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Dans tout le chapitre, I désigne un intervalle non réduit à un point. On note I l’intervalle I
auquel on a ajouté ses bornes réelles (on dit que c’est l’adhérence de I). Par exemple ]2, 3] = [2, 3]
et ]2, +∞[ = [2, +∞[.
• majorée s’il existe un réel M tel que pour tout x ∈ I, f (x) 6 M . Dans ce cas on pose
sup f = sup{f (x) | x ∈ I}.
• minorée s’il existe un réel m tel que pour tout x ∈ I, f (x) > m. Dans ce cas on pose
inf f = inf{f (x) | x ∈ I}.
• bornée s’il existe un réel M tel que pour tout x ∈ I, |f (x)| 6 M , c’est à dire si f est
minorée et majorée. On note alors kf k∞ = sup{|f (x)|, x ∈ I} (norme infinie).
Exemple : karctank∞ = π2 .
• sup(f, g) la fonction définie sur I par sup(f, g)(x) = max(f (x), g(x)).
• inf(f, g) la fonction définie sur I par inf(f, g)(x) = min(f (x), g(x)).
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Remarque : il est utile de connaître les formules suivantes : pour tous réels a et b, on a
a + b + |a − b| a + b − |a − b|
max(a, b) = et min(a, b) = .
2 2
Ces formules sont «naturelles» avec la vision suivante : «la borne supérieure du segment»
d’extrémités a et b c’est à dire max(a, b) est égale au «milieu de ce segment» a+b
2
auquel on
|a−b|
ajoute la demi-longueur du segment, c’est à dire 2 .
I.3 - Monotonie
Définition 3 Soit f une fonction de I dans R. On dit que f est :
1. Une somme de fonctions croissantes (res. décroissantes) est une fonction croissante (resp.
décroissante).
2. La composée de deux applications monotones de même sens est croissante et la composée
de deux applications monotones de sens contraire est décroissante.
Preuve :
I.4 - Symétrie
Définition 5 Soit une fonction de I dans R et T > 0. On dit que f est T -périodique si :
∀x ∈ I, x+T ∈I et f (x + T ) = f (x).
Par exemple, pour tout réel ω > 0, la fonction t 7→ cos(ωt) est T - périodique avec T = 2π
ω
.
Définition 6 Soit une fonction de I dans R. On dit que f est paire (resp. impaire) si :
On rappelle que toute fonction f de I dans R s’écrit de façon unique comme somme d’une
fonction paire sur I et d’une fonction impaire sur I puisque
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)
∀x ∈ I, f (x) = + .
2 2
Définition 7 Soit une fonction de I dans R. On dit que la courbe de f admet le point Ω de
coordonnées (a, b) pour centre de symétrie si
f (a + x) + f (a − x)
∀x ∈ R, (a + x ∈ I ⇒ a − x ∈ I) et = b.
2
II - Les limites
1. Cas où a ∈ R et l ∈ R.
lim
a
f =l ⇔ ∀ε > 0, ∃α > 0 | ∀x ∈ I, |x − a| 6 α ⇒ |f (x) − l| 6 ε.
2. Cas où a ∈ R et l = +∞.
lim
a
f = +∞ ⇔ ∀A > 0, ∃α > 0 | ∀x ∈ I, |x − a| 6 α ⇒ f (x) > A.
3. Cas où a ∈ R et l = −∞.
lim
a
f = −∞ ⇔ ∀A < 0, ∃α > 0 | ∀x ∈ I, |x − a| 6 α ⇒ f (x) 6 A.
4. Cas où a = +∞ et l ∈ R.
5. Cas où a = +∞ et l = +∞.
6. Cas où a = +∞ et l = −∞.
7. Cas où a = −∞ et l ∈ R.
8. Cas où a = −∞ et l = +∞.
9. Cas où a = −∞ et l = −∞.
Remarque : il est possible d’unifier ces neuf définitions à l’aide du concept de voisinage :
Preuve :
Exemples :
• la fonction inverse en 0
Preuve : On suppose que a ∈ R (le cas a ∈ {±∞} se traite de la même façon). Pour ε = 1,
∃α > 0 | ∀x ∈ I, |x − a| 6 α ⇒ |f (x) − l| 6 1.
D’où |f (x)| = |f (x) − l + l| 6 |f (x) − l| + |l| 6 1 + |l|. Ainsi f est bornée sur I ∩ [a − α, a + α],
donc au voisinage de a.
Proposition 15 Si f admet une limite finie l > 0 en a, alors f est strictement positive au
voisinage de a.
Preuve : On suppose que a ∈ R (le cas a ∈ {±∞} se traite de la même façon). Pour ε = 2l ,
l
∃α > 0 | ∀x ∈ I, |x − a| 6 α ⇒ |f (x) − l| 6 .
2
D’où f (x) > l − ε = l − 2l = l
2
> 0. Ainsi f > 0 sur I ∩ [a − α, a + α], donc au voisinage de a.
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Preuve : Pour éviter les nombreux cas, on va utiliser la notion de voisinage. Soit Vc un
voisinage de c. Comme limb f = c, il existe un voisinage Vb un voisinage de b, tel que pour tout
y ∈ J ∩ Vb , g(y) ∈ Vc . De plus lima f = b, donc il existe Va un voisinage de a, tel que pour tout
x ∈ I ∩ Va , f (x) ∈ Vb . Mais alors, en posant y = f (x) ∈ J ∩ Vb , on a g(y) = g(f (x)) ∈ Vc .
Preuve : (⋆) Nous allons faire la démonstration dans le cas où a et l sont des réels, mais on
pourrait faire cette démonstration dans le cas général en utilisant la notion de voisinage.
1. On suppose que lima f = l. Soit (un )n une suite qui tend vers a. Soit ε > 0 fixé. Comme
lima f = l, il existe α > 0 | ∀x ∈ [a − α, a + α] ∩ I, |f (x) − l| < ε. De plus comme la
suite (un )n tend vers a, il existe n0 ∈ N | ∀n > n0 , |un − a| 6 α. Cela implique que
pour tout n > n0 , |f (un ) − l| < ε.
2. On suppose que pour tout suite (un )n qui tend vers a, la suite (f (un ))n tend vers l.
Raisonnons par l’absurde et supposons que l’assertion «lima f = l» est fausse. On a
alors :
∃ε > 0, ∀α > 0, ∃x ∈ [a − α, a + α] ∩ I, |f (x) − l| > ε.
En particulier pour tout n ∈ N∗ (avec α = n1 ), il existe xn ∈ [a− n1 , a+ n1 ]∩I, |f (xn )−l| > ε.
On a ainsi défini une suite (xn )n de points de I telle que ∀n ∈ N∗ , |xn − a| 6 n1 , donc
(xn )n tend vers a. De plus pour tout n ∈ N∗ , |f (xn ) − l| > ε, ce qui donne par passage à
la limite 0 > ε, contradiction.
Application : la fonction cos n’admet pas de limite en +∞. En effet les suites de terme général
un = 2nπ et vn = (2n + 1)π tendent vers +∞ mais les suites de terme général f (un ) et f (vn )
ne tendent pas vers la même limite puisque f (un ) = 1 et f (vn ) = −1.
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(a) si f est croissante et majorée, alors f admet une limite finie en b qui vaut L = sup f .
Si f n’est pas majorée, alors limb f = +∞.
(b) si f est croissante et minorée, alors f admet une limite finie en a qui vaut l = inf f .
Si f n’est pas minorée, alors lima f = −∞.
(a) si f est décroissante et minorée, alors f admet une limite finie en b qui vaut l = inf f .
Si f n’est pas minorée, alors limb f = −∞.
(b) si f est décroissante et majorée, alors f admet une limite finie en a qui vaut L =
sup f . Si f n’est pas majorée, alors lima f = +∞.
2. La fonction f admet des limites finies à gauche et à droite en tout point a intérieur à
I et on a :
lim f 6 f (a) 6 lim
+
f.
− a a
Rx 2
Exemple : la fonction φ : x 7→ 1 e−t dt admet une limite finie en +∞.
III - La continuité
III.1 - Généralités
Définition 20 Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de R et a ∈ I. On dit que
f est continue en a si lim
a
f = f (a), i.e.
La fonction f est dite continue sur I, si elle est continue en tout point de I.
Exemples :
• la fonction f définie sur [0, +∞[ par f (0) = 1, f (1) = 0 et f (x) = exp 1
ln x
sinon. f n’est
pas continue en 1.
√
• la fonction x 7→ ⌊x2 ⌋ est continue en 0 mais n’est pas continue en 2.
Remarque : si les limites de f à gauche et à droite de a sont égales à un même réel, cela
n’implique pas que f est continue en a. Ce réel doit être égal à f (a) !
ce qui montre d’après la proposition 13 que limx→a fe(x) = l = fe(a) et donc que fe est continue
en a.
Très souvent, par abus de langage, on note encore f le prolongement par continuité.
Exemples :
Preuve : Comme f est continue en a, limx→a f (x) = f (a) > 0, donc f (x) > 0 au voisinage de
a d’après la propriété 15.
On en déduit que l’ensemble des fonctions continues de I dans R noté C(I, R) est un sous-espace
vectoriel de l’espace RI des applications de I dans R.
Corollaire 25 Si f et g sont continues sur I, alors les fonctions |f |, sup(f, g) et inf(f, g) sont
continues sur I.
Théorème 26 (Le théorème des valeurs intermédiaires) Soit f une fonction réelle conti-
nue sur un intervalle I. Pour tous réels a et b de I, f prend toutes les valeurs comprises entre
f (a) et f (b).
Le théorème des valeurs intermédiaires est souvent utilisé sous cette forme : une fonction conti-
nue sur un intervalle qui change de signe s’annule forcément.
Lemme 27 Soit f une fonction réelle continue sur un intervalle I. Pour tous réels a et b de
I, si f (a)f (b) 6 0, alors il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = 0.
Les suites (an ) et (bn ) sont ainsi adjacentes et convergent donc vers une même limite c ∈ [a, b].
Montrons que f (c) = 0. On sait que ∀n ∈ N, f (an )f (bn ) 6 0 (†). Les suites (f (an )) et (f (bn ))
convergent toutes les deux vers f (c) car f est continue en c. Ainsi en passant à la limite dans
(†), on obtient f (c)f (c) 6 0 donc f (c)2 = 0 et f (c) = 0.
def f(x):
return x**2 -2
Exercices :
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Corollaire 28 L’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.
Théorème 29 (Théorème des «bornes atteintes») Soit f une fonction continue sur un
segment [a, b]. Alors f est bornée et atteint ses bornes.
1. Montrons d’abord que f est bornée. Sinon, ∀n ∈ N, ∃xn ∈ [a, b] | |f (xn )| > n.
Cela implique par comparaison que la suite (|f (xn )|)n diverge vers +∞.
D’autre part, la suite (xn )n de points de [a, b] est bornée, donc d’après le théorème de
Bolzano-Weierstrass (BW), on peut en extraire une sous-suite (xσ(n) )n qui converge vers
un réel l ∈ [a, b]. Mais alors par continuité de |f | en l, la suite |f (xσ(n) )| tend vers |f (l)|.
Mais comme f (xσ(n) ) est une suite extraite de (|f (xn )|)n qui diverge vers +∞, elle diverge
vers +∞, contradiction.
2. Puisque f est bornée, les réels M = sup f et m = inf f sont bien définis. Il reste à prouver
qu’il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = sup f (même raisonnement avec inf f ). D’après la
caractérisation de la borne supérieure, il existe une suite (xn )n de réels de [a, b] telle que
la suite (f (xn ))n converge vers M . Mais par BW, on extrait de la suite (xn )n une suite
(xσ(n) )n qui converge vers un réel c ∈ [a, b]. D’une part la suite (f (xσ(n)) )n converge vers
M car extraite de la suite (f (xn ))n . D’autre part par continuité de f en c, on a (f (xσ(n)) )n
qui converge vers f (c). Par unicité de la limite, on en déduit que f (c) = M .
Remarques :
• Le théorème «des bornes atteintes» est faux si f n’est pas continue ou si [a, b] n’est pas
un segment.
• Pour la culture : il existe des fonctions non continues vérifiant la propriété des valeurs
intermédiaires, à savoir transformant un intervalle en un intervalle. Plus précisément
le théorème de Darboux affirme qu’une fonction dérivée vérifie la propriété des valeurs
intermédiaires.
Exercices :
2. Soit f : [ 12 , 1] → R continue. Alors il existe un réel M tel que pour tout x ∈ [1, 2], f (x) 6
M x.
3. Soit f une fonction de R+ dans R continue telle que lim+∞ f = l ∈ R. Montrer que f est
bornée sur R+ . La fonction f atteint-elle nécessairement ses bornes ?
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Corollaire 30 L’image d’un segment par une application continue est un segment
Preuve : On pose I = [a, b]. Comme f est continue, d’après le TVI, l’ensemble f (I) est un
intervalle, qui est de plus borné. La borne de droite de f (I) est donc sup f , et celle de gauche
inf I qui sont atteints d’après le théorème des bornes atteintes. Ainsi f (I) = [inf f, sup f ].
Exercice : Trouver P ∈ R[X] tel que P (R) = R∗ , puis tel que P ([0, 1]) =]0, 1]
Proposition 31 Une fonction à valeurs réelles, continue sur un intervalle et injective est
nécessairement strictement monotone.
est continue comme somme et composée de fonctions continues. Or g(0) = G(A1 ) < 0 et
g(1) = G(A2 ) > 0. Donc g continue change de signe, donc s’annule d’après le TVI. Ainsi G
s’annule en un point de ∆, ce qui est faux.
Remarque : ce résultat est faux si I n’est pas un intervalle. La fonction inverse est injective et
continue sur R∗ mais n’est pas strictement monotone sur R∗ .
On en déduit que dans le cas des fonctions continues sur un intervalle, les bijections sont toutes
du même type, ce sont les fonctions strictement monotones. De plus, l’application réciproque
f −1 conserve les mêmes qualités que f : elle est continue et strictement monotone.
Remarque : le résultat est faux si I n’est pas un intervalle. Soit f : [0, 1[∪[2, 3[→ [0, 2[ définie
par f (x) = x si x ∈ [0, 1[ et f (x) = x − 1 sinon. Alors f est continue et bijective, mais f −1
ne peut être continue sur [0, 2[ car sinon d’après le TVI, f −1 ([0, 2[) = [0, 1[∪[2, 3[ serait un
intervalle.
Exercice : soit f : R → R continue telle que pour tout réel x, on a f (f (f (x))) = x. Alors f = id.
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IV - La dérivabilité
IV.1 - Généralités
Définition 33 Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de R et a ∈ I. On dit que
f (x) − f (a)
f est dérivable en a si le taux d’accroissement admet une limite finie en a. On
x−a
appelle alors cette limite nombre dérivé de f en a, on la note f ′ (a).
La droite d’équation y = f ′ (a)(x − a) + f (a) est alors appelée tangente à la courbe de f au point
d’abscisse a.
Une fonction réelle est dite dérivable sur une partie A de R si elle est dérivable en tout point
a de A.
Remarque : si la limite du taux d’accroissement est infini, il y a une tangente verticale (penser
à la fonction racine carrée en 0).
Proposition 34 Si une fonction f est dérivable en a, alors elle est continue en a, mais la
réciproque est fausse.
Preuve : Pour x au voisinage de a, on a f (x) − f (a) = f ′ (a)(x − a) + o(x − a), d’où le résultat
en faisant tendre x vers a.
Attention : la fonction valeur absolue et la fonction racine carrée sont continues en 0 mais ne
sont pas dérivables en 0.
Preuve : On peut démontrer ces résultats efficacement à l’aide des développements limités.
Par exemple, pour le produit : si f et g sont dérivables en a ∈ I, elles admettent un DL1 en a
et l’on a :
Ceci prouve que f g admet un DL1 en a ∈ I, donc qu’elle est dérivable en a et que (f g)′ (a) =
f ′ (a)g(a) + f (a)g ′ (a).
Proposition 36 (Dérivée d’une fonction composée) Soit f une fonction dérivable sur in-
tervalle I et g une fonction dérivable sur un intervalle J tel que f (I) ⊂ J, alors la fonction
g ◦ f est dérivable sur I et on a pour a ∈ I, (g ◦ f )′ (a) = g ′ (f (a))f ′ (a).
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Preuve : On a
Remarques :
2. L’expression «la composée de deux fonctions dérivables est dérivable» est un abus de
langage, qui doit être utilisé avec prudence. En revanche l’expression «la composée de
deux √
fonctions dérivables sur ]0, +∞[ est dérivable» peut n’avoir aucun sens (penser à
x 7→ x − 4).
√
3. Sur quel ensemble est dérivable la fonction x 7→ x6 − x4 ?
Proposition 37 (Dérivée d’une fonction réciproque) Soit f une bijection continue (et
strictement monotone) de I dans un intervalle J.
Si f est dérivable en a et f ′ (a) 6= 0, alors la fonction réciproque f −1 est dérivable en b = f (a)
et
1
(f −1 )′ (b) = ′ −1 .
f (f (b))
−1 −1
Preuve : soit y = f (x) ∈ J. On a f (y)−f
y−b
(b)
= f (x)−f
x−a
(a)
. Lorsque y tend vers b, comme d’après
le théorème de la bijection monotone, la fonction f est continue en b, on a f −1 (y) = x qui
−1
Remarque : si f ′ (a) = 0, alors la courbe de f admet une tangente horizontale en a, «donc» par
symétrie par rapport à la première bissectrice, la courbe de f −1 admet une tangente verticale
en b, et ainsi f −1 n’est pas dérivable en b.
Application aux fonctions usuelles arcsin, arccos, arctan, argsh,argch, argth (attention, ces
fonctions ne sont pas toutes dérivables sur tout leur ensemble de définition).
Exercices :
Remarquons aussi qu’une fonction continue f peut être qualifiée de fonction de classe C 0 car
par convention f (0) = f .
Exercice : calculer de deux façons différentes la dérivée n-ième de (X −1)2n = (X −1)n (X −1)n .
P 2
En déduire que nk=0 nk = 2n n
.
Définition 41 Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I et a un point de I. On dit
que f admet un maximum local en a, si au voisinage de a, f est majorée par f (a), i.e.
il existe r > 0 tel que pour tout x ∈ [a − r, a + r] ∩ I, f (x) 6 f (a).
Exemple : soit P ∈ R[X] et a ∈ R une racine double de P . Alors a est un extremum local pour
P.
Proposition 42 (Théorème du point critique) Soit f une fonction réelle dérivable sur un
intervalle I et a un point intérieur à I (a n’est pas une borne de I). Si f admet un extremum
local en a, alors f ′ (a) = 0 (on dit que a est un point critique).
Preuve : (⋆) Supposons par exemple que a est un maximum. Comme a n’est pas une borne
de I, il existe r > 0 tel que [a − r, a + r] ⊂ I et tel que pour tout x ∈ [a − r, a + r], f (x) 6 f (a).
Pour x ∈ [a, a + r], f (x)−f
x−a
(a)
6 0, ce qui donne en faisant tendre x vers a, f ′ (a) 6 0 car f est
dérivable en a. De même pour x ∈ [a − r, a], f (x)−f x−a
(a)
> 0, ce qui donne en faisant tendre x
vers a, f ′ (a) > 0. Finalement f ′ (a) = 0.
Remarques :
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1. Le résultat peut être faux si a est une borne de I. Par exemple si f (x) = x sur [0, 1], le
point 0 est un minimum mais f ′ (0) = 1.
Théorème 43 (Théorème de Rolle) Si f est une fonction réelle continue sur [a, b], déri-
vable sur ]a, b[ et si f (a) = f (b), alors il existe c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) = 0.
Preuve : (⋆) Si f est constante, alors f admet un extremum local en un point intérieur, par
exemple en c = a+b
2
∈]a, b[, et donc f ′ (c) = 0 puisque le réel c est un point critique.
Si f n’est pas constante, d’après le théorème «des bornes atteintes», la fonction continue f
admet un maximum et un minimum sur le segment [a, b]. Comme f (a) = f (b), si les deux
extremum sont atteints en les bornes, alors f serait constante. Ainsi l’un de ces extremum
est atteint en un point intérieur c ∈]a, b[. Le point c est donc un point critique et par suite
f ′ (c) = 0.
1. Soit f une fonction réelle dérivable sur [0, 2] telle que f (0) = 1, f (1) = 5, f (2) = −3.
Montrer qu’il existe c ∈ [0, 2] tel que f ′ (c) = 0.
2. On prend P (x) = (x − a)3 (x − b)2 . Démontrer que P ′ est scindé. Étudier ses extrema et
tracer l’allure locale.
Théorème 44 (Le théorème des accroissements finis) si f est continue sur [a, b] et dé-
rivable sur ]a, b[, alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f ′ (c)(b − a).
fonction ϕ : x 7→ f (x) − g(x) où g est la fonction affine dont le graphe est la droite (AB). La
fonction ϕ s’annule en a et b, on lui applique Rolle, d’où l’existence d’un réel c ∈]a, b[ tel que
ϕ′ (c) = 0 = f ′ (c) − g ′ (c), ce qui permet de conclure puisque g ′ (c) = f (b)−f
b−a
(a)
.
1 1
Exercice : Déterminer à l’aide du TAF la limite en +∞ de x 7→ (x + 1)e x+1 − xe x .
Corollaire 45 (L’inégalité des accroissements finis) Soit f une fonction dérivable sur I
telle que f ′ est bornée sur I par M . Alors pour tout a et b dans I, on a |f (b) − f (a)| 6 M |b − a|.
Remarques :
• La morale de IAF pourrait être : «si je sais borner f ′ , alors je sais borner f ».
• Dans le cas où f est C 1 , on peut prouver IAF par le calcul intégral
Z x
Z x
∀x > y, |f (x) − f (y)| = f ′ (t) dt 6 |f ′ (t)| dt 6 M |x − y|.
y y
• Penser à son utilisation pour des suites récurrentes du type un+1 = f (un ).
Définition 46 Une fonction f : I → R est dite k-lipschitzienne (en abrégé k-LIP) sur I s’il
existe un réel positif k tel que :
∀(x, y) ∈ I 2 , |f (x) − f (y)| 6 k|x − y|.
L’IAF est donc un outil à fabriquer des fonctions k − LIP . Lorsque que K ∈ [0, 1[, cela permet
d’étudier des suites du type un+1 = f (un ).
ln(1+x)
Exemple : f : x 7→ 2
est 21 -LIP sur R+ .
Corollaire 47 (Lien entre variations et signe de la dérivée) Soit f une fonction réelle
dérivable sur un intervalle I. Alors on a :
Preuve :
f (x)−f (a)
1. Supposons f constante sur I. Soit a ∈ I. Pour tout x 6= a dans I, on a x−a
= 0, ce
qui donne en faisant tendre x vers a, f ′ (a) = 0.
Supposons que f ′ est nulle sur I. Soit x < y dans I. D’après TAF, il existe c ∈]x, y[ tel
que f (y) − f (x) = f ′ (c)(y − x) = 0.
f (x)−f (a)
2. Supposons f croissante sur I. Soit a ∈ I. Pour tout x 6= a dans I, on a x−a
> 0, ce
qui donne en faisant tendre x vers a, f ′ (a) > 0.
Supposons que f ′ > 0 sur I. Soit x < y dans I. D’après TAF, il existe c ∈]x, y[ tel que
f (y) − f (x) = f ′ (c)(y − x) > 0.
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3. Supposons f strictement croissante sur I. Alors d’après le point précédent, f ′ > 0 sur I.
Si f ′ s’annule sur un intervalle inclus dans I, alors d’après le point 1, f est constante sur
cet intervalle, ce qui est impossible puisque f strictement monotone.
Supposons que ∀x ∈ I, f ′ (x) > 0 et l’ensemble {x ∈ I | f ′ (x) = 0} ne contient aucun
intervalle. Alors d’après le point 2, f est croissante. Si f n’est pas strictement croissante,
il existe x < y dans I tel que f (x) > f (y). Mais alors comme f croissante, cela implique
que f est constante sur l’intervalle [x, y], donc d’après 1. que f ′ s’annule sur un intervalle
[x, y] inclus dans I, contradiction.
Remarques :
|g ′ (cx )|
Quand x tend vers a, cx tend aussi vers a car compris entre a et x et donc |cx −a|n
tend vers 0.
• Si lim f ′ (x) = l ∈ R, alors f est dérivable en b et f ′ (b) = l (on a même f est de classe
x→b
C 1 en b).
• Si lim f ′ (x) = ±∞, alors f n’est pas dérivable en b, mais la courbe de f admet une
x→b
tangente verticale au point d’abscisse b.
Preuve : (⋆)
• Soit x ∈ [a, b[. D’après TAF, il existe cx ∈]x, b[ tel que f (x)−f x−b
(b)
= f ′ (cx ). D’après le
théorème des gendarmes, puisque x < cx < b, lorsque x tend vers b, on a cx qui tend vers
b, donc par composition de limite, f ′ (cx ) tend vers l, i.e. f (x)−f
x−b
(b)
tend vers l.
Exemple : x 7→ sin x
x
se prolonge en une fonction de classe C 1 sur R.
Une récurrence sur k permet de généraliser :
Application
: existence de «fonctions plates», la fonction f définie sur ]0, +∞[ par f (x) =
exp x se prolonge en une fonction de classe C k sur [0, +∞[ et ses dérivées successives en 0
−1
sont nulles.
V- Convexité
Voir feuille annexe