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PROPOSITION DE CORRECTION DE LA SN D’ALGÈBRE

LINÉAIRE DE 2023
(Par Abena Bala Marc-Loı̈c Matricule : 22P300)
EXERCICE 2/ 5 points
1. Démontrons que deux vecteurs propres quelconques issus de deux espaces propres distincts d’une matrice symétrique
A sont orthogonaux.
Soient E1 et E2 deux sous-espaces propres de A associés respectivement aux valeurs propres λ1 et λ2 telles que : λ1 ̸= λ2 .
On a :

x1 ∈ E1 ⇐⇒ Ax1 = λ1 x1
⇐⇒ (Ax1 )T = λ1 (x1 )T
⇐⇒ (x1 )T AT = λ1 (x1 )T
⇐⇒ (x1 )T A = λ1 (x1 )T car A est symétrique.
1
⇐⇒ (x1 )T = (x1 )T A
λ1

Puis , on a :

x2 ∈ E2 ⇐⇒ Ax2 = λ2 x2
⇐⇒ (Ax1 )T = λ1 (x1 )T
⇐⇒ (x1 )T AT = λ1 (x1 )T
⇐⇒ (x1 )T A = λ1 (x1 )T car A est symétrique.
1
⇐⇒ (x1 )T = (x1 )T A
λ1
EXERCICE 3/ 5 points  
0 3 3
On donne la matrice carrée d’ordre 3 : A = 3 0 3
3 3 0
1. Diagonalisons A et calculons An pour tout n ∈ N∗

−X 3 3

Le polynôme caractéristique de A est : PA (X) = dét(A − XI3 ) = 3 −X 3 = −(X − 6)(X + 3)2
3 3 −X
Ainsi les valeurs propres de A sont λ1 = 6 et λ2 = −3.
Soient E1 et E2 respectivement les sous-espaces propres associés aux valeurs propres λ1 et λ2 .
Soit v de coordonnées (x, y, z) dans la base canonique de R3 .
On a :

v ∈ E1 ⇐⇒ (A − 6I3 )v = 0R3
    
−6 3 3 x 0
⇐⇒  3 −6 3  y  = 0
3 3 −6 z 0

−6x + 3y + 3z = 0

⇐⇒ 3x − 6y + 3z =0

3x + 3y − 6z =0

⇐⇒ x = y = z.
 
1
Donc E1 est une droite vectorielle engendrée par le vecteur u1 = 1 et on a dimE1 = 1.
1

1 \3
Par suite , on a : On a :

v ∈ E2 ⇐⇒ (A + 3I3 )v = 0R3
    
3 3 3 x 0
⇐⇒ 3 3 3 y  = 0
3 3 3 z 0

3x + 3y + 3z = 0

⇐⇒ 3x + 3y + 3z = 0

3x + 3y + 3z = 0

⇐⇒ x + y + z = 0.

   
1 0
Donc E2 est un plan vectoriel engendré par les vecteurs u2 = −1 et u3 = −1 et , dimE2 = 2.
0 1
Le polynôme PA étant scindé et l’ordre de multiplicité des valeurs propres de A étant respectivement 1 pour λ1 et 2 pour
λ2 , on en déduit que A est diagonalisable car dimE1 = 1 et dimE2 = 2.

−1
Ainsi , on 
peut écrire : A
 = P DP où P est la matrice de
 passage la base canonique à la base {u1 , u2 , u3 }
de 
1 1 0 6 0 0
avec P = 1 −1 −1 et D est la matrice diagonale : 0 −3 0
1 0 1 0 0 −3
Nous aurons donc : pour tout n ∈ N∗ ,

An = P Dn P −1
 n  n
6 + 2(−3)n 6n − (−3)n 6n − (−3)n
   
1 1 0 6 0 0 1/3 1/3 1/3
1
= 1 −1 −1  0 (−3)n 0   2/3 −1/3 −1/3 =  6n − (−3)n 6n + 2(−3)n 6n − (−3)n 
3
1 0 1 0 0 (−3)n −1/3 −1/3 2/3 6n − (−3)n 6n − (−3)n 6n + 2(−3)n

un = 3vn−1 + 3wn−1
   
un  1
2. On donne la suite numérique Xn  vn  de R3 définie par : pour tout n ∈ N∗ , vn = 3un−1 + 3wn−1 ; X0 −1
wn 1

wn = 3un−1 + 3vn−1

a. Calculons Xn en fonction de n.
Nous avons : pour tout n ∈ N∗ , Xn = AXn−1 donc la suite (Xn )(n∈N) est géométrique de raison A.
D’où : ∀n ∈ N ,

Xn = An X0
 n
6 + 2(−3)n 6n − (−3)n 6n − (−3)n
 
1
1 n
= 6 − (−3)n 6n + 2(−3)n 6n − (−3)n  −1
3
6n − (−3)n 6n − (−3)n 6n + 2(−3)n 1
 n
6 + 2(−3)n

1 n
= 6 − 4(−3)n 
3
6n + 2(−3)n
un
b. Calculons lim
n→+∞ vn
un 6n + 2(−3)n 1 + 2(−1/2)n
On a : lim = lim n = lim = 1.
n→+∞ vn n→+∞ 6 − 4(−3)n n→+∞ 1 − 4(−1/2)n

EXERCICE 4/  5 points
0 1 0
On donne B = −4 4 0 une matrice carrée d’ordre 3 dans R.
−2 3 2
1. Déterminons le polynôme caractéristique
PB (λ) de B.
−λ 1 0

On a : PB (λ) = dét(B − λI3 ) = −4 4 − λ 0 = −(λ − 2)(λ2 − 4λ + 4) = −(λ − 2)3 .
−2 3 2 − λ

2 \3
2. Déduisons-en l’ensemble des valeurs propres Sp(B) de B.
Le polynôme caractéristique de B admet une unique racine qui est λ1 = 2 donc Sp(B) = {2}.

3. Étudions la diagonalisabilité de B.
Par l’absurde, supposons que B est diagonalisable. Ainsi , le polynôme annulateur minimal de B est : pB (λ) = (λ − 2)
car PB (λ) = −(λ − 2)3 .
Or , nous avons : pB (B) = 0 c’est-à-dire : (B − 2I3 ) = 0 soit encore : B = 2I3 , ce qui est absurde.
D’où : B n’est pas diagonalisable.

4. Calculons B n pour tout n dans N∗ (par le théorème de Cayley-Hamilton).


Soit n un entier strictement positif ,
la division euclidienne du polynôme X n par le polynôme PB (X) = −(X − 2)3 s’écrit :

X n = PB (X)Qn (X) + an X 2 + bn X + cn (1)


3 2
= −(X − 2) Qn (X) + an X + bn X + cn (2)

où an , bn et cn sont des nombres réels et Qn (X) est un polynôme à coefficients réels.

En posant X = 2 dans (2) , on a : 2n = 4an + 2bn + cn


Puis , en dérivant (2) , on obtient : nX n−1 = −3(X − 2)2 Qn (X) − (X − 2)3 Q′n (X) + 2an X + bn puis , en posant X = 2 ,
on obtient n2n−1 = 4an + bn .
Et enfin , en dérivant une seconde fois et en posant encore X = 2 , on obtient cette fois-ci : n(n − 1)2n−2 = 2an .

n
4an + 2bn + cn = 2

D’où le système d’équations : 4an + bn = n2n−1 qui résolu , nous donne : an = n(n − 1)2n−3 ,

2an = n(n − 1)2n−2

n−1 n−1
bn = −n(n − 2)2 et cn = (n(n − 3) + 2)2 .

Par suite , en substituant X par B dans l’égalité (1) , on obtient : B n = an B 2 + bn B + cn I3 car


d’après le théorème
 de Cayley-Hamilton,
 on a : PB (B) = 0.
−4 4 0
Or , on a : B 2 = −16 12 0 et donc après un courageux développement,
−16 16 4

−(n − 1)2n n2n


 
0
∀n ∈ N∗ , B n =  −n2n+1 (n + 1)2n 0
2 n
−n 2 n(n + 2)2n−1 2n

3 \3

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