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1. Orientation et submersion
Soient n ! 1 un entier et f : Rn → R une submersion. Montrer que f −1 (0) est une sous-variété orientable de Rn .
2. Un critère d’orientabilité
Soient n ! 1 un entier et V une sous-variété de dimension n − 1 de Rn . On suppose qu’il une application C ∞ N : V → Rn telle
que pour tout x ∈ V , ||N (x)|| = 1 et N (x) ⊥ Tx V . Montrer que V est orientable.
3. Revêtement d’orientation
(a) Soit G un groupe discret agissant par C ∞ -difféomorphismes, librement et proprement sur une sous-variété différentielle X de
classe C ∞ . Montrer que l’espace topologique quotient G \ X admet une unique structure de variété différentielle de classe C ∞
telle que la projection canonique π : X → G \ X soit un C ∞ -difféomorphisme local.
(b) Montrer que toute sous-variété de classe C ∞ admet un revêtement double π : M̃ → M qui est orientable. Si M est connexe
non orientable, montrer que ce revêtement est connexe et unique à isomorphisme de revêtements près et qu’il existe une action
libre de G = Z/2Z sur M̃ telle que la variété quotient G \ M̃ soit C ∞ difféomorphe à M .
5. Borsuk-Ulam
Le théorème de Borsuk-Ulam est le suivant.
Théorème 1.
Soit n ! 1. Soit f ∈ C(Sn , Rn ). Alors il existe x ∈ Sn tel que f (x) = f (−x).
Par exemple, pour n = 2, ce théorème affirme que l’on peut trouver deux points antipodaux sur la Terre en lesquels la température et
la pression sont identiques.
(a) Démontrer le théorème de Borsuk-Ulam pour n = 1.
Dans un premier temps, nous allons démontrer par récurrence que le degré d’une application impaire d’une sphère sur elle-même est
impair.
(b) Soit f : S1 → S1 une application impaire. Montrer que deg(f ) est impair.
(c) Soit n ! 2. Soit f ∈ C 1 (Sn , Sn ) une application impaire. Montrer que, quitte à composer f avec une rotation, on peut supposer
que les pôles Nord et Sud sont des points réguliers de f , et ne sont pas dans f (Sn−1 × {0}).
(d) Soit π la projection orthogonale sur le plan {z = 0}. Montrer que deg(f ) est le nombre de préimages de 0 par π ◦ f|{z≥0} ,
comptées avec leur orientation.
(e) Montrer que π ◦ f|{z=0} est de degré impair. En déduire que deg(f ) est impair.
Finalement, on se donne une application f ∈ C 1 (Sn , Rn ).
(f) Supposons que f (x) ∕= f (−x) pour tout x ∈ Sn . Construire une application g ∈ C 1 (Sn , Sn−1 ) telle que g(x) = −g(−x)
pour tout x ∈ Sn .
(g) Montrer que g|Sn−1 ×{0} est de degré impair.
(h) Montrer que g|Sn−1 ×{0} est isotope à une constante. Conclure.
6. Nombre d’enlacement
Soient M et N deux sous-variétés compactes, connexes, orientées (à bord vide) de Rk+1 avec dim(M ) = m, dim(N ) = n et
m + n = k . On suppose de plus que M ∩ N = ∅. Le nombre d’enlacement, noté Enl(M, N ) est alors défini comme le degré de
l’application
M ×N −→ Sk
m−n
(m, n) )−→ .
||m − n||
(a) Montrer que Enl(M, N ) = (−1)(m−1)(n−1) Enl(N, M ).
(b) Préciser la dépendance de Enl(N, M ) par rapport au choix des orientations de M et de N .
(c) Montrer que s’il existe W sous-variété de Rk+1 telle que M soit le bord de W , et que W ∩ N = ∅, alors Enl(N, M ) = 0.
(d) Montrer que s’il existe un hyperplan affine séparant M de N , alors Enl(N, M ) = 0.
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(e) On se place plus spécifiquement ici dans le cas k = 2 et m = n = 1. Soient f et g deux plongements de classe C 2 de S1 dans
R3 dont on suppose que leurs images sont disjointes. On appelle une telle paire un entrelac. On montre comme dans l’exercice 9
du TD 5 qu’il existe un ouvert dense U ⊂ S2 tel que, pour tout X ∈ U , les courbes πX ◦ f et πX ◦ g soient des immersions
transverses, et que si πX ◦ f (x) = πX ◦ g(y), alors (πX ◦ f )−1 ({x}) et (πX ◦ g)−1 ({y}) soient des singletons.
On choisit un vecteur X vérifiant les propriétés ci-dessus. On dessine πX ◦ f et πX ◦ g , en marquant à chaque croisement quelle
courbe passe au-dessus de l’autre. On obtient des diagrammes comme celui qui suit :
(g) En déduire que l’entrelac dont le diagramme est donné ci-dessus n’est pas isotope, dans R3 , à C1 ∪ C2 , où C1 = {x2 + y 2 =
1, z = 0} et C2 = {x2 + y 2 = 1, z = 1}.
(h) De même, montrer que {x2 + y 2 = 1, z = 0} ∪ {(x − 1)2 + z 2 = 1, y = 0} n’est pas isotope, dans R3 , à C1 ∪ C2 .
Montrer que pour a et b suffisamment grands, la fonction Fa,b est de Morse et dans ce cas, trouver ses points critiques et leurs indices
(en fonction des mêmes données pour f et g ).
9. Champs de vecteurs
Soient U un ouvert de Rn avec n ! 2 et X un champ de vecteurs C ∞ sur U . Soit x un zéro isolé de X . On définit l’indice de X en x
comme le degré de l’application
Sn−1 −→ Sn−1
X(x + εv)
v )−→
||X(x + εv)||
pour ε > 0 suffisamment petit.
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Soient M une variété de classe C ∞ , Y un champ de vecteur sur M et f : U → M un C ∞ -difféomorphisme local avec U un ouvert
de Rn . On définit alors le champ de vecteurs tiré en arrière de Y sur U par x ∈ U )→ (Tx f )−1 (Y (f (x))) ∈ Rn . On note ce champ
de vecteur f ∗ Y .
(a) Justifier que le définition de l’indice d’un champ de vecteurs sur un ouvert de Rn ne dépend pas du choix de ε.
(b) Soient M une variété de classe C ∞ , X un champ de vecteur sur M et x ∈ M un zéro isolé de X . On définit l’indice de X en x
comme l’indice du champ de vecteurs sur ϕ(U ) donné par (ϕ−1 )∗ Y en ϕ(x) si (U, ϕ) est une carte locale de M en x.
Montrer que cette définition ne dépend pas du choix de la carte.
(c) Étant donnés les champs de vecteurs suivants sur S2 , dessiner leurs courbes intégrales, trouver les points où les champs s’an-
nulent, et calculer leur indice en ces points :
' ) ' ) ' )
−y xz 1 − z − x2
X(x, y, z) := ( x * ; Y (x, y, z) := ( yz * ; Z(x, y, z) := ( −xy *.
0 z2 − 1 x(1 − z)
(d) Définir un champ de vecteur continu sur T2 , vue comme surface plongée dans R3 par (θ, ϕ) )→ ((2 + cos(ϕ)) cos(θ), (2 +
cos(ϕ)) sin(θ), sin(ϕ)), qui ne s’annule pas.
(e) Soit n ! 2 un entier. Dessiner les courbes intégrales du champs de vecteur ∇(ℜ(z n )) sur C. Quel en est l’indice en 0 ?
(a) Montrer que le fibré normal est une sous-variété de classe C ∞ dont on précisera la dimension.
(b) Pour v ∈ Sn et x ∈ M , on note Xv (x) la projection orthogonale de v sur Tx M . Montrer que Xv est un champs de vecteurs
C∞.
(c) Montrer qu’il existe Ω ⊆ Sn de mesure plein tel que pour tout v ∈ Ω, la fonction ϕv : x ∈ M )→ ||x − v||2 est de Morse. En
déduire un résultat similaire pour x ∈ M )→ 〈x, v〉.
Indication : On pourra montrer que x est un point critique de ϕv si et seulement si (x, v − x) est un point critique de e : (x, v) ∈
N M )→ x + v .
(d) En déduire que pour v ∈ Ω un ensemble de mesure plein, les zéros de Xv sont isolés.
(e) On note i l’application antipodale. Exprimer le degré de i ◦ GM en fonction de celui de GM et en déduire que si n est pair
1 .
deg(GM ) = Ind(Xv , x)
2
Xv (x)=0
pour tout v ∈ Ω.