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Analyse 1 (SMPC)

Pr. OUTADA Nisrine

Notes de cours
Table des matières

1 Suites réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1 Rappels 5
1.1.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.2 La valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.3 La partie entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Généralités sur les suites 11
1.2.1 Définition d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.2 Suites monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3 Suites majorées, minorées et bornées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3 Suite convergentes 16
1.3.1 Définition de la limite d’une suite réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.2 Propriétés des suites convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3.3 Suites adjacentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.3.4 Sous-suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.4 Suites récurrentes 26
1.4.1 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4.2 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4

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Rappels
Ensembles
La valeur absolue
La partie entière
Généralités sur les suites
Définition d’une suite
Suites monotones
Suites majorées, minorées et bor-
nées
Suite convergentes
Définition de la limite d’une suite
réelle
Propriétés des suites convergentes
Suites adjacentes
Sous-suites
Suites récurrentes
Suites arithmétiques
Suites géométriques

1. Suites réelles

1.1 Rappels
1.1.1 Ensembles
N ensemble des entiers positifs : 0, 1, 2, 3, 4, . . .
Z ensemble des entiers relatifs : . . . , −4, −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, 4 . . .
Q ensemble des nombres rationnels, c’est-à-dire
 
p ∗
Q= : p ∈ Z et q ∈ N .
q

R ensemble des nombres réels.

N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R.
N∗ = N \ {0}, Z∗ = Z \ {0}, Q∗ = Q \ {0} et R∗ = R \ {0}.
R+ ensemble des nombres réels positifs, c’est-à-dire

R+ = {x ∈ R : x ≥ 0}.

R− ensemble des nombres réels négatifs, c’est-à-dire

R− = {x ∈ R : x ≤ 0}.

R∗+ = R+ \ {0}, R∗− = R− \ {0}.


6 Chapitre 1. Suites réelles
1.1.2 La valeur absolue
Définition 1.1.1 La valeur absolue d’un réel x, notée |x|, est définie par
(
x si x ≥ 0,
|x| =
−x si x ≤ 0.

F IGURE 1.1 – La fonction valeur absolue

√ √
√ √
1 1 7 7
 Exemple 1.1 2 = 2, | − 1| = 1, = , |0| = 0, − = .


2 2 2 2

Proposition 1.1.2 Pour tout√x, y ∈ R, on a


- |x| ≥ 0, | − x| = |x| et x2 = |x|.
- |x| = 0 si, et seulement si x = 0.
x |x|
- |xy| = |x||y| et en particulier si y 6= 0 on a = .
y |y|
- L’inégalité triangulaire :
|x + y| ≤ |x| + |y|.

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1.1 Rappels 7
- L’inégalité triangulaire renversée :

||x| − |y|| ≤ |x − y|.

Proposition 1.1.3 Pour tout x ∈ R et b ∈ R+ , on a


- |x| = b si, et seulement si x = b ou x = −b.
- |x| ≤ b si, et seulement si −b ≤ x ≤ b.
- |x| < b si, et seulement si −b < x < b.
- |x| ≥ b si, et seulement si x ≥ b ou x ≤ −b.
- |x| > b si, et seulement si x > b ou x < −b.

 Exemple 1.2 1. Résoudre dans R l’équation |x − 2| = 1. On a

|x − 2| = 1 ⇐⇒ x − 2 = 1 ou x − 2 = −1
⇐⇒ x = 3 ou x = 1.

Donc, l’ensemble S des solutions est


S = {1, 3}.

1
2. Résoudre dans R l’inéquation x − ≤ 4. On a
3

x − ≤ 4 ⇐⇒ −4 ≤ x − 1 ≤ 4
1

3 3
1 1
⇐⇒ −4 + ≤ x ≤ 4 +
3 3
−11 13
⇐⇒ ≤x≤ .
3 3
Donc, l’ensemble S des solutions est
 
−11 13
S= , .
3 3

3. Résoudre dans R l’inéquation |x + 1| > 2. On a

|x + 1| > 2 ⇐⇒ x + 1 > 2 ou x + 1 < −2


⇐⇒ x > 2 − 1 ou x < −2 − 1
⇐⇒ x > 1 ou x < −3.

Donc, l’ensemble S des solutions est

S = ]−∞, −3[ ∪ ]1, +∞[ .

4. Résoudre dans R la double inéquation suivante 3 < |x − 2| ≤ 4. On détermine l’ensemble S1 des


solutions de la première inéquation |x − 2| > 3 et l’ensemble S2 des solutions de la deuxième

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8 Chapitre 1. Suites réelles
inéquation |x − 2| ≤ 4. L’ensemble S des solutions de la double inéquation 3 < |x − 2| ≤ 4 est
donc S = S1 ∩ S2 .

Résolution de |x − 2| > 3 :

|x − 2| > 3 ⇐⇒ x − 2 > 3 ou x − 2 < −3


⇐⇒ x > 5 ou x < −1.

Donc S1 =] − ∞, −1[∪]5, +∞[.


Résolution de |x − 2| ≤ 4 :

|x − 2| ≤ 4 ⇐⇒ −4 ≤ x − 2 ≤ 4
⇐⇒ −2 ≤ x ≤ 6.

Donc S2 = [−2, 6]. Et par suite l’ensemble des solutions est

S = (] − ∞, −1[∪]5, +∞[) ∩ [−2, 6] = [−2, −1[∪]5, 6].

5. Résoudre dans R le système 


1
|x + 4| <

2
|x − 1| ≥ 3.

1
Résolution de |x + 4| < :
2
1 −1 1
|x + 4| < ⇐⇒ < x+4 <
2 2 2
−9 −1 1 −7
⇐⇒ = −4 < x < −4 = .
2 2 2 2
 
1 −9 −7
Donc, l’ensemble S1 des solutions de l’inéquation |x + 4| < est S1 = , .
2 2 2
Résolution de |x − 1| ≥ 3 :

|x − 1| ≥ 3 ⇐⇒ x − 1 ≥ 3 ou x − 1 ≤ −3
⇐⇒ x ≥ 4 ou x ≤ −2.

Donc, l’ensemble S2 des solutions de l’inéquation |x − 1| ≥ 3 est S2 =] − ∞, −2] ∪ [4, +∞[. Et par
suite l’ensemble des solutions est
   
−9 −7 −9 −7
S= , ∩ (] − ∞, −2] ∪ [4, +∞[) = , .
2 2 2 2

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1.1 Rappels 9
6. Résoudre dans R l’équation |x − 1| + |x + 3| = 6. On remarque que

x − 1 ≥ 0 ⇔ x ≥ 1 et x + 3 ≥ 0 ⇔ x ≥ −3,

alors selon les valeurs de x, on a

−∞ −3 1 +∞
|x − 1| −x + 1 −x + 1 x−1
|x + 3| −x − 3 x+3 x+3
|x − 1| + |x + 3| −2x − 2 4 2x + 2

Du tableau, on déduit que

|x − 1| + |x + 3| = 6 ⇐⇒ (−2x − 2 = 6 et x ≤ −3) ou (2x + 2 = 6 et x ≥ 1)


⇐⇒ (x = −4 et x ≤ −3) ou (x = 2 et x ≥ 1)
⇐⇒ x = −4 ou x = 2.

Donc, l’ensemble des solutions est


S = {−4, 2}.


1.1.3 La partie entière


Définition 1.1.4 Soit x ∈ R. On appelle la partie entière de x, notée E(x) ou [x], le plus grand entier
relatif inférieur ou égal à x.

Proposition 1.1.5 — Propriété caractéristique. Soit x ∈ R, E(x) est l’unique entier relatif tel que

E(x) ≤ x < E(x) + 1.

Proposition 1.1.6 Pour tout x, y ∈ R et n ∈ Z on a


- E(x) ∈ Z.
- E(n) = n, et en particulier E (E(x)) = E(x).
- E(x + n) = E(x) + n
- E(x) + E(y) ≤ x + (y ≤ E(x) + E(y) + 1.
0 si x ∈ Z
- E(x) + E(−x) =
−1 si non.
- E(x) ≤ n si, et seulement si x < n + 1.
- E(x) < n si, et seulement si x < n.
- E(x) ≤ y si, et seulement si E(x) ≤ E(y).

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10 Chapitre 1. Suites réelles
- Si x ≤ y, alors E(x) ≤ E(y).

F IGURE 1.2 – La fonction partie entière

   
1 −1
 Exemple 1.3 1. E(2) = 2, E(−2) = −2, E = 0, E = −1, E(e) = 2, E(−e) = −3,
3 3
E(π) = 3, E(−π) = −4.
2. Résoudre dans R l’équation E(x) = −1. On a E(x) = −1 si, et seulement si −1 ≤ x < −1 + 1 = 0,
donc l’ensemble des solutions est
S = [−1, 0[.
 2 
3. Résoudre dans R l’équation E ex + 1 = 2. On a
 2  2
E ex + 1 = 2 ⇐⇒ 2 ≤ ex + 1 < 3
2
⇐⇒ 1 ≤ ex < 2
⇐⇒ 0 ≤ x2 < ln(2)
p
⇐⇒ |x| < ln(2)
p p
⇐⇒ − ln(2) < x < ln(2).
i p p h
Donc, l’ensemble des solutions est S = − ln(2), ln(2) .

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1.2 Généralités sur les suites 11
4. Résoudre dans R l’inéquation E(2x − 1) ≥ −3. Soit x ∈ R une solution, on a 2x − 1 ≥ E(2x − 1) ≥
−3, donc x ≥ −1. Réciproquement, si x ≥ −1, on obtient 2x − 1 ≥ −3, et par suite E(2x − 1) >
2x − 2 ≥ −4, ainsi E(2x − 1) ≥ −3. Donc, l’ensemble des solutions est

S = [−1, +∞[.

1.2 Généralités sur les suites


1.2.1 Définition d’une suite
Définition 1.2.1 — Suite réelle. On appelle suite réelle, ou suite de nombres réels, toute application
u de N à valeurs dans R :

u : N −→ R
n 7→ u(n).

Le terme u(n) est appelé le terme général de la suite et on le note un . La suite u est notée (un )n∈N ou
simplement (un )n . Certaines suites sont définies à partir d’un certain rang n0 , on note alors (un )n≥n0 .

 Exemple 1.4 - (2n)n∈N est la suite des nombres entiers pairs : 0, 2, 4, 6, 8 . . .


- (2n
  + 1)n∈N est la suite des nombres entiers impairs : 1, 3, 5, 7, 9 . . .
1 1 1 1 1
- est la suite de termes 1, , , , . . .
n n≥1 2 3 4 5
n
- ((−1) )n≥0 est la suite qui alterne +1, −1, +1, −1, +1 . . .
 
n 1 2 3 4
- est la suite de termes 0, , , , . . .
n + 1 n≥0 2 3 4 5


1.2.2 Suites monotones


Définition 1.2.2 Soit (un )n une suite réelle, on dit que
- (un )n est croissante (respectivement strictement croissante) si, pour tout n entier,

un ≤ un+1 (respectivement un < un+1 ).

- (un )n est décroissante (respectivement strictement décroissante) si, pour tout n entier,

un ≥ un+1 (respectivement un > un+1 ).

- (un )n est monotone (respectivement strictement monotone) si (un )n est croissante (respec-
tivement strictement croissante) ou si (un ) est décroissante (respectivement strictement
décroissante).

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12 Chapitre 1. Suites réelles
 Exemple 1.5 - La suite de terme général un = n2 , n ≥ 0, est une suite croissante.
1
- La suite de terme général un = 2 , n ≥ 1, est une suite décroissante.
n
(−1)n
- La suite de terme général un = , n ≥ 1, n’est pas monotone.
n


Rapport entre les termes successifs


Différence entre les termes
(le cas où la suite est à termes Conclusion
successifs
strictement positifs)
un+1
un+1 − un ≥ 0 ≥1 La suite est croissante
un
un+1
un+1 − un > 0 >1 La suite est strictement croissante
un
un+1
un+1 − un ≤ 0 ≤1 La suite est décroissante
un
un+1
un+1 − un < 0 <1 La suite est strictement décroissante
un

1
 Exemple 1.6 1. Considérons la suite (un )n définie par un = 1 − , n ≥ 1. Pour tout n ≥ 1, on a
n
   
1 1
un+1 − un = 1 − − 1−
n+1 n
1 1
=− +
n+1 n
−n + n + 1 1
= = > 0.
n(n + 1) n(n + 1)

Donc, (un )n est strictement croissante.

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1.2 Généralités sur les suites 13
n
2. Soit la suite de terme général un = , n ≥ 1. Pour tout n ≥ 1, on a
4n − 1
   
n+1 n
un+1 − un = −
4(n + 1) − 1 4n − 1
n+1 n
= −
4n + 3 4n − 1
(n + 1)(4n − 1) − n(4n + 3)
=
(4n + 3)(4n − 1)
4n − n + 4n − 1 − 4n2 − 3n
2
=
(4n + 3)(4n − 1)
−1
= < 0.
(4n + 3)(4n − 1)

D’où, la suite (un )n est strictement décroissante.


3. On considère la suite définie par un = n − n2 , n ≥ 0. Pour tout n ≥ 0, on a

un+1 − un = n + 1 − (n + 1)2 − n − n2
 

= −n2 − n − n − n2 = −2n ≤ 0.
 

Donc, la suite (un )n est décroissante.


4. On considère la suite définie par

1
un = , n ≥ 0.
n2 + 1

Pour tout entier n, on a


un+1 n2 + 1
= < 1,
un (n + 1)2 + 1

donc (un )n est strictement décroissante.


2n
5. Soit la suite de terme général un = , n ≥ 0. Pour tout n ≥ 0, on a
1 + 2n

2n+1
un+1 1+2n+1 2n+1 1 + 2n
= 2n
= ×
un 1+2n
1 + 2n+1 2n
2(1 + 2n ) 2 + 2n+1
= = > 1.
1 + 2n+1 1 + 2n+1

Alors, la suite (un )n est strictement croissante.

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14 Chapitre 1. Suites réelles
nn
6. Considérons la suite (un )n définie par un = , n ≥ 1. Pour tout entier n ≥ 1, on a
n!
(n+1)(n+1)
un+1 (n+1)! (n + 1)(n+1) n!
= nn = × n
un n!
(n + 1)! n
(n + 1)(n + 1)n n!
= × n
(n + 1)n! n
 n
n+1
= > 1.
n
Donc, la suite (un )n est strictement croissante.
5n
7. Soit la suite de terme général un = n2 , n ≥ 1. Pour tout n ≥ 1, on a
2
5n+1 2
un+1 2 (n+1) 2 5n+1 2n
= 5n
= 2 × n
un n2 2(n+1) 5
2
2
5 × 5n 2n
= n2 ×
2 × 22n+1 5n
5
= 2n+1 .
2
Et comme 2n + 1 ≥ 3, on obtient 22n+1 ≥ 23 = 8 > 5. Et par suite
un+1
< 1.
un
Donc, la suite (un )n est strictement décroissante.
1
8. Considérons la suite (un )n définie par un = (−1)n + , n ≥ 1. On a
n
1 3 1 2
u1 = 0, u2 = 1 + = , u3 = −1 + = − ,
2 2 3 3
donc u1 < u2 et u2 > u3 , alors la suite (un )n n’est pas monotone.
9. La suite de terme général un = (−2)n + 2, n ≥ 0, n’est pas monotone. En effet, pour tout entier n,
on a
un+1 − un = (−2)n+1 − (−2)n = (−2)n (−2 − 1) = −3(−2)n .
Donc, (
un+1 − un > 0, si n est impair,
un+1 − un < 0, si n est pair.
D’où la suite (un )n n’est pas monotone.


1.2.3 Suites majorées, minorées et bornées

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1.2 Généralités sur les suites 15

Définition 1.2.3 Soit (un )n une suite réelle, on dit que


- (un )n est majorée s’il existe M ∈ R tel que

∀n ∈ N, un ≤ M.

- (un )n est minorée s’il existe m ∈ R tel que

∀ n ∈ N, un ≥ m.

- (un )n est bornée si elle est majorée et minorée à la fois, c’est-à-dire

∃ (m, M) ∈ R2 , ∀ n ∈ N, m ≤ un ≤ M.

 Exemple 1.7 - La suite définie par



 1 , si n est pair
un = n2
n, si n est impair

est minorée, non majorée (en effet pour tout n ≥ 1, on a un ≥ 0).


1
- La suite de terme général vn = + 1, n ≥ 1, est bornée (en effet pour tout n ∈ N∗ , on a 1 < un ≤ 2
n
).
- La suite définie par wn = (−1)n n2 , n’est ni majorée, ni minorée.

Remarque Une suite (un )n est bornée si, et seulement si


∃M ≥ 0, ∀n ∈ N, |un | ≤ M.

 Exemple 1.8 On considère la suite définie par

(−1)n
un = .
n

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16 Chapitre 1. Suites réelles
Pour tout n ≥ 1, on a
(−1)n 1

|un | =
= ≤ 1.
n n
Donc, la suite (un )n est bornée. 

1.3 Suite convergentes


1.3.1 Définition de la limite d’une suite réelle
Définition 1.3.1 — Limite finie. (1) Une suite réelle (un )n est dite convergente s’il existe l ∈ R
tel que
∀ ε > 0, ∃ N ∈ N, ∀ n ≥ N, |un − l| < ε.
Dans ce cas, on dit que l est la limite de (un )n ou que (un )n converge vers l. On note alors
l = lim un .
n→∞
(2) Une suite qui ne converge pas est dite divergente.

Définition 1.3.2 — Limite infinie. (1) Une suite réelle (un )n est dite tend vers +∞ si

∀ A > 0, ∃ N ∈ N, ∀n ≥ N, un ≥ A.

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1.3 Suite convergentes 17
(2) Une suite réelle (un )n est dite tend vers −∞ si

∀ B < 0, ∃ N ∈ N, ∀n ≥ N, un ≤ B.

Proposition 1.3.3 (1) Si une suite converge vers une limite l, alors cette limite est unique.
(2) Toute suite convergente est bornée.

Proposition 1.3.4 — Opérations sur les limites finies. Soient (un )n et (vn )n deux suites réelles qui
convergent respectivement vers l1 et l2 et c une constante. Alors :
(1) lim c = c.
n→∞
(2) lim cun = c lim un = cl1 .
n→∞ n→∞
(3) lim (un + vn ) = lim un + lim vn = l1 + l2 .
n→∞ n→∞ n→∞
(4) lim (un − vn ) = lim un − lim vn = l1 − l2 .
n→∞  n→∞   n→∞ 
(5) lim (un vn ) = lim un lim vn = l1 l2 .
n→∞   n→∞ n→∞
un limn→∞ un l1
(6) lim = = (si l2 6= 0).
n→∞ vn limn→∞ vn l2
(7) lim |un | = | lim un | = |l1 |.
n→∞ n→∞

Opérations sur les limites infinies :

un
lim un lim vn lim (un + vn ) lim (un vn ) lim
n→∞ n→∞ n→∞ n→∞ n→∞ vn

l∈R +∞ +∞ +∞ si l > 0 et −∞ si l < 0 0
l ∈ R∗ −∞ −∞ +∞ si l < 0 et −∞ si l > 0 0
0 +∞ +∞ forme indéterminée 0
0 −∞ −∞ forme indéterminée 0
+∞ +∞ +∞ +∞ forme indéterminée
−∞ −∞ −∞ +∞ forme indéterminée
+∞ −∞ forme indéterminée −∞ forme indéterminée

Quelques limites usuelles :



+∞, si α > 0,

α
- lim n = 1, si α = 0,
n→∞ 
0, si α < 0.

- lim e = +∞ et lim e−n = 0.
n
n→∞ n→∞
- lim ln(n) = +∞.
n→∞
- Pour α > 0 et β ∈ R, on a

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18 Chapitre 1. Suites réelles

 
eαn   (ln(n))β
lim = +∞, lim nβ e−αn = 0, lim = 0.
n→∞ nβ n→∞ n→∞ nα
 Exemple 1.9 1. Soit la suite (un )n définie par un = n10 e−3n , n ≥ 1. On a

lim un = lim n10 e−3n = 0 (β = 10 et α = 3).


n→∞ n→∞

n
2. Considérons la suite de terme général un = , n ≥ 0. On a
2n + 1
n 1
lim un = lim = lim
n→∞ n→∞ 2n + 1 n→∞ 2 + 1
n
limn→∞ 1
=
limn→∞ 2 + 1n


limn→∞ 1
=
limn→∞ 2 + limn→∞ 1n
1 1
= = .
2+0 2
D’une manière générale, si

a0 + a1 n1 + a2 n2 + . . . + a p−1 n p−1 + a p n p
un = ,
b0 + b1 n1 + b2 n2 + . . . + bq−1 nq−1 + bq nq

avec a p 6= 0 et bq 6= 0, p, q ∈ N, alors
 ap
+∞, si p > q et > 0,
bq




 ap
 −∞, si p > q et < 0,

ap p−q bq
lim un = lim n =
n→∞ bq n→∞ ap
, si p = q,





 bq

0, si p < q.

Exemples :
n2
 2
1 n 1
- lim = lim = lim n = +∞.
n→∞ 5n + 10 5 n→∞ n 5 n→∞
n4 1 n4 1
- lim 2
= − lim 2
= − lim n2 = −∞.
n→∞ −3n + 4 3 n→∞ n  3 n→∞
2
3n + 2n − 1 3 n 2 3
- lim 2
= lim 2
= .
n→∞ 2n + 1 2n→∞ n 2 
n2 1 n2 1 1
- lim 3 = lim = lim = 0.
n→∞ 2n + 1 2 n→∞ n3 2 n→∞ n

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1.3 Suite convergentes 19
p
3. Soit la suite de terme général un = 2n2 + 6n − n, n ≥ 0. On a
p
2
 (2n2 + 6n) − n2
lim un = lim 2n + 6n − n = lim √
n→∞ n→∞ n→∞ 2n2 + 6n + n
n2 + 6n
= lim √
n→∞ 2n2 + 6n + n
n+6 (+∞)
= lim q =√ = +∞.
n→∞ 2+1
2+ 6 +1 n
√ √
1 + n2 − 1 + n
4. Considérons la suite (un )n définie par un = , n ≥ 1. On a
n2
√ √
1 + n2 − 1 + n
lim un = lim
n→∞ n→∞ n2
√ √ !
1 + n2 1+n
= lim −
n→∞ n2 n2
q q 
1 1 1
n2
+ 1 n2
+ n
= lim  −  = 0.
n→∞ n n

ln 1 + e2n

5. Considérons la suite de terme général un = , n ≥ 1. On a
n
h  i
2n 1
2n ln e +1

ln 1 + e e2n
lim un = lim = lim
n→∞ n→∞ n n→∞ n  

ln(e ) + ln e12n + 1
2n
= lim  
n→∞ n
  
2n + ln e12n + 1
= lim  
n→∞ n
  
1
ln e2n + 1
= lim 2 +  = 2.
n→∞ n

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20 Chapitre 1. Suites réelles
1.3.2 Propriétés des suites convergentes
Proposition 1.3.5 — Comparaison des limites. Soient (un )n , (vn )n et (wn )n trois suites réelles qui
convergent respectivement vers l1 , l2 et l3 . Si les suites (un )n , (vn )n et (wn )n sont telle que

∃ N ∈ N, ∀ n ≥ N, un ≤ vn ≤ wn ,

alors l1 ≤ l2 ≤ l3 .

Théorème 1.3.6 — Théorème des gendarmes. Soient (un )n , (vn )n et (wn )n trois suites réelles
telles que
∃ N ∈ N, ∀n ≥ N, un ≤ vn ≤ wn .
1. Si lim un = lim wn = l ∈ R, alors lim vn = l.
n→∞ n→∞ n→∞
2. Si lim un = +∞, alors lim vn = +∞.
n→∞ n→∞
3. Si lim Wn = −∞, alors lim vn = −∞.
n→∞ n→∞

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1.3 Suite convergentes 21
Corollaire 1.3.7 Soient (un )n et (vn )n deux suites réelles et l ∈ R tels que

∃ N ∈ N, ∀ n ≥ N, |un − l| ≤ vn .

Si lim vn = 0, alors lim un = l.


n→∞ n→∞

(−1)n
 Exemple 1.10 1. La suite de terme général un = , n ≥ 1, converge vers 0, en effet pour tout
n
n ≥ 1, on a
(−1)n 1

n ≤ n,

1 (−1)n
et lim = 0, donc lim = 0.
n→∞ n n→∞ n
n + cos(n)
2. Considérons la suite de terme général un = , n ≥ 1. Soit n ≥ 2, on a
n − sin(n)

−1 ≤ cos(n) ≤ 1 et − 1 ≤ sin(n) ≤ 1.

Donc,
n − 1 ≤ n + cos(n) ≤ n + 1, n − 1 ≤ n − sin(n) ≤ n + 1,
et par suite,
n − 1 n + cos(n) n + 1
≤ ≤ .
n+1 n − sin(n) n−1
Et comme
n−1 n+1
lim = lim = 1,
n→∞ n + 1 n→∞ n − 1

on obtient  
n + cos(n)
lim un = lim = 1.
n→∞ n→∞ n − sin(n)
(−1)n + 2
3. La suite de terme général un = 3 + √ , n ≥ 0, est encadrée comme suit
1+ n

(−1)n + 2

3
|un − 3| = √ ≤ √ ,
1+ n 1+ n

3
et lim √ = 0, donc lim un = 3.
n→∞ 1 + n n→∞
 
1 1
4. Considérons la suite de terme général un = sin(n) − , n ≥ 1. Pour tout n ≥ 1, on a
n n+1
 
1 1 1 1
|un | = sin(n)
− ≤ −
.
n n + 1 n n + 1

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22 Chapitre 1. Suites réelles
D’autre part, on a

1 1 (n + 1) − n 1

n n + 1 = n(n + 1) = n(n + 1) ,

1
et lim = 0, donc lim un = 0.
n→∞ n(n + 1) n→∞
1 n
5. Soit la suite définie par un = 2 ∑ E(kx), n ≥ 1 et x ∈ R. Soit n ∈ N∗ , puisque, pour tout t ∈ R,
n k=1
on a
t − 1 < E(t) ≤ t,

on obtient
kx − 1 < E(kx) ≤ kx,

donc
1 n 1 n
∑ (kx − 1) < u n ≤ ∑ kx,
n2 k=1 n2 k=1

c’est-à-dire
" ! # !
n n n
1 1
n2 ∑ k x − ∑ 1 < un ≤ n2 ∑k x.
k=1 k=1 k=1

Et comme
n n
n(n + 1)
∑ k = 2 , et ∑ 1 = n,
k=1 k=1

on obtient
n+1 1 n+1
x − < un ≤ x,
2n n 2n
et puisque
 
n+1 1 n+1 x
lim x− = lim x= ,
n→∞ 2n n n→∞ 2n 2
x
il vient, lim = .
n→∞ 2


Théorème 1.3.8 — Convergence de suites monotones. (1) Toute suite croissante majorée
est convergente.
(2) Toute suite décroissante minorée est convergente.

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1.3 Suite convergentes 23

 Exemple 1.11 Soit la suite définie pour tout n ∈ N∗ par


 
1 1 1
un = 1+ √ +...+ √ .
n 2 n

Montrons qu’elle est convergente. Soit n ∈ N∗ , on a

-
1 n+1 1 1 n 1
un+1 − un = ∑ k n ∑ √k
n + 1 k=1
√ −
k=1
1 1 n 1 1 n 1
= √ + ∑ √ − ∑√
(n + 1) n + 1 n + 1 k=1 k n k=1 k
1 n 1
 
1 1
= √ + − ∑ √k
(n + 1) n + 1 n + 1 n k=1
n
1 1 1
= √ − ∑ √ .
(n + 1) n + 1 n(n + 1) k=1 k

D’autre part, pour tout 1 ≤ k ≤ n on a


√ √
n + 1 ≥ k,

donc,
1 1
√ ≤√ .
n+1 k
En sommant membre à membre ces inégalités, on obtient
n
n 1
√ ≤∑√ ,
n + 1 k=1 k
ou encore
1 1 n 1
√ ≤ ∑√ ,
n + 1 n k=1 k

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24 Chapitre 1. Suites réelles
c’est-à-dire
n
1 1 1
√ ≤ ∑ √ .
(n + 1) n + 1 n(n + 1) k=1 k

Ce qui entraîne que un+1 − un ≤ 0, donc la suite (un )n est décroissante.


- un ≥ 0, donc la suite (un )n est minorée par 0, et par suite (un )n est convergente vers une limite
l ≥ 0.


Corollaire 1.3.9 (1) Toute suite croissante et non majorée tend vers +∞.
(2) Toute suite décroissante et non minorée tend vers −∞.

1.3.3 Suites adjacentes

Définition 1.3.10 — Suites adjacentes. Deux suites réelles (un )n et (vn )n sont dites adjacentes si
- L’une est croissante et l’autre est décroissante.
- lim (un − vn ) = 0.
n→∞

 Exemple 1.12 1. Soient les suites définies pour tout n ∈ N∗ par

1 1
un = 1 − , et vn = 1 + .
n n

Montrons qu’elle sont


 adjacentes.  Soit n ≥ 1, on a
1 1 1 1 (n + 1) − n 1
- un+1 − un = 1 − − 1− = − = = > 0, donc la
n+1 n n n+1 n(n + 1) n(n + 1)
suite (un )n est
 croissante.  
1 1 1 1 n − (n + 1) 1
- vn+1 − vn = 1 + − 1+ = − = =− < 0, donc
n+1 n n+1 n n(n + 1) n(n + 1)
la suite (vn)n est décroissante.
  
1 1 2
- vn − un = 1 + − 1− = , donc lim (vn − un ) = 0.
n n n n→∞
Et par suite les suites (un )n et (vn )n sont adjacentes.
2. Soient (un )n et (vn )n les suites définies pour tout n ≥ 1 par

2n
(−1)k+1 1
un = ∑ , et vn = un + .
k=1 k 2n + 1

Les suites (un )n et (vn )n sont adjacentes, en effet, pour tout n ≥ 1, on a

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1.3 Suite convergentes 25
-
2n+2
(−1)k+1 2n (−1)k+1
un+1 − un = ∑ −∑
k=1 k k=1 k
!
2n 2n
(−1)k+1 (−1)2n+2 (−1)2n+3 (−1)k+1
= ∑ k + 2n + 1 + 2n + 2 −∑
k=1 k=1 k
1 1
= −
2n + 1 2n + 2
(2n + 2) − (2n + 1)
=
(2n + 1)(2n + 2)
1
= > 0.
(2n + 1)(2n + 2)

Donc, la suite (un )n est croissante.

-  
1 1
vn+1 − vn = (un+1 − un ) + −
2(n + 1) + 1 2n + 1
   
1 1 1 1
= − + −
2n + 1 2n + 2 2(n + 1) + 1 2n + 1
1 1
= −
2n + 3 2n + 2
(2n + 2) − (2n + 3)
=
(2n + 3)(2n + 2)
−1
= < 0.
(2n + 3)(2n + 2)

Donc, la suite (vn )n est décroissante.


1 1
- vn − un = et lim = 0, alors lim (vn − un ) = 0.
2n + 1 n→∞ 2n + 1 n→∞
Et par suite, les suites (un )n et (vn )n sont adjacentes.


Théorème 1.3.11 Si (un )n et (vn )n sont deux suites adjacentes, alors elles sont convergentes et
convergent vers la même limite.

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26 Chapitre 1. Suites réelles

1.3.4 Sous-suites
Définition 1.3.12 On appelle sous-suite (ou suite extraite) de (un )n toute suite (vn )n de la forme
vn = uϕ(n) où ϕ est une application strictement croissante de N sur N.

Proposition 1.3.13 1. Toute sous-suite d’une suite convergente est convergente et possède la
même limite.
2. Toute sous-suite d’une suite qui tend vers +∞ (respectivement −∞) tend vers +∞ (respective-
ment −∞).

1.4 Suites récurrentes


Définition 1.4.1 Une suite réelle (un )n est dite récurrente d’ordre p si on peut écrire

un+p = f (un , un+2 , . . . , un+p−1 ),

où f est une application de R p dans R et les premières valeurs u0 , u1 , . . . , u p−1 sont données.

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1.4 Suites récurrentes 27
 Exemple 1.13 1. La suite de Syracuse d’un nombre entier N > 0 est définie par
( un
si un est pair,
u0 = N, un+1 = 2
3un + 1 si un est impair.

La suite de Syracuse est une suite d’ordre 1. Les 11 premières valeurs de la suite de Syracuse
pour N = 15 sont données par :

u0 u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9 u10
15 46 23 70 35 106 53 160 80 40 20

2. La suite de Fibonacci est une suite d’entiers dans laquelle chaque terme est la somme des deux
termes qui le précèdent : (
un+2 = un+1 + un
u0 = 0, u1 = 1.
La suite de Fibonacci est une suite d’ordre 2. Les 11 premiers termes de la suite de Fibonacci
sont donnés par :

u0 u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9 u10
0 1 1 2 3 5 8 13 21 34 55

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28 Chapitre 1. Suites réelles

Remarque Le plus souvent, les suites récurrentes que nous traiterons seront d’ordre 1, dites aussi
suites récurrentes simples, (
un+1 = f (un ),
.
u0 ∈ R donnée

Proposition 1.4.2 — Monotonie des suites réelles récurrentes simples. Soit un intervalle I de R
et une fonction f : I −→ R telle que f (I) ⊆ I. Considérons une suite récurrente d’ordre 1
(
un+1 = f (un ),
.
u0 ∈ R donnée

Si f est croissante, alors la suite (un )n est croissante si u1 − u0 ≥ 0 et décroissante si u1 − u0 ≤ 0.

1.4.1 Suites arithmétiques

Définition 1.4.3 On appelle suite arithmétique de premier terme u0 ∈ R et de raison r, la suite


définie par
un+1 = un + r, n ∈ N.

Proposition 1.4.4 Soit (un )n une suite arithmétique de premier terme u0 et de raison r, alors

∀ n ∈ N, ∀ p ≤ n, un = u p + (n − p)r = u0 + nr.

Corollaire 1.4.5Soit (un )n une suite arithmétique de premier terme u0 et de raison r, alors
u0 ,
 si r = 0
(1) lim un = +∞, si r > 0
n→∞ 
−∞, si r < 0.

n
n+1
(2) ∑ uk := u0 + u1 + . . . + un = 2
(2u0 + rn).
k=0

 Exemple 1.14 1. La suite réelle (un )n définie par



1
un+1 = un +

2
u = 2,
0

1
est une suite arithmétique de premier terme u0 = 2 et de raison r = . Ainsi,
2
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1.4 Suites récurrentes 29
n
• un = + 2, et
2
n
n+1 n+1  n  (n + 1)(n + 8)
• ∑ uk = (2u0 + rn) = × 4+ = .
k=0 2 2 2 4
2. Soit (un )n une suite arithmétique de raison r avec u5 = 3 et u8 = 4. Déterminons le terme général
n
de la suite (un )n et la somme Sn = ∑ uk . D’après la Proposition 1.4.4,
k=0

∀ n ∈ N, ∀ p ≤ n, un = u p + (n − p)r = u0 + nr.

Un calcul simple montre que

4 = u8 = u5 + (8 − 5)r = 3 + 3r,

1
d’où 3r = 1 et par suite r = . Ainsi,
3
n−5 n 4
• un = u5 + (n − 5)r = 3 + = + , et
3 3 3
 
n+1 n+1 8 n (n + 1)(n + 8)
• Sn = (2u0 + rn) = × + = .
2 2 3 3 6


1.4.2 Suites géométriques

Définition 1.4.6 On appelle suite géométrique de premier terme u0 ∈ R et de raison q, la suite


définie par
un+1 = qun , n ∈ N.

Proposition 1.4.7 Soit (un )n une suite géométrique de premier terme u0 et de raison q, alors

∀ n ∈ N, ∀ p ≤ n, un = qn−p u p = qn u0 .

Corollaire 1.4.8 Soit (un )n une suite géométrique de premier terme u0 6= 0 et de raison q, alors


 u0 , si q = 1

0, si |q| < 1
(1) lim un =
n→∞ 

 +∞, si q > 1 et u0 > 0
−∞, si q > 1 et u0 < 0.

(2) La suite (un )n ne possède pas de limite si q ≤ −1.
n
u0 − un+1 1 − qn+1
(3) ∑ uk = = u0 , q 6= 1.
k=0 1−q 1−q

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30 Chapitre 1. Suites réelles
 Exemple 1.15 1. La suite réelle (un )n définie par
( un
un+1 =
4
u0 = 1,

1
est une suite géométrique de premier terme u0 = 1 et de raison q = . Ainsi,
4
1
• un = n , et
4
n 1
1 − qn+1 1 − 4n+1
 
4 1
• ∑ uk = u0 = = 1 − n+1 .
k=0 1−q 1 − 14 3 4
2. On considère les suites (un )n et (tn )n définies par
(
un+2 = 4un+1 − 3un
, tn = un+1 − un .
u0 = 1, u1 = 2

Pour tout n ≥ 0, on a

tn+1 = un+2 − un+1 = 4un+1 − 3un − un+1 = 3 (un+1 − un ) = 3tn .

Donc, la suite (tn )n est géométrique de raison q = 3. De plus,


• tn = 3nt0 = 3n , et
n
1 − 3n+1 3n+1 − 1
• ∑ tk = t0 1−3
=
2
.
k=0

Remarque Pour tout n ≥ 0, on a


n n
∑ tk = ∑ (uk+1 − uk ) = un+1 − u0,
k=0 k=0

n
3n+1 − 1
donc un+1 = ∑ tk + u0 = + 1, par conséquent
k=0 2

lim un = +∞.
n→+∞

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