/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1 1
1
Puisque = n + n
, on a
k (n − k) k (n − k)
n n−1 n
(−1) 1 1 2 (−1) Hn−1
cn = + =
n k n−k n
k=1

Ainsi ∞
(−1)n Hn−1 n
ln2 (1 + x) = 2 x si x ∈ ]−1, 1[
n=2
n
1
Pour x = − , on obtient alors
2
1

Hk−1
∞ Hk − 1
ln2 (2) = 2 =2 k car H = H
k k−1 +
k2k k2k k
k=2 k=2
∞ ∞ ∞ ∞
Hk 1 Hk 1 H1 1 1
= 2 −2 =2 −2 car = 2 =
k2k k 2k
2 k2k k2 2k 2 1 ×2 2
k=2 k=2 k=1 k=1
∞ 2 ∞
Hk π 1 Hk π2
= 2 −2 − ln2 (2) = 2 − + ln2 (2)
k2k 12 2 k2k 6
k=1 k=1

d’où ∞
Hk π2
=
k=1
k2k 12

Exercice PC* 90
+∞ +∞
(CCP) Déterminer le rayon de convergence de (3n + 1)2 xn , résoudre alors (3n + 1)2 xn = 0 où x ∈ R.
n=0 n=0


 0 si r < 1 =⇒ R 1
Solution : Soit r 0, on a (3n + 1)2 rn −−−−−→ donc R = 1. Pour x = 1 ou x = −1, on a
n→+∞ 
+∞ si r > 1 =⇒ R 1
clairement divergence de la série.
Reste à calculer la somme de la série.
+∞ +∞
1
Première méthode : On a S (x) = 9n2 + 6n + 1 xn . On sait que pour x ∈ ]−1, 1[, xn = d’où en dérivant
n=0 n=0
1−x
+∞ +∞
1
(on peut !) nxn−1 = nxn−1 = . Ainsi
n=1 n=0 (1 − x)2
+∞ +∞
x
x nxn−1 = nxn =
n=0 n=0 (1 − x)2
+∞ +∞
x+1
En redérivant, on obtient n2 xn−1 = n2 xn−1 = d’où
n=1 n=0 (1 − x)3
+∞
x (x + 1)
n2 xn−1 =
n=0 (1 − x)3
On a donc, pour x ∈ ]−1, 1[
+∞
x (x + 1) x 1 4x2 + 13x + 1
S (x) = (3n + 1)2 xn = 9 3 +6 2 + =−
n=0 (1 − x) (1 − x) (1 − x) (x − 1)3

—103/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

:
+∞ +∞
1 x
Seconde méthode : On a x3n = 3
=⇒ x3n+1 = pour x ∈ ]−1, 1[ . On sait que l’on peut alors dériver
n=0
1−x n=0
1 − x3
terme à terme la série entière d’où
+∞
d x 1 3x3 2x3 + 1 2 3
(3n + 1) x3n = = + = 2 = x3 − 1 +
n=0
dx 1 − x3 1 − x3 (1 − x3 )2 3
(1 − x ) 3
(x − 1)
2

ainsi
+∞
2x 3x
(3n + 1) x3n+1 = + pour x ∈ ]−1, 1[
n=0
x3 − 1 (x3 − 1)2
On peut de nouveau dériver termer à terme
+∞
d x d 3x
f (x) = (3n + 1) x3n = −2 + 2
n=0
dx 1 − x3 dx (x3 − 1)
2x3 + 1 3 18x3
= −2 + −
(1 − x3 )2 (x3 − 1)2 (x3 − 1)3
4x6 + 13x3 + 1
= −
(x3 − 1)3
+∞ √
√ 4x2 + 13x + 1 13 17
Puisque x → x est une bijection , on a f ( 3 x) =
3
(3n + 1) x = − n
3 = 0 ⇐⇒ x = − ± 3 .Puisque
n=0 (x − 1) 8 8
+∞ √
√ 2 n 4x2 + 13x + 1 13 17
x → x est une bijection , on a f ( x) =
3 3
(3n + 1) x = − 3 = 0 ⇐⇒ x = − ± 3 .
n=0 (x − 1) 8 8
13
Mais attention, il faut vérifier si ces deux valeurs sont inférieures, en valeur absolue, à 1. Or leur somme vaut − < 3 et
√ 4
1 13 17
leur produit vaut − , ainsi une seule est plus petite, en valeur absolue que 1 (et c’est − + 3 ≃ −7. 883 5 × 10−2 ).
4 8 8
Autre méthode de calcul de f (sans doute plus simple !) : On a
+∞ +∞
f (x) = (3n + 1)2 x3n = 9n2 + 6n + 1 xn
n=0 n=0
+∞
= 9 n2 − n + 15n + 1 xn
n=0
+∞ +∞ +∞
= 9 n (n − 1) xn + 15 nxn + xn
n=0 n=0 n=0

sur ]−1, 1[ (on peut décomposer en trois sommes, car chaque série entière converge sur ]−1, 1[). Mais
+∞ +∞
d2 1 2x2
n (n − 1) xn = x2 n (n − 1) xn−2 = x2 =
n=0 n=2
dx2 1−x (1 − x)3
+∞ +∞
d 1 x
nxn = x nxn = x =
n=0 n=1
dx 1−x (1 − x)2
Ainsi
18x2 15x 1
f (x) = + +
(1 − x)3 (1 − x)2 (1 − x)
4x2 + 13x + 1
= −
(x − 1)3

—104/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 91
(n + 1) n
(Centrale) Rayon de convergence et somme de f (x) = x . (Indication, utiliser x2 F (x) où F est la
(n + 3) n!
n 0

primitive de f qui s’annule en 0).

(n + 1) rn
Solution : Soit an = et r > 0, alors an rn ∼ −−−−−→ 0, le rayon de convergence est donc infini. Soit
(n + 3) n! n→+∞ n! n→+∞
x x
(n + 1) n (n + 1) xn+1
F (x) = f (t) dt = t dt =
0 0 n 0 (n + 3) n! (n + 3) n! n + 1
n 0
n+1
x
=
(n + 3) n!
n 0

xn+3
F est la primitive de f qui s’annule en x = 0. Alors x2 F (x) = a un rayon de convergence infini et
(n + 3) n!
n 0
n+2
′ (n + 3) x xn+2 xn
x2 F (x) = = = x2 = x2 ex
(n + 3) n! n! n!
n 0 n 0 n 0

d’où x2 F (x) est la primitive de x2 ex qui s’annule en x = 0. Or


x
t2 et dt = x2 ex − 2xex + 2ex − 2
0

d’où
x2 ex − 2xex + 2ex − 2
F (x) =
x2

x e − 2xex + 2ex − 2
2 x
x3 ex − 2x2 ex + 4xex − 4ex + 4
f (x) = =
x2 x3

Exercice PC* 92
Soit k ∈ N, et fk (x) = nk xn . Déterminer le rayon de convergence de fk , montrer que fk est C ∞ sur ]−1, +1[. Montrer
n 1

Pk (x)
qu’il existe un polynôme Pk unitaire de degré k tel que fk (x) = sur ]−1, +1[. En déduire un équivalent de
(1 − x)k+1
fk en 1− .

Solution : Pour r 0, on a nk rn −−−−−→ 0 si r < 1 et −−−−−→ +∞ si r > 1, le rayon de convergence est 1 et la


n→+∞ n→+∞
fonction est donc C ∞ sur son disque ouvert. Par récurrence, on a fk′ (x) = nk+1 xn−1 =⇒ x fk′ (x) = fk+1 (x) d’où
n 1

Pk+1 (x) = x − x2 Pk′ (x) + (k + 1) xPk (x)


Si Pk (x) = xk + Rk (x) , on a alors
Pk+1 (x) = −kxk+1 + (k + 1) xk+1 + · · · = xk+1 + Rk+1 (x)
1
D’où la récurrence car f0 (x) = =⇒ P1 (x) = 1.. De plus Pk+1 (1) = (k + 1) Pk (1) =⇒ Pk (1) = k!. On a alors
1−x
k!
fk (x) ∼ −
x→1 (1 − x)k

—105/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 93
n
(−1) xn
(CCP) Soit f (x) = 3 , donner le rayon de convergence. Préciser la convergence au bord pour x réel.
1 + 3n
n 0

1
Montrer que f est solution de (E) : xy′ + 13 y = sur ]−1, 1[.
x
1+x
dt
Soit g (x) = 2 , justifier que g est définie sur R+ , dérivable sur R∗+ . Exprimer f à l’aide de g pour x ∈ [0, 1[.
0 t (1 + t)
3

n n
(−1) rn (−1) rn rn
Solution : Puisque pour 0 r < 1, on a
−−−−−→ 0 et pour r > 1, ∼ −−−−−→ +∞ on a R = 1.
1 + 3n n→+∞ 1 + 3n 3n n→+∞
En x = 1, le CSSA s’applique, en x = −1, il y a DV par comparaison avec Riemann d’une série positive. On peut dériver
sur l’intervalle ouvert, on obtient
(−1)n nxn
xf ′ (x) = 3
1 + 3n
n 0

et ensuite simple vérification.


1
1 1 dt
Pour g, la fonction ϕ (t) = est positive sur ]0, 1[ et ϕ (t) ∼ 2 intégrable sur ]0, 1[ , ainsi g (1) =
2 2
t (1 + t) 3 t→0 t3 0 t (1 + t)
3

existe. On écrit ensuite que


1 x
dt dt
g (x) = 2 + 2
0 t 3 (1 + t) 1 t 3 (1 + t)

La seconde intégrale étant l’intégrale fonction de sa borne du haut d’une fonction continue sur ]0, +∞[ donc est C 0 et
dérivable sur ]0, +∞[. En fait g est C 0 sur R+ .
Puis on a, pour x < 1
x +∞ x +∞
1 n n 2
g (x) = 2 × (−1) t dt = (−1)n tn− 3 dt
0 t 3
n=0 0 n=0

x 1 +∞ 1
n− 23 xn+ 3 xn+ 3
Puisque t dt = et que pour x ∈ [0, 1[ , converge (car vaut S (−x)), on a
0 n + 13 n=0
n + 13

+∞ x
2 1
g (x) = (−1)n tn− 3 dt = x 3 S (x)
n=0 0

Exercice PC* 94
Soit (pn )n∈N une suite strictement croissante d’entiers. On définit f (x) = xpn . Déterminer le rayon de convergence
n 0

pn
de f. Montrer que (1 − x) f (x) −−−−→ 0 si et seulement si −−−−−→ +∞.
− x→1 n n→+∞

Solution : La suite étant strictement croissante, on a pn n, ainsi |x|pn |x|n −−−−−→ 0 si |x| < 1. On en déduit que
n→+∞
R 1. Or pour x = 1, la série diverge, donc R = 1.
Montrons l’équivalence. :
pn
⇐= : Par définition, ∀N ∈ N∗ , ∃n0 ∈ N, n n0 =⇒ N , on en déduit que, pour x ∈ [0, 1[
n
n0 +∞ n0 +∞ +∞
1
0 f (x) = xpn + xpn 1+ xnN n0 + xnN = n0 +
n=0 n=n0 +1 n=0 n=n0 +1 n=0
1 − xN

d’où
1−x 1 1
0 (1 − x) f (x) (1 − x) n0 + = (1 − x) n0 + −−−−→
1 − xN 1 + x + · · · + xN−1 x→1− N

—106/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1 ε 1 1
Soit ε > 0, il existe N ∈ N tel que . Puisque (1 − x) n0 + −−−−→ , ∃η > 0 tel que
N 2 1 + x + · · · + xN−1 x→1− N
1 1 ε
x ∈ ]1 − η, 1[ =⇒ (1 − x) n0 + + ε
1 + x + · · · + xN−1 N 2
Ainsi
∀ε > 0, ∃η > 0, x ∈ ]1 − η, 1[ =⇒ 0 f (x) ε
1
=⇒ : Posons x = 1 − , alors
n
n pk n pn pn
1 1 1 1
f 1− 1− 1− = (n + 1) 1 −
n n n n
k=0 k=0

Il vient alors pn pn
1 1 (n + 1) 1 1 1
(1 − x) f (x) = f 1− 1− = 1+ 1− −−−−−→ 0
n n n n n n n→+∞

ce qui donne
pn
1
1− −−−−−→ 0
n n→+∞

En prenant le logarithme,
1 pn
pn ln 1 − ∼− −−−−−→ −∞
n n n→+∞
d’où le résultat.

Exercice PC* 95
+∞
1
(Centrale). Soit f définie par f (x) = sin √ xn .
n=1
n

1. Déterminer le rayon de convergence R de la série entière définissant f.


2. Faire l’étude en x = −R et en x = R.
3. Déterminer la limite de f (x) en 1− .
4. Montrer que lorsque x tend vers 1− , (1 − x) f (x) a une limite finie que l’on déterminera.

Solution :
1 a n+1
1. Posons an = sin √ , alors n+1 ∼ −−−−−→ 1, le rayon de convergence vaut 1.
n an n n→+∞
1
2. En −1, la série est alternée et par décroissance de n −→ sin √ , on a convergence par le CSSA. En 1, la série
n
1
est positive et an ∼ 1 , série divergente par Riemann.
n2
3. Pour x ∈ [0, 1[, on a
N N
1 1
f (x) sin √ xn = PN (x) −−−−→ sin √ = SN
n=1
n x→1 −
n=1
n
Puisque SN est la somme partielle d’une série divergente, on sait que

∀A ∈ R, ∃N ∈ N, n N =⇒ SN A

Soit A ∈ R, on choisit donc N tel que SN A, puis on sait qu’il existe η > 0 tel que pour x ∈ ]1 − η, 1[ , on a
A
f (x) PN (x) . Ce qui prouve que
2
f (x) −−−−→ +∞
x→1

—107/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

4. On a
+∞ +∞ +∞ +∞
(1 − x) f (x) = an xn − an xn+1 = an xn − an−1 xn
n=1 n=1 n=1 n=2
+∞
= a1 + (an − an−1 ) xn
n=2
Mais
1 1 1 1 1
un = an − an−1 = sin √ − sin √ = √ −√ + O √
n n−1 n n−1 n→+∞ n n
 
− 12
1   1 1 1 1 1
= √  1− + O √ =√ 1− 1− + O √
n 1  n→+∞ n n n n n→+∞ n n
1−
n
1 1 1
= − √ + O √ = O √
2n n n→+∞ n n n→+∞ n n

+∞
la série un xn est donc convergente sur ]−1, 1] donc continue en x = 1. On a donc
n=2
+∞
(1 − x) f (x) −−−−→ a1 + (an − an−1 ) = 0
− x→1
n=2

Exercice PC* 96

1. Soit (an )n une suite de complexes, on suppose que an xn a pour rayon de convergence R. Déterminer le rayon
n 1
n
1
de convergence de ln (n) an xn et de × an xn .
k
n 1 n 1 k=1
n
1
2. Donner un équivalent simple de f (x) = ln (n) xn quand x tend vers 1− (Rappel = ln n + γ + o (1))
n 1
k n→+∞
k=1

Solution :
1. On a
|an | |an ln (n)| |nan |
Donc si R, R1 et R2 sont les rayons de convergence des séries an xn , ln (n) an xn et nan xn , alors
n 1 n 1 n 1

R2 R1 R
n n
1 1
mais on sait que R2 = R (série dérivée) d’où l’égalité. Puis ∼ ln n d’où an ∼ ln (n) an , bref tout ce
k k
k=1 k=1
beua monde a même rayon de convergence.
n
1
2. On sait que le rayon de convergence de f (x) = n
ln (n) x est 1, celui de xn également. De plus
k
n 1 n 1 k=1
n
1
ln (n) − est bornée car a une limite donc pour x ∈ ]0, 1[
k
k=1

n n
1 1 n M
ln (n) xn − xn ln (n) − x M xn =
k k 1−x
n 1 n 1 k=1 n 1 k=1 n 1

—108/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Mais par un produit de Cauchy, on a


n
1 − ln (1 − x)
xn =
k 1−x
n 1 k=1

Ainsi
− ln (1 − x) M
f (x) −
1−x 1−x
On en déduit que
ln (1 − x)
f (x) ∼ −
x→1 x−1

Exercice PC* 97
Rayon de convergence de f (x) = ln (n) xn et équivalent simple en x = 1− .
n 1

ln (n + 1) ln n ln (n + 1)
Solution : On a ∼ = 1 donc |x| −−−−−→ |x| et le rayon de convergence est 1. On considère
ln n n→+∞ ln n ln n n→+∞
alors, pour x ∈ [0, 1[

(1 − x) f (x) = ln (n) xn − ln (n) xn+1 = ln (n) xn − ln (n − 1) xn


n 1 n 1 n 1 n 2
n
= (ln (n) − ln (n − 1)) xn = ln xn
n−1
n 2 n 2

+∞
n n−1+1 1 1 xn x
Puisque ln = ln = ln 1 + ∼ , on pose g (x) = = x =
n−1 n−1 n−1 n→+∞ n−1 n−1 n=1
n
n 2
−x ln (1 − x). On a alors

n 1
h (x) = (1 − x) f (x) − g (x) = ln − xn = un xn
n−1 n−1
n 2 n 2
=un

1 1 1
Un DL simple donne un = ln 1 + − ∼ − 2. Ainsi, la série entière un xn converge en x = 1.
n−1 n−1 n→+∞ 2 (n − 1) n 2
En particulier
h (x) = un xn −−−−→ un = U
x→1

n 2 n 2

On a donc
g (x) U 1
(1 − x) f (x) − g (x) = U + o (1) =⇒ f (x) = + + o
x→1− 1 − x 1 − x x→1− 1−x
soit
x ln (1 − x) U 1
f (x) = − + + o
1−x 1 − x x→1− 1−x

N
1 1 1 1
U = ln 1 + − = lim ln 1 + −
n−1 n − 1 N→+∞ n=2 n−1 n−1
n 2
N N N
1 1
= lim ln (n − 1) − ln (n) − = lim ln (N) − =γ
N→+∞
n=2 n=2
n − 1 N→+∞
n=2
n − 1

—109/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

x ln (1 − x) (x − 1 + 1) ln (1 − x)
(Résultat connu sur la constante d’Euler !). On a donc montré, en utilisant = =
x−1 x−1
ln (1 − x) ln (1 − x) 1
ln (1 − x) + = + o− car (1 − x) ln (1 − x) −−−−→ 0
x−1 x−1 x→1 1−x x→1

ln (1 − x) γ 1
ln (n) xn = + + o
x−1 1 − x x→1− 1−x
n 1

Exercice PC 38
On considère la suite (an )n∈N définie par a0 = a1 = 1 et, pour tout n 1, par

2
an+1 = an + an−1 .
n+1
1. Montrer que pour tout n 1 on a l’inégalité : 1 an n2 .
2. En déduire le rayon de convergence de la série entière an xn .
3. Montrer que la somme de cette série est solution d’une équation différentielle linéaire d’ordre 1 sans second membre.

Solution :
1. Par récurrence double, c’est vrai aux rangs n = 0 et n = 1. Puis si
1 an−1 (n − 1)2 et 1 an n2
alors
2 2 (n − 1)2
1 1+ an + an−1 n2 +
n+1 n+1 n+1
Il suffit donc de vérifier que
(n − 1)2 (n − 1)2
n2 + (n + 1)2 ⇐⇒ (n + 1)2 − n2
n+1 n+1
(n − 1)2 n (n + 5)
⇐⇒ 2n + 1 ⇐⇒ 0
n+1 n+1
On a donc
an |x|n n2 |x|n −−−−−→ 0 si |x| < 1 =⇒ R 1
n→+∞

an 1 =⇒ an diverge d’où R 1

Ainsi
R=1
2. Pour |x| < 1, en multipliant la relation par x , on obtient
n

(n + 1) an+1 xn = (n + 1) an xn + 2an−1 xn
ce qui en sommant de n = 1 à +∞ (licite car il y a convergence)
+∞ +∞ +∞
(n + 1) an+1 xn = (n + 1) an xn + 2 an−1 xn
n=1 n=1 n=1
+∞ +∞ +∞ +∞
nan xn−1 = nan xn + an xn + 2 an xn+1
n=2 n=1 n=1 n=0
+∞ +∞ +∞ +∞
nan xn−1 = x nan xn−1 + an xn + 2x an xn
n=2 n=1 n=1 n=0

y (x) − a1 = xy ′ (x) + (y (x) − a0 ) + 2xy (x)

—110/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

soit
(1 − x) y′ (x) − (2x + 1) y (x) = 0
y (0) = 1
On peut la résoudre pour avoir
e−2x
S (x) =
(1 − x)3

Exercice PC* 98
Soient θ ∈ ]0, π[ et a = sin (θ) eiθ ∈ C. On considère la fonction f de R dans R définie par

f (x) = arctan (x − cotan (θ))


1
où cotan désigne la fonction cotangente (cotan (x) = ).
tan x
a
1. Calculer la partie imaginaire de Z = et l’exprimer à l’aide de cotan (θ).
1 − ax
2. Calculer f ′ (x) et en déduire un développement en série entière de f (x) .
Préciser le rayon de convergence de cette série.

Solution :
1. On a
1 1 1
Z = = −iθ =
1 e cotan θ − x − i
−x −x
a sin θ
cotan θ − x + i
=
(cotan θ − x)2 + 1

d’où
1
Im Z =
(x − cotan θ)2 + 1

2. La fonction f est dérivable et l’on a


1
f ′ (x) = = Im (Z)
(x − cotan θ)2 + 1

1
Or pour |x| < , on a
|a|
+∞ +∞
a
Z= = an+1 xn = sinn+1 θei(n+1)θ xn
1 − ax n=0 n=0
d’où
+∞
f ′ (x) = sinn+1 θ sin ((n + 1) θ) xn
n=0
+∞
sinn+1 θ sin ((n + 1) θ) n+1
f (x) = f (0) + x
n=0
n+1

soit
+∞
sinn θ sin (nθ) n
f (x) = arctan (− cotan θ) + x
n=1
n

—111/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Mais
π π π ) π π0
arctan (− cotan θ) = arctan tan θ − =θ− car θ − ∈ − ,
2 2 2 2 2
d’où
+∞
π sinn θ sin (nθ) n
f (x) = θ − + x
2 n=1 n
+∞
a 1 1
De plus, = an+1 xn si et seulement si |x| < , soit |x| < , le rayon de convergence est donc
1 − ax n=0 |a| sin θ

1
R=
sin θ

Exercice PC* 99
(Banque CCP-M)

+∞
xn
1. Déterminer le rayon de convergence de la sarie entière .
n=0
(2n)!
+∞
xn
On pose alors S (x) = .
n=0
(2n)!
2. Préciser le développement en série entière de ch (x) et son rayon de convergence.
3.
(a) Déterminer S (x) lorsque x > 0.
√ √
(b) Soit f définie par f (0) = 1, f (x) = ch ( x) si x > 0 et f (x) = cos −x si x < 0. Montrer que f est C ∞
sur R.

Solution :
xn un+1 xn+1
1. Par d’Alembert, on pose un = alors = −−−−−→ 0 d’où R = +∞
(2n)! un (2n + 2) (2n + 1) n→+∞
+∞
x2n
2. Le DSE est ch (x) = et son rayon de CV est +∞.
n=0
(2n)!
3.
+∞ √ 2n
( x) √
(a) On en déduit que si x > 0, on a S (x) = = ch ( x) .
n=0
(2n)!
+∞ +∞
(−1)n x2n √ 2 √ (−1)n (−x)n
(b) Puisque cos x = , si x < 0, on a −x = −x, ainsi cos −x = = S (x). On
n=0
(2n)! n=0
(2n)!
en déduit que S (x) = f (x) (encore vrai en x = 0). Par théorème, f est C ∞ sur son intevalle de convergence
donc sur R.

Exercice PC 39
+∞
xn
Rayon de convergence et calcul de S (x) = .
n=2
n (n − 1)

—112/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

|x|n |x|n
Solution : Si |x| < 1 alors −−−−−→ 0 donc est bornée. Ainsi R 1. Si |x| > 1, on −−−−−→ +∞
n (n − 1) n→+∞ n (n − 1) n→+∞
donc R 1 ainsi R = 1.
+∞ +∞
xn−1 xn
Si x ∈ ]−1, 1[ = I, on peut dériver pour avoir S ′ (x) = = = − ln (1 − x). Ainsi puisque S (0) = 0, on a
n=2
n − 1 n=1 n
x
S (x) = − ln (1 − t) dt = (1 − x) ln(1 − x) + x (IPP)
0

Exercice PC* 100


CCP MP

n3
dt
1. On pose un = . Donner un équivalent de un .
n2 1 + t2
2. Rayon de convergence de un xn .
n 0
3. On note f (x) la somme de la série, calculer lim f (x).
− x→1

Solution :
1. On a un = arctan n3 − arctan n2 . Puisque n3 et n2 sont positifs, on a

π 1 π 1 1 1 1
un = − arctan − + arctan = + o ∼
2 n3 2 n2 n2 n→+∞ n2 n→+∞ n2

un+1 n2
2. On a donc ∼ −−−−−→ 1 et le rayon de convergence vaut donc 1. Si on ne veut pas utiliser D’Alembert,
un (n + 1)2 n→+∞
|x|n
on a |un xn | ∼ −−−−−→ 0 si |x| 1 donc R 1 et |un xn | −−−−−→ +∞ si |x| > 1 donc R 1.
x→+∞ n2 n→+∞ n→+∞
1
3. Puisque un ∼ 2 , la série un converge et par le théoreme de convergence radiale, on a
n
n 0

lim f (x) = f (1) = un


x→1−
n 0

Exercice PC 40
n
Soit f (x) = n(−1) xn .
n 1

1. Rayon de convergence de la série.


2. Etude au bord.
3. Calcul de f (x) .

n 1
Solution : On a n(−1) = n si n pair, sinon est égal à .
n
1 n xn
1. On a ∀n 1, n(−1) n. Puisque les séries et nxn ont un rayon de convergence égal à 1, il en est
n n
n 1 n 1
de même de f .

—113/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

n n
2. Pour |x| = 1, soit un = n(−1) xn = n(−1) , alors u2n −−−−−→ +∞ donc il y a diverge au bord.
n→+∞

x2n+1
3. On coupe en deux. Soit g (x) = 2nx2n et h (x) = , ces deux séries ont pour rayon de convergence 1
2n + 1
n 1 n 0
et f = g + h. On a

d d d 1 x2
g (x) = x × x2n = x × x2 = x x2 =2
dx
n 1
dx
n 1
dx 1 − x2 (x2 − 1)2
x
d 1 dt
h (0) = 0 et h (x) = x2n = =⇒ h (x) = = 1 + arg th x
dx n 0
1 − x2 0 1 − t2

4. Conclusion
2x2
f (x) = arg th x +
(x2 − 1)2
En particulier
1 1 8 1 8
f = arg th + = ln (3) +
2 2 9 2 9

—114/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

9 Matrix
Exercice PC 41
   
1 0 0 0 1 2 0 2
 0 1 0 0   0 1 0 0 
Montrer que A = 
 0
 et M=  sont semblables.
0 −1 1   0 −1 −1 −1 
0 0 0 −1 0 −2 0 −1

Exercice PC 42
 
1 5 0
Soit A =  3 4 11  déterminer ker A, Im A. A-t-on ker A ⊕ Im A = R3 ?
−1 0 −5

Solution : On a rg A 2 (évident) donc ker A est de dimension au plus 1. On exploite le 0 de la seconde colonne en
examinant      
1 0 5
5C1 − C3 = 5  3  −  11  = · · · =  4  = C2
−1 −5 0
     
5 1 5 5 1 5
Ce qui donne ker A =  −1  et Im A = Vect  3  ,  4 . Un calcul simple donne −1 3 4 = 36 = 0
−1 −1 0 −1 −1 0
d’où ker A ⊕ Im A = R3 .

Exercice PC 43
 
1 3 −1
Soit A =  3 1 2  déterminer ker A, Im A. A-t-on ker A ⊕ Im A = R3 ?
−5 −7 0

Solution : Même méthode, on a


     
1 3 −8
7C1 − 5C2 = 7  3  − 5  1  =  16  = 8C3
−5 −7 0
     
7 3 −1
Ce qui donne ker A =  −5 , Im A = Vect  1  ,  2  puis avec un déterminant on a ker A ⊕ Im A = R3 .
−8 −7 0

Exercice PC 44
 
−1 −1 −1
Soit A =  1 0 2 , calculer A2 et A3 , en déduire An .
2 3 1

   
−2 −2 −2 −4 −4 −4
Solution : On a A2 =  3 5 1  et A3 =  4 0 8  = 4A. On a donc A3 = 4A =⇒ A4 = 4A2 =⇒
3 1 5 8 12 4
A5 = 16A. Par récurrence on prouve que

A2p+1 = 4p A
A2p+2 = 4p A2

—115/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 45
M2 (R) −→ M2 (R) 1 3
Soit f : où A = .
M −→ AM 2 6

1. Déterminer ker f et Im f.
2. On se place dans le cas où A ∈ M2 (R) est quelconque.
(a) A quelle condition sur A, a-t-on f ∈ GL (M2 (R)) ?
(b) On suppose cette condition non remplie et A = 0, déterminer ker f et Im f.

Solution :
a c 1 3 a c a + 3b c + 3d 0 0 a + 3b = 0
1. Si M = alors AM = = = ⇐⇒ .
b d 2 6 b d 2a + 6b 2c + 6d 0 0 c + 3d = 0
Ainsi
−3b −3d −3 0 0 −3
M= =b +d
b d 1 0 0 1
d’où
−3 0 0 −3
ker f = Vect ,
1 0 0 1
et
1 0 0 1
Im f = Vect (f (E11 ) , f (E12 )) = Vect ,
2 0 0 2
2.
(a) Si A est inversible alors AM = 0 ⇐⇒ A−1 AM = 0 ⇐⇒ M = 0, et ainsi f injective donc automorphisme.
Réciproquement, si f est un automorphime, alors I2 admet un antécédent par f , il existe M tel que AM =
I2 =⇒ A inversible.
a c
On peut aussi tout simplement écrire que A = et déterminer la matrice de f dans la base canonique
b d
de M2 (R) puis calculer son déterminant. C’est, à mon avis, le plus simple !
α α 0
(b) Si A = 0 et A non inversible, alors rg A = 1. Soit ∈ ker A, alors A = donc
β β 0

α 0 0 α
M1 = et M2 = sont clairement dans ker f
β 0 0 β

a c
Puisque A = 0, l’une des deux colonnes de A est non nulle. Par exemple la première. Si A = , alors
b d

1 0 a 0 0 0 0 a
A = ∈ Im f et A = ∈ Im f
0 0 b 0 0 1 0 b
Puisque
α 0 0 α
, est libre
β 0 0 β
a 0 0 a
, est libre
b 0 0 b
on a dim ker f 2 et dim Im f 2 et il y a égalité par le théorème du rang et on a des bases de ces deux
ensembles. C’est fini.

—116/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 46
   
−1 0 1 0 0 0
Soit A =  −1 −2 1  et B =  0 −1 1 , montrer qu’elles sont semblables.
−1 −1 1 0 0 −1

Solution : Soit f l’endomorphisme de R3 associé à A, on cherche une base B = (e1 , e2 , e3 ) telle que MatB (f) = B. On
a
f (e1 ) f (e2 ) f (e3
)
0 0 0 e1
B = M atB (f ) = 
0 −1 1  e2
0 0 −1 e3

→ −
→ −
→ − → −
→ − →
Ainsi e1 ∈ ker f. Or dans A, on a C1 + C3 = 0 donc f i + f k = 0 si i , j , k est la base canonique de R3 . On
choisit donc  
1
→ −
− →
e1 = i + k =  0  ∈ ker f
1


On cherche ensuite e telle que
2


f (−

e2 ) = −−

e2 ⇐⇒ f (−

e2 ) + Id (−

e2 ) = 0 ⇐⇒ (f + Id) (−

e2 ) = 0 ⇐⇒ −

e2 ∈ ker (f + Id)
La matrice dans la base canonique de f + Id est
     
−1 0 1 1 0 0 0 0 1
A + I3 =  −1 −2 1  +  0 1 0  =  −1 −1 1 
−1 −1 1 0 0 1 −1 −1 2
 
1

→ − →
dont la différence des deux premières colonnes donne le vecteur nul. Ainsi − →
e2 = i − j =  −1  convient. Enfin on
0
 
x
cherche −

e3 tel que f (−→
e3 ) = −−
→e3 + −

e2 . Si on pose −

e3 =  y  alors
z
      
−x + z 1 x  z=1
z=1
f (−

e3 ) =  −x − 2y + z  =  −1  −  y  ⇐⇒ −x − y + z = −1 ⇐⇒
 x+y = 2
−x − y + z 0 z −x − y + 2z = 0
 
2
On choisit −

e3 =  0  qui convient. On vérifie que (− →
e1 , −

e2 , −

e3 ) est bien une base.
1

Exercice PC 47
   
1 ··· 1 n #
 
Soit J =  ... .. 
 0
.  , montrer que A est semblable à la matrice diagonale D = 

.

0
1 · · · 1 n×n # 0

Solution : On cherche une base B = (e1 , · · · , en ) de Rn telle que MatB (f) = D où f est l’endomorphisme associé
 
x1


2. On détermine donc ker f . Cela revient à résoudre A  ...  =
 
à A. On a alors f (e1 ) = ne1 et f (ei ) = 0 si i
xn
 
x1 + x2 + · · · + xn = 0
 ..  −

 . . Ainsi ker f ={ u = (x1 , · · · , xn ) , x1 + x2 + · · · + xn = 0} est le noyau de la forme linéaire
x1 + x2 + · · · + xn = 0
ϕ:− →u = (x , · · · , x ) −→ x + x + · · · + x = 0
1 n 1 2 n

—117/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

donc est de dimension n − 1. On en prend une base (e2 , · · · , en ). Puis on choisit e1 = (1, · · · , 1) qui vérifie Ae1 = ne1 et
c’est fini.

Exercice PC 48
   
1 0 0 1 1 1 0 0
 0 1 0 1   0 1 0 0 
Montrer que A = 
 −1
 et B =   sont semblables.
0 2 1   0 0 1 0 
1 0 −1 1 0 0 0 2

Solution : Soit f l’endomorphisme associé à A, on cherche donc B = (e1 , e2 , e3 , e4 ) tel que MatB (f ) = B. Ceci se
traduit par
f (e1 ) = e1 , f (e2 ) = e1 + e2 , f (e3 ) = e3 et f (e4 ) = 2e4
     
0 0 0 1 0 1
 0 0 0 1   1   0 
On a donc e1 et e3 dans ker (A − I4 ) = ker   −1 0 1 1 . On prend donc e1 =  0  et e3 =  1 .
    

 1 0 −1  0  0 0
−1 0 0 1 1
 0 −1 0 1   
Puis e4 ∈ ker (A − 2I4 ) = ker  , on prend donc e4 =  1 . Enfin, on cherche e2 tel que
 −1 0 0 1   0 
 1  0 −1 −1 1
x
 y 
(A − I4 ) e2 = e1 . Si on pose e2 = 
 z  , on obtient

t
      
0 0 0 1 x t 0
 0 0 0 1  y   t   1 
 −1 0 1 1   z  =  −x + z + t  =  0  absurde !
      

1 0 −1 0 t x−z 0
   
0 1
 1   0 
Bon que se passe-t-il ! On a mal choisit e1 ! On a ker A = Vect   0  ,  1 , donc on prend e1 de la forme
   

0 0
 
β
 α 
 β  et on veut résoudre
e1 =  

0
   
t β
   α  α=β=t
 t =  =⇒
 −x + z + t   β  x=z
y quelconque
x−z α
   
1 0
 1   0 
On choisit donc e1 =   1  et e2 =  0  . On vérifie que l’on a une base (eh oui !) et cela marche.
  

0 1

—118/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 49
(CCP) Soit A ∈ Mn (R). On note ∆A = {M ∈ Mn (R), M + t M = Tr(M) A}.

1. Vérifier que ∆A est un sous-espace vectoriel de Mn (R).


2. Montrer que l’ensemble An (R) des matrices antisymétriques de Mn (R) est contenu dans ∆A .
3. On suppose Tr(A) = 2. Montrer que ∆A = An (R).
4. On suppose que A n’est pas symétrique. Montrer que ∆A = An (R).
5. Trouver ∆A si Tr(A) = 2 et A symétrique. Donner sa dimension. On justifiera la dimension de An (R).

Solution :
1. C’est bien une partie de Mn (R), non vide (la matrice nulle y est) et par linéarité de la trace et de M −→ t M, si
M + t M = Tr(M ) A et N + t N = Tr(N ) A alors
t
(λM + N ) + (λM + N ) = λ M + t M + N + t N = λTr(M ) A + Tr(N ) A = Tr (λM + N )) A

2. Si M ∈ An (R) alors T r (M) = T r (t M ) = T r (−M ) = −T r (M) = 0 ainsi M + t M = M − M = 0 = T r (M ) A.


3. Soit M ∈ ∆A , alors si on passe à la trace (pour avoir T r (A)), on obtient

T r M + t M = T r (M) + T r t M = T r (T r (M ) A) = T r (M ) T r (A)

d’où
(2 − T r (A)) T r (M ) = 0 =⇒ T r (M ) = 0 =⇒ M + t M = 0 =⇒ M ∈ An (R)
Ainsi ∆A ⊂ An (R), l’autre inclusion ayant été vue.
4. On a toujours une inclusion Si M ∈ Mn (R) alors M + t M est symétrique, si de plus M ∈ ∆A alors M + t M =
Tr(M ) A. Puisque A n’est pas symétrique, on en déduit que T r (M ) = 0 et ainsi M + t M = 0 =⇒ M ∈ An (R).
5. Si A ∈ Sn (R) et T r (A) = 2.
Analyse :
On décompose M en une somme d’une matrice symétrique et d’une matrice antisymétrique

M = S + N où S ∈ Sn (R) et N = An (R)

alors
t
M = t (S + N ) = S − N
M ∈ ∆A =⇒ M + t M = 2S = T r (M ) A =⇒ S ∈ Vect (A)

Synthèse : Soit M de la forme M = λA + N où N ∈ An (R). Cela revient à prendre M ∈ Vect (A) ⊕ An (R) (la
somme est directe car A est symétrique), alors

M + t M = 2λA et T r (M ) = T r (λA) + T r (N ) = 2λ =⇒ M + t M = T r (M) A

On a donc prouvé que


∆A = Vect (A) ⊕ An (R)
n2 − n
Mais dim An (R) = , pour construire une matrice antisymétrique, on met des zéros sur la diagonale, il
2
n2 − n
reste n2 − n termes à compléter. Mais par antisymétrie, on ne rempli que au dessus de la diagonale, d’où
2
coefficients. Ainsi
2
n −n
dim ∆A = 1 +
2

—119/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 101


(Mines PC) On note GL+
n (R) = {M ∈ GLn (R) , det M > 0}. On dit que deux matrices A et B sont positivement

semblables s’il existe P ∈ GL+


n (R) tel que A = P BP
−1
.
1. Montrer que GL+
n (R) est un groupe.
2. Si n est impair, montrer que deux matrices semblables sont positivement semblables.
3. Si n est pair, montrer que ce n’est pas forcèment le cas. (Indication, prendre n = 2, A et B triangulaires à
diagonales simples)

Solution :

 (GLn (R) , ×) −→ ({−1, 1} , ×)
1. On peut toujours dire que ϕ : det M est un morphisme de groupe (car ϕ (M M) =
 M −→ = signe (det M )
|det M |
ϕ (M) ϕ (N ) et que GL+ +
n (R) est son noyau donc un sous groupe ! Sinon GLn (R) = ∅ car det In = 1 > 0, et si
2 det M
(M, N) ∈ GL+ n (R) alors det M N
−1
= > 0 donc M N −1 ∈ GL+ n (R).
det N
2. Si A et B sont semblables, il existe P ∈ GLn (R) tel que A = P BP −1 . Puisque det P = 0, on a det P > 0 (c’est
gagné P ∈ GL+ n (R)) ou det P < 0 (c’est perdu), mais alors

det (−P ) = (−1)n det P = − det P > 0 =⇒ −P ∈ GL+


n (R)

et
−1
A = (−P ) B (−P )
1 1 1 −1
3. Soit A = et B = , on cherche P inversible telle que A = P BP −1 ⇐⇒ AP = P B et det P > 0.
0 1 0 1
a c
Posons alors P = , ainsi
b d

1 1 a c a+b c+d
AP = =
0 1 b d b d
a c 1 −1 a c−a
PB = =
b d 0 1 b d−b

On obtient donc

 a+b =a
b=0
A = P BP −1 ⇐⇒ c + d = c − a ⇐⇒ =⇒ det P = ad − bc = −a2 < 0
 d = −a
d−b=d

Ainsi les deux matrices ne sont jamais positivement semblables.


   −1  
1 0 0 0 1 −1 0 0 1 0 0 0 1 1 0 0
 0 −1 0 0   0 −1 0 0   0 −1 0 0   0 −1 0 0 
Remarque : Pour n = 4, on a  
 0 0 1 0   0 0 1 −1
 
 0 0 1 0  = 
 
0 0 1 1 
0 0 0 −1 0 0 0 −1 0 0 0 −1 0 0 0 −1
et det P = 1.

—120/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

10 Algèbre linéaire générale


Exercice PC 50
2
Soit (f, g) ∈ L (E) Montrer que (f ◦ g = f et g ◦ f = g) ⇐⇒ (f et g sont des projecteurs de même noyau) .

Solution : =⇒ On a f ◦f = (f ◦ g)◦f = f ◦g = f donc f est un projecteur et de même g par symétrie des rôles. Montrons
que ker f ⊂ ker g (ce qui suffit, toujours par symétrie · · · ). Soit x ∈ ker f alors f (x) = 0 d’où g (x) = g ◦ f (x) = g (0) = 0
car g est linéaire.
⇐= Il suffit (symétrie · · · ) de montrer que f ◦ g = f. Soit x ∈ E, on décompose x = a + b où a ∈ ker g = ker f et b ∈ Im g
(ce qui possible car pour un projecteur on a E = ker g ⊕ Im g). Alors f (x) = f (b) et g (x) = b =⇒ f ◦ g (x) = f (b). Ce
qui termine la preuve !

Exercice PC 51
(CCP 2007) Soient E et F deux espaces vectoriels, f ∈ L (E, F ) et g ∈ L (F, E) tels que f ◦ g ◦ f = f et g ◦ f ◦ g = g.

Montrer que Im g ⊕ ker f = E. Comparer rg f et rg g lorsque E et F sont de dimension finie. Que dire de g ◦ f si
dim E = dim F = rg f ?
3−→4 −

Solution : Montrons que Im g ∩ ker f = 0 . Soit y = g (x) ∈ Im g ∩ ker f , alors f (y) = f ◦ g (x) = 0 =⇒ g (f (y)) =

→ −

(g ◦ f ◦ g) (x) = g (x) = y = g 0 = 0 .


Puis, ∀ x ∈ E, f (x − g ◦ f (x)) = f (x) − f ◦ g ◦ f (x) = f (x) − f (x) = 0 d’où x − g ◦ f (x) ∈ ker f . Ainsi
x = (x − g (f (x))) + g (f (x)) ∈ ker f + Im g
∈ker f ∈Im g

Ce qui prouve que E = ker f ⊕ Im g.


Si E et F sont de dimension finie, on a alors
dim E = dim ker f + dim Im g
= dim E − rg f + rg g
d’où rg f = rg g.
Enfin si rg f = dim E = dim F, alors f est un isomorphisme de E dans F . On en déduit l’existence de f −1 et ainsi
f −1 ◦ (f ◦ g ◦ f ) = f −1 ◦ f ⇐⇒ g ◦ f = IdE

Exercice PC* 102


Soit E un R (ou C) espace vectoriel et u ∈ L (E) tel qu’il existe n ∈ N∗ vérifiant un = IdE . Soit V un sous espace

stable par u (i.e. u (V ) ⊂ V ) et p un projecteur d’image V . On définit


n
1
q= uk ◦ p ◦ un−k
n
k=1

Comparer u ◦ q et q ◦ u, puis montrer que q est un projecteur.

Solution : On a
n
1
u◦q = uk+1 ◦ p ◦ un−k
n
k=1
n n−1
1 1
q◦u = uk ◦ p ◦ un−(k−1) = uj+1 ◦ p ◦ un−j
n n j=0
k=1

—121/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

d’où
1 n+1
u◦q−q◦u = u ◦ p ◦ un−n − u0+1 ◦ p ◦ un−0
n
1 n
= u ◦ u ◦ p ◦ IdE − u1 ◦ p ◦ IdE
n
1
= (IdE ◦ u ◦ p − u ◦ p) = 0
n
On veut ensuite démontrer que q ◦ q = q. Or
n
1
q◦q = uk ◦ p ◦ un−k ◦ q
n
k=1

Par récurrence immédiate on a ∀i ∈ N, ui ◦ q = q ◦ ui d’où


n
1
q◦q = uk ◦ p ◦ q ◦ un−k
n
k=1

Reste donc à déterminer p ◦ q. On a


n
1
q (x) = uk p un−k (x)
n
k=1

Or p u n−k
(x) ∈ V =⇒ u k
p un−k
(x) ∈ u (V ) ⊂ V, ainsi q (x) ∈ V pour tout x ∈ E. On en déduit que

Im q ⊂ V

→ −

Or si x ∈ V, on a x = x + 0 avec 0 ∈ ker p d’où p (x) = x, ainsi

∀x ∈ E, p (q (x)) = q (x) , soit p ◦ q = q

On peut alors écrire que


n n
1 1
q◦q = uk ◦ p ◦ q ◦ un−k = uk ◦ q ◦ un−k
n n
k=1 k=1
n n
1 1
= q ◦ uk ◦ un−k = q=q
n k=1 n k=1

Conclusion, q est un projecteur et Im q ⊂ V .

Exercice PC* 103


(Centrale) Soit a = b deux réels, et k ∈ N, on définit φ par

Rn+1 [X] −→ Rn+2


φ:
P −→ P (a) , P (a) , · · · , P (k) (a) , P (b) , P ′ (b) , · · · , P (n−k) (b)

Montrer que φ est un isomorphisme et qu’il existe une unique base (Q0 , Q1 , · · · , Qn+1 ) de Rn+1 [X] telle que
k n−k
∀P ∈ Rn+1 [X] , P = P (i) (a) Qi + P (i) (b) Qi+k+1
i=0 i=0

Solution : La linéarité de φ est sans problème. Puisque dim Rn+1 [X] = dim Rn+2 = n + 2, il suffit de déterminer le
noyau. Or
P ∈ ker φ ⇐⇒ a est racine d’ordre k + 1 et b racine d’ordre n − k + 1 de P
Cela fait trop (n + 2) de racines, donc P = 0. Ceci prouve que φ est un isomorphisme.
Reste le problème de la base (Q0 , · · · , Qn+1 ) .

—122/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Unicité : Si cette base existe, alors on peut obtenir Q0 en prenant P (a) = 1, P ′ (a) = P ′′ (a) = · · · = P (k) (a) = P (b) =
· · · = P (n−k) (b) = 0, i.e.
Q0 = φ−1 ((1, 0, · · · , 0))
et de même
Q1 = φ−1 ((0, 1, 0, · · · , 0)) etc...
Ceci prouve l’unicité de la base.
Existence : Soit (e1 , · · · , en+2 ) la base canonique de Rn+2 . Posons donc

Qi = φ−1 (ei−1 )

Alors B = (Q0 , · · · , Qn+1 ) est une base (image d’une base par un isomorphisme). Soit P ∈ Rn+1 [X], les coordonnées
(α0 , · · · , αn+1 ) de P dans B vérifient
n+1 n+1
P = αi Qi =⇒ φ (P ) = αi P (Qi ) = (α0 , · · · , αn+1 )
i=0 i=0

d’où
α0 = P (a) , α1 = P ′ (a) · · · , αk+1 = P (b) , · · · , αn+1 = P (n−k) (b)
Ceci termine la preuve.

Exercice PC* 104


Montrer qu’il existe une base de Mn (R) formée de

1. Matrices de rang 1.
2. Matrices de rang p où 1 p n.
3. Diagonalisables avec n valeurs propres distinctes.

Solution :
1. Le matrices de la base canonique (Ei,j )1 i,j n2 forment une base de matrices de rang 1.
2. Plus compliqué, toutes les matrices Eij sont de rang 1 dont équivalentes. Il existe donc Pij et Qij inversibles telles
que
Eij = Pij E11 Qij
On a E11 = E11 +Jr −Jr où Jr est la matrice canonique de rang r. Posons Kr = E11 +Jr , alors rg (Kr ) = rg (Jr ) = r
et
Eij = Pij Kr Qij − Pij Jr Qij = Aij − Bij où rg (Aij ) = rg (Bij ) = r
Ainsi Mn (R) = Vect ({Aij , Bij }) , de cette famille génératrice de matrices de rang r, on extrait une base.
n n
3. Soit D = Diag (1, · · · , n) et Dij = D + Eij si i = j, Dii = Eii . On a D = kEkk = kDkk , ainsi Eij =
k=1 k=1
n
Dij − D = Dij − kDkk ∈ V ect (Dij )i,j et Eii = Dii ∈ V ect (Dij )i,j . On en déduit que
k=1

Mn (R) ⊂ V ect (Dij )i,j

La famille V ect (Dij )i,j est donc génératrice ayant n2 = dim (Mn (R)) vecteurs, c’est une base de Mn (R).

—123/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 105


p
Soit E un espace vectoriel de dimension p, B = (e1 · · · , ep ) une base de E et u = ui ei un vecteur de E, montrer que
k=1

p
(ei + u)1 i p est une base de E si et seulement si S = ui = −1.
k=1

Solution : Il suffit de prouver qu’elle est libre si et seulement si S = −1. Posons fi = ei + u, alors
p p p p p
µi fi = µi ei + µi u = (µi + µui ) ei où µ = µi
i=1 i=1 i=1 i=1 i=1
p


Ainsi µi fi = 0 ⇐⇒ ∀i, µi + µui = 0. En sommant toutes ces égalités, on obtient µ + Sµ = 0 =⇒ (1 + S) µ = 0. Ainsi
i=1
p

→ ∀i, µi + µui = 0
µi fi = 0 ⇐⇒
(1 + S) µ = 0
i=1
p p p
Si S = −1 alors µ = 0 et tous les µi sont nuls. Si S = −1, alors u1 = −1 − ui d’où u = −e1 − ui e1 + ui ei et
i=2 i=2 i=2
p p p p
f1 = e1 + u = ui (ei − e1 ) = ui (fi − f1 ) =⇒ 1+ ui f1 = ui fi
i=2 i=2 i=2 i=2
p
=⇒ −u1 f1 = ui fi et puisque l’un des ui est non nul · · ·
i=2

Exercice PC* 106


Soit E un C espace vectoriel de dimension 3. On note Lk l’ensemble des endomorphismes u de E tels que tous les

sous-espace vectoriels de dimension de k de E soient stables par u. Pour mémoire, un sous-espace vectoriel F est dit
stable par u si et seulement si u (F ) ⊂ F .
1. Déterminer L0 et L3 .
2. Soit (−
→e1 , −

e2 , −

e3 ) une base de E et u ∈ L1 . Montrer que ∀i ∈ {1, 2, 3}, ∃αi ∈ C tel que u (−

ei ) = αi −

ei . Puis montrer

→ −
→ −

qu’il existe α ∈ C tel que ∀ x ∈ E, u ( x ) = α x .
En déduire L1 .
3. Montrer que L2 ⊂ L1 et en déduire L2 .

Solution :
3−→4
1. Il n’y a qu’un sous-espace vectoriel de dimension 0 c’est 0 et un seul de dimension 3 inclus dans E, c’est

→ −
→ 3−
→4 3−
→4
∀u ∈ L (E) , on a u 0 = 0 , ainsi u 0 ⊂ 0 . Ce qui prouve que L0 = L (E). De même u (E) ⊂ E, pour
tout u ∈ L (E) , donc L3 = L (E).
2. Soit Ei = Vect (− →
ei ) , alors dim Ei = 1. Si u ∈ L1 , on a donc u (Ei ) ⊂ Ei donc u (− →
ei ) ∈ Ei . Ainsi u (−→
ei ) est colinéaire

→ −
→ −
→ −
→ −
→ −
→ −

à ei , il existe αi ∈ C tel que u ( ei ) = αi ei . De même, pour x ∈ E, x = 0 , soit E→ −
x = Vect ( x ), on a dim E→ x =1


→ −
→ −
→ −
→ −
→ −
→ −
→ −

donc u (E→ x ) ⊂ E→
− x . Ainsi u ( x ) est colinéaire à x , il existe α ( x ) ∈ C tel que u ( x ) = α ( x ) x . Pour x = 0 , on

a α (−→x ) quelconque a priori. Il s’agit de prouver que α est constant.
Soient (− →
x ,−→y ) ∈ E 2 , non nuls, si − →y = λ− →
x , alors u (−→
y ) = α (− →
y )−→
y = λα (− →y )−→x = λu (− →x ) = λα (− →x)−→x =⇒


α( y ) = α( x).−

Si (−
→x,− →y ) libre, alors u (−→x +−→y ) = α (−
→x +− →y ) (−

x +− →y ) = u (−

x ) + u (−
→y ) = α (−

x)− →
x + α (−→y )−→y d’où


∀ (−

x,−→
y ) , (α (−

x +− →
y ) − α (−
→x )) −
→x + (α (−→
x +− →
y ) − α (−
→y )) −
→y = 0

—124/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

ainsi α (−

x +− →
y ) − α (−→
x ) = 0 et α (−

x +−→y ) − α (−

y ) = 0.



→ −

Ainsi, pour ( x , y ) ∈ E , non nuls, on a α ( x ) = α (−
2 −
→ →
y ) = α constant. Si l’un des deux est nuls, on pose α 0 =
α. On a alors ∀−→x ∈ E, u (−→x ) = α−
→x.
On en déduit que L1 est constitué des homothéties vectorielles.
3. Soit u ∈ L2 , alors u laisse stable les sous espaces de dimension 2. Soit −

x ∈ E non nul et (−
→y ,−

z ) tels que (−

x ,−

y ,−→
z)

→ −
→ −
→ −

soit une base. Si F = Vect ( x , y ) et G = Vect ( x , z ) alors F et G sont de dimension 2 donc stable par u. Puisque

→x ∈ F, on a u (− →
x ) ∈ F et de même u (− →x ) ∈ G, d’où u (−

x ) ∈ F ∩ G = Vect (−→
x ). Conclusion E→ −

−x = Vect ( x ) est
stable par u. Ce qui prouve que u ∈ L1 , u est une homothétie vectorielle.

Exercice PC 52
Soit n 2 et E = Rn [X] , on définit f par f (P ) = X 2 − X P (1) + X 2 + X P (−1).

1. Montrer que f est un endomorphisme de E.


2. Donner la matrice M de f dans la base canonique. Quel est le rang de f ?
3. Déterminer ker f et Im f.

Solution :
1. Sans problème, on a bien f (P ) ∈ Rn [X] car n 2. Puis si (P, Q) ∈ E et (λ, µ) ∈ R alors

f (λP + µQ) = X 2 − X ((λP + µQ) (1)) + X 2 + X ((λP + µQ) (−1))


= X 2 − X (λP (1) + µQ (1)) + X 2 + X (λP (−1) + µQ (−1))
= λ X 2 − X P (1) + X 2 + X P (−1) + µ X 2 − X Q (1) + X 2 + X Q (−1)
= λf (P ) + µf (Q)

d’où la linéarité.
2. En fait, si on cherche les images des vecteurs de la base canonique, pour avoir la matrice de f , on a

f (1) = X 2 − X + X 2 + X = 2X 2
f (X) = X 2 − X − X 2 + X = −2X
f X2 = 2X 2
f Xk = 1 + (−1)k X k + −1 + (−1)k X

ainsi  
0 ··· 0

 0 −2 0 −2 0 −2 · · · (1 + (−1)n ) 


 2 0 2 0 2 (−1 + (−1)n ) 

 0 0 0 ··· ··· ··· 0 
 
M = M atBx (f ) =  
 
 
 
 .. .. .. .. 
 . . . . 
0 0 0 ··· ··· 0
Cette matrice est clairement de rang 2.
3. On sait par le théorème du rang que dim ker f = n+1−2 = n−1. On a f (P ) = 0 si et seulement si X 2 − X P (1)+
X 2 + X P (−1) = 0. Les polynômes X 2 − X et X 2 + X forment une famille libre de R2 [X] (ils sont non
colinéaires), et P (1) , P (−1) sont des scalaires, ainsi cela équivaut à P (1) = P (−1) = 0. On en déduit que

ker f = {P ∈ Rn [X] , P (1) = P (−1) = 0}


= X 2 − 1 Rn−2 [X]
= Vect X 2 − 1, X 3 − X, · · · , X n − X n−2

—125/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

X −1 X +1
Pour Im f, il est clair que Im f ⊂ Vect X 2 − X, X 2 + X . Puisque f = X 2 + X et f = X 2 − X,
2 2
on a
Im f = Vect X 2 − X, X 2 + X
(On retrouve bien que dim ker f = n + 1 − 2 = n − 1 = dim Rn−2 [X])
Remarque : Que valent M 2 , M 3 ?

Exercice PC 53
Soit E = R2 [X] et A = a + bX + cX 2 un élément de E, on définit l’application ϕ de E dans E par

ϕ (P ) = (AP )′′

1. Montrer que ϕ est un endomorphisme de E


2. Donner sa matrice M dans la base canonique.
3. A quelle condition sur A, ϕ est-elle bijective ?
4. Pour A = X 2 + 1, calculer M −1 .
5. Trouver une solution particulière à l’équation polynômiale

X 2 + 1 P ′′ + 4XP ′ + 2P = X 2 + X + 1

puis la résoudre.
6. Quelle méthode peut-on utiliser pour calculer M n ?

Solution :
1. Soient (λ, µ) ∈ R2 et (P, Q) ∈ R2 [X]2 alors
ϕ (λP + µQ) = (A × (λP + µQ))′′ = (λAP + µAQ)′′
= λ (AP )′′ + µ (AQ)′′
par linéarité de la dérivation.
2. On calcule ϕ (1) , ϕ (X) et ϕ X 2 . On obtient ϕ (1) = 2c, ϕ (X) = 2b + 6cX, ϕ X 2 = 2a + 6bX + 12cX 2 ainsi
 
2c 2b 2a
M =  0 6c 6b 
0 0 12c

3. On a ϕ bijective si et seulement si det ϕ = 0, donc si et seulement si det M = 0. Or det M = 144c3 . Ainsi ϕ bijective
⇐⇒ deg A = 2.
 
1 1
 2 0 − 12 
   −1
2 0 2 2 0 2  
1
4. Pour A = X + 1, on a M =  0 6 0  et M =  0 6 0  = 
2 −1
 0 6 0  .
0 0 12 0 0 12  1 
0 0
12
′′
5. On a X + 1 P = X + 1 P + 4XP + 2P, on doit donc résoudre
2 2 ′′ ′

ϕ (P ) = X 2 + X + 1
Il s’agit d’une équation linéaire. On obtient une solution particulière à l’aide de
   
1 1 5
 2 0 − 12 
   
1 1  12 
 1   
M −1  1  =  0   1 = 1 
 0 6   6 
1  1  1  1 
0 0
12 12

—126/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
Une solution particulière est donc 5 + 2X + X 2 . On résout ensuite l’équation homogène, mais puisque A est
12
de degré 2, on sait que ϕ est bijective, donc injective. Il n’y a donc qu’une seule solution
1
P = 5 + 2X + X 2
12
6. Pour M n , on peut être tenté d’écrire
   
2 0 0 0 0 2
M = 0 6 0 + 0 0 0 
0 0 12 0 0 0
     
2 0 0 0 0 2 0 0 2 2 0 0
mais  0 6 0   0 0 0  =  0 0 0   0 6 0  , on ne peut appliquer le binôme de Newton.
0 0 12 0 0 0 0 0 0 0 0 12
On peut calculer les premiers termes pour constater que (récurrence)
 n 
2 0 un
M n =  0 6n 0 
0 0 12n

En écrivant que M n+1 = M × M n = M n × M, on obtient

un+1 = 2un + 2 × 12n = 12un + 2 × 2n

d’où
2 × 12n − 2 × 2n 12n − 2n
un = =
10 5
1
Il reste aussi la méthode Spé, chercher un polynôme P tel que ϕ (P ) = 12P, on trouve P = X 2 + et ensuite faire
5
un changement de base après avoir diagonalisé...

Exercice PC 54
1
(Ensam PC) Soit E = R2n [X], F = P ∈ E, P (t) dt = 0 et G = {P ∈ E, P impair}.
−1

1
1. Montrer que F est un sous-espace vectoriel de E. A l’aide de ϕ : P ∈ E −→ P (t) dt ∈ R, déterminer dim F .
−1
2. Montrer que G est un sous-espace vectoriel de F . Préciser la dimension de G et en donner une base.
3. Soit k ∈ {1, · · · , n}, déterminer ak tel que X 2k − ak ∈ F. Donner alors une base de F .
4. Donner un supplèmentaire de G dans F .
5. Donner un supplèmentaire de F dans E.

Solution :
1 1 1
1. Ou bien on applique la définition (λP + µQ ∈ F car λP + µQ = λ P +µ = 0), ou bien on utilise
−1 −1 −1
1
ϕ : P ∈ E −→ P (t) dt ∈ R qui est linéaire par linéarité de l’intégrale et ainsi F = ker ϕ.
−1
Cette dernière méthode permet d’affirmer (puisque ϕ est une forme linéaire non nulle) que dim F = 2n + 1 − 1 = 2n.
2. Le plus simple est de revenir à la définition ( P = 0 ∈ G et λP + µQ est impair si P et Q le sont). Un polynôme
impair n’ayant pas de puissances paires, on a
n−1
P ∈ G ⇐⇒ ∃ (a1 , a3 , · · · , a2n−1 ) P = a2k+1 X 2k+1
k=0

—127/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi G = Vect X 2k+1 0 k n−1 . La famille X 2k+1 0 k n−1 est libre (échelonnée en degré) de cardinal n−1+1 =
n. Conclusion c’est une base de G et dim G = n.
1 1
1 2 1
3. On a t2k dt = 12k+1 − (−1)2k+1 = , ainsi t2k − ak dt = 2 − ak . Ainsi ak =
−1 2k + 1 2k + 1 −1 k+1
1
convient. On considère alors
2k + 1
1 1 1 1
B = X, X 2 − , X 3 , X 4 − , · · · , X 2k−1 , X 2k − , · · · , X 2n−1 , X 2n −
3 5 2k + 1 2n + 1
Cette famille est une famille de F , libre (échelonnée en degré) de cardinal 2n = dim F . C’est une base de F .
1
4. Soit H un supplèmentaire de G dans F, alors dim H = n et H = Vect X 2k − convient.
k+1 1 k n
5. Soit D un supplèmentaire de F dans E, alors dim D =1.
1 1 1 1
Puisque {1} ∪ B = 1, X, X 2 − , X 3 , X 4 − , · · · , X 2k−1 , X 2k − , · · · , X 2n−1 , X 2n − est une base
3 5 2k + 1 2n + 1
de E, D = Vect (1) convient.

Exercice PC 55
  
 a c b 
Soit E =  b a c  , (a, b, c) ∈ R3 .
 
c b a

1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de M3 (R), en donner une base B et sa dimension.
2. Montrer que E est stable par multiplication i.e. si (M, N ) ∈ E 2 alors M × N ∈ E. Préciser les coordonnées de
MN dansla base B en fonction
 de celles de M et de N .
−3 1 2
E −→ E
3. Soit A =  2 −3 1  et ϕ : . Justifier que ϕ est linéaire, déterminer ker ϕ, rg (ϕ) et Im ϕ.
M −→ MA
1 2 −3
     
a c b 0 0 1 0 1 0
Solution : On commence par écrire que  b a c  = aI3 + bB + cC où B =  1 0 0  et C =  0 0 1 .
c b a 0 1 0 1 0 0
   
a c b 0 0 0
1. On a donc E = Vect (I3 , B, C). La famille est libre car si aI3 +bB+cC = ((0)) alors  b a c  =  0 0 0  ⇐⇒
c b a 0 0 0
a = b = c = 0. Ainsi dim E = 3 et une base est (I3 , B, C).
2. Si M = aI3 + bB + cC et N = αI3 + βB + γC alors
MN = (aI3 + bB + cC) × (αI3 + βB + γC)
= aαI3 + aβB + aγC + bB + bβB 2 + bγBC + cC + cβCB + cγC 2
 2    2  
0 0 1 0 1 0 0 1 0 0 0 1
Mais B 2 =  1 0 0  =  0 0 1  = C, C 2 =  0 0 1  =  1 0 0  = B,
 0 1 
0 1 0 0  1 0 0 0 1 0   
0 0 1 0 1 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1 1 0 0
BC =  1 0 0   0 0 1  =  0 1 0  = I3 et CB =  0 0 1   1 0 0  =  0 1 0  =
0 1 0 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 1 0 0 0 1
I3 . Ainsi
MN = aαI3 + aβB + aγC + bαB + bβC + bγI3 + cαC + cβI3 + cγB
= (aα + bγ + cβ) I3 + (aβ + bα + cγ) B + (aγ + bβ + cα) C ∈ E
On a directement les coordonnées de M N qui sont (aα + bγ + cβ, aβ + bα + cγ, aγ + bβ + cα).

—128/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

3. On a bien ϕ (M ) ∈ E et la linéarité est évidente. Puisque A = −3I3 + 2B + C, on a, si M = aI3 + bB + cC

MA = (−3a + b + 2c) I3 + (2a − 3b + c) B + (a + 2b − 3c) C


    
a c b −3 1 2 b − 3a + 2c a + 2b − 3c 2a − 3b + c
On peut aussi calculer M A =  b a c   2 −3 1  =  2a − 3b + c b − 3a + 2c a + 2b − 3c  .
 c b a 1 2 −3 a + 2b − 3c 2a − 3b + c b − 3a + 2c
 −3a + b + 2c = 0
Ainsi M ∈ ker ϕ ⇐⇒ 2a − 3b + c = 0 ⇐⇒ a = b = c.

a + 2b − 3c = 0
 
1 1 1
On a donc ker ϕ = Vect  1 1 1 , d’où rgϕ = dim E − 1 = 2. Enfin
1 1 1
   
−3 1 2 1 2 −3
(I3 A, BA) =  2 −3 1  ,  −3 1 2 
1 2 −3 2 −3 1

est une famille de Im ϕ, libre ayant 2 = dim Im ϕ éléments, c’est une base de Im ϕ. Conclusion Im ϕ = Vect (A, BA).

Exercice PC 56
Pour A ∈ M2 (R) on définit la matrice θ (A) = tr (A) I2 − A.

1. Montrer que θ ∈ L (M2 (R)) .


2. Calculer A.θ (A) qu’en pensez vous ?
3. Montrer que θ est une symétrie. Préciser ses éléments géométriques.

Solution :
a b d −b
1. Si A = , θ (A) = . La linéarité de A −→ θ (A) est facile à prouver.
c d −c a
2. Un calcul simple donne A.θ (A) = (ad − bc) I2 = det (A) I2 . Ainsi, lorsque A est inversible, on a θ (A) = det (A) A−1 .
3. On a après calculs, θ [θ (A)] = A et θ est une symétrie. Puis θ (A) = A ⇐⇒ 2A = tr (A) I2 . On constate que A = λI2 .
Réciproquement si A = λI2 alors θ (A) = λ tr (I2 ) − λI2 = λI2 car tr (I2 ) = 2. Les invariants par θ sont donc les
matrices du type A = λI.
Enfin θ (A) = −A ⇐⇒ tr (A) = 0. Les matrices transformées en leur opposée sont les matrices de trace nulle donc
a b
de la forme A = .
c −a

—129/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

11 Déterminant
Exercice PC 57
a+b a #
.. ..
b . .
Calculer le déterminant
.. ..
. . a
# b a+b

a+b a #
.. ..
b . .
Solution : On développe par rapport à la première colonne, si on note Dn = , alors, si n 2
.. ..
. . a
# b a+b

a 0 ··· ··· 0
..
b a+b a # .
Dn = (a + b) Dn−1 − b 0 .. .. = (a + b) Dn−1 − abDn−2
. . a 0
.. .. ..
. # . . a
0 ··· 0 b a+b

a+b a
Puisque D2 = = a2 + ab + b2 , qu’il semble judicieux de poser D1 = a + b et D0 = 1 (de façon à avoir
b a+b
a+b a 0
D2 = (a + b) D1 − abD0 , mais on peut aussi calculer D3 = b a+b a = a3 + a2 b + ab2 + b3 car
0 b a+b

a+b a 0 a+b a
b a+b a b a+b = (a + b)3 − 2ab (a + b)
0 b a+b 0 b
0 )
= (a + b) (a + b)2 − 2ab
= (a + b) a2 + b2 = a3 + a2 b + ab2 + b3

et écrire que D3 = (a + b) D2 − abD1 ce qui donne D1 , puis D2 = (a + b) D1 − abD0 qui donne D0 (en résumé, inverser
la récurrence !).
L’équation caractéristique de la récurrence est

r2 − (a + b) r + ab = 0 (lire r2 − (somme) r + (produit) )

a pour racines a et b, donc


Dn = λan + µbn
Il reste à calculer λ et µ. On a

D0 = λ+µ =1
D1 = λa + µb = a + b

d’où (Cramer)
1 1 1 1
a+b b a a a+b b
λ= = et µ = =− si a = b
1 1 a−b 1 1 a−b
a b a b
On a donc
an+1 − bn+1
Dn = si a = b (pas surprenant si on regarde bien D2 et D3 )
a−b

—130/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Maintenant si a = b, que vaut Dn ? En fait Dn (a, b) est une fonction de a et b, c’est même un polynôme en a et b (utiliser
la définition abominable du déterminant σ∈Sn aσ(1),1 · · · aσ(n),n . Donc, à b fixé, Dn (a, b) est une fonction continue de
an+1 − bn+1
a. En particulier Dn (a, b) tend vers Dn (b, b) si a tend vers b. Mais si a = b, on a Dn = . Donc cette valeur
a−b
tend aussi vers la valeur de Dn lorsque a = b. On a donc
an+1 − bn+1
Dn (b, b) = lim = lim an + an−1 b + an−2 b2 + · · · + bn
a→b a−b a→b
n n
= lim an−k bk = bn−k bk = (n + 1) bn
a→b
k=0 k=0
On peut aussi voir que
an+1 − bn+1 dxn+1
lim = est la dérivée de xn+1 en x = b ( Dn est un taux d’accroissement)
a→b a−b dx x=b
= (n + 1) bn

Exercice PC 58
Soit A = ((aij )) ∈ Mn (R) où aij = (−1)1+min(i,j) . Calculer det (A)

Solution : On écrit la matrice A. On a


 
1 1 1 ... ... 1
 1 −1 −1 . . . . . . −1 
 
 1 −1 1 . . . . . . 1 
 
A= .. .. .. .. 

 . . . . 

 .. .. .. .. 
 . . . . 
1 −1 1 (−1)n

On remarque que les 1 et les −1 alterent sur de équerres de la forme ⌈.


Les transformations élémentaires L1 ←− L1 + L2 , puis L2 ←− L2 + L3 , ..., et enfin Ln−1 ←− Ln−1 + Ln conduisent à

−2 0 0 . . . ... 0 (−1) 2 0 0 ... ... 0


−2 2 0 . . . ... 0 −2 (−1)2 2 0 ... ... 0
−2 2 −2 0 ... −1 −2 2 (−1)3 2 0 ... −1
det A = .. .. .. .. = .. .. .. ..
. . . . . . . .
n−1 n−1
−2 2 −2 2 (−1) −2 2 −2 2 (−1)
−1 1 −1 (−1)n −1 1 −1 (−1)n
n(n+1)
On obtient alors det A = 2n−1 × (−1)1+2+···+n = 2n−1 × (−1) 2
.

Exercice PC* 107


A B
Soit M = ∈ O (n) où A et D sont de taille p et q = n − p, montrer que (det A)2 = (det D)2 .
C D

Solution : On travaille donc par blocs, on a


t t t
t A C A B AA + t CC ?
MM = In =⇒ t t = = In =⇒t AA + t CC = Ip
B D C D ? ?
t t
A B A C ? ?
M tM = In =⇒ t t = = In =⇒ C t C + Dt D = Iq
C D B D ? C t C + Dt D

—131/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

En particulier, on obtient
(det A)2 = det Ip − t CC 2
et (det C) = det Iq − C t C
Pour finir, c’est un exo classique, car
# Iq − tC Ip Iq −C
t × =
Ip C Iq −C # Ip − t CC
− tC Ip # Iq Ip #
× t =
Iq −C Ip C −C Iq − C t C

Exercice PC 59
Soit n un entier 2. On considère le déterminant d’ordre n suivant :

1 n−1
1 (#) n−2
1 n−3
Dn = .. ..
. .
(#) 1 2
1 1
n−1 n −2 n− 3 ··· 2 1 1

1. Montrer l’égalité
n
n (n + 1) (2n + 1)
k2 =
6
k=1

2. Calculer le déterminant Dn .
Solution :
1. Récurrence simple.
2. On développe Dn par rapport à sa première colonne, on obtient alors
0 n−1
1 0 (#) n−2
..
1 . n−3
n+1 .. .. ..
Dn = Dn−1 + (n − 1) × (−1) × . . .
.. ..
. . 3
..
(#) . 0 2
1 1 n−1

On développe le dernier déterminant par rapport à sa première ligne pour avoir


Dn = Dn−1 + (n − 1) × (−1)n+1 × (n − 1) × (−1)n = Dn−1 − (n − 1)2
1 1
Puisque D2 = = 0, on a
1 1
n−1
(n − 1) n (2n − 1) (n − 2) 2n2 + n + 3
Dn = − k2 = − +1 =−
6 6
k=2

1 0 2
On peut le vérifier avec n = 3 qui donne 0 1 1 = −4
2 1 1

—132/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

12 Diagonalisons
Exercice PC* 108

1. Etude d’un endomorphisme


2. Montrer que P → ϕ (P ) = X (X − 1) P ′ − nXP définit un endomorphisme de Rn [X].
3. L’endomorphisme ϕ est-il diagonalisable ?
4. Préciser les sous espaces propres de ϕ.
Solution :
1. Attention, la linéarité ne pose pas de problème, mais le "endo" de endomorphisme est moins évident. On vérifie
donc que si P = an X n + · · · , alors
ϕ (P ) = X (X − 1) × nan X n−1 + X (X − 1) × (deg n − 2) − nX × an X n − nX (deg n − 1)
= X (X − 1) × nan X n−1 − nX × an X n + (deg n)
= −nan X n + (deg n)
est bien de degré au plus n
2. Maintenant si P = X k alors ϕ X k = kX (X − 1) X k−1 − nX × X k = (k − n) X k+1 − kX k , on en déduit que la
matrice de ϕ dans la base canonique est
 
0 0
 .. 
 −n −1 . # 
 
 .. 
 0 1 − n −2
 . 

 .. . . . . 
 .
 0 2−n . . 

 . .. .. .. .. 
 .. . 0 . . . 
 
 . . .. .. .. 
 .. .. . . . 1−n 
0 ··· ··· ··· 0 −1 −n
Ce qui montre que ϕ est diagonalisable (il a n valeurs propres distinctes).
3. Pour obtenir les vecteurs propres, on résout l’équation différentielle X (X − 1) P ′ − nXP = −kP où k ∈ {0, · · · , n},
nX − k k n−k n−k
ce qui donne (compte tenu de dX = + dX = ln X k (X − 1) + C) comme vecteurs
X (X − 1) X X −1
propres les polynômes
Pk = X k (X − 1)n−k

Exercice PC* 109


Soient (A, B, C) ∈ Mn (C)3 telles que AB − BA = C, BC = CB.

1. Montrer que ∀p ∈ N, AB p+1 = B p (BA + (p + 1) C)


2. Montrer que det B = 0 ou det C = 0.
Solution :
1. Par récurrence. Si p = 0, on a AB = In (BA + C) = BA + C ce qui est donné dans les hypothèses. Supposons alors
que ce soit vrai au rang p, alors
AB p+1 × B = B p (BA + (p + 1) C) × B
= B p (BAB + (p + 1) CB)
= B p (B × (BA + C) + (p + 1) BC)
= B p+1 (BA + (p + 2) BC)

—133/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. On a alors
det A × (det B)p+1 = (det B)p det (BA + (p + 1) C)
donc ou bien det B = 0, ou bien on divise par det B pour avoir

det A det B = det (BA + (p + 1) C)

Si C est inversible, alors


det A det B = det C det BAC −1 + (p + 1) In
Mais le polynôme caractéristique de BAC −1 est det BAC −1 − XIn = P (X) , on obtient donc

det A det B
P (−p − 1) =
det C
−−−−−→+∞
p→+∞ constant

Exercice PC* 110


Soit E un K espace vectoriel de dimension finie et u ∈ L (E) de rang 1. Montrer que u est non diagonalisable si et

seulement si Im u ⊂ ker u.

Solution : ⇐= : Supposons que Im u ⊂ ker u alors u2 = 0. Si u est diagonalisable, puisque rg u = 1, 0 est valeur propre
d’ordre n − 1 et u admet une autre valeur propre λ d’ordre 1. Puisque u2 = 0, si −→
x est un vecteur propre associé à λ, on
2 −→ 2−

a u ( x ) = λ x = 0 =⇒ λ = 0, ainsi u = 0 =⇒ rg (u) = 0. Absurde.
Autre preuve assez similaire : On a u2 = 0, ainsi P (X) = X 2 est annulateur de u. On en déduit que sp (u) = {0}. Si u
est diagonalisable, alors u = 0, absurde car rg (u) = 1.
=⇒ : Par contraposition, montrons que Im u ⊂ ker u =⇒ u diagonalisable. On suppose qu’il existe − →y ∈ Im u tel que
u ( y ) = 0. Puisque dim (Im u) = 1, on a Im (u) = Vect ( y ) (y = 0 car u ( y ) = 0) et ainsi u ( y ) = λ−

→ −
→ −
→ −
→ →y où λ = 0 car


u ( y ) = 0. Ainsi λ est une valeur propre pour u, différente de 0. Puisque rg (u) = 1, 0 est valeur propre et ker (u) = E0
est de dimension n − 1. On a toutes les valeurs propres avec les bonnes dimensions, u est diagonalisable.

Exercice PC* 111


Soit n ∈ N∗ , pour A ∈ Rn [X], on note ΦA l’endomorphisme de Rn [X] défini par

ΦA (P ) = (AP )(n)

Donner une CNS pour que ΦA soit inversible. ; pour que ΦA soit diagonalisable.

Solution : Si A = 0, l’endomorphisme ΦA est nul, donc diagonalisable mais non inversible. On suppose donc que A = 0,
on note α = deg A. Puisque deg P n, on a

deg (ΦA (P )) n + α − n = α =⇒ Im (ΦA ) ⊂ Rα [X]

Ainsi deg A < n =⇒ ΦA non inversible.


Enfin ΦA (P ) = 0 ⇐⇒ deg (AP ) < n ⇐⇒ deg A + deg P < n ⇐⇒ deg P < n − α. On en déduit que pour α < n

ker (ΦA ) = Rn−α−1 [X]

et
ΦA inversible ⇐⇒ deg A = n
Notons A = aα X + · · · , si B = 1, X, X , · · · , X n est la base canonique de Rn [X] , alors
α 2

(n)
ΦA X k = aα X k+α + · · ·

—134/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Si deg A = n, on a
(n) (n + k)! k
ΦA X k = an X k+n + · · · = an X +···
k!
On en déduit que la matrice est triangulaire supérieure, les termes sur la diagonales étant distincts, ΦA est diagonalisable.
Si deg A < n, alors deg ΦA X k < n, la matrice est triangulaire supérieure à diagonale nulle, non nulle. La seule valeur
propre est 0. Elle ne peut être diagonalisable.

Exercice PC* 112


Soit n ∈ N∗ , existe-t-il une matrice A de Mn (C) telle que A2 + 2A + 5In = # ? Et dans Mn (R) ?

Solution : Sur Mn (C) il en existe ! Il suffit de prendre une matrice diagonale dont les éléments sont racines de
λ2 + 2λ + 5, i.e parmi −1 + 2i et−1 − 2i.
Sur Mn (R) , c’est une autre histoire · · · .
Si n est impair, le polynôme caractéristique est de degré impair donc admet au moins une racine λ. Soit X un vecteur
propre associé à λ, alors
A2 + 2A + 5In X = λ2 + 2λ + 5 X = 0
donc λ2 + 2λ + 5 = 0, impossible.
Si n est pair, alors le polynôme caractéristque de A n’a pas de racines réelles et ses racines complexes sont dans
{−1 + 2i, −1 − 2i} , de même ordre de multiplicité.
Analyse : Regardons pour n = 2. Si on diagonalise sur C, on doit avoir

−1 + 2i 0
P P −1
0 −1 − 2i

a + ib a − ib
où P est une matrice complexe, P = (raisonnable de prendre des vecteurs propres conjugués non ?).
c + id c − id
Les calculs sembles abominables .... Avez-vous Maple sous la main ? Bon, prenons un exemple simple

1 1
P = (on met des complexes, car ce n’est pas diagonalisable sur R)
i −i
 
−1
1 1
1 1  2 − i 
Alors P −1 = 2
i −i
= 1 1  et
i
2 2
−1
−1 + 2i 0 1 1 −1 + 2i 0 1 1 −1 2
A = P P −1 = =
0 −1 − 2i i −i 0 −1 − 2i i −i −2 −1
2
−1 2 −3 −4
A2 = = donc A2 + 2A + 5I = #
−2 −1 4 −3

Pour le cas n = 2p, on construit une matrice par blocs constitués de la matrice précédente.
2
A + In
Une méthode plus simple ? Oui, bien sûr. En fait, A2 + 2A + 5In = # ⇐⇒ = −In . En dimension 2, on prend
2
π
donc une rotation d’angle , i.e.
2
2
A + In 0 1 −1 2
= =⇒ A = convient
2 −1 0 −2 −1

—135/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 113


 
1 1
0

 a a2 

Soit A =  1  où a ∈ C.
 a 0 
a
a2 a 0

1. Expliciter un polynôme annulateur de degré 2 de A.


2. La matrice A est-elle diagonalisable ? Si oui la diagonaliser.

Solution :
 1 1 2  1 1 
0 2
 a a2   a a2 
1. On a A2 =  1  = 1  = A + 2I3 . Le polynôme P = X 2 − X − 2 est donc annulateur
 a 0   a 2 
a a
a2 a 0 a2 a 2
de A.
2. On a P = (X − 2) (X + 1) est scindé à racines simples, on en déduit que A est diagonalisable. Le spectre de A est
 1 1 
1  
 a a2  0
inclus dans {−1, 2}. On a A + I3 =  1 . Dans cette matrice C1 − aC2 = C1 − a2 C3 =  0  . Une
 a 1 
a 0
a2 a 1
 1 1 
    −2
1 1  a a2 
base du sous espace propre E−1 est donc  −a  ,  0 . Puis A − 2I3 =  1 , dans cette
2
 a −2 
0 −a 2
a
   
a a −2
0 1
matrice C1 + aC2 + a2 C3 =  0  , donc E2 = vect  a  .
0 a2
Pour conclure    −1
1 1 1 −1 0 0 1 1 1
A =  −a 0 a   0 −1 0   −a 0 a 
2 2
0 −a a 0 0 2 0 −a a22
 
1 2 1
 3 − 3a
 −1 2 
1 1 1  1 3a 
1 2
On peut calculer  −a 0 a  =  − 2  .
0 −a2 a2  31 3a 3a  
1 1
3 3a 3a2

Exercice PC* 114


Soit n 2 et E = Rn [X] , on définit f par f (P ) = X 2 − X P (1) + X 2 + X P (−1).

1. Montrer que f est un endomorphisme de E.


2. Déterminer ker f et Im f. Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de f. L’endomorphisme f est-il
diagonalisable ?

Solution :
1. Sans problème, on a bien f (P ) ∈ Rn [X] car n 2. Puis si (P, Q) ∈ E et (λ, µ) ∈ R alors
f (λP + µQ) = X − X ((λP + µQ) (1)) + X 2 + X ((λP + µQ) (−1))
2

= X 2 − X (λP (1) + µQ (1)) + X 2 + X (λP (−1) + µQ (−1))


= λ X 2 − X P (1) + X 2 + X P (−1) + µ X 2 − X Q (1) + X 2 + X Q (−1)
= λf (P ) + µf (Q)

—136/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

d’où la linéarité
2. On a f (P ) = 0 si et seulement si X 2 − X P (1) + X 2 + X P (−1) = 0. Les polynômes X 2 − X et X 2 + X
forment une famille libre de R2 [X] (ils sont non colinéaires), et P (1) , P (−1) sont des scalaires, ainsi cela équivaut
à P (1) = P (−1) = 0. On en déduit que
ker f = {P ∈ Rn [X] , P (1) = P (−1) = 0}
= X 2 − 1 Rn−2 [X]
= Vect X 2 − 1, X 3 − X, · · · , X n − X n−2
X −1 X +1
Pour Im f, il est clair que Im f ⊂ Vect X 2 − X, X 2 + X . Puisque f = X 2 + X et f = X 2 − X,
2 2
on a
Im f = Vect X 2 − X, X 2 + X
(Par le théorème du rang, on retrouve bien que dim ker f = n + 1 − 2 = n − 1 = dim Rn−2 [X]).
On a déjà 0 valeur propre d’ordre n − 2, il manque, a priori, deux valeurs propres. Soit P tel que f (P ) = λP, alors
P est combinaison linéaire de X 2 − X etX 2 + X. En fait, si on cherche naivement les images des vecteurs de la base
canonique (pour avoir la matrice de f par exemple), on a
f (1) = X 2 − X + X 2 + X = 2X 2
f (X) = X 2 − X − X 2 + X = −2X
f X2 = 2X 2
f Xk = 1 + (−1)k X k + −1 + (−1)k X

Ce qui prouve que X et X 2 sont vecteurs propres pour les valeurs propres −2 et 2
Remarque : La matrice de f est
 
0 ··· 0
 0 −2
 0 −2 0 −2 · · · (1 + (−1)n ) 

 2 0
 2 0 2 (−1 + (−1)n ) 

 0 0 0 ··· ··· ··· 0 
 
 
 
 
 
 .. .. .. .. 
 . . . . 
0 0 0 ··· ··· 0

Exercice PC 60
 
3 − α −5 + α α
Pour quelles valeurs de α, la matrice A (α) =  −α α−2 α  est-elle diagonalisable ?
5 −5 −2

Solution : On calcule le polynôme caractéristique

3−α−X −5 + α α 1 −5 + α α
−α α−2−X α = − (X + 2) 1 α − 2 − X α
C1 +C2
5 −5 −2 − X 0 −5 −2 − X
1 −5 + α α
= − (X + 2) 0 3 − X 0 = − (X − 3) (X + 2)2
L1 −L2
0 −5 −2 − X
Une CNS de diagonalisabilité est que ker (A − 2I3 ) soit de dimension 2. On résout donc

 (5 − α) x − (5 − α) y + αz = 0
−αx + αy + αz = 0

5x − 5y = 0

—137/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

αz = 0
ce qui donne . Si α = 0, le sous espace propre E−2 est de dimension 1, sinon il est de dimension 2.
x=y

Exercice PC* 115


Mn (R) −→ Mn (R)
Soit Φ : , montrer que Φ est diagonalisable. Calculer det Φ.
M −→ M + tr (M ) In

Solution : Soit M un vecteur propre associé à la valeur propre λ, alors M + tr (M ) In = λM =⇒ (1 − λ) M =


tr (M) In . On en déduit que, ou bien tr (M) = 0 et λ = 1 ou bien M est colinéaire à In .
On a donc deux cas :
Mn (R) −→ R
Premier cas : tr (M ) = 0, i.e. M est dans le noyau de la forme linéaire tr : , ce noyau est de dimension
M −→ tr (M )
n − 1. Cela fournit n − 1 vecteurs propres associés à la valeur propre 1.
2 2

Second cas, M ∈ Vect (In ) , alors Φ (M ) = M + nM = (n + 1) M, on a une droite vectorielle associée à la valeur propre
n + 1.
En particulier det (Φ) = n + 1.
Remarque : Idée à voir, calculer Φ2 (M) et en déduire un polynôme annulateur pour Φ.

Exercice PC* 116


Mn (R) −→ Mn (R)
Soit A ∈ Mn (R) , on définit l’application Φ sur Mn (R) par Φ : , diagonaliser Φ.
M −→ tr (A) M + tr (M) A

Solution : Soit M un vecteur propre pour la valeur propre λ, on a Φ (M) = λM = tr (A) M + tr (M ) A, donc

(λ − tr (A)) M = tr (M ) A

Ainsi ou bien tr (M) = 0 et λ = tr (A) ce qui donne n2 − 1 vecteur propre (noyau d’une forme linéaire). Ou bien M est
colinéaire à A, mais Φ (A) = 2 tr (A) A donc A est vecteur propre associé à la valeur propre 2 tr (A).
On a donc deux cas possibles.
Si tr (A) = 0, alors Φ est diagonalisable en effet Etr(A) = ker (tr) est dimension n2 − 1 et E2 tr(A) = Vect (A) est de
dimension 1.
Si tr (A) = 0, on a Φ (M) = tr (M ) A, donc s’il y une valeur propre non nulle, le vecteur propre est colinéaire à A, donc
Φ (M) = 0 et la valeur propre est nulle. Il n’y a donc qu’une seule valeur propre qui vaut 0. Si A = 0, Φ n’est pas
diagonalisable.
Remarque : On peut aussi calculer Φ2 (M ) = tr (A)2 M +3 tr (A) tr (M) A. Ainsi Φ2 (M )−3 tr (A) Φ (M)+2 tr (A)2 M =
0. Le polynôme X 2 − 3 tr (A) X + 2 tr (A)2 est annulateur de Φ. On a alors les valeurs propres possibles tr (A) et 2 tr (A).

Exercice PC 61

1. Quelle est la dimension du sous-espace vectoriel E de C ∞ (R, R) engendré par f = cos3 , g = cos2 sin, h = cos sin2 ,
k = sin3 ?
2. Soit D : F ∈ C ∞ → F ′ ∈ C ∞ . Montrer que D (E) ⊂ E. Soit L : F ∈ E −→ F ′ ∈ E. L est-il diagonalisable ?
3. Soit L2 = L ◦ L. L2 est-il diagonalisable ?

Solution :
1. On dispose d’une famille génératrice, on montre qu’elle est libre. Soient α, β, γ et δ des réels tels que

αf + βg + γh + δk = 0

—138/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

La fonction ϕ = αf + βg + γh + δk admet pour développement limité en x = 0, à l’ordre 3


3 2 2 3
x2 x2 x3 x2 x3 x3
α 1− +β 1− x− +γ 1− x− +δ x− + o x3
2 2 6 2 6 6 x→0

dont on ne retient que les termes de degré au plus trois. Ce qui donne

3 x3 x2
ϕ (x) = α 1 − x2 + β 1 − x2 x − +γ 1− x2 + δx3 + o x3
2 6 2 x→0

3 7
= α 1 − x2 + β x − x3 + γx2 + δx3 + o x3
2 6 x→0

3α 3α
= α + βx + γ − x2 + γ − x3 + o x3
2 2 x→0

3α 3α
Puisque ϕ = 0, on en déduit que α = β = γ − = γ− = 0 =⇒ α = β = γ = δ = 0 et la famille est une
2 2
base de E.
2. On vérifie que D (f ) = −3g ∈ E, D (g) = f − 2h ∈ E, D (h) = 2g − k ∈ E et D (k) = 3h ∈ E. Puisque D est
linéaire, on a D (F ) ∈ E si F ∈ Vect (f, g, h, k). De plus
 
0 1 0 0
 −3 0 2 0 
M = M at(f,g,h,k) (L) =   0 −2 0

3 
0 0 −1 0

Le polynôme caractéristique de M est

−λ 1 0 0
−λ 2 0 1 0 0
−3 −λ 2 0
det (M − λI4 ) = = −λ −2 −λ 3 + 3 −2 −λ 3
0 −2 −λ 3
0 −1 −λ 0 −1 −λ
0 0 −1 −λ
−λ 3 2 0 −λ 3
= λ2 − 2λ +3
−1 −λ −1 −λ −1 −λ
= 7λ2 + λ2 λ2 + 3 + 9 = λ4 + 10λ2 + 9

Les racines de ce polynôme dans C sont i, −i, 3i, −3i. Le polynôme n’a pas de racines réelles, il n’y a pas de valeurs
propres réelles. l’endomorphisme L n’est pas diagonalisable.
3. On calcule M 2 qui vaut  
−3 0 2 0
 0 −7 0 6 
M2 = 
 6

0 −7 0 
0 2 0 −3

—139/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

dont le polynôme caractéristique vaut

−3 − λ 0 2 0 1 0 2 0
0 −7 − λ 0 6 1 −7 − λ 0 6
= − (λ + 1)
6 0 −7 − λ 0 C1 +C2 +C3 +C4 1 0 −7 − λ 0
0 2 0 −3 − λ 1 2 0 −3 − λ
1 0 2 0
−7 − λ −2 6
0 −7 − λ −2 6
= − (λ + 1) = − (λ + 1) 0 −9 − λ 0
0 0 −9 − λ 0
2 −2 −3 − λ
0 2 −2 −3 − λ
−9 − λ −2 6 1 −2 6
= − (λ + 1) −9 − λ −9 − λ 0 = (λ + 1) (9 + λ) 1 −9 − λ 0
C1 +C2
0 −2 −3 − λ 0 −2 −3 − λ
1 −2 6
−7 − λ −6
= (λ + 1) (9 + λ) 0 −7 − λ −6 = (λ + 1) (9 + λ)
−2 −3 − λ
0 −2 −3 − λ
−9 − λ −9 − λ 2 1 1
= (λ + 1) (9 + λ) = − (λ + 1) (9 + λ)
L1 +L2 −2 −3 − λ −2 −3 − λ
= (λ + 1)2 (λ + 9)2

On a donc deux valeurs propres −1 et −9. On considère alors


 
−2 0 2 0
2
 0 −6 0 6 
M + I4 =  
6 0 −6 0 
0 2 0 −2

qui est clairement de rang 2, dont le noyau est Vect (f + h, g + k) = Vect (cos, sin) (ouf !, on retrouve bien D2 (cos) =
− cos et D2 (sin) = − sin).
Puis on considère  
6 0 2 0
 0 2 0 6 
M 2 + 9I4 =  6 0 2 0 

0 2 0 6
de rang 2 et de noyau Vect (f − 3h, 3g − k) = Vect cos3 −3 cos sin2 , 3 cos sin2 − sin3 , etrange ? Pas du tout, les
vecteurs propres sont les solutions de D2 (F ) = F ′′ = −9F dont les solutions sont

F (x) = C1 cos 3x + C2 sin 3x

Or

cos 3x = cos3 x − 3 cos x sin2 x


sin 3x = 3 cos2 x sin x − sin3 x

On retrouve bien les mêmes résultats !

Exercice PC 62
   
a b c d m b c a
 e f g h   e f g h 
Soit φ, défini sur M4 (R) par φ 
 i j k
 =   est-elle diagonalisable sur R ? C ?
l   i j k l 
m n o p p n o d

—140/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : On a alors
     
a b c d m b c a p b c m

2  e f g h   e f g h    e f g h 
φ   = φ   =  .
i j k l   i j k l    i j k l 
m n o p p n o d d n o a
     
a b c d p b c m d b c p

3  e f g h   e f g h    e f g h 
φ   = φ   =  
i j k l   i j k l   i j k l 
m n o p d n o a a n o m
   
a b c d a b c d

4  e f g h   h 
et φ   =  e f g 
i j k l   i j k l 
m n o p m n o p

Ainsi φ4 = IdM4 (R) , on en déduit que X 4 − 1 = X 2 − 1 X 2 + 1 est un polynôme annulateur de φ donc SpR (φ) ⊂
{−1; 1}. Si φ est diagonalisable dans R alors X 2 − 1 est un polynôme annulateur de φ. Mais, φ2 = IdM4 (R) , donc φ n’est
pas diagonalisable sur R. Enfin, X 4 − 1 est polynôme annulateur scindé à racines simples, donc φ est diagonalisable sur
C.
φ est diagonalisable sur C mais pas sur R.
On peut faire autrement en écrivant la matrice de φ dans la base B = {E11 , E41 , E44 , E14 , ...}, on a
 
0 0 0 1
 1 0 0 0 
 #4,12  A #4,12
M = MatB (φ) =   0 1 0 0 =

 0  # 12,4 I12
0 1 0
#12,4 I12
On remarque donc que M est diagonalisable si et seulement si A l’est.
−λ 0 0 1
1 −λ 0 0
χA (λ) = det (A − λI4 ) = = λ4 − 1
0 1 −λ 0
0 0 1 −λ
= λ2 + 1 (λ + 1) (λ − 1) = (λ + i) (λ − i) (1 + λ) (λ − 1)
On constate χA est scindé à racines simples dans C donc A est diagonalisable dans C et n’est pas scindé dans R, donc A
n’est pas diagonalisable sur R.

Exercice PC* 117


 2 
a ab ac ad
 ab b2 bc bd 
Soit A = 
 ac bc c2 cd  ∈ M4 (R), A est-elle diagonalisable ? Si oui la diagonaliser.

ad bd cd d2

 
a
 b 
Solution : Je laisse la méthode Boeuf aux B..in. Posons U = 
 c , si U = 0, alors A = 0 et A est diagonale dans

d
toute base. Supposons que U = 0, on a A = U × t U , ainsi
A2 = U × U t U × U = a2 + b2 + c2 + d2 A = n2 A où n2 = a2 + b2 + c2 + d2
1 1 1
Posons alors P = A, alors P 2 = 4 A2 = 2 A = P , ce qui prouve que P est un projecteur. En particulier P (et donc
n2 n n
A) est diagonalisable. Les deux valeurs propres de P sont 0 (et E0 = ker p) et 1 (et E1 = Im p). Celles de A sont donc 0

—141/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

et n2 (car A = 2
 n P).
x
 y  −

On a si X =   z , AX = U × U X = (ax + by + cz + dt) × U = 0 ⇐⇒ ax + by + cz + dt, ainsi ker p est l’hyperplan
 t

t
d’équation ax + by + cz + dt. Enfin, on a AX = (ax + by + cz + dt) × U colinéaire à U donc Im p = Vect U = E1 .
Pour résumer U est vecteur propre associé à la valeur propre simple a2 + b2 + c2 + d2 . Et 0 est valeur propre d’ordre 3 et
E0 est l’hyperplan d’équation ax + by + cz + dt.

Exercice PC* 118

1. Soit f et g deux endomorphismes de E. On suppose que g2 = f, si λ est une valeur propre de g, que peut-on en
déduire pour f ? Montrer que f ◦ g = g ◦ f et en déduire que les sous-espaces propres de f sont stables par g.
2. Résoudre l’équation M 2 = A d’inconnue M ∈ Mn (C) dans les trois cas suivants
   
9 1 1 0 1 1
1 1
A= 0 4 1 , A = et A =  0 0 1 
0 1
0 0 1 0 0 0

Solution :
1. Si −
→x est un vecteur propre associé à la valeur propre λ pour g, alors g 2 (−

x ) = g (λ−

x ) = λ2 −

x = f (−

x ). Ainsi λ2


est une valeur propre de f. Puis f ◦ g = f = g ◦ f. Soit alors x ∈ Eµ où Eµ est un sous-espace propre de f, on a
3

f (g (−

x )) = f ◦ g (−

x ) = g ◦ f (−

x ) = g (µ−

x ) = µg (−

x)

Donc g (−

x ) ∈ Eµ , ce qui prouve que Eµ est stable par g.
2. On sait que A est diagonalisable, soit f l’endomorphisme associé à A et g celui associé à M . Les valeurs propres de
g vérifient λ2 ∈ {9, 4, 1} donc valent 3, −3, 2, −2, 1 ou −1. Les trois droites propres de f (à savoir E9 = ker (f − 9I) ,
E4 et E1 ) sont stables. Dans la base de vecteurs propres, la matrice de g est donc
 
±3 0 0
 0 ±2 0 
0 0 ±1
     
1 −1 −1
On a immédiatement les vecteurs propres qui sont  0  ,  5  ,  −4  d’où
0 0 12
   −1
1 −1 −1 ±3 0 0 1 −1 −1
M =  0 5 −4   0 ±2 0   0 5 −4 
0 0 12 0 0 ±1 0 0 12

On procède de même pour le second. On a une unique valeur propre qui est 1, ainsi les valeurs propres de g sont 1
ou −1. Le sous espace propre de f est stable donc g admet pour matrice

a b
M=
0 c

1 1
Puisque M 2 = , on obtient
0 1
2
a b a2 b (a + c) 1 1
= =
0 c 0 c2 0 1

—142/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

d’où a = ±1 (eh oui, c’est la seule valeur propre) et c = ±1. Puisque b (a + c) = 0, on a a + c = 0 ce qui donne deux
matrices
1 1
1 1
M= 2 et M = − 2
0 0 0 0

Pour le dernier, il y a une unique valeur propre qui est 0, donc


 
a b e
M =  0 c f  avec a = 0
0 d g
et    
0 de + bc ge + bf 0 1 1
 c2 + df f (c + g) 
M2 =  0 = 0 0 1 
0 d (c + g) g 2 + df 0 0 0
   
0 bc bf 0 1 1
On a donc (coeff encadré), ou bien d = 0, ce qui donne (coeff souligné) g = 0 puis  0 c2 cf  =  0 0 1 ,
0 0 0 0 0 0
impossible car cela donne c = 0 · · · . Ou bien c = −g, mais alors le coefficient au dessus de celui souligné est nul,
impossible.
Conclusion, pas de solution !

Exercice PC* 119


! "
Soit E = CN = (un )n∈N , ∀n ∈ N, un ∈ C , on définit sur l’espace vectoriel E l’application linéaire f par f (u) = v où

$
v0 = u0
un + un−1
vn = si n 1
2
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de f.

Solution : Soit λ une valeur propre de f alors f (u) = v = λu donc

v0 = λu0 = u0
un + un−1 un−1
∀n 1, vn = λun = =⇒ un = si 2λ − 1 = 0
2 2λ − 1
On distingue donc deux cas.
u0 un un + un−1
Premier cas λ = 12 . On a donc u0 = =⇒ u0 = 0 et ∀n 1, = =⇒ un−1 = 0 d’où un = 0 pour tout n,
2 2 2
i.e. u = 0. Ceci prouve que λ = 12 n’est pas valeur propre (le "vecteur propre" serait nul !).
1
Second cas λ = . La condition λu0 = u0 impose u0 = 0 ou λ = 1.
2
1 1
Si λ = 1 et λ = alors u0 = 0 et la suite est géométrique de raison d’où un = 0, ainsi λ n’est pas valeur propre.
2 2λ − 1
Enfin si λ = 1, on a un = un−1 , la suite est constante. Le sous espace propre est la droite vectorielle Vect (1) où 1 est la
suite constante égale à 1.

Exercice PC* 120


# A
Soit A ∈ Mn (C), on définit B par blocs par B = . Montrer que
In #

B diagonalisable ⇐⇒ A inversible et diagonalisable

—143/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : On commence par remarquer que rg (B) = n+rg (A). En effet, on peut, par manipulation sur les n premières
lignes et les n dernières colonnes transfomer A en la matrice Jr où r = rg (A) . Si l’on veut, on sait qu’il existe U et V
dans GLn (C) tels que U AV = Jr , alors

U # # A In # # U AV
=
# In In # # V In #

Sens =⇒ : Supposons B diagonalisable, alors B 2 est diagonalisable (c’est immédiat car si B = P DP −1 alors B 2 =
P D2 P −1 , d’où avec D diagonale....). De plus D et D2 ayant même rang, on en déduit que

B diagonalisable =⇒ B diagonalisable et rg (B) = rg B 2

Mais
A #
B2 =
# A
d’où rg B 2 = 2 rg (A) = n + rg (A) =⇒ rg (A) = n. Ainsi A est inversible. Enfin, on dispose d’un polynôme annulateur
p
de B de la forme P (X) =
2
(X − λk ) où les λk ∈ C∗ sont les valeurs propres distinctes de B 2 (qui sont les carrés de
k=1
celles de B). On en déduit que

P (A) #
P B2 = = O =⇒ P annulateur de A
# P (A)

Puisque P est scindé, on a A diagonalisable.


Sens ⇐= : Il s’agit de prouver que B est diagonalisable. Puisque A est inversible et diagonalisable, on dispose d’un
p
polynôme annulateur de A de la forme P (X) = (X − λk ) où les λk sont non nuls. On en déduit que P B 2 =
k=1
p p
P (A) #
= O =⇒ P (X) = X 2 − λk = (X − µk ) (X + µk ) où µ2k = λk annulateur de B. Puisqu’il est
# P (A)
k=1 k=1
scindé, c’est fini. Bien remarquer que les racines sont distinctes car A inversible donc il n’y a pas la valeur propre 0.

Exercice PC* 121


Soit E un R−ev de dimension finie n 1 et p un projecteur non nul de E et différent de Id On définit sur L (E)

l’endomorphisme
ϕ : f −→ f ◦ p − p ◦ f
Montrer que f est diagonalisable. Préciser son spectre. Préciser la dimension des sous espaces propres.

Solution : On a

ϕ ◦ ϕ (f) = (f ◦ p − p ◦ f ) ◦ p − p ◦ (f ◦ p − p ◦ f )
= f ◦ p − 2p ◦ f ◦ p + p ◦ f

d’où

ϕ3 (f ) = (f ◦ p − 2p ◦ f ◦ p + p ◦ f ) ◦ p − p ◦ (f ◦ p − 2p ◦ f ◦ p + p ◦ f)
= f ◦ p − 2p ◦ f ◦ p + p ◦ f ◦ p − p ◦ f ◦ p + 2p ◦ f ◦ p − p ◦ f
= f

Ainsi X 3 − 1 est annulateur de ϕ. Puisqu’il est scindé à racines simples, on en déduit que ϕ est diagonalisable et que
sp (ϕ) ⊂ {−1, 0, 1}.
Reste à savoir si tout le spectre est bien composé de −1, 0 et 1. On a ϕ (p) = 0, ainsi 0 est valeur propre car p = 0. Pour
les deux autres valeurs propres, on se place dans une base B qui diagonalise p. On a alors
# #
MatB (p) = P = où r = rg (p) = dim (Im p)
# Ir

—144/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

A D
Si MatB (f) = M = , alors
B C

# D A D
ϕ (f ) = f ⇐⇒ MP − P M = M ⇐⇒ = ⇐⇒ A = B = C = #
−B # B C

Ainsi 1 ∈ Sp (ϕ) et E1 est de dimension r (n − r).


De même
# D A D
ϕ (f ) = −f ⇐⇒ MP − P M = −M ⇐⇒ =− ⇐⇒ A = C = D = #
−B # B C

On en déduit que −1 ∈ Sp (ϕ) et que E−1 est de dimension r (n − r) (isomorphe à E1 par la transposition).
Enfin
# D
ϕ (f) = 0 ⇐⇒ M P − P M = # ⇐⇒ = # ⇐⇒ B = D = #
−B #
d’où dim E0 = r2 + (n − r)2 .

Exercice PC* 122


(Mines PC) Soient A et B deux matrices de Mn (C), montrer que A et B ont une valeur propre commune si et seulement

s’il existe M ∈ Mn (C) non nul tel que AM − MB = #.

Solution : Par double implication.


Sens =⇒ : On suppose que A et B ont une valeur propre commune λ. Avant tout les valeurs propres de B et de t B sont les
mêmes car det (B − λI) = det (t (B − λI)) = det (t B − λI), ainsi B et sa transposée ont même polynôme caractéristique.
Soient X et Y des vecteurs propres associés à la valeur propre λ pour A et t B, on pose M = X t Y . Alors

AM = AX t Y = λX t Y = λM
MB = X t Y B = X t t BY = X t (λY ) = λM

d’où AM − MB = #.
En fait si λ est une valeur propre de A, X un vecteur propre associé, µ une valeur propre de B et Y un vecteur propre
associé, en posant M = X t Y , on a AM − M B = (λ − µ) M. On en déduit que l’endomorphisme de Mn (R) défini par
M −→ AM − MB admet, au moins, tous les λ − µ pour valeurs propres....
Sens ⇐= : Supposons qu’il existe M tel que AM − M B = #. Soit λ une valeur propre de B et X un vecteur propre
associé, alors AM X − M BX = AM X − λM X =⇒ A (MX) = λM X. Ainsi λ est aussi valeur propre de A si M X est
non nul . Le problème, c’est que l’on peut avoir M X = 0 pour tous les vecteurs propres de B !
Sur C, la matrice B est trigonalisable, soit X1 , · · · , Xn une base dans la quelle elle est triangulaire. Posons i0 le premier
indice tel que MXi0 = 0 (soit i0 = inf {i ∈ {1, · · · , n} , M Xi = 0}. Cet entier existe sinon M est nulle sur une base donc
est nulle. On a alors
i0 −1
∀k < i0 , MXk = 0 par minimalité et BXi0 = λXi0 + αk Xk car la base triangularise B
k=1

d’où
i0 −1
AMXi0 = M BXi0 = M λXi0 + αk Xk = λMXi0 et M Xi0 = 0
k=1
Ainsi λ est bien une valeur propre commune et M Xi0 est un vecteur propre associé sur C.
Sur Mn (R), c’est encore vrai. Pour le sens =⇒, on procède de même. Pour le sens ⇐=. On a facilement par récurrence
pour k 0, Ak M = MB k , on en déduit que si χA est le polynôme caractéristique de A, alors χA (A) M = MχA (B) =⇒
MχA (B) = #. En particulier
χA (B) est non inversible car M = #
p p
Si χA (X) = (X − λk )αk alors det (B − λk )αk = 0 ainsi un des facteurs det (B − λk ) est nul, et donc une des
k=1 k=1
valeurs propres de A est valeur propre de B.

—145/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Seul soucis, cela utilise Cayley-Hamilton.

Exercice PC* 123


(Officile Taupe 2009 - Planche 69).

Soient A et B deux matrices de Mn (C).


1. Montrer qu’il existe X ∈ Cn non nul tel que AX et BX soient colinéaires.
2. Montrer qu’il existe P, Q inversibles telles que P AQ et P BQ soient triangulaires supérieures.

Solution :
1. Soit Π (λ) = det (A − λB) , c’est un polynôme en λ. Ou bien ce polynôme admet une racine λ0 dans C, ou bien il
est constant non nul.
Supposons qu’il existe λ0 ∈ C tel que Π (λ0 ) = 0. Alors il existe X ∈ Cn , X = 0 tel que (A − λ0 B) X = 0 ⇐⇒
AX = λ0 BX ⇐⇒ (AX, BX) liées. (en effet l’endomorphisme associé à A − λ0 B est non injectif).
Si Π est constant non nul, alors ∀λ ∈ C, A − λB est inversible. En particulier avec λ = 0, on a A inversible. Mais
alors
det (B − λA) = det A A−1 B − λIn = det (A) det A−1 B − λIn = det (A) × ΠA−1 B (λ)
où ΠA−1 B est le polynôme caractéristique de A−1 B. Il existe λ0 tel que ΠA−1 B (λ0 ) = 0. Il existe alors X = 0 tel
que A−1 BX − λ0 X = 0 =⇒ BX = λ0 AX =⇒ (AX, BX) lié.

2. On procède par récurrence sur n. Si n = 1 c’est vrai. Supposons que cela soit vrai à n 1 fixé. Soient A et B de
taille n + 1, il existe X = 0 tel que AX et BX soient colinéaires. On pose e1 = X et f1 tel que AX et BX soient
colinéaires à f1 , avec AX = λf1 et BX = µf1 . On complète e1 en B = (e1 , · · · , en+1 ) et f1 en C = (f1 , · · · , fn+1 )
deux bases de Cn+1 . Alors
   
λ a1 · · · an λ b1 · · · bn
 0   0 
   
A=P .  Q et B = P  . Q
 .. A ′   .
. B ′ 
0 0

Par hypothèse de récurrence, il existe P1 et Q1 tels que

A′ = P1 T1 Q1 et B ′ = P1 T2 Q1 avec T1 et T2 triangulaires supérieures.

Alors, si on pose L1 = a1 ··· an et L2 = b1 ··· bn

1 0 λ L1 Q−1 1 0 λ L1 Q−1
A = P 1 Q = P′ 1 Q′
0 P1 0 T1 0 Q1 0 T1
1 0 λ L2 Q−1 1 0 λ L2 Q−1
B = P 2 Q = P′ 2 Q′
0 P2 0 T1 0 Q2 0 T1

1 0 1 0
où P ′ = P est inversible, Q′ = Q est inversible.
0 P1 0 Q1

Exercice PC* 124


Soit n ∈ N, n 3 et A ∈ Mn (C) de rang 2 et de trace nulle.telle que An = #. Montrer que A est diagonalisable.

On pourra prouver que sp (A) = {0} =⇒ An = #.

Solution : On sait que 0 est valeur propre d’ordre n−2, le polynôme caractéristique est donc PA (X) = X n−2 X 2 + aX + b
car il est de degré 2. Il admet donc deux racines α et β (pas nécessairement distinctes). Puisque la trace est nulle, on a
α + β = 0. Si α = β = 0, alors 0 est la seule valeur propre de A.

—146/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Puisque l’on est sur C, la matrice est trigonalisable avec des 0 sur la diagonale dans une base (e1 , · · · , en ). Soit pour
k n − 1, Ek = Vect (e1 , · · · , en−k ) , alors si f est l’endomorphisme associé à A, on a f (Ek ) ⊂ Ek+1 d’où f n−1 (E) =
f n−1 (E0 ) ⊂ En−1 = Vect (e1 ) et enfin f n (E) = {0} , ce qui prouve que An = #.
On a donc α = −β et les deux racines sont simples. L’endomorphisme est diagonalisable.

Exercice PC 63
 
1 ··· 1 a
 .. .. .. 
 . . . 
Soit n 3 et A = 
 .. .. ..  où a ∈ R

 . . . 
1 ··· 1 a

1. A quelle condition sur a, la matrice est-elle diagonalisable ?


 
0 1 0 ··· 0
 .. 
 0 0
 . 

2. La matrice A peut-elle être semblable à B =  ... .. ..
 
. . ?
 
 . .. .. 
 .. . . 
0 ··· ··· ··· 0

Solution :
1. La matrice est de rang 1, elle admet donc 0 comme valeur propre d’ordre n − 1. La trace est n − 1 + a égale à la
dernière valeur propre. Si a = 1 − n, il y a une valeur propre non nulle λ = n − 1 + a, donc un sous espace propre
de dimension 1.
En conclusion si a = 1 − n, on a

0 d’ordre n − 1 et dim ker A = n − rg A = n − 1


n − 1 + a d’ordre 1 et dim kern−1+a = 1

donc diagonalisable.
Si a = 1 − n et si A est diagonalisable, puisque 0 est la seule valeur propre, on a A = 0, absurde.
2. La matrice B n’est pas diagonalisable (une seule valeur propre qui est 0), on est donc dans le cas où a = 1 − n.
Analyse : On cherche une base telle (e1 , e3 , · · · , en ) soit une base de ker A et A (e2 ) = e1 (où l’onconfond
 A et son
1


endomorphisme associé). On doit donc avoir A (A (e2 )) = A (e1 ) = 0 . Ainsi e1 ∈ Im A = Vect  ...  et puisque
 

1
     
1 ··· 1 1−n 1 1
 .. .. ..   ..   0 
 . . .  
 =⇒ A2 = 0, on prend e1 =  . 
, e2 =  
A=
 .. .. ..   ..   ..  et on complète e1 en une base de
 . 
 . . .   . 
1 ··· 1 1−n 1 0
ker A.
On est sûr d’avoir une base car ker A est un hyperplan et que l’on a choisi e2 ∈
/ Ker A !

Exercice PC 64
Soit A ∈ M2 (C), montrer que A est semblable à −A si et seulement si Tr (A) = 0.

Solution : Par double implication.


Sens =⇒ : Si A est semblable à −A alors Tr (A) = Tr (−A) = − Tr (A) d’où Tr (A) = 0.

—147/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Sens ⇐= : On suppose que Tr (A) = 0. Si A a deux valeurs propres λ = µ, alors A est diagonalisable et λ + µ = Tr (A) =
0 =⇒ µ = −λ. Ainsi
−1
λ 0 0 1 −λ 0 0 1 0 1
A=P P −1 = P P −1 = Q (−A) Q−1 où Q = P
0 −λ 1 0 0 λ 1 0 1 0

donc A et −A sont semblables (on peut également dire que −A a même valeur propre distinctes donc diagonalisable, donc
λ 0
semblable à )
0 −λ
Si A a une unique valeur propre, cette dernière est nulle (la trace est nulle). Si A est diagonalisable, alors A = 0 est
semblable à −A.
0 1
Il reste le cas où A admet 0 comme valeur propre double et est non diagonalisable. Alors A est semblable à car
0 0
elle est trigonalisable. Il en est de même pour −A (qui a aussi 0 comme valeur propre double), elle sont donc semblables.
−1
1 0 0 1 1 0 0 −1
On peut aussi utiliser = .
0 −1 0 0 0 −1 0 0

Exercice PC* 125


Soit B ∈ Mn (C) diagonalisable et P ∈ C [X] de degré au moins 1, montrer qu’il existe A ∈ Mn (C) tel que P (A) = B.
 
3 2 −2
Trouver une matrice A, non inversible, de trace nulle, telle que A2 + A + I3 =  −4 3 4 
−4 2 5
   
λ1 0 µ1 0

Solution : On sait que B = Q  ..  −1 
 Q , on cherche A = Q  ..  −1
 Q , alors
. .
0 λn 0 µn

P (A) = B ⇐⇒ ∀i ∈ {1, · · · , n} , P (µi ) = λi

Puisque deg P 1, on a P
(X) − λi non constant
 donc admet au moins une racine µi .
3 2 −2
Exemple : On diagonalise  −4 3 4  pour obtenir
−4 2 5
     −1
3 2 −2 1 1 0 1 0 0 1 1 0
 −4 3 4  =  0 1 1   0 3 0   0 1 1 
−4 2 5 1 1 1 0 0 7 1 1 1

On résout donc X 2 + X + 1 = 1 ⇐⇒ X = 0 ou X = −1, puis X 2 + X + 1 = 3 ⇐⇒ X = 1 ou X = −2 et


X 2 + X + 1 = 7 ⇐⇒ X = 2 ou X = −3. Ce qui donne comme solution
   −1
1 1 0 a 0 0 1 1 0
A =  0 1 1  0 b 0  0 1 1  avec a ∈ {0, −1} , b ∈ {1, −2} et c ∈ {2, −3}
1 1 1 0 0 c 1 1 1

par exemple pour l’avoir non inversible, un seul choix possible, a = 0, et puis Tr (A) = b + c = 0 =⇒ b = −2 et c = 2
   −1  
1 1 0 0 0 0 1 1 0 −2 −2 2
A =  0 1 1   0 −2 0   0 1 1  =  −4 −2 4 
1 1 1 0 0 2 1 1 1 −4 −2 4

—148/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 65
Une matrice carrée A d’ordre n (n 2) à coefficients complexes est dite nilpotente s’il existe un entier m tel que Am = 0.

1. Quelles sont les valeurs propres possibles d’une matrice nilpotente ?


2. Déterminer le polynôme caractéristique d’une matrice nilpotente. En déduire sa trace et son déterminant.
3. Une matrice nilpotente est- elle diagonalisable ? trigonalisable ?
 
−3 a + b 1
4. Déterminer a et b pour que A =  −3 a 1  soit nilpotente.
−2 2 b

Solution :
1. Soit λ une valeur propre et X un vecteur propre associé, alors AX = λX, on en déduit que

Am X = λm X = 0

Puisque X = 0, on en déduit que


λ=0
2. Dans C, le polynôme caractéristique est de degré n, de coefficient dominant (−1)n et admet comme seule racine
possible 0 (ses racines sont les valeurs propres) donc

PA (X) = (−X)n .

On en déduit que
tr (A) = 0 et det A = 0
car ce sont des coefficients de PA (X) .
On peut aussi dire que

det An = (det A)n = 0 =⇒ det A = 0 et tr (A) = λ=0


λ valeur propre

3. Si A est diagonalisable alors A = P × 0 × P −1 = 0 est la matrice nulle (qui est bien nilpotente). Le polynôme
caractéristique étant scindé, elle est toujours trigonalisable.
4. Une CN est
−3 a + b 1
tr (A) = a + b − 3 = 0 et det A = −3 a 1 = 3b2 − 2b = 0
−2 2 b
On a donc deux cas
a=3 a = 7/3
ou
b=0 b = 2/3

Premier cas, on obtient  


−3 3 1
A =  −3 3 1  et on vérifie que A3 = ((0))
−2 2 0

Second cas, on obtient alors


 
−3 3 1
 7 
A= −3 1 
 3 
2
−2 2
3
Dont le polynôme caractéristique est
14
X3 + X
9
elle n’est donc pas nilpotente.

—149/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 126


Soit n 3 et A = ((ai,j )) ∈ Mn (R) telle que aij = 1 si i = j et aii = 4.

1. A − 3In est-elle inversible ? Vérifier que A est diagonalisable.


2. Donner les valeurs propres et les vecteurs propres de A.
3. Calculer Ap où p ∈ N.

Solution :
 
1 1 ··· 1
 .. .. . 
 1 . . .. 
1. A − 3In =  .
  est de rang 1 donc non inversible, son noyau est de dimension n − 1 (théorème du
. . . . . 
 . . . 1 
1 ··· 1 1
rang). Ainsi 3 est valeur propre d’ordre n − 1. Puisque tr (A) = 4n = 3 (n − 1) + (n + 3), la dernière valeur propre
est n + 3 d’ordre au  moins 1 et au plus 1 donc 1 ! La matrice A est diagonalisable.
4 1 ··· 1
. 
 1 . . . . . . .. 

Rem : On a A =   .. . .
 est symétrique réelle donc diagonalisable en base orthonormée.
.. 
 . . . 1 
1 ··· 1 4
   
n+3 1
 ..   .. 
 .   . 
2. La somme des colonnes est égale à   .  , ainsi le vecteur  .  est vecteur propre associé à la valeur propre
  
 ..   .. 
n+3 1
(n + 3). On a vu que 3 est valeur propre d’ordre (n − 1) et les vecteurs propres associes sont les générateurs de
l’hyperplan d’équation x1 + x2 + · · · + xn = 0 à savoir
     
1 1 1
 −1   0   0 
   
 0   

  .. 
   −1   . 
 ..  ,  0  , · · · ,  
 .    .. 
   .    . 
 ..   .   
 .  .  0 
0 0 −1
 
1 1 1 ... 1  
 1 −1 0 . . . 0  n +3 0 ... 0
   . .. 
 .. ..   0 −3 . . . 
3. On a donc A = P DP −1
où P =  . 0 −1 0
 .  et D =  .
   d’où An =
 .. .. .. .. .. 
. .
  . . 0 
 . . 0 . 0 
0 . . . 0 −3
1 0 . . . 0 −1
P D P . Mais le calcul de A semble compliqué ... On remarque que A = 3I + J (où J = ((1)) d’où J 2 = nJ et
n −1 n

nk
J k = nk−1 J = J si k 1). On applique donc le binôme pour avoir
n
p p
p k p−k 1 p k p−k
Ap = J 3 = 3p I + n 3 J
k n k
k=0 k=1
(n + 3)p − 3p
= 3p I + J
n
(n + 3) − 3
On vérifie que si p = 0, Ap = I et si p = 1, A = 3I + J = 3I + J (ouf !).
n

—150/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 127


Soit A ∈ Mn (C) n’admettant pas 1 comme valeur propre et telle que A2 − 2A soit diagonalisable. Prouver que A est

diagonalisable.
Application : A ∈ M3 (C) , det A = −16 et tr A = 7, donner les valeurs propres.

Solution : Puisque A2 − 2A est diagonalisable, A2 − 2A + I est aussi diagonalisable (si A2 − 2A = P DP −1 , alors


A − 2A + I = P (D + I) P −1 ). Posons B = A − I, alors 0 n’est pas valeur propre de B et B 2 est diagonalisable.
2

Exercice classique, on en déduit que B est diagonalisable. En effet, si B 2 = P Diag (λ1 , · · · , λn ) P −1 , alors le polynôme
n n n n
(X − λi ) est annulateur de B 2 . Ainsi X 2 − λi est annulateur de B. Mais X 2 − λi = (X − µi ) (X + µi )
k=1 k=1 k=1 k=1
où µ2i = λi (µi est une racine deuxième de λi ). Ce dernier polynôme est scindé donc B est diagonalisable, et ainsi A = B+I
aussi.    
0 0 0 1 0 0
Application : Si A ∈ M3 (C) , avec A2 −2A ∼  0 3 0 . On a B 2 =  0 4 0 , d’où sp (B) ⊂ {−1, 1, 2, −2, 3, −3}
0 0 8 0 0 9
et sp (A) ⊂ {0, 2, 3, −1, 4, −2}. Puisque det A = −16 , on a deux possibilités : 3 valeurs propres distinctes, −2, 2 et 4, ou
bien −1 simple et 4 double. Avec tr (A) = 7, on a A ∼ Diag (−1, 4, 4).

Exercice PC* 128


Soit n 2, E = Mn (R) , A et B deux éléments de E. On définit Φ sur E par Φ (M ) = M + tr (AM) B. Montrer que

Φ ∈ L (E), calculer Φ2 (M) , déterminer une CNS pour que Φ soit diagonalisable.
Dans ce cas, préciser les valeurs propres et les vecteurs propres.

Solution : On a facilement Φ ∈ L (E). On calcule

Φ2 (M) = Φ (M ) + tr (AΦ (M )) B = M + tr (AM ) B + tr (AM + tr (AM) AB) B


= M + 2 tr (AM) B + tr (AB) tr (AM) B
= −M + 2 (M + tr (AM) B) + tr (AB) (Φ (M ) − M)
= (2 + tr (AB)) Φ (M ) − (1 + tr (AB)) M
Ainsi P (X) = X 2 − (1 + 1 + tr (AB)) X + 1 × (1 + tr (AB)) est annulateur de Φ. Puisque les racines (lire somme et
produit dans le polynôme) sont 1 et 1 + tr (AB), on Φ diagonalisable si et seulement si tr (AB) = 0.
Dans ce cas, on a sp (Φ) ⊂ {1, 1 + tr (AB)}.
Si le spectre est composé d’un élément, alors Φ est une homothétie (donc de la forme Φ (M) = λM, où sp (Φ) = {λ}).
Premier cas sp (Φ) = {1} , alors Φ (M) = M ⇐⇒ tr (AM) B = 0 pour tout M ∈ E. On a donc B = 0 ou ∀M ∈ E,
tr (AM ) = 0.
Dans le second cas, avec M = Eij (matrice canonique) et A = ((ai,j ))1 i,j n , on a tr (AM ) = aj,i = 0. Ainsi A = 0.
Second cas sp (Φ) = {1 + tr (AB)} , alors ∀M ∈ E, Φ (M) = (1 + tr (AB)) M = M + tr (AM ) B, d’où ∀M ∈ E,
tr (AM)
tr (AB) M = tr (AM) B. Puisque tr (AB) = 0, on a M = B absurde !
tr (AB)
Ce cas est impossible.
Supposons donc que sp (Φ) = {1, 1 + tr (AB)}, on a Φ (M ) = M ⇐⇒ tr (AM) B = 0. Si B = 0, on a donc tr (AM ) = 0.
Ainsi E1 = ker (M −→ tr (AM)) , si A = 0, alors cette forme linéaire est non nul et E1 est de dimension n2 − 1.
tr (AM )
Enfin Φ (M ) = (1 + tr (AB)) M ⇐⇒ tr (AB) M = tr (AM) B, puisque tr (AB) = 0, on a M = B =⇒ M ∈
tr (AB)
vect (B). D’où E1+tr(AB) = vect (B).
Pour résumer :
Si A = 0 ou B = 0, alors Φ = IdE
Si A = 0 et B = 0 alors E1 = ker (M −→ tr (AM)) et E1+tr(AB) = vect (B).

—151/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 129


(ENS-PC) Soit n 2, déterminer tous les polynômes P ∈ R [X] tels que ∀M ∈ Mn (R), P (M ) soit diagonalisable.

d
Solution : Il est clair que P = α constant est solution. Montrons qu’il n’y en a pas d’autre. Soit P = αk X k une
  k=0
a 0 ··· 0 1
 .. .. 

 0 . . 0 

solution et pour a ∈ R, M = aIn + E1,n
 .. . . .. .. ..
= . . . . .. On a
 
 .. .. .. 
 . . . 0 
0 ··· ··· 0 a

∀k ∈ N, M k = ak In + kak−1 E1,n

Ainsi  
P (a) 0 ··· 0 P ′ (a)
 .. .. 
d

 0 . . 0 

P (M) = αk ak In + kak−1 E1,n = P (a) In + P ′ (a) E1,n

= .. .. .. .. .. 
 . . . . . 

k=0  .. .. .. 
 . . . 0 
0 ··· ··· 0 P (a)
Puisque P (M ) a une unique valeur propre P (a) et est diagonalisable, on a P (M ) = P (a) In =⇒ P ′ (a) = 0 pour tout
a ∈ R. Ainsi P ′ = 0 d’où P est constant.

Exercice PC 66
Soit ϕ : C ∞ (R) −→ C ∞ (R) définie par ϕ (f) = f ′′ + f. Justifier que ϕ est linéaire. Déterminer les valeurs et vecteurs

propres.

Solution : La linéarité est facile (attention à préciser que ϕ (f) est C ∞ car f l’est). Puis, si f est un vecteur propre
associé à la valeur propre λ, alors
ϕ (f ) = λf ⇐⇒ f ′′ + (1 − λ) f = 0
On a donc trois cas :
λ = 1 qui donne f ′′ = 0 ⇐⇒ f (x) = ax + √b et E1 = Vect (x −→ 1, x −→ x).
λ < 1, alors 1 − λ > 0, on pose ω = 1 − λ et f ′′ + ω2 f = 0 ⇐⇒ f (x) = a cos (ωx) + b sin (ωx). Ainsi Eλ =
Vect (x −→ cos (ωx) , x −→ sin (ωx)).
λ > 1, alors 1−λ = −ω 2 et f ′′ −ωf = 0 ⇐⇒ f (x) = a ch (ωx)+b sh (ωx). Ainsi Eλ = Vect (x −→ ch (ωx) , x −→ sh (ωx)).

Exercice PC 67
Soit ϕ défini sur R [X] par ϕ (P ) = (2X + 1) P + 1 − X 2 P ′ .

1. Montrer que ϕ ∈ L (R [X]) et déterminer le degré de ϕ (P ) en fonction de celui de P .


2. Quels sont les vecteurs propres et les valeurs propres de ϕ ?

Solution :
1. La linéarité est simple, et ϕ (P ) ∈ R [X]. Puis si P = an X n + Q où an = 0 et deg Q < n, on a

ϕ (P ) = (2X + 1) (an X n + Q) + 1 − X 2 nan X n−1 + Q′


= an (2 − n) X n+1 + R où deg R < n + 1

—152/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi pour n 0 et n = 2, on a deg (ϕ (P )) = deg (P ) + 1. Reste les cas où P = 0 =⇒ deg ϕ (P ) = deg P et P de


degré 2.
Dans ce dernier cas, si P = aX 2 + bX + c avec a = 0, alors ϕ (P ) = (2X + 1) × aX 2 + bX + c + 1 − X 2 ×
(2aX + b) = (a + b) X 2 + (2a + b + 2c) X + (b + c). Ainsi

Si a + b = 0, deg (ϕ (P )) = deg P
Si a + b = 0 et a + c = 0, alors deg (ϕ (P )) = 1
Si a + b = 0 et a + c = 0 alors b + c = −2a = 0 et deg ϕ (P ) = 0

2. Si ϕ (P ) = P alors deg ϕ (P ) = deg P . Cela impose deg P = 2. On a alors

ϕ (P ) = λP ⇐⇒ (a (1 − λ) + b) X 2 + (2a + b (1 − λ) + 2c) X + (b + c (1 − λ)) = 0

On en déduit que
 
 a (1 − λ) + b = 0  b = −a (1 − λ)
2a + b (1 − λ) + 2c = 0 ⇐⇒ 2a − a (1 − λ)2 + 2c = a −λ2 + 2λ + 1 + 2c = 0
 
b + c (1 − λ) = 0 (1 − λ) (c − a) = 0

 b=0
Premier cas : λ = 1, le système devient 2a + 2c = 0 d’où P = a X 2 − 1

0=0
Second cas λ = 1, ainsi c = a et a −λ + 2λ + 1 + 2c = a −λ2 + 2λ + 1 + 2a = −a (λ + 1) (λ − 3) = 0. Puisque
2

a = 0, on obtient λ = −1 ou λ = 3 d’où b = −2a ou b = 2a. Bref si λ = −1, P = a X 2 − 2X + 1 = a (X − 1)2 et


si λ = 3, P = a X 2 + 2X + 1 = a (X + 1)2 .
Rem : On peut aussi, après le cacul du degré affirmer que la restriction de ϕ à R2 [X] est un endomorphisme.
Calculer sa matrice et trouver ainsi les valeurs propres et les vecteurs propres.

Exercice PC 68
 
0 0 0
Pour quelle valeur de m ∈ R, la matrice Am =  −m −m + 1 m  est-elle diagonalisable ? Pour cette
−m − 1 −m m+1

valeur, diagonaliser Am puis carcatériser l’endomorphisme associé. Pour les autres valeurs de m, trigonaliser Am .

Solution : Avant tout, on remarque que 0 est valeur propre (le rang est < 2), que la trace vaut 2, donc la somme
−λ 0 0
des deux autres valeurs propres est 2. Puis le polynôme caractéristique vaut −m −m + 1 − λ m =
−m − 1 −m m+1−λ
−λ (λ − 1)2 (calcul élémentaire).
On a donc une valeur propre double
 qui vaut 1. 
−1 0 0
On considère alors Am − I3 =  −m −m m . On peut travailler avec le rang, ou bien chercher le noyau. On a
−m − 1 −m m
   
x x
Am  y  =  y  si et seulement si
z z

 −x = 0
x=0
−mx − my + mz = 0 ⇐⇒
 m (z − y) = 0
(−m − 1) x − my + mz = 0

On a deux cas : Si m = 0, le sous espace propre est la droite D = Vect (0, 1, 1). Si m = 0, le sous espace propre est le plan
P = Vect ((0, 1, 0) , (0, 0, 1)). Donc seule A0 est diagonalisable.

—153/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

 
0 0 0
On a alors A0 =  0 1 0  . On a déjà E1 , et on a immédiatement E0 = Vect (1, 0, 1). Bref
−1 0 1
   −1    
1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0
A0 =  0 1 0   0 1 0   0 1 0  =  0 1 0   0 1 0   0 1 0 
1 0 1 0 0 1 1 0 1 1 0 1 0 0 1 −1 0 1
 2  
0 0 0 0 0 0
On a immédiatement  0 1 0  =  0 1 0  , ainsi A0 représente le projecteur sur E1 de direction E0 .
0 0 1 0 0 1  
1 1 0
Lorsque m = 0, on peut trigonaliser Am pour avoir Am semblable à  0 1 0 . Si (−→
u,−

v ,−

w ) est la nouvelle base,
0 0 0    
x x
on a −

u ∈ E1 , Am −

v =−
→u +− →v et −→
w ∈ E0 . On choisit −

u = (0, 1, 1), on cherche −
→v =  y  tel que Am  y  =
z z
   
0 x
 1  +  y . On obtient le système
1 z
 $
 −x = 0 x=0
−mx − my + mz = 1 ⇐⇒ 1
 z−y =
(−m − 1) x − my + mz = 1 m

1
On choisit donc −

v = 0, 0, .
m
 
0 0 1

→ −
→  1
Enfin w est dans le noyau, et w = (1, 0, 1) convient. La matrice de passage est P =  0 0 
 , son inverse est
1
1 1
  m
0 1 0
 −m −m m  et on peut vérifier que
1 0 0
   0 0 1
  
0 0 0 1 1 0 0 1 0
 
 −m −m + 1 m = 1 0 0   0 1 0   −m −m m 
1
−m − 1 −m m+1 1 1 0 0 0 1 0 0
m

Exercice PC 69
a b a+b b+d
Soit ϕ définie sur M2 (R) par ϕ : −→ . Montrer que ϕ est un endormorphisme, est-il
c d c+a d+c

diagonalisbale ?

Solution : On montre facilement que ϕ est un endomorphiseme. Dans la base canonique B = (E1,1 , E1,2 , E2,1 , E2,2 ) de
M2 (R) la matrice de ϕ est  
1 1 0 0
 0 1 0 1 
A=  1 0 1 0 

0 0 1 1

—154/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1−λ 1 0 0
0 1−λ 0 1
On a det (A − λId) = , on somme toutes les colonnes pour avoir
1 0 1−λ 0
0 0 1 1−λ

1 1 0 0
1 1−λ 0 1
det (A − λId) = (2 − λ)
1 0 1−λ 0
1 0 1 1−λ

Puis on retranche la première ligne à toutes les autres

1 1 0 0
−λ 0 1
0 −λ 0 1
det (A − λId) = (2 − λ) = (2 − λ) −1 1 − λ 0
0 −1 1 − λ 0
−1 1 1−λ
0 −1 1 1−λ
−λ 0 1 −λ 0 1 −λ + 1 1 1
= (2 − λ) −1 1 − λ 0 = λ (2 − λ) −1 1 − λ 0 = λ (2 − λ) −1 1−λ 0
L3 −L2 −L1 C1 +C3 , C2 +C3
λ λ −λ 1 1 −1 0 0 −1
−λ + 1 1
= −λ (2 − λ) = −λ (λ − 2) −λ2 + 2λ − 2
−1 1−λ

Puisque −λ2 + 2λ − 2 = 0 n’a pas de solutions réelles, la matrice (et ϕ) n’est (ne sont) pas diagonalisables.
En revanche, on peut
 chercher les deux
 sousespaces
 propres
 (valeurs propres λ = 0 et λ = 2).
1 1 0 0 1 0
 0 1 0 1   −1   0 
On remarque que  1 0 1 0   −1  =  0  (colonne 1 + colonne 3 -colonne 2 - colonne 4).
   

0 0 1 1 1 0
1 −1
AInsi est générateur de E0 .
−1 1
1 1
Puis que la somme des 4 colonnes donne 2 (1, 1, 1, 1) , ainsi engendre E2 .
1 1

12.1 Le grenier
Exercice PC 70
 
1 0 a−1
Soit a ∈ R, discuter la diagonalisabilité (ou trigonalisabilité) de A =  1 1 a − 2  en fonction de a.
1 0 a−1

Réponse partielle : Le polynôme caractéristique est X 3 + (−a − 1) X 2 + aX = X (1 − X) (a − X). Si a = 0, a = 1


c’est diagonalisable. Reste à examiner les deux cas particuliers en passant par le rang.

Exercice PC 71
 
2 0 a−2
Soit a ∈ R, discuter la diagonalisabilité (ou trigonalisabilité) de A =  1 a −1  en fonction de a.
1 0 a−1

Réponse partielle : Le polynôme caractéristique est (X − 1) (a − X)2 . Si a = 1 pas diagonalisable, clairement.

—155/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 72
 
1 −1 0
Trouver a pour que 2 soit valeur propre de  a 1 1 . Diagonaliser alors A.
0 1+a 3

Réponse partielle : Le polynôme caractéristique est X 3 − 5X 2 + 6X − (2a + 2). On remplace X par 2, ce qui donne
 1 
      −
1 −1 0 1 −1  3 
a = −1. Puis A =  −1 1 1 , avec E0 = vect
  1  , E2 = vect  1  et E3 = vect  2 

.
0 0 3 0 0 3
1

Exercice PC 73
5 3
Soit A = ∈ M2 (R) . Diagonaliser A. Soit M ∈ M2 (R) tel que M 2 + M = A. Quelles sont les valeurs propres
3 1

possible de M ? Montrer qu’un vecteur propre de M est aussi vecteur propre de A. La matrice M est-elle diagonalisable ?
Trouver alors M.
Exercice PC 74
 
0 1 − sin t
Soit A (t) =  −1 cos t cos t . Déterminer les valeurs de t telles que 0 soit valeur propre de A (t). Préciser
− sin t cos t 0

alors les valeurs propres et les sous espaces propres. La matrice est-elle diagonalisable ?
0 1 − sin t
Réponse partielle : 0 valeur propre si et seulement si det (A (t)) = 0. Mais on a −1 cos t cos t =
− sin t cos t 0
− cos t sin2 t nul si et seulement si t = 0 π
2 . On a donc quatre cas.

—156/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

13 Equations différentielles
Exercice PC 75
x
2 2
Soit (E) : y ′ − y = e−x et u (x) = e−t−t dt pour x ∈ R.
0

1. Déterminer les solutions de (E) sur R et les exprimer à l’aide de u.


2
2. Montrer que f : t −→ e−t−t est intégrable sur R. En déduire que toutes les solutions de (E) tendent vers 0 en
−∞.
3. Montrer qu’il n’existe qu’une seule solution de (E) ayant une limite finie en +∞.
2
4. Déterminer les solutions de (E ′ ) : y ′ + y = e−x en fonction de celles de (E).

Solution :
1. La variation de la constante appliquée à y′ = y donne comme solution à (E)

yk (x) = ex (k + u (x)) où k ∈ R (k = y (0) )

2. Puisque t2 f (t) −−−−→ 0 et t2 f (t) −−−−→ 0, et que f est positive sur R, par comparaison, f est intégrable sur
t→+∞ t→−∞
−∞
[1, +∞[ et sur ]−∞, 1]. En particulier u (x) −−−−−→ f (t) dt, d’où yk (x) −−−−−→ 0.
x→−∞ 0 x→−∞
+∞ x +∞ +∞
3. Posons ℓ = f (t) dt, alors y−ℓ (x) = ex f (t) dt − f (t) dt = −ex f (t) dt. Pour x > 0 et t ∈
0 0 0 x
[x, +∞[, on a
2 2
0 e−t−t e−x e−t
d’où
+∞ +∞ +∞
2 2 2
0 f (t) dt e−x e−t dt = e−x −x
=⇒ 0 ex f (t) dt e−x −−−−−→ 0
x x x x→+∞

|k + ℓ|
Ainsi y−ℓ (x) −−−−−→ 0. Pour k = −ℓ, on a yk (x) = y−ℓ (x) + (k + ℓ) ex −−−−−→ ∞.
x→+∞ x→+∞ k+ℓ
x x −x
2 2 2
4. Les solutions de (E ′ ) sont ykp (x) = e−x k + et−t dt . Or et−t dt = − e−u−u du = −u (−x), ainsi
0 0 u=−t 0

ykp (x) = e−x (− (−k) − u (−x)) = −y−k (−x)

Les solutions de (E ′ ) sont donc images des solutions de (E) par la symétrie de centre O.

Exercice PC* 130


Résoudre l’équation différentielle
1 ′ 9
y ′′ − y + xy = 0
2x 4

sur ]0, +∞[ , en utilisant deux méthodes différentes.

Solution : Première méthode :


+∞
Cherchons d’abord les solutions développables en série entière y = an xn . Il vient
n=0

+∞ +∞ +∞
9
2 n (n − 1) an xn−1 − nan xn−1 + an xn+2 = 0.
n=1 n=1
2 n=0

—157/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Après changement d’indice, on a


+∞ +∞ +∞
9
2 n (n + 1) an+1 xn − (n + 1) an+1 xn + an−2 xn = 0.
n=0 n=0
2 n=2

En annulant les termes correspondant à n = 0 et n = 1, on obtient d’abord a1 = 0 et a2 = 0. Puis pour n 2:


9
(n + 1) (2n − 1) an+1 = − an−2 .
2

Il en résulte immédiatement a3p+1 = a3p+2 = 0 et


p
(−1)
a3p = a3p−3 .
2p (2p − 1)

D’où par récurrence


(−1)p
a3p = a0 .
(2p)!

On obtient donc comme solutions


+∞ +∞ 2p
(−1)p 3p (−1)p 3 3
y = a0 x = a0 x2 = a0 cos x 2 .
p=0
(2p)! p=0
(2p)!

3
Posons y0 = cos x 2 ; y0 est solution de l’équation. Cherchons la solution générale sous la forme y = y0 z. On a

 9x2 y = 9x2 y0 z
2y ′ = 2y0′ z + 2y0 z ′

4xy′′ = 4xy0′′ z + 8xy0′ z ′ + 4xy0 z ′′

En reportant dans l’équation et en posant Z = z ′ , on obtient


Z′ 1 1 3
= + 3x 2 tan x 2 .
Z 2x

Par suite
1 3
ln |Z| = ln |x| − 2 ln cos x 2 + K,
2


x
z′ = Z = C 3
.
cos2 x 2

En intégrant une deuxième fois, il vient


3
z = A tan x 2 + B.

La solution générale de l’équation est donc


3 3
y = y0 z = A sin x 2 + B cos x 2 .

3
Seconde méthode : Vu ce qui précède, on peut résoudre l’équation plus rapidement en posant t = x 2 .

 dy dy dt 3 1 dy
 y′ = = = x2
dx2 dt dx 2 dt
 ′′ d y 3 1 − 1 dy 1 d dy 3 1 − 1 dy 3 d2 y
 y = 2 = x 2 + x2 = x 2 + x 2
dx 2 2 dt dx dt 2 2 dt 2 dt

—158/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

En remplaçant dans l’équation, on obtient


d2 y
+ y = 0,
dt2

dont la solution générale est y = A sin t + B cos t. La solution générale de l’équation de départ est donc
3 3
y = A sin x 2 + B cos x 2 .

Exercice PC* 131


Résoudre l’équation différentielle du second ordre suivante sur ]0, +∞[ :

x2 y ′′ − 4xy′ + 4y = x + 1.

Solution : L’équation sans second membre est une équation d’Euler. On cherche des solutions sous la forme y = xr .
En remplaçant dans l’équation sans second membre on obtient l’équation caractéristique
r (r − 1) − 4r + 4 = 0,

qui a pour solutions r = 1 et r = 4. La solution générale de l’équation sans second membre est donc
Y = Ax + Bx4 .

En utilisant la méthode de variation des constantes, on obtient


$ ′
A x + B ′ x4 = 0
x+1
A′ + 4B ′ x3 =
x2

De la première équation on tire aisément B ′ x3 = −A′ , d’où


1 1 1
A′ = − + ,
3 x x2

c’est-à-dire
1 1
A=− ln x − + λ.
3 x

De plus
A′ 1 1 1
B′ = − 3
= 4
+ 5 ,
x 3 x x
1 1 1
B=− + + µ.
3 3x3 4x4

La solution générale de l’équation proposée est donc


y = Ax + Bx4
1 1 1
= λx + µx4 + − x − x ln x.
4 9 3

—159/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 132


Soit f une fonction continue et 2π périodique de R vers C.

1. Montrer que l’équation différentielle y ′ − y = f possède une solution bornée et une seule, que l’on note φ. Etudier
la périodicité de φ.
2. Déterminer les coefficients de Fourier de φ en fonction de ceux de f .

Solution :
1. Analyse :La fonction f est bornée sur R (elle est C 0 et périodique). On pose M = f ∞ = sup |f|. Les solutions de
R
y − y = f sont

x
yλ (x) = ex λ + e−t f (t) dt où λ ∈ R
0

Puisque f est bornée, on a 0 |e−t f (t)| M e−t , ce qui prouve que t −→ e−t f (t) est intégrable sur [0, +∞[.
x +∞ x
En particulier e−t f (t) dt −−−−−→ e−t f (t) dt. On en déduit que ex λ + e−t f (t) dt a une limite infinie
0 x→+∞ 0 0
+∞ +∞
lorsque λ = − e−t f (t) dt. Une CN est donc λ = − e−t f (t) dt (ce qui prouve l’unicité).
0 0
x +∞ +∞
Synthèse : Considèrons alors φ : x −→ ex e−t f (t) dt − e−t f (t) dt = −ex e−t f (t) dt. Alors
0 0 x

+∞ +∞
|φ (x)| ex e−t |f (t)| dt ex Me−t dt = M
x x

Ainsi φ est bien bornée.


La fonction ψ : x −→ φ (x + 2π) est encore solution de l’équation différentielle (car f est 2π périodique), bornée,
par unicité, on a ψ = φ.
La fonction φ est donc périodique de période 2π.
2. Soit n ∈ Z, en intégrant par parties, on a cn φ′ = incn (φ) d’où cn (f) = cn φ′ − cn (φ) = (in − 1) cn (φ), soit

cn (f )
cn (φ) =
in − 1
De plus, puisque φ est C 1 et 2π périodique, sa série de Fourier converge normalement.

Exercice PC* 133


Résoudre l’équation différentielle x2 (1 − x) y ′′ − x (1 + x) y ′ + y = 0.

+∞
Solution : On cherche une solution développable en série entière. Si y (x) = an xn est solution, alors
n=0

2 ′′ ′
x (1 − x) y (x) − x (1 + x) y (x) + y (x)
+∞ +∞ +∞
= x2 (1 − x) n (n − 1) an xn−2 − x (1 + x) nan xn−1 + an xn
n=0 n=0 n=0
+∞ +∞ +∞
= (1 − x) n (n − 1) an xn − (1 + x) nan xn + an xn
n=0 n=0 n=0
+∞ +∞ +∞ +∞
n n+1 2 n
= [n (n − 1) − n + 1] an x − [n (n − 1) + n] an x = (n − 1) an x − n2 an xn+1
n=0 n=0 n=0 n=0
+∞ +∞ +∞
= (n − 1)2 an xn − (n − 1)2 an−1 xn = a0 + (n − 1)2 (an − an−1 ) xn
n=0 n=1 n=1

—160/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On en déduit par unicité de DSE que

a0 = 0
2
∀n 1, (n − 1) (an − an−1 ) =⇒ ∀n 1, an+1 = an et a1 est quelconque
+∞
x
D’où y (x) = a1 xn = a1 = a1 y0 (x) sur ]−1, 1[. Puis on résout l’équation sur une intervalle I où x = 0 et
n=1
1 − x
x = 1. On pose alors y (x) = z (x) y0 (x). Si on remplace dans l’équation on a alors

x2 (1 − x) y0 z ′′ + 2x2 (1 − x) y0′ − x (1 + x) y0 z ′ = 0
2
2y0′ x+1 2y′ 1 2 d y02 (1 − x)
Pour résoudre cette équation, on cherche une primitive de − = 0 − + = ln .
y0 x (1 − x) y0 x 1−x dx x
Ainsi
λx λx λ
z′ = 2 = 2 =
y02 (1 − x) x x
(1 − x)2
1−x
d’où les solutions sur I
x
y (x) = (λ ln |x| + µ)
1−x
On ne peut pas prolonger.
xz (x)
Remarque : Si on remplace simplement, y (x) = dans l’équation, on trouve tout simplement (après quelques
1−x
calculs affreux...)
x3 z ′′ (x) + x2 z ′ (x)
On cherche alors z ′ (x) sous la forme xα (ou on résout en z ′ ....).

Exercice PC* 134


On considère l’équation différentielle x2 y′′ + xy′ − y = xn ln x où n ∈ N.

1. La résoudre sur ]0, +∞[. Solutions sur [0, +∞[ ?


2. Montrer qu’il existe une unique solution fn définie sur [0, +∞[ telle que fn (0) = fn′ (0) = 0 lorsque n 2. Etudier
la CVS et la convergence normale de la série fn sur [0, 1].

Solution :
1. L’équation homogène est x2 y ′′ + xy ′ − y = 0, on cherche une solution particulière sous la forme y (x) = xα , on a
1
alors α2 − 1 = 0. On a donc deux solutions x et (si on cherche une solution développable en série entière, on
x
+∞
obtient n2 − 1 an xn = 0, d’où an = 0 sauf si n = 1 !). On peut alors soit utiliser la méthode de la variations
n=0
des constantes, soit poser y (x) = xz (x). On sait que l’on obtient une équation de la forme

x2 × xz ′′ + (?) z ′ = xn ln x
1 1
Puisque l’autre solution est , la solution en z est 2 , donc une solution en z ′ de l’équation homogène est z ′ (x) =
x x
2 1
− 3 , soit 3 . La variation de la constante sur l’équation en z ′ donne alors
x x
1
K ′ (x) × x3 × = xn ln x =⇒ K ′ (x) = xn ln (x)
x3

—161/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

xn+1 ln x 1 xn+1 ln x xn+1


on a alors K (x) = xn ln (x) dx = − xn dx = − + C. On choisit
n+1 n+1 n+1 (n + 1)2
xn−2 ln x xn−2
z ′ (x) = − 2
n+1 (n + 1)
xn−1 ln x xn−1 xn−1
z (x) = − 2 −
(n + 1) (n − 1) (n + 1) (n − 1) (n + 1)2 (n − 1)
xn−1 ln x 2nxn−1
= −
(n2 − 1) (n2 − 1)2
On en déduit une solution particulière
xn ln x 2nxn
y (x) = −
(n2 − 1) (n2 − 1)2
et les solutions de l’équation différentielle
C1 xn ln x 2nxn
y (x) = + C2 x + 2 −
x (n − 1) (n2 − 1)2
Pour les solutions sur [0, +∞[ , il faut prolonger en 0, ce qui impose C1 = 0. Le prolongement est dérivable si n 2.
2. On peut prolonger par continuité en 0 si C1 = 0 et alors le prolongement est dérivable avec y ′ (0) = C2 . On a donc
xn ln x 2nxn
fn (x) = −
(n − 1) (n2 − 1)2
2

On peut étudier la convergence simple et uniforme de la suite (fn )n 2 sur [0, 1]. Si n tend vers +∞, on a
fn (x) −−−−−→ 0, on a donc CVS vers la fonction nulle. Pour la convergence uniforme, on a fn′ (x) = 0 ⇐⇒
n→+∞
2
n +1 2n 2
x = exp > 1, ainsi sur [0, 1] , fn ∞ = |fn (1)| = − 2 ∼ n3 , il y a convergence normale de
n (n2 − 1) (n2 − 1)
la série.

Exercice PC* 135


Mines PSI 2006.

2
1. Résoudre y ′′ − y = .
ch3 x
2 sh2 x
2. Soit f ∈ C 2 (R, R) telle que f (0) = f ′ (0) = 0 et ∀x ∈ R, f ′′ (x) − f (x) . Montrer que f (x) .
ch3 x ch x
Solution :
1. Les solutions de l’équation homogène sont (équation caractéristique r2 = 1), y (x) = αex + βe−x . Soit on applique
la variations des constantes, soit on a lu le sujet en entier et on se dit que si
sh2 x ch2 x − 1 1
y (x) = = = ch x −
ch x ch x ch x
alors
sh (x)
y′ (x) = sh (x) +
ch2 (x)
ch x sh2 x 1 ch2 x − 1 2
et y ′′ (x) = ch x + 2 −2 3 = ch x + −2 3 = y (x) + 3
ch (x) ch (x) ch (x) ch (x) ch x
Les solutions de l’équation différentielle sont donc
sh2 x
αex + βe−x + où (α, β) ∈ R2
ch x

—162/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. Soit g la solution de $ 2
y ′′ − y = 3

ch x
y (0) = y (0) = 0
Il existe α et β tels que
sh2 x
g (x) = αex + βe−x +
ch x
Or g (0) = 0 =⇒ α + β = 0, g′ (0) = 0 =⇒ α − β = 0, ainsi

sh2 x
g (x) =
ch x
On pose h = f − g, on a alors

h ∈ C 2 (R, R)
h (0) = h′ (0) = 0
2
h′′ (x) − h (x) = f ′′ (x) − f (x) − 0
ch3 x
On pose alors
ϕ = h′′ − h
L’idée est de résoudre l’équation différentielle
y′′ − y = ϕ (x)
On obtient une solution particulière par variations des constantes. On la cherche donc sous la forme

y (x) = α (x) ex + β (x) e−x

avec
α′ (x) ex + β ′ (x) e−x = 0
α (x) ex − β ′ (x) e−x = ϕ (x)

ce qui donne
0 e−x ex 0
ϕ (x) −e−x 1 ex ϕ (x) 1
α′ (x) = = ϕ (x) e−x et β ′ (x) = = − ϕ (x) ex
ex e−x 2 ex e−x 2
ex −e−x ex −e−x
Pour résumer la solution générale de
y′′ − y = ϕ (x)
est donc
x x
1 1
y (x) = αex + βe−x + ex ϕ (t) e−t dt − e−x ϕ (t) et dt
2 0 2 0
x
= αex + βe−x + ϕ (t) sh (x − t) dt
0

Or h est la solution de
y′′ − y = ϕ (x)
y (0) = y ′ (0) = 0

Il existe donc α et β tels que


x x
1 1
h (x) = αex + βe−x + ex ϕ (t) e−t dt − e−x ϕ (t) et dt
2 0 2 0

puisque h (0) = 0, on a α + β = 0, et h (0) = 0 donne α − β = 0. Ainsi


x
h (x) = ϕ (t) sh (x − t) dt
0

—163/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Pour conclure, le changement de variable u = x − t donne


x
h (x) = ϕ (x − u) sh (u) du
0

or puisque ϕ (u) 0, et sh u étant du signe de u, on a bien

sh2 x
h (x) 0 =⇒ f (x)
ch x

Exercice PC* 136


Trouver les applications f continues de R dans R telles que :

x
∀x ∈ R, f(x) = 1 − (t + x) f (x − t) dt
0

x x
Solution : Soit f solution, on a f (0) = 1 et f (x) = 1 − (t + x) f (x − t) dt = 1− (2x − u) f (u) du =
0 u=x−t 0
x x
1 − 2x f (u) du + uf (u) du. Du théorème de dérivation d’une intégrale fonction de sa borne du haut, on déduit
0 0
x
que f est dérivable avec f ′ (x) = −2 f (u) du − xf (x). Cette égalité montre que f ′ (0) = 0 et que f ′ est dérivable avec
0
f ′′ (x) = xf ′ (x) − 3f(x). Ainsi f est solution de l’équation différentielle

y′′ + xy′ + 3y = 0

avec les conditions initiales y(0) = 1, y ′ (0) = 0. Il reste à résoudre cette équation différentielle, on sait déjà que la
solution est unique (théorème de Cauchy). Cherchons la solution sous forme de série entière. Soit y (x) = an xn une
n 0
telle solution, alors on a (n + 2) (n + 1) an+2 = − (n + 3) an . Avec les conditions initiales (a0 = 1 et a1 = 0), on trouve
2 n
(−1)n − x2
a2n+1 = 0 et a2n = (2n + 1) n . Le rayon de convergence de la série entière a2n x2n = (2n + 1) est
2 n! n 0 n 0
n!
infini, ainsi
2 n 2 n−1 2 n
− x2 x2 − x2 − x2 x2
f (x) = (2n + 1) =2 − + = 1 − x2 e− 2
n! 2 (n − 1)! (n)!
n 0 n 0 n 0

x2
Il existe une unique solution au problème posé : f (x) = 1 − x2 e− 2

Exercice PC 76
Résoudre x2 y ′′ + 3xy′ + y = cos x − x sin x.

Solution : L’équation homogène est une équation d’Euler. On cherche y = xα , on trouve

α (α − 1) + 3α + 1 = (α + 1)2 = 0

Une solution est donc


1
y (x) =
x

—164/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On fait ensuite varier la constante. On pose


z
y=
x
On obtient  
z ′′ z′ 2z
 x −2 2 + 3 
 x x 
 z′ z 
 − 2 
 x zx 
x
x2 3x 1 xz ′′ + z ′ + 0 = cos x − x sin x
1
L’équation homgène est xz ′′ + z ′ = 0 =⇒ z ′ = et z = ln |x|.
x
K
Par variation de la constante, on pose z =

=⇒ K ′ = cos x − x sin x =⇒ K = x cos x et z ′ = cos x.
x
En définitive les solutions sont
A B ln |x| sin x
+ +
x x x

Exercice PC* 137


(X-ESCPI) On considère l’équation différentielle y ′2 = 4y.

1. Soit f une solution sur un intervalle I et a < b dans I. On suppose que f (a) = f (b) = 0, montrer que f est nulle
sur [a, b] .
2. Déterminer les solutions C 1 et ne s’annulant pas sur un intervalle.
3. Déterminer des solutions C 1 qui ne sont pas des deux types trouvés à la question précédente.

Solution :
1. La fonction f est continue sur [a, b] et positive, elle admet un maximum M = max (f) atteint en c ∈ [a, b]. Supposons
[a,b]
1
que f = 0 sur [a, b] , alors c ∈ ]a, b[ et alors f (c) = 0. Mais alors f ′ (c)2 = f (c) = 0 absurde (car f = 0 =⇒ M > 0).

4
Ainsi f = 0 sur [a, b].
2. Soit y une solution C 1 , alors y ′ est continue, et puisque y ne s’annule pas, il en est de même de y′ . On en déduit que
y ′ garde un signe constant.
y′ √
Premier cas : y ′ > 0 =⇒ √ = 1 ⇐⇒ y = x + C où C ∈ R et ainsi
2 y

y (x) = (x + C)2 où x ∈ ]−C, +∞[ avec C ∈ R


y′ √
Second cas : y ′ < 0 =⇒ √ = −1 ⇐⇒ y = −x + C où C ∈ R et ainsi
2 y

y (x) = (C − x)2 où x ∈ ]−∞, C[ avec C ∈ R

Remarque : On peut supposer f dérivable simplement, car d’après le théorème de Darboux, une dérivée vérifie le
théorème des valeurs intermédiaires.
3. Soient a < b, on contruit une solution C 1 sur R par

 y (x) = (a − x)2 si x a
y (x) = 0 si x ∈ [a, b]

y (x) = (x − b) si x b

—165/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 77
Soit l’équation différentielle

(1) : x2 y ′′ + xy ′ − y = 2x.
1. Déterminer les solutions de l’équation homogène.
2. En déduire les solutions de (1) sur tout intervalle ne contenant pas 0. Existe-t-il des solutions sur R ?

Solution :
1. On cherche des solutions de l’équation homogène sous la forme x −→ xα (équation d’Euler). On remplace pour
1
obtenir deux solutions x −→ x et x −→ .
x
1
x
Elles forment un système fondamental de solutions sur I ne contenant pas 0 car leur wronskien vaut x
1 =
1 − 2
x
2 B
− = 0. Les solutions de l’équation homogène sont donc de la forme Ax + où (A, B) ∈ R .
2
x x
C2 (x)
2. On peut appliquer la variations des constantes, on pose y (x) = C1 (x) x + , alors
x
 ′
 C1′ (x) x + C2 (x) = 0


x
 C1′ (x) − C2 (x) = 2x

x2 x2
1
0 x 0
x
2 1 2
− 2 1 1
On résout (Cramer) pour avoir C1′ (x) = x x = =⇒ C1 (x) = ln x convient et C2′ (x) = x =
1 x 1
x x
x x
1 1
1 − 2 1 − 2
x x
x2 x
−x =⇒ C2 (x) = − . Une solution particulière est donc x ln x − . Les solutions sur I tel que 0 ∈
/ I sont donc
2 2
x C2 β
y (x) = x ln x − + C1 x + = x ln x + αx + où (α, β) ∈ R2
2 x x

il n’y a pas de solutions sur R (on peut prolonger par continuité avec β = 0, mais ce n’est pas dérivable !).

Exercice PC 78
 
4 −3 2
On considère la matrice A =  6 −5 4  .
4 −4 4
 
1
1. Déterminer les solutions du système différentiel X ′ = AX telle que X (0) =  3  .
3
2. L’étude du rang de A permet-elle de déterminer une propriété des courbes intégrales ?

Solution :

—166/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012


1 1 1
1. On diagonalise A sans problème, le spectre est {0, 1, 2} et la matrice de passage est P =  2 1 2 . Dans la
    1 0 2
x X
nouvelle base, le système différentiel s’écrit donc, si on pose  y  = P  Y 
z Z
        
 X′ = 0  X =α x (t) 1 1 1 α α + βet + γe2t
Y ′ = Y =⇒ Y = βet =⇒  y (t)  =  2 1 2   βet  =  2α + βet + 2γe2t 
 ′ 
Z = 2Z Z = γe2t z (t) 1 0 2 γe2t α + 2γe2t

 α+β+γ =1
Avec les CI, on obtient 2α + β + 2γ = 3 ⇐⇒ α = −β = γ = 1. D’où la solution

α + 2γ = 3

x (t) = 1 − et + e2t , y (t) = 2 − et + 2e2t et z (t) = 1 + 2e2t

2. Le rang de A est 2, on a 2L1 − 2L2 + L3 = 0, d’où l’intégrale première 2x′ (t) − 2y ′ (t) + z ′ (t) = 0 qui signifie que

2x (t) − 2y (t) + z (t) = cste

Les courbes intégrales sont dans des plans parallèles à P : 2x−2y+z = 0. En réalité dans le plan Pα : 2x−2y+z+α =
0
x = α + βet + γe2t
Remarque : Si on résout le système en considèrant que et et e2t sont les inconnues, on
z = α + 2γe2t
obtient
2x − z − α z−α
et = et e2t = si βγ = 0
2β 2γ
Ce qui donne les équations des courbes intégrales
 2
 z−α 2x − z − α
=
 2γ 2β
2x − 2y + z + α = 0

qui sont donc des paraboles.


Si β = 0 ou γ = 0, ce sont des demi droites de l’espace (évident, elles sont paramétrées par et ou e2t ).

Exercice PC 79
Déterminer les fonctions f de classe C 1 sur R∗+ à valeurs dans R telles que

1
∀x > 0 f ′ (x) = f
x

On montrera que f est solution d’une équation différentielle du second ordre que l’on résoudra à l’aide du changement
de variable t = ln x.

1
Solution : Puisque f est définie sur ]0, +∞[ et est C 1 sur cet intervalle, la fonction x −→ f l’est également. Ainsi
x

f est C 2 sur ]0, +∞[

On peut dériver pour avoir

1 ′ 1 1
f ′′ (x) = − f =− f (x) =⇒ x2 f ′′ (x) + f (x) = 0
x2 x x2

—167/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On pose alors
z (t) = f (x) =⇒ z (ln (x)) = f (x) =⇒ z ◦ ln = f =⇒ z = f ◦ exp
Alors
z ′ (ln x) z ′′ (ln (x)) z ′ (ln x)
f ′ (x) = et f ′′ (x) = − =⇒ x2 f ′′ (x) + f (x) = z ′′ (t) − z ′ (t) + z (t) = 0
x x2 x2
On résout donc z ′′ − z ′ + z = 0, qui donne
√ √ t
3 3
z (t) = A cos t + B sin t e 2 où (A, B) ∈ R2
2 2

d’où √ √
3 3 √
f (x) = A cos ln x + B sin ln x x
2 2

1
On doit avoir f ′ (x) = f d’où
x
√ √ √ √ √
3 3 3 1 3 3 1
−A sin ln x + B cos ln x × √ + A cos ln x + B sin ln x √
2 2 2 x 2 2 2 x
√ √
3 3 1
= A cos ln x − B sin ln x √
2 2 x

soit
√ 1√ √ 1√
∀x > 0, A− 3B cos 3 ln x + 3A − 3B sin 3 ln x = 0
2 2
d’où √
A= 3B
Les solutions sont donc
√ √
√ 3 3 √
f (x) = B 3 cos ln x + sin ln x x
2 2

√ 3 π
= α x cos ln x − où α ∈ R
2 6

Exercice PC 80
y
Soit (E) l’équation différentielle ln (x) y ′ + = 1.
x

1. Résoudre (E) sur ]0, 1[ et sur ]1, +∞[, puis sur ]0, +∞[.
ln (1 + x)
2. Soit g définie sur ]−1, +∞[ {0} par g (x) = , montrer que l’on peut prolonger g en une fonction de
x
classe C sur ]−1, +∞[.

3. En déduire que (E) a une solution C ∞ sur ]0, +∞[.


1
4. Retrouver ce résultat en utilisant la fonction ϕ définie par ϕ (x) = xt dt
0

Solution :

—168/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
1. Sur I = ]0, 1[ ou ]1, +∞[ , les fonctions x −→ et x −→ ln x étant continues, les solutions de l’équation homogène
x
1 dx K
sont y0 (x) = K exp − dx . Puisque = ln |ln x| , on obtient y0 (x) = . On peut ensuite utiliser
x ln x x ln x ln x

K × ln x
la variation de la constante pour avoir = 1 =⇒ K ′ = 1, on choisit donc K (x) = x qui donne la solution
ln x
x
particulière y (x) = .
ln x
′ y
Bon, tout cela étant simplifié si l’on remarque que (ln (x) × y) = ln (x) y ′ + , l’équation différentielle est donc

x
(ln (x) y) = 1 ⇐⇒ ln (x) y = x + K qui donne

K +x
y (x) = où K ∈ R
ln x
Pour une solution sur R, il faut la continuité en x = 1, puisque ln (x) ∼ (x − 1), on a une CN qui est K = −1.
x→1
ln x 1
Dans ce cas la fonction h (x) = = est continue et dérivable en x = 1 car elle admet un DL1 (1) de la
x−1 y (x)
ln x 1 1
forme = 1 − (x − 1) + o (x − 1). Ainsi y (x) = l’est aussi et on a bien une solution sur ]0, +∞[.
x−1 2 x→1 h (x)
+∞
(−1)k+1 xk +∞
2. Un petit DSE donne g (x) = k=1
= (−1)k+1 xk−1 est développable en série entière sur ]−1, 1[.
x
k=1
Puisqu’elle l’est clairement sur 12 , +∞ elle le devient sur ]−1, +∞[.
x−1 1
3. On a = est donc C ∞ sur ]0, +∞[.
ln (x) g (x − 1)
1 1 1
exp (t ln x) x−1
4. Le fonction ϕ définie par ϕ (x) = xt dt = exp (t ln x) dt = = si x = 1 et ϕ (1) = 1. C’est
0 0 ln x 0 ln x
une intégrale à paramètre. La fonction f (x, t) = exp (t ln x) est continue sur ]0, +∞[ × [0, 1] ce qui assure l’existence
∂f (x, t)
de ϕ (x) et = t (t − 1) · · · (t − k + 1) xt−k . Si x ∈ [a, b] alors f (x, t) est bornée sur [a, b] × [0, 1] donc
∂xk
∂f (x, t)
M t (t − 1) · · · (t − k + 1)
∂xk

ce qui permet de justifier la dérivation d’ordre k sous le signe intégrale.

Exercice PC* 138


(ENSAM PSI) Soit (E) l’équation différentielle xy ′′ − y ′ − 4x3 y = 0.

1. Résoudre (E) sur ]0, 1[ à l’aide du changement de variable t = 1 − x2 .


2. Montrer que x −→ y (x) est solution de (E) sur ]0, 1[ si et seulement si x −→ −y (−x) est solution de (E) sur
]−1, 0[.
3. Déterminer les solutions sur ]−1, 1[.

Solution :

1. On pose y (x) = z (t) = z 1 − x2 , en d’autres termes si x ∈ ]0, 1[ , on a t = 1 − x2 ∈ ]0, 1[ et x = 1 − t, donc
√ √
z (t) = y 1 − t est définie, dérivable deux fois sur ]0, 1[ car y l’est et t −→ 1 − t aussi sur ]0, 1[. On a alors

y ′ (x) = −2xz ′ 1 − x2
y′′ (x) = −2z ′ 1 − x2 + 4x2 z ′′ 1 − x2

—169/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi, ∀x ∈ ]0, 1[,

xy ′′ (x) − y′ (x) − 4x3 y (x) = x −2z ′ 1 − x2 + 4x2 z ′′ 1 − x2 + 2xz ′ 1 − x2 − 4x3 z 1 − x2 = 0

ce qui donne
4x3 z ′′ 1 − x2 − z 1 − x2 =0
d’où (x = 0), z est solution sur ]0, 1[ de l’équation z ′′ = z. On en déduit que z est de la forme

z (t) = A cos t + B sin t où (A, B) ∈ R2

et ainsi
∃ (A, B) ∈ R2 , ∀x ∈ ]0, 1[ , y (x) = A cos 1 − x2 + B sin 1 − x2
2. Soit y une solution sur ]0, 1[, posons z (x) = −y (−x). Ainsi z est définie, dérivable deux fois sur ]−1, 0[ et z ′ (x) =
y ′ (−x) et z ′′ (x) = −y ′′ (x) d’où

xz ′′ (x) − z ′ (x) − 4x3 z (x) = −xy′′ (−x) − y′ (−x) + 4x3 y (−x)

En posant u = −x ∈ ]0, 1[ , on obtient

xz ′′ (x) − z ′ (x) − 4x3 z (x) = u y ′′ (u) − y ′ (u) − 4u3 y (u) = 0

car y est solution de (E) sur ]0, 1[ et u ∈ ]0, 1[.


3. Soit y une solution sur ]−1, 1[ il existe donc quatre constantes (A, B, a, b) telles que

y (x) = A cos 1 − x2 + B sin 1 − x2 si x ∈ ]0, 1[


y (x) = a cos 1 − x2 + b sin 1 − x2 si x ∈ ]−1, 0[

Or y est dérivable deux fois en 0, donc les expressions étant dérivables à droite et à gauche, on obtient, compte tenu
de
d2
A cos 1 − x2 + B sin 1 − x2 = −4Bx2 sin 1 − x2 − 4Ax2 cos 1 − x2 + 2A sin 1 − x2 − 2B cos 1 − x2
dx2

y (0) = A cos (1) + B sin (1) = a cos (1) + b sin (1)


y ′′ (0) = 2A sin (1) − 2B cos (1) = 2a sin (1) − 2b cos (1)

d’où le système
(A − a) cos 1 + (B − b) sin 1 = 0
(A − a) sin 1 − (B − b) cos 1 = 0
d’inconnues (A − a) et (B − b) qui est de Cramer et a une unique solution, donc A = a et B = b.
Les solutions sur ]−1, 1[ sont de la forme

y (x) = A cos 1 − x2 + B sin 1 − x2 avec (A, B) ∈ R2

Remarque 1 : On peut simplifier un peu en remarquant que A cos 1 − x2 +B sin 1 − x2 = (A cos 1 + B sin 1) cos x2 +
(A sin 1 − B cos 1) sin x2 = C cos x2 +D sin2 . Puisque l’application (linéaire) (A, B) −→ (A cos 1 + B sin 1, A sin 1 − B cos 1)
est bijective (que vaut son déterminant ?), on en déduit que les solutions sur ]0, 1[ (ou ]−1, 0[) sont de la forme

y (x) = C cos x2 + D sin x2

Le raccord est alors plus simple.


Remarque 1 : On peut directement résoudre sur ]0, +∞[ (puis sur ]−∞, 0[) en posant t = x2 et en appliquant la
même méthode.

—170/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 139


(Mines PC) Trouver toutes les fonctions f : R −→ R dérivables telles que

∀x ∈ R, xf ′ (x) − 2f (−x) = 0

Solution : On commence par prouver que l’on peut dériver cette égalité. On se place sur I1 = ]−∞, 0[ ou I2 = ]0, +∞[,
2f (−x)
ainsi f ′ (x) = est dérivable car f l’est.
x
Analyse : On dérive donc l’égalité xf ′ (x) − 2f (−x) pour obtenir

xf ′′ (x) + f ′ (x) + 2f ′ (−x) = 0

En multipliant par x, il vient x2 f ′′ (x) + xf ′ (x) + 2xf ′ (−x) = 0. Or, en remplacant x par −x dans la relation de départ,
on a −xf ′ (−x) = 2f (x) d’où
x2 f ′′ (x) + xf ′ (x) − 4f (x) = 0
Ainsi f est, sur Ik solution de l’équation différentielle x2 y′′ + xy − 4y = 0.
Remarque : De plus, avec x = 0 dans l’équation de départ on a f (0) = 0 et avec x = 0 dans l’équation dérivée, on a
f ′ (0) = 0... (étrange ?... non, on est en 0, point où il y a un problème).
On résout donc, sur Ik , l’équation
(E) x2 y ′′ + xy − 4y = 0
C’est une équation d’Euler, on cherche y sous la forme y (x) = xα , on reporte pour obtenir

α (α − 1) + α − 4 = (α − 2) (α + 2) = 0
1
On a donc deux solutions y1 : x −→ x2 et y2 : x −→ 2 , elles sont indépendantes, on a donc toutes les solutions de (E)
x
sur Ik qui sont de la forme
B
y (x) = Ax2 + 2 où (A, B) ∈ R2
x
B 4B
Synthèse : Si f (x) = Ax2 + , alors xf ′ (x)−2f (−x) = − 2 = 0 ⇐⇒ B = 0. Les solutions sur Ik de xf ′ (x)−2f (−x) = 0
x2 x
sont de la forme Ak x2 .
Solutions sur R : On définit donc f par 
 A1 x2 si x > 0
f (x) = A x2 si x < 0
 2
0 si x = 0
Il est immédiat que f est solution sur Ik , continue, dérivable en 0 avec f (0) = f ′ (0) = 0 (car f (x) = o (x) =
x→0
0 + 0 × x + o (x)) donc est solution sur R.
x→0

Exercice PC* 140


(Mines PC) Soit (E) l’équation différentielle

x2 y ′′ + 4xy ′ + 2 − x2 y = 1

1. Déterminer les solutions développables en série entière.


2. Chercher une solution particulière sous la forme αxβ et résoudre (E).

Solution :
+∞
1. Soit f (x) = an xn une solution développable en série entière sur ]−R, R[ avec R > 0 alors y est solution de (E)
n=0
si et seulement si
+∞ +∞ +∞ +∞
n (n − 1) an xn + 4 nan xn + 2 an xn − an xn+2 = 1
n=2 n=1 n=0 n=0

—171/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

soit
+∞ +∞
[n (n − 1) + 4n + 2] an xn − an−2 xn + 4a1 x + 2a1 x + 2a0 = 1
n=2 n=2
On obtient donc
1
a0 = , a1 = 0
2
∀n 2, (n + 2) (n + 1) an = an−2
Ainsi a2n+1 est nul et
1
∀n 0, a2n+2 = a2n
(2n + 4) (2n + 3)
1 1 1
On calcule les premiers termes, on a a0 = , a2 = , a4 = , bref, par récurrence, il vien
2 4×3×2 6×5×4×3×2
1
a2n =
(2n + 2)!
d’où
+∞
1 cosh (x) − 1
f (x) = x2n =
n=0
(2n + 2)! x2
dont le rayon de convergence est l’infini et au-delà !
2. On remplace y (x) par αxβ , on a donc
α x2 × β (β − 1) xβ−2 + 4x × βxβ−1 + 2 − x2 xβ = αxβ β 2 + 3β + 2 − x2
1
Et oh miracle, avec β = −2, on obtient −α, ainsi x −→ − est solution particulière.
x2
1 cosh (x)
3. Cela signifie que y (x) + = est solution de l’équation homogène sur I ⊂ R∗ , deux secondes de reflechis-
x2 x2
sinh (x)
sement Jean-Pierre, et zou on vérifie que est l’autre solution de l’équation homogène. Puisque le wronskien
x2
des deux solution est non nul, les solutions sur I, intervalle ne contenant pas 0 sont
A sinh (x) B cosh (x) 1
y (x) = 2
+ 2
− 2
x x x
Et pour le raccord en x = 0, bon je vous laisse y réflechir, il n’y a qu’une seule solution et c’est f ! (question 1).

Exercice PC 81
(CCP) On considère l’équation différentielle

(E) x (1 − x) y ′′ − xy ′ + y = 0

1. Déterminer les solutions de (E) de la forme y (x) = xα où α ∈ R.


2. En déduire les solutions de (E) sur ]0, 1[.
3x − 2 a b 1 c d f
On pourra chercher à décomposer = + et 2 = + 2+ .
x (1 − x) x 1−x x (1 − x) x x x−1

Solution :
1. On remplace y (x) par xα dans (E) pour avoir
α (α − 1) (1 − x) xα−1 − αxα + xα = 0 ⇐⇒ α (α − 1) xα−1 + (α (α − 1) − α + 1) xα = 0
⇐⇒ α (α − 1) xα−1 + (α − 1)2 xα = 0
Ainis y (x) = x est solution de (E).

—172/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. On pose alors y (x) = xz (x), on remplace pour obtenir

x (1 − x) (xz ′′ + 2z ′ ) − x (xz ′ + z) + xz = 0 ⇐⇒ x2 (1 − x) z ′′ + x (2 − 3x) z ′ = 0

En posant Z = z ′ , on a une équation différentielle du premier ordre dont les solutions sont

x (3x − 2)
Z (x) = C1 exp dx
x2 (1 − x)

Mais
3x − 2 1 2
dx = − + dx = − ln x2 (1 − x)
x (1 − x) x−1 x
d’où
C1 1 1 1 1
Z (x) = z ′ (x) = = C1 − + 2 =⇒ z (x) = C1 ln x − ln (1 − x) − + C2
x2 (1 − x) x x−1 x x

et ainsi
x
y (x) = C1 x ln − 1 + C2 x
1−x

Exercice PC* 141


x
f (t) 1
Soit f définie et continue sur ]0, 1[ telle que ∀x ∈ ]0, 1[, dt = + f (x). Montrer que f est solution d’une
1−x t 2

équation différentielle du second ordre. La résoudre.


x
f (t)
Solution : La fonction F : x −→ dt est définie, dérivable sur ]0, 1[ car f est continue sur ]0, 1[ et
1−x t

f (x) f (1 − x) f (x) f (1 − x)
F ′ (x) = − (−1) = +
x 1−x x 1−x
f (x) f (1 − x)
On en déduit que f est dérivable et f ′ (x) = + . Puisque f est dérivable, l’expression de f ′ prouve que f ′
x 1−x
est dérivable. On a alors
x (1 − x) f ′ (x) = (1 − x) f (x) + xf (1 − x)
que l’on dérive pour avoir

x (1 − x) f ′′ (x) + (1 − 2x) f ′ (x) = (1 − x) f ′ (x) − f (x) + f (1 − x) − xf ′ (1 − x)

Mais

x (1 − x) f ′ (x) = (1 − x) f (x) + xf (1 − x) =⇒ (1 − x) xf ′ (1 − x) = xf (1 − x) + (1 − x) f (x)


1−x←x
x
=⇒ xf ′ (1 − x) = f (1 − x) + f (x)
1−x
x f (1 − x)
=⇒ f (1 − x) − xf ′ (1 − x) = 1 − f (1 − x) − f (x) = (1 − 2x) − f (x)
1−x 1−x
et
f (x) f (1 − x) f (1 − x) f (x)
f ′ (x) = + =⇒ (1 − 2x) = (1 − 2x) f ′ (x) − (1 − 2x)
x 1−x 1−x x
d’où
1 − 2x
f (1 − x) − xf ′ (1 − x) = (1 − 2x) f ′ (x) − f (x) − f (x)
x

—173/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On obtient donc
1 − 2x
x (1 − x) f ′′ (x) + (1 − 2x) f ′ (x) = (1 − x) f ′ (x) − f (x) + (1 − 2x) f ′ (x) − f (x) − f (x)
x
soit
f (x)
x (1 − x) f ′′ (x) − (1 − x) f ′ (x) + =0
x
1
: Ainsi f est solution de l’équation différentielle
x
x2 (1 − x) y ′′ − x (1 − x) y ′ + y = 0

Pour la résoudre cette équation, on cherche une solution polynômiale. On trouve y (x) = x (1 − x), la variation de la
constante (y (x) = x (1 − x) z (x)) conduit à l’équation différentielle

x (1 − x) z ′′ (x) + (1 − 3x) z ′ (x) = 0

1 − 3x 1 − 3x 2 1 C1
que l’on intégre en z ′ (x) = C1 exp − dx , avec − =− − , cela donne z ′ (x) = =
x (1 − x) x (1 − x) x−1 x x (1 − x)2
1 1 1
C1 − + d’ou
(x − 1)2 x − 1 x

−C1
z (x) = − C1 ln (1 − x) + C1 ln x + C2
x−1
x
y (x) = C1 x (1 − x) ln − 1 + C2 x (1 − x)
1−x
1
1
2 f (t)
Synthèse : Puisque f 2 = = 0, on obtient 2C1 + C2 + 2 = 0. Puis la suite se fait avec M aple. On obtient alors
1
2
t
C1 = 1 et C2 = 0 d’où
x
f (x) = x (1 − x) ln −1
1−x

Exercice PC 82
On considère l’équation différentielle

(1) x2 + 1 y′′ − 2y = x.
1. Déterminer les polynômes solutions de l’équation homogène associée à (1) .
2. En déduire les solutions de l’éqution (1) .

Solution :
1. Soit P de degré n solution de (1) . Alors, en considérant les termes de plus haut degré, on a

n (n − 1) − 2 = (n + 1) (n − 2) = 0

On pose donc P = ax2 + bx + c, on remplace pour obtenir

P = a x2 + 1 où a ∈ R

2. On résout ensuite l’équation homogène en posant

y (x) = x2 + 1 z (x) =⇒ y′′ (x) = 2z (x) + 4xz ′ (x) + x2 + 1 z ′′ (x)


2
x2 + 1 y ′′ (x) − 2y (x) = 0 ⇐⇒ x2 + 1 z ′′ (x) + 4x x2 + 1 z ′ (x) = 0

—174/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi
z est solution de x2 + 1 z ′′ + 4xz ′ = 0
d’où
4x K
z ′ (x) = K exp − dx = 2
x2 + 1 2
(x + 1)
Or
dx x x2
arctan x = = +2 dx
x2+ 1 IP P 1 + x2 (1 + x2 )2
u′ = 1 u=x
1 ′ −2x
v= v =
1 + x2 (1 + x2 )2
soit
x x2 + 1 − 1
arctan x + cste = 2
+2 2 dx
1+x (1 + x2 )
x 1
arctan x + cste = + 2 arctan x − 2 dx
1 + x2 (1 + x2 )2
1 1 x arctan x
dx = + +K
(1 + x2 )2 2 1 + x2 2
d’où
x
z (x) = A + arctan x + B où (A, B) ∈ R2
1 + x2
Il reste à déterminer une solution particulière. On cherche un polynôme. On trouve
x
yp (x) = −
2
Les solutions sont donc
x
y (x) = A x + x2 + 1 arctan x + B x2 + 1 −
2

Exercice PC* 142


Soit E un espace euclidien de dimension 3 et −

u un vecteur unitaire. Résoudre l’équation différentielle −

x′ = −

u ∧−

x.
−−−−→ →
Quel est le lieu de M (t) défini par OM (t) = −
x (t) ?

Solution : On complète −
→u en une base orthonormée directe (− →u ,−

v ,−→
w ) , si −

x a pour coordonnées (a, b, c) alors
 ′       
a 1 a 0

→x′ = −

u ∧−→x ⇐⇒  b′  =  0  ∧  b  =  −c 
c′ 0 c b
 
 a = α constant  a = α constant
ce qui donne c = −b′ ⇐⇒ b = λ cos t + µ sin t = G cos (t − ϕ) . Le point M décrit un cercle dans un plan
 ′′ 
b = −c′ = −b c = b′ = G sin (t − ϕ)


vecteur normal u .

Exercice PC 83
On considère l’équation différentielle

(1) x2 + 1 y′′ − 2y = x.
1. Déterminer les polynômes solutions de l’équation homogène associée à (1) .
2. En déduire les solutions de l’éqution (1) .

—175/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1. Soit P de degré n solution de (1) . Alors, en considérant les termes de plus haut degré, on a

n (n − 1) − 2 = (n + 1) (n − 2) = 0

On pose donc P = ax2 + bx + c, on remplace pour obtenir

P = a x2 + 1 où a ∈ R

2. On résout ensuite l’équation homogène en posant

y (x) = x2 + 1 z (x) =⇒ y′′ (x) = 2z (x) + 4xz ′ (x) + x2 + 1 z ′′ (x)


2
x2 + 1 y ′′ (x) − 2y (x) = 0 ⇐⇒ x2 + 1 z ′′ (x) + 4x x2 + 1 z ′ (x) = 0
Ainsi
z est solution de x2 + 1 z ′′ + 4xz ′ = 0
d’où
4x K
z ′ (x) = K exp − dx =
x2 + 1 (x2 + 1)2
Or
dx x x2
arctan x = = +2 dx
x2+ 1 IP P 1 + x2 (1 + x2 )2
u′ = 1 u=x
1 −2x
v= v′ =
1 + x2 (1 + x2 )2
soit
x x2 + 1 − 1
arctan x + cste = +2 dx
1+x 2
(1 + x2 )2
x 1
arctan x + cste = + 2 arctan x − 2 dx
1 + x2 (1 + x2 )2
1 1 x arctan x
dx = + +K
(1 + x2 )2 2 1 + x2 2

d’où
x
z (x) = A + arctan x + B où (A, B) ∈ R2
1 + x2
Il reste à déterminer une solution particulière. On cherche un polynôme. On trouve
x
yp (x) = −
2
Les solutions sont donc
x
y (x) = A x + x2 + 1 arctan x + B x2 + 1 −
2

Exercice PC 84
On considère la matrice A définie par
 
2 −1 −1
A =  −1 2 −1 
−1 −1 2
1. Déterminer les solutions du système différentiel X ′ = AX.
2. Préciser la nature des courbes intégrales.

—176/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1. La matrice est symétrique réelle donc diagonalisable., le polynôme caractéristique est

2−X −1 −1
−1 2−X −1 = −X (X − 3)2
−1 −1 2−X

La matrice de passage est  


1 1 1
P =  1 −1 0 
1 0 −1
Dans la nouvelle base, le système s’écrit
 
u′ = 0   u=α
v′ = 3v =⇒ v = βe3t
′  
w = 3w w = γe3t

d’où      
x (t) α α + (β + γ) e3t
 y (t)  = P  βe3t  =  α − βe3t  où (α, β, γ) ∈ R3
3t 3t
z (t) γe α − γe

2. Si (β, γ) = (0, 0) est fixé, on obtient


   
α β+γ
M (t) =  α  + e3t −

u où −

u =  −β  est une demi-droite
α −γ

Si (β, γ) = (0, 0) , on obtient un point. Ces demi-droites sont incluses dans le plan x + y + z = 0.

Exercice PC 85
On considère l’équation différentielle sur ]0, +∞[ :

(E) x2 y ′′ (x) + 4xy′ (x) + 2 − x2 y (x) = 1

z (x)
1. Sur l’intervalle ]0, +∞[ , On pose y (x) = , donner l’équation vérifiée par la fonction z et la résoudre.
x2
2. Déterminer la (les) solutions de (E) dévelopable en série entière. Préciser le rayon de convergence et exprimer la
somme à l’aide de fonctions "classiques".
3. Déduire de ce qui précède l’ensemble des solutions de (E).
Déterminer les solutions de (E) admettant une limite finie à droite en 0.

Solution :
1. On a alors x2 y′ (x) + 2xy (x) = z ′ (x) d’où z ′′ (x) = x2 y ′′ (x) + 4xy ′ (x) + 2y (x). Ainsi

z ′′ (x) − z (x) = x2 y ′′ (x) + 4xy′ (x) + 2 − x2 y (x) = 1

Les solutions sont (équation caractéristique r2 = 1)

z (x) = Aex + Be−x où (A, B) ∈ R2


ou z (x) = C cosh x + D sinh x où (C, D) ∈ R2

—177/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

+∞
2. On cherche alors y (x) = an xn d’où
n=0

+∞ +∞ +∞
x2 y ′′ (x) + 4xy′ (x) + 2 − x2 y (x) = n (n − 1) an xn + 4 nan xn + 2 − x2 an xn = 1
n=2 n=1 n=0

Soit
+∞ +∞ +∞
4a1 + 2a1 + 2a0 + (n (n − 1) + 4n + 2) an − an xn+2 = 6a1 + 2a0 + ((n + 2) (n + 1) an − an−2 ) xn = 1
n=2 n=0 n=2

1 an−2
d’où puisque y (0) = a0 = (faire x = 0 dans l’équation différentielle), a1 = 0 et an = pour n 2.
2 (n + 2) (n + 1)
1 1
En particulier a2p+1 = 0, a2 = , a4 = , par récurrence
4×3×2 6 × 5 × 4!
1
a2p =
(2p + 2)!
soit
+∞
x2p cosh x − 1
yp (x) = = avec R = +∞
p=0
(2p + 2)! x2

3. On en déduit une solution particulière de (E). On a les solutions de (EH) par le changement de fonction sur ]0, +∞[ ,
A cosh x + B sinh x
à savoir y0 (x) = d’où
x2
cosh x − 1 A cosh x + B sinh x
y (x) = + où (A, B) ∈ R2 sur ]0, +∞[
x2 x2
La seule solution ayant une limite en x = 0 est yp (x) qui est C ∞ .

Exercice PC* 143


(X-ESPCI) Soit f ∈ C 2 (R) telle que f (0) = f ′ (0) = 1 et ∀x ∈ R, f ′′ (x) + 5f ′ (x) + 6f (x) 0. Montrer que ∀x ∈ R,

f (x) 4e−2x − 3e−3x

Solution : Si vous le voulez, vous pouvez vérifier que la solution de y ′′ + 5y + 6y = 0 avec les conditions initiales
y (0) = y ′ (0) = 1 est bien y (x) = 4e−2x − 3e−3x . Mais on s’en doute .... Bon, on pose g (x) = f ′′ (x) + 5f ′ (x) + 6f (x) ,
ainsi f est solution de l’équation différentielle y ′′ + 5y ′ + 6y = g (x) avec les conditions initiales y (0) = y′ (0) = 1.
L’équation homogène a pour solution y (x) = Ae−2x + Be−3x . On utilise alors la variations des constantes et on cherche
f (x) = A (x) e−2x + B (x) e−3x . On a donc

A′ (x) e−2x + B ′ (x) e−3x = 0 A′ (x) = g (x) e2x


⇐⇒
−2A′ (x) e−2x − 3B ′ (x) e−3x = g (x) B ′ (x) = −g (x) e3x

d’où ∃ (α, β) ∈ R2 tels que


x x
f (x) = g (t) e2t dt e−2x − g (t) e3t dt e−3x + αe−2x + βe−3x
0 0

Puisque f (0) = f ′ (0) = 1, on obtient


x x
f (x) = g (t) e2t dt e−2x − g (t) e3t dt e−3x + 4e−2x − 3e−3x
0 0
x
= g (t) e2(t−x) − e3(t−x) dt + 4e−2x − 3e−3x
0

—178/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On pose alors u = t − x pour obtenir


0
f (x) = g (u + x) e2u − e3u du + 4e−2x − 3e−3x
−x
x x
u 5
= g (u + x) e3u − e2u du + 4e−2x − 3e−3x = 2 sh g (u + x) e 2 u du + 4e−2x − 3e−3x
0 0 2
5
Puisque sh u2 est du signe de u et que par hypothèse, g 0, on a sh u
2 g (u + x) e 2 u 0 si u > 0 et < 0 si u < 0, ainsi
l’intégrale est toujours positive et f (x) 4e−2x − 3e−3x .

13.1 Le lemme de Gronwall et quelques usages


Proposition 1 (Lemme de Gronwall) Soient ψ et y : [a, b] −→ R avec ψ 0 continue telles que
t
∃c 0, ∀t ∈ [a, b] , y (t) c+ ψ (s) y (s) ds
a

alors
t
∀t ∈ [a, b] , y (t) c exp ψ (s) ds
a
t
Preuve.On pose F (t) = ψ (s) y (s) ds, ainsi F ′ (t) = ψ (t) y (t) et la condition donnée, puisque ψ 0 s’écrit
a

ψ (t) y (t) = F ′ (t) cψ (t) + ψ (t) F (t) =⇒ F ′ (t) − ψ (t) F (t) cψ (t)
t
On multiplie cette égalité par exp − ψ (s) ds , en effet
a

t t
d
(F ′ (t) − ψ (t) F (t)) exp − ψ (s) ds = F (t) exp − ψ (s) ds
a dt a
t t
d
cψ (t) exp − ψ (s) ds = −c exp − ψ (s) ds
a dt a

On obtient donc
t t
d
F (t) exp − ψ (s) ds + c exp − ψ (s) ds 0
dt a a

d’où
t t 0 0
F (t) exp − ψ (s) ds + c exp − ψ (s) ds F (0) exp − ψ (s) ds + c exp − ψ (s) ds = c
a a a a

ce qui donne
t
F (t) c exp ψ (s) ds − c
a

d’où
b t
y (t) c+ ψ (s) y (s) ds = c + F (t) c exp ψ (s) ds
a a
t
c+ ψ (s) y (s) ds t t
a
Autre preuve à explorer : On pose A (t) = t = c+ ψ (s) y (s) ds exp − ψ (s) ds , étudier
a a
exp ψ (s) ds
a
la monotonie de A (t) en dérivant, cela semble plus simple....

—179/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 144


Soit q de classe C 1 sur [0, +∞[ avec q > 0 strictement croissante. Montrer que les solutions de y′′ + q (x) y = 0 sont

bornées sur [0, +∞[

Solution : On a 2y ′′ (x) y ′ (x) + 2q (x) y (x) y ′ (x) = 0. En intégrant, on obtient


t
2 2
y ′ (t) − y ′ (0) + q (s) × 2y (s) y ′ (s) ds = 0
0

Une IPP dans l’intégrale (en dérivant q) donne


0 )t t
2 2 2
y ′ (t) − y ′ (0) + q (s) y (s) − q ′ (s) y 2 (s) ds = 0
0 0

soit
t
y ′ (t)2 + q (t) y (t)2 = K + q ′ (s) y 2 (s) ds où K = y ′ (0)2 + q (0) y (0)2 0
0
Ainsi
t t ′
q (s)
q (t) y 2 (t) K+ q ′ (s) y 2 (s) ds = K + × q (s) y 2 (s) ds
0 0 q (s)
Par Gronwall, on en déduit que
t ′
q (s) q (t) K
q (t) y 2 (t) K exp ds = K =⇒ y 2 (t) =⇒ y est bornée
0 q (s) q (0) q (0)

—180/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

14 Nul n’entre ici s’il n’est euclidien


Exercice PC* 145
(Centrale) On se place sur Rn [X].

1
P (t) Q (t)
1. Montrer que P | Q = dt est un produit scalaire sur E.
0 t (1 − t)
2. Justifier qu’il existe une BON (P0 , · · · , Pn ) telle que deg (Pk ) = Pk . Montrer que tout polynôme de degré inférieur
ou égal à n − 1 est orthogonal à Pn .
3. Soit α ∈ C R une racine complexe de Pn . Montrer que Pn = U × P où U est unitaire irréductible dans R [X] et
P de degré n − 2.
4. Montrer que les racines de Pn sont simples et réelles.

Solution :
n n
1. Premier problème, est-ce défini ? Si P (t) = ak tk et Q (t) = bk tk (écrit suivant les puissances croissantes),
k=p k=q
alors
P (t) Q (t) 1
∼ tp+q− 2 d’où la CV en 0
t (1 − t) t→0

n n
k k
Ensuite, on décompose selon la base (1 − t) . Si P (t) = αk (1 − t) et Q (t) = β k (1 − t)k alors
0 k n
k=i k=j

P (t) Q (t) 1
∼ (1 − t)i+j− 2 d’où la CV en 1
t (1 − t) t→1

On a bien un réel, la bilinéarité est simple et la positivité sans problème.


2. Si on orthonormalise la base canonique, alors P0 = 1, P1 = X − projP0 (X) où projP0 est la projection orthogonale
sur Vect (P0 ), P2 = X 2 − projP0 X 2 − projP1 X 2 · · · Ainsi deg (Pk ) = k.
Enfin si P = n−1 k=0 ak Pk ∈ Rn−1 [X] , on a

n−1
P | Pn = ak Pk | Pn = 0
k=0

3. Tout simplement, on a
Pn = X 2 − 2 Re (α) X + |α|2 × P

4. Cela se complique. On a alors, pour le polynôme P de la question précédente, pusique deg P n−1

1 t2 − 2 Re (α) t + |α|2 × P 2 (t)


Pn | P = dt = 0
0 t (1 − t)

Or t2 − 2 Re (α) t + |α|2 > 0 sur R (pas de racines), P 2 (t) 0 · · · absurde !


Il n’y a donc pas de racines complexes non réelles, toutes les racines sont réelles. Sont-elles simples ? Supposons que
α soit une racine au moins double. Alors

Pn = (X − α)2 P avec deg P = n − 2

et hop
1 2
(t − α) × P 2 (t)
Pn | P = dt = 0
0 t (1 − t)
impossible (même méthode).

—181/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 86
Soit E l’ensemble des matrices carrées réelles de taille n et F le sous ensemble des matrices scalaires. On note

| : (M, N ) −→ tr t MN

1. Montrer que l’on a défini un produit scalaire et que les sous-ensembles de E constitués des matrices symétriques
et antisymétriques sont orthogonaux.
2. Déterminer l’orthogonal de F et le projeté orthogonal de d’un élément de E sur F.

Solution :
1. On a bien
-Symétrie : M | N = N | M car tr (t M N ) = tr (t (t M N)) = tr (t N M).
-Linéarité à gauche par linéarité à gauche du produit matriciel et linéarité de la trace.
n n
t
-Positivité car tr ( M M ) = m2ij et la forme quadratique et définie car si M | M = 0 alors tous les coefficients
i=1 j=1
de M sont nuls, et ainsi M = 0.
Soit maintenant S symétrique et A antisymétrique, alors
t
A = −A, t S = S et A | S = tr t AS = tr (−AS) = −tr (AS)

mais
S | A = tr t SA = tr (SA)
d’où, puisque tr (AS) = tr (SA) , on obtient tr (AS) = −tr (AS) = 0. Les deux sous espaces sont orthogonaux.
2. On a F = Vect (In ) , ainsi M ∈ F ⊥ ⇐⇒ In | M = 0 ⇐⇒ tr (In M ) = tr (M ) = 0. L’orthogal de F est donc
l’hyperplan constitué des matrices de trace nulle (il est bien de dimension n − 1, ouf !).
In In
Une base orthonormée de F est = √ , ainsi, si M ∈ E,
In n
8 9
In In tr (M)
p (M) = √ | M √ = In
n n n

Exercice PC* 146


Soit E un espace euclidien, n ∈ N∗ , B = (e1 , · · · , en ) ∈ E n telle que



 ∀i ∈ {1, · · · , n} , ei = 1


n

 (x|ek )2 = x 2
 ∀x ∈ E,

k=1

Montrer que B est une base orthonormée de E.

n
2
Solution : On a ∀j, ej = 1 = (ej |ei )2 = 1 + (ej |ei )2 =⇒ (ej |ei )2 = 0 =⇒ (ej |ei ) = 0 si j = i et
i=1 i=j i=j
(ej |ej ) = 1. On a donc une famille orthonormale donc libre. Est-elle génératrice ? Soit x ∈ E, on pose
n
y =x− (x|ek ) ek
k=1

—182/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

alors n
2 2
(x|y) = x − (x|ek ) = 0
k=1

D’après Pythagore,
n 2 n
2 2 2
x−y = (x|ek ) ek = (x|ek ) = x car on a une famille orthogonale
k=1 k=1
2 2
= x + y car (x|y) = 0

d’où
y = 0 =⇒ y = 0

Exercice PC* 147


(Centrale)

n
1. Soit (a0 , · · · , an ) ∈ Rn+1 , à quelle condition l’application (P, Q) ∈ Rn [X]2 −→ P (ak ) Q (ak ) définit-elle un
k=0
produit scalaire sur Rn [X] ?
On suppose ensuite cette condition réalisée et on note | le produit scalaire.
2. Donner une base orthonormée pour | .
$ n
:
3. Soit F = P ∈ Rn [X] , P (ak ) = 0 , déterminer la distance de X n à F.
k=0

Solution :
n
1. La bilinéarité, la symétrie, la positivité est évidente. Reste le caractère défini. Si P (ak )2 = 0 alors ∀k ∈
k=0
{0, · · · , n}, P (ak ) = 0. Si les ak sont deux à deux distincts, on a n + 1 > deg P racines, ainsi P est nul. Sinon, s’il
n n
existe i = j ∈ {0, · · · , n} tels que ai = aj , alors P = (X − ak ) ∈ Rn [X] et P (ak )2 = 0. On a pas un produit
k=0 k=0
k=i
scalaire. La CNS est donc que les ak soient 2 à 2 =.
2. Soit Li le ième polynôme de Lagrange associé à la famille (a0 , · · · , an ) , i.e.
n
X − ak
Li =
ai − ak
k=0
k=i

1 si k = i
On sait que Li (ak ) = δ k,i = , ainsi
0 si k = i
n n
Si i = j, Li | Lj = Li (ak ) Lj (ak ) = δ k,i δ k,j = 0
k=0 k=0
n n
Li | Li = Li (ak ) Li (ak ) = δ 2k,i = 1
k=0 k=0

C’est bien une base orthonormée.

—183/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Rn [X] −→ R
n
3. Soit ϕ : , ϕ est une forme linéaire non nulle et F = ker ϕ donc dim F =n − 1, ainsi F ⊥ est de
P −→ P (ak )
k=0
dimension 1. On va donc projeter sur l’espace le plus petit, à savaoir F ⊥ . Il suffit donc d’avoir un générateur de F.
n n
Mais P (ak ) = P (ak ) × 1, si l’on pose Q (X) = 1, alors
k=0 k=0

P ∈ F ⇐⇒ P | Q = 0 ⇐⇒ P ∈ Vect (Q)
Ainsi F ⊥ = Vect (Q) (en fait la forme linéaire ϕ se reprèsente sous la forme P −→ P | Q tout simplement !).
On a alors (faire un zoli dessin)
| Xn | 1 |
d (Xn , Q) =
1
n
X |Q Q
car si p est la projection sur F ⊥ , on a p (X n ) = × Q (tout simplement car e = est une base
Q 2 Q
orthonormée de F ⊥ , donc la projection est donnée par P | e e).
Bref
n
ank
k=0
d (Xn , Q) =
n

Exercice PC* 148


2
 √ √ 
√t t 1 − t2 1 − t2
(Centrale) Soit t ∈ [−1, 1] et A (t) =  t√ 1 − t2 1 − t2 −t . Calculer A (t)2 , en déduire les éléments
1 − t2 −t 0

propres de A (t).

Solution : La matrice est symétrique, réelle donc diagonalisable. Pour calculer A (t)2 , deux méthodes.
Boeuf musqué : Je calcule, pas mon genre.
Plus malin, puisque t A = A, calculer A2 , c’est calculer t AA, alors A ne serait-elle pas orthogonale ?
Bon, si C1 , C2 et C3 sont les colonnes de A, on a
2
C1 = t4 + t2 − t4 + 1 − t2 = 1
2
C2 = t2 − t4 + 1 − 2t2 + t4 + t2 = 1
2
C3 = 1 − t2 + t2 = 1
et puis C1 · C2 = C1 · C3 = C2 · C3 = 1. Bref A2 = I3 . On a donc une symétrie orthogonale.
Dans une bonne base, sa matrice des donc à choisir dans
       
1 0 0 1 0 0 1 0 0 −1 0 0
 0 1 0 ,  0 1 0  ,  0 −1 0  ,  0 −1 0 
0 0 1 0 0 −1 0 0 −1 0 0 −1
Donc les traces sont 3, 1, −1, −3, ah,ah, ici T r (A) = 1 donc c’est une symétrie par rapport à un plan. Donc
 2 √ √ 
t −1
√ t 1 − t2 1 − t2
A − I3 =  t√ 1 − t2 −t2 −t  est de rang 1
1−t 2 −t −1
 √ 
1 − t2 √
La normale au plan est donc dirigé par u =−
→  −t  et le plan a pour équation 1 − t2 x − ty − z = 0 dont une
−1

base est (on isole z = 1 − t2 x − ty)    
1 0
 ,  1 
√ 0
1 − t2 −t

—184/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Pour résumer les sous espaces propres sont


     √ 
1 0 1 − t2
E1 = Vect  √ 0  ,  1  et E−1 = Vect  −t 
1−t2 −t −1

Exercice PC* 149


 
a 0 1−a
Soit a ∈ ]0, 1[ et A =  0 1−a a . La suite An converge-t-elle ?
1−a a 0

Solution : On diagonalise A. On a

a−X 0 1−a 1 0 1−a


PA (X) = 0 1−a−X a = (1 − X) 1 1 − a − X a
C1 +C2 +C3
1−a a −X 1 a −X
1 0 1−a
= (1 − X) 0 1 − a − X 2a − 1 = (1 − X) X 2 − 3a2 + 3a − 1
0 a a−X −1
2
1 1 1
On a 3a2 − 3a + 1 = 3 a − + a son minimum en a = et vaut 1 et 0 et 1, ainsi
2 4 2

1
a ∈ ]0, 1[ =⇒ 3a2 − 3a + 1 ∈ ,1
4
√ 1
On a donc deux valeurs propres λ± qui valent ± 3a2 − 3a + 1 et sont dans , 1 en valeur absolue.
2
La matrice
 est symétrique réelle, on peut diagonaliser. Le sous espace propre associé à la valeur propre 1 est E1 =
1
Vect  1 . On ne cherche pas les deux autres sous espaces. On sait que l’on peut diagonaliser en BON, il existe donc
1
 
1
√ · ·
 3 
 1 
 √ · · 
P =  telle que
 3 
 1 
√ · ·
3
     
1 0 0 1 0 0 1 0 0
A = P  0 λ+ 0  t P =⇒ An = P  0 λn+ 0  t P −−−−−→ P  0 0 0  t P
n→+∞
0 0 λ− 0 0 λn− 0 0 0

Mais  
1
  √ · ·  1 1 1 
 3  √ √ √
 
1 0 0  1  1 0 0 1 1 1
1
  0 0 0   ·3
t 
P 0 0 0  P = √ · · 
 3 3 =  1 1 1 
 3  · ·  3
0 0 0  1  0 0 0 1 1 1
√ · · · · ·
3
d’où le résultat.
On trouve logiquement un projecteur. Car si An −−−−−→ P, alors A2n = An × An −−−−−→ P 2 d’où P 2 = P .
n→+∞ n→+∞

—185/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC 87
1
(n)
Sur R [X] on définit P | Q = P (t) Q (t) dt et Ln = (X n (1 − X)n ) (dérivée énième de X n (1 − X)n
0

1. Vérifier que | est un produit scalaire sur R [X]


2. Montrer que Ln est un polynôme de degré n et préciser son coefficient dominant dn .
3. Soit P ∈ R [X] tel que P (0) = P (1) = 0, si Q ∈ R [X], montrer que P ′ | Q = − P | Q′
4. Soit n 1, montrer que Ln est orthogonal à Rn−1 [X]. Déterminer la distance de X n à Rn−1 [X].

Solution :
1
1. Vérification facile. Ne pas oublier que P | P = 0 =⇒ P 2 (t) dt = 0 =⇒ P 2 (t) = 0 si t ∈ [0, 1] car P 2 est une
0
fonction continue et positive. On en déduit que P 2 a une infinité de racine donc est nul, puis que P = 0 (intégrité
de R [X]).
n
n
2. Il est clair que deg Ln = 2n, sa dérivée énième est donc de degré n. Pour être précis, on a Ln = X n × (−1)k X k =
k
k=0
n
n (n) (n + k)! k
(−1)k X n+k . Or X n+k = X d’où
k k!
k=0
n
n (n + k)! k
Ln = (−1)k X
k k!
k=0

(2n)!
En particulier, le coefficient dominant vaut dn = (−1)n .
n!
1 1 1
3. On a P ′ | Q = P ′ (t) Q (t) dt, avec une IPP on a P ′ (t) Q (t) dt = [P (t) Q (t)]10 − P (t) Q′ (t) = − P | Q′
0 0 0
si P (0) = P (1) = 0.
; <
4. Posons U = X n (1 − X)n , soit P ∈ R [X] , alors Ln | P = U (n−1)′ | P . Puisque 0 et 1 sont racines d’ordre n de
U, elles sont racines de U (n−1) (et des dérivées U, U ′ , U ′′ , · · · , U (n−1) ), on peut donc affirmer que
= > = > = > = > = >
Ln | P = U (n−1)′ | P = − U (n−1) | P ′ = − U (n−2)′ | P ′ = U (n−2) | P ′′ = (−1)n U | P (n)

On en déduit que si P ∈ Rn−1 [X] , on a Ln | P = 0 car P (n) = 0 si P ∈ Rn−1 [X]. Ainsi Ln ∈ Rn−1 [X]⊥ .
On se place dans Rn [X], puisque dim Rn−1 [X] = dim Rn [X] − 1, on a dim Rn−1 [X]⊥ = 1, ainsi Rn−1 [X]⊥ est
une droite et Ln est un vecteur directeur. Soit H la projection de X n sur V ect (Ln ) alors
d (X n , Rn−1 [X]) = H
Or
8 9 8 9
Ln Ln Ln |(−1)n U | n! | | U | n! |
H Xn |= =⇒ H = | Xn = =
Ln Ln Ln Ln Ln
or | U | n! | = n! U | 1
= >
et Ln 2 = Ln | Ln = (−1)n U | L(n)
n
n = (−1) U | n!dn = (2n)! U | 1

n! U | 1 U |1
H = = n!
(2n)! U | 1 (2n)!
1 1
Il reste donc à calculer U | 1 = xn (1 − x)n dx, une IPP (en dérivant (1 − x)n ) donne xn (1 − x)n dx =
0 0
1
n
xn+1 (1 − x)n−1 dx, on réitère pour avoir
n+1 0

n (n − 1) 1
n! 1
(n!)2
U |1 = xn+2 (1 − x)n−2 dx = · · · = x2n dx =
(n + 1) (n + 2) 0 (n + 1) (n + 2) × · · · (2n)! 0 (2n + 1)!

—186/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Ainsi
(n!)2 1
H = √ = (ouf !)
(2n)! 2n + 1 √ 2n
2n + 1
n

Exercice PC 88
− → −
→ − →
L’espace euclidien orienté R3 est rapporté à la base orthonormale B = i, j,k .

Quelle est la matrice dans la base B de la rotation r vérifiant



→ − → − →
r (−

u) = −

u où −
→u = i + j − k

→ −

et r i = j .

Préciser l’axe et l’angle de la rotation.

Solution : Soit R la matrice de r dans B, alors


 
0 a c
R= 1 0 0 
0 c −a

car R ∈ SO (3) , donc (si Ci est la i-ème colonne) C1 · C2 = 0 et C1 ∧ C2 = C3 .


Puis r
        
1 0 a c 1 a−c 1
a−c=1
(−

u) = −→
u =⇒ R  1  =  1 0 0   1  =  1  =  1  =⇒ =⇒ a = 0 et c = −1
a + c = −1
−1 0 c −a −1 a+c −1

On a alors  
0 0 −1
R= 1 0 0 
0 −1 0
 
1
1
L’axe est dirigé par −

u et puisque tr (R) = 0 = 1 + 2 cos θ =⇒ cos θ = − . On choisit −

a =  −1  ⊥ −

u , alors
2
0

1 1 0

Det (−

u,−

a , r (−

a )) = 1 −1 1 = −3 =⇒ angle est −
−1 0 1 3

Exercice PC* 150


Une matrice S ∈ Sn (R) est dite positive si ∀X ∈ Mn,1 (R) , t XSX 0. Elle est dite strictement positive si ∀X ∈

Mn,1 (R) , t XSX 0. On note Sn+ (R) l’ensemble des matrices positives et Sn++ (R) l’ensemble des matrices strictement
positives.
Montrer que si A ∈ Sn++ (R) alors les valeurs propres de A sont strictement positives et que si B ∈ Sn+ (R) , ses valeurs
propres sont positives (ou nulles).
1. Soit A ∈ Sn++ (R) , montrer que A ∈ GLn (R) et qu’il existe ∆ ∈ Sn++ (R) telle que A−1 = ∆2 .
2. Soit B ∈ Sn+ (R) , on pose M = ∆B∆, que dire de M ?
3. Montrer que det (A + B) det (A) + det (B)

—187/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution : On commence par prouver que si A ∈ Sn++ (R) alors les valeurs propres de A sont strictement positives.
Soit λ une valeur propre et X un vecteur propre associé, alors
t 2
XSX = t X (λX) = λ X > 0 =⇒ λ > 0

La même méthode prouve que si B ∈ Sn+ (R) , ses valeurs propres sont positives (ou nulles).
1. Les valeurs propres de A sont strictement positives donc A ∈ GLn (R) et il existe U ∈ O (n) tel que A =
1 1
U Diag (λi ) t U =⇒ A−1 = U Diag t
U . On pose alors ∆ = U Diag √ t
U ainsi A−1 = ∆2 et t ∆ = ∆.
λi λi
2. On a t M = M et t XMX = t X∆B∆X. Mais t (∆X) = t X∆ car ∆ ∈ Sn (R) d’où t XMX = t (∆X) B (∆X) 0
car t Y BY 0 pour tout Y ∈ Mn,1 (R). Ainsi M ∈ Sn+ (R).
2
3. On a donc A + B = ∆−1 + ∆−1 M ∆−1 = ∆−1 (In + M ) ∆−1 .Puisque M est diagonalisable, si M ∼ Diag (mi ) ,
on a
n
det (In + M ) = (1 + mi )
k=1

2 2 1 1
d’où det (A + B) = det ∆−1 det (In + M ). Mais det ∆−1 = 2
= = det A.
det (∆ ) det (A−1 )
d’où n
det (A + B) = det (A) × (1 + mi )
k=1
n
2
Enfin det A + det B = det A + det ∆−1 M ∆−1 = det (A) + det ∆−1 det M = det (A) 1 + mi . Il s’agit
k=1
donc de prouver que
n n
(1 + mi ) 1+ mi sachant que les mi sont 0, ce qui est évident
k=1 k=1

Exercice PC* 151


Soit (E, | ) un espace euclidien. Pour u ∈ L (E) endomorphisme symétrique, on note α (u) la plus petite valeur propre

de u et β (u) la plus grande.



→ u (x) | x
1. Montrer que si u est symétrique et x ∈ E, x = 0 alors α (u) β (u)
x 2
2. Montrer que si u et v sont symétriques, alors β (u + v) α (u) + β (v).

Solution :
n n
1. Soit (e1 , · · · , en ) une BON de E qui diagonalise u, alors x = xi ei =⇒ u (x) = λi xi ei où les (λi )i sont les
k=1 k=1
valeurs propres de u. Ainsi
n n n
2 2
α (u) x = α (u) x2i u (x) | x = λi x2i β (u) x2i = β (u) x
k=1 k=1 k=1
8 9
u (x) | x x x
Rem : Donc β (u) = sup = sup u | = sup u (X) | X . Et de même


x∈E, x= 0 x 2 →

x∈E, x= 0
x x X∈E, X =1
pour α (u) avec l’inf.

—188/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

2. Soit x ∈ E tel que x = 1, on a donc

u (x) + v (x) | x β (u + v) =⇒ u (x) | x + v (x) | x β (u + v)

d’où
v (x) | x β (u + v) − u (x) | x
Or
α (u) u (x) | x =⇒ − u (x) | x −α (u)
d’où
v (x) | x β (u + v) − α (u)
On choisit alors x un vecteur propre associé à β (v) tel que x = 1. On a alors v (x) = β (v) x =⇒ v (x) | x =
β (v) x 2 = β (v) d’où
β (v) β (u + v) − α (u) =⇒ β (u + v) α (u) + β (v) .
Par symétrie des rôles, on a aussi β (u + v) α (v) + β (u).

Exercice PC* 152


t
A+A
Soit A ∈ Mn (R), on pose B = . On note α la plus petite valeur propre de B et β la plus grande. Montrer que
2
le spectre de A est inclus dans [α, β].

Solution : Avant tout est symétrique réelle donc diagonalisable. Soit λ une valeur propre de A et X un vecteur propre
associé. Alors AX = λX =⇒ t X t A = λt X. On a donc
t
AX + AX t
X t AX + t XAX λt XX + t X (λX) 2
BX = =⇒ t XBX = = =λ X
2 2 2
On se place dans une BON qui diagonalise B, ainsi B = t P Diag (λi ) P d’où
t t
XBX = X t P Diag (λi ) P X = t Y Diag (λi ) Y où Y = P X
n
= λi yi2 si Y = (y1 , · · · , yn )
k=1

Puisque
n n n
∀i ∈ {1, · · · , n} , α λi β, on a α yi2 λi yi2 β yi2
k=1 k=1 k=1
2 2
Mais, Y = P X =⇒ t Y Y = t X t P P X = t XX (normal, c’est un changement de BON, donc Y = X ) donc
n n n
2 2
α X =α Y2 =α yi2 λi yi2 = λ X β yi2 = β Y 2 = α X 2
k=1 k=1 k=1

Puisque X = 0, on en dédiut que α λ β.

—189/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

15 Fourier (fait chaud ici)


Exercice PC* 153
Soit E l’ensemble des fonctions continues et 2π périodiques sur R. On définit pour T ∈ L (E) par T (f ) (x) =

1 x x
2 f +f +π .
2 2
1. Calculer les coefficients de fourier de T (f) en fonction de ceux de f .
2. Déterminer ker T.
3. Pour |λ| = 1, déterminer ker (T − λId).
4. Pour |λ| < 1, le sous-espace vectoriel ker (T − λId) est-il de dimension finie ?

Solution :
1. Un calcul simple donne
π π
1 x x
T (f ) (x) e−inx dx = f+f + π e−inx dx
−π 2 −π 2 2
π
1 x −inx 1 π x
= f e dx + f + π e−inx dx
2 −π 2 2 −π 2
π 3π
2 2 π
−2inx
= f (u) e dx f (u) e−2inx dx = f (x) e−inx dx
−π
2
π
2 −π

d’où
cn (T (f)) = c2n (f )
2. On a facilement f ∈ ker T ⇐⇒ f est π antipériodique. Cela donne une caractérisation des fonctions π antipériodique,
elles vérifient c2n (f) = 0
3. On a f ∈ ker (T − λId) ⇐⇒ T (f ) = λf ⇐⇒ ∀n, cn (T (f)) = λcn (f) ⇐⇒ c2n (f ) = λcn (f). Supposons qu’il existe
p tel que cp (f) = 0, alors
c2p (f ) = λcp (f) , λc4p (f) = λc2p (f ) = λ2 cp (f)
d’où
c2n p (f ) = λn cp (f )
Mais alors |c2n p (f)| = |λ|n |cp (f )| = |cp (f )| est constant. Absurde car c2n p (f) −−−−−→ 0.
n→+∞
4. A REVOIR
Si |λ| < 1, pour p impair, on a alors c2n p (f ) = λn cp (f). Posons alors
+∞
n
Sp (x) = λn cp (f) e−i2 px

n=−∞

La série converge normalement et vérifie ce qu’il faut .....

Exercice PC 89
On considère la fonction f définie sur R par

f (x) = max (0, sin x) .

1. Etudier sa série de F .
2. En déduire la valeur des sommes
+∞ +∞ +∞
(−1)n 1 1
, et
4n2 − 1 4n2−1
(4n2 − 1)2
n=1 n=1 n=1

—190/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1. La fonction est bien 2π−périodique, elle n’a pas de parité.

1.0
y

0.5

0.0
2 4 6 8 10 12 14
x
-0.5

-1.0

On a
1 π 1
a0 = sin xdx =
2π 0 π
1 π 1 π
an = sin (x) cos (nx) dx = [sin (n + 1) x + sin (1 − n) x] dx
π 0 2π 0

Ainsi
π π
1 1
a1 = sin (x) cos (x) dx = sin 2xdx = 0
π 0 2π 0
1 π
1 1 + (−1)n
n > 1, an = [sin (n + 1) x + sin (1 − n) x] dx = −
2π 0 π n2 − 1
d’où
1 2 1
a0 = , a2p = − × 2 , a2p+1 = 0
π π 4p − 1
Pour les (bn )n , on a
π
1 1
b1 = sin2 (x) dx =
π 0 2
π π
1 1
n > 1, bn = sin (x) sin (nx) dx = [cos (1 − n) x − cos (n + 1) x] dx = 0
π 0 2π 0

La fonction f est continue, C 1 par morceaux, donc (Dirichlet)

+∞
1 1 2 cos (2px)
f (x) = + sin x −
π 2 π p=1
4p2 − 1

2. En particulier avec

+∞
π (−1)n 1 π
x = donne 2
= −
2 n=1
4n − 1 2 2

+∞
1 1
x = 0 donne 2−1
=
n=1
4n 2

—191/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

et Parseval donne
2π π +∞
1 2 1 1
|f (t)| dt = sin2 (t) dt = a20 + a2 + b2n
2π 0 2π 0 2 n=1 n
+∞
1 1 1 1 4 1
= + × + 2
4 π2 2 4 π2 2
n=1 (4n − 1)

d’où
+∞ +∞
1 1 2 1 1 π2 1
− = 2 2 =⇒ 2 = −
8 π2 π 2
n=1 (4n − 1)
2
n=1 (4n − 1)
16 2

Exercice PC 90
Soit f définie sur R, paire, 2π−périodique telle que pour tout t ∈ [0, π] , f (t) = π − t. En utilisant la série de Fourier de
+∞
1
f , calculer 2 .
p=0 (2p + 1)

Solution : La fonction f est paire, C 0 sur R et C 1 par morceaux. On sait que bn = 0, que
1 π
π 2 π
2 1 − cos (nπ) 2 1 − (−1)n
a0 = (π − t) dt = , an = (π − t) cos ntdt = =
π 0 2 π 0 π n2 π n2
4
ainsi a2n = 0, et a2n+1 = . On en déduit que
π (2n + 1)2
+∞
π 4 cos ((2n + 1) x)
S (f ) (x) = +
2 π n=0 (2n + 1)2
et f étant continue, on a (Dirichlet)
+∞
π 4 cos ((2n + 1) x)
f (x) = +
2 π n=0 (2n + 1)2
(la convergence étant normale, la fonction étant C 1 par morceaux). Avec x = 0, on a donc
+∞ +∞
π 4 1 1 π2
f (0) = π = + 2 =⇒ 2 =
2 π n=0 (2n + 1) n=0 (2n + 1) 8

Exercice PC 91
Déterminer le développement en série de fourier de la fonction f définie par f (t) = |cos t| + |sin t|.
+∞
1
En déduire la valeur de la somme 2−1
.
p=1
64p

Solution :
1. La fonction est paire, continue, C 1 par morceaux sur R. On a f (t) = sin t + cos t sur 0, π2 et f (t) = sin t − cos t
sur π2 , π . On en déduit que pour n ∈ N
π
π 2 π
f (t) cos (nt) dt = (sin t + cos t) cos (nt) dt + (sin t − cos t) cos (nt) dt
π
0 0 2
π
π 2 π
= sin t cos (nt) dt + cos t cos (nt) dt − cos t cos (nt) dt
π
0 0 2

—192/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

π
π 2
n+1
avec cos t cos (nt) dt = (−1) cos (u) cos (nu) du, on obtient
π u=π−t 0
2

π
π π 2
f (t) cos (nt) dt = sin t cos (nt) dt + 1 − (−1)n+1 cos t cos (nt) dt
0 0 0

Avec, pour n = 1
π
π
1 π
1 cos (n + 1) t cos (n − 1) t (−1)n+1 − 1
sin t cos (nt) dt = (sin (n + 1) t − sin (n − 1) t) dt = − + =
0 2 0 2 n+1 n−1 0 (n2 − 1)
π π
2 1 sin (n + 1) t sin (n − 1) t 2
1 sin (n + 1) π2 sin (n − 1) π2
cos t cos (nt) dt = + = +
0 2 n+1 n−1 0 2 n+1 n−1
nπ nπ
Puisque sin (n + 1) π2 = cos et sin (n − 1) π2 = − cos , on obtient pour n = 1
2 2

π
(−1)n+1 − 1 1 − (−1)n+1 nπ (−1)n+1 − 1 nπ
f (t) cos (nt) dt = − cos = 1 + cos
0 (n2 − 1) (n2 − 1) 2 (n2 − 1) 2
π
Pour n = 1, on a sin t cos (t) dt = 0. Ainsi
0

4 8
a0 = , a1 = 0, a2p+1 = 0, a4p+2 = 0 et a4p = −
π π (16p2 − 1)
Par Dirichlet, on a
+∞
4 8 cos (4pt)
f (t) = −
π π p=1
16p2 − 1

+∞ +∞ +∞
4 8 1 1 1 π π 4 8 (−1)p
2. En particulier f (0) = 1 = − d’où = − et f 4 = − d’où
π π p=1
16p2 − 1 p=1
16p2 − 1 2 8 π π p=1
16p2 − 1
+∞ √
(−1)p 1 2π
2−1
= −
p=1
16p 2 8
On a donc √
+∞ +∞ +∞
1 (−1)p 1 + (−1)p 2+1 π
− = =1−
p=1
16p2 − 1 p=1 16p2 − 1 p=1 16p2 − 1 8

Mais 1 + (−1)p = 0 si p est impair, ainsi


+∞ p +∞ +∞ +∞ √
1 + (−1) 2 1 1 1 2+1 π
2−1
= 2 =2 2−1
=⇒ 2−1
= −
p=1
16p p=1 16 (2p) − 1 p=1
64p p=1
64p 2 16

Exercice PC* 154


+∞
sin nx
On pose S (x) = .
n=1
n3

1. Déterminer le domaine de définition de S.


2. Soit P (x) = αx3 + βx2 + γx si x ∈ [0, π[ que l’on prolonge par imparité et 2π périodicité. Déterminer α, β et γ
pour que P et S coïncident sur [0, π[. Pourquoi n’a-t-on pas pris de terme constant sur P ?
3. Tracer la représentation graphique de S sur [−2π, 2π] .
4. Peut-on affirmer que ∀t ∈ R, |S (t)| 1?

—193/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
sin nx 1
1. On a ∀x ∈ R, d’où la convergence normale de la série qui défini S sur R. Ainsi DS = R.
n3 n3
2 π 1
2. Méthode 1 : Gros calculs à la con, on cherche α, β et γ tels que bn = P (t) sin ntdt = 3 car an = 0. On pose
π 0 n
(k) 2 π k
bn = t sin ntdt et on calcule
π 0
π n
2 2 (−1)
b(1)
n = t sin ntdt = −
π 0 n
2 π
4 4 (−1)n 2 (−1)n π
b(2)
n = t2 sin ntdt = − 3 + −
π 0 πn πn3 n
π n n 2
2 12 (−1) 2 (−1) π
b(3)
n = t3 sin ntdt = 3

π 0 n n

(3) (2) (1) 1


On a donc αbn + βbn + γbn = si et seulement si
n3
12 (−1)n 2 (−1)n π2 4 (−1)n 2 (−1)n π
n
4 2 (−1) 1
α − +β − + − +γ − =
n3 n πn3 πn3 n n n3

ce qui donne
1 π π2
α= , β = − et γ =
12 4 6
1 3 π 2 π2
Ainsi, si on pose P (x) = x − x + x sur [0, π[, impaire, 2π périodique, alors S (x) est la série de Fourier de
12 4 6
P donc par Dirichlet, S = P sur [0, π[.
Méthode 2 : On branche deux neurones. Bon, si on calcul le DSF de P, on veut avoir P (x) = S (x) sur [0, π] (car
la fonction P est continue) donc
P (0) = S (0) = 0 et P (π) = S (π) = 0
+∞
cos nx 1 1 cos nx
On a donc απ3 + βπ2 + γπ = 0. Puisque et que CV, on a S ′ (x) = . Or sur [0, π] ,
n2 n2 n2 n=1
n2
n 1
on a P ′ (x) = 3αx2 + 2βx + γ donc
+∞ +∞
cos nx π2 (−1)n
P ′ (0) = γ = = et P ′
(π) =
n=1
n2 6 n=1
n2

+∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞
(−1)n 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Mais, 2
= 2− 2 = 4 2
− 2 = 2 2
− 2− 2 =
n=1
n n=1 (2n) n=1 (2n + 1) n=1
n n=1 (2n + 1) n=1
n n=1 (2n) n=1 (2n + 1)
+∞ +∞
1 1 1 π2 π2
2
− 2
=− donc 3απ2 + βπ + γ = − . Bref, on a
2 n=1 n n=1
n 12 12
 
 π3  απ + β = − π
 απ 3 + βπ2 = −γπ = −
6 2 ⇐⇒ 6
2
 3απ2 + 2βπ = − π − γ = − π
  3απ + 2β = − π
12 4 4

1 π
On retrouve α = , β = − . Le seul problème, c’est qu’il faut bien vérifier que cela marche .... (synthèse).
12 4
1 1 1 1 1
3. On a P ′ (t) = t2 − πt + π 2 a deux racines en 1 + √ π π et 1 − √ π ∈ [0, π[, d’où le graphe de P (t)
4 2 6 3 3

—194/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

sur [0, π[ :

1 1
y y

0
1 2 3 -6 -4 -2 2 4 6
x x
-1
-1

Graphe de P sur [0, π[ Graphe de S


π3
4. On a max P (t) = P 1− √1 π = sup S = √ = 0.9954 1. Ainsi,∀t ∈ R, |f (t)| 1.
[0,π] 3 18 3
R

Exercice PC* 155


+∞ +∞ +∞
(Centrale) Soient f (x, y) = yn−1 e2inx , g (x, y) = y n−1 cos (2nx) et h (x, y) = yn−1 sin (2nx) .
n=1 n=1 n=1

1. Montrer que f est définie et continue sur R × ]−1, 1[. Donner une expression simple de f (x, y) , en déduire une
expression simple de g (x, y) et de h (x, y).
y
2. Soit P définie pour y ∈ ]−1, 1[ par P (y) = g (x, t) dt. Exprimer P sous la forme d’une somme. Donner une
0
expression simple de P.
3. Donner le développement en série de Fourier de f définie par f (x) = ln (5 − 4 cos (x)). Préciser la valeur de
2 π
ln (5 − 4 cos (x)) cos (2nx) dx si n 1.
π 0

Solution :

1. Posons un (x) = y n−1 e2inx où y ∈ ]−1, 1[ est fixé, alors |un (x)| |y|n−1 , puisque |y| < 1, la série |y|n−1 converge.
n 1
Ainsi un (x) converge normalement sur R à y ∈ ]−1, 1[ fixé. A y fixé, on a donc défini une fonction continue sur
n 1
R. De même si on fixe x, on a une série entière par rapport à y. Puisque e2inx = 1, le rayon de converge vaut 1.
On a continuité sur l’intervalle de convergence. Bref c’est continue sur ]−1, 1[ × R.
En fait il s’agit d’une série géométrique et
+∞ +∞ +∞
k e2ix e2ix − y
f (x, y) = y n−1 e2inx = y k e2ikx e2ix = e2ix ye2ix = =
n=1 k=0 k=0
1 − ye2ix (1 − y cos 2x)2 + (y sin 2x)2
eix − ye−ix
=
1 − 2y cos (2x) + y 2
cos 2x − y sin 2x − y
On a alors g (x, y) = Re (f (x, y)) = et h (x, y) =
1 − 2y cos (2x) + y2 1 − 2y cos (2x) + y 2
+∞
2. Soit x ∈ R fixé, la série yn−1 cos (2nx) est une série entière de la variable y, donc intégrable sur son domaine de
n=1
convergence. Ainsi
+∞ y +∞ y +∞
cos (2nx) n
P (y) = tn−1 cos (2nx) dt = cos (2nx) tn−1 dt = y
n=1 0 n=1 0 n=1
n

—195/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Mais on a aussi
y y
cos 2x − t 1
P (y) = 2
dt = − ln 1 − 2t cos (2x) + t2
0 1 − 2t cos (2x) + t 2 0
1
= − ln 1 − 2y cos (2x) + y 2
2
+∞
1 1 cos (2nx) 1 1 1
3. Avec y = , on a P = n
= − ln 1 − cos (2x) + = − ln (5 − cos 2x) + ln 2 d’où
2 2 n=1
n2 2 4 2

+∞ +∞
cos (2nx) cos (2nx)
f (x) = 2 ln 2 − 2 n
= 2 ln 2 −
n=1
n2 n=1
n2n−1

Ainsi π
2 1
ln (5 − 4 cos (x)) cos (2nx) dx = −
π 0 n2n−1

—196/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

16 Calcul Facile (Calcul diff)


Exercice PC 92
Soit V l’espace vectoriel des fonctions C ∞ sur R2 et à valeurs dans R. Pour a ∈ R, on définit Ωa sur V par

∂f ∂f
Ωa (f) = +a
∂x ∂y
1. Montrer que Ωa est un endomorphisme de V .
2. Soit f ∈ V , montrer qu’il existe un unique F ∈ V tel que ∀ (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = F (x, y − ax).
3. Calculer les dérivées partielles de F en fonction de celle de f. En déduire ker (Ωa ) puis ker (Ωa ◦ Ωa ) .
4. Exprimer Ω2a (f ) = Ωa ◦ Ωa (f ) et Ω3a (f ) en fonction des dérivées partielles de f . Faire une conjecture sur Ωna et la
démontrer.

Solution :
1. Puisque f est C ∞ , ses dérivées partielles également, ainsi Ωa (f) ∈ V . La linéarité est ensuite très simple à démontrer.
x u x
2. Soit L : −→ = , l’application L est linéaire de R2 dans R2 donc C ∞ , inversible
y v −ax + y
(son déterminant vaut 1) et L−1 est C ∞ (car linéaire). L’égalité f (x, y) = F (u, v) = F (x, y − ax) peut s’écrire
f = F ◦ L ⇐⇒ F = f ◦ L−1 . Ceci prouve l’existence et l’unicité de F dans V .
3. On a alors
∂f ∂F ∂u ∂F ∂v ∂F ∂F ∂f ∂F ∂u ∂F ∂v ∂F
= + = −a et = + =
∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂u ∂v ∂y ∂u ∂y ∂v ∂y ∂v
soit
∂F ∂f ∂f ∂F ∂f
= +a et =
∂u ∂x ∂y ∂v ∂y
On en déduit que
∂F
f ∈ ker (Ωa ) ⇐⇒ = 0 ⇐⇒ ∃C ∈ C ∞ (R, R) , F (u, v) = C (v)
∂u
⇐⇒ ∃C ∈ C ∞ (R, R) , f (x, y) = C (x − ay)

de même
∂F
f ∈ ker (Ωa ◦ Ωa ) ⇐⇒ Ωa ∈ ker f ⇐⇒ ∃C1 ∈ C ∞ (R, R) , (u, v) = C1 (v)
∂u
⇐⇒ ∃ (C1 , C2 ) ∈ C ∞ (R, R) , F (u, v) = uC1 (v) + C2 (v)
⇐⇒ ∃ (C1 , C2 ) ∈ C ∞ (R, R) , f (x, y) = xC1 (x − ay) + C2 (x − ay)

4. On a
∂ ∂f ∂f ∂ ∂f ∂f
Ωa (Ωa (f)) = +a +a +a
∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y
∂2f ∂2f ∂2f ∂ 2
f ∂2f ∂2f ∂2f
= 2
+a +a + a2 2 = 2
+ 2a + a2 2 (Schwarz)
∂x ∂x∂y ∂y∂x ∂y ∂x ∂x∂y ∂y
Puis
∂ ∂2f ∂2f 2
2∂ f ∂ ∂2f ∂2f 2
2∂ f
Ωa Ω2a (f) = + 2a + a +a + 2a + a
∂x ∂x2 ∂x∂y ∂y 2 ∂y ∂x2 ∂x∂y ∂y2
∂3f ∂3f
on développe, on utilise encore Schwarz ( 2
= 2 · · · ) pour obtenir
∂x∂y ∂y ∂x

∂3f ∂3f ∂3f ∂3f


Ω3a (f) = 3
+ 3a 2 + 3a2 2
+ a3 3
∂x ∂x ∂y ∂x∂y ∂y

—197/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

On conjecture que
n n
n n−k ∂ n f ∂ ∂
Ωna (f) = a (soit ”Ωa = +a ”).
k ∂xk ∂y n−k ∂x ∂y
k=0

V −→ V V −→ V
On introduit D1 : ∂f et D2 : ∂f , alors D1 et D2 sont dans L (V ) et d’après Schwarz, on a
f −→ f −→
∂x ∂y
D1 ◦ D2 = D2 ◦ D1 . On peut donc appliquer le binôme de newton, puisque Ωa = D1 + aD2 .

Exercice PC 93
(Centrale PC) Soit k ∈ [0, 1[ et f ∈ C 1 (R, R) telle que ∀x ∈ R, |f ′ (x)| k. On définit alors F : (x, y) ∈ R2 −→

(x − f (y) , y − f (x)).
1. Soient (a, b) ∈ R2 et ga,b : x −→ b + f (a + f (x)), montrer que ga,b est lipschitzienne.
2. Soit h : R −→ R C-lipschitzienne avec C < 1, montrer qu’il existe un unique x ∈ R tel que h (x) = x.
3. Montrer que F est une bijection de R2 dans lui même.
4. Montrer que F est un C 1 difféomorphisme de R2 sur lui même.

Solution : Avant tout le théorème des accroissements finis permet d’affirmer que f est k-lipschitzienne (cf cours de
sup).
1. On a donc ∀ (x, y) ∈ R2 ,
|ga,b (x) − ga,b (y)| = |f (a + f (x)) − f (a + f (y))| k |a + f (x) − a − f (y)|
k |f (x) − f (y)| k2 |x − y|
ce qui prouve que ga,b est C = k2 < 1 lipschitzienne.
2. Unicité. Si h (x) = x et h (y) = y alors
|h (x) − h (y)| = |x − y| C |x − y| =⇒ 0 (1 − C) |x − y| 0
car 1 − C > 0 d’où |x − y| = 0 car 1 − C = 0.
Existence : On définit la suite (un )n∈N par u0 = 0 (ou u0 quelconque) et un+1 = h (un ) et on pose vn = un+1 − un .
On va montrer que vn est absolument convergente donc convergente. On a
n 0

|vn+1 | = |un+2 − un+1 | = |h (un+1 ) − h (un )| C |un+1 − un | = C |vn |


Ainsi par récurrence
|vn | C n |v0 |
Puisque 0 C < 1, la série C n converge. Ceci donne la convergenve absolue de vn . On en déduit que la
n 0 n 0
suite (un )n∈N converge. Soit ℓ la limite de un , alors
un+1 −−−−−→ ℓ
n→+∞

et puisque h est continue (lipschitzienne =⇒ C 0 ), on a un+1 = h (un ) −−−−−→ h (ℓ) d’où h (ℓ) = ℓ.
n→+∞
Remarque : On vient de prouver le théorème du point fixe. En partant de u0 quelconque, la suite converge vers
l’unique point fixe.
3. Soit (a, b) ∈ R2 , on a
x − f (y) = a x = a + f (y) x = a + f (y)
F (x, y) = (a, b) ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒
y − f (x) = b y = b + f (a + f (y)) y = ga,b (y)

Puisque ga,b est C = k2 < 1 lipschitzienne, l’équation y = ga,b (y) admet une unique solution. Ceci prouve l’existence
et l’unicité de y puis de x. On a donc montré que F est une bijection de R2 dans lui même.

—198/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

4. On a donc F injective (car bijective) de R2 dans R2 , de classe C 1 (car f est C 1 sur R) de Jacobien

∂ ∂
(x − f (y)) (x − f (y))
∂x ∂y 1 −f ′ (y)
J= ∂ ∂ = = 1 + f ′ (x) f ′ (y) = 0
−f ′ (x) 1
(y − f (x)) (y − f (x))
∂x ∂y

car |f ′ (x) f ′ (y)| k2 < 1 =⇒ 1 + f ′ (x) f ′ (y). Ainsi F est un C 1 difféomorphisme de R2 dans lui même.

Exercice PC* 156


Soit f : R2 −→ R définie par f (x, y) = xy (1 − x − y) , on note D = {x 0, y 0, 1 − x − y 0}, tracer D, montrer

que f admet un maximum sur D et qu’il n’est pas sur le bord de D.


a+b+c 1
(On pourra prouver que pour (a, b, c) ∈ ]0, +∞[3 , ln (ln a + ln b + ln c)).
3 3

Solution : L’ensemble D est (bord compris) égal au triangle de sommet O, A = (1, 0) et B = (0, 1). La fonction f est
continue sur D, on cherche les points critique sur D̊ = {x > 0, y > 0, 1 − x − y > 0} qui est ouvert. On résout donc

 ∂f
 = y (1 − x − y) − xy = −2xy + y − y 2 = 0
∂x
 ∂f = x (1 − x − y) − xy = −2xy + x − x2 = 0

∂y
1
Par différence (symétrie des rôles) des équations, on obtient x = y puis −3x2 + x = 0 =⇒ x = 0 ou x = .
3
Puisque D est un fermé-borné (un compact), la fonction continue f admet sur D un maximum et un minimum. Ces
extrema sont pris, soit aux bords, soit à l’intérieur. Mais sur le bord, un calcul simple donne f (x, y) = 0. Puisque
1
f 13 , 13 = > 0, le maximum est atteint à l’intérieur donc en un point critique.
27
Conclusion : 13 , 13 est le point où le maximum est atteint.
Pour le minimum, il ne peut être atteint que sur le bord car sinon c’est en un point critique (et il n’y a qu’un seul point
critique, qui est un maximum, situation crititique non !). Donc le minimum est au bord, pris une infinité de fois et vaut 0.
Deux remarques :
- Pour "prouver" que D est bien un fermé-borné. L’ensemble est borné car si (x, y) ∈ D, on a 0 x 1 − y 1 et de
même avec y. Il est borné. Puis son complèmentaire est R2 \ D = {x > 0 ou y 0 ou 1 − x − y > 0} qui est la réunion
des trois demi-plans ouverts {x > 0} , {y > 0} et {1 − x − y > 0} donc est ouvert. (les inégalités larges donnent un fermé).
-La fonction ln est concave, ainsi pour a, b, c strictement positifs, on a

a+b+c 1 √
3 (a + b + c)3
ln (ln a + ln b + ln c) = ln abc =⇒ abc
3 3 27

en particulier avec a = x, b = y, c = 1 − x − y > 0 sur D̊, on a


1 1
0 f (x, y) avec égalité si x = y = 1 − x − y =
27 3

—199/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

1
(on a donc un maximum (strict par strict concavité) sur D̊). Sur le bord f (x, y) = 0 . Voici le graphe :
27

1.0

0.8

0.6
0.04
0.4
0.02
y
0.2

z 0.00
0.0 0.0
0.2
-0.04 0.4
-0.02 0.6
0.8
x 1.0

En (0, 0) , il y a un point critique de f (définie sur R2 ) mais f (x, x) ∼ x2 et f (x, −x) ∼ −x2 , c’est un point col.
x→0

Exercice PC 94
∂2f ∂f ∂2f
(TPE) Résoudre 2
−2 − 2 = f. On commencera par poser f (x, y) = e−y g (x, y).
∂x ∂y ∂y

Solution : Soit f une solution que l’on suppose de classe C 2 sur R2 (ainsi Schwarz est notre ami), on pose donc
g (x, y) = ey f (x, y) qui est également C 2 sur R2 . On a donc
∂2f ∂ 2 g ∂f ∂g ∂2f ∂g ∂2g
2
= e−y 2 , = −e−y g + e−y et 2
= e−y g − 2 − e−y + e−y 2
∂x ∂x ∂y ∂y ∂y ∂y ∂y
et l’équation devient alors (après division par e−y = 0)
∂2g ∂2g
2
− 2 =0
∂x ∂y
u=x+y
On pose alors , donc ϕ (x, y) = (x + y, x − y) qui est un C 1 difféomorphisme de R2 car linéaire de déter-
v =x−y
minant égal à −2 = 0 (donc un automorphisme de R2 ). On a donc g (x, y) = G (u, v) , i.e. on pose G = g ◦ ϕ−1 . On en
déduit que
∂g ∂G ∂u ∂G ∂v ∂G ∂G
= × + × = +
∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂u ∂v
∂2g ∂ ∂G ∂G ∂ ∂G ∂G ∂ ∂G ∂G
= + = + + +
∂x2 ∂x ∂u ∂v ∂u ∂u ∂v ∂v ∂u ∂v
∂2 G ∂2G ∂2G
= +2 +
∂u2 ∂u∂v ∂v2
et de même
∂g ∂G ∂u ∂G ∂v ∂G ∂G
= × + × = −
∂y ∂u ∂y ∂v ∂y ∂u ∂v
∂2g ∂ ∂G ∂G ∂ ∂G ∂G ∂ ∂G ∂G
= − = − − +
∂y 2 ∂y ∂u ∂v ∂u ∂u ∂v ∂v ∂u ∂v
∂2G ∂2G ∂2G
= − 2 +
∂u2 ∂u∂v ∂v2

—200/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

L’équation devient alors


∂2G ∂G
4 = 0 ⇐⇒ = K1 (v) ⇐⇒ G = C1 (v) + C2 (u)
∂u∂v ∂v
où C1 , C2 ∈ RR sont des fonctions de classe C 2 sur R. En définitive, on a
f (x, y) = e−y (C1 (x − y) + C2 (x + y))
En toute rigueur, on vérifie que ce sont bien des solutions...

Exercice PC 95
Soit S la surface d’équation z = xey + yex , déterminer les points où le plan tangent est horizontal (i.e. possède une

équation de la forme z = cste).

Solution : La surface S est l’équipotentielle nulle de f : (x, y, z) −→ xey + yex − z, en d’autres temes
M = (x, y, z) ∈ S ⇐⇒ f (x, y, z) = 0
 y 
e + yex


On sait que si grad f (x, y, z) = 0 , ce vecteur est normal au plan tangent. Or grad f (x, y, z) =  xey + ex  n’est
−1

→ −

jamais nul. On en déduit que le plan tangent est horizontal si et seulement si grad f (x, y, z) est orthogonal à i et à j .
Ce qui se traduit par
ey + yex = 0 ey = −yex ey = −yex ey = −yex
⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒
xey + ex = 0 xey + ex = 0 −xyex + ex = 0 ex =0 1 = xy
Puisque ey = −yex > 0, on en déduit que y < 0 et ainsi x < 0. Avec la première équation, il vient
1
ey + ye y = 0
1 1 1 1
On pose alors ϕ (y) = ey + ye y défini sur ]−∞, 0[ , dérivable de dérivée égale à ϕ′ (y) = ey + e y − e y > 0 si y < 0. Ainsi
y
ϕ est strictement croissante sur ]−∞, 0[. puisque ϕ (−1) = 0, le réel −1 est l’unique solution. On a donc un unique point
A = (−1, −1) en lequel le plan tangent est horizontal !
Voici le graphe de la surface S et le plan tangent en A (où il y a un point col pour f (x, y) = xey + yex ).

2
-2

-1 1
z
1
x 0 00
-1
-2 y-1
1

On a bien un point col en (−1, −1) car f (−1 + h, −1 + h) − f (−1, −1) = h2 e−1 + o h2 localement positif alors que
h→0
f (−1 + h, −1 − h) − f (−1, −1) = −3h2 e−1 + o h2 est localament négatif.
h→0

—201/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

17 Et tout le reste ....


17.1 Algèbre générale, groupes, polynômes.
Exercice PC* 157
(Centrale) Soit (G, ∗) un groupe, H et K sont deux sous groupes de G, on définit HK = {h ∗ k, h ∈ H, k ∈ K}.

Montrer que
HK sous groupe de G ⇐⇒ HK = KH

Solution : On travaille par double implication.


Sens ⇐= : Hypothèse HK = KH. On veut montrer que HK est un sous groupe de G. Puisque H et K sont des sous
groupes de G, ils contiennent le neutre e de G. Ainsi e ∗ e ∈ HK =⇒ HK = ∅. Soient alors a et b dans HK. Il existe
(h1 , k1 ) ∈ H × K et (h2 , k2 ) ∈ H × K tels qua a = h1 ∗ k1 et b = h2 ∗ k2 . On a alors

a ∗ b−1 = (h1 ∗ k1 ) ∗ k2−1 ∗ h2 = h1 ∗ k1 ∗ k2−1 ∗ h−1 −1


2 = h1 ∗ k ∗ h2

=k∈K ∈KH=HK

Puisque k ∗ h−1 −1
2 ∈ KH = KH, il existe (h3 , k3 ) ∈ H × K tel que k ∗ h2 = h3 ∗ k3 d’où

a ∗ b−1 = h1 ∗ h3 ∗ k3 = h ∗ k3 où h = h1 ∗ h3 ∈ H

Ceci prouve que HK sous groupe de G.


Sens =⇒ : Hypothèse HK sous groupe. Soit a = h∗k ∈ HK, puisque HK est un sous groupe, on a a−1 = k−1 ∗h−1 ∈ HK
donc il existe (h1 , k1 ) ∈ H × K tel que

a−1 = h1 ∗ k1 =⇒ a = k1−1 ∗ h−1 −1 −1


1 ∈ KH car k1 ∈ K (K sous groupe) et h1 ∈ H

Ainsi HK ⊂ KH. Puis si a = k ∗ h ∈ KH, on a a−1 = h−1 ∗ k−1 ∈ HK =⇒ a ∈ HK car HK sous groupe d’où
KH ⊂ HK. On a donc, par double inclusion HK = KH.

Exercice PC* 158


√ √
(Mines-Ponts 2009) Pour P ∈ Z [X] vérifiant P 2 = 0, montrer que P − 2 = 0.

Solution : On décompose P (X) = Q X 2 + XR X 2 où Q et R sont dans Z [X] ce qui est possible car
n
P (X) = ak X k = a2i X 2i + a2i+1 X 2i+1
k=0 2i n 2i+i n

on pose alors Q (X) = a2i X 2i et R (X) = a2i+1 X i . On a alors


2i n 2i+i n

√ √ √
P 2 = Q (2) + 2R (2) = a + b 2 où a = Q (2) ∈ Z et b = R (2) ∈ Z

√ a √ √ √
On en déduit que a = b = 0 car si b = 0, alors 2 = − ∈ Q. Par suite, P − 2 = Q (2) − 2R (2) = a − b 2 = 0.
b

Exercice PC* 159


(Centrale)

1. Soit P ∈ R [X] non constant, existe-t-il toujours un réel c tel que P (X) − c soit scindé à racines simples sur R ?
2. Soit P ∈ C [X] non constant, existe-t-il toujours un complexe c tel que P (X) − c soit scindé à racines simples sur
C?

—202/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Solution :
1. Soit P (X) = X 4 pour c ∈ R le polynôme P (X)√− c = X 4 −
√ c n’est jamais
√ scindé sur R. En effet si c < 0 il n’admet
aucune racine. Si c > 0, alors X 4 − c = X 2 − c X 2 + c et X 2 + c n’a pas de racine réelle.
2. Sur C, tous les polynômes sont scindés, mais quid de la multiplicité ? Soit α une racine multiple de P (X) − c, alors
P ′ (α) = 0. Considèrons Z (P ′ ) = {α ∈ C, P ′ (α) = 0} les racines de P ′ et A = {P (α) , α ∈ Z (P ′ )} les images par
P des racines de P ′ . Pour c ∈ C\A le polynôme Q (X) = P (X) − c est scindé sur C, montrons par l’absurde qu’il
n’a pas de racine multiple. Soit z une racine multiple de Q alors

Q (z) = P (z) − c = 0 =⇒ P (z) = c et Q′ (z) = P ′ (z) = 0 =⇒ z ∈ Z (P ′ )

On en déduit que c = P (z) où z ∈ Z (P ′ ) d’où c ∈ A, absurde.


n
Remarque : Par exemple, pour n 2, P (X) = X n (1 − X) qui admet 0 et 1 comme racine d’ordre n,
1
on a P ′ (X) = nX n−1 (1 − X)n − nX n (1 − X)n−1 = nX n−1 (1 − X)n−1 (1 − 2X). Ainsi Z (P ′ ) = 0, 1, et
2
1 1
A = 0, 2n . On en déduit que P (X) − c est scindé pour c = 0 et c = n .
2 4
n−1
1 1 (4X (1 − X))n − 1 (4X (1 − X) − 1)
On a facilement, pour c = n , P (X) − n = = (4X (1 − X))k =
4 4 4n 4n
k=0
2 n−1
(2X − 1) k 1
− (4X (1 − X)) , ce qui prouve que est racine double.
4n 2
k=0
1
Exercice : Déterminer les racines de X n (1 − X)n − n
4

17.2 Les réels, les fonctions d’une variable réelle


Exercice PC* 160
(Centrale) Soit f : [0, 1] −→ R continue sur [0, 1] et (x1 , · · · , xn ) ∈ ]0, 1[n . Montrer qu’il existe x0 ∈ [0, 1] tel que

f (x1 ) + · · · + f (xn )
f (x0 ) =
n

Solution : La fonction f est continue sur [0, 1] , l’image de [0, 1] est un segment [m, M]. Ainsi pour i ∈ {1, · · · , n} , on
a f (xi ) ∈ [m, M ]. On en déduit que

f (x1 ) + · · · + f (xn )
y= ∈ [m, M ] = f ([0, 1])
n
Par le TVI, il existe x0 tel que f (x0 ) = y.

Exercice PC* 161


(Centrale) Montrer qu’entre deux réels distincts, il existe une infinité de nombres de la forme r3 avec r ∈ Q.

Solution : On reformule. Soient a < b avec (a, b) ∈ R2 , il suffit de prouver que l’on peut trouver r0 ∈ Q tel que
a < r03 < b (car ensuite on peut placer r1 tel que a < r13 < r03 , et par récurrence on a une suite décroissante de rationnels).
Mais par bijectivité croissante de la racine cubique, on a
√ √
a < r03 < b ⇐⇒ 3 a < r0 < b
3

Par densité de Q dans R, il existe r0 ∈ ]a, b[ ∩ Q.

—203/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 162


(X-ESCPI) Soit f ∈ C 0 (R+ , R) , on suppose que f est surjective, montrer que l’ensemble Z (f ) des zéros de f est infini.

Solution : Par l’absurde, supposons que Z (f ) soit fini (non vide car f est surjective) Z (f ) = {x0 , · · · , xn }. Pour
x > zm = max Z (f) , f garde un signe constant. Quitte à changer f en −f, on peut le supposer positif strict. En effet,
si f change de signe, par le TVI, f a un nouveau zéro plus grand que le plus grand de ses éros. Absurde. Sur l’intervalle
[0, zm ] , la fonction f est continue, ainsi f ([0, zm ]) est un segment [m, M ] avec m 0 (car par exemple f (x0 ) = 0)

∀x ∈ [0, zm ] , m f (x) M
∀x > zm , m 0 < f (x)

On en déduit que la valeur, disons m − 1 n’est jamais atteinte !


Sans doute un exercice de fin d’oral.

Exercice PC* 163


E( x
1
)
sin kx
(X-ESCPI) Soit x réel non nul, montrer que 1.
k
k=1

1
Solution : Ce qu’il faut comprendre c’est que si E < 1, la somme est nulle (pas de termes). C’est la cas si x < 0
x
1
ou si x > 1 car E 0 dans ces deux cas. Il reste donc le cas où x ∈ ]0, 1]. Dans ce cas, on a
x

1 1 1
1 k E =⇒ x kx xE 1
x x x

Mais pour u ∈ 0, π2 , par concavité du sinus, on a

0 sin u u

Ainsi
1 sin kx
∀k ∈ 1, · · · , E , sin (kx) kx =⇒ x
x k
On a donc
E( x
1
) E( x
1
)
sin kx 1
x = xE 1
k x
k=1 k=1

Exercice PC* 164


(Mines-Ponts) Soit f une application de R dans R+ de classe C 1 . Montrer qu’il existe (xn )n telle que f ′ (xn ) −−−−−→ 0.
n→+∞

Solution : Premier cas : Il existe α ∈ R tel que f ′ (α) = 0, on pose xn = α. Sinon puisque f ′ est continue, elle garde un
signe constant (sinon par le TVI elle s’annule). Par exemple f ′ (x) < 0 (sinon, on considère −f). On a donc f decroissante
et minorée sur R donc admet une limite en +∞.
Par le théorème de Rolle appliqué sur l’intervalle [n, n + 1] (sur lequel f est C 1 ), il existe xn ∈ ]n, n + 1[ tel que f ′ (xn ) =
f (n + 1) − f (n).
Mais puisque f (n + 1) − f (n) −−−−−→ 0 (car f a une limite en +∞), on en déduit que f ′ (xn ) −−−−−→ 0.
n→+∞ n→+∞

—204/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Exercice PC* 165


(X) Soit f : ]0, 1] −→ R dérivable, on suppose que f (x) −−−−→
+
ℓ et xf ′ (x) −−−−→
+
ℓ′ . Que dire de ℓ′ ?
x→0 x→0

Solution : D’après le TAF appliqué à f sur l’intervalle [x, 2x] où x > 0, il existe c (x) ∈ ]x, 2x[ tel que f (2x) − f (x) =
xf ′ (c (x)). Ainsi
c (x)
c (x) f ′ (c (x)) = × (f (2x) − f (x))
x
c (x) c (x)
Or x < c (x) < 2x =⇒ 1 < < 2 =⇒ borné. Puis f (x) −−−−→ ℓ =⇒ (f (2x) − f (x)) −−−−→ 0. On en déduit que
x x x→0+ x→0+

c (x) f ′ (c (x)) −−−−→


+

x→0

Mais x < c (x) < 2x =⇒ c (x) −−−→ 0 =⇒ c (x) f ′ (c (x)) −−−−→ ℓ′ . On en déduit que ℓ′ = 0.
x→0 +
x→0

Exercice PC* 166


(ULM 2012) Déterminer toutes les fonctions f : R −→ R telles que l’image d’un segment soit un segment de même

longueur.
0 ε ε)
Solution : On commence par prouver que f est continue. Soit a ∈ R et ε > 0, I = a − , a + . Alors l (f (I)) = ε
2 2
(ou l est la longeur) et f (a) ∈ f (I). Ainsi ∀x ∈ I, |f (x) − f (a)| l (f (I)) = ε. Ceci prouve la continuité.
Soit I = [a, b] un segment, alors f (I) = [m, M ] est un segment tel que M − m = b − a. Puisque f est continue,
∃ (α, β) ∈ I 2 tels que f (α) = m et f (β) = M . Soit J = [α, β] ∪ [β, α] , alors J est un segment et J ⊂ I. On a donc
x ∈ J =⇒ m f (x) M . On en déduit que f (J) = [m, M ]. Ainsi |β − α| = M − m = b − a, ce qui impose

α=a α=b
ou
β=b β=a

On a donc f ([a, b]) = [f (a) , f (b)] ∪ [f (b) , f (a)]. Montrons l’injectivité de f. Si f (a) = f (b) , alors f ([a, b]) est de
longueur 0 donc b − a = 0 =⇒ a = b.
On en déduit que f est monotone. En effet, si f n’est pas monotone, il existe a b c tels que f (a) f (b) et
f (c) f (b) ou tels que f (a) f (b) et f (c) f (b). Dans le premier cas, soit α tel que max (f (a) , f (c)) < α < f (b) , il
existe x1 ∈ ]a, b[ , x2 ∈ ]b, c[ tels que f (x1 ) = f (x2 ) = α. Absurde, l’autre cas se traite de manière identique.
Supposons alors f croissante (sinon considérer −f), alors f ([a, b]) = [f (a) , f (b)] et ainsi pour y > 0

f ([0, y]) = [f (0) , f (y)] est de longueur y d’où f (y) = f (0) + y


f ([−y, 0]) = [f (−y) , f (0)] est de longueur y d’où f (0) = f (−y) + y =⇒ f (−y) = f (0) − y

Bref f (x) = x + cste ou f (x) = −x + cste selon la monotonie.

17.3 Géométrie, coniques.


Exercice PC* 167
(CCP PC 2009) Soit une ellipse du plan et M un point de cette ellipse. Soit M ′ son symétrique par rapport au grand

axe et P le point d’intersection des normales en M et M ′ . Trouver le lieu de P quand M décrit l’ellipse.

Solution : Si l’on fait un dessin, on constate que lorsque M est en un des sommets principaux, on a M = M ′ , les deux
normales sont confondues et P n’est pas défini. Sinon, on se place dans le repère où l’ellipse E a pour équation réduite
x2 y 2
+ = 1. On paramètre l’ellipse par M = (a cos t, b sin t), le vecteur M ′ (t) = (−a sin t, b cos t) dirige la tangente donc
a2 b2
est normal à la normal. La normale en M (t) a donc pour équation

N (t) : −ax sin t + by cos t = −a sin t × a cos t + b cos t × b sin t = b2 − a2 cos t sin t

—205/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

Pour des raisons de symétrie par rapport à Ox, le point P est à l’intersection de N (t) et de Ox. On obtient donc l’abscisse
de P en "faisant y = 0” dans l’équation de N (t), ce qui donne (on peut diviser car on a pris M différent des sommets
donc sin t = 0)
b2 − a2 cos t sin t a2 − b2 c2
x= = 2
× a cos t = 2 a cos t = e2 × a cos t
−a sin t a a
On a donc si M : (x0 , y0 )
P : e2 x0 , 0
Ainsi P décrit un segment de l’axe principal (pour être précis, si A et A′ sont les sommets principaux et O le centre de
E, l’image de [A, A′ ] par l’homothétie de centre O et de rapport e2 où e est l’excentricité).

—206/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

18 Les exos tueurs


Exercice PC* 168
xn+1
Soit (xn )n∈N définie par x0 = 5 et xn+1 = x2n − 2. Calculer lim
n→+∞ x0 x1 · · · xn

Solution : On cherche, on cherche et ... Bon, si on pose xn = 2 ch (αn ) alors xn+1 = 4 ch2 (αn ) − 2 = 2 ch (2αn ). Donc
x0 5
avec x0 = 2 ch (α) ⇐⇒ α = argch = argch , on obtient par récurrence que
2 2

xn = 2 ch (2n α)

Puis
xn+1 2 ch 2n+1 α 1 ch 2n+1 α
= n = n n
x0 x1 · · · xn 2
(2 ch (2k α)) ch (2k α)
k=0 k=0

Or
n n n
1
An (α) = sh (α) × ch 2k α = sh (α) ch (α) × ch 2k α = sh (2α) ch 2k α
2
k=0 k=1 k=1
n n−1
1 1 1
= sh (2α) ch 2k−1 × 2α = sh (2α) ch 2k−1 × 2α = An−1 (2α)
2 2 2
k=1 k=0

1 1 1
d’où l’on en déduit que An (α) = A0 (2n α) = n sh (2n α) ch (2n α) = n+1 sh 2n+1 α . Bref, pour conclure, x0 x1 · · · xn =
2n 2 2
sh 2n+1 α
1
2n+1 sh (α)

xn+1 sh (α) x20


=2 −−−−−→ 2 sh (α) = 2 sh (argch (x0 )) = 2 −1= x20 − 4
x0 x1 · · · xn th (2n+1 α) n→+∞ 4

soit ici une limite qui vaut 21.

Exercice PC* 169


Soit P ∈ R [X] un polynôme scindé à racines simples. On note x1 , · · · , xn ses racines. Justifier que P ′ est aussi scindé
n n
1 1 1
à racines simples. On note alors y2 , · · · , yn les racines de P . Montrer que

=
x1 − xk 2 x1 − yk
k=2 k=2

Solution : On applique Rolle entre deux racines de P. Cela donne à chaque fois une racine de P ′ , ainsi P ′ est scindé.
n n n n n
P′ 1 P ′′ 1
Puis si P = a ′
(X − xi ) , alors P = a (X − xj ) d’où = . De la même manière ′ = .
P X − xi P X − yi
k=1 k=1 j=1 k=1 k=2
j=i
On a donc
n n
1 P ′ (X) 1 1 (X − x1 ) P ′ (X) − P (X)
= − d’où = lim
X − xk P (X) X − x1 x1 − xk x→x1 (X − x1 ) P (X)
k=2 k=2
et
n
1 1 1 P ′′ (x1 )
=
2 x1 − yk 2 P ′ (x1 )
k=2

—207/208— G H
PC-PC* Préparation des Khôlles 2012

n n
P (k) (a) k P (k) (x1 ) k
Avec Taylor on a P (X) = (X − a) , ainsi puisque P (x1 ) = 0, on obtient P (X) = (X − x1 )
k! k!
k=0 k=1
d’où
n
1 1 k
(X − x1 ) P ′ (X) − P (X) = P (k) (x1 ) − (X − x1 )
(k − 1)! k!
k=1
n n
k−1 k−1
= P (k)
(x1 ) (X − x1 )k = P (k) (x1 ) (X − x1 )k
k=1
k! k=2
k!

2−1 P ′′ (x1 )
ce qui prouve que P (x) ∼ P (2) (x1 ) (X − x1 )2 = (X − x1 )2 et que (X − x1 ) P (X) ∼ P ′ (x1 ) (X − x1 )2 .
x→x1 2! 2 x→x1
On en déduit que
(X − x1 ) P ′ (X) − P (X) 1 P ′′ (x1 )

(X − x1 ) P (X) x→x1 2 P ′ (x1 )
et ceci prouve le résultat.

—208/208— G H

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