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Les Relations de comparaison
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MPSI Prytanée National Militaire
Pascal Delahaye
13 janvier 2018
n n √
James Stirling (1692 - 1770), Ecossais à l’origine de la formule : n! ∼ 2πn
e
f (x)
Pour cela, formons leur rapport et regardons ce qui se passe lorsque x → a.
g(x)
3 cas intéressants se présentent alors :
Cas 1 : f (x)/g(x) est borné au voisinage de a On dira que f est dominé par g : f = O(g)
Cas 2 : f (x)/g(x) tend vers 0 lorsque x tend vers a On dira que f est négligeable devant g : f = o(g)
Cas 3 : f (x)/g(x) tend vers 1 lorsque x tend vers a On dira que f et g sont équivalentes : f ∼g
1
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f (x)
est borné au voisinage de a privé de a
g(x)
Remarque 1.
1. Lorsque f = O(g), on dit aussi que ”f est dominée par g. Mais cette terminologie prête à confusion...
2. La notation f = O(g) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel point on se trouve.
3. Ecrire f = O(1) au voisinage de a signifie que f est bornée au voisinage de a.
f = O(x) au voisinage de 0
Exemple 1. Si f (x) = 3x5 − x4 + 2x alors : .
f = O(x5 ) au voisinage de +∞
f (x)
−−−→ 0
g(x) x→a
Remarque 2.
1. La notation f (x) = o(g(x)) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel point on se trouve.
2. f (x) = o(g(x)) signifie en gros que f (x) est beaucoup plus petit en valeur absolue que g(x) au voisinage de a.
3. Ecrire f (x) = o(1) au voisinage de a signifie que f (x) −−−→ 0
x→a
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x3 . ln2 x
Exemple 4. Déterminer la limite en +∞ de f (x) = .
e5x
Exemple 5. (∗) En 0, on suppose que f (x) = x + o(x) et que g(x) = x2 + o(x2 ). Que dire que f (x) + g(x) ?
1. On commencera par éliminer tous les ”o” jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un o(u(x)).
2. Puis, on éliminera tous les termes qui sont eux-mêmes des o(u(x).
Exemple 6.
1. Déterminer une fonction f telle que x ln x = o(f (x)) au voisinage de +∞.
ln x
2. Déterminer une fonction f telle que = o(f (x)) au voisinage de 0.
x
Exercice : 1
Ordonner les fonctions suivantes selon la relation ”est négligeable devant ” au voisinage de +∞.
x2 ex √ x2
x2 ex , x + x2 , , x3 ln x, , x + ln x, , x2 ln2 x
ln x x ln x x + ln x
f (x)
−−−→ 1
g(x) x→a
Notation : f (x) ∼ g(x) ou f (x) ∼ g(x) ou encore f (x) ∼ g(x) s’il n’y a pas d’ambiguı̈té.
a x→a
Cela sera particulièremet utile lorsqu’on souhaitera remplacer une expression par un équivalent dans une égalité.
3
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Preuve 4 : Quasi-immédiat !
Remarque 3. La notation f (x) ∼ g(x) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel point on se trouve.
Remarque 4.
1. Contrairement à l’intuition, il n’y a aucune implication entre f (x) ∼ g(x) et f (x) − g(x) −−−→ 0.
a x→a
Ces deux propriétés définissent des notions de proximité différentes.
2. Ne JAMAIS écrire que f (x) ∼ 0 puisque la fonction nulle ne vérifie pas les conditions d’application de la définition.
a
Exemple 7.
1. Si P est une fonction polynomiale non nulle :
P est équivalente à son monôme de plus haut degré au voisinage de +∞
P est équivalente à son monôme de plus bas degré au voisinage de 0
ex ex
2. Au voisinage de +∞ : ch x ∼ 2 et sh x ∼ 2
Remarque 5. En fait, une fonction donnée admet une infinité d’équivalents au voisinage d’un point a. Seulement l’intérêt
d’un équivalent est de remplacer une fonction par une autre fonction plus simple. On choisira donc toujours l’équivalent le
plus simple. 2
x + x ∼ x2
Par exemple, au voisinage de +∞ on a : x2 + x ∼ x2 + 2x + 1 . Seul le premier équivalent a un intérêt ! !
2
x + x ∼ x2 − x − 3
On retiendra de cet exemple qu’il ne faut jamais donner un équivalent sous la forme d’une somme ! ! !
Exercice : 2
Prouver que si ∀x ∈ R, on a P (x)ex + Q(x)e−x = 0 avec P et Q des fonctions polynômiales, alors P = Q = 0.
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Exemple 8. (∗) Déterminer à l’aide d’un changement de variables, un équivalent de arccos x au voisinage de 1− .
3. Soit α ∈ R.
Si f ∼ g et f et g sont positives alors f α ∼ gα (α est ici indépendant de x !).
a a
Exercice : 3
Déterminer un équivalent simple des fonctions suivantes au voisinage de 0.
√
xex 1 + 2x − 1
1. f (x) = 2
ln(1 + x) 2. g(x) =
x +1 arcsin(cos x − 1)
f (x) ∼ x2
f (x) + g(x) ∼ x
Au voisinage de +∞ on a g(x) ∼ −x2 , et pourtant h(x) + g(x) ∼ x1 .
h(x) ∼ x2 f (x) x2 h(x) x2
e 6∼ e alors que e ∼e
1 1
f (x) = (1 + x) x f (x) 6∼ 1 x
2. Soit 1 . Montrer qu’au voisinage de 0 : 1 .
g(x) = (1 − x) x g(x) 6∼ 1 x
. Conséquences ! !
1. Le symbole ∼ ne se manipule pas comme le signe = notamment lorsqu’on a une somme.
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2. On peut prendre sans réfléchir des produits, quotients, puissances d’équivalents, mais il faut prendre certaines précautions
(voir ci-dessous !) dans la recherche d’un équivalent d’une somme, d’une exponentielle ou d’un logarithme.
3. Dans le cas où α est une fonction de x, il faudra écrire : f α = eα ln f .
4. La forme 1∞ est une forme indéterminée !
Remarque 6. A l’exception des fonctions puissances (sans précaution) et logarithmes (avec précautions), on veillera à :
”Ne JAMAIS écrire u(x) ∼ α(x) donc f (u(x)) ∼ f (α(x))”
Exemple 10.
q
1. f (x) = x2 + x. ln 1/x au V(+∞). 3. f (x) = sin x − cos x2 + π2
au V(0).
4
Exemple 11.
1. Prouver qu’au voisinage de 0 on a :
sin3 x √ √
1. (sin x)sh x − 1 ∼ x ln x 2. + x∼ x
ln(1 + x2 )
2. Montrer qu’au voisinage de +∞ on a :
1 √ √
1. x2 + (x − 1) ln x ∼ x2 2. xx x − x ∼ ln2 x 3. 1 + x2 − 2 + x + x2 ∼ −1
2
3 ln2 x
√ √
4. ln3 (x + 1) − ln3 x ∼ x 5. sh x2 + x − sh x2 − x ∼ ex sh 12
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Proposition 11 : Un équivalent donne une idée de l’allure de la courbe au voisinage d’un point
Soient deux fonctions f, g : I 7→ R et a = 0 ou ± ∞ ∈ I.
Si au voisinage du point a, f ∼ g alors, Cf et Cg ont la même allure.
f (x) ∼ x
pau voisinage de + ∞
Exemple 12. Donner l’allure de Cf au voisinage de 0 et de l’∞ sachant que f (x) ∼ |x| au voisinage de 0 .
f (x) ∼ −x2 au voisinage de − ∞
Remarque 7. Si l’on souhaite obtenir l’allure de Cf au voisinage de a ∈ R, on recherchera un équivalent de f (x) − f (a) au
V(a).
1 f (x)
Preuve 12 : On démontre facilement qu’il existe un voisinage de a sur lequel ≤ .
2 g(x)
Exemple 13. Etude d’extremum Etudier l’existence d’extremum locaux de la fonction f définie par f (x) = x3 − 3x.
(
f ∼g
Si a alors f (x) −−−→ l
g(x) −−−→ l x→a
x→a
f (x)
Preuve 13 : Pas de difficulté en considérant la fonction h définie par h(x) = .
g(x)
Remarque 9. Pour déterminer la limite d’une fonction, on pourra ainsi rechercher un équivalent simple de la fonction.
Pour cela, nous pourrons utiliser les résultats qui suivent ...
Exercice : 4
Etudier les limites suivantes :
e2x + 1 sin(sin3 x2 ) 1
1. f (x) = ln en +∞ 2. g(x) = en 0 3. h(x) = en 0+
ex + 1 sin3 (sin2 x) x(x − ln x)x
ln(1 + x) x ln x 1
l(x) = (1 + ln x)tan( 2 x)
π
4. k(x) = en +∞ 5. en 1 6. m(x) = ln(ln x + ) en +∞
ln x x
Exercice : 5
Prouver que :
1 xx − x 1 1
1. lim x ln(x sh ) = 1 4. lim √ =0 7. lim (cos x) sh x sin x = e− 2
x→0 + x x→1+ ln(1 + x2 − 1) x→0
2
logx a − loga x −2 ex +x
− e2x −2e2 ln x x ln x
2. lim = 5. lim πx = 8. lim = e−1
x→a sh x − sh a a ln a ch a x→1 cos 2 π x→+∞ ln(x + 1)
(1 − ex ) sin x x tan πx 2 2
3. lim = −1 6. lim 2 − 2a
= eπ 9. lim (ln(1 + x))ln(1+x )
=1
x→0 x2 + x3 x→a a x→0+
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Définition 4 :
Soient deux suites (un ) et (αn ) telle que αn ne s’annule pas à partir d’un certain rang.
On dit que la suite (un ) est un grand O de la suite (αn ) et l’on note un = O(αn ) lorsque :
un
( ) est bornée
αn
un
Pour prouver que un = O(αn ), on pourra par exemple, étudier la limite de .
αn
Si cette limite existe et est finie, alors on aura bien un = O(αn ).
Remarque 12. Ecrire que un = O(1) est équivalent à dire que (un ) est bornée.
. Lorsque un = O(αn ), on dit parfois que ”(un ) est dominée par (αn )”.
Cette terminologie prête à confusion car elle semblerait indiquée que un ≤ αn à partir d’un certain rang ce qui n’est pas le
cas.
2 1 2 3. n2 + sin n = O(n2 )
1. = O( 2 ) 2. = O(n)
n(n + 1) n n
Définition 5 :
Soient deux suites (un ) et (αn ) telle que αn ne s’annule pas à partir d’un certain rang.
On dit que la suite (un ) est négligeable devant la suite (αn ) et l’on note un = o(αn ) lorsque :
un
7→ 0
αn
Remarque 13.
1. Ecrire que : un = o(1) est équivalent à dire que (un ) converge vers 0.
2. Si αn → l ∈ R alors toute suite négligeable devant (αn ) converge vers 0 : o(αn ) → 0.
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. Dans les égalités suivantes, le signe ”=” signifie ” ... est un ...” ou ” ... peut s’écrire comme un ...”.
3. Le produit d’une suite (βn ) par une suite négligeable devant (αn )
est négligeable devant (βn .αn ) : βn .o(αn ) = o(βn .αn )
an = o(bn )
4. La notation o est transitive : si alors an = o(cn )
bn = o(cn )
1 1 1
. Attention ! ! On évitera d’écrire des égalités du type : un =
+ + o( ).
n n2 n
En effet, dans cette expression le terme 1/n2 est un o(1/n) et n’apporte donc aucune information intéressante.
1 1
On écrira donc simplement un = + o( ).
n n
Exemple 15.
n+1 1 1
1. Si un = démontrer que un = + o( ).
n2 + 1 n n
1 1 1 1
2. Si un = + o( ) et vn = 2 + o( 2 ), que peut-on dire de un + vn ?
n n n n
Exercice : 6
Soit l ∈ R.
Que dire d’une suite (un ) à termes non nuls vérifiant un = l + o(un ) ?
Preuve 15 :
1. Les 4 premiers résultats proviennent des comparaisons entre fonctions de référence.
an un+1
2. Pour prouver que an = o(n!), on pourra montrer que un = → 0 en étudiant la limite de
n! un
n! 1
3. Pour prouver que n! = o(nn ), on pourra montrer que un = n → 0 en majorant |un | par .
n n
Remarque 14. Bien retenir ces résultats car ils sont très utilisés en pratique ! !
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Exemple 16. Classer les suites, dont les termes généraux sont les suivants, par ordre de négligeabilité.
1 1 ln n ln n 1
1. (a) (b) (c) (d) (e)
n n2 n n2 n. ln n
√
2. (a) n (b) n2 (c) n ln n (d) n ln n n2
(e)
ln n
Proposition 16 : La relation ”∼” est une relation d’équivalence sur l’ensemble des suites.
Exemple 18.
— Si P est une fonction polynomiale alors P(n) est équivalent au terme de plus haut degré
— Si F est une fonction rationnelle alors F(n) est équivalent au rapport des termes de plus haut degré
Proposition 17 :
1. Si un ∼ αn alors un = O(αn ) et αn = O(un ).
un ∼ vn
2. Si alors vn = o(αn ).
un = o(αn )
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Preuve 18 : On a un = vn (1 + εn ) avec εn → 0.
Remarque 17. Lorsqu’une suite (un ) admet pour limite 0 ou l’∞, un équivalent de un donne la ”vitesse” à laquelle un tend
vers cette limite.
Ainsi :
1 1 1 1
1. si un ∼ et vn ∼ 2 , comme 2 = o( ), alors vn = o(un ) et donc (vn ) tend plus rapidement vers 0 que (un ).
n n n n
2. si un ∼ n2 et vn ∼ en , comme n2 = o(en ), alors un = o(vn ) et donc (vn ) tend plus rapidement vers +∞ que (un ).
1. un vn ∼ an bn
un an
2. ∼ (si vn et bn ne s’annulent pas)
vn bn
3. uα α
n ∼ an ∀α ∈ R (uniquement pour des suites à termes positifs lorsque α ∈
/ Z).
α est un réel qui ne doit pas dépendre de n.
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. On peut multiplier ou diviser des équivalents, mais nous allons voir qu’on ne peut pas les additionner ou prendre
leur image par une fonction quelconque (exponentielle, logarithme etc . . .) sans prendre certaines précautions.
Exemple 21.
u n = n3 + n u n ∼ n3
1. Somme : Soit . On a alors et pourtant (un + vn ) 6∼ 0
vn = −n3 + n2 vn ∼ −n3
2
2. Exponentielle : Soit un = n2 + n. On a alors u n ∼ n2 et pourtant eun 6∼ en
3. Logarithme : Soit un = 1 + 1/n. On a alors un ∼ 1 et pourtant ln un 6∼ ln 1.
- Si un → l ∈ R\{1} alors ln un ∼ ln an
- Si un → 1 alors ln un = ln(1 + (un − 1)) ∼ un − 1
- Si u n − an → 0 alors eun ∼ ean
Remarque 18. √
2πn n3 . ln2 n
Un équivalent simple d’une suite est un produit-quotient de suites de références. Par exemple : , ...
2n2 3n
En particulier, un équivalent simple ne sera jamais une somme de suites.
. Contrairement aux ”o” et aux ”O”, on ne peut supprimer les constantes multiplicatives dans les équivalents.
un = ebn . ln(an )
On essaie alors de faire apparaı̂tre les équivalents connus pour le logarithme et l’exponentielle ...
un −−−−−→ 1
(
n→+∞
. Si , alors uvnn ne tend pas forcément vers 1 : c’est une forme indéterminée 1∞ !
vn −−−−−→ +∞
n→+∞
n n
1 1
Exemple 24. Trouvez la limite des suites de terme général : 1+ et 1 − .
n n
12
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Si un = an + bn .
an = αn + o(αn )
1. Chercher un équivalent simple des suites (an ) et (bn ) : .
bn = βn + o(βn )
2. (a) Si les deux équivalents ne sont pas du même ordre de grandeur :
Si par exemple βn = o(αn ), alors un = αn + o(αn ) et donc un ∼ αn .
(b) Si αn + βn 6= 0 :
Alors βn = λαn avec λ 6= −1 et on a un = (λ + 1)αn + o(αn ) et donc un ∼ (λ + 1)αn
(c) Si βn + αn = 0 :
Alors on re-transforme un en essayant de faire apparaı̂tre les équivalents usuels ou en utilisant les
développements Limités.
Exemple 26. Cas d’une suite où la recherche d’un équivalent passe par les Développements Limités :
1
(un ) / un = ln(n sin )
n
. Inutile de s’acharner à trouver un équivalent de un lorsque l’objectif est simplement de rechercher sa limite !
n2 n2
1 1
Exemple 28. Trouvez les limites des suites de terme général : 1+ et 1 − .
n n
Exercice : 7
n4 sin 12
1 n
Etudier la convergence de la suite de terme général : un = cos
n
Remarque 19. Lorsqu’une suite converge vers un réel l, on pourra étudier la vitesse de convergence vers l en recherchant un
équivalent de vn = un − l.
en
Exemple 29. Vitesse de convergence de (un ) définie par : un = ln .
n+1
13