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Université Paris-Saclay Géométrie 2021-2022

TD 05 : Sous-variétés différentielles

1. Calcul différentiel dans Mn (R)


Soit n ! 1. On s’intéresse à l’application det : Mn (R) → R.
(a) Montrer que det est C ∞ sur Mn (R).
(b) Calculer d(det)In (on pourra calculer les dérivées partielles de det dans une base bien choisie).
(c) En déduire la différentielle de det sur GLn (R), puis sur Mn (R).

2. Ensembles de niveau
On pose :
!
R3 −→ R
f: "# $2 .
(x, y, z) #−→ x2 + y 2 − 1 + z 2

(a) Pour tout t ∈ R, on pose Mt = f −1 ({t}) ⊂ R3 . Déterminer les points où f est différentiable et calculer sa différentielle en
ces points.
(b) Déterminer les points critiques et les valeurs critiques de f .
(c) Pour quelles valeurs de t l’espace Mt est-il une sous-variété de R3 ?
(d) Soit t ∈ R tel que Mt est une sous variété de R3 . Pour (x, y, z) ∈ Mt , déterminer l’espace tangent de Mt en (x, y, z).
(e) Dessiner M1/4 .
Indication : regarder d’abord ce qu’il se passe dans R+ × {0} × R, puis utiliser le fait que M1/4 est une surface de révolution.

3. Paramétrages locaux de sphères


Le but de cet exercice est de paramétrer les sphères de dimension 1, 2 et 3. On commence par la dimension 1, en posant :
%
R −→ R2
f1 : .
x #−→ (cos(x), sin(x))

(a) Montrer que f1 est une immersion et un paramétrage local en restriction à tout intervalle ouvert de longueur strictement inférieur
à 2π .
Maintenant, on étudie la dimension 2 et les coordonnées sphériques. On pose :
%
R2 −→ R3
f2 : .
(x, y) #−→ (cos(x) cos(y), sin(x) cos(y), sin(y))

(b) Vérifier que l’image de f2 est la sphère unité S2 .


(c) Déterminer le rang de d(f2 )(x,y) pour (x, y) ∈ R2 . En quels points f2 est-elle une immersion ? Aux voisinages de quels points f2
est-il un paramétrage local de S2 .
Pour tout n ! 1, il existe des coordonnées sphériques généralisées qui paramètrent la sphère unité de dimension n. Il peut d’ailleurs
être instructif de trouver la formule correspondante. Cependant, il existe un autre paramétrage intéressant en dimension 3, le paramé-
trage de Hopf. On pose :
%
R3 −→ R4
f3 : .
(x, y, z) # → (cos(x) cos(z), sin(x) cos(z), cos(y) sin(z), sin(y) sin(z))

(d) Vérifier que l’image de f3 est la sphère unité S3 .


(e) En quels points f3 est-elle une immersion ? Aux voisinages de quels points f3 est-il un paramétrage local de S3 ?

4. Courbes elliptiques
Pour tout (a, b) ∈ R2 , posons H(a, b) := {(x, y) ∈ R2 : y 2 = x3 + ax + b}. On définit le discriminant comme étant la quantité
∆(a, b) := −16(4a3 + 27b2 ).
(a) Montrer que si ∆(a, b) ∕= 0, alors H(a, b) est une sous-variété C ∞ de R2 .
(b) Supposons que ∆(a, b) = 0. Pour quelles valeurs de (a, b) la courbe H(a, b) est-elle une sous-variété de R2 ? Quel est sa
régularité ?
(c) Pour quelles valeurs de (a, b) le sous-ensemble H(a, b) est-il connexe ?
(d) Dessiner l’allure de H(−1, b) en fonction de b.

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5. Quelques groupes et espaces matriciels


Soient 1 " p, k " n des entiers. On note Mn,k (R) l’ensemble des matrices à coefficents réels, à n lignes et à k colonnes. Soient
• In est la matrice identité ;
• Pour tout p ∈ !0, n",
& '
−Ip 0
Ip,n−p := ;
0 In−p
• Pour tout n ≥ 1 :
& '
0 −In
Jn := .
In 0

Montrer que les ensembles suivants sont des sous-variétés C ∞ , calculer leur dimension et expliciter leur espace tangent en In quand
c’est possible. Déterminer si ces variétés sont compactes.
(a) O(p, n − p) = {A ∈ Mn,n (R) : t AIp,n−p A = Ip,n−p } ;
(b) Spn (R) = {A ∈ M2n,2n (R) : t AJn A = Jn } ;
(c) Vn,k (R) = {A ∈ Mn,k (R) : t AA = Ik }.
On note O(n) = O(0, n). Pour finir, on s’intéresse de plus près aux variétés de variétés de Stiefel Vn,k (R). À n fixé, pour tous
1 " ℓ ≤ k " n, on note πk,ℓ : Vn,k → Vn,ℓ l’application qui consiste à ne conserver que les ℓ premières colonnes.
(d) À quels espaces correspondent Vn,1 (R) et Vn,n (R) ?
−1
(e) Montrer que, pour tout x ∈ Vn,ℓ (R), l’espace πk,ℓ (x) est une sous-variété homéomorphe à Vn−ℓ,k−ℓ (R).

6. Application de Gauss
Soit n ! 2 un entier et soit M une sous variété C ∞ de dimension n de Rn+1 compacte. Pour tout x, y ∈ Rn+1 on note 〈x, y〉 leur
produit scalaire. On définit une application ψ de M dans Pn (R) en associant à x ∈ M la droite vectorielle orthogonale à Tx M .
(a) Montrer que ψ est C ∞ .
(b) Soit v ∈ Rn+1 − {0}. Calculer la différentielle de x ∈ M #→ 〈x, v〉 ∈ R.
(c) En déduire que ψ est surjective.
(d) En déduire que si V est sous espace vectoriel de Rn+1 alors il existe x ∈ M tel que Tx M = V .

7. Surface de Veronese
Pour n ! 1, on note πn : Rn+1 \ {0} → Pn (R) la projection canonique. Soit

%
R3 \ {0} −→ R6 \ {0}
ν: .
(x, y, z) #−→ (x2 , y 2 , z 2 , yz, xz, xy)

(a) Montrer que ν est une immersion.


(b) Montrer, par exemple en dérivant la fonction λ #→ P (λx), que, pour tout polynôme homogène de degré d en n + 1 variables,
n
( ∂P
xi (x0 , . . . , xn ) = d · P (x0 , . . . , xn ).
i=0
∂xi

(c) Montrer que πn est de classe C 1 . Pour u ∈ Rn+1 \ {0} décrire l’espace Ker(d(πn )u ). Pour u ∈ R3 \ {0} décrire l’espace
Ker(d(π5 ◦ ν)u ).
(d) En déduire que (π5 ◦ ν)|S2 est une immersion.
(e) Montrer que (π5 ◦ ν)|S2 passe au quotient en une application V : P2 (R) → P5 (R), et que l’application obtenue est un
plongement (i.e. une immersion qui est un homéomorphisme sur son image).

8. Sous variétés disjointes


Soit d ! 1 et soient M et N deux sous-variétés C ∞ de Rd telles que dim(M ) + dim(N ) < d. Montrer que l’ensemble

{v ∈ Rd | (M + v) ∩ N ∕= ∅}

est de mesure nulle.

9. Diagrammes de Noeuds
Soit f un plongement de classe C ∞ de S1 dans R3 .
Pour tout X ∈ S2 , on note πX la projection orthogonale parallèlement à la droite RX . On dit que les auto-intersections de πX ◦f sont
transverses si pour tout x ∕= y tel que πX ◦ f (x) = πX ◦ f (y), les vecteurs πX (f ′ (x)) et πX (f ′ (y)) sont linéairement indépendants.

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(a) Montrer que πX ◦ f est une immersion pour tout X dans un ouvert de S2 de mesure plein.
(b) Montrer que les auto-intersections de πX ◦ f sont transverses pour presque tout X ∈ S2 .
(c) Justifier que l’ensemble des X tels que les auto-intersections de πX ◦ f sont transverses est ouvert.
(d) Justifier le fait qu’il existe un ouvert dense U ⊂ S2 tel que, pour tout X ∈ U , la courbe πX ◦ f est une immersions dont les
auto-intersections sont transverses, et que (πX ◦ f )−1 (u) est de cardinal au plus 2 pour tout u orthogonal à X .

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