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1 Espaces de Hilbert
Exercice 1.1:
Soit H un espace de Hilbert.
1. Soit K H un compact. Démontrer qu’une suite de K faiblement convergente (dans H) est
fortement convergente.
2. Vérifier que toute suite faiblement convergente de H est bornée. Montrer que si pxn qn á x, alors
}x} ¤ limn }xn }.
3. Que dire de la suite pxxn , yn yqnPN si pxn qnPN converge faiblement vers x P H et pyn qnPN converge
fortement vers y P H ? Et si les deux suites convergent faiblement ?
4. Vérifier que pour T P L pH q, et toute suite pxn qnPN de H, on a
! ) ! )
xn á x
nÑ8
ùñ T p xn q á T p xq
nÑ8
.
Voir la correction.
Exercice 1.2:
Soit H un espace de Hilbert et pxn qnPN une suite bornée de H. Le but de cet exercice est de montrer
que l’on peut extraire une sous-suite faiblement convergente de pxn qnPN .
1. Supposons que H soit séparable. Soit D une partie totale dénombrable de H. Montrer qu’on peut
extraire de pxn qnPN une sous-suite pxnk qkPN telle que pour tout z P VectpDq, la suite pxz, xnk yqkPN
converge vers un élément `pz q P K.
Indication : Un seul mot : « diagonale ».
2. Montrer que la convergence du crochet a en fait lieu pour tout z P H.
3. Montrer que l’application ` ainsi définie est une forme linéaire continue et conclure.
4. Comment faire dans le cas non séparable ?
Voir la correction.
Exercice 1.3:
Montrer que si T P L pH q est normal, alors ~T 2 ~ ~T ~2 .
Indication : Penser à se ramener au cas auto-adjoint qui se traite plus facilement.
Voir la correction.
1
2 Opérateurs, spectre et compacité
Exercice 2.1: Opérateurs compacts
Soient E un espace de Banach de dimension infinie et F un espace normé quelconque.
1. Soit T P L pE, F q inversible et bicontinu. Montrer que T n’est pas compact.
2. On suppose cette fois-ci que pour tout x P E, }T pxq}F ¥ C }x}E pour une certaine constante positive
C ¡ 0. Montrer que T n’est pas compact.
Voir la correction.
Voir la correction.
Voir la correction.
2
Exercice 2.5:
Soit H un espace de Hilbert. Montrer que T P L pH q est compact si et seulement si l’image par T
de toute suite de E convergeant faiblement vers 0 est une suite convergeant fortement vers 0.
Indication : On pourra utiliser certains résultats obtenus dans les deux premiers exercices de la section 1.
Voir la correction.
(d) En déduire que xT pxq, xy M et }x} 1. Quitte à considérer T on suppose par la suite
que xT pxq, xy M .
(e) Soit z P H unitaire, orthogonal à x. Vérifier que la courbe γ :s π, π rQ t ÞÑ x cos t z sin t est
à valeurs dans la sphère unité de H.
(f) On pose Φ : H Q y ÞÑ xT py q, y y P R. Montrer que Φ γ : R Ñ R est dérivable en 0, et calculer
cette dérivée.
Indication : On écrira pour t 0
B
F B F
Φpγ ptqq Φpγ p0qq γ ptq γ p0q γ ptq γ p0q
t
T
t
, γ ptq T pγ p0qq,
t
(g) En notant que γ est maximale en 0, en déduire finalement que xxyK xT pxqyK , puis que T pxq
et x sont proportionnels.
3
7. Conclure.
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Exercice 2.7:
Soit K P C 0 pr0, 1s2 , Rq. Dans la suite on note E C 0 pr0, 1s, Rq et H L2 ps0, 1rq. On considère
l’opérateur à noyau (K est le noyau de l’opérateur)
TK : E ÝÑ E
»1
f ÞÝÑ K px, y qf py qdy
0
(b) Montrer que pour tout p P N, l’opérateur TK est de rang fini et que la suite pTK qpPN converge
vers TK dans L pE q.
p p
(c) Vérifier que TK s’étend naturellement en un opérateur de L pH q. Montrer qu’il est également
compact dans cet espace et calculer son adjoint.
3. Étudions maintenant le cas particulier où K px, y q e|xy| . On considère dans toute la suite TK
comme opérateur de L pH q, i.e.
TK : H ÝÑ H
»1
f ÞÝÑ K px, y qf py qdy.
0
4
(f) Démontrer que σ pTK q r0, 1s. L’égalité est-elle possible ?
c
2λ
(g) Pour λ Ps0, 1s on pose aλ : . Démontrer que
λ
1
2
pπ{2 nπ q2
λn
2
1 pnπ q2
.
Voir la correction.
5
Correction
Correction 1.1:
1. On rappelle le fait suivant. Dans un espace métrique compact, une suite ne possédant qu’une
seule valeur d’adhérence converge vers cette valeur. On sait que la convergence forte implique la
convergence faible, et que la limite faible, lorsqu’elle existe, est unique. Par conséquent une suite
faiblement convergente ne peut posséder qu’une seule valeur d’adhérence forte. Si la suite appartient
à un compact, elle converge donc vers cette valeur d’adhérence.
2. Pour la première partie, c’est une application directe du théorème de Banach-Steinhaus. En effet, on
rappelle que dans un espace de Hilbert H, tout élément x P H définit une forme linéaire continue
par l’intermédiaire du crochet de dualité ϕx : H Q y ÞÑ xx, y y P K R ou C. Le théorème de
représentation de Riesz nous dit même que H Q x ÞÑ ϕx P H 1 est une isométrie surjective. Si pxn qn P
H N converge faiblement, alors la famille pϕxn qn est ponctuellement bornée, donc uniformément
bornée (théorème de Banach-Steinhaus), mais ~ϕxn ~ }xn }, et pxn qn est donc bornée dans H.
Ensuite, si pxn qn á x, alors xxn , xy Ñ }x}2 , et comme |xxn , xy| ¤ }xn }}x}, on a l’estimation voulue
en passant l’inégalité précédente à la limite inférieure.
3. On écrit, par inégalités triangulaire et de Cauchy-Schwarz
|xx, yy xxn , yn y| ¤ |xx, yy xxn , yy| |xxn , y yn y|
¤ |xx xn , yy| }xn }}y yn }.
Le premier terme du membre de droite tend vers 0, puisque pxn qn á x, et le deuxième également
puisque pyn qn Ñ y (fortement), et pxn qn est bornée (car faiblement convergente, voir question
précédente). La suite pxxn , yn yqn tend donc vers le crochet xx, y y. Si les deux suites convergent
faiblement, on ne peut pas conclure quant à la convergence de ce crochet. Exemple à garder en
tête : dans L2 pr0, 1s (qui est bien un Hilbert), on peut vérifier que la famille pen : x ÞÑ einx qnPN
est faiblement convergente vers la fonction nulle : si f P L2 pr0, 1sq, alors f P L1 pr0, 1sq (puisque
r0, 1s de mesure finie), et on peut la prolonger par 0 en dehors de r0, 1s en une fonction fr P L1 pRq,
p
on remarque alors que xen , f yL2 pr0,1sq frpnq, qui tend bien vers 0 (lemme de Riemann-Lebesgue).
Mais xen , en yL2 pr0,1sq 1 ne tend pas du tout vers 0 !
4. C’est une conséquence directe de la définition de l’adjoint de T :
xT pxn q, yy xxn , T pyqy nÝÑ
Ñ 8xx, T pyqy xT pxq, yy.
Retour à l’énoncé de l’exercice.
Correction 1.2:
1. Il suffit de démontrer la convergence annoncée pour z P D. Le cas z P VectpDq s’en déduit alors par li-
néarité. Soit D pzn qn une énumération de D (qui est supposé dénombrable). On suit l’indication de
l’énoncé et on fait une extraction diagonale : pxz0 , xn yqn est une suite de K ( R ou C) bornée (inéga-
lité de Cauchy-Schwarz), d’après le théorème de Bolzano-Weirestrass, on peut en extraire une sous-
suite convergente, et on note ϕ0 l’extraction associée. On refait la même chose avec pxz1 , xϕ0 pnq qyqn ,
pour en déduire l’existence d’une extraction ϕ1 , puis pxz2 , xϕ0 ϕ1 pnq qyqn et ainsi de suite. On définit
ainsi une famille pϕn qn d’extractions, telle que, en notant ψn : N Q p ÞÑ ϕ0 ϕ1 ϕn1 ϕn ppq,
on ait, pour tout p P N, xzp , xψp pnq y convergente vers un certain `pzp q P K. L’extraction diagonale
consiste à prendre ψ : N Q n ÞÑ ψn pnq, et assure que pour tout z P D, xz, xψpnq y converge vers
`pz q P K.
2. Dans la suite on note yn : xψpnq la sous-suite que l’on a construite précédemment. Soit z P H.
Pour tous n, p P N, par inégalités triangulaire et de Cauchy-Schwarz, pour tout ξ P VectpDq,
|xz, yn y xz, yp y| ¤ |xz, yn y xξ, yn y| |xξ, yn y xξ, yp y| |xξ, yp y xz, yp y|
¤ }yn }}z ξ} |xξ, yn y xξ, yp y| }yp }}z ξ}.
6
D est total, donc VectpDq H. Puisque la suite pyn qn est bornée, les premier et troisième
termes peuvent être rendus aribtrairement petits et ce, indépendamment de n et p, en choisis-
sant ξ P VectpDq suffisament proche de z. Par ailleurs, on a montré que pour tout ξ P VectpDq,
la suite pxξ, yn yqn était convergente, donc particulier de Cauchy, si bien que, à ξ fixé, le deuxième
terme tend vers 0 quand minpn, pq Ñ 8. La même convergence tient donc pour le membre de
gauche de l’inégalité : pxz, yn yqn est de Cauchy dans K ( R ou C) qui est complet, elle converge
vers une limite que l’on note encore une fois `pz q.
3. La linéarité de ` est une conséquence de l’unicité de la limite et de la sesquilinéarité du produit
scalaire. La continuité de ` vient de l’inégalité de Cauchy-Schwarz : |xz, yn y| ¤ }yn }}z } ¤ C }z }
puisque pyn qn (extraite de pxn qn ) est supposée bornée, donc à la limite on a bien }`pz q} ¤ C }z }.
Ainsi on a ` P H 1 , et le théorème de représentation de Riesz nous assure qu’il existe x P H tel que
`pz q xz, xy. En reprenant la définition de `, cela veut exactement dire que pyn qn , qui est sous-suite
de pxn qn , converge faiblement vers x.
4. Soit H un espace de Hilbert non séparable, et soit pxn qn une suite bornée. L’espace F : Vecttxn : n P Nu
est séparable, puisque VectQ txn : n P Nu est dénombrable (union dénombrable d’ensembles dénom-
brables) et dense dans F . Le fermé G : F est donc toujours séparable, et est un espace de Hilbert
(fermé dans un Hilbert). La suite pxn qn étant également bornée dans G, la démonstration précé-
dente s’applique et on dispose d’une sous-suite pxnk qk convergeant faiblement (dans G) vers x P G.
Cela veut exactement dire que pour tout z P G, pxz, xnk yqk converge vers xz, xy. Mais puisque G
est fermé, on a la décomposition H G ` GK . Et on a donc en fait, pour tout ξ P H, ξ z y,
avec z P G, y P GK , et donc
Correction 1.3:
On a toujours, par définition de la norme triple ~T 2 ~ ¤ ~T ~2 . Il s’agit de démontrer l’inégalité in-
verse dans le cas normal. Tout d’abord, le cas auto-adjoint : T T , donc pour tout élément x de la boule
unité }T pxq}2 xT pxq, T pxqy xT 2 pxq, xy ¤ ~T 2 ~. Dans le cas plus général où T est normal, on remarque
que T T est auto-adjoint, du coup d’après ce qui précède ~T T ~2 ~T T T T ~ ~T 2 T 2 ~,
puisque T est normal. Finalement on a donc ~T T ~2 ¤ ~T 2 ~~T 2 ~ et donc ~T T ~ ¤ ~T 2 ~, puisque
l’opération d’adjonction est une isométrie commutant avec l’élévation au carré. Mais alors pour tout élé-
ment x de la boule unité on a, en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz
1. Si T est compact, l’image de la boule unité de E, BE , est relativement compacte dans F , i.e. T pBE q
compact dans F . Mais T est un isomorphisme bicontinu, on a donc BE T 1 pT pBE qq T 1 pT pBE qq,
et comme T 1 est continu, le dernier ensemble serait compact (image continue d’un compact), et
BE serait relativement compacte, exclu puisque E de dimension infinie (théorème de Riesz).
2. L’inégalité implique l’injectivité de T , on peut donc définir son inverse, T 1 : T pE q Ñ E. L’inégalité
fournit également la continuité de T 1 . Si T était compact, il serait en particulier continu et on
tombe dans la même situation que la question précédente (avec F T pE q).
7
Retour à l’énoncé de l’exercice.
pourrait extraire une sous-suite paϕpnq qn vérifiant pour tout n P N, aϕpnq ¥ α ¡ 0. On remarque
que pour tout m P N, T pem q am em . En particulier, pour tout n P N,
eϕpnq
aϕpnq ¤ α
1
p
ó
eϕpnq
eϕpnq T aϕpnq
P T pB1{α q,
où B1{α est la boule de `p pCq de centre 0 et de rayon 1{α. Si T était compact, alors la famille
peϕpnq qn devrait être relativement compacte (incluse dans l’image d’une partie bornée). Mais on
vérifie sans peine que }eϕpnq eϕpmq }p 21{p δnm ce qui proscrit l’existence d’une sous-suite
convergente (critère de Cauchy).
3. Les éléments de la famille pen qn sont dans la boule unité de `p pCq. L’image de celle-ci par le shift à
gauche, ou le shift à droite, contient donc au moins la suite pen qn¥1 , dont on a vu qu’elle ne pouvait
avoir de valeur d’adhérence dans `p pCq : aucun des deux shifts ne peut être compact.
8
2. On l’a déjà vu à l’exercice précédent : S envoie la famille bornée pen qn sur pen qn¥1 qui ne peut pas
valeurs d’adhérence dans `2 pCq puisque dans cet espace ses éléments sont distants deux à
avoir de ?
deux de 2.
3. On remarque S p`2 pCqq ne contient que des éléments dont le premier terme est nul. On en déduit
que si S puq λu, alors u 0 puisque S puqn 1 un . On a donc vppS q H. Pour le shift à
gauche, l’équation S puq λu conduit à un 1 λun et donc par récurrence les vecteurs propres
éventuels associés à λ P C doivent être sur la droite de `2 pCq dirigée par le vecteur pλn qn , mais
pour que celui-ci soit de carré sommable une condition nécessaire et suffisante est que |λ| 1.
Réciproquement on vérifie que pour tout λ P D : tz P C : |z | 1u, la suite pλn qn est bien un
élément de `2 pCq et un vecteur propre associé à λ : vppS q D.
4. Il s’agit de démontrer que si |λ| ¡ 1, les opérateurs S λId et S λId sont tous deux inversibles
dans L p`2 pCqq. L’indication suggère deux méthodes. Les deux sont basées sur le fait suivant :
~S ~ ~S ~ ¤ 1.
Rappel : dans une algèbre de Banach unitaire A complexe (comme c’est le cas de L p`2 pCqq),
l’ensemble des éléments inversibles est toujours ouvert et on a plus précisément Bp1A , 1q A .
En effet, si a 1A x avec }x} 1 on a convergence normale et donc convergence (algèbre de
°
Banach) de la série géométrique n xn et on vérifie, par continuité du produit, que l’élément limite
est l’inverse de a. On en déduit que si λ ¡ 1, tout élément de la forme b a λ1A λpλ1 a 1A q
est inversible, dès lors que }a} ¤ 1. On est précisément dans ce cas là, avec a S et a S .
La formule du rayon spectral nous dit que les spectres de S et S sont respectivement contenus
dans les disques du plan complexe centrés en 0 et respectivement de centre limn ~S n ~1{n et
limn ~S n ~1{n . Dans les deux cas, puisque les opérateurs considérés sont de norme inférieure à
1, les deux limites valent 1 : σ pS q, σ pS q D.
5. On a démontré deux questions plus haut que vppS q D, d’où l’inclusion D σ pS q. Puisque le
spectre est toujours une partie compacte, donc fermée, on a bien σ pS q D, au vu de la question
précédente. Le spectre de S se déduit de celui de son adjoint par conjugaison complexe, et on a
donc également σ pS q D.
Correction 2.5:
La propriété demandée permet bien sûr de démontrer par soustraction que T est compact si et
seulement si il transforme les suites faiblement convergentes en suite fortement convergentes (vers l’image
par T de la limite).
T compact ùñ T pá 0q Ñ 0 : soit donc pxn qn á 0. D’après le premier exercice de la feuille,
pT pxn qqn á 0 et de plus la suite pxn qn est bornée. Puisque T est compact, on en déduit que
pT pxn qqn est une famille relativement compacte de H convergeant faiblement vers 0. Toujours
d’après le premier exercice de la feuille, on en déduit la convergence forte vers 0.
T pá 0q Ñ 0 ùñ T compact : soit pxn qn une suite bornée, il s’agit de démontrer que la famille
pT pxn qqn est relativement (fortement) compacte. Puisque la suite pxn qn est bornée, on en déduit
qu’elle est relativement (faiblement) compacte (deuxième exercice de la feuille). Notons x une
valeur d’adhérence faible et pxnk qk la sous-suite associée. On a donc pxnk xqk á 0. On applique
T , qui transforme la convergence faible vers 0 en convergence forte pour obtenir pT pxnk qqk Ñ T pxq
(fortement). On a donc exhibé une valeur d’adhérence (forte) de la famille pT pxn qqn : celle-ci est
donc bien relativement fortement compacte.
Retour à l’énoncé de l’exercice.
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1. Puisque le produit scalaire est semi-linéaire par rapport à la première variable, si λ est une valeur
propre (éventuellement complexe) de T et x un vecteur proprenon nul, il vient xT pxq, xy λ}x}2 .
Mais par auto-adjonction, on a aussi xT pxq, xy xx, T pxqy λ}x}2 , puisque le produit scalaire est
linéaire par rapport à sa seconde variable. Finalement on a λ λ P R.
2. Soient donc λ1 λ2 deux valeurs propres et e1 , e2 deux vecteurs propres associés. On a xT pe1 q, e2 y
xe1 , T pe2 qy par auto-adjonction, d’où (les valeurs propres sont réelles) λ1 xe1 , e2 y λ2 xe1 , e2 y, égalité
qui n’est possible que si e1 K e2 , puisque λ1 λ2 .
3. On suit l’indication de l’énoncé : dans le contraire on disposerait d’une suite injective pλn qn de
valeurs propres appartenant toutes à Iε . Soit alors pen qn une suite de vecteurs propres unitaires
associée, d’après la question précédente on a xen , ep y δnp , et donc si n p, par le théorème de
Pythagore }T pen q T pep q}2 }λn en λp ep }2 λ2n λ2p ¥ 2ε2 , puisque λn , λp P Iε . Cela contredit
la compacité de T puisque la famille pen qn appartenant à la boule unité, son image pT pen qqn devrait
être relativement compacte et l’inégalité précédente interdit toute valeur d’adhérence. Donc Iε est
fini.
4. On a vppT q n¥1 I1{n , ce qui implique que vppT q est une union dénombrable d’ensemble finis,
cet ensemble est donc dénombrable. La finitude de Iε pour tout ε ¡ 0 prohibe l’existence d’un point
d’accumulation non nul pour vppT q.
5. (a) C’est le théorème de Riesz : T est compact, et sur Eλ , on a T λIdEλ , donc (puisque λ 0)
IdEλ T {λ est un opérateur compact de Eλ : la boule unité de cet espace est donc compacte
et cet espace est de dimension finie.
(b) Un élément de F est limite d’une suite de combinaisons linéaires d’éléments des Eλ , lesquels
étant tous stables par T , donc F aussi.
(c) Pour tout λ 0, Eλ est de dimension finie, soit donc Bλ (famille finie) une base. H est
séparable, donc E0 aussi, et soit B0 une base hilbertienne de cet espace. On vérifie sans peine
que B λPvppT q Bλ est une famille dénombrable (puisque vppT q est dénombrable) et on
peut donc choisir une indexation pxn qn B ayant la propriété voulue.
(d) C’est une conséquence de l’auto-adjonction, si x P F K et y P F , alors xT pxq, yy xx, T pyqy 0,
puisque T stabilise F .
6. (a) Par symétrie hermitienne xT pxq, xy xx, T pxqy, et par auto-adjonction xT pxq, xy xx, T pxqy.
(b) Si M est nul alors T pxq K x pour tout x P H, et en développant xT px y q, x y y on obtient
par auto-adjonction xT pxq, y y 0 pour tous x, y P H, ce qui implique T 0.
(c) Les suites bornées d’un espace de Hilbert sont relativement faiblement compacte comme cela
a été vu en cours (ou bien dans le deuxième exercice de cette feuille !). Par ailleurs d’après
l’exercice précédent, un opérateur est compact transforme les suites faiblement convergentes
en suite fortement convergentes. Enfin, on dispose de l’estimation suivante pour les limites
faibles (premier exercice de la feuille) : }x} ¤ limn }xn }, d’où l’appartenance de x à la boule
unité fermée.
(d) On a convergence faible pxnk qk á x et convergence forte pT pxnk qqk Ñ T pxq, donc (voir premier
exercice de la feuille) on a convergence de pxT pxnk q, xnk yqk vers xT pxq, xy, et donc par unicité
de la limite, et définition de la suite pxn qn , M |xT pxq, xy|, puisque xT pxq, xy est réel, on
a bien xT pxq, xy M . Enfin, on sait que x est non nul (sinon M aussi !) et est dans la
boule unité de H. Si }x} 1, alors y : x{}x} est dans la sphère unité de H et vérifie
|xT pyq, yy} |xT pxq, xy|{}x}2 M {}x}2 ¡ M , ce qui contredit la maximalité de M . Donc
}x} 1.
(e) C’est simplement le théorème de Pythagore et l’égalité classique reliant cos et sin.
(f) Il suffit de noter que par continuité du produit par un scalaire dans un EVT, le taux d’accrois-
sement
γ ptq γ p0q
t
cos tt 1 x sintptq z
tend vers cos1 p0qx sin1 p0qz z, on conclut alors en utilisant la continuité de T et du produit
scalaire pour voir que la dérivée de Φ γ en 0 vaut xT pz q, xy xT pxq, z y 2RepxT pxq, z yq par
auto-ajdonction.
10
(g) γ est effectivement maximale en 0 (définition de x), donc de dérivée nulle en ce point. Par
ailleurs, le vecteur iz est toujours unitaire et orthogonal à x, donc par le même raisonnement
RepxT pxq, iz yq ImpxT pxq, z yq est nul et finalement xT pxq, z y aussi. Par homothétie cela
reste vrai pour tout z P xxyK . On a donc bien xxyK xT pxqyK et H xxy `K xxyK , par
conséquent T pxq P xxy, i.e. x est un vecteur propre.
7. Par définition F contient tous les vecteurs propres. L’orthogonal de F K ne peut en contenir (un tel
vecteur serait orthogonal à lui-même) or on a vu que tout opérateur compact auto-adjoint sur un
espace de Hilbert non réduit à 0 admet un vecteur propre. Comme T stabilise F K (et l’opérateur
induit est clairement compact auto-adjoint), on a nécessairement F K t0u ce qui implique la
densité de F , qui est fermé, donc F H et on a bien diagonalisé T .
Correction 2.7:
1. Soit B1 la boule unité de E. TK est clairement linéaire continu (de norme inférieure à }K }8 ), la
famille de fonction TK pB1 q est donc bornée donc ponctuellement relativement compacte (puisqu’elle
prend des valeurs réelles). Pour appliquer le théorème d’Ascoli il suffit donc de vérifier l’uniforme
équicontinuité de TK pB1 q mais celle-ci est une conséquence de l’inégalité
}TK pf q TK pf q}8 ¤ }K Kp }8 ,
p
d’où la convergence annoncée. TK est donc une limite d’opérateurs de rang finis, il est donc compact
(cours).
4. La définition de TK se prolonge bien sûr à H, à valeurs dans H, puisque par l’inégalité de Cauchy-
Schwarz
}TK pf q}2 ¤ }K }2 }f }2 .
Par ailleurs puisque L8 ps0, 1r2 q Ñ L2 ps0, 1r2 q avec injection continue, la suite de noyaux tensoriels
ã
construits précédemment converge également vert K dans L2 ps0, 1r2 q, et la suite des opérateurs
correspondants converge vers TK dans L pH q : TK est aussi compact dans cet espace. Pour calculer
l’adjoint de TK on écrit pour f, g P H, en utilisant le théorème de Fubini
»1»1
xTK pf q, gyH K px, y qf py qg pxqdydx
»1»1
0 0
K px, y qf py qg pxqdxdy
0 0
xf, TKpgqyH ,
on a donc TK TK, où Kr px, yq K py, xq.
5. (a) K est symétrique donc TK est auto-adjoint d’après la question précédente. Toujours d’après
la question précédente on a }TK pf q}2 ¤ }K }2 }f }2 , donc ~TK ~ ¤ }K }2 ¤ 1.
11
(b) Il convient tout d’abord de donner l’expression suivante de g :
»1 »x »1
g pxq TK pf qpxq e|xy| f py qdy ex e f py qdy
y
e x
ey f py qdy,
0 0 x
»x »1
0 x
et on vérifie que l’on a bien g 1 p0q gp0q et g1 p1q gp1q. On s’aperçoit alors que g est
effectivement C 2 et
"» x * "» 1 *
g 2 pxq ex ey f py qdy ex f pxq ex ey f py qdy ex f pxq gpxq 2f pxq.
0 x
(c)
TK pE q tg P C 2 pr0, 1sq : g p0q g 1 p0q, g p1q g 1 p1qu : on a déjà une inclusion. Soit
donc g dans l’ensemble de droite, on suit l’indication et on constate que f pg 2 g q{2 P E.
La fonction h g TK pf q vérifie alors h2 0 et appartient donc au plan Vectpcos, sinq. Les
conditions hp0q h1 p0q et hp1q h1 p1q assurent alors que h est nulle : g TK pf q.
TK pH q E : c’est simplement le théorème de convergence dominée.
(d) ImpTK q contient TK pE q qui contient les fonctions plateaux d’après la question précédente. TK
est auto-adjoint, donc KerpTK q ImpTK qK et celui-ci est réduit à t0u par densité. Donc TK
est nécessairement injectif et 0 n’est pas valeur propre. Par contre, puisque TK est compact,
et que H est de dimension infinie, TK ne peut pas être inversible : 0 est une valeur spectrale.
(e) On a f pg2 gq{2, d’où par intégration par parties
»1
xf, gyH 21 }g}22 12 g 2 ptqg ptqdt
1 1 1
0
1 1 2
12 }g}22 2
}g }2 2
g ptqg ptq
0
1 1 2
12 }g}22 2
}g }2 1
2
|gp0q| 2 |gp1q|2 ,
2 1
où l’on a utilisé le fait déjà établi g p0q g 1 p0q g p1q g 1 p1q 0. L’inégalité
formule du rayon spectral...). Donc on a bien σ pTK q r0, 1s. L’égalité est exclu : TK est un
opérateur compact, son spectre privé de 0 est donc au plus dénombrable.
(g) Si λ Ps0, 1s est une valeur spectrale c’est donc une valeur propre (puisque TK est compact ...),
et l’équation TK pf q λf possède une solution non nulle f . Mais on a vu que g : TK pf q
vérife g 2 g 2f et g p0q g 1 p0q g p1q g 1 p1q 0, on a alors λf 2 λf 2f , ou encore
hk:kikkj
a2λ
2λ
f2 f 0,
λ
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d’où f P Vecttx ÞÑ cospaλ xq, x ÞÑ sinpaλ xqu. Mais il f doit aussi vérifier les conditions aux
bords : f p0q f 1 p0q, f p1q f 1 p1q, soit
d’où, si f 0
p1 a2λ q sinpaλ q 2aλ cospaλ q 0.
On vérifie que réciproquement cette condition permet de construire un vecteur propre non nul.
Par ailleurs λ Ps0, 1s ñ aλ P r1, 8r. Il est donc légitime d’écrire, puisque 1 et aucun des
points π {2 Nπ n’est solution
Un calcul rapide permet de voir que la fonction ϕ : x ÞÑ 2x{px2 1q est strictement décroissante
sur s1, 8r et la fonction tan ϕ est donc strictement croissante sur chacun des tronçons
s1, π{2r, snπ, nπ π{2r, n P N , et possède respectivement 8 et 8 comme limite en chaque
extrémités de ces intervalles. Elle passe donc une unique fois par 0 sur ceux-ci en un certain
point aλn , et on en déduit l’encadrement correspondant pour λn .
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