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Concours SI 2012

Problème 2 : Décomposition polaire des matrices et applications

Soit n ≥ 1 un entier. On munit Rn de la norme euclidienne usuelle. Soit Mn (R) l’espace vectoriel des
matrices carées de taille n sur R muni de la topologie induite et GLn (R) le groupe des matrices inversibles
dans Mn (R). On écrira Id pour la matrice identité de GLn (R) et on notera det(M ) le déterminant d’une
matrice M et t M sa transposée. On notera aussi On (R) := {M ∈ GLn (R) \ t M.M = Id} le sous-groupe
des matrices orthogonales et SLn (R) := {M ∈ GLn (R) \ det(M ) = 1} le sous-groupe des matrices de
déterminant 1. Enfin SOn (R) := On (R) ∩ SLn (R) est le sous-groupe des matrices orthogonales directes.
On rapelle qu’une matrice est symétrique si M = t M et que toute matrice symétrique est diagonalisable
dans une base orthonormée. On notera
Sym+ t n t
n := {M ∈ Mn (R) \ M = M et ∀X ∈ R − {0}, X.M.X > 0}

l’ensemble des matrices symétriques définies positives, c’est à dire les matrices symétriques dont la forme
bilinéaire associée (X, Y ) 7→ t X.M.Y est un produit scalaire (ici X, Y sont des vecteurs colonnes dans Rn ).
I) Décomposition polaire : On veut montrer que toute matrice M de GLn (R) s’écrit de manière unique
sous la forme M = O.H avec O ∈ On (R) et H ∈ Sym+ n.
1. Soit M une matrice dans GLn (R). Montrer que le produit t M.M est symétrique définie positive.
2. Montrer qu’il existe O ∈ On (R) et H ∈ Sym+ n telles que M = O.H.
3. Montrer que si U ∈ On (R) et K ∈ Sym+ n vérifient aussi M = U.K, alors les matrices K et t M.M
commutent.
4. En déduire succesivement que K commute avec H 2 , puis que K commute avec H.
5. Montrer que la décomposition de la question I.2) est unique et conclure.
6. En déduire que GLn (R) est homéomorphe au produit On (R) × Sym+ n.
II) Le sous-groupe SOn (R) est maximal dans SLn (R) Le but de cet exercice est de montrer que, pour
n ≥ 2, il n’y a aucun sous-groupe non trivial de SLn (R) contenant SOn (R). Soit donc SOn (R) ⊂ H ⊂
SLn (R) un tel sous-groupe. On suppose que H contient SOn (R) strictement.
1. (Préliminaires) Soit f ∈ H \ SOn (R) de décomposition polaire f = gh, g ∈ On (R), h ∈ Sym+ n.
(a) Montrer que les valeurs propres de h ne sont pas toutes les mêmes.
(b) Montrer que si h0 est une matrice symétrique avec les mêmes valeurs propres que h, alors
h0 ∈ H.
(c) Montrer que h est diagonalisable en base orthonormée directe, c’est à dire qu’il existe P ∈
SOn (R) telle que P.h.P −1 soit diagonale.
2. (Cas n = 2) On suppose n = 2 et on se donne f = gh ∈  H \ SO2 (R).

λ 0
(a) Montrer qu’il existe λ > 1 tel que la matrice hλ := soit dans H.
0 λ−1
 
cos(x) − sin(x)
(b) Soit ux la matrice . Montrer que pour tout x ∈ R, f (x) = ux hλ u−1 x hλ
sin(x) cos(x)
t
et f (x)f (x) sont dans H.
(c) Montrer que {||f (x)||, x ∈ R} contient l’intervalle [1, λ2 ] où ||M || = sup(||M (X)||, ||X|| ≤ 1).
(d) Montrer que H = SL2 (R).
3. (Cas général) On suppose n ≥ 3. Soit f = gh ∈ H \ SOn (R). On note λi les valeurs propres
de h, on choisit une base orthonormée directe (e1 , . . . , en ) de diagonalisation de h et on suppose
λ1 6= λ2 (ceci est rendu possible par les questions
 II.1.
 (a) et (c)). On identifie GLn−1 (R) avec
G 0
les matrices blocs g ∈ GLn (R) de la forme où G ∈ GLn−1 (R). On identifie de même
0 1
SOn−1 (R) et SLn−1 (R). On note
Hn−1 := {g ∈ H tel que g(en ) = en et g(Re1 ⊕ · · · ⊕ Ren−1 ) ⊂ Re1 ⊕ · · · ⊕ Ren−1 }.
(a) Montrer que Hn−1 est un sous groupe vérifiant SOn−1 (R) ⊂ Hn−1 ⊂ SLn−1 (R).
(b) Montrer que, pour tout o ∈ SOn−1 (R), oho−1 h−1 ∈ Hn−1 et qu’il existe o ∈ SOn−1 (R) tel
que oho−1 h−1 ∈ / SOn−1 (R).
(c) Montrer que SLn (R) est engendré par les transvections (c’est à dire par des matrices du type
Id + αEij , i 6= j où Eij est la matrice dont le seul coefficient non nul est à l’intersection de
la colonne j et de la ligne i).
(d) Montrer que, pour tout n ≥ 2, tout sous-groupe H de SLn (R) qui contient SOn (R) est soit
SOn (R) soit SLn (R).

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