Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1 L’espace vectoriel Rn 2
1.1 Qu’est-ce qu’un espace vectoriel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Sous-espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Famille génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Indépendance linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Bases, dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6 Normes et distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.7 Parties remarquables de Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1
CHAPITRE 1
L’espace vectoriel Rn
Sommaire
1.1 Qu’est-ce qu’un espace vectoriel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Sous-espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Famille génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Indépendance linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Bases, dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6 Normes et distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
n
1.7 Parties remarquables de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
• →
−
u +→
−
v = (u1 + v1 , u2 + v2) ;
• λ·→
−
u = (λu1 , λu2 ).
→
−
Le vecteur nul 0 a pour coordonnées (0, 0).
2
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.1. QU’EST-CE QU’UN ESPACE VECTORIEL ?
La somme vectorielle ”+” est une loi de composition et elle est dite interne car la somme de
deux vecteurs du plan renvoie encore un vecteur du plan. La multiplication à gauche ”·” d’un
vecteur par un scalaire renvoie encore un vecteur du plan et est aussi une loi de composition,
mais elle est dite externe car le scalaire est extérieur au plan.
Les calculs sur les vecteurs se font alors avec les règles indiquées dans la proposition suivante :
Proposition 1.1.
Pour tous vecteurs → −
u,→ −
v et →−
w dans E et pour tous nombres réels λ et µ.
• La loi ” + ” vérifie les propriétés suivantes :
1. →
−u + (→ −v +→ −w ) = (→
−u +→ −v)+→ −
w (associativité de la loi ” + ”),
→
− →
− →
− →
−
2. u + v = v + u (commutativité de la loi ” + ”),
→
− →
− − →
−
3. →
−u + 0 = 0 +→ u =→ −u . (élément neutre pour la loi ” + ” noté 0 ),
→
−
4. →
−u + (−→ −u ) = (−→−u)+→ −u = 0 (existence d’un symétrique (ou encore opposé)
→
−
de u pour la loi ” + ”),
• La loi ” · ” vérifie les propriétés suivantes :
5. λ · (→
−
u +→ −v ) = λ·→ −
u +λ·→ −v . (distributivité à gauche de la loi ” · ” par rapport
à l’addition dans E),
6. (λ + µ) · → −
u =λ·→ −u +µ·→ −u (distributivité à droite de la loi ” · ” par rapport à
l’addition dans R),
7. λ · (µ · →
−u ) = (λµ) · →
−u (associativité mixte de la loi ” · ”),
8. 1 · →
−
u =→ −
u (élément neutre pour la loi ” · ”).
On écrira souvent λ→
−
u au lieu de λ · →
−
u , en omettant le ” · ”.
Donnons maintenant la définition générale d’un espace vectoriel. Notons qu’à partir de maintenant,
les vecteurs sont notés sans flèche.
De nombreux espaces peuvent être munis d’une addition et d’un produit par les nombres réels
qui vérifient les règles de calcul précédentes : matrices, polynômes, suites, fonctions. Mais,
l’exemple le plus important d’espace vectoriel est Rn , comme on le voit dans la définition
suivante.
3 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.2. SOUS-ESPACE VECTORIEL
La deuxième condition exprime le fait que F est stable pour l’addition, la troisième condition
qu’il est stable pour la multiplication externe.
Exemple 1.1.
On se place dans R3 et on considère l’ensemble F défini par
F = {(x, y, z) ∈ R3 / x = 2y + 3z}.
Exemple 1.2.
SLmed
• Dans R2 , le vecteur (1, −3) est une combinaison linéaire des vecteurs (2, 1), (1, 1) et
(−2, 1). En effet,
(1, −3) = −5(2, 1) + 5(1, 1) − 3(−2, 1), ou encore (1, −3) = 4(2, 1) − 7(1, 1) + 0(−2, 1)
• Dans R3 , le vecteur (−1, 0, 4) est une combinaison linéaire des vecteurs (3, −2, 2) et
(−2, 1, 1). En effet,
(−1, 0, 4) = (3, −2, 2) + 2(−2, 1, 1)
4 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.4. INDÉPENDANCE LINÉAIRE
F = {λ1 u1 + . . . + λp up , λ, . . . , λp réels}
Exemple 1.3.
Reprenons l’exemple 1.1, soit F le sous-ensemble de R2 défini par
F = {(x, y, z) ∈ R3 / x = 2y + 3z}.
Voici une formulation équivalente de l’indépendance linéaire, souvent plus facile à utiliser
dans la pratique.
Proposition 1.4.
Soit F = {ui , i = 1, . . . , n} une famille de vecteurs de E.
• On dit que F est une famille libre (ou linéairement indépendante) si,
n
X
λi ui = 0 =⇒ ∀i = 1, . . . , n, λi = 0
i=1
• On dit que F est une famille liée (ou linéairement dépendante) si elle n’est pas
5 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.5. BASES, DIMENSION
Pn
libre, c’est-à-dire s’il existe un n-uplet (λ1 , . . . , λn ) 6= (0, . . . , 0) tel que i=1 λi ui =
0.
Exemple 1.4.
On se place dans R3 .
1. Montrer que les vecteurs u1 = (1, 0, 0), u2 = (0, 1, 0) et u3 = (1, 1, 1) forment une famille
libre.
2. Montrer que les vecteurs v1 = (1, 0, 0), v2 = (0, 1, 1) et v3 = (1, 1, 1) forment une famille
liée.
Proposition 1.5.
Si F = {ui , i = 1, . . . , n} est une famille libre de vecteurs de E, alors toute famille
obtenue en retirant à F un ou plusieurs vecteurs sera aussi libre.
Exemple 1.5.
Considérons dans R2 les vecteurs e1 = (1, 0) et e2 = (0, 1). Ces deux vecteurs forment
une famille génératrice de R2 puisque tout vecteur (x1 , x2 ) appartenant à R2 se décompose
comme suit :
(x1 , x2 ) = x1 (1, 0) + x2 (0, 1) = x1 e1 + x2 e2
De plus, les deux vecteurs e1 et e2 constituent une famille libre. La famille B = (e1 , e2 ) est
donc une base de R2 . Plus généralement, tout vecteur (x1 , x2 , . . . , xn ) de Rn , s’écrit sous la
forme :
Proposition 1.6.
Soit E un espace vectoriel sur R. B = {v1 , v2 , ..., vn } est une base de E si et seulement
si
(∀x ∈ E) (∃!{λ1 , λ2 , ..., λn ) ∈ Rn ) tel que (x = λ1 v1 + λ2 v2 + ... + λn vn ).
Ce qui signifie que B = {v1 , v2 , ..., vn } est une base de E si et seulement si tout vecteur
de E s’écrit de manière unique comme combinaison linéaire des éléments de B. Les λi
s’appellent les composantes ou coordonnées du vecteur x relativement à la base B.
6 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.6. NORMES ET DISTANCE
Exemple 1.6.
Soit le vecteur u = (0, 0, 1) de R3 . Calculer ses coordonnées dans la base B = (u1 , u2 , u3 )
avec u1 = (1, 0, 0), u2 = (1, 1, 0) et u3 = (1, 1, 1).
Définition 1.9.
Soit E un espace vectoriel de dimension finie. On dit que E est de dimension n si toutes
les bases de E ont pour cardinal (c-à-d nombre de vecteurs) n. On note dim(E) = n.
Par convention on dit que l’espace E = {0} a pour base ∅, et que sa dimension est 0.
Exemple 1.7.
SLmed
• La dimension de Rn est égale à n car le cardinal de B = {e1 , e2 , . . . , en } la base
canonique de Rn est égal à n.
• Considérons l’ensemble F des vecteurs (x, y, z) de R3 tels que 2x − y + z = 0. Cet
ensemble peut s’écrire sous la forme :
Exemple 1.8.
Sur Rn , on utilise indifféremment les trois normes classiques suivantes, définies pour x =
(x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ Rn .
n
X
k x k1 = |x1 | + . . . + |xn | = |xi |
i=1
n
!1/2
p X
k x k2 = x21 + . . . + x2n = |xi |2
i=1
k x k∞ = max(|x1 |, . . . , (|xn |) = max {|xi |}
i=1,...,n
7 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.6. NORMES ET DISTANCE
Proposition 1.8.
Les normes k . k1 , k . k2 et k . k∞ sont équivalentes sur Rn .
∀x ∈ Rn , k x k∞ ≤k x k2 ≤k x k1 ≤ n k x k∞
Remarque 1.1.
Lorsque le choix de la norme sur Rn est arbitraire, on utilise tout simplement la notation
k . k.
Proposition 1.9.
Soit k . k une norme sur Rn , alors on a :
| k x k − k y k | ≤k x − y k, ∀x, y ∈ Rn .
Exemple 1.9.
Sur R, les applications suivantes sont des distances :
• (x, y) 7→ |x − y|
|x − y|
• (x, y) 7→
1 + |x − y|
p
• (x, y) 7→ |x − y|
Remarque 1.2.
Si k . k est une norme sur Rn , alors l’application définie par (x, y) 7→ d(x, y) =k x − y k est
une distance sur Rn appelée distance induite par la norme k . k.
8 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
N
1.7. PARTIES REMARQUABLES DE R
Exemple 1.10.
Les distances induites par les normes k . k1 , k . k2 et k . k∞ sont données par :
n
X
• (x, y) 7→ d1 (x, y) = |xi − yi | =k x − y k1
i=1
n
!1/2
X
• (x, y) 7→ d2 (x, y) = |xi − yi |2 =k x − y k2 (distance euclidienne).
i=1
• (x, y) 7→ d∞ (x, y) = max {|xi − yi |} =k x − y k∞ .
i=1,...,n
Remarque 1.3.
Les notions de norme et de distance peuvent être généralisées à tout espace vectoriel sur
R. Un espace vectoriel muni d’une norme est alors dit espace vectoriel normé. Un espace
vectoriel muni d’une distance est dit espace métrique.
Exemple 1.11.
SLmed
1. B(a, 0) = ∅ ; B(a, 0) = S(a, 0) = {a}.
2. Dans R muni de la norme usuelle (valeur absolue), les boules ouvertes (resp. fermées)
de R sont les intervalles ouverts (resp. fermés).
3. Dans R2 muni de la norme euclidienne, les boules ouvertes (resp. fermées) sont les
disques ouverts (resp. fermés).
• Disque ouvert de centre A = (a, b) et de rayon r :
9 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
N
1.7. PARTIES REMARQUABLES DE R
Remarque 1.4.
La forme de la boule et de la sphère dépend de la norme (ou distance) choisie dans Rn . Par
exemple, les boules unité dans R2 (boules de centre O et de rayon 1) sont illustrées dans la
figure 1.2 pour les normes 1, 2 et infini.
Exemple 1.12.
SLmed
1. Les boules (fermées et ouvertes) de Rn sont bornées.
2. L’ensemble [0, 1]×] − 3, 2] est bornée dans R2 .
3. L’ensemble [0, 1]×] − ∞, 2] n’est pas bornée dans R2 .
Exemple 1.13.
SLmed
• Rn est un voisinage de tout point a ∈ Rn .
• La boule ouverte B(a, r) = {x ∈ Rn / k x − a k< r} est voisinage de chacun de ses
points.
• La boule fermée B(a, r) = {x ∈ Rn / k x − a k≤ r} n’est pas voisinage de x tel que
k x − a k= r.
10 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.8. EXERCICES
Exemple 1.14.
SLmed
• int[a, b] =]a, b[.
• intB(a, r) = B(a, r).
o o
• Dans la figure ci-dessus, y ∈ B mais x ∈
/ B.
1.8 Exercices
Exercice 1.1.
Parmi les ensembles suivants, lesquels sont, ou ne sont pas, des sous-espaces vectoriels ?
1. E1 = {(x, y, z) ∈ R3 /x + y + 3z = 0} ;
2. E2 = {(x, y, z) ∈ R3 /x + y + 3z = 2} ;
3. E3 = {(x, y, z, t) ∈ R4 /x = y = 2z = 4t} ;
4. E4 = {(x, y) ∈ R2 /xy = 0} ;
5. E5 = {(x, y) ∈ R2 /y = x2 }.
Exercice 1.2.
Les vecteurs u suivants sont-ils combinaison linéaire des vecteurs ui ?
11 M. EL HIA
CHAPITRE 1. L’ESPACE VECTORIEL Rn
1.8. EXERCICES
4. E = R3 , u = (3, 1, m), u1 = (1, 3, 2), u2 = (1, −1, 4) (discuter suivant la valeur de m).
Exercice 1.3.
Les familles suivantes sont-elles libres dans R3 ?
Exercice 1.4.
Trouver un système générateur des sous-espaces vectoriels suivants de R3
1. F = {(x, y, z) ∈ R3 ; x + 2y − z = 0} ;
2. G = {(x, y, z) ∈ R3 ; x − y + z = 0 et 2x − y − z = 0}.
Exercice 1.5.
SLmed
1. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que les vecteurs u = (a, b) et v = (c, d)
forment un système libre de R2 .
Exercice 1.6.
SLmed
1. Montrer que l’ensemble F = {(x, y, z, t) ∈ R4 /6x − y + 10z + t = 0} est un sous-espace
vectoriel de R4 .
Exercice 1.7.
Soit B(a, r) une boule ouverte relative à une norme de Rn . Montrer que c’est une partie
convexe, c’est-à-dire que si x et y sont deux éléments quelconques de B(a, r), le segment
d’extrémités x et y est inclus dans B(a, r).
12 M. EL HIA