Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN
Organisation nationale adhérente à l’AITES
www.aftes.asso.fr
Recommandations
de l’AFT E S
AVANT PROPOS la surface et par les profondeurs - le choix des moyens de creusement
requises; il sera donc nécessaire dans et de la méthode de soutènement, la
certains cas de procéder à des inter- durée et l'enchaînement des tâches
polations qui peuvent s'avérer hasar- correspondantes, influent sur la con-
deuses; ception même de l'ouvrage et de son
Pour les ouvrages creusés en souter- dimensionnement, et réciproquement;
rain, l'appréciation des" conditions de - sur le plan du comportement méca-
nique du massif et des matériaux - plus encore que pour les autres ou-
terrain" intervient à tous les stades de vrages, les conditions hydrogéologi-
l'avancement du projet, depuis l'étude concernés, dans le cas des ouvrages
creusés en souterrain, on substitue à ques et les perturbations qui y sont
préliminaire de faisabilité jusqu'à la fin apportées par l'ouvrage sont des fac-
de la construction: cela doit donc être l'état iniÙal une succession d'états qui
résultent d'abord de la création d'un teurs prépondérants dans l'organisa-
le souci permanent pour tous les in- tion des travaux et de la sécurité; les
tervenants, ce qui n'est pas le cas, par vide au sein du massif (enlèvement de
matière - déchargemE)nt global -, an- risques qui y sont liés peuvent être
exemple, pour les ouvrages compor- très graves;
tant une superstructure. nulation de la contrainte normale à la
paroi de l'excavation, redistribution -la sécurité des ouvriers est une préoc-
des contraintes, .:.), puis de la mise en cupation majeure des chantiers, en re-
Une bonne appréciation des condi- place en fonction du temps de soutè- lation étroite avec la notion de stabilité
tions initiales. tout le long des tracés nements, de revêtements, et enfin à très court terme de l'excavation (front
nécessite la réalisation au préalable éventuellement de la pression inté- de taille, passe d'excavation, etc.) ;
d'études géologiques, géotechniques rieure de service ; le chemin de
et hydrogéologiques, celles-ci étant contraintes inhérent à cette situation - l'impact de l'ouvrage sur l'environ-
validées ou corrigées ensuite par des est différent, par exemple, de celui nement concerne surtout les phases
observations faites à tous les stades correspondant au cas des fondations de construction (déformation, tasse-
des travaux. Nous rappelons ici, dans (chargement global,), ce qui conduit ments, modifications des écou-
ce domaine, quelques aspects spéci- sur le plan pratique à l'utilisation de lements, ...) ; elle est généralement
fiques des ouvrages creusés en· sou- paramètres spécifiques dans l'appli- négligeable en phase définitive;
terrain: cation des lois de comportement;
- enfm, la mécanisation poussée des
- les ouvrages souterrains sont pour la - la notion de temps est un paramètre méthodes de creusement et de confi-
plupart des ouvrages linéaires : les prépondérant pendant les phases de nement (tunneliers à front pressurisé)
investigations géologiques, géotech- creusement et de mise en place du ne peut permettre d'améliorer les
niques et hydrogéologiques préala- soutènement : on parle de stabilité rendements des chantiers et la sécu-
bles peuvent donc être rendues diffi- immédiate, de soutènement provisoi- rité des ouvrages que si elle est bien
ciles par les conditions d'accès depuis re et de revêtement définitif; adaptée aux conditions de terrain ;
ES
tout projet de travaux souterrains: ces des problèmes de conception géné- de faire appel, pour finaliser ce
reconnaissances sont souvent colÎteu- rale (insertion d'un projet dans son choix, à des compétences dans des
ses (pour certains projets elles peu- environnement) ou détaillée (dessin domaines différents, tels que géolo-
vent représenter jusqu'à 5 % du colÎt et dimensionnement des ouvrages), gie, géotechnique (en distinguant
total) et peuvent s'avérer de réalisa- de calçuls des structures et d'exécu- par exemple le cas des sols et des
tion difficile sur certains sites (en par- tion des ouvrages souterrains. Elles roches), hydrogéologie, interaction
ticulier les sites montagneux ou forte- doivent permettre d'élaborer un mo- sol/structure, procédés d'exécution,
ment urbanisés). dèle géologique, géotechnique et techniques de matériels, ".
Elles demandent la plupart du temps hydrogéologique. Les notions fonda-
des délais d'intervention. sur le site mentales de Mécanique des Milieux
puis d'interprétation a posteriori qui Continus, de Mécanique des Sols et
sont significatifs et qui doivent être des Roches, etc., sont supposées ac-
pris en compte dans la programma- quises. 2. CHOIX DES PARAMÈTRES
tion générale des projets. Elles jouent Ces recommandations ne traitent pas
un rôle important dans la réduction de la forme et du contenu général des
des aléas. reconnaissances de sols qui doivent 2.1 LES CINQ FAMlLLES
être réalisées dans le cadre de tout DE PARAMÈTRES
projet de construction. Le choix des
FT
reconnaissances appropriées - (types,
1. OBJET DES nombre, localisation, profondeur, ".), Les paramètres à déterminer pour
RECOMMANDATIONS qui visent à préciser, suivant les sta- établir un projet de tunnel sont clas-
des de l'étude ou du projet, la nature, sés en cinq familles: les paramètres
les caractéristiques et la géométrie liés aux contraintes naturelles, les
Ces recommandations constituent un des formations géologiques rencon-
guide pour le choix (1) des paramè- caractéristiques physiques, mécani-
trées au droit du site concerné, les ques et hydrogéologiques, enfin di-
tres à déterminer et (2) des essais hétérogénéités et obstacles, la pré-
géotechniques correspondants, appro- vers paramètres de constructibilité.
sence de nappe, le degré de séismi-
priés aux problèmes spécifiques po- La liste des principaux paramètres
cité, ". - doit être effectué. sous
sés par la conception, le dimension- la supervision de spécialistes compé- utiles est donnée dans les tableaux
nement et l'exécution des ouvrages tents en géologie, géotechnique et joints. D'autres paramètres non men-
souterrains. tionnés dans la liste et plus spécifi-
hydrogéologie, possédant en outre
Elles s'inscrivent dans la continuité une large expérience des travaux sou- ques peuvent être nécessaires pour
des recommandations publiées anté- terrains. des points d'étude particuliers. Les
rieurement par l'AFTES, et plus parti- commentaires qui suivent insistent
Dans la suite du texte de ces recom- seulement sur des aspects particu-
culièrement celles dès groupes de
mandations, il est fait distinction entre liers qui sont importants mais sou-
A
travail :
les divers paramètres (chapitre 2), vent négligés, ainsi que sur des évo-
- na 1 : "Recommandations pour une qu'il est essentiel d'appréhender lors lutions récentes.
description des massifs rocheux utile des différentes phases d'un projet de
à l'étude de la stabilité des ouvrages travaux souterrains, et les différents
souterrains ", essais (chapitre 3) qui permettent
d'apprécier les valeurs de chacun des
- na 3: "Recommandations concernant 2.1.1 PARAMÈTRES LIÉs AUX
l'étude des effets sismiques de l'ex- paramètres concernés. Il vade soi que
CONTRAINTES NATURELLES
plosif", le choix des paramètres et par consé-
quent celui des essais appropriés
- na 4 : "Recommandations relatives dépendent de l'organisation des pro-
Résultat de l'histoire du massif, l'état
aux mesures et essais à effectuer dans jets de tunnels et de la méthodologie
le cadre d'un chantier de creusement de contrainte existant au niveau de
retenue pour les études correspon-
mécanisé", l'ouvrage avant le creusement (his-
dantes. En particulier:
toire, orientation et intensité des con-
- n'o 7 :"Recommandations relatives au - les objets d'études doivent être pris traintes principales) va conditionner
choix d'un type de soutènement en en considération, (calcul à long terme le comportement de l'ouvrage dès
galerie et "Réflexions sur les métho- et stabilité à court terme - en tenant le stade de l'excavation et tout au
des usuelles de calcul du revêtement compte des méthodes de calculs long de sa vie ; sa connaissance est
des souterrains", qui abordent et retenues -, conditions d'excavation, nécessaire pour tout calcul de stabi-
ES
ils permettent dans les stades préli- situ permet souvent d'apprécier ra- description précise des discontinui-
minaires d'estimer le comportement pidement la qualité globale du mas- tés observées sur affleurements ou
des terrains (stabilité, marinage, ".). sif étudié. sur carottes, et au sein de chaque
Certains paramètres (poids volumi- famille, de préciser notamment l'orien-
ques, teneur en eau, porosité, limites Ainsi les diagraphies instantanées tation, l'espacement, l'ouverture et la
d'Atterberg, granularité, ".) donnent de fotages destructifs, voire carottés, qualité des joints et de leurs maté-
par corrélation des indications inté- dont le~ enregistrements intègrent riaux de remplissage.
ressantes non seulement sur les pro- l'action combinée de divers paramè-
priétés mécaniques mais aussi sur la tres mécaniques, physiques et hy-
perméabilité des terrains. lis permet- drauliques, permettent surtout de
tent également d'apprécier les condi- comparer la qualité des terrains tra-
d) Altérabilité
tions de marinage des matériaux .versés à celle de terrains où ces
excavés. diagraphies ont été étalonnées (avec
des sondages carottés par exemple) La sensibilité à l'eau et aux varia-
Ainsi, les différents poids volumiques et de repérer les anomalies qui sont tions hygrométriques de certaines ro-
permettent d'estimer les contraintes le signe de discontinuités, d'hétéro- ches (schistes, marnes feuilletées,
naturelles verticales (poids des ter- généités (vides, blocs, failles, ".), ou gypse ou anhydrite, certains calcai-
res). En outre ils donnent des indica- d'interfaces entre couches de nature res, ".) peut être un élément impor-
tions sur le niveau de compacité des distincte. tant dans le choix d'un soutènement
FT
sols, et peuvent être relativement continu immédiat. On a vu que l'ana-
bien corrélés aux paramètres de ré- Le degré d'altération d'une roche
peut avoir beaucoup plus d'inciden- lyse minéralogique et l'essai au bleu
sistance de certaines roches. sur les fractions argileuses consti-
ce sur son comportement en souter-
L'analyse minéralogique des grains rain que par exemple certaines pe- tuaient des éléments très utiles pour
ou des particules argileuses contri- tites variations lithologiques. Aussi définir l'altérabilité, à côté des essais
bue à une meilleure description de convient-il de le quantifier par un ou spécifiques simulant les nouvelles
la roche et permet d'approcher son plusieurs indices : l'appréciation du conditions auxquelles sera soumis le
altérabilité, ·son potentiel de gonfle- facteur AM, tel que défmi par l'AITES matériau.
ment (en relation avec l'activité me- (voir Recommandations du groupe
surée par l'essai au bleu), son apti- de travé;ül n° 1) - cf. chapitre 1), per-
tude au collage et l'usure prévision- met d'effectuer un zonage géographi-
nelle des outils d'abattage (% de que des différents degrés d'altération e) Chimie de l'eau
quartz). sur un même site.
Pour les terrains du type marno~cal L'indice de continuité 1Q (rapport L'analyse chimique de l'eau conte-
caire, la teneur en carbonate de cal- entre la vitesse sismique mesurée nue dans le terrain et de son agres-
cium (Ca C03) précise l'identifica- sur échantillons et la somme pondé- sivité est nécessaire pour choisir le
A
tion de la roche et sa qualité rée des vitesses théoriques de ses ciment du revêtement (voir recom-
mécanique. L'analyse chimique du différents constituants minéralogi- mandations de l'AFTES - groupe de
sol permet en complément d'identi- ques) renseigne sur la densité de travail nO 14). De même la recherche
fier certains composants constitutifs micro-fissures, pores et minéraux d'éléments polluants dans l'eau per-
qui peuvent présenter divers degrés altérés. Son carré 1Q2 peut parfois mettra d'établir un état de pollution
de nocivité pour la pérennité de être corrélé avec le rapport des de la nappe avant travaux.
l'ouvrage et/ou pour 'la santé des modules élastiques de la matrice
personnes lors de la construction rocheuse saine et altérée, permettant
(par exemple méthane, hydrocarbu- ainsi d'apprécier l'endommagement
res, polll\tion, ".). initial de la roche.
2.1.3 PARAMÈTRES MÉCANIQUES
L'activité de la fraction argileuse, En fin de compte, l'appréciation glo-
mesurée au bleu de méthylène, est bale de la qualité d'un massif résulte
un excellent indicateur de la sensibi- d'approches visuelles et de mesures Les paramètres mécaniques com-
lité à l'eau du terrain (altérabilité, au laboratoire ou in situ ; reportée prennent les paramètres de résistan-
aptitude au délitage, au gonflement, sur les coupes ou cartes géologi- ce, d'une part, et les paramètres de
au collage, ".) ; ces propriétés dé- ques du site étudié, elle aide le déformabilité, d'autre part. Dans la
pendent principalement de la nature concepteur pour le calage prélimi- plupart des cas, il s'agit de paramè-
minéralogique des argiles. naire des axes des ouvrages. tres correspondant à des sollicita-
ES
lement est habituellement caractéri-
sée, de manière intrinsèque, par la ouvrages creusés dans les sols et matrice et celle des joints (voir §
donnée de sa cohésion c' et de son dans les roches. 3.4.2b), ou avoir recours à des mo-
angle de frottement f. dèles plus sophistiqués, permettant
Des indices généraux de résistance de représenter la géométrie et les
La cohésion c'est en théorie nulle peuvent, par ailleurs, être tirés d'es- caractéristiques des discontinuités
dans le cas des sables, sauf cas de sais in situ pendant les travaux (fo- dans le massif.
cimentation; il faut toutefois tenir rages aestructifs avec enregistre-
ment des paramètres). Ces résultats Comme pour l'étude des conditions
compte, pour certains sables humi- de stabilité, des 'paramètres de dé-
des, de l'existence d'une cohésion permettent de préciser les contras-
tes de résistance et la présence de formabilité à long terme (voire fonc-
apparente à court terme ; celle-ci tion du temps) doivent être utilisés
peut conditionner la faisabilité du discontinuités dans les couches de
terrains rencontrées au front de dans le calcul çiu comportement dif-
projet, dans le cas du creusement féré des ouvrages, tant pour le di-
de tunnels sans pressurisation du taille.
mensionnement des soutènements
front. et revêtements que pour l'estimation
Dans le cas des argiles saturées, la b) Les paramètres des tassements en surface.
lenteur du drainage conduit le plus de déformabilité Enfin, la présence de terrains gon-
souvent à analyser les conditions de flants peut engendrer des déforma-
stabilité de la galerie en contraintes L'estimation de ces paramètres est tions différées du massif et de fortes
FT
totales, la résistance du sol étant indispensable pour tout calcul d'inter- augmentations de contrainte dans
caractérisée par sa cohésion non action sol/structure destiné à évaluer les soutènements et revêtements.
drainée Cu.' Le degré de stabilité de la déformation du massif encaissant, Dans ces conditions, il est nécessaire
la galerie peut alors être estimé, à et en particulier, pour le calcul des de prendre en compte, dans les cal-
partir de la connaissance du facteur tassements induits en surface par le culs, le potentiel de gonflement du
de charge Ns, défini comme le rap- creusement de tunnels à faible pro- terrain encaissant; celui-ci peut être
port entre la contrainte verticale en fondeur. La détermination de ces pa- estimé à partir de l'indice de gon-
place au niveau de l'axe de l'ouvra- ramètres est délicate et devrait, en flement Cg et de la pression de gon-
ge aV et la c'ohésion non drainée Cu principe, tenir compte du type de flement à déformation nulle ag.
de l'argile: Ns = aV/Cu. sollicitation imposé par le creuse-
ment et de toutes les difficultés liées
La connaissance des paramètres de c) Les caractéristiques
à la nature du terrain encaissant
résistance intrinsèque (c'est-à-dire dynamiques
(anisotropie, hétérogénéité, etc.).
en conditions drainées) est égale-
ment nécessaire pour l'étude du Le plus souvent, les calculs sont Pour les cas de vérifications des
comportement différé des ouvrages effectués en élasticité isotrope et la souterrains sous séisme, voire sous
de soutènement et revêtement. Le détermination des caractéristiques explosion artificielle, il sera néces-
calcul doit alors être effectué en de déformabilité du terrain se réduit saire de caractériser le terrain en-
A
contraintes effectives, avec des ca- à l'estimation du module d'Young E caissant par des paramètres dyna-
ractéristiques de résistance à long et du coefficient de Poisson 'Y du miques : vitesses de propagation
terme. terrain. Cette schématisation conduit des ondes, amortissements, modples
donc à considérer le terrain comme dynamiques, ... Pour certains sols, le
En ce qui concerne les roches, il y a potentiel de liqué{action doit être
un milieu continu à comportement
lieu de distinguer la résistance du analysé. Le recours à des spécialis-
linéaire. Ceci nécessite, au niveau
massif rocheux de celle de la ma- tes compétents dans les domaines
de la détermination des paramètres,
trice. Le paramètre le plus couram- de la "dynamique des sols et des
des précautions particulières (voir
ment utilisé est la résistance en roches" et des "travaux souterrains"
chapitre 3).
compression simple aC. Ce paramè- est alors nécessaire pour la détermi-
tre est déterminé à partir d'essais de Le comportement des terrains n'étant nation des paramètres appropriés et
compression sur des échantillons de en fait ni linéaire ni réversible, le des essais correspondants.
roche ; il est par conséquent plus choix de la valeur du module doit
représentatif des capacités de résis- tenir compte de l'état de contrainte
tance de la matrice rocheuse que du initiale et du chemin de contraintes 2.1.4 PARAMÈTRES
terrain en place. Il convient donc, induit par la construction de l'ouvra- HYDROGÉOLOGIQUES
pour obtenir une estimation plus réa- ge. En particulier, à l'excavation, le
liste de la résistance du terrain en terrain en place est plutôt sollicité D'une ),llanière générale la présence
place, de minorer les résultats globalement en déchargement (en- ou non d'eau dans le terrain à creuser
ES
Les conditions aux limites doivent incidences de l'ouvrage sur son en-
- capacité de l'ancrage (ponctuel), vironnement, telles que la perturba-
être également déterminées ; elles
constituent un paramètre important - frottement inclusion-terrain (conti- tion du régime des eaux (drainage,
pour l'estimation des débits. nu). effet de barrage, ...). les tassements,
les répercussions du chantier, ...
La galerie de reconnaissance est
bien souvent le seul moyen objectif c) Le tableau des paramètres a été
2.2 PRÉSENTATION DU TABLEAU
d'appréciation des risques hydrauli- établi à partir des divers repères
DES PARAMÈTRES ET CRITÈRES
ques en terrains rocheux altérés et exposés. ci-avant, à savoir:
DE CHOIX
très fracturés ou en roche tendre.
- cinq familles de paramètres,
a) L'approche géotechnique néces- - trois objets d'études majeurs,
saire à la conception et au dimen-
2.1.6 AUTRES PARAMÈTRES sionnement des ouvrages souterrains - quatre niveaux d'études.
(PARAMÈTRES DE diffère selon le niveau de l'étude Pour les trois objets d'études, les
CONSTRUCTIBILITÉ) et/ou de sa complexité: paramètres sont distingués en fonc-
- aux niveaux préliminaires (faisabi- tion de deux grandes classes de ter-
Sous cette rubrique sont regroupés lité, voire APS), elle est surtout quali- rain:
des paramètres caractéristiques des tative et fondée sur l'expérience ;
- (S) pour les sols,
FT
méthodes d'exécution des ouvrages. elle vise à qualifier l'environnement
général du projet, à optimiser l'im- - (R) pour les roches.
Ces paramètres sont déterminés par
des essais spécifiques et sont tou- plantation, à déterminer l'aptitude du A chaque niveau d'étude est recom-
jours à combiner avec d'autres. terrain au creusement et le choix mandée la prise en compte des pa-
des méthodes d'exécution, en cher- ramètres géotechniques avec deux
chant principalement à classer les degrés d'importance:
a) Abattage des roches terrains suivant un certain nombre
de paramètres essentiels; cette ap- - (+) pour les paramètres dont la
Ces paramètres doivent permettre proche empirique du projet peut détermination est à considérer,
de choisir le type d'outil et la puis- être facilitée en utilisant les classifi- - (X) pour les paramètres dont la
sal"\ce de la machine ; ceux les plus cations existantes. détermination est indispensable.
couramment utilisés sont:
Certaines d'entre elles traitent les En parallèle à l'indication de ces
- dureté - abrasivité - célérité des paramètres de dimensionnement in- deux degrés, un (0) signale les pa-
ondes - à combiner avec la densité dividuellement (AFI'ES, ISMR, ...). D'au- ramètres qu'il convient de quantifier
des discontinuités, la résistance à la tres les pondèrent pour indiquer nécessairement au niveau d'étude
compression et à la traction. une note de classification globale du considéré par des mesures ou des
terrain encaissant (Barton, Bieniaw- essais spécifiques, les autres pou-
A
5. AUTRES PARAMÈTRES
ES
3. CHOIX DES ESSAIS sance des commentaires importants tes horizontales et verticales initiales
GÉOTECHNIQUES exposés dans les paragraphes sui- n'est déterminé que rarement : les
vants, qui montrent la nécessité de mesures sont en effet co'Ûteuses, leur
rester très vigilant sur les conditions réalisation difficile, voire impossible
3.1 TABLEAU DES ESSAIS dans certains matériaux et l'interpréta-
de mise en œuvre des essais (nor-
Le tableau des essais présente la malisés ou non) et parfois très pru- tion théorique des résultats délicate.
liste des techniques actuellement dis- dent sur l'interprétation des résultats. Par ailleurs, il y a souvent une disper-
ponibles et de pratique courante Le recours à des spécialistes ayant sion importante des mesures, ce qui
pour déterminer de manière quanti- l'expérience des travaux souterrains nécessite la réalisation de beaucoup
tative les paramètres énumérés pré- est dans tous les cas nécessaire d'essais.
cédemment. En général, il est pré- pour apprécier un programme d'es- Pour les roches, les techniques les plus
cisé si les essais s'appliquent aux sais. éprouvées sont l'essai au vérin plat en
sols (S), aux roches (R), ou aux deux galerie, la fracturation hydraulique en
(S, R). Dans le tableau figurent des 3.2 DÉTERMINATION DE L'ÉTAT forage et le surcarottage (il existe plu-
commentaires généraux portant sur INITIAL DES CONTRAINTES sieurs procédés), les deux premières
les domaines d'application et de étant les plus utilisées en France, et la
mise en œuvre des essais. Les con- L'état initial des contraintes dans le dernière dans les pays anglo-saxons
ditions de réalisation, notamment les terrain a deux composantes majeu- (Etats-Unis, Royaume Uni, ...).
normes et modes opératoires en vi- res : les contraintes naturelles et les La détermination de Ko pour les sols
FT
gueur, sont détaillés dans les an- contraintes apportées par des sur- est très délicate. Elle peut être ap-
nexes. charges éventuelles (bâti, ...). prochée soit en laboratoire par des
Cette liste d'essais vise à faciliter Le problème de la mesure de l'état essais à l'oedomètre (oedomètre à
l'élaboration du contenu des campa- initial des contraintes naturelles ne bague, oedomètre triaxial), qui ne
gnes de reconnaissances et consti- se pose dans la pratique que dans font pas l'objet d'un mode opératoire
tue un catalogue des diverses mé- certains cas (cavernes et tunnels à unique, soit in situ pour les sols fins
thodes de mesure disponibles pour moyenne ou grande profondeur, par à l'aide du pressiomètre auto-foreur
l'étude des moyens d'abattage et de exemple). ou du dilatomètre Marchetti (flat
marinage, de la stabilité de l'exca- Pour la détermination des contrain- dilatometer), surtout développé dans
vation, des soutènements et revête- tes initiales, la réponse au problème les pays anglo-saxons. Dans la prati-
ments. Il est essentiel de bien sélec- se réduit souvent à l'estimation (1) que, la réalisation de. ces essais est
tionner dans l'éventail des techniques du poids de la couverture (et des peu courante, et il est fait recours à
proposées celles qui correspondent surcharges éventuelles), (2) du coeffi- des relations approchées ?t à des
le mieux à l'environnement du pro- cient K, rapport de la contraint E3 hori- corrélations.
jet, au stade d'avancement des étu- zontale à la contrainte verticale en
des, aux méthodes de dimensionne- contraintes totales, ou du coefficient 3.3 ÉVALUATION DES
ment envisagées et aux matériaux Ko en contraintes effectives, et (3)
A
PARAMÈTRES PHYSIQUES
concernés, compte tenu notamment de la pression de la nappe. Dans
de la précision et de la fiabilité des tous les cas cependant, que l'on ait Les paramètres d'identification des
résultats qu'elles procurent. En parti- des mesures ou que ces mesures matériaux (sols, matrice rocheuse,
culier il est utile pour appréhender fassent défaut, la connaissance du matériaux de remplissage des joints,
un même paramètre d'utiliser plu- site, l'expérience acquise, les études etc.) sont fondamentaux et les plus
sieurs types d'essais de manière à biblio'graphiques et l'expertise des faciles à obtenir, grâce à des essais
recouper les résultats. Par ailleurs, professionnels restent indispensables simples, généralement en laboratoire
compte tenu de la dispersion des pour déterminer les contraintes ini- et faisant l'objet de méthodes d'essai
valeurs obtenues, liée tant à la na- tiales et apprécier l'utilité de faire précises, Il convient en conséquence
ture du milieu étudié qu'à la mesure varier ces paramètres dans les études. de les multiplier de manière à en
elle-même, il convient dans la majo- La mesure du tenseur des contrain- obtenir une bonne appréciation sta-
rité des cas d'effectuer plusieurs tes naturelles ·ne peut pas être di- tistique. Il y a lieu de noter l'inté-
essais de chaque type pour amélio- recte et passe par l'interprétation rêt de réaliser des analyses minéra-
rer la représentativité de l'échantil- de pressions ou de déplacements in- logiques et pétrogrilphiques pour
lonnage par rapport à l'ensemble du duits par des stimulations du milieu. lesquelles on s'attachera à obtenir
massif. Bien qu'ayant une incidence essen- des résultats quantifiés.
Préalablement à l'utilisation du ta- tielle sur le dimensionnement d'un L'appréciation des divers degrés d'al-
bleau, il importe de prendre connais- revêtement, le rapport entre contrain- tération des roches est assez subjec-
ES
ques à partir d'observations ou d'es- roches et sur l'ouverture et la qualité
sais réalisés sur des échantillons des joints du massif. a) Paramètres de résistance
prélevés peut être faussée. En effet, Un des objets de la reconnaissance
le pré.lèvement des échantillons in- est, le cas échéant, de repérer les
duit une perturbation de ces der- vides ou accidents régnant au droit Pour les sols, bien que les essais de
niers pouvant affecter leurs proprié- du tracé, .ainsi que les hétérogénéi- cisaillement à la boîte et les essais
tés, en particulier compacité, teneur tés majeures (ex. : blocs rocheux triaxiaux soient d'un usage courant
en eau, fracturation, etc, Il convient noyés dans les matrices meubles). et donnent en général des résultats
donc, dans la mesure' du possible, Pour ce faire, la gamme des moyens satisfaisants, il est bon de rappeler
de réaliser également des essais in- décrits ci-dessus peut être renfor- les points suivants:
situ qui permettent d'apprécier le cée, du côté de l'appréciation en
terrain en place et à plus grande - ces essais sont d'autant plus signi-
grand, par la microgravimétrie ou la ficatifs que l'échantillon est proche
échelle. magnétotellurique artificielle (MTA), de la saturation, ce qui est un objec-
Des informations peuvent être four- et du côté de la qualification locale, tif de la phase de consolidation pré-
nies en continu sur une même verti- par la tomographie entre forages liminaire. Cela signifie aussi que les
cale (log), soit par des essais de ("panneaux sismiques"). Toutes ces résultats obtenus sur des éprouvet-
type pénétrométrique (SPT, Pénétro- techniques doivent être finement tes non consolidées (cas des essais
mètre statique) et les corrélations calées et il convient dans l'interpré- UU: non consolidés, non drainés) et
FT
qui les accompagnent (ex, : SPT / tation de tenir compte de la résolu- s'avérant non saturées peuvent être
Densité relative des sables), soit par tion des méthodes ; ainsi, la tomo- faussés et conduire, dans le cas cou-
des sondages destructifs avec enre- graphie présente-t-elle à l'heure rant de caractérisation des milieux
gistrement de paramètres, soit par actuelle une résolution de 20 % envi- saturés, à des valeurs trop faibles de
des diagraphies en forages, nucléai- ron (c,à.d, : pour repérer un vide de la cohésion non drainée cu ;
res, électriques ou acoustiques. 1 m, les forages encadrants doivent
être séparés de 5 m au plus). - les essais dits consolidés non drai-
Dans le cas des sondages destructifs Le développement actuel des tech- nés (CU, avec mesure de la pression
avec enregistrement de paramètres, niques d'investigation par radar peut interstitielle u) fournissent en con-
une grande attention doit être por- permettre ,d'envisager d'utiliser cette traintes totales les caractéristiques
tée sur la calage des paramètres de méthode' pour la reconnaissance des ccu et fcu (parfois noté leu), qui ne
forage en regard des facteurs liés à terrains. En l'état, il convient de gar- sont pas des valeurs physiques in-
la machine de forage (constance de der à l'esprit' que si la résolution de trinsèques du sol, mais p~rmettent
la poussée, changement de tiges, ...) la méthode est bonne, la pénétration d'apprécier le comportement à court
et des facteurs liés au sondeur. des ondes radar est variable suivant terme des sols fins saturés. La me-
Les diagraphies en forage utilisées la qualité des terrains (de quelques sure de l'évolution de la pression
en géotechnique sont de deux prin- centimètres jusqu'à 15 m) et liée aux interstitielle en cours d'essai permet
A
cipaux types: propriétés diélectriques des terrains d'accéder aux caractéristiques effec-
(opacité des argiles, présence d'eau). tives c' et f' ;
- les diagraphies naturelles (sonde à L'utilisation de cette méthode pour
rayon gamma), où la sonde est ré- - les essais dits consolidés drainés
la recherche de vides ou d'hétéro-
ceptive et enregistre la radioactivité (CD), davantage représentatifs du
généités est donc fonction de leur comportement à long' terme, exigent
naturelle du terrain. Elles permettent profondeur, de leur taille et surtout
de caler finement la présence de ma- une vitesse de cisaillement suffisam-
de "l'opacité" des terrains qui les
tériaux argileux. La mise en œuvre ment faible pour que le drainage
entourent. soit effectif ce qui est d'autant plus
de cette sonde est aisée et ne né-
cessite pas de tubage systématique; délicat que les sols sont fins; ils sont
donc plus longs à réaliser; ils per-
- les diagraphies nucléaires qui sont 3.4 ÉVALUATION DES mettent également de préciser les
de deux sortes : la dia graphie PARAMÈTRES MÉCANIQUES variations du volume lors du cisail-
gamma-gamma pour mesurer la den- lement.
sité humide et la diagraphie neutron-
neutron pour mesurer la teneur en Le plus souvent, les essais de labo- D'autres essais permettent d'évaluer
eau. Ces diagraphies sont de mise ratoire sur les sols sous-estiment les la cohésion non drainée Cu, en par-
en œuvre beaucoup plus lourde, car valeurs paramètres, et ceux sur les ticulier le scissomètre in situ dans le
elles nécessitent des sondes radio- roches les sur-estiment. cas de sols très mous. On peut aussi
PARAM~TRES En Ia- In
ESSAIS bora- situ COMMENTAIRES
S = sols R = roches taire
1° CONTRAINTES NATURELLES
Champ des contrainles naturelles:
1.1.0 001,0021 a03 et orientations - Essais ou vérin plot IR) X Dons une galerie de reconnaissance
- libération des contraintes par surcorattage (R) X Dons un forage; peut être bien adapté à
l'analyse des contraintes dans un revêtement
ancien
1.2.0 GOv contraInte verticale - Essai ou pressiamètre auta-Iareur IR, S) X A été utilisé pour le tunnel sous la Manche côté
anglais, encare expérimental
ES
1.3.0 U'v coefficient de pression des terres - Essai cedométrique avec mesure des contraintes X Usage peu courant
K = - au repos latérales (S)
U'v (contraintes totales) - Essai à l'appareiltrlaxial à délormotion latérale Usage peu courant
contrôlée (S)
- Essai au pressiomètre auto-lareur
X X Encore expérimental
- Essai au dilatomètre de Morchetti
2° PARAM~TRES PHYSIQUES
2.1.0 Identification
2.1.1 Poids volumiques 'Y ou 'Yd, 'Ys - Mesure de densité (S, R) X Problème des sols granuleux non cohérents sous
l'eou
- Gommadenslmétrie (S) X
2.1.2 Teneur en eau w, degré de saturation SI, et - Mesures en laboratoire (S, R) X
Indice des vides e X Appréciation de la densité relative des sables
in situ
- ln situ, diagraphies différées IID)
2.1.3 Plasticité Wl, wp - limites d'Atterberg (S) X
2.1.4 Dimensions des grains - Analyses granulométrique et sédimento- X
FT
métrique (S)
- Pétrographie sur lame mince (R)
2.2.1 tndlces généraux de la qualité - Méthodes micro-gr(lvimétriques X Seuil de détectabilité à préciser: détection
sismique, radar IR, S) des vides
'- Diagraphies de lorage (R, 5) : X Appréciation qui reste essentiellement ~ualltative,
Diogrophies instantanées (paramètres de différente suivant les sols ou roches; di ficultés
forages, ...) ou différées (gamma-ray, ete.) (S,R) d'interprétation
2.2.2 Altération AM - Examen visuel (R) X Sur carottes de sondages, d'affleurements, dons
galerie de reconnaissance
- Siake durability testlMicra Deval X
- Pelite sismique (R) X
2.2.3 Indice de qualité IQ - Mesure de la célérité des ondes et analyse X
minéralogique IR)
A
2.3.0 Discontinuités
2.3.4 Ouverture et qualité des ioints - Examen visuel IR) X Sur carottes de sondage au in situ
- Essais à la plaque et au dilatomètre (R) X Données qualitatives
- Essais sur jOints, essais de Golder X Appréciation de l'aptitude des iaints à se relermer
- Essais sur es matériaux de remplissage X
2.4.0 Altérabilité
30 PARAM~TRES M~CANIQUES
3.1.0 Résistance
3.1.1 Résistance ou cisaillement à court terme - Essai de cisaillement rapide à la boite (S, R) X X Candllians non drainées
- Essais triaxiaux non drainés (S, R) X En laboratoire en conditions non drainées
Sols : voleurs par défaut
Roches voleurs par excès
- Sclssamètre (S) X En sondages sur argiles molles
- Phicamètre (S) X
ES
3.1.2 Résistance ou cisaillement à long terme - Essai de cisaillement lent à la boîte (S) X X En laboratoire: conditions drainées
ln situ: interprétation délicate
- Essais de cisaillement sur joints (R) X X
- Essai triaxiaux (S) X Candllians drainées
3.1.3 Résistance à la compression simple (Je - Essai de compression simple (S, R) X
- Essais Franklin (R) X X Mesure indirecte (corrélation)
3.1.4 Résistance à la traelian (Jlb,ls - Essai brésilien (R) X
- Essai Franklin (R) X
- Essai de traction simple (essai Habib) (R) X
3.1.5 Caraeléristiques résiduelles - Essai de cisaillement résiduel alterné ou en X X
grondes déformations
3.1.6 Indices globaux de résistance - Diagraphies de forages X Analyse des paramètres de faratian
3.2.0 Déformation
direelians différentes
4.2.0 ou perméabilité moyenne isatrape k - Essai de pompage ou d'inieelian X En laroge
- Essai ou micro-moulinet X En lara~e, permet d'apprécier les contrastes de
perméa Ilité
- Essai en vraie grandeur X Tests de galeries
4.3.0 Charge hydraulique (ou potentiel) qui permet de - Piézomètre ouvert X
déduire le gradient H, (i)
- Piézomètre fermé ~cellule de mesure de la X
pression intersticlel e
4.4.0 Débit Q - Mesure en dalerie X
- Jaugeage e sources X
5° AUTRES PARAM~TRES
5.1.0 Abrasivité Essai d'abrasivité CERCHAR (R) X Bien adopté pour .apprécier l'usure des pics
- Essai d'abrasivité LCPC (R, S) X Bien adopté pour apprécier l'usure des molettes
5.2.0 Dureté - Essai de dureté CERCHAR (R) X
- Essai LOS ANGELES (S, R) X Broyabilité
- Essai d'énergie spécllique en larage (broyabilité) X Essais EDF (roches dures abrasives)
5.3.0 Aptitude ou collage - Analyse minéralogique en relation avec les X
paramètres physiques (S, R)
5.4.0 Frattement terrain - inclusion - Essai d'arrachement (S, R) X
- Essai de chargement (S) X Renlarcement par micrapieux
ES
aux conditions de terrain. Il ne faut raides, que la plage d'essai peut être
pas perdre de vue non plus qu'en très étroite et qu'il est nécessaire
ouvrage souterrain, les contraintes d'effectuer un calage précis au préa-
autour de l'excavation suivent un lable. En tout état de cause, ce type 3.4.2 CAS DES ROCHES
cheminement complexe qui dépend d'essai doit faire l'objet in situ d'un (aC> 1 MPA ENVIRON)
de la forme de la galerie, de l'état de suivi permanent par un ingénieur ou
contrainte initial (notamment le coef- par un technicien spécialisé de me-
sure. On a vu que les discontinuités du
ficient Ko) et des séquences de creu-
massif rocheux introduisent un effet
sement et de mise en place du sou-
En puits ou en galerie, on utilisera d'échelle, qui amoindrit les caracté-
tènement. Les déformations obser-
les essais à la plaque. Dans le cas ristiques du massif d'autant plus que
vées (aussi bien en parement du
'des terrains très meubles où les con- la fracturation est intense et qu'il y
souterrain, qu'en surface pour les
ditions de réalisation de l'essai peu- a plusieurs systèmes de fracturation
ouvrages peu profonds) sont dues
vent s'avérer difficiles, il sera néces- emboîtés. Il y a donc lieu de préci-
essentiellement à des déchargements
(diminution de la contrainte normale saire d'être très prudent lors de ser à la fois les caractéristiques loca-
l'interprétation des mesures. les (joints, matrice) et globales (mas-
à la ligne d'excavation, même si la
contraintè "tangentielle" - ou angu- sif). En particulier, la probabilité de
Il Y a lieu de mentionner les essais rencontrer une zone de faiblesse ou
laire - augmente). Ce sont donc les
in situ "Goodman jack" (réalisés en une grande discontinuité mal orien-
essais cycliques, comportant des pha-
FT
forage sur roches tendres ou sols tée par rapport à l'ouvrage 'croît tou-
ses de déchargement et de recharge-
très raides) ou "Flat dilatometer" jours avec le volume de roche consi-
ment, qui demeurent les plus adap-
(cellule pl~te foncée dans les sols déré.
tés pour l'évaluation des modules.
mous), qui présentent des dévelop-
De ce point de vue, les essais pres- pements intéressants et qui sont
siométriques classiques (Ménard), employés dans certains pays à l'é- a) Résistance
fréquemment utilisés pour l'étude tranger.
des fondations, ne permettent pas Pour les roches, la résistance à la
une détermïnation directe des para- Les essais en laboratoire (essais dans compression simple aC mesurée en
mètres de déformabilité nécessaires une cellule triaxiale) permettent éga- laboratoire est le paramètre de base.
au calcul des ouvrages souterrains. lement d'apprécier les caractéristi- Toutefois, la résistance en grand du
De plus, il convient de rappeler que ques de déformabilité des sols sous massif avec ses joints est sensible-
la qualité de l'essai est très sensible diverses conditions de consolidation ment inférieure à celle mesurée sur
à la taille et à la forme du trou de et de drainage et suivant divers échantillons,
forage, et dans la pratique les va- chemins de chargement et déchar-
leurs de modules fournies par le gement. L'inteprétation des résultats On peut se reporter à ce sujet aux
pressiomètre sont extrêmement affec- doit être faite avec précaution, en travaux de Hoek, Brown, et Priest,
tenant compte des conditions de pré- qui proposent plusieurs formules per-
A
ES
ble de recourir à des estimations zomètres, dès la première phase des
des caractéristiques de déformabilité investigations.
L'effet d'échelle dû aux discontinui-
à partir des classifications géotech-
tés affecte aussi les mesures de dé- La fiabilité et l'interprétation des me-
niques. On se reportera en particu-
formabilité, mais nettement moins sures qui y seront réalisées, impli-
lier aux travaux de Bieniawski, Sera-
que celles de résistance : ainsi les quent le respect de certaines règles,
modules mesurés in situ (au dilato- fim et Pereira sur l'estimation du
module çie déformation à partir du dont les principales sont:
mètre ou à la plaque) sont-ils en
RMR. - l'installation d'une seule prise pié-
général de 2 à 5 fois plus faibles que
ceux mesurés au laboratoire. zométrique par forage,
L'analyse des courbes effort/déforma- - l'identification préalable de la zone
3.4.3 CARACTÉRISTIQUES dans laquelle est installée la crépi-
tion obtenues lors d'essais à la pla-
DYNAMIQUES ne; le carottage de la poche alors
que ou au dilatomètre, permet dans
tous les cas de bien distinguer les conseillé.
modules suivants: Un certain nombre d'essais permet- Les forages de reconnaissances sont
tent d'apprécier les caractéristiques très précieux car, outre la connais-
-le module global (G), obtenu sur la dynamiques du massif (vitesses,
courbe de chargement, sance géologique des terrains et la
amortissement, ...) nécessaires à l'étu- possibilité d'équipement en piézomè-
- le module de déformation élastique de du comportement des tunnels tre, leur réalisation permet:
FT
(E); obtenu à partir de la courbe de sous l'effet de séisme ou d'un char-
déchargement-rechargement, qui est gement dynamique : essais sismi- - d'analyser certains paramètres de
plus proche du comportement réel ques classiques (cross hole, petite forage tels que niveaux d'eau, pertes
du terrain lors de l'excavation. sismique, ... ). essais triaxiaux cycli- de fluide (qui, qualitativement, per-
ques, Standard Penetration Test (li- mettent d'estimer les perméabilités
Dans les roches tendres (ac de l quéfaction), etc... relatives des couches traversées),
à 10 MPa), il y a lieu de garder à
- l'exécution d'essais (essais d'eau
l'esprit que l'emploi du pressiomè-
tre classique ·conduit à des sous-esti- ponctuels, micro-moulinet) et de dia-
3.4.4 AUSCULTATION graphies différées (géophysique élec-
mations systématiques des valeurs
des modules. Les valeurs des modu- DES GALF:RIES trique notamment).
les· pressiométriques sont souvent En règle générale, la détermination
3 à 10 fois inférieures aux modu- Enfin, l'auscultation directe, en gale- des perméabilités s'obtient à l'aide
les de déformation élastique, en fonc- rie de reconnaissance ou pendant d'essais in situ que ce soit dans les
tion de l'état d'altération de la roche. les travaux (convergences, extenso- roches (essais ponctuels de type
Les considérations développées en métrie, ...), permet également d'éva- Lugeon) ou dans les terrains meu-
3.4.l.b) à propos des précautions luer les paramètres mécaniques, en bles (essais ponctuels de type Le-
A
d'utilisation du pressiomètre restent effectuant une analyse en retour par franc ou Nasberg, essais globaux par
valables. calage des modèles de calcul aux pompage),
Le dilatomètre, qui s'applique actuel- observations faites in situ (déforma- Dans les massifs rocheux fracturés,
lement surtout aux roches dures, bilité instantanée et différée, exten- les essais ponctuels en sondage de
donne des résultats plus satisfaisants sion des zones décomprimées, ...). type Lugeon doivent permettre de
puisqu'il mesure effectivement la quantifier la perméabilité de singula-
pression et la déformation radiale rités géologiques. Les mesures réali-
sur un même diamètre du forage, 3.5 ESSAIS sées n'ont de sens que si la lon-
pour une gamme de pression et de HYDROGÉOLOGIQUES gueur de la chambre d'essai dépasse
déformabilité adaptée à la raideur largement la maille de la fracturation.
des roches ; il convient toutefois Il.y a lieu de rappeler que l'essai
d'être vigilant sur l'adaptation de La connaissance des paramètres hy- Lugeon classique doit être normale-
l'appareil aux déformations attendues drogéologiquès des diverses unités ment conduit sous une pression de
(courses des palpeurs), en particu- de terrain nécessite, en premier lieu, l Mpa ; des essais du même type,
lier dans le cas des roches tendres. une approche géologique des struc- conduits sous des 'pressions plus
A noter que l'utilisation conjointe, tures étayée par l'établissement d'un faibles, peuvent être envisagés, en
dans les roches tendres plus ou état initial de la ou des nappes particulier si la charge d'eau est fai-
moins altérées, du pressiomètre clas- phréatiques. ble,
ES
et l'incidence des rabattements sur le ment de produits de marinage, qui
milieu. On s'attachera à rester très vigi- L'interaction entre le sol et, soit le mode doivent faire l'objet d'une approche
lant vis-à-vis du mode opératoire de ce de foration, soit le soutènement, peut spécifique adaptée à chaque cas étu-
type d'essai, en décelant: être quantifiée à l'aide de certains dié,
- à l'aide d'analyses en régime transi- autres essais réalisés en laboratoire in - les essais de qualification des boues
toire', et non pas uniquement perma- situ. de soutènement (cas des tunneliers à
nent, les phénomènes de colmatage Les principaux autres essais couram- confinement du front par de la boue), ...
de poche, ment utilisés sont les suivants: Enfin; j.l peut s'avérer intéressant de
-les surcharges trop fortes sur la nappe - les essais d'abrasivité et de dureté: réaliser des essais iil sUu à caractère
qui font apparaître des régimes turbu- leurs résultats sont les témoins de spécifique du type "plot d'essai", qui
lents, tous deux générateurs l'agressivité de la roche vis-à-vis des peuvent permettre de tester la validité
d'une sous-estimation de la perméabi- matériels et, à ce titre, conditionnent d'une méthode d'exécution, par exem-
lité. fortement le rendement de l'attaque, le ple lorsque cette méthode est. inno-
Il est dans tous les cas prudent de ne taux de remplacement des outils et vante ou qu'elle mérite d'être confir-
pas prétendre mesurer les perméabi- donc le coût du chantier; mée dans les conditions d'utilisation
lités à moins d'une puissance de 10 -l'aptitude au collage des argiles sous envisagées.
FT
A
ISO 710-3: 1974 Symboles graphiques à utiliser sur les cartes, ISRM Il "Suggested methods for pressure monitoring using
les plans et les coupes géologiques détaillés. hydraulic cells". 1980, International Journal of Rock Me-
Partie 3 :Représentation des roches magma- chanics, Mining Sciences and Geomechanical Abstract,
tiques. vol. 17, n° 2, pp. 117-128.
ISO 710-4: 1974 Symboles graphiques à utiliser sur les cartes, rSRM12 "Suggested methods for geophysical logging of
les plans et les coupes géologiques détaillés. borcholes ". 1981, International Journal of Rock Mechanics,
Partie 4 : Représentation des roches méta- Mining Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 18,
morphiques. nO l, pp. 67-84.
ISO 710-5: 1974 Symboles graphiques à utiliser sur les cartes, rSRM13 "Suggested methods for determining the strength
les plans et les coupes géologiques détaillés. ofrock materials in triaxial compression: revised version ".
Partie 5 : Représentation des minéraux. 1983, International Journal of Rock Mechanics, Mining
ISO 710-6: 1974 Symboles graphiques à utiliser sur les cartes, Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 20, n° 6,
les plans et les coupes géologiques détaillés. pp. 283-290.
Partie 6 : Représentati()n des roches de ISRM 14 "Suggested methods for surface monitoring move-
contact et des roches ayant subi une trans- ments across discontinuities ". 1984, International Journal of
formation métasomatique, pneurnatolytique Rock Mechanics, Mining Sciences and Geomechanical
ou hydrothermale ou une transformation par Abstract, vol. 21, n° 5, pp. 265-276.
altération.
rSRM15 "Suggested methods for pressure monitoring using
ISO 710-7: 1974 Symboles graphiques à utiliser sur les cartes, hydraulic cells ". 1985, International Journal ofRock Mecha-
les plans et les coupes géologiques détaillés. nics, Mining Sciences and Geomechanical Abstract,
Partie 7 : Symboles tectoniques. vol. 22, n° 2, pp. 51-60.
rSRM16 "The equivalent core diameter method of size and
RECOMMANDATIONS ISRM shape correction in point load testing". 1985, International
Journal of Rock Mechanics, Mining Sciences and Geome-
rSRMO 1 "Suggested methods for petrographie description chanical Abstract, vol. 22, n° 2, pp. 61-70.
of rocks ". 1978, International Journal of Rock Mechanics, rSRM17 "Suggested methods for rock anchorage testing".
Mining Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 15, n° 1985, International Journal of Rock Mechanics, Mining
2, pp. 41-46. Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 22, n° 2,
rSRM02 "Suggested methods for determining strength of pp. 71-84.
rock materials in triaxial compression ". 1978, International rSRM18 "Suggested methods for deformability determina-
Journal of Rock Mechanics, Mining Sciences and Geome- tion using a large flat jack technique ". 1986, International
chanical Abstract, vol. 15, n° 2, pp. 47-52. Journal of Rock Mechanics, Mining Sciences and Geome-
rSRM03 "Suggested methods for determining sound velo- chanical Abstract, vol. 23, n° 2, pp. 131-140.
city", 1978. International Journal of Rock Mechanics, rSRM19 "Suggested methods for rock stress determina-
Mining Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 15,
tion ". 1987, International Journal of Rock Mechanics,
n° 2, pp. 53-58.
Mining Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 24,
rSRM04 "Suggested methods for determining hardness and n° l, pp. 53-74.
abrasiveness of rocks ". 1978, International Journal of Rock
Mechanics, Mining Sciences and Geomechanical Abs- rSRM20 "Suggested methods for deformability determina-
tract, vol. 15, n° 2, pp. 89-98. tion using a flexible dilatometer". 1987, International Jour-
nal of Rock Mechanics, Mining Sciences and Geomecha-
ISRM05 "Suggested methods for determining tensile strength nical Abstract, vol. 24, n° 2, pp. 123-134.
of rock materials ". 1978, International Journal of Rock
Mechanics, Mining Sciences and Geomechanical Abs- rSRM21 "Suggested methods for determining the fracture
tract, vol. 15, n° 2, pp. 99-104. toughness or rock". 1988, International Journal of Rock
Mechanics, Mining Sciences and Geomechanical Abs-
rSRM06 "Suggested methods for monitoring rock move- tract, vol. 25, n° 2, pp. 71-96.
ments using borchole extensometers ". 1978, International
Journal of Rock Mechanics, Mining Sciences and Geome- rSRM22 "Suggested methods for seismic testing within and
chanical Abstract, vol. 15, n° 6, pp. 305-318. between borcholes". 1988, International Journal of Rock
Mechanics, Mining Sciences and Geomechanical Abs-
rSRM07 "Suggested methods for the quantitative descrip- tract, vol. 25, n° 6, pp. 447-472.
tion bf discontinuities in rock masses". 1978, International
Journal of Rock Mechanics, Mining Sciences and Geome-
chanical Abstract, vol. 15, n° 6, pp. 319-368. PUBLICATIONS LCPC
rSRM08 "Suggested methods for determining the uniaxial Méthodes d'essais et méthodes opératoires LCPC
compressive strength and deformability of Jock mate-
rials ". 1979, International Journal of Rock lY1echanics, ME 13 Essais œdométriques (1985)
Mining Sciences and Geomechanical Abstract, vol. 16, ME 18 Analyse granulométrique par sédimentométrie
n° 2, pp. 135-140. (1987)
rSRM09 '~Suggested methods for determining water con- ME 19 Limites d'Atterberg ; limite de liquidité, limite de
tent, porosity, density, absorption, and related properties plasticité (1987)
and swelling and slake-durability index properties ". 1979, ME 21 Essai de cisaillement à la boîte (1987)
International Journal of Rock Mechanics, Mining Sciences ME 22 Essai au scissomètre de chantier (1987)
and Geomechanical Abstract, vol. 16, n° 2, pp. 141-156. ME 32 L'essai préalable statique de tirant d'ancrage
injecté (1987)
ISRMlO "Suggèsted methods for determining in situ defor-
mability of rock". 1979, International Journal of Rock MSL 4 Essai triaxial (1970)
Mechanics, Mining Sciences and Geomechanical Abs- MSrS 2 Essai pressiométrique nonnal (1971)
tract, vol. 16, n° 3, pp. 195-214. CT2 Essai à la plaque (1973)
Tous droits de reproduction, adaptation, totales ou partielles sous quelques formes que ce soit, sont expressément réservés.